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Comment évaluer l’impact écologique des aliments ?

Comment évaluer l’impact écologique des aliments ?


Dès le 1er janvier 2024, un score environnemental devrait apparaître sur les produits alimentaires (et textiles), sorte de « Nutriscore » de l’écologie. Or, depuis plusieurs mois, la bataille des méthodologies fait rage. Plusieurs parties prenantes reprochent ainsi à l’Ecoscore, qui devrait inspirer le futur outil gouvernemental, de se borner à procéder à l’analyse du cycle de vie du produit. Ils mettent en avant que l’analyse de cycle de vie rend mal compte de l’impact des produits sur la biodiversité. Les défenseurs du Planet score reprochaient notamment au score environnemental retenu par les autorités, inspiré de l’Ecoscore, de donner de moins bonnes notes aux produits issus de l’agriculture biologique.

par Valentin Bellasen
Directeur de recherche, Inrae
dans The conversation.

Mais les produits issus de l’agriculture biologique impactent-ils moins l’environnement ? J’ai précisément été auditionné sur ce point par le conseil scientifique de l’expérimentation ADEME en 2020, et les conclusions de ma communication sont reprises dans son rapport final. Il s’avère que si l’agriculture biologique mérite d’être subventionnée par les agences de l’eau pour la protection des points de captage, elle ne mérite pas forcément la meilleure note dans le cadre de l’affichage environnemental. Voyons pourquoi.

Le principe de l’évaluation multicritères fait consensus dans le monde scientifique, en particulier dans la démarche de l’analyse de cycle de vie. Il permet de ne pas favoriser un produit qui apporte un bénéfice infime sur un aspect au prix d’une dégradation forte sur un autre aspect. Mais cela ne signifie pas pour autant que tous les critères se valent et qu’un score environnemental puisse se résumer à une moyenne non pondérée des impacts sur différentes composantes.

Le Product Environmental Footprint, la méthode qui fait foi à l’échelle européenne, accorde ainsi le poids le plus fort au changement climatique. C’est à mon avis justifié, pour plusieurs raisons.

D’abord parce que l’enjeu climatique est le plus urgent des enjeux environnementaux. Le temps de retour à l’équilibre de la plupart des composantes de la qualité environnementale (qualité et quantité de l’eau, qualité de l’air, qualité des sols…) est de l’ordre de la décennie ou du siècle. Par comparaison, il est de l’ordre du million d’années pour le climat (irréversibilité).

De plus, le changement climatique est lui-même l’une des causes principales de dégradation de la biodiversité (autre enjeu partiellement irréversible), mais la réciproque est globalement fausse.

Enfin, les impacts d’un changement climatique non contenu seraient encore plus dramatiques que ceux des autres enjeux environnementaux. Pour ne citer qu’un exemple du dernier rapport du GIEC, la bande intertropicale, qui abrite 40 % de la population mondiale, deviendrait largement inhabitable à l’horizon 2080.

Dans le domaine de l’alimentation, l’impact sur le climat est par ailleurs corrélé à la plupart des impacts environnementaux. Notamment pour l’eutrophisation, via l’utilisation d’engrais et les déjections animales, pour les pollutions liées à la production d’énergie, notamment via les combustibles fossiles, ou encore pour les atteintes à la biodiversité via le stockage de carbone des prairies et des forêts. Ainsi, l’amélioration de l’empreinte carbone s’accompagne le plus souvent d’une amélioration de la plupart des autres impacts environnementaux. Concentrons-nous donc pour commencer sur l’empreinte carbone comparée des produits biologiques et conventionnels.

Parmi les différents critères environnementaux à prendre en compte pour la production alimentaire, le critère climatique est celui qui domine.

L’évaluation des impacts environnementaux de l’agriculture est très sensible à l’unité fonctionnelle retenue pour l’analyse. Dans le cas des produits alimentaires certifiés, deux unités fonctionnelles sont souvent discutées : la quantité de produit (par exemple, un litre de lait, une tonne de blé…) ou l’hectare de terre.

Les deux visions ont leurs points forts et leurs limites : d’un point de vue économique, normaliser par la quantité de produit revient à considérer que la demande est totalement inélastique. C’est une bonne approximation pour des produits de base comme le pain ou le riz, mais ça devient discutable pour les consommations « plaisir », notamment la viande. À l’opposé, utiliser l’hectare comme unité fonctionnelle revient à considérer une demande qui diminuera ou augmentera proportionnellement au rendement, ce qui est irréaliste dans la plupart des cas.

Une manière sans doute plus didactique de savoir quelle unité fonctionnelle est pertinente est de s’interroger sur l’objectif de l’utilisateur. Dans le cas de l’affichage environnemental, le consommateur cherche à réduire l’impact de ses achats. Comme il achète des quantités de produits et non des hectares, la quantité de produit est l’unité fonctionnelle la plus pertinente.

La métrique « par hectare » reste toutefois utile dans certains cas et surtout pour certains publics, par exemple pour une collectivité qui chercherait à protéger un captage d’eau potable. Dans ce cas, la collectivité cherche en effet à limiter la pollution par unité de surface qui entoure le captage, et la quantité d’aliments produite par ces surfaces n’est pour elle que très secondaire. Comme l’agriculture biologique pollue moins l’eau par unité de surface (on explique pourquoi un peu plus bas dans ce texte), la collectivité a donc tout intérêt à ce que les exploitations agricoles alentour se convertissent à l’agriculture biologique, et à subventionner une telle transition, comme le font les agences de l’eau.

La recherche sur l’empreinte carbone du bio est foisonnante depuis les années 2010. Plusieurs méta-analyses convergent pour dire qu’il n’y a pas de différence marquée entre bio et conventionnel sur l’empreinte carbone. Si l’absence d’engrais minéraux diminue fortement les émissions des fermes biologiques, cette baisse est compensée par leur moindre productivité, et notamment l’allongement de la durée de vie des animaux pour atteindre un poids donné.

Les productions végétales bio pourraient toutefois tirer leur épingle du jeu avec une empreinte carbone plus faible d’une dizaine de pour cent, mais ces résultats restent à confirmer.

La prise en compte du stockage de carbone en fonction des types d’agriculture reste un front de recherche, mais qui ne semble pas bouleverser ces résultats jusqu’à présent.

En termes de consommation d’eau, principalement pour l’irrigation, les produits certifiés sont plus sobres, d’environ 30 % par hectare et 15 % par tonne. Pour ce qui est de la pollution de l’eau aux nitrates, l’agriculture biologique emploie de 30 % à 60 % de moins d’azote par hectare. Mais ramenée à la tonne de produit, la différence n’est plus significative. En effet, malgré l’absence d’azote minéral, les fermes biologiques restent consommatrices d’azote organique et ont par ailleurs des rendements inférieurs.

Si l’on s’intéresse à l’impact des systèmes alimentaires sur la biodiversité, la situation est plus complexe encore. Grâce à l’interdiction des pesticides, les surfaces cultivées en agriculture biologique présentent des niveaux d’abondance et de richesse spécifique de 20 % à 50 % supérieure à leurs équivalents conventionnels.

Toutefois, leur impact global sur la biodiversité reste une question complexe.

D’abord du fait des moindres rendements, qui peuvent être à l’origine de déforestation sur place ou à l’étranger. En effet, les forêts feuillues sont le type d’habitat avec le plus de biodiversité, quelle que soit la zone géographique considérée.

Ensuite parce qu’à la différence des autres composantes environnementales, il n’y a pas d’indicateur synthétique et consensuel de la biodiversité, ce qui complique les choses. Une expertise scientifique collective Inrae/Ifrener est en cours pour démêler le sujet.

Et si, avec cette comparaison du score environnemental du conventionnel à celle du bio, on se trompait de débat ? La littérature scientifique montre en effet que l’amélioration des pratiques agricoles n’est finalement qu’un levier de second ordre, après la modification du régime alimentaire. À l’échelle mondiale, 61 % des émissions liées à l’alimentation sont dues aux produits animaux – et le chiffre pourrait atteindre 80 % en Europe.

La réduction du cheptel et de la consommation de protéines animales, qui permettrait de réduire les émissions alimentaires de l’ordre de 30 % à 60 %, est donc la condition nécessaire pour atteindre les objectifs d’atténuation climatique européens et français. Ce qui a des conséquences directes en termes d’affichage environnemental sur les produits alimentaires : l’affichage doit avant tout inciter les consommateurs à éviter les produits animaux les plus émetteurs, plutôt que de distinguer bio et conventionnel qui ont un impact par kilo très proche.

Mais il y a d’autres bonnes raisons de manger bio : un principe de précaution sanitaire vis-à-vis des pesticides, et une meilleure performance économique et sociale. En fin de compte, peut-être est-ce la principale contribution du bio à la préservation de l’environnement : aider les producteurs et les consommateurs à réduire la production et consommation de viande en compensant la baisse des quantités par une augmentation de la qualité des produits, qui satisfera les consommateurs, et une augmentation du prix, qui satisfera les producteurs. Plusieurs études montrent d’ailleurs que les consommateurs de produits biologiques vont dans ce sens, compensant le surcoût unitaire du bio par une sobriété sur le poste alimentaire le plus coûteux : la viande.

Grande-Bretagne : l’impact mortel du Brexit


Grande-Bretagne : l’impact mortel du Brexit

Sylvain Kahn, professeur à Sciences Po, montre l’impact délétère du Brexit pour le Royaume-Uni ( dans le Monde, extrait)

La nation britannique est en train d’être mise sous tutelle, à l’instar de la pauvre Grèce des années 2010, et son peuple est spolié de son droit à choisir son gouvernement comme une malheureuse Italie post-Berlusconi en 2011.
Cela sans l’intervention de la Commission européenne, ni de la Banque centrale européenne (BCE), ni du conseil de la zone euro. Car c’est bien la Banque d’Angleterre (Bank of England, BoE), la banque centrale du Royaume-Uni, qui vient de sortir le carton rouge pour sanctionner le gouvernement britannique en place depuis un peu plus d’un mois.

Plutôt que de s’incliner avec respect devant le nouveau cours de la politique budgétaire de la nouvelle première ministre, Liz Truss, l’institution fait savoir que celui-ci est insoutenable et augmente son taux directeur de façon drastique. Mieux, la BoE agit sur pression de la Réserve fédérale, la banque centrale des Etats-Unis, et du Fonds monétaire international (FMI), qui vient de porter un jugement très inquiet sur la politique budgétaire britannique.

Lire la chronique : Article réservé à nos abonnés « Derrière la crise financière au Royaume-Uni, l’ombre d’un Brexit qui n’a pas tenu ses promesses »
Le gouvernement qui vient de la lancer prévoit de porter le déficit public de l’Etat du Royaume-Uni à un niveau rarement atteint et de compenser par des emprunts massifs une baisse historique des impôts. C’est pourquoi le taux de la dette souveraine britannique est en train d’atteindre un niveau comparable à celui de l’Italie, ce qui provoque l’inquiétude et l’intervention des banques centrales britannique et américaine, ainsi que du FMI.

« Take back control », disaient-ils ! Les Britanniques en sont loin. En l’espèce, sortir de l’UE ne leur a servi à rien – d’autant qu’à ce jour aucun des Etats membres de l’Union n’est dans une telle situation. Le gouvernement britannique qui déclenche un tel tir de barrage de sa propre banque centrale est-il pour autant victime d’un déni de démocratie et d’une tutelle technocratique ?

Pas vraiment, car, dans les faits, il vient d’être nommé à la suite d’une révolution de palais – à savoir un vote interne des militants du Parti conservateur, soit moins de 1 % du corps électoral. Ce dernier avait voté pour une majorité parlementaire en 2019 dont le programme ne mentionnait pas des baisses d’impôts massives et un endettement du même ordre.

Données: Et l’impact des entreprises sur le changement climatique ?

Données: Et l’impact des entreprises sur le changement climatique ?

Pour les agences d’information américaines, seul le risque couru par les entreprises en raison du dérèglement climatique doit être pris en compte dans la plate-forme de données que l’ONU doit bientôt lancer, s’inquiète, dans une tribune au « Monde », la professeure en sciences de gestion Frédérique Déjean.

L’Elysée a annoncé le 3 juin le lancement d’une initiative internationale, soutenue par l’Etat, visant à la création d’une plate-forme de données sur le comportement des entreprises vis-à-vis du changement climatique. Un projet qui doit être officiellement présenté au public dans les tout prochains jours, à New York, lors de l’assemblée générale des Nations unies qui se tient du 13 au 26 septembre.

Les objectifs mis en avant sont louables : il s’agit de produire des informations comparables – car présentées de manière homogène et centralisées – afin d’aider les investisseurs à placer leurs fonds dans les sociétés les plus mobilisées dans la transition bas carbone. Pour le bien de la planète.

Cette annonce suscite cependant de nombreuses interrogations, voire des réserves. Il existe déjà une plate-forme analogue, créée en 2000 à l’initiative d’investisseurs britanniques, le Carbon Disclosure Project (aujourd’hui CDP), qui publie des informations sur l’impact environnemental des entreprises et des villes. Six mille grandes entreprises la nourrissent volontairement de données en continu. Plutôt que de repartir de zéro, pourquoi ne pas soutenir son activité ?

Le projet annoncé par l’Elysée mentionne par ailleurs de nombreux acteurs américains de l’information financière comme partenaires incontournables (Bloomberg, Moodys, etc.). Effectivement, ceux-ci sont en train de développer rapidement leur activité de fournisseur d’information climatique grâce à des partenariats, voire des rachats d’agences spécialisées.

Mais le communiqué présidentiel omet curieusement de citer des initiatives européennes pourtant d’un intérêt majeur.

En Europe, un organisme dédié, l’European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG, en français, Groupe consultatif européen sur l’information financière), est précisément en train de mettre au point des normes « extra-financières », afin que l’ensemble des entreprises du continent présentent leur impact climatique de manière chiffrée et comparable.

La consultation des parties prenantes avant finalisation de ces normes s’est achevée en août. Toujours en Europe, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF, en anglais ESMA pour European Securities and Markets Authority) est pressentie pour contrôler l’activité des agences d’évaluation extra-financières.

Tout un écosystème européen de production d’une information climatique fiable est donc en train de se mettre en place. Il est, semble-t-il, ignoré par les promoteurs du nouveau projet. Ignoré ? En réalité, il ne s’agit pas d’ignorance mais d’un conflit entre deux visions de cette information.

Supermarchés: L’impact des produits vendus sur l’environnement

Supermarchés: L’impact des produits vendus sur l’environnement

Des chercheurs de l’université d’Oxford ont analysé la composition de 57.000 produits transformés vendus au Royaume-Uni et en Irlande pour évaluer leur impact environnemental. Les résultats pourraient constituer un premier pas vers un étiquetage plus transparent dans ce domaine. ( Les Echos)

 

S’il est désormais connu qu’il est plus dommageable pour la planète de consommer de la viande que des légumes, difficile de connaître l’impact environnemental des produits industriels vendu en supermarché. Cherchant à remédier à ce manque de transparence, des chercheurs de l’université d’Oxford ont analysé l’impact environnemental de 57.000 produits vendus en supermarché au Royaume-Uni et en Irlande, dans une étude publiée par la revue scientifique PNAS.

Les chercheurs ont pris en compte quatre facteurs : les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation d’eau, l’utilisation de terres et l’eutrophisation aquatique (une pollution de l’eau). Ils ont ainsi constaté que les aliments transformés à base de fruits, légumes, sucre et farine, comme les soupes, salades, pains et céréales de petit-déjeuner, avaient un impact environnemental faible.

A l’inverse, les produits à base de viande , fromage ou poisson ont un impact élevé. Le thé, le café, les noix et fruits secs ont également un impact environnemental important. Le pain, mais aussi certaines céréales et certains plats préparés ou desserts ont un impact environnemental relativement faible ou moyen.

Mais l’étude montre également de fortes variations à l’intérieur de certaines catégories, comme les viandes et leurs produits alternatifs, les biscuits ou encore les lasagnes. Au sein d’une même catégorie, l’impact environnemental de certains produits peut varier du simple au double. Par exemple, plus les biscuits contiennent de chocolat, plus leur impact environnemental est élevé.

L’étude compare également le score environnemental des produits au score nutritionnel (Nutri-Score). Les produits les plus soutenables ont tendance à avoir de meilleures qualités nutritionnelles, et inversement. Mais il y a plusieurs exceptions : les boissons sucrées, gazeuses et énergétiques ont un impact environnemental très faible mais n’ont pas un grand intérêt nutritionnel.

Ces travaux vont dans le sens d’autres études sur l’impact environnemental des aliments bruts (viande rouge, volaille, légumes…). C’est toutefois la première sur des produits qui contiennent plusieurs ingrédients, et la première fois qu’une méthode « reproductible et transparente » est développée pour évaluer la soutenabilité de produits industriels, selon l’université d’Oxford.

L’attribution d’un impact environnemental à des produits transformés n’est pas une tâche aisée, car la quantité de chaque ingrédient est souvent peu détaillée sur l’étiquette. Les chercheurs ont donc développé un algorithme qui permet d’estimer la quantité d’un aliment dans un produit et de le comparer aux bases de données existantes sur son impact environnemental. L’analyse ne prend en revanche pas en compte l’origine géographique des aliments ou leur méthode de production agricole.

Selon les chercheurs, les informations récoltées pourraient permettre aux consommateurs de baisser leur empreinte carbone sans forcément changer de régime alimentaire (comme passer à un régime végétarien ). « Plus important encore, cela pourrait inciter les distributeurs et fabricants de produits alimentaires à réduire l’impact environnemental de leurs produits », explique Pete Scarborough, professeur en santé publique à Oxford, dans un communiqué.

Cette étude pourrait aussi être un outil à disposition des industriels pour réduire leurs émissions, a déclaré le scientifique auprès de la BBC. En France, le gouvernement réfléchit déjà à mettre en place une « note environnementale » en supermarché.

Taxe carbone : Pour réguler l’impact du commerce sur le climat

Taxe carbone : Pour réguler l’impact du commerce sur le climat

 

Les chercheurs Carole Mathieu et Christian de Perthuis rappellent, dans une tribune au « Monde », les enjeux du projet de taxe carbone aux frontières que la Commission européenne présentera le 14 juillet.

 

Tribune(  Extrait).

 

 

L’idée de base est simplissime : appliquer un prix aux émissions de CO2 pour accélérer la transition énergétique. Tant que ce prix n’est pas universel, il risque de pénaliser à court terme les zones économiques ajoutant à leurs coûts de production celui du CO2. L’ajustement à la frontière consiste à corriger cette distorsion, en obligeant les importateurs à s’acquitter du même coût carbone que celui supporté par les producteurs domestiques.

Depuis 2005, l’Union européenne (UE) tarifie les émissions de CO2 des installations industrielles et énergétiques situées sur son territoire via un système de quotas échangeables. Jusqu’à présent, aucune étude empirique n’a pu montrer la moindre perte de compétitivité des secteurs sous quotas, qui serait susceptible de provoquer une délocalisation des émissions.

Deux raisons à cela : le prix du CO2 sur le marché est resté à des niveaux modérés, et les industries les plus exposées à ce risque de « fuite carbone » ont été protégées par un dispositif d’allocation gratuite de quotas.

Mais le contexte est en train de changer. Fin 2020, l’UE a officiellement rehaussé la cible de baisse des émissions à l’horizon 2030 (– 55 % relativement à 1990 contre – 40 % antérieurement). Une simple annonce qui a déjà porté le prix du quota au-dessus de 50 euros par tonne de CO2, creusant sérieusement l’écart avec le reste du monde.

Avec ces changements réglementaires, les « fuites de carbone » deviennent une menace, et l’ajustement aux frontières une nécessité. Sa mise en œuvre appelle deux observations. Techniquement, il convient d’éviter les effets de déport sur les produits transformés. Si demain les importations d’acier de l’UE supportent un prélèvement à la frontière, ce sont les consommateurs européens qui paieront.

Coronavirus : L’impact économique sous-estimé

Coronavirus : L’impact économique sous-estimé

Comme d’autres responsables nationaux, le ministre de l’économie répand un discours optimiste en minimisant complètement l’effet de la crise sur la croissance. Il déclare notamment «la France n’y perdra pas beaucoup». «Notre évaluation, c’est que l’impact du Brexit sur l’économie française sera de 0,1 point de notre richesse nationale en 2021», a poursuivi le ministre de l’Économie sur Franceinfo, cette semaine. «C’est 0,1 point de trop mais ce n’est pas grand-chose au regard de ce que cela va coûter aux Britanniques, et surtout, nous saurons faire face.» (Référence sans doute au très discutable patrimoine français!)

 

Il s’agit d’une contrevérité évidente puisque la perte de croissance sera autour de 9 % pour le PIB en 2020 et qu’il n’y aura qu’un petit rattrapage de 4 à 5 % de la croissance en 2021. Il faudra attendre 2023 pour retrouver le niveau de 2019. En outre,  le bilan ne peut se limiter à une évaluation de perte de la richesse nationale. Il faudra prendre en compte aussi le nombre de faillites, l’augmentation du chômage et la croissance de la pauvreté. Bien entendu,  il faudra aussi prévoir les conditions d’amortissement des 500 milliards supplémentaires d’endettement qui ont été nécessaires en 2020 pour soutenir les ménages et les entreprises. L’endettement est en effet passé de 100 % en 2019 à 120 % du PIB  en 2020.

 

 

Coronavirus: l’impact sur l’économie mondiale

Coronavirus: l’impact sur l’économie mondiale

Le premier impact sera sur la croissance avec une Chine qui risque de passer de 6 % à 0 % pour l’évolution du Pib. Par ailleurs, la croissance mondiale pourrait diminuer de moitié passant de 3 % à 1,5 %. Nombre de pays comme dans l’union européenne vont tutoyer la stagnation voire la régression. Le deuxième phénomène c’est que la sanitaire va jouer un rôle d’accélérateur de la crise financière qui menaçait déjà nombre d’entreprises portées en quelque sorte à bout de bras par des liquidités déversées massivement par les banques centrales.

Beaucoup d’entreprises ne pourront pas résister pour des questions de trésorerie à ce nouveau choc. En gros, on va faire marcher encore davantage la planche à billets pour sauver ce qui peut l’être ce qui inévitablement va relancer un processus d’inflation alors que depuis déjà des années d’inflation étaient très contrôlée. Une autre conséquence est relative à la restructuration des processus de production et de distribution. Certes,  il y aura  sans doute certaines relocalisations dans les pays d’origine des sociétés mais surtout une diversification en Asie mais pas seulement qui rendra ainsi moins dépendant de la Chine aujourd’hui véritable usine du monde (  entre parenthèses 30 % de la production industrielle mondiale).

À cause de la crise financière, on va aussi assister à une chute des investissements privés auront du mal à être compensés  par d’éventuels investissements publics soutenus par les autorités monétaires et les actions budgétaires. Le pire des dangers serait une crise financière, type  2008. On en effet injecté des masses de liquidités dans l’économie qui ont permis à des entreprises de subsister artificiellement voire de retarder les efforts de productivité. En DP de tous les plans de soutien on ne pourra sauver des entreprises déjà malades financièrement et qui vont être percutées en plus par une nette baisse d’activité aggravant leurs problèmes de trésorerie.

Le système financier lui-même pourrait être atteint dans la mesure il s’est investi de manière un peu trop spéculative dans des secteurs fragiles. De ce point de vue, des faillites en cascade sont à prévoir non seulement dans le secteur économique mais aussi même dans le secteur financier. La dette mondiale en effet est passée sous l’effet des liquidités massives des banques centrales de 200 % du Pib à 300 % du Pib mondial en quelques années.

Nucléaire: prendre aussi en compte l’impact positif sur le climat (AIE)

 Nucléaire:  prendre aussi en compte l’impact positif sur le climat (AIE)

 

 

 

Personne ne conteste évidemment la nécessité d’une transition progressive des énergies vers du renouvelable. Il faudra évidemment du temps pour des raisons techniques, technologiques et économiques. Pendant longtemps, on devra se satisfaire d’un mix énergétique plus équilibré. En attendant, le nucléaire en France en particulier à part une contribution très significative à la réduction des émissions polluantes notamment du carbone. Aujourd’hui, le nucléaire est non seulement utile mais indispensable pour des questions énergétiques mais aussi environnementales. De ce point de vue, il y a lieu de s’inquiéter des difficultés, que rencontre le nucléaire estime Keisuke Sadamori, chargé des marchés énergétiques au sein de l’Agence internationale de l’énergie qui dans le journal la Tribune met en garde contre le déclin de l’atome et rappelle que cette énergie reste un moyen efficace de limiter le réchauffement climatique

 

Neuf ans après la catastrophe de Fukushima, au Japon, le nucléaire est-il en crise ?

« Le secteur reste dans une situation difficile. L’accident de Fukushima a accentué le problème d’acceptabilité et entraîné de nouvelles normes de sécurité et des coûts additionnels, qui rendent les nouveaux projets nucléaires de plus en plus difficiles à mener. Dans les pays développés, ils accumulent des retards et des surcoûts. Pourtant, leurs centrales nucléaires sont relativement âgée, avec une moyenne qui fluctue autour des quarante  ans. Si aucun effort n’est fait pour allonger leur durée de vie et pour construire de nouveaux réacteurs, ces pays perdront environ un quart de leur capacité nucléaire d’ici 2025. Et jusqu’à deux tiers en 2040. Aujourd’hui, c’est la Chine qui bâtit l’essentiel des nouvelles centrales. Son industrie a acquis la capacité de mener les projets dans les temps et sans dépasser les budgets. Dans une moindre mesure, l’Inde, la Russie et quelques pays du Moyen-Orient ajoutent des capacités. Les équilibres sont donc en train de changer. »

Environnement : Prendre en compte l’impact global du transport

Environnement : Prendre en compte l’impact global du transport

Ce que propose Olivier Appert, Conseiller au centre Energie de l’Institut français des relations internationales (IFRI) et membre de l’Académie des technologies. Olivier Appert estime à juste titre qu’il convient de prendre en compte l’impact global du transport y compris notamment la construction et pas seulement les polluants émis lors de l’utilisation des véhicules.

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Tribune.

 

« La réduction des émissions de CO₂ devient une nécessité absolue, notamment dans le secteur des transports, qui reste à l’origine de près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, la réglementation européenne ne prend que partiellement en compte les émissions de CO₂ des automobiles puisqu’elle ne concerne que les émissions en sortie du pot d’échappement, approche dite « tank to wheel ».

Etonnamment, les émissions liées à la production du véhicule, sa fin de vie, et celles liées à la production de la source d’énergie, qu’il s’agisse des produits pétroliers, de l’électricité ou du gaz, sont exclues de la méthode retenue par Bruxelles.

 

Ainsi, la réglementation considère de la même façon les émissions d’un véhicule électrique en France où le mix électrique basé sur le nucléaire émet très peu de CO₂ et en Allemagne ou en Pologne dont une part majeure de l’électricité est produite par des centrales charbon très émettrices de CO₂. Dès 2021, les constructeurs devront respecter le seuil maximum de 95 grammes de CO₂ par kilomètre sous peine d’amendes de plusieurs centaines de millions d’euros. Un mode de calcul qui favorise de facto les véhicules électriques. 

Avec le développement des carburants alternatifs au pétrole, cette réglementation n’est plus adaptée. Il ne s’agit plus seulement de mesurer les rejets de CO₂ à l’instant T, en sortie du pot d’échappement. Il faut estimer les rejets en intégrant, au-delà de la seule combustion du carburant, la production du véhicule, leur fin de vie, la production du carburant, approche dite « well to wheel ». Il est donc indispensable de retenir la méthode dite en analyse du cycle de vie (ACV) qui s’impose de plus en plus dans les analyses de l’impact environnemental. »

Cette approche est illustrée par une étude rendue publique récemment par IFP Energies nouvelles (Ifpen), organisme public reconnu et indépendant : elle analyse l’empreinte carbone en cycle de vie complet des véhicules bioGNV (gaz naturel pour véhicule) comparativement aux véhicules diesel, essence et électrique. L’étude montre que, même avec une électricité bas carbone comme c’est le cas en France, dans tous les cas examinés, les véhicules bioGNV émettent, en ACV, moins de CO₂ que les véhicules électriques alimentés. Que dire d’un véhicule électrique roulant à Munich ?

« l’impact des hausses de TVA sera faible » (Christian Eckert -PS) , dixit un fonctionnaire !

« l’impact des hausses de TVA sera faible » (Christian Eckert -PS) , dixit un fonctionnaire !

L’économie vue par un enseignant. Pour lui pas d’impact de la hausse de TVA. Il faudra qu’il raconte cette fable par exemple aux services, aux transports ou à la restauration. Un raisonnement évidemment de fonctionnaire qui n’entretient avec l’économie que des liens très approximatifs. En fait cette baisse va impacter les prix et les marges. Dans les secteurs peu concurrencés par les entreprises étrangères come la distribution, il fauta  même s’attendre à une valse des étiquettes. Il faudra bien répercuter quelque part ces hausses dimpôts sur les marges, l’emploi ou les clients. Le rapporteur général PS du budget a pourtant justifié les hausses de TVA au 1er janvier en estimant que leur impact sera faible pour les consommateurs.  Christian Eckert ne redoute pas un impact massif sur les prix des hausses de TVA qui vont intervenir le 1er janvier. C’est en tout cas ce qu’il a affirmé ce 31 décembre sur RMC. « L’impact sur les prix, c’est la grande question, mais on peut penser que dans beaucoup de secteurs, les hausses pourraient être largement inférieures à ce que l’on peut attendre », a déclaré le rapporteur général PS du budget à l’Assemblée nationale. La raison essentielle selon lui? Les entreprises qui ont obtenu un allègement de charges via le CICE ne devraient pas répercuter les hausses. Il a, au passage, justifié ces hausses de taux liées au financement du nouveau crédit d’impôt : « il faut clairement le dire, l’objectif est de retrouver de la compétitivité ».  Toujours sur la TVA, Christian Eckert a estimé qu’en matière de taux, la France « se situe dans la moyenne des autres pays européens ». Il aurait cependant souhaité voir instaurer un 4eme taux de TVA, « de 13 ou 14 points, qui aurait été plus adapté à certains secteurs ».

 




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