Archive pour le Tag 'Limogeage'

Hongrie: le poison de la censure avec le limogeage d’un rédacteur en chef

Hongrie: le poison de la censure avec le limogeage d’un rédacteur en chef

 

Sur incitation du gouvernement, le rédacteur en chef du principal site indépendant « index.hu » d’information en Hongrie a été licencié. Une confirmation supplémentaire des atteintes aux libertés par le gouvernement nationaliste du Premier ministre Viktor Orban .

Les employés d’index.hu ont qualifié ce licenciement d’”inacceptable” et de tentative manifeste de pression pour nuire à l’indépendance de leur production éditoriale.

Si le gouvernement, qui ne s’est pas exprimé sur ce cas particulier, dément toute ingérence dans les médias, ce limogeage pourrait tout de même tendre encore plus les relations entre la Hongrie et la Commission européenne.

L’exécutif de l’UE, qui accuse Budapest de fragiliser l’Etat de droit, a engagé une procédure judiciaire qui pourrait aboutir à des sanctions financières contre la Hongrie.

Dans le cadre du plan de relance de l’UE adopté mardi, les dirigeants des Vingt-Sept ont toutefois finalement renoncé à conditionner le versement d’aides financières au respect de l’Etat de droit. Ce compromis pourrait, selon des analystes politiques, enhardir Viktor Orban.

Les craintes pour l’indépendance d’Index se sont renforcées depuis que l’homme d’affaires Miklos Vaszily, jugé proche du gouvernement, a acquis cette année un contrôle important sur le financement du site internet.

Agnes Urban, directrice de l’institut de surveillance des médias Mertek, a déclaré à Reuters que le licenciement de Szabolcs Dull était un “signal inquiétant” qui renforce les craintes pour la liberté des médias en Hongrie.

Limogeage de Ségolène Royal: «la même erreur qu’avec le général de Villiers»

Limogeage de Ségolène Royal: «la même erreur qu’avec le général de Villiers»

Paris-Sorbonne , estime dans le Figaro que le limogeage de Ségolène Royal constitue la même erreur que celui du général Devilliers, une erreur stratégique de Macron.

interview:

 

 Le limogeage retentissant de Ségolène Royal, qui souligne d’autant plus à quel point elle est restée présente dans le débat politique, semble finalement donner à l’ancienne ambassadrice des pôles une visibilité médiatique qui se retourne à son avantage?

Arnaud BENEDETTI.- Elle a piégé l’exécutif. Pour une raison simple: elle joue non sans culot et intelligence sur le libéralisme crispé, autoritaire de ce dernier. S’installe dans le pays le sentiment d’un pouvoir qui accepterait mal la contradiction, qui serait tenté par une forme de contrôle et de muselage du débat public. Les dernières déclarations du Président de la République lors des vœux à la presse proposant une sorte de conseil déontologique de la presse comme ses critiques réitérées contre les réseaux sociaux, certes non exempts d’excès, corroborent cette idée d’un pouvoir qui souhaiterait imposer au forceps les objets légitimes propres à la confrontation au sein de l’espace public, comme si la parole officielle devait aspirer tout cet espace public.

Ségolène Royal adopte à sa façon une position de rebelle dans une atmosphère générale de défiance et de contestation.

Si vous rajoutez à ce climat étrange les polémiques autour de l’usage des forces de l’ordre, vous avez réuni là des éléments de contexte propices à l’adhésion à une parole libre. Ségolène Royal adopte à sa façon une position de rebelle dans une atmosphère générale de défiance et de contestation des paroles institutionnelles. Peu importe pour une large partie de l’opinion qu’elle soit, par sa fonction, soumise à un devoir de réserve. Elle bénéficie d’une forme de «licence d’exploitation informelle» pour reprendre la formule du spécialiste des relations publiques, Stéphane Billie. Elle dispose d’un capital politique qui l’autorise à transgresser le devoir de réserve. Et comme Emmanuel Macron, lui-même, a transgressé si souvent les codes d’une forme de modération sémantique associée à la fonction arbitrale du chef de l’État, un peu comme Nicolas Sarkozy en son temps, Ségolène Royal bénéficie sans doute d’une indulgence au regard des opinions. L’esprit du temps, empreint de mécontentements et de résistances parfois brouillonnes, s’accorde parfaitement au geste sacrificiel de Madame Royal. Lorsque la parole paraît entravée, celles et ceux qui se saisissent fortement du spectre de la parole contestataire sont d’autant plus audibles. Elle a indéniablement réussi là une séquence fortement performative en matière de communication politique.

Sa nomination puis les révélations sur le peu de sérieux accordé à son mandat avaient pourtant éveillé chez beaucoup le soupçon…

Cela importe peu. Parce que le moment se nourrit encore une fois d’un discrédit général des professionnels de la politique. Ce n’est pas nouveau mais le processus s’est amplifié. Et à ce jeu de la dégradation, ceux qui sont au pouvoir sont plus fortement exposés à l’érosion portée par la vox populi, alors que les opposants peuvent toujours exciper leur statut d’opposant pour se protéger, se sanctuariser.

De sa fragilité apparente Ségolène Royal fait une arme de précision communicante.

Ségolène Royal est une professionnelle avertie des jeux de la com’ et de l’opinion. Elle n’ignore rien de cette asymétrie d’un rapport de force entre un pouvoir crédité de «tout pouvoir» et une opposante dont la seule ressource est de s’exprimer librement. La force communicante n’est pas là où on la croit, elle est dans la faiblesse présumée de celle qui pour l’occasion est limogée. De sa fragilité apparente Ségolène Royal fait une arme de précision communicante plutôt astucieuse, voire redoutable. On ne retient plus que le dépôt de toute cette histoire, à savoir son limogeage qui balaye les éventuelles critiques portant sur l’exercice de sa mission … Elle a instauré une figure: celle d’un pouvoir brutal qui chasserait en meute (la ministre des transports, des parlementaires avait dénoncé l’attitude de l’ancienne candidate à la présidentielle) une femme seule, Cassandre venue dénoncer une situation sociale injuste. Elle joue un remake, dégradé toutefois, de ce qui s’était passé avec le Général de Villiers. Elle a presque imposé son tempo au demeurant en annonçant sur son compte Facebook son limogeage.

Candidate malheureuse en 2007, Ségolène Royal fait à peine mystère de ses intentions pour 2022. Pourrait-elle rassembler une gauche lassée d’Emmanuel Macron, et une extrême gauche déterminée à le faire tomber?

Toit ceci reste à démontrer. Tout d’abord une com’ réussie n’est pas le gage d’un succès politique. Les victoires médiatiques sont éphémères. Ensuite combien représente-t-elle de «divisions»? Pour autant, comme il y a du jeu à gauche elle a quelques cartes en mains: son style inimitable de conservatisme dans ce que le sociologue Erving Goffman appelait «la présentation de soi» et une aptitude à porter un verbe d’indignation qui parle aux classes moyennes et populaires. Ségolène Royal a un côté éruptif qui peut rencontrer le moment. Elle pourrait incarner un populisme de gauche, sous réserve qu’elle n’ignore pas comme l’a fait Jean-Luc Mélenchon, la question de l’identité, de la nation qui taraude fortement les classes populaires et moyennes. Si elle n’est pas capable de cette jonction là avec un discours social qu’elle peut endosser, son offre risque de se réduire à celui d’une «voiture-balai» de la gauche social-démocrate. Ce qui restera sans très grande efficience. Pour réussir et revenir dans la course, la gauche qui aspire à gouverner doit repartir à la conquête des classes populaires et moyennes mais cela implique un aggiornamento idéologique profond. Ségolène Royal par son franc-parler, son côté assez atypique, son charisme et son histoire personnelle est un vecteur potentiellement crédible pour cette hypertriangulation. Mais cela n’en reste pas moins une œuvre de longue haleine, difficile. Elle est dans tous les cas l’une des plus audacieuses pour tenter d’opérer cette transfiguration, voire cette rupture.

Les Français sont-ils sensibles à la rhétorique victimaire employée par Ségolène Royal, qui se plaint du «harcèlement» qu’elle subit et dénonce fréquemment la misogynie en politique?

L’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet financier ne va pas infirmer, c’est le moins qu’on puisse dire, sa rhétorique. Elle aurait quand même beau jeu de dénoncer une synchronisation millimétrique entre son départ et la procédure …

Les opinions n’accordent pas plus de bienveillance ou pas moins à une femme ou à un homme politique.

Sur le fond la politique est sans pitié. Ségolène Royal le sait bien. Elle connaît le rapport de forces et elle en a usé plus qu’à son tour également. Longtemps l’idée selon laquelle la féminisation du pouvoir allait changer la nature de ce dernier, son exercice aussi a été promue, véhiculée. La réalité c’est que tout pouvoir tend à s’exercer de la même manière quel que soit le genre de son détenteur ou de sa détentrice. Et les opinions n’accordent pas plus de bienveillance ou pas moins à une femme ou à un homme politique. Mais là où Ségolène Royal se montre habile, c’est dans la saisie du moment encore une fois: prendre des coups de la part d’un pouvoir en manque de popularité ne peut pas nuire à la popularité de celui qui s’oppose à ce pouvoir. La politique est triviale parfois, et la bonne communication souvent c’est d’aller à l’évidence, à l’essentiel!

Il y a au moins une promesse que Ségolène Royal tiendra probablement: c’est quand elle répète à l’envi qu’on «ne [la] fera pas taire»!

Il faudra qu’elle dose néanmoins. Si elle se limite à une posture, la répétant à l’envi, le charme n’opérera pas longtemps. L’environnement médiatique aime les archétypes mais la politique, elle, c’est d’abord de la plasticité, de l’intelligence de la situation, et surtout une aptitude à incarner autre chose qu’un caractère. Le caractère, Ségolène Royal en dispose, c’est celui d’une femme de combat – ce qui au pays de Jeanne d’Arc parle à notre mythologie nationale ; mais il lui faut pour créer une dynamique une offre politique qui rencontre les profondeurs sociologiques de ceux qui s’estiment lésés ou victimes des politiques menées par l’actuelle majorité. Faute de ce travail de fond sur le plan politique, le bûcher médiatique sera intraitable…

Limogeage de Ségolène Royal : un nouveau tremplin politique ?

Limogeage de Ségolène Royal : un nouveau tremplin politique ?

 

A priori, on peut s’étonner du battage médiatique à propos du limogeage de Ségolène Royal en tant qu’ambassadrice des pôles. D’abord parce que ce poste est assez anecdotique et qu’il peut être facilement tenu par un haut fonctionnaire du ministère des affaires étrangères actuellement insuffisamment inoccupé ! La vraie raison de ce renvoi se comprend parce que Macron a évidemment deviné que l’intéressée vise à occuper un espace politique actuellement libre entre la gauche radicale et la république en marche.

Depuis des mois d’ailleurs Ségolène Royal prépare cette posture  et a même déclaré qu’elle pourrait le moment venu se décider à présenter une nouvelle candidature en 2022. Macron et le très zélé parquet national financier veulent priver Ségolène Royal d’un porte-voix. Le problème c’est qu’il n’est pas facile de faire taire une personnalité aussi  forte aussi imprévisible et incontrôlable. On comprend que Ségolène puisse agacer le pouvoir comme d’ailleurs certains électeurs.

D’un certain point de vue,  elle est l’archétype des oligarques qui passent toute leur vie en politique et qui ont transformé la fonction électorale en métier. Il est vrai qu’à l’inverse, les candidats sortis de nulle part , Macron y compris,  n’ont guère fait la démonstration de leur légitimité et de leur efficacité. Le résultat de la sanction vis-à-vis de Ségolène Royal risque d’être assez déplorable pour le pouvoir car on donne à l’intéressé e des raisons d’instrumentaliser la répression politique dont elle est victime surtout en plus en impliquant le parquet national financier qui ne se grandit pas dans l’affaire en se comportant  comme un courtisan zélé du  pouvoir en place.

 

Limogeage -Batho: 54% désapprouvent Hollande

Limogeage -Batho: 54% désapprouvent Hollande

Dans cette étude, 54% des personnes interrogées désapprouvent la décision de François Hollande quand 43% l’approuvent. 3% ne se prononcent pas.  En détail, les sympathisants de gauche approuvent à une petite majorité (51%, contre 47%) le chef de l’Etat. Cette approbation atteint 65% (contre 32%) chez les sympathisants du PS. Mais chez les sympathisants des Verts la désapprobation s’élève à 74% (contre 22%).  Les sympathisants de droite désapprouvent à 61% (contre 36%) la décision présidentielle, mais note BVA, cette attitude « est au moins autant liée à une opposition de principe aux décisions de François Hollande ».  54% des sondés (-1 point par rapport à décembre dernier) estiment que « les écologistes peuvent très bien rester dans le gouvernement sans être d’accord sur tout ». 45% sont d’un avis contraire (+2 points) et 1% (-1) ne se prononcent pas.  Les sympathisants de gauche, à 71%, pensent que les écologistes peuvent rester au gouvernement. Ce pourcentage grimpe à 76% chez les sympathisants PS et à 82% chez les sympathisants des Verts.  A l’inverse, les sympathisants de droite estiment à 60% (contre 39%) que les écologistes devraient quitter l’équipe gouvernementale.  S’agissant de l’influence des écologistes sur la politique menée par le gouvernement, 46% des personnes interrogées la jugent « pas assez importante », 36% « juste comme il faut, ni trop, ni pas assez importante », et 17% « trop importante ». 1% ne se prononce pas.

 




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