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CNews : une ligne éditoriale de droite proche du bistrot

CNews : une ligne éditoriale de droite proche du bistrot

 

Il est clair que pour tenter de concurrencer BFM par exemple, C News se range dans le camp des protestataires de manière systématique, souvent dans celui des complotistes  et de l’extrême droite. Le tout sur fond de discussion de bistrot et de censure des journalistes contestataires. Une exception culturelle toutefois celle du one-man-show de Zemmour , qui relève évidemment le niveau populiste habituel mais en sacrifiant à la rengaine permanente de l’intéressé sur le bien-fondé du racisme et la critique systématique de l’Europe.

Le patron directeur général de CNews, Serge Nedjar, justifie cette ligne éditoriale.

CNews, qui était en grande difficulté il y a un an, a rebondi en 2020. Quel bilan tirez-vous?
L’année est exceptionnelle! CNews a presque doublé sa part d’audience, avec 1,4% sur les 4 ans et plus. Toutes les émissions ont progressé. Avec L’Heure des pros de Pascal Praud, CNews est première chaîne nationale entre 10 heures et 10h30. Face à l’info, de Christine Kelly, avec Eric Zemmour, bat BFMTV. Nos rendez-vous ont tous progressé, de 50% à 300%, ce qui est unique dans l’audiovisuel sur une période aussi courte. Pour être franc, je ne m’attendais pas à une telle progression. C’en est presque effrayant.

Effrayant?
Oui, parce qu’il nous faut assumer ce nouveau statut. Et rester à la hauteur des engagements envers les téléspectateurs, c’est‑à-dire garantir une qualité d’antenne et de débats. Or la pression est forte : à commencer pour nos 200 collaborateurs, techniciens, journalistes ou non, qui, sept jours sur sept, travaillent comme des malades de 6 heures du matin à point d’heure. Croyez-moi, c’est plus facile d’être challenger.

Vous êtes devant LCI. Votre objectif est-il d’aller concurrencer BFMTV?
D’autres le disent, pas nous. Mais je ne vous dirais pas qu’arriver un jour à atteindre notre principal concurrent n’est pas un objectif.

Selon vous, qu’est-ce qui explique ces résultats?
C’est la suite logique de ce que l’on a décidé il y a quatre ans à la création de CNews, quand il a fallu nous démarquer d’une concurrence extrêmement forte. Notre modèle découlait d’une évidence : face à la transformation des modes de consommation de l’information et à l’explosion des réseaux sociaux, il fallait une nécessaire adaptation. D’où cette ligne radicalement différente, assise sur deux piliers : de l’info en continu ainsi que des plages de décryptage et de débat.

Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents?
Nous avons été les seuls à aborder, dès le début et sans détour, certains thèmes sensibles, voire explosifs, des faits de société comme la sécurité, l’immigration, l’écologie ou les violences urbaines. Des questions que nos concurrents rechignaient à traiter. De même que nous avons tenu à inviter sur nos plateaux de nombreuses personnalités, y compris celles qui n’étaient pas les bienvenues dans les autres médias. Il est important d’écouter toutes les opinions, même les plus dérangeantes et les plus politiquement incorrectes. Les téléspectateurs y ont d’emblée été sensibles : ils savent que sur CNews la parole est libre et les avis, divers.

On vous reproche une « foxisation » de l’info, allusion à la ligne ultra-conservatrice et populiste de la chaîne américaine Fox News. Qu’en dites-vous?
A force qu’on nous compare à Fox News, j’ai fini par la regarder. CNews n’a absolument rien à voir. Nous ne sommes pas un média militant. Nous ne roulons pour personne et ne sommes l’instrument d’aucun parti, d’aucun groupe de pression. En revanche, c’est une chaîne qui a une audience énorme et d’excellents résultats : deux gros défauts qu’on aimerait bien avoir.

Que répondez-vous à Benoît Hamon qui a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite complotiste  »?
C’est blessant pour l’ensemble de nos collaborateurs. Et d’une grande malhonnêteté. Il se fonde certainement sur ce qu’on raconte dans Face à l’info et il en fait une généralité. Or, Eric Zemmour, c’est trente-trois minutes au cœur d’une grille qui compte dix-neuf heures de direct, dont une vingtaine de journaux. Sait-il que plus de 40% des téléspectateurs de CNews sont sans opinion, que plus de 20% sont de gauche et 20 autres pour cent de droite, quand seulement 9% se disent proches du RN, selon une étude que nous avons réalisée en juillet? Benoît Hamon doit être en campagne.

 

CNews n’est-elle pas « Pascal Praud-dépendante »?
C’est un des piliers de notre antenne. Il est à l’origine de la personnalité et du succès de CNews. Et on ne souhaite pas qu’il parte.

 

Parce qu’il y a un risque?
Après avoir dénigré les hommes et les femmes qui travaillent sur CNews, nos concurrents y font aujourd’hui leur marché. Et Pascal Praud est certainement très sollicité. Mais je sais aussi son attachement à la chaîne et sa fidélité au groupe Canal, si bien qu’il y a peu de risques qu’il s’en aille.

Une parodie du programme de Pascal Praud, mise en ligne par Winamax, a conduit aux licenciements de Sébastien Thoen et Stéphane Guy. Pourquoi ces sanctions?
D’après ce que j’en sais, les décisions qui ont été prises n’ont rien à voir avec cette parodie. Sébastien Thoen s’est associé avec quelqu’un qui dénigrait constamment le service des sports de Canal+ sur d’autres antennes, ce qui était inacceptable. Mais je n’en sais pas plus.

Le limogeage de Stéphane Guy suscite une vague d’émotion et de protestation, y compris au sein du groupe Canal. Les journalistes de CNews ont-ils une totale liberté d’expression?
Totale liberté pour nos journalistes, mais aussi pour les éditorialistes et intervenants extérieurs! La seule obligation est la maîtrise de l’antenne par le présentateur. Pascal Praud, Christine Kelly, Laurence Ferrari ou Sonia Mabrouk ne peuvent pas laisser passer des propos inacceptables, outranciers ou diffamatoires sans réagir.

Peut-on critiquer Pascal Praud au sein de CNews? 
Des discussions, il y en a tous les jours au sein de nos rédactions. Chez CNews comme ailleurs. Que ce soit avec Pascal Praud ou d’autres journalistes. On est d’accord ou pas d’accord sur tel ou tel sujet. C’est ce qui fait la richesse de nos métiers. Mais tout s’exprime à l’intérieur de la chaîne. La loyauté est une des valeurs majeures dans la vie.

Vous parliez de propos « inacceptables, outranciers ou diffamatoires ». Certains penseront à ceux d’Eric Zemmour…
Il y a une énorme injustice à son sujet. Car Face à l’info, le programme dans lequel il intervient et dont l’audience a été multipliée par quatre cette année [avec des pointes jusqu'à 1 million], c’est 240 émissions depuis octobre 2019 ; seules quatre ont fait débat à partir de propos qui ont pu apparaître choquants ou qui l’ont été, mais qui ont été retirés de leur contexte puis montés en épingle par nos adversaires. Une méthode classique pour occulter le reste des propos et, plus grave encore, pour diaboliser le reste de l’antenne.

 

Vous placez TF1, maison mère de LCI, parmi ces adversaires?
Je pense que l’avance que nous avons prise sur LCI n’est pas sans faire réagir ce groupe.

J’espère seulement que ceux qui nous boycottent auront la lucidité et la gentillesse de venir

Votre grille va-t‑elle évoluer cette année?
On ne touche à rien. Mais nous commençons à muscler notre service politique en vue de l’élection présidentielle, avec l’installation dans la dernière ligne droite d’un rendez-vous en fin de journée. Nous allons traiter cette échéance à notre manière, non conventionnelle. Avec des débats et des plateaux où nous inviterons également des politiques. J’espère seulement que ceux qui nous boycottent auront la lucidité et la gentillesse de venir.

A qui faites-vous allusion?
A Olivier Véran, par exemple, qui refuse ostensiblement de venir sur CNews. Qu’un ministre ne veuille pas répondre sur la deuxième chaîne d’info du pays est incompréhensible. Il tourne le dos à des millions de téléspectateurs qui à ses yeux ne méritent sans doute pas d’être informés. Pourtant il est le bienvenu. Liberté de ton, liberté de parole : nous invitons tout le monde quand, sur d’autres médias, des éditorialistes, des écrivains ou des scientifiques sont interdits de passage.

Où ça?
Sur France 2 et France Inter, par exemple, ou dans quelques quotidiens et hebdos. Des médias qui censurent, qui se comportent comme des juges, qui condamnent et absolvent selon que vous êtes ou non dans leur camp. Qui pratiquent l’indignation sélective. Mais le public n’est pas dupe. Il a repéré ces partis pris. Il vient sur CNnews parce que justement nous échappons à ça.

 

Comment se porte CNews sur le plan économique?
Beaucoup mieux, et pour cause. ITélé, mère de CNews, perdait jusqu’à 30 millions d’euros par an. Ce déficit, qui a été ramené à 9 millions d’euros en 2019, devrait être inférieur à 2 millions d’euros en 2021. Pour 2020, l’impact de la crise fausse les chiffres, mais nos recettes ont augmenté de 40% en décembre. Et si le marché publicitaire se redresse, nous devrions parvenir à l’équilibre, pour la première fois de notre histoire, en 2022. C’est dire le chemin parcouru.

Haine en ligne : opposition entre l’Europe et la France

Haine en ligne : opposition entre l’Europe et la France

Giuseppe de Martino, entrepreneur de l’Internet, souligne dans une tribune au « Monde » l’inutilité d’introduire des dispositions sur les contenus en ligne dans la loi contre le « séparatisme », alors que la législation européenne sur le sujet doit être annoncée le 15 décembre.

Tribune.

 

Le mercredi 9 décembre, le projet de loi « confortant les principes républicains » présenté en conseil des ministres devrait être l’occasion de voir revenir la proposition de loi de la députée LRM Laetitia Avia contre la haine en ligne, déjà abondamment discutée au cours de l’été. La solution proposée était de frapper d’une amende pouvant dépasser le million d’euros par contenu les réseaux sociaux qui n’auraient pas retiré un contenu illicite sous vingt-quatre heures.

Or, six jours plus tard, le 15 décembre, la Commission européenne, et en particulier la vice-présidente, Margrethe Vestager, et le commissaire français Thierry Breton, présenteront le tant attendu projet de nouvelle réglementation applicable aux divers acteurs de l’Internet : le Digital Services Act (DSA). En préparation depuis de nombreuses années, nourri par plusieurs consultations publiques et des dizaines de milliers de pages de contributions, ce texte veut mettre à jour une vieille directive européenne adoptée en 2000 et destinée à favoriser l’essor du commerce électronique.

 

Même si les contours exacts ne sont pas encore connus, le projet européen envisage d’aborder la question de la lutte contre la haine en ligne d’une manière beaucoup plus innovante. Car à Bruxelles, l’approche se veut différente. Il s’agirait de confier à un régulateur national, comme le Conseil supérieur de l’audiovisuel, la possibilité d’étudier les pratiques et délais de modération des plates-formes ; une approche beaucoup plus pertinente. Cette solution permettrait d’envisager de sanctionner durement les plates-formes qui ne s’engagent pas suffisamment contre les contenus haineux. 

L’approche française n’était à l’évidence ni adaptée, ni nécessaire, et surtout totalement disproportionnée au regard du but poursuivi. C’est d’ailleurs ce qu’a relevé le Conseil constitutionnel dans sa décision fracassante du 18 juin 2020 censurant la quasi-totalité des articles. Une première sous la Ve République.

La liberté d’expression menacée

Ce texte faisait courir un risque considérable en matière de liberté d’expression en incitant les plates-formes à procéder à une suppression préventive de tous les propos qui leur auraient été signalés, par crainte de devoir payer ces montants exorbitants pour défaut de retrait. Il est particulièrement regrettable qu’il ait fallu deux ans de discussions et une sanction constitutionnelle pour s’en rendre compte.

Société–Pour la fin de l’anonymat en ligne

Société–Pour la fin de l’anonymat en ligne

 Déjà des partisans de l’immobilisme soutiennent l’idée que la fin de l’anonymat en ligne ne résoudrait pas la question du terrorisme. Sans doute car il ne s’agit qu’un des moyens à intégrer dans une stratégie beaucoup plus large mais un moyen à ne pas négliger. Ces partisans de l’immobilisme soutiennent  aussi que l’anonymat en ligne n’existe pas. Effectivement, il est toujours possible en général de retrouver la véritable identité de l’auteur d’une information présentant un caractère de grande gravité après une enquête. Pas toujours d’ailleurs quand ces informations transitent par l’étranger ce qui est souvent le cas pour les informations les plus pernicieuses par exemple en provenance de pays islamiques, de la Russie ou de la Chine.

La fin de l’anonymat en ligne correspond aussi à une exigence éthique. Pour tous les supports sauf sur Internet identité de l’auteur d’un point de vue, d’une analyse ou de proposition doit être identifié. Pourquoi non sur Internet ? Le fait même que soit autorisée des pseudos permet aux plus excités, aux malades, aux radicaux de vider leur sac de haine sans grande crainte d’être poursuivis tellement le net est inondé d’informations de toutes sortes.

Des millions des milliards d’informations qui passent évidemment à travers les mailles d’une régulation bien faible. Pour s’en persuader, il suffit de lire les réactions d’internautes aux articles des grands médias. Des réactions d’une nullité, d’une agressivité qui mettent en évidence souvent le déséquilibre psychique d’individus qui se libèrent en crachant sur les autres en toute impunité.

Certes, il y a un équilibre à trouver entre liberté et responsabilité. Mais aucune atteinte aux libertés ne peut être prétendue avec l’obligation de signer son opinion sur Internet. Ce devrait être une obligation comme pour la plupart des autres supports d’information. En l’occurrence, il s’agit de lutter contre le séparatisme et le terrorisme mais tout simplement aussi de promouvoir une éthique de responsabilité .

Pour la fin de l’anonymat en ligne

Pour la fin de l’anonymat en ligne

 Déjà des partisans de l’immobilisme soutiennent l’idée que la fin de l’anonymat en ligne ne résoudrait pas la question du terrorisme. Sans doute car il ne s’agit qu’un des moyens à intégrer dans une stratégie beaucoup plus large mais un moyen à ne pas négliger. Ces partisans de l’immobilisme soutiennent  aussi que l’anonymat en ligne n’existe pas. Effectivement, il est toujours possible en général de retrouver la véritable identité de l’auteur d’une information présentant un caractère de grande gravité après une enquête. Pas toujours d’ailleurs quand ces informations transitent par l’étranger ce qui est souvent le cas pour les informations les plus pernicieuses par exemple en provenance de pays islamiques, de la Russie ou de la Chine.

La fin de l’anonymat en ligne correspond aussi à une exigence éthique. Pour tous les supports sauf sur Internet identité de l’auteur d’un point de vue, d’une analyse ou de proposition doit être identifié. Pourquoi non sur Internet ? Le fait même que soit autorisée des pseudos permet aux plus excités, aux malades, aux radicaux de vider leur sac de haine sans grande crainte d’être poursuivis tellement le net est inondé d’informations de toutes sortes.

Des millions des milliards d’informations qui passent évidemment à travers les mailles d’une régulation bien faible. Pour s’en persuader, il suffit de lire les réactions d’internautes aux articles des grands médias. Des réactions d’une nullité, d’une agressivité qui mettent en évidence souvent le déséquilibre psychique d’individus qui se libèrent en crachant sur les autres en toute impunité.

Certes, il y a un équilibre à trouver entre liberté et responsabilité. Mais aucune atteinte aux libertés ne peut être prétendue avec l’obligation de signer son opinion sur Internet. Ce devrait être une obligation comme pour la plupart des autres supports d’information. En l’occurrence, il s’agit de lutter contre le séparatisme et le terrorisme mais tout simplement aussi de promouvoir une éthique de responsabilité .

Crise de la presse écrite mais montée de l’info en ligne

Crise de la presse écrite mais montée de  l’info en ligne

 

La presse écrite va sans doute être affrontée à une crise très grave en raison de sa perte régulière d’audience. Un phénomène qui n’est pas nouveau mais qui a été aggravé pendant l’absence de diffusion correspondant au pic de la crise sanitaire. Les lecteurs se sont habitués à rechercher l’information sur le net. Par ailleurs il y a une chute brutale des recettes de publicité qui constitue le plus souvent la principale ressource de la presse écrite.. De nombreuses entreprises ont réduit leur budget publicitaire et ont  transféré pour partie sur les sites numériques.

L’audience des sites d’infos en ligne a progressé de manière considérable de 30 à 50 %. Les sites de la presse nationale ont profité de cette croissance mais moins que les sites à vocation régionale, locale et indépendants. Pa presse nationale a effectué un certain virage numérique cependant le contenu est toute aussi décevant que la version papier. En cause, le faite que ces sites sont très peu mis à jour qu’ils reprennent souvent des infos déjà anciennes et surtout développent une ligne éditoriale assez convenue qui se limite à la reprise des articles des agences, des communiqués du gouvernement ,des entreprises et des institutions. Sur la tendance, c’est l’audience même des versions papier de la presse qui est en cause. Nombre de titres devrait encore connaître des plans de suppressions d’effectifs voire disparaître. La menace vaut aussi pour des versions numériques aussi indigentes que les versions papier.

La fréquentation des sites de presse en ligne a donc «explosé» de juillet 2019 à fin juin 2020, boostée au printemps par la crise sanitaire et le confinement, selon des données intermédiaires publiées mardi par l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Au total, 10 millions de visites supplémentaires par jour en moyenne ont ainsi été enregistrées sur un an «par les sites et applications de presse, toutes familles confondues», selon l’ACPM.

La fréquentation en ligne des seuls titres de presse grand public a progressé de 18,9%, contre une augmentation de 3,5% sur la période 2018-2019. Dans le détail, c’est la presse quotidienne régionale qui enregistre la plus forte hausse de visites sur le web (+24,5%), devant la presse magazine (+22,8%) et les quotidiens nationaux (+7,8%) qui ont amorcé le virage numérique plus tôt que les deux autres catégories.

Le désir de s’informer sur le Covid-19, conjugué à l’impossibilité de se déplacer et à la fermeture des points de ventes, a accéléré le processus de transition du papier vers le numérique, potentiellement de «deux à trois ans», a expliqué à l’AFP le directeur général adjoint de l’ACPM, Jean-Paul Dietsch.

Audience sites d’info en ligne: en très forte hausse

Audience sites d’info en ligne:  en très forte hausse

L’audience des sites d’infos en ligne a progressé de manière considérable de 30 à 50 %. Les sites de la presse nationale ont profité de cette croissance mais moins que les sites à vocation régionale, locale et indépendants. Pa presse nationale a effectué un certain virage numérique cependant le contenu est toute aussi décevant que la version papier. En cause, le faite que ces sites sont très peu mis à jour qu’ils reprennent souvent des infos déjà anciennes et surtout développent une ligne éditoriale assez convenue qui se limite à la reprise des articles des agences, des communiqués du gouvernement ,des entreprises et des institutions. Sur la tendance, c’est l’audience même des versions papier de la presse qui est en cause. Nombre de titres devrait encore connaître des plans de suppressions d’effectifs voire disparaître. La menace vaut aussi pour des versions numériques aussi indigentes que les versions papier.

La fréquentation des sites de presse en ligne a donc «explosé» de juillet 2019 à fin juin 2020, boostée au printemps par la crise sanitaire et le confinement, selon des données intermédiaires publiées mardi par l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Au total, 10 millions de visites supplémentaires par jour en moyenne ont ainsi été enregistrées sur un an «par les sites et applications de presse, toutes familles confondues», selon l’ACPM.

La fréquentation en ligne des seuls titres de presse grand public a progressé de 18,9%, contre une augmentation de 3,5% sur la période 2018-2019. Dans le détail, c’est la presse quotidienne régionale qui enregistre la plus forte hausse de visites sur le web (+24,5%), devant la presse magazine (+22,8%) et les quotidiens nationaux (+7,8%) qui ont amorcé le virage numérique plus tôt que les deux autres catégories.

Le désir de s’informer sur le Covid-19, conjugué à l’impossibilité de se déplacer et à la fermeture des points de ventes, a accéléré le processus de transition du papier vers le numérique, potentiellement de «deux à trois ans», a expliqué à l’AFP le directeur général adjoint de l’ACPM, Jean-Paul Dietsch.

Ferroviaire : la ligne Lyon-Bordeaux reprise par une coopérative ?

Ferroviaire : la ligne Lyon-Bordeaux reprise par une coopérative ?

Pour l’instant ce n’est qu’un projet. Cependant la reprise par des coopératives de certaines lignes ferroviaires délaissées n’est  plus une hypothèse à écarter. Cela d’ailleurs pour plusieurs raisons. Il y a le coût exorbitant des conditions d’exploitation  des lignes dites secondaires désormais aussi soumises  à la concurrence d’autres opérateurs. Il y a aussi toutes ces lignes progressivement effacées de la carte des dessertes actives abandonnées aux ronces. Des centaines de lignes qui ont réduit le réseau ferroviaire officiel à la portion congrue essentiellement la grande vitesse et des dessertes locales et régionales fragilisées par leurs conditions d’exploitation La coopérative Railcoop , elle, veut ressusciter la ligne directe Bordeaux-Lyon, abandonnée depuis près d’une décennie par la SNCF. Et ce, dès 2022. Dans la foulée, elle entend instaurer d’autres liaisons ferroviaires transverses, sans détour par Paris. Avec un double objectif : faire progresser la part du train par rapport à celle de la voiture et vivifier des bassins à faible densité de population dans le Massif central, dont le confinement a montré le pouvoir d’attractivité.

L’idée est portée par une fratrie. Ingénieur de formation, selon son profil Linkedin, Nicolas Debaisieux, 40 ans, aujourd’hui directeur général de Railcoop, a travaillé sur les questions d’environnement pour le ministère de l’Ecologie. Diplômée de Sciences Po, sa soeur Alexandra, 41 ans, directrice générale déléguée, est spécialiste des financements européens. Si le projet se doit d’être viable, « la rentabilité n’est pas l’objectif premier », explique-t-elle en substance à franceinfo.

D’où la forme d’une « coopérative » prise par Railcoop (et plus précisément d’une société coopérative d’intérêt collectif, qui oblige à réinvestir 57,5% des bénéfices dans l’entreprise). Alors que le rail s’ouvre à la concurrence en France, tous deux ont choisi de se lancer sur les trajets délaissés par la SNCF et les autres géants du secteur

BFM/RMC : du flottement aussi dans la ligne éditoriale

BFM/RMC : du flottement aussi dans la ligne éditoriale

 

On comprend évidemment que les salariés de BFM (BFM et station( next radio -TV–Altice) soient particulièrement remontés contre la perspective de supprimer jusqu’à presque 400 CDI auxquels il faudrait ajouter 200 intermittents. Une ponction de l’ordre de 30 % des effectifs. En cause sans doute comme pour la plupart des médias, la perspective de bénéfices en très nette réduction avec l’écroulement de la recette publicitaire qui constitue pour l’essentiel la ressource principale. D’une certaine manière, BFM et autres radios télé Altice est victime de la chute d’activité liée au Coronavirus. En outre ces médias ont été particulièrement affectés aussi par une certaine crise de confiance. Ainsi pendant la crise sanitaire, c’est surtout France Info a été le plus consulté. Ceci étant la marge de confiance des médias classiques demeure faible par rapport au potentiel. (25% des Franais  préfèrent internet). D’après plusieurs enquêtes, les Français ne seraient qu’environ 1 % à croire dans la parole des institutions politiques à propos des informations de la crise sanitaire. Le problème, c’est qu’il ne serait pas plus de 7 % à croire dans la parole des médias classiques. BFM a assez longtemps bénéficié d’une certaine cote reposant notamment sur l’approfondissement de ses informations. Reste que pendant la crise sanitaire la ligne éditoriale a nettement évolué BFM et autres ont largement servi la soupe au pouvoir en justifiant à chaque fois les mesures officielles. Il faut voir par exemple comment hier sur BFM le procès a été conduit contre le professeur Raoult par des différents intervenants véritables représentants de cet écosystème médiatique qui répète à peu près dans les salons comme sur les chaînes à peu près les mêmes approximations et les mêmes contrevérités.

 Ne parlons pas des pseudos experts journalistes spécialisés provisoirement qui ont additionné les contradictions et les contrevérités ne comprenant strictement rien par exemple aux méthodologies, il est vrai un peu complexe et exposées par exemple par le professeur Raoult mais pas seulement. Des journalistes comme d’habitude restent à la surface des choses, ils approfondissent peu. Ils fondent leur opinion  sur  la mode du moment. Sans parler de la tendance à tout politiser y compris quand il s’agit de questions éloignées des préoccupations non politiciennes. Chez BFM il y a aussi cette tentative permanente d’articuler une sorte de ligne éditoriale faite d’intervention sérieuse, mais aussi de populisme, voire de people  et de soutien au pouvoirs  économiques et politiques.

Crise de la presse: une crise d’abord de ligne éditoriale

Crise de la presse: une crise d’abord de ligne éditoriale

 

La presse notamment écrite va connaître une crise difficile au plan économique en raison en particulier de la chute drastique des recettes publicitaires qui les financent en grande partie. Les entreprises d’une manière générale vont  réduire les budgets considérés comme non prioritaires , en tout cas comme n’en essentiels dans la période. Cette dépendance de la presse vis à vis recettes publicitaire influencent évidemment la ligne éditoriale car il est difficile d’assurer la promotion d’une société et dans le même temps de se livrer à une analyse critique de son objet, de ses résultats ou de son fonctionnement.

Par ailleurs ,l’équilibre économique de plus en plus fragile de la plupart des médias conduits à une certaine uniformisation des lignes éditoriales. Pour l’essentiel, la plupart des médias reprennent  à peu près les mêmes thèmes, voire les mêmes informations en provenance des entreprises, des institutions, ou encore du gouvernement. Il faut souvent attendre 24 ou 48 heures pour que naissent quelques éléments d’analyse et de critique à propos d’une information. D’une manière générale, la presse est écartelée entre son désir de ne pas contrarier les principales financeurs que sont les vendeurs de publicité et la nécessité quand même d’alimenter l’information et la critique du lectorat. Un exercice particulièrement complexe. On peut même dire un grand écart entre le soutien des institutions en place et quelques portes ouvertes aux critiques du public. Souvent d’ailleurs au mélange sans pudeur avec le soutien affiché au pouvoir en place ( politique, économique, institutionnel) avec carrément le populisme pour donner des preuves d’indépendance qui n’en sont pas réellement. D’ailleurs, la plupart des grands médias sont désormais détenus par les financiers ( pouvoir politique pour les médias public avec des consanguinité).

 

Pas étonnant dans ces conditions que non seulement l’audience des médias traditionnels diminue mais surtout que la confiance dans ces médias ait tendance à se réduire. De nombreux sondages ont mis en valeur la baisse régulière de la confiance dans les médias traditionnels. Avec le Corona virus les sondages ont dû encore être bousculés. En général ,le taux de confiance dans la télévision tourne autour de 35 %, la presse écrite autour de 40 à 45 % et la radio à moins de 50 %.

Les nouvelles technologies sont venues bouleverser la donne avec l’émergence d’un nombre incalculable de sites où d’ailleurs le pire côtoie le meilleur. Avec un peu de détermination et de temps on parvient quand même à s’informer de manière un peu plus objective qu’avec les médias traditionnels.

Comme dans d’autres secteurs il faut d’autres s’attendre à des restructurations à l’intérieur des médias sans doute même à des suppressions de titres notamment de titres locaux déjà grandement fragilisés par le vieillissement du lectorat. Les grands sites ont eu du mal à s’adapter aux nouvelles technologies et finalement reprennent-( avec force photo et vidéos)  sur leur site là Une de leur édition papier sans beaucoup d’efforts d’approfondissement et d’analyse. Pour parler simplement chaque jour sont livrés des informations peu ou mal traités, contredites éventuellement le lendemain, quelques jours après par d’autres informations aussi sommaires. On l’a vu par exemple à travers ce débat sur la chloroquine, un débat de nature scientifique qui ne peut se soumettre à des appréciations à coups de serpe ou de manière très superficielle. Ajoutons que sur nombre de sujets le temps du journalisme n’est pas celui de la réflexion approfondie. Chaque jour une information chasse l’autre, éventuellement la contredit et des événements s’effacent sous la pression de l’événement médiatique du jour qui peut par ailleurs être complètement anecdotique.

UE : 15 jours pour décider d’une la ligne de crédit spécial

 

Face à la demande de rebondir formuler notamment par Macron et les pays du Sud la réponse de Merkel a été nette : pas question. La chancelière allemande a refusé une nouvelle fois la mutualisation de dettes supplémentaires qui découleraient des gestions laxistes des pays du Sud. La chancelière a renvoyé au dispositif actuel notamment le mécanisme européen de stabilité (MES) qui dans certaines limites permet d’aider les pays en difficulté à gérer leurs problèmes budgétaires.

Les dirigeants européens ont décidé de demander aux ministres des Finances de la zone euro régler sous quinzaine la question de la ligne de crédit spécial qui pourrait être sollicitée auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds européen de gestion des crises financières et de sauvetage, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

Des pays comme l’Italie, la Grèce et l’Espagne demandent à ce la zone euro ne s’épargne aucun effort pour lutter contre les retombées de la crise sanitaire tandis que d’autres pays, Allemagne et Pays-Bas notamment, veulent adopter une ligne plus prudente.

 

Avion de ligne abattu. L’Iran avoue enfin

Avion de ligne abattu. L’Iran avoue enfin

 

L’Iran reconnaît enfin avoir abattu de manière accidentelle l’avion d’Ukraine Airlines qui s’est écrasé mercredi avec 176 personnes à bord  . La preuve que Téhéran semble décider à calmer le jeu face  aux représailles possibles des États-Unis. Notons d’ailleurs que la réplique de l’Iran après la mort du général Soleimani ( chef des gardiens de la révolution) avait déjà été très mesurée puisque seuls quelques missiles avaient été tirés contre des bases américaines sans pratiquement de dégâts. La vérité c’est que les responsables de la dictature chiite ont pris peur en prenant conscience que n’importe quel dirigeant pouvait être tué avec une précision chirurgicale parler les États-Unis. Ces responsables qui appellent leurs partisans à mourir ne sont sans doute pas près à mettre leur vie en danger d’autant que la plupart ont accumulé une jolie petite fortune grâce au système généralisé de corruption qui nourrit la dictature chiite . Le pire dans cette catastrophe c’est qu’elle concerne une majorité iranien ! Téhéran avait jusqu’ici nié que le Boeing 737-800 de la compagnie ukrainienne ait été frappé par un missile iranien, comme l’affirmaient le Canada et les Etats-Unis.

L’appareil s’est écrasé près de Téhéran dans les heures qui ont suivi les tirs de missiles iraniens contre des bases irakiennes abritant des troupes américaines, en représailles à la mort du général iranien Qassem Soleimani. Le commandant de la force Al Qods a été tué le 3 janvier par un drone américain à Bagdad sur ordre de Donald Trump.

“La République islamique d’Iran regrette profondément cette désastreuse erreur”, écrit le président iranien Hassan Rohani sur Twitter. “J’adresse mes pensées et mes prières aux familles endeuillées”, ajoute-t-il.

Les gardiens de la Révolution assument l’entière responsabilité de la destruction de l’avion, dit par ailleurs le commandant des forces aérospatiales du corps d’élite de l’armée iranienne, dans une déclaration mise en ligne samedi par la télévision publique.

“J’aurais préféré mourir plutôt que d’assister à un tel incident”, déclare le général Amir Ali Hajizadeh, précisant que l’avion a été pris par erreur pour un missile de croisière. L’officier dit en avoir été informé les autorités le jour-même, ce qui interroge sur les raisons pour lesquelles Téhéran a nié toute implication jusqu’à samedi.

Selon l’agence de presse iranienne Fars, l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la révolution, a été informé vendredi de la responsabilité de l’armée iranienne et a décidé de rendre les faits publics après une réunion des responsables des services de sécurité.

L’aveu des autorités iraniennes est survenu après un nouvel appel à la transparence du Canada, qui comptait 57 ressortissants parmi les 176 victimes.

L’appareil transportait 176 personnes, pour la plupart des Iraniens et des Canadiens d’origine iranienne, qui sont toutes mortes dans l’accident. Il s’est écrasé quelques minutes après son décollage de l’aéroport international de Téhéran.

«Plates-formes et médias en ligne » : la rémunération des producteurs d’infos est justifiée.

«Plates-formes et médias en ligne » : la rémunération des producteurs d’infos est justifiée.

Dans une tribune au « Monde »  , Nicolas Mazzucchi, spécialiste en cyberstratégie, considère, qu’il n’est pas choquant que la plate-forme soit rémunérée comme fournisseur de service au profit du média traditionnel

Tribune.(extraits )

 

«  L’entrée en vigueur de la loi française sur les droits voisins de la presse, qui transpose la directive européenne sur les droits d’auteur, agite fortement le secteur de la presse et de l’information, au point que le président de la République s’est saisi de la question lors de son déplacement en Auvergne, le 4 octobre.

Loin de vouloir opposer les plates-formes gestionnaires de données comme Facebook, Google ou Twitter aux médias traditionnels dont les métiers sont radicalement différents, il appartient de saisir les enjeux cachés de ces droits, au-delà de la nécessaire rémunération du travail des journalistes.

La question économique de la répartition publicitaire entre plates-formes de données et sites internet des médias est centrale. Les plates-formes publient un aperçu et une illustration des articles, ainsi que le lien permettant de lire l’ensemble de l’article sur le site du média d’origine.

Il y a, par conséquent une répartition assez claire des rôles : la publicité sur la plate-forme – qui est au demeurant quasi inexistante en ce qui concerne les actualités – n’empêche pas celle sur le média d’origine, les deux pouvant être rémunérés pour la visite d’un seul et même utilisateur, sans que cela ne porte atteinte aux droits de l’auteur de l’article.

En un sens le média traditionnel est rémunéré pour le contenu de l’article et la plate-forme pour la mise à disposition du lien de consultation. La plate-forme agit comme une sorte de fournisseur de service au profit du média traditionnel. Que la plate-forme soit rémunérée pour la fourniture d’un tel service n’est pas choquant ; les journaux payent bien pour que leurs magazines soient distribués dans les kiosques physiques.

Les grandes plates-formes de gestion des données sont les sites les plus populaires en France, selon le classement Alexa (Google.com 1er, Google.fr 4e, Live.com 6e, Yahoo.com 7e, Facebook.com 9e, etc.) loin devant les sites des grands médias (lefigaro.fr 32e, lemonde.fr 44e, etc.). En outre, le trafic en ligne des médias en question provient essentiellement desdites plates-formes de gestion de données (32 % du trafic pour lemonde.fr et 45 % pour lefigaro.fr proviennent de Google). Il en résulte en France une redirection du trafic en ligne des plates-formes généralistes vers les médias. »

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Remise en cause de la ligne TGV Lyon-Turin ?

Remise en cause de  la ligne TGV Lyon-Turin

Il faut réexaminer le projet de construction d’une ligne à grande vitesse reliant Lyon à Turin, a déclaré aujourd’hui le vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio qui souligne notamment l’hostilité des populations des régions traversées. Le Mouvement 5 Etoiles (M5S), dont il est issu, avait promis lors de la campagne électorale de revenir sur ce projet jugé dispendieux et obsolète. La Ligue (extrême droite), avec laquelle le M5S a formé un gouvernement de coalition, y est au contraire favorable.

CFDT : quelle ligne pour affronter le mépris de Macron ?

 

Depuis des années la CFDT a fait de sa ligne réformatrice l’axe de sa stratégie. L’objectif est de privilégier la démocratie sociale en utilisant de manière prioritaire la négociation et non le conflit. Se pose cependant un problème redoutable pour la CFDT, Macron ignore à peu près complètement les syndicats. Ils méprisent évidemment les syndicats gauchistes mais ignore aussi les syndicats modérés. Certes on a constaté quelques rares  négociations positives mais le plus souvent il s’agit surtout de concertation ; le gouvernement ou ses représentants entendent les points de vue syndicaux mais n’en tiennent  pas compte. Sans doute enivré par sa victoire électorale et la crise des partis d’opposition, Macron marche sur le ventre des corps intermédiaires (parlement y compris !). D’une certaine manière, ils les provoquent en annonçant par avance sa proposition finale avant toute confrontation des idées et des projets. Bref la technocratie dans son aspect le plus détestable, une technocratie étatiste de type monarchique forcément très centraliste.  Si on comprend éventuellement l’intérêt de tuer ou de marginaliser les opposants politiques, il en va différemment des organisations syndicales qui ne sont pas des concurrentes politiques potentielles.  Du coup la ligne réformiste de la CFDT a du mal à justifier de son intérêt. Il lui faut en effet des résultats pour se distinguer des syndicats radicalisés pour qui la lutte est plus importante que l’objet même de la grève. Macron comprendra sans doute avec le temps qu’il ne cesse de fabriquer des mécontentements partout. La condescendance, l’indifférence ou le mépris ne peuvent produire qu’à des frustrations. L’exemple le plus significatif est  sans doute celui de la SNCF où on aurait pu avec une vraie négociation éviter cette grève de plus d’un mois qui aura des conséquences sociales mais aussi économiques. Le secrétaire général Laurent Berger briguera un nouveau mandat, après six ans passés à la tête de l’organisation qui est devenue en mai 2017 le premier syndicat dans le secteur privé. Si son poste n’est pas en danger, il entend réaffirmer la ligne directrice de la CFDT, “une ligne qui prône le dialogue social et la démocratie sociale comme méthode de transformation”, dans un contexte où les organisations syndicales durcissent le ton pour s’opposer aux réformes sociales du gouvernement. “Il faut qu’on puisse débattre de notre stratégie syndicale”, a-t-il dit jeudi lors d’un échange avec des membres de l’Association des journalistes de l’information (Ajis). “Le jeu des acteurs aujourd’hui fait qu’on a une absence de patronat en terme d’interlocuteurs”. Et côté gouvernement, il y a une volonté de “jouer bloc contre bloc”, de mener à “l’affrontement plutôt que d’écouter, de concerter vraiment”. La meilleure arme pour y répondre, selon lui, c’est encore l’”argumentation”. Mais le secrétaire général nie tout “raidissement” de la part de la CFDT. “S’il y a une parole forte exprimée par la CFDT, c’est que la façon de concevoir la démocratie sociale, la façon de mettre en oeuvre un certain nombre de réformes (…), ce n’est pas une méthode qui nous convient.”

Wauquiez : « une ligne de fermeture » (Valérie Pécresse)

Wauquiez : « une ligne de fermeture » (Valérie Pécresse)

Valérie Pécresse qui n’a pas voulu se faire piéger et a refusé le poste de présidente du Conseil national des Républicains considère que les orientations de Wauquiez constituent une ligne politique de fermeture dans une interview au JDD.

 

 

Que pensez-vous de la nouvelle direction de LR, dévoilée mercredi?
Le bon point, c’est qu’elle est paritaire. Le mauvais point, c’est sa fermeture : à une exception près, tous ont soutenu Laurent ­Wauquiez dans l’élection interne. Ce n’est donc pas dans l’exécutif que sera représentée la diversité du mouvement. Le rassemblement des sensibilités, ce sont des actes : nous en jugerons avec la composition du futur bureau politique et de la commission d’investiture dès la semaine prochaine.

 

Allez-vous structurer davantage Libres, votre mouvement?
J’ai proposé à Laurent Wauquiez que Libres devienne un mouvement associé au sein des Républicains. Nous voulons ainsi nous ancrer dans notre famille politique, tout en ayant la possibilité d’avoir des adhérents qui ne soient pas forcément membres de LR. Avec son élection, nous assistons au départ de militants et d’élus, et je leur dis : « Restez. Restez avec nous dans Libres. » Le défi qui est devant nous, c’est de rénover le logiciel politique de la droite. Le débat sur notre ligne politique n’a pas eu lieu lors de la campagne interne. Nous devons le mener. Ma ligne n’est pas la sienne.

Qu’est-ce qui vous différencie?
J’ai choisi au deuxième tour de la présidentielle de voter Macron et pas Le Pen, quand Laurent Wauquiez n’a pas appelé à voter Macron. La non-porosité avec le FN et ses affidés est pour moi un marqueur fort de l’identité de la droite et une ligne rouge à ne pas franchir. De ce point de vue, il y a encore des ambiguïtés qui méritent d’être levées. Et si la ligne que défend Libres! est forte sur le régalien, elle n’est pas populiste. Ma droite dénonce toutes les provocations contre la République, comme les prières de rue à Clichy, mais elle veut un concordat avec l’islam. Pour moi, c’est simple : la loi de la République doit primer sur la loi religieuse.

 

Et votre droite ne veut pas non plus installer une crèche dans l’hôtel de Région, comme a tenté de le faire Wauquiez?
Non. Dans ma Région, je n’ai pas mis de crèche, mais j’ai fait une charte de la laïcité contraignante qui s’impose à toute association sollicitant des subventions régionales. Nous sommes précurseurs dans la prévention de la radicalisation dans les clubs sportifs : nous formons des animateurs sportifs comme lanceurs d’alerte, car il y a eu des tentatives d’infiltration de l’islamisme radical. Une centaine de personnes fichées S radicalisées dans l’entourage immédiat de clubs sportifs ont été signalées.

 

Que pensez-vous de l’interdiction par le Conseil d’État d’une croix construite sur le domaine public en Bretagne?
Il faut trouver un moyen de rendre conforme à la loi cette construction à laquelle les Bretons sont attachés.

 

Qu’est-ce qui vous sépare de Laurent Wauquiez sur l’Europe?
Je suis eurolucide, mais je ne suis pas eurosceptique. Je ne suis pas d’accord pour un grand chamboule-tout européen qui casserait la source de notre prospérité et notre meilleure protection, même si, évidemment, il faut que ­l’Europe fonctionne mieux.

 

Que pensez-vous de la « clause Molière », que Wauquiez a voulu instituer, en vain, dans sa Région?
Nous avons voté une « clause ­Molière » en Île-de-France. La nôtre a été validée par le préfet, malgré un recours de l’opposition, et, aujourd’hui, elle s’applique. C’est une mesure de sécurité pour les ouvriers, pas une mesure de ­discrimination envers telle ou telle ­nationalité. Ne pas avoir de traducteur sur des chantiers où les ouvriers ne comprennent pas le français, c’est les mettre en danger. Évidemment, la présence d’interprètes renchérit le coût des travailleurs détachés, et cela incitera les entreprises qui veulent décrocher des marchés publics à recourir à des ouvriers vivant en France.

 

Laurent Wauquiez se présente comme le tenant d’une « droite sociale »…
Mon engagement politique date de 1995 : j’ai suivi le Chirac de la « fracture sociale ». Je pense donc profondément que la droite doit être sociale. Et cela ne se résume pas à dénoncer le « cancer de l’assistanat ». Si la droite doit, bien sûr, s’adresser aux classes moyennes, elle doit aussi parler aux plus fragiles. Ma droite, c’est une droite d’ordre mais aussi d’espoir : comment faire fonctionner l’ascenseur social? Comment parler à ceux qui n’ont plus de raison de se lever le matin? La réponse aux problèmes de la France ne peut pas se limiter à la question de notre identité. Il faudra apporter une réponse économique et sociale, qui passe évidemment par la création d’emplois et la libre entreprise. De ce point de vue, je suis un peu inquiète du discours économique du vice-président de LR Guillaume Peltier, dont les intonations se rapprochent de celui de Jean-Luc Mélenchon.

Êtes-vous favorable à l’élargissement de la PMA à toutes les femmes?
Sur les sujets de société aussi, les Républicains doivent faire leur mue. La droite doit accepter qu’on ne reviendra pas sur la loi Taubira. Je défends le droit à l’indifférence quant à la vie privée des Français dès lors qu’elle s’inscrit dans les lois de la République. C’est cela, l’ADN de ma droite. Ma droite à moi, elle reconnaît la liberté de chacun de choisir sa vie : les femmes doivent avoir la liberté de choix, garder leur enfant ou avoir recours à l’IVG, et elles doivent être accompagnées dans les deux cas. Chacun doit pouvoir aimer qui il veut, s’habiller comme il veut, du moment qu’il respecte la loi. Concernant la PMA pour toutes les femmes, elle soulève de vrais problèmes éthiques qui ne peuvent pas être balayés d’un revers de main, mais doivent être débattus de manière sereine. Quand j’entends dire que les enfants de la PMA devraient ne pas exister, cette phrase me glace.

Est-ce que…
[Elle interrompt] J’ai une autre différence : j’ai décidé de porter une parole radicalement féministe en politique. Le mouvement #balancetonporc est révélateur d’une réalité : l’émancipation des femmes régresse. D’ailleurs, nous lancerons en mars une grande campagne contre le harcèlement des femmes dans les transports en commun.

Elle défend des primaires « inéluctables »

Votre famille politique a-t-elle pris la mesure de ce sujet?
La stratégie des partis politiques sur ces sujets, c’est un grand vide… Or, l’égalité femmes-hommes conditionne l’évolution de la société tout entière. Il faut prendre ce sujet à bras-le-corps. Et non, je ne crois pas que ma famille politique soit exemplaire. Les autres non plus, d’ailleurs.

Vous défendez le principe des primaires…
[Elle interrompt encore] Il ne s’agit pas de défendre un principe : les primaires sont inéluctables. Compte tenu de la fragmentation de la droite et du centre, il n’est pas envisageable d’avoir un candidat unique en 2022 s’il n’y a pas une sélection organisée d’une manière ou d’une autre. Sinon, il y aura plusieurs candidats… et nous ne serons pas au second tour.

Serez-vous candidate à ces primaires?
Je me consacre à 100 % à ma Région et au travail sur les idées. C’est ce à quoi je m’attellerai dans les quatre prochaines années.

Excluez-vous d’être candidate, alors?
[Elle rit] C’est indécent d’en parler aujourd’hui. Avez-vous vu l’état de la droite ?

Que dites-vous à Alain Juppé, qu’on dit tenté de quitter LR?
Que je ne renonce pas à peser et à convaincre. Je ne veux pas quitter ma famille politique, et j’espère qu’on ne m’y acculera pas un jour en franchissant des lignes rouges. Je souhaite qu’un maximum de grandes figures de la droite et du centre restent dans LR, parce que je crois encore au pacte fondateur de l’UMP, à ce grand parti qui saurait inclure toutes les sensibilités de la droite et du centre.

 

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