Politique-Financement libyen : le tribunal contesté par Sarkozy !
Sarkozy dans le cadre de l’affaire du financement libyen conteste maintenant la compétence du tribunal. Et de demander le recours à la cour de justice de la république dont il faut signaler qu’elle n’a jamais prononcé de peine grave à l’égard des élus. Même Christine Lagarde qui a fait preuve de « négligence » en accordant un chèque de 400 millions à Tapie s’est seulement fait gronder par cette fameuse et bienveillante cour de justice de la république .
Dans le cas de l’affaire du financement libyen ayant servi à la campagne de Sarkozy il y a quatre accusés : l’ancien président bien sûr mais aussi. Éric Woerth, Brice Hortefeux et Claude Guéant : un ancien président de la République et trois de ses ex-ministres.
Quatre sont absents : deux hommes d’affaires saoudiens, le Libyen Béchir Saleh (l’ancien directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi) et le sulfureux intermédiaire libanais Ziad Takieddine, tous deux visés par un mandat d’arrêt.
En fuite au Liban, ce dernier à prétendu, sur RTL lundi matin, que « personne » ne l’avait « convoqué » pour cette audience.
Après les formalités d’usage, le tribunal se penche sur des débats de procédures. Les conseils de Brice Hortefeux et Nicolas Sarkozy soulèvent l’incompétence du tribunal au profit de la Cour de justice de la République (CJR), parce qu’ils étaient ministres au moment des faits.
Nicolas Sarkozy commence à s’agiter sur son strapontin vers 18 h, quand le procureur Quentin Dandoy rappelle que l’ex-président a déjà saisi la justice sur ce point pendant l’enquête. Et que par deux fois, les juges ont rejeté cette demande.
Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir passé fin 2005, notamment avec l’aide de ses très proches Brice Hortefeux et Claude Guéant, un « pacte de corruption » avec le richissime dictateur libyen Mouammar Kadhafi, tombé en 2011, pour qu’il « soutienne » financièrement son accession à l’Élysée.
Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375 000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.
L’accusation est portée par le Parquet national financier (PNF). « Notre travail n’est pas un travail politique, nous ne sommes pas engagés politiquement », a déclaré le procureur financier Jean-François Bohnert lundi matin sur BFMTV-RMC. « Nous n’avons qu’une seule boussole, c’est la loi ».
Nicolas Sarkozy a été condamné en première instance et en appel dans le dossier Bygmalion (sur le financement de sa campagne de 2012, il a formé un pourvoi en cassation), et dans le dossier Bismuth.
Nicolas Sarkozy était alors un ambitieux et très médiatique ministre de l’Intérieur pensant à la présidentielle de 2007. Sa visite en Libye était officiellement consacrée à l’immigration clandestine.
L’accusation n’a pas pu établir un montant total exact du financement présumé. Mais après 10 ans d’enquête, un « faisceau d’indices » a convaincu les juges d’instruction de l’existence de ce soutien financier.