Archive pour le Tag 'l’huile'

La folie de la thésaurisation de l’huile

 

Comme beaucoup de produits alimentaires ou industriels, l’huile subit une inflation certaine. Mais le problème majeur est devenu la folie de la thésaurisation qui encourage certains à emmagasiner de l’huile notamment de colza,  ce qui désorganise complètement l’offre et  la demande et fait s’envoler  les prix.

 

 

Depuis le milieu de l’hiver, le prix de l’huile de tournesol a progressé de 25 à 30%, selon le journaliste Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution.  »On commence à voir beaucoup de rayons vides ou peu remplis, livre-t-il à franceinfo. Dans un cas sur deux, il y a soit un problème de rupture, soit un rationnement qui a été mis en œuvre. » 

Les restaurateurs et les industriels de l’agroalimentaire sont particulièrement touchés. Une friterie des Ardennes a fait les comptes : « Le bidon de 25 litres de 33 euros est passé à 110 euros… » Un fabricant de chips de l’Oise dit aussi avoir vu le prix de la cuve de 1 000 litres bondir.  »Début 2021, elle était à 1 100 euros, nous sommes aujourd’hui à 3 600 euros », selon So Chips. Par effet de report, l’huile de colza est de plus en plus prisée, au point de commencer à manquer à son tour. Des restaurateurs ont aussi choisi de se tourner vers la graisse de bœuf, bien moins onéreuse. D’autres ont déjà augmenté les prix à la carte.

Le vrai problème est cependant moins celui la production globale que celui du comportement irrationnel de consommateurs affolés qui perturbent le marché par des achats irresponsables

 

Aérien : Un vol Nice-Paris alimenté à l’huile de frites !

Aérien : Un vol Nice-Paris alimenté à l’huile  de frites

 

Total et tente de se dédouaner de sa très lourde contribution au carbone en militant notamment pour des carburants renouvelables destinés à l’aérien. C’est évidement sans doute plus souhaitable que le kérosène issu du pétrole. Pour autant il s’agit toujours d’une ville qui contribue à la production de carbone dans l’atmosphère. De ce point de vue, ce carburant aérien dit renouvelable est une illusion écologique d’autant qu’il ne s’agit que d’une partie d’huile retraité  incorporé au kérosène traditionnel. Ce cocktail de carburant pollue moins mais il pollue.

TotalEnergies qui a produit ce carburant vert, à partir des déchets et de résidus – précisément d’huiles de cuisson usagées – issus de ces usines de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, et de Oudalle en Seine-Maritime. Ce SAF « Made in France » a été certifié ISCC-EU par l’International Sustainability & Carbon Certification, organisme indépendant qui en garantit la durabilité. Le tout ayant permis d’éviter l’émission de 3 tonnes de CO2.

Conséquences de l’huile de palme sur l’environnement (Alain Rival)

Conséquences de l’huile de palme  sur l’environnement  (Alain Rival)

 

 

En douce, certains députés de « la république en marche »  ont tenté une manœuvre délictueuse pour réhabiliter l’huile de palme .  Alain Rival, correspondant pour la filière palmier à huile au Cirad. (Organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes) rappelle le lien entre huile de palme et environnement

 

 

Quelles sont les conséquences de la culture du palmier à huile sur l’environnement ?

A. R. : Le palmier à huile est la plante oléagineuse la plus productrice, avec des rendements moyens de l’ordre de 6 tonnes d’huile/hectare/an dans de bonnes conditions écologiques (jusqu’à 12 T/ha dans les meilleurs essais génétiques actuels). La productivité moyenne mondiale d’huile de palme est de 3,8 T/an. Pour que s’exprime le potentiel des meilleures semences, l’utilisation de fertilisants est indispensable. Il y a donc un risque réel de pollution, notamment des nappes phréatiques, lorsque ces intrants sont utilisés en excès et/ou au mauvais moment. Les engrais constituent aujourd’hui 60 % des coûts d’exploitation d’une plantation et sont de plus en plus remplacés par des apports de compost issu du recyclage des effluents, qui permettent d’économiser jusqu’à 15% de la facture globale de fertilisants.

Quelle est à l’heure actuelle la part d’huile de palme utilisée pour faire des agrocarburants ?

A.   R. : Aujourd’hui, environ 5 % de la production mondiale d’huile de palme est utilisée comme agrocarburant, directement utilisé ou transformé en diester. Au Sud, plus de 90 % des utilisations de cette huile sont alimentaires. Il n’y a donc pas de concurrence directe entre les utilisations énergétiques et alimentaires. Toutefois, les possibilités d’utilisation des huiles végétales comme biocarburants ont installé une tension durable sur les cours mondiaux. En Europe (EU27), ils consomment environ 20 % des 5.4 millions de tonnes d’huile de palme importées chaque année. En outre, les cours des huiles végétales dépendent plus directement des cours du pétrole que des aléas climatiques, malgré l’interchangeabilité totale des huiles végétales (James Fry, in Corley) : une tendance qui se confirme depuis ces dernières années.

 

Les coupes de forêt primaire sont-elles directement liées aux plantations de palmiers à huile ?

 

Alain Rival : En Indonésie, ce sont les plantations d’essences forestières à croissance rapide (fast wood) qui sont les premiers moteurs de la déforestation, l’exploitation minière joue également un rôle considérable (Abood et al, 2015). Sur les 21 millions d’hectares de forêt primaire qui ont disparu en Indonésie entre 1990 et 2005, seulement 3 millions correspondent à la création de palmeraies. Lorsqu’elles ne sont pas replantées, les surfaces déforestées sont laissées en friche jusqu’à ce qu’elles deviennent des savanes dégradées qui seront, ou non, reconverties pour des activités agricoles. Au cours des dernières années, la déforestation s’est accélérée et concentrée sur des foyers de biodiversité comme Bornéo, l’Amazonie ou le bassin du Congo, qui demandent aujourd’hui une vigilance accrue des gouvernements, des ONG et des sociétés de plantation.

 

Comment éviter de détruire de précieux réservoirs de biodiversité ?

A. R. : Si une forêt primaire est transformée en palmeraie, la perte de biodiversité s’élève à 85 %, comme pour toute monoculture intensive, sous les tropiques comme ailleurs. Pour éviter les extensions de palmeraies dans les zones limitrophes de forêt primaire, dites à haut stock de carbone ou à haute valeur de conservation, il convient de fournir un revenu équivalent à celui issu de la coupe du bois et de déplacer le projet de création de palmeraie vers une savane dégradée ou une zone agricole à reconvertir. Il existe en outre des initiatives comme la Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO) qui visent la certification des plantations durables de palmier à huile. Il s’agit d’une démarche consensuelle liant les principaux acteurs de la filière décidés volontairement à s’entendre sur un socle de principes et critères partagés, régulièrement redéfinis en fonction des demandes des membres de la Table ronde.

Quelles sont les solutions concrètes pour concilier la préservation de la biodiversité et un développement agricole indispensable aux populations du Sud ?

 

A. R. : Tout d’abord, la planification du paysage qui consiste à identifier des forêts à « haute valeur de conservation » ou à stock élevé de carbone et à les entourer de zones tampons. Dans ces zones, des agroforêts, installées à côté des plantations, permettent une activité humaine raisonnée : cultures vivrières, fruitiers, caoutchouc, plantes médicinales ou même écotourisme. Cette pratique permet d’éviter une réduction drastique de la biodiversité consécutive à l’ouverture d’espaces agricoles en limite directe de forêt primaire. La culture du palmier à huile est alors intégrée à une planification du paysage en concertation avec les populations locales (Koh et al, 2009). Par ailleurs, dans les zones dédiées à la monoculture du palmier à huile, il s’agit aujourd’hui de produire plus et mieux sur la base des caractéristiques naturelles exceptionnelles du palmier à huile, tout en limitant les recours aux intrants et aux pratiques non durables. Cette intensification écologique passe par la mise à disposition de tous les planteurs, familiaux ou industriels, de matériel végétal amélioré issu des programmes de sélection, par l’optimisation de l’utilisation des engrais par la valorisation de la biomasse et le recyclage des effluents d’huileries et de plantation (Rival, 2013).

Enfin, dans chaque pays producteur, les petits planteurs constituent une mosaïque hétérogène d’acteurs plus ou moins organisés. Il convient de comprendre puis d’anticiper leurs trajectoires et de les associer aux efforts en cours de certification de la durabilité de la filière. Pour cela, il s’agit de mieux connaître les systèmes de production qu’ils adoptent, leurs relations avec les pouvoirs publics, les plantations industrielles avoisinantes et les usiniers.




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