Archive pour le Tag 'l’extrême'

Grève SNCF du 1er octobre : le rituel

Grève SNCF du 1er octobre : le rituel

 

 

Comme chaque année ou presque une grève de rentrer est prévue à la SNCF le 1er octobre. Elle sera surtout soutenue par les syndicats gauchistes avec très peu de participants et de perturbations. De quoi discréditer un peu plus l’entreprise et le syndicalisme avec aussi sans doute quelques arrière-pensées politiques pour aider Mélenchon à pourrir le climat social en France

. La CGT cheminot et SUD-Rail ont déposé un préavis commun de grève nationale qui débutera ce lundi 30 septembre à 19 heures et s’achèvera le mercredi 2 octobre à 8 heures.

«La circulation des trains sera légèrement perturbée sur le réseau SNCF ce mardi 1er octobre 2024», prévient la compagnie ferroviaire. Si les prévisions ligne par ligne ne sont communiquées que lundi 30 septembre, la SNCF assure déjà que le trafic «sera normal sur les liaisons TGV» et précise que «quelques circulations pourraient être légèrement perturbées sur certains trains régionaux (TER, Transilien) ainsi que certaines liaisons Intercités.»
Les revendications sont multiples : la réforme des retraites, les salaires, les conditions de travail, les services publics

Allemagne: l’extrême droite en tête dans une région

Allemagne: l’extrême droite en tête dans une région 

L‘AfD, parti d’extrême droite  a recueilli près de 30 % des suffrages, arrivant pour la première fois en tête en Thuringe et  la deuxième place en Saxe derrière la CDU (32 %).

À eux trois, les partis formant la coalition au niveau fédéral, dont la politique fait l’objet d’un fort rejet en Saxe et en Thuringe, dépassent à peine les 13 %. Le SPD d’Olaf Scholz parvient tout juste à surnager (entre 7 % et 8 %) tandis que les Verts pourraient perdre leur représentation au Parlement régional de Thuringe. Pour sa part, le FDP du ministre des Finances, Christian Lindner, va carrément disparaître des deux Hémicycles. La tourmente a rapidement gagné les états-majors de la coalition. Le secrétaire général du SPD, Kevin Kühnert, a exigé d’Olaf Scholz une meilleure communication. « Nous devons faire beaucoup plus de publicité pour notre approche politique, écouter ceux qui ne suivent pas et tirer certaines leçons. Le chancelier en fait partie », a averti le numéro un parti social-démocrate.

Le nouveau pari, l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), du nom de l’ancienne présidente du groupe Die Linke au Bundestag, qui a claqué la porte du parti de gauche en début d’année a obtenu en Thuringe et en Saxe respectivement 16 % et 12 % des voix, s’imposant comme une force politique incontournable pour construire des coalitions. En vertu de la règle du cordon sanitaire, les partis traditionnels allemands ont tous exclu de s’allier à l’AfD.

 

L’extrême droite et les nouvelles technologies

 L’extrême droite et les nouvelles technologies 

« Un vertige total » : voilà comment la technopolitiste Asma Mhalla résume l’interprétation cyber-technologique de la dissolution, mais aussi ce que promet la stratégie du Rassemblement National en matière de nouvelles technologies.  ( dans La Tribune)

 

Que sait-on du rapport que le RN entretient aux nouvelles technologies ?

D’un point de vue programmatique, la question est passionnante car elle pointe la fragilité de pensée politique du RN. Les lignes doctrinales du RN sont construites autour des thématiques de la souveraineté (pour ne pas dire de souverainisme), de la priorité nationale, de la fermeture de frontières, d’une méfiance d’intensité variable – car politiquement opportuniste – à l’égard de l’Union Européenne. Naturellement, nous aurions pu croire qu’ils auraient portés un discours anti-GAFAM et anti-UE. Une sorte de « France first ». Or dans leur programme on retrouve des propositions consensuelles et incantatoires sur l’orchestration de grands projets européens autour du cloud ou de l’IA, et surtout un silence assourdissant concernant les BigTech américains ou chinois. Pas grand-chose sur les enjeux des réseaux sociaux ou des écrans par ailleurs. Une inflexion même ultra-libérale hostile à la réglementation semble se dessiner si l’on en croit un excellent papier de la revue Telescope. Au contraire même, le parti semble percevoir la taxe GAFAM comme une aubaine pour financer les services de la poste. La question de la souveraineté technologique est donc portée de façon molle, pour ne pas dire sans grande conviction forte, semblant reprendre le minimum syndical en piochant dans quelques propositions provenant des kilomètres de rapports et de propositions récemment produits par l’Assemblée nationale ou le Sénat. En revanche, au sein de leur parti, l’usage de l’IA et de CHATGPT (IA générative de OpenAI) est fortement encouragée, des formations d’élus sont organisées pour les aider à élaborer leurs campagnes, etc… D’autant que nombre d’élus RN, à commencer par Jordan Bardella, sont de la génération « native digitaux ». Son succès auprès des jeunes sur TikTok est incontestable. Chez eux, l’emploi des réseaux sociaux mais aussi la compréhension des outils technologiques sont inscrits naturellement dans leurs usages.

 

Simpliste, binaire, directe, manipulatoire, décomplexée : la rhétorique de leurs messages programmatiques se prête également à l’usage de ces technologies.

C’est en effet une autoroute qu’il utilisent sans peine malgré les incohérences que je viens de pointer. Notre manque d’autonomie technologique est une autoroute rhétorique aux discours souverainistes, puisque le sujet des nouvelles technologies et de l’IA met en exergue la dépendance de la France et de l’Europe aux géants américains en premier lieu. L’absence, en France, de véritable stratégie scientifique, industrielle, écosystémique et donc le déficit de souveraineté font la part belle aux arguments souverainistes des formations d’extrême droite ; mais comme chez n’importe quel parti, la question technologique est encore secondaire par rapport aux enjeux de pouvoir d’achat et d’immigration. C’est d’ailleurs Marion Maréchal et Reconquête ! qui était alors encore son parti, qui va résoudre l’« équation technopolitique » : l’une de leurs propositions, délirante, est d’augmenter les capacités en IA et robotique pour lutter contre l’immigration. Des robots plutôt que des immigrés : en gros, un grand remplacement mais version technologique ! L’usage de la technologie comme autoroute vers une forme de techno-fascisme… Un vertige total. Sur les questions techno-sécuritaires, il y aurait également matière à craindre des distorsions très graves de l’esprit même de notre Etat de droit, la rhétorique sécuritaire, agrémentée de relents ségrégationniste, étant au cœur de l’ADN. Enfin, en matière industrielle, la principale réponse au déficit français étant l’Europe, et l’Europe étant vouée à être fragilisée si le RN accède au pouvoir, ce n’est pas demain que nous relèverons le niveau de souveraineté nationale ! La réalité des rapports de force dans le monde est l’extrême interdépendance sont, ce n’est pas le fantasme de l’autarcie…

Mais quelle est la logique de souverainisme national quand les nouvelles technologies convoquent des techniques, des acteurs et une articulation espace – temps qui n’ont pas de frontière ?

L’extrême droite n’a absolument pas intégré cette réalité à son discours. Preuve soit qu’elle la méconnait soit qu’elle la manipule. L’extraterritorialité physique est le substrat même des nouvelles technologies, et cela disqualifie donc la promesse de gérer, de contrôler, de maîtriser la recherche et l’industrie des nouvelles technologies à l’intérieur des frontières françaises. Les enjeux de cyber-défense, de cyber-influence, de cyber-espace se traitent-ils au poste frontière ? Le RN pense-t-il que c’est en fermant à double tour les côtes françaises qu’il trouvera la parade aux ingérences étrangères et aux guerres hybrides exercées dans le cyberespace, cinquième domaine de la guerre ? Les nouvelles technologies questionnent en profondeur l’idée d’Etat-nation ; questionner ne signifie pas nécessairement anéantir mais plutôt interroger et remettre à jour les articulations et le fonctionnement de ce que l’on nomme souveraineté, désormais plus liquide, distribuée entre acteurs publics et privés, parfois extracommunautaires comme les géants technologiques. Comment alors repenser le rôle et la place de l’Etat ? C’est une question passionnante mais qui suppose une certaine plasticité de pensée là ou les dogmatismes sont par nature rigides.

Sciences-Po: Glissement à l’extrême gauche ?

Sciences-Po: Glissement à l’extrême gauche ?

Anne Muxel, directrice de recherches émérite au CNRS et directrice déléguée du CEVIPOF, analyse dans la Tribune  les mouvements radicaux qui agitent les étudiants de l’Institut d’études politiques de Paris, tout en condamnant les agissements violents et antisémites.

Mardi dernier, une centaine d’étudiants appartenant au comité de Science-po Paris pour la Palestine ont organisé une conférence de soutien dans un amphithéâtre de l’institution, en se passant de l’accord de la direction. Une étudiante juive se serait vu empêcher l’accès à l’événement. À la suite de cet incident, le gouvernement a immédiatement réagi en saisissant le procureur de la République. Gabriel Attal, Premier ministre et ancien élève de Science-Po, s’est notamment déplacé mercredi pour assister au conseil d’administration, dénonçant une « lente dérive », et affirmant que « les débats et mobilisations ne peuvent aller à l’encontre de nos principes républicains ».

 

Comment comprendre ce qui s’est passé ? Dans une étude récente menée avec Martial Foucault sur les étudiants de Sciences-Po (Une jeunesse engagée, Paris, Presses de Sciences Po, 2022), nous avons constaté que le positionnement des étudiants de l’école s’était déplacé en vingt ans. Au sein de l’établissement, le tropisme de gauche des étudiants est passé d’un socialisme jospiniste dominant en 2002 au mélenchonisme, plus radical. Rappelons qu’au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, quand 34 % des 18-24 ans en France votaient pour l’extrême gauche, ils étaient 54 % au sein de l’institution. De plus, Jean-Luc Mélenchon n’a pas condamné clairement, lors de ses prises de parole, les événements du 7 octobre et les actes terroristes du Hamas, trouvant un public chez une minorité d’étudiants parmi les plus politisés. En plus de leur orientation politique, les étudiants de Science-Po font preuve d’une grande sensibilité concernant les situations de domination politique et sociale, pouvant s’appliquer au contexte international, comme ici entre Israël et la Palestine. L’attention portée aux questions humanitaires, à la défense des droits humains, est aussi très vive et concerne Gaza aujourd’hui. La dénonciation de la politique israélienne s’amplifie. C’est par ces deux prismes, politique et militant d’une part, et universaliste de l’autre, que nous pouvons comprendre les événements de cette semaine. Mais cela n’empêche pas la pénétration d’un certain communautarisme qui peut conduire à des attitudes plus radicales, pouvant déboucher sur les débordements qui ont été constatés.

L’attention s’est focalisée sur les étudiants de Science-Po. Il est particulièrement inadmissible que dans une telle institution, attachée au pluralisme des idées et au dialogue, le coup de force d’une minorité d’étudiants puisse bloquer un amphithéâtre et commettre des dérapages antisémites, même si l’enquête doit faire encore la lumière sur ce sujet. L’écho de ces événements est inédit, non seulement à l’échelle de la gouvernance de l’établissement, mais aussi au niveau de l’État. Mais, face aux accusations de montée des extrêmes à Science-Po et de radicalisation des étudiants de l’école, il faut admettre que ces manifestations ne sont propres ni à Science-Po ni à la France. La nature de ces événements n’est pas nouvelle. De mêmes agissements, en soutien à la cause palestinienne, ont été organisés par des minorités actives dans les grandes universités américaines comme Harvard ou Berkeley. Notons également qu’en moyenne quatre étudiants sur dix au sein de l’institution sont en échange international, les idées et mouvements présents dans d’autres régions du monde s’important de fait avec eux.

Les universités sont un terreau de mobilisation politique et sociale sur toutes sortes d’enjeux de société. Les étudiants sont porteurs d’une culture politique protestataire et dénoncent régulièrement des réformes impulsées par des gouvernements de droite comme de gauche touchant au système éducatif, pour des questions concernant leur formation ou leur intégration à l’emploi, ou sur la réforme des retraites dernièrement en France. La jeunesse mène aujourd’hui, dans la rue comme dans les urnes, des combats qui ont gagné en légitimité. Sur une cause telle que le réchauffement climatique, la plupart des mobilisations sont portées par des jeunes. Pour le conflit israélo-palestinien également, on l’a vu aux États-Unis, au Canada, et ailleurs dans le monde.

Mais ce sont des minorités actives, particulièrement politisées et plus radicalisées que la moyenne qui se font surtout entendre. La question est de savoir si ce durcissement peut se diffuser à l’ensemble des autres segments de la jeunesse, y compris de la jeunesse étudiante. En France, il faut constater que des rassemblements propalestiniens se sont déroulés dans les lieux publics, malgré leur interdiction par les autorités.

Mais il ne faut pas rabattre tous les étudiants sur les mêmes positionnements politiques, sur de mêmes grilles d’analyse et d’interprétation, y compris au sein de la communauté étudiante à Sciences-Po. Celle-ci, bien que traversée par des courants de pensée dominants, et malgré d’indéniables effets de polarisation idéologique, ne forme pas un bloc homogène. Il faut sortir des étiquettes simplificatrices. Ce sont les minorités les plus engagées, les plus politisées, les plus radicales qui se font entendre. Il existe une majorité silencieuse qui ne s’exprime pas. Beaucoup d’étudiants se plaignent de voir leurs amphithéâtres bloqués et leurs études entravées par ces manifestations. Référer les récents événements et leurs débordements sur des questions de gouvernance n’est pas satisfaisant. Ceux-ci sont avant tout liés aux profils sociopolitiques des étudiants français et internationaux qui constituent Sciences-Po.

Accroissement de l’extrême pauvreté en France

Accroissement de l’extrême pauvreté en France

Plus d’un million sont tombés en situation de pauvreté dont les trois quarts doivent vivre avec autour de 500 € par mois.

«La pauvreté s’aggrave en France. Et elle touche en premier les femmes.» Ce sont les conclusions du rapport du Secours catholique-Caritas France sur l’état de la pauvreté en 2022, publié ce mardi 14 novembre 2023.

Dans un contexte de forte inflation sur l’alimentation (+ 7,3% en 2022 par rapport à l’année précédente selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires) et l’énergie (+ 23,1% en un an selon l’Insee), les statistiques de l’association créée en 1946 montrent «une nette aggravation de la pauvreté en 2022». «Tout porte à croire que cette dégradation se poursuit en 2023, comme en atteste la forte hausse du nombre de personnes faisant appel à l’aide alimentaire des associations», anticipe le rapport.

Le niveau de vie médian des bénéficiaires baisse en 2022 par rapport à l’année précédente et s’établit à 538 euros par mois. C’est moins de la moitié du seuil de pauvreté -1128 euros en 2022.

Cela s’explique en grande partie par l’inflation. Les autres facteurs principaux sont l’augmentation du nombre de personnes étrangères sans droit au travail, la hausse de la part de personnes sans ressources et les nombreuses situations de non-recours aux aides sociales.

Politique- Pourquoi l’extrême gauche est devenue pro-islamiste

Politique- Pourquoi l’extrême gauche est devenue pro-islamiste

« Le NPA et LFI sont aux côtés du Hezbollah et du Hamas en vertu du principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis », estime Marc Lazar, professeur émérite d’histoire et de sociologie politique à Sciences-Po. Dans la Tribune.

La polémique qui a éclaté au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) à propos de l’attaque du Hamas en Israël met au jour les divergences profondes entre La France insoumise, le Parti communiste français, le Parti socialiste et les Verts à propos de l’État hébreu et des Palestiniens. D’un côté, ces discordes s’inscrivent dans la continuité historique de l’adhésion de la gauche à la cause palestinienne. De l’autre, elles se révèlent inédites car l’islamisme radical du Hamas fracasse l’unité de la gauche.

Revenons en 1948. Les socialistes de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et le Parti communiste, principaux partis de gauche, soutiennent la création d’Israël. Les premiers sont divisés sur la position à adopter à l’égard du sionisme. Ils considèrent néanmoins légitime que les Juifs rescapés de la Shoah rejoignent les installations juives établies en Palestine. Surtout, ils se sentent très proches d’Israël, gouverné par le Parti travailliste jusqu’en 1977 : les kibboutz sont considérés comme une forme d’expérimentation socialiste.

Pour les communistes comme pour l’URSS, la naissance d’Israël représente le moyen d’affaiblir la puissance britannique. Or, rapidement, Moscou se range du côté des pays arabes et critique Israël : le PCF lui emboîte alors le pas. L’opinion française, elle, est aux côtés du nouvel État jusqu’à la guerre des Six-Jours en 1967. La mainmise d’Israël sur de nouveaux territoires et Jérusalem-Est modifie la donne. La gauche désavoue cette politique.

Dans les années 1970, la cause palestinienne émerge en France. D’abord à l’initiative de chrétiens de gauche, souvent anciens résistants qui, au nom de l’anticolonialisme, poursuivent le combat engagé pendant la guerre d’Algérie. Selon eux, les Palestiniens réfugiés dans les camps sont des Christ souffrant. Ensuite, l’extrême gauche, surtout maoïste, s’engage aux côtés des Palestiniens, célébrés en tant que fedayin équipés de kalachnikovs. La lutte armée et le terrorisme des organisations palestiniennes provoquent néanmoins des controverses dans cette mouvance, en particulier lors de l’attentat contre les athlètes israéliens à Munich en 1972.

Nouveauté importante, les maos s’emparent de la cause palestinienne pour s’adresser aux ouvriers immigrés arabes, moyen pour eux de pénétrer dans un monde ouvrier verrouillé par le PCF et la CGT. Ils enregistrent des succès partiels mais sans grands lendemains. Quant au PCF, il fait de la Palestine son grand combat après la fin de la guerre du Vietnam en 1975. La cause palestinienne connaît ainsi un vrai engouement à gauche : Yasser Arafat devient une idole aussi iconique que Che Guevara tandis que la jeunesse arbore le keffieh comme signe de reconnaissance.

Pour leur part, les socialistes avec François Mitterrand défendent fermement le droit d’Israël d’exister et encouragent Yasser Arafat à déclarer caduque la charte de l’OLP et à reconnaître Israël, ce qui permettrait à terme la coexistence de deux États. Les Verts et le PCF partagent ces vues mais, dans l’ensemble, se montrent plus proches des Palestiniens que d’Israël. D’autant que ce pays depuis 1977 est largement dominé par une droite de plus en plus radicale. La première Intifada qui commence en 1987 pousse la gauche propalestinienne à dénoncer Israël comme un État colonisateur, impérialiste, oppresseur, ayant instauré l’apartheid, se livrant à des massacres, voire à une « extermination ». L’antisionisme bascule parfois dans l’antisémitisme.

Une nouvelle phase s’amorce dans les années 1980. Auparavant, la gauche propalestinienne considérait l’OLP comme une organisation nationaliste et progressiste. Désormais, les organisations palestiniennes les plus actives dans le combat contre Israël sont islamistes : le Hezbollah et le Hamas. Le NPA et La France insoumise sont à leurs côtés en vertu du principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, et parce que ces groupes exprimeraient la juste colère des opprimés. Également parce que cela permet de s’adresser aux Français d’origine arabe et de confession musulmane. La cause palestinienne n’est pas une simple lutte anticolonialiste : elle devient plus que jamais un argument politique français.

Mais ces jours-ci la violence inouïe de l’attaque du Hamas fait vraiment éclater au grand jour les désaccords à gauche. Le PS, la majeure partie des Verts, la direction du PCF condamnent clairement les tueries du Hamas et désignent cette organisation comme terroriste, tandis que le NPA et, hormis quelques voix discordantes, La France insoumise mettent sur un pied d’égalité Israël et le Hamas et refusent de parler de terrorisme.

À cette occasion, la gauche se déchire de nouveau sur la laïcité. Ceux qui pensent qu’elle constitue un élément fondamental de son identité rejettent ces organisations islamistes ; ceux qui considèrent que la laïcité doit s’effacer pour faire place aux différences, notamment à l’islam, en arrivent pour certains à estimer compréhensible, voire fondé, l’islamisme politique. Ces sujets de fond provoquent un redoutable tangage de la Nupes qui n’est pas près de se terminer.

Marc Lazar

Élections Allemagne :l’extrême droite en hausse

Élections Allemagne :l’extrême droite en hausse

Une grosse défaite par la coalition au pouvoir en Allemagne à l’occasion des élections régionales. Il se confirme que l’extrême droite progresse de manière significative en Allemagne d’ailleurs dans l’ensemble de l’Europe.En cause surtout la détérioration économique et la question de l’immigration.

Les sociaux-démocrates de Scholz, les Verts et les libéraux du FDP sont en recul dans les deux scrutins qui ont eu lieu en Bavière, la plus grande région allemande en superficie, et en Hesse .

Selon ces sondages, les conservateurs remportent, comme attendu, les deux élections et le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) pourrait prendre la seconde place. «Nous sommes sur la bonne voie», a rapidement réagi la co-cheffe de l’AfD Alice Weidel, interprétant les résultats comme «une punition» pour le gouvernement et «un vote pour un changement».

En Hesse, le SPD menée par le ministre de l’Intérieur Nancy Faeser arriverait en quatrième position seulement (15,2%), après l’AfD (16,8%) et les Verts (15,5%), et loin derrière l’Union chrétienne-démocrate (CDU) avec 34,7% en nette hausse comparé à 2018 (27%). À mi-mandat, le gouvernement d’Olaf Scholz est sanctionné dans ces élections où l’inquiétude de la population face à la crise industrielle traversée par la première économie européenne et la résurgence de la question migratoire ont joué un rôle central.

Éducation nationale :Le ministre reconnaît l’extrême faiblesse du niveau de l’école

Éducation nationale :Le ministre reconnaît l’extrême faiblesse du niveau de l’école

Jusque-là le ministre de l’éducation nationale s’est fait très discret. Cette fois, il sort un peu du bois pour annoncer des « exigences » qui en fait ressemblent davantage à des recommandations qu’à des orientations fermes.

En effet le propos du ministre de l’éducation nationale n’est pas nouveau. Il ne fait que rabâcher ce qui est connu à savoir le manque de niveau du primaire pour entrer en secondaire, la crise du recrutement. Quant à l’exigence de l’égalité des chances c’est évidemment un slogan qui ne pourra pas être résolu tant qu’une masse d’élèves en retard des connaissances de base viendront abaisser le niveau général dans le collège unique.

Bref pas vraiment une révolution, pas même une évolution juste des mots surtout quand on prévoit d’appliquer ce qu’on qualifie de nouvelles orientations à partir du 1er janvier. Pap Ndiaye,Le ministre de l’éducation nationale, reconnaît les difficultés « concernent la crise du recrutement des professeurs » mais aussi « le niveau des élèves, dont les comparaisons internationales révèlent les lacunes préoccupantes. il Regrette que près « d’un Français sur deux ne fasse pas confiance à l’institution scolaire », le ministre évoque « la défiance générale, marquée par la montée en puissance du secteur privé et par le scepticisme exprimé d’une partie des parents ».

Le ministre a donc annoncé trois types de mesures pour 2023 . D’abord concernant les enseignements fondamentaux du CM1 à la 6e pour « faciliter le passage de l’école primaire au collège ». Ensuite
Pour faciliter « l’égalité des chances ». La troisième et dernière exigence portée par le gouvernement stipule une amélioration du fonctionnement de l’école, aussi bien dans le système de recrutement des enseignants, que dans les conditions d’accueil des élèves. Pour répondre à ses problématiques, le ministre de l’Éducation a indiqué qu’un « changement structurel » allait avoir lieu afin que les professeurs puissent notamment « mieux accompagner chaque élève ». Enfin, Pap Ndiaye a conclu sa tribune par le rappel d’un principe essentiel dans le système éducatif français : la laïcité. Un énième rappel sans beaucoup d’effet !

L’inflation fait grimper l’extrême pauvreté

L’inflation fait grimper l’extrême pauvreté </strong>

D’après un rapport du Secours catholique qui se fonde sur les ménages aidés, le nombres de personnes en extrême pauvreté ne cessent de progresser. D’après d’autres rapports, le nombre de personnes en extrême difficulté atteindrait maintenant autour de 20 % en France. ( France Info)

D’après l’association, 69% des ménages rencontrés vivaient sous le seuil d’extrême pauvreté en France en 2021, contre deux ménages sur trois en 2020, environ 66%, soit une légère hausse. Concernant le seuil de pauvreté, en 2021, 93% des ménages rencontrés par le Secours catholique vivaient sous ce seuil contre 92% en 2020. A noter que pour mesurer l’évolution de la pauvreté, la statistique publique étudie les ressources des ménages. On considère comme pauvres, les personnes ayant un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian, 1132 euros en 2020, et comme extrêmement pauvres, celles dont le niveau de vie n’atteint pas 40% du niveau de vie médian, soit 755 euros en 2020.

Le rapport 2022 confirme enfin certaines caractéristiques récurrentes de la pauvreté dans le pays mais pointe tout de même des évolutions. Parmi elles, le Secours catholique souligne tout d’abord le fait qu’il y a plus d’enfants vivant au sein de ménages extrêmement pauvres. L’association parle de 30% d’enfants de moins de 5 ans vivant dans des familles sans ressources. C’est deux points de plus en un an. Le Secours catholique note également une hausse de la précarisation des étrangers : 50% des personnes rencontrées par l’association en 2021 sont étrangères, un chiffre en hausse depuis 10 ans. Autre point marquant, le vieillissement des personnes rencontrées. Même si la majorité des adultes à qui elle a affaire restent jeunes, avec un âge médian de 41 ans, l’association précise que la part d’adultes français de plus de 60 ans est passée de 7% en 2011 à 12% en 2021.

Chaque année, à partir de son enquête statistique annuelle et de ses milliers d’informations collectées, le Secours catholique propose une photographie de l’état de la pauvreté en France, à travers le prisme des personnes qu’il accueille : près d’un million en 2021, contre 770 000 en 2020, une année particulière à cause du Covid qui a contraint l’association à fermer ses locaux pendant un temps. Pour 2022, le Secours catholique se base donc sur ses statistiques d’accueil 2021 pour faire un nouveau bilan et met l’accent cette fois sur le budget des ménages face à l’inflation.
Pour faire face à la situation, l’association rappelle qu’elle « n’a pas pour projet de contribuer à gérer la pauvreté », elle vise « à ce que les personnes en sortent » et appelle donc « à une action publique déterminée pour combattre la pauvreté et ses causes. »

Société-L’inflation fait monter l’extrême pauvreté

Société-L’inflation fait monter l’extrême pauvreté

D’après un rapport du Secours catholique qui se fonde sur les ménages aidés, le nombres de personnes en extrême pauvreté ne cessent de progresser. D’après d’autres rapports, le nombre de personnes en extrême difficulté atteindrait maintenant autour de 20 % en France. ( France Info)

D’après l’association, 69% des ménages rencontrés vivaient sous le seuil d’extrême pauvreté en France en 2021, contre deux ménages sur trois en 2020, environ 66%, soit une légère hausse. Concernant le seuil de pauvreté, en 2021, 93% des ménages rencontrés par le Secours catholique vivaient sous ce seuil contre 92% en 2020. A noter que pour mesurer l’évolution de la pauvreté, la statistique publique étudie les ressources des ménages. On considère comme pauvres, les personnes ayant un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian, 1132 euros en 2020, et comme extrêmement pauvres, celles dont le niveau de vie n’atteint pas 40% du niveau de vie médian, soit 755 euros en 2020.

Le rapport 2022 confirme enfin certaines caractéristiques récurrentes de la pauvreté dans le pays mais pointe tout de même des évolutions. Parmi elles, le Secours catholique souligne tout d’abord le fait qu’il y a plus d’enfants vivant au sein de ménages extrêmement pauvres. L’association parle de 30% d’enfants de moins de 5 ans vivant dans des familles sans ressources. C’est deux points de plus en un an. Le Secours catholique note également une hausse de la précarisation des étrangers : 50% des personnes rencontrées par l’association en 2021 sont étrangères, un chiffre en hausse depuis 10 ans. Autre point marquant, le vieillissement des personnes rencontrées. Même si la majorité des adultes à qui elle a affaire restent jeunes, avec un âge médian de 41 ans, l’association précise que la part d’adultes français de plus de 60 ans est passée de 7% en 2011 à 12% en 2021.

Chaque année, à partir de son enquête statistique annuelle et de ses milliers d’informations collectées, le Secours catholique propose une photographie de l’état de la pauvreté en France, à travers le prisme des personnes qu’il accueille : près d’un million en 2021, contre 770 000 en 2020, une année particulière à cause du Covid qui a contraint l’association à fermer ses locaux pendant un temps. Pour 2022, le Secours catholique se base donc sur ses statistiques d’accueil 2021 pour faire un nouveau bilan et met l’accent cette fois sur le budget des ménages face à l’inflation.
Pour faire face à la situation, l’association rappelle qu’elle « n’a pas pour projet de contribuer à gérer la pauvreté », elle vise « à ce que les personnes en sortent » et appelle donc « à une action publique déterminée pour combattre la pauvreté et ses causes. »

L’inflation fait monter l’extrême pauvreté

L’inflation fait monter l’extrême pauvreté

D’après un rapport du Secours catholique qui se fonde sur les ménages aidés, le nombres de personnes en extrême pauvreté ne cessent de progresser. D’après d’autres rapports, le nombre de personnes en extrême difficulté atteindrait maintenant autour de 20 % en France. ( France Info)

D’après l’association, 69% des ménages rencontrés vivaient sous le seuil d’extrême pauvreté en France en 2021, contre deux ménages sur trois en 2020, environ 66%, soit une légère hausse. Concernant le seuil de pauvreté, en 2021, 93% des ménages rencontrés par le Secours catholique vivaient sous ce seuil contre 92% en 2020. A noter que pour mesurer l’évolution de la pauvreté, la statistique publique étudie les ressources des ménages. On considère comme pauvres, les personnes ayant un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian, 1132 euros en 2020, et comme extrêmement pauvres, celles dont le niveau de vie n’atteint pas 40% du niveau de vie médian, soit 755 euros en 2020.

Le rapport 2022 confirme enfin certaines caractéristiques récurrentes de la pauvreté dans le pays mais pointe tout de même des évolutions. Parmi elles, le Secours catholique souligne tout d’abord le fait qu’il y a plus d’enfants vivant au sein de ménages extrêmement pauvres. L’association parle de 30% d’enfants de moins de 5 ans vivant dans des familles sans ressources. C’est deux points de plus en un an. Le Secours catholique note également une hausse de la précarisation des étrangers : 50% des personnes rencontrées par l’association en 2021 sont étrangères, un chiffre en hausse depuis 10 ans. Autre point marquant, le vieillissement des personnes rencontrées. Même si la majorité des adultes à qui elle a affaire restent jeunes, avec un âge médian de 41 ans, l’association précise que la part d’adultes français de plus de 60 ans est passée de 7% en 2011 à 12% en 2021.

Chaque année, à partir de son enquête statistique annuelle et de ses milliers d’informations collectées, le Secours catholique propose une photographie de l’état de la pauvreté en France, à travers le prisme des personnes qu’il accueille : près d’un million en 2021, contre 770 000 en 2020, une année particulière à cause du Covid qui a contraint l’association à fermer ses locaux pendant un temps. Pour 2022, le Secours catholique se base donc sur ses statistiques d’accueil 2021 pour faire un nouveau bilan et met l’accent cette fois sur le budget des ménages face à l’inflation.
Pour faire face à la situation, l’association rappelle qu’elle « n’a pas pour projet de contribuer à gérer la pauvreté », elle vise « à ce que les personnes en sortent » et appelle donc « à une action publique déterminée pour combattre la pauvreté et ses causes. »

Politique-Marx noyé dans le Coca-Cola par l’extrême gauche française

Politique-Marx noyé dans le Coca-Cola par l’extrême gauche française

 

 Abandonnant la tradition universaliste et le monde ouvrier, l’extrême gauche française a absorbé les idées d’outre-Atlantique. Si elle a tourné le dos à son antiaméricanisme, elle reste cependant fidèle à la méthode des purges soviétiques, estime l’Ancienne élève de l’École normale supérieure, Anne-Sophie Letac qui enseigne la géopolitique en classes préparatoires au lycée Lavoisier, à Paris dans le Figaro (extrait)

L’antiaméricanisme a servi de plus petit dénominateur commun à la gauche française depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après les revendications «US go home» pour expulser les bases de l’OTAN, le gauchisme anticapitaliste de la fin des années soixante, l’extrême gauche a prédit la chute de l’empire américain, fustigé la mondialisation libérale impulsée par Reagan, accusé les Gafam de la plupart de nos malheurs.

Le système de valeurs américain a longtemps été perçu par la gauche française comme étranger à notre mode de vie, ultra-consumériste, obsédé par une transparence et un moralisme puritains.

Alors que la démocratie américaine se dissout à grande vitesse dans de puissants acides, débilité inéduquée des masses, sécession efficace des élites à travers les puissants réseaux d’alumni des grandes universités, sidérant recul des droits individuels et en particulier de ceux des femmes, revendications religieuses cherchant à saper la laïcité, Alt-Right contre Black Lives Matter , la gauche radicale française, longtemps hostile à tout ce qui venait d’outre-Atlantique, a adopté en bloc les mots d’ordre et les problématiques sociétales des États-Unis.

La gauche universaliste, en théorie plus proche des idéaux démocratiques américains, s’est progressivement fait dévorer par une extrême gauche qui a abandonné au Rassemblement national le monde ouvrier, sa culture et ses luttes pour se tourner vers les «quartiers populaires», les ghettos selon une expression et une réalité américaines, et pour défendre non plus une classe sociale avec ses valeurs, mais les victimes racisées d’un système, idée étrangère à la tradition de gauche française. C’est cette extrême gauche qui réussit le tour de force de porter un bon nombre de députés à l’Assemblée Nationale grâce à la plateforme Nupes (151 députés), et qui a désormais le pouvoir d’infléchir les débats et de voter des lois.

Comme si cette gauche s’était mondialisée et américanisée sans même s’en apercevoir et qu’elle se comportait comme une Internationale sur le modèle communiste, mais tournée vers une grande lumière à l’Ouest.

L’extrême gauche française calque dans une magistrale inversion de ses valeurs son modèle sur un pays qui a de moins en moins à voir avec le modèle français, ce qui change la tonalité du débat politique.

Il y a quelques semaines, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, prend la pose de la statue de la Liberté et demande l’inscription de l’IVG dans la Constitution parce qu’elle est talonnée par une extrême gauche mobilisée après l’arrêt de la Cour Suprême des États-Unis sur l’avortement. On peine à comprendre en quoi cet arrêt concerne la France, en tout cas pas plus que la déscolarisation des filles en Afghanistan qui menace réellement les banlieues françaises travaillées par l’islamisme radical.

Cette gauche s’est donc inscrite directement dans les luttes américaines, abandonnant tout esprit critique et plongeant dans un anachronisme et un anhistorisme débridés. La pensée d’extrême gauche s’aligne littéralement sur celle de la gauche universitaire américaine, réussissant ce que les États-Unis avaient échoué à faire durant la guerre froide, noyer Marx dans le Coca-Cola, comme si cette gauche s’était mondialisée et américanisée sans même s’en apercevoir et qu’elle se comportait comme une Internationale sur le modèle communiste, mais tournée vers une grande lumière à l’Ouest.

Mais la déconstruction déconstruisant in fine les déconstructeurs, un marxiste-léniniste restant fidèle à lui-même, des comités politiques internes et des commissions opaques fleurissent pour s’auto-juger et se purger mutuellement. Rassurons-nous, la méthode soviétique a de beaux restes chez l’extrême gauche noyée dans le soda.

Marx noyé dans le Coca-Cola par l’extrême gauche française

 Marx noyé dans le Coca-Cola par l’extrême gauche française

 

 Abandonnant la tradition universaliste et le monde ouvrier, l’extrême gauche française a absorbé les idées d’outre-Atlantique. Si elle a tourné le dos à son antiaméricanisme, elle reste cependant fidèle à la méthode des purges soviétiques, estime l’Ancienne élève de l’École normale supérieure, Anne-Sophie Letac qui enseigne la géopolitique en classes préparatoires au lycée Lavoisier, à Paris dans le Figaro (extrait)

L’antiaméricanisme a servi de plus petit dénominateur commun à la gauche française depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après les revendications «US go home» pour expulser les bases de l’OTAN, le gauchisme anticapitaliste de la fin des années soixante, l’extrême gauche a prédit la chute de l’empire américain, fustigé la mondialisation libérale impulsée par Reagan, accusé les Gafam de la plupart de nos malheurs.

Le système de valeurs américain a longtemps été perçu par la gauche française comme étranger à notre mode de vie, ultra-consumériste, obsédé par une transparence et un moralisme puritains.

Alors que la démocratie américaine se dissout à grande vitesse dans de puissants acides, débilité inéduquée des masses, sécession efficace des élites à travers les puissants réseaux d’alumni des grandes universités, sidérant recul des droits individuels et en particulier de ceux des femmes, revendications religieuses cherchant à saper la laïcité, Alt-Right contre Black Lives Matter , la gauche radicale française, longtemps hostile à tout ce qui venait d’outre-Atlantique, a adopté en bloc les mots d’ordre et les problématiques sociétales des États-Unis.

La gauche universaliste, en théorie plus proche des idéaux démocratiques américains, s’est progressivement fait dévorer par une extrême gauche qui a abandonné au Rassemblement national le monde ouvrier, sa culture et ses luttes pour se tourner vers les «quartiers populaires», les ghettos selon une expression et une réalité américaines, et pour défendre non plus une classe sociale avec ses valeurs, mais les victimes racisées d’un système, idée étrangère à la tradition de gauche française. C’est cette extrême gauche qui réussit le tour de force de porter un bon nombre de députés à l’Assemblée Nationale grâce à la plateforme Nupes (151 députés), et qui a désormais le pouvoir d’infléchir les débats et de voter des lois.

Comme si cette gauche s’était mondialisée et américanisée sans même s’en apercevoir et qu’elle se comportait comme une Internationale sur le modèle communiste, mais tournée vers une grande lumière à l’Ouest.

L’extrême gauche française calque dans une magistrale inversion de ses valeurs son modèle sur un pays qui a de moins en moins à voir avec le modèle français, ce qui change la tonalité du débat politique.

Il y a quelques semaines, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, prend la pose de la statue de la Liberté et demande l’inscription de l’IVG dans la Constitution parce qu’elle est talonnée par une extrême gauche mobilisée après l’arrêt de la Cour Suprême des États-Unis sur l’avortement. On peine à comprendre en quoi cet arrêt concerne la France, en tout cas pas plus que la déscolarisation des filles en Afghanistan qui menace réellement les banlieues françaises travaillées par l’islamisme radical.

Cette gauche s’est donc inscrite directement dans les luttes américaines, abandonnant tout esprit critique et plongeant dans un anachronisme et un anhistorisme débridés. La pensée d’extrême gauche s’aligne littéralement sur celle de la gauche universitaire américaine, réussissant ce que les États-Unis avaient échoué à faire durant la guerre froide, noyer Marx dans le Coca-Cola, comme si cette gauche s’était mondialisée et américanisée sans même s’en apercevoir et qu’elle se comportait comme une Internationale sur le modèle communiste, mais tournée vers une grande lumière à l’Ouest.

Mais la déconstruction déconstruisant in fine les déconstructeurs, un marxiste-léniniste restant fidèle à lui-même, des comités politiques internes et des commissions opaques fleurissent pour s’auto-juger et se purger mutuellement. Rassurons-nous, la méthode soviétique a de beaux restes chez l’extrême gauche noyée dans le soda.


Macron: Comme Mitterrand instrumentaliser l’extrême droite

Macron: Comme Mitterrand instrumentaliser l’extrême droite

« Jupitérien » par sa vision d’une présidence incarnée et verticale, Emmanuel Macron s’assume comme l’héritier de son lointain prédécesseur socialiste et de sa conception du pouvoir, analyse, dans une tribune au « Monde », l’historien de la presse Alexis Lévrier.

 

Sur son programme Macron  laisse assez indifférent une très grosse majorité de Français par contre comme Mitterrand il pourra compter sur le rejet de l’extrême droite pour assurer sa victoire. Le rejet des autres comme principal soutien ! De quoi fragiliser la légitimité. NDLR

 

Tribune.

Lancée quelques jours après l’invasion de l’Ukraine, la campagne du candidat Emmanuel Macron ne ressemble évidemment à celle d’aucun président en exercice sous la Ve République. Mais cette situation internationale inédite n’a fait que conforter le chef de l’Etat dans sa pratique du pouvoir comme dans ses choix de communication. Plus que jamais, au moment de s’élancer vers un second mandat, il apparaît ainsi comme l’héritier assumé de François Mitterrand : la référence est même théâtralisée, puisque le président a choisi d’entrer en campagne, comme son prédécesseur en 1988, en publiant une lettre aux Français dans la presse régionale. Surtout, il s’est, lui aussi, déclaré au dernier moment et a tout mis en œuvre pour enjamber l’élection, en limitant autant que possible ses apparitions.

 

De manière plus générale, cette campagne éclair, en surplomb, apparaît comme l’aboutissement d’un quinquennat durant lequel Emmanuel Macron n’a cessé de s’inspirer du premier président socialiste et de sa conception du pouvoir. La dénomination « Jupiter » elle-même, qu’il a revendiquée en 2016 pour théoriser son attachement à une présidence incarnée et verticale, est du reste un emprunt direct à François Mitterrand et à son principal conseiller en communication, Jacques Pilhan.

En toute logique, ce quinquennat « jupitérien » se termine donc comme il a commencé : par une maîtrise extrême de l’image et une raréfaction de la parole du président. Mais un autre lien, moins assumé celui-là, unit le chef de l’Etat à son lointain devancier : mitterrandien, Emmanuel Macron l’a aussi été pendant cinq ans dans sa volonté d’instrumentaliser la place de l’extrême droite dans les médias. Dès le début de son premier septennat, François Mitterrand avait en effet usé de toute son influence pour que le Front National soit davantage représenté à la radio et à la télévision. Comme en témoignent des échanges de courriers officiels en juin 1982, le président était même intervenu auprès de son ministre de la communication, au nom de « l’obligation de pluralisme », pour que Jean-Marie Le Pen soit désormais invité par les chaînes de télévision.

Avant même son élection en 2017, Emmanuel Macron a, lui aussi, noué des liens paradoxaux avec la droite radicale par médias interposés. Des passerelles avec les médias du groupe Bolloré et avec Eric Zemmour ont ainsi été construites dès le début du quinquennat. Le chef de l’Etat a également cultivé des rapports singuliers avec l’équipe de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, dont la ligne éditoriale se situe pourtant à l’opposé de ses propres convictions : après avoir reçu à l’Elysée une partie de la rédaction en avril 2019, il a accordé, quelques mois plus tard, dans des conditions privilégiées, un entretien particulièrement complaisant à Louis de Raguenel [rédacteur en chef du journal].

Sondage « spécial » JDD: les jeunes pour Macron et l’extrême droite !

 

Sondage très ambigu comme d’habitude de la part du JDD qui titre que les jeunes de 18 à 20 ans se prononceront de manière privilégiée pour Macron, Le Pen et Zemmour mais qui indique en même temps que le taux d’abstention sera majoritaire

à 60 %.
Du coup l’interprétation du sondage de l’IFOP par le JDD doit être prise avec des pincettes.

D’après un sondage Ifop réalisé auprès de 1.000 Français âgés de 18 à 30 ans Environ 60 % comptent s’abstenir . « L’abstention est perçue comme un comportement électoral », analyse Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. Avant de poursuivre : « C’est une rupture dans la cinquième République. »

 

Cinq ans plus tôt, leur motivation était pourtant intacte : 68% des 18-24 ans comptaient se rendre aux urnes au premier tour de l’élection présidentielle de 2017. Désormais, les primo-votants s’avouent les plus sceptiques : 63% des 18-20 ans envisagent de s’abstenir l’année prochaine. Comme si voter n’était plus si utile… « A quoi bon se déplacer puisque les politiques ne changent pas ma vie? interprète Frédéric Dabi. Cette crise sans fin, avec la reprise épidémique, fait plonger le moral des jeunes. » En un an, leur confiance en l’avenir s’est étiolée. Un sur deux se dit optimiste au regard de sa situation personnelle (62% en octobre 2020). Et un sur deux s’avoue pessimiste (38% en octobre 2020).

 

Le tiercé gagnant Pour le JDD qui ne sait pas qui va voter: Macron (25% des intentions de vote), Marine le Pen (20%). Et Eric Zemmour (12%). Anne Hidalgo (Parti socialiste) ne recueille que 5%, Yannick Jadot (Europe Écologie-Les Verts), 8%.… Avec 10%, Valérie Pécresse (Les Républicains) possède un socle non négligeable, plus important que celui de François Fillon en 2017.

Fut une époque où l’on cherchait à transgresser les penchants électoraux de sa famille. Aujourd’hui, la tendance est à les épouser. « Il y a une perte de singularité du vote jeune, qui s’homogénéise avec celui des autres Français, observe Dabi. Le bloc de droite nationale concentre 32,5% des voix en moyenne, et 34% chez les jeunes. »

 

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