Archive pour le Tag 'l’extrême droite'

Jean-Marie Le Pen et l’extrême droite

Jean-Marie Le Pen et l’extrême droite

 

Jean-Marie Le Pen est mort, mardi 7 janvier, à l’âge de 96 ans. Président du Front national à partir de 1972, il n’obtient de résultats significatifs qu’après l’accession de la gauche au pouvoir en 1981, avant de se qualifier au second tour de l’élection présidentielle en 2002. Son discours porte quasi exclusivement sur l’immigré, rendu responsable du chômage, de l’insécurité et de la perte d’identité nationale. Importante figure de la vie politique française pendant près de soixante ans, Jean-Marie Le Pen a donné à l’extrême droite une visibilité et une longévité qu’elle n’avait jusqu’alors jamais eue dans la France contemporaine.

 

par 

Historien, Université Clermont Auvergne (UCA) dans The Conversation 

 

Les débuts de son parcours politique éclairent le positionnement original qui fut le sien et qui constitua l’une des clefs de ses succès, aux confins de la droite et de l’extrême droite, à la limite entre le jeu politique traditionnel et la tradition contestataire.

D’abord proche de l’Action française, principale ligue antirépublicaine, issue de l’affaire Dreyfus, lorsqu’il était président de la Corporation des étudiants en droit au début des années 1950, il préside en 1955 les Jeunes indépendants de Paris, une organisation qui revendique l’héritage du courant « national » qui domine la scène politique parisienne et notamment le Conseil municipal depuis le début du XXe siècle.

Il s’inscrit ainsi dans l’héritage populiste et nationaliste des ligues d’extrême droite qui avaient marqué l’entre-deux-guerres et qui semble alors renaître sous la double impulsion du mouvement poujadiste et de la défense de l’Algérie française.

En janvier 1956, à l’âge de 28 ans, il est élu député poujadiste de Paris : il est alors le benjamin de l’Assemblée nationale. Mais il prend très vite ses distances avec un groupe poujadiste dont l’amateurisme en politique lui font pressentir le rapide déclin. Il rejoint le groupe des Indépendants et Paysans qui rassemble la droite conservatrice et parlementaire, dont le principal leader est Antoine Pinay. C’est sous l’étiquette du Centre national des indépendants et paysans qu’il est réélu député, en novembre 1958, avant d’être battu quatre ans plus tard, comme une grande partie de ceux qui, favorables à l’Algérie française, ont refusé avec intransigeance la politique gaullienne.

Au cours de ces six années passées à l’Assemblée nationale, Jean-Marie Le Pen a incarné l’aile la plus droitière des Indépendants, en opposition de plus en plus radicale contre le gaullisme et ses alliés modérés, tels les Républicains indépendants de Valéry Giscard d’Estaing.

C’est pour poursuivre ce combat qu’il dirige, entre 1963 et 1965, la campagne présidentielle de Jean-Louis Tixier-Vignancour, de vingt-et-un ans son aîné, passé par les ligues de l’entre-deux-guerres puis par le régime de l’État français avant de défendre les activistes de l’OAS. En dépit du recours à des méthodes modernes de propagande, Tixier-Vignancour ne parvient pas à élargir son électorat au-delà des seuls nostalgiques de l’Algérie française.

En vue de battre de Gaulle, il appelle à voter pour François Mitterrand au second tour – ce que n’accepte pas Jean-Marie Le Pen. Dès les lendemains de la présidentielle de 1965, il rompt avec Tixier-Vignancour et entame une traversée du désert, au moment même où la droite radicale séduit une nouvelle génération d’activistes, rassemblés autour des groupes Occident puis Ordre nouveau, et s’engage autour d’un renouvellement idéologique, dont témoigne la création du GRECE, puis du Club de l’Horloge.

Jean-Marie Le Pen n’est ni un activiste, ni un intellectuel – mais bien un politique. C’est sans doute ce qui explique qu’il soit choisi pour présider en 1972 le Front national (FN), un nouveau parti qui vise à fédérer les groupuscules d’extrême droite. Depuis l’échec de la candidature de Tixier-Vignancour, ces derniers se complaisent en effet dans une radicalité synonyme de marginalité.

D’emblée, Le Pen récuse la qualification d’extrême droite utilisée notamment par les médias et, candidat à la présidentielle de 1974, se définit comme le promoteur d’un « grand courant national et populaire » et le « porte-parole d’une Droite qui ose dire son nom ».

En dépit de sa notoriété, de ses qualités d’orateur et de sa présence médiatique, les résultats ne sont pas à la hauteur : il n’obtient pas 1 % aux élections à la présidentielle de 1974 et ne parvient pas à rassembler les 500 signatures nécessaires à une candidature pour l’élection présidentielle de 1981.

C’est seulement dix ans après la création du FN que le travail d’organisation, de propagande et de synthèse idéologique opéré par Jean-Marie Le Pen commence à payer, dans un contexte marqué par le désarroi des électeurs de droite, choqués par la défaite de 1981, et par une crise sociale qui affecte, par ricochet, la crédibilité des partis dits de gouvernement.

Surtout, Jean-Marie Le Pen définit une ligne qui permet de concilier la doctrine identitaire, propre à l’extrême droite dite « nationale » avec les frustrations d’un électorat, issu des classes moyennes et populaires, qui cherche des solutions rapides à la crise : c’est l’émergence de ce que l’on appellera rapidement « le national-populisme ».

Il fait de la lutte contre l’immigration le thème central, pour ne pas dire exclusif, de son discours. L’immigré est tour à tour rendu responsable de l’envol du chômage, de la montée de l’insécurité, des violences urbaines et de la crise des banlieues, du risque de déclassement des classes moyennes, du déracinement de la France, diluée dans un cosmopolitisme que promeut, à ses yeux, le gouvernement socialiste.

Ce discours simpliste attire de nouveaux électeurs qui offrent à l’extrême droite ses premiers succès électoraux depuis l’éphémère flambée du poujadisme : le FN franchit la barre des 10 % des suffrages lors des élections européennes de 1984 et législatives de 1986, et Jean-Marie Le Pen lui-même atteint 14,5 % à la présidentielle de 1988, puis 15 % en 1995 avant de frôler les 17 % et de se qualifier au second tour de la présidentielle de 2002.

Ces vingt années de succès électoraux ont permis à Jean-Marie Le Pen d’enraciner l’extrême droite dans le paysage politique français, en modifiant sensiblement son électorat et en renouvelant ses cadres et son discours.

Recrutant d’abord la majorité de ses électeurs au sein des classes moyennes indépendantes et des personnes âgées, le FN conquiert, dans les années 1990, un électorat plus jeune, plus populaire aussi : lors de la présidentielle de 1995, c’est Jean-Marie Le Pen qui arrive en tête dans l’électorat ouvrier, dont il recueille plus de 21 % des suffrages et, parmi les chômeurs, dont 28 % votent pour lui.

L’extrême droite compte désormais des élus, dans les conseils régionaux et municipaux notamment. À l’issue des élections municipales de 1995, elle dirige même quatre grandes municipalités du sud de la France – dont celle de Toulon, où l’ancien directeur de cabinet de Le Pen, Jean-Marie Le Chevallier, est élu maire. Le FN devient un véritable parti, avec ses organisations satellites, ses cadres, mais aussi ses clans et ses luttes d’appareil, comme le révèlent le combat sans merci que se livrent, en 1998, Jean-Marie Le Pen et celui qui apparaissait jusqu’alors comme son second, Bruno Mégret.

Le combat Le Pen-Mégret n’est pas qu’une querelle de personnes. Il correspond à un clivage entre deux stratégies, deux positionnements. Formé au Club de l’Horloge, issu de la droite parlementaire, Bruno Mégret aspirait à une alliance entre le FN et la droite traditionnelle, à une synthèse entre libéraux et nationaux en vue d’exercer le pouvoir.

Jean-Marie Le Pen, lui, n’a jamais poursuivi cet objectif. Fidèle à la culture ligueuse, il incarne avant tout une droite protestataire qui exploite des frustrations et des colères pour déstabiliser le système politique. Certes, il a cherché à étendre son électorat en gommant un certain nombre d’outrances et d’aspérités. Mais il n’a jamais réellement engagé une stratégie de dédiabolisation, comme le fera sa fille Marine dans les années 2010. En témoignent les multiples provocations qui ont à la fois jalonné et limité son ascension, de l’affaire du « détail » en 1987 jusqu’à l’agression physique d’une candidate socialiste à Mantes-la-Jolie en 1997 en passant par le calembour sur « Durafour-crématoire » en 1988 : chacun de ces actes et discours le rendait politiquement infréquentable et éloignait de facto la perspective d’une alliance avec d’autres forces politiques.

Personnalité marquée par les grands combats du XXe siècle (la Seconde Guerre mondiale, la lutte contre le communisme, la guerre d’Algérie…), Jean-Marie Le Pen a été l’homme qui a donné à l’extrême droite française la place centrale qu’elle occupe dans le paysage politique depuis le début du XXIe siècle.

Il a su faire la synthèse entre différentes sensibilités de la droite traditionaliste, identitaire ou populiste, que cherchent aujourd’hui à capter différentes forces et personnalités politiques, des LR de Laurent Wauquiez à Reconquête d’Éric Zemmour en passant, bien entendu, par ses deux héritières directes, Marine Le Pen et Marion Maréchal.

Mais les leviers de son ascension politique (la culture ligueuse et protestataire, l’obsession identitaire, l’ambiguïté cultivée à l’égard des démons de l’extrême droite radicale…) en marquent aussi les limites. C’est pourquoi Marine Le Pen, promue à la tête du Front national en 2011, a exercé un véritable droit d’inventaire sur l’héritage politique de son père, rejetant tout ce qui peut rappeler les scandales passés sans renier toutefois l’identité cultivée au cours de tant d’années de combat politique.

Allemagne : Elon Musk soutient encore l’extrême droite

Allemagne : Elon Musk soutient encore l’extrême droite

Le milliardaire fou Américain- souvent sous cocaïne–n’en finit pas d’intervenir dans les affaires intérieures des pays étrangers pour soutenir les courants d’extrême droite. Ainsi en Allemagne où il réitère ses propos droitiers y compris racistes. il que «l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est la dernière lueur d’espoir pour ce pays», qui se trouve selon lui «au bord de l’effondrement économique et culturel». Ce proche du président élu Donald Trump loue la «politique d’immigration contrôlée» du parti, ses objectifs économiques de «réduire les impôts» ou encore de «déréglementer le marché». La classification de l’AfD à l’extrême droite «est clairement fausse», affirme encore Elon Musk, s’appuyant sur le fait que sa cheffe de file Alice Weidel «a une partenaire de même sexe originaire du Sri Lanka» !

 

Elections Royaume-Uni : l’extrême droite devant les conservateurs

Elections  Royaume-Uni : l’extrême droite devant les conservateurs

Les conservateurs du Premier ministre britannique Rishi Sunak sont pour la première fois devancés par le parti anti-immigration Reform UK . Selon cette étude réalisée pour le « Times », publiée précisément à mi-parcours de la campagne au Royaume-Uni, les travaillistes restent toujours largement en tête avec 37 % (-1 point) d’intentions de vote pour les élections législatives du 4 juillet .

La nouveauté vient du fait que le parti de Nigel Farage, héritier de l’Ukip, arriverait en seconde position avec 19 % des intentions de vote (+2 points), devant les conservateurs (18 %). Certes, l’écart reste inférieur à la marge d’erreur des sondeurs et doit encore être confirmé dans la durée.

Mais le croisement des courbes reflète une dynamique favorable à l’extrême droite depuis l’entrée en campagne de Nigel Farage , qui avait pris tout le monde par surprise. « C’est tout à fait remarquable », a-t-il applaudi sur la BBC vendredi matin.

Cette montée de l’extrême droite sanctionne une campagne laborieuse de Rishi Sunak. Après avoir déclenché l’élection de manière anticipée sans avoir un soutien franc de son camp.

 

Succès l’extrême droite aux Pays-Bas : une victoire surtout contre le laxisme

Succès l’extrême droite aux Pays-Bas : une victoire surtout contre le laxisme

Un véritable choc que cette victoire surprise de l’extrême droite aux législatives aux Pays-Bas. le populiste Geert Wilders pourrait devenir le prochain premier ministre. Cependant encore une victoire par défaut pour condamner l’immobilisme de la classe politique habituelle au pouvoir depuis si longtemps. Pour les néerlandais le thème de l’immigration a été déterminant.

La lutte contre ce qu’il nomme une «invasion islamique» de l’Occident constitue l’ADN De l’extrême droite qui a gagné les élections. En témoigne le programme du PVV : «Nous voulons moins d’islam aux Pays-Bas et nous y parviendrons grâce à moins d’immigration non occidentale et un arrêt général de l’asile». «Pas d’écoles musulmanes, de Corans et de mosquées, précise le document, qui prévoit l’interdiction de porter le foulard islamique dans les bâtiments gouvernementaux.»

Le PVV propose un «gel de l’asile» et «une politique d’immigration généralement plus restrictive», ainsi qu’une dérogation aux règles européennes en matière d’asile et de migration. Le parti souhaite rétablir les contrôles aux frontières néerlandaises, en refoulant les demandeurs d’asile qui tentent d’entrer aux Pays-Bas en provenance de «pays voisins sûrs». Les immigrants illégaux seront arrêtés et expulsés, les Syriens titulaires de permis d’asile temporaires se verront retirer leur permis car «certaines parties de la Syrie sont désormais sûres». Les réfugiés titulaires d’un permis de séjour le perdront «s’ils partent en vacances dans leur pays d’origine». Les ressortissants de l’UE auront besoin d’un permis de travail et le nombre d’étudiants étrangers sera réduit, promet le manifeste.

En matière de politique étrangère, le PVV affirme d’emblée que «notre propre pays passe avant tout». Pour le reste, le document souligne son amitié pour Israël, «la seule véritable démocratie du Moyen-Orient».

Sur les questions de climat et d’énergie, le PVV affirme qu’il ne faut pas craindre le réchauffement et bâtir un mix énergétique fondé à la fois sur les énergies fossiles et le nucléaire. «Cela fait des décennies qu’on nous fait craindre le changement climatique (…) Nous devons arrêter d’avoir peur», déclare le manifeste du parti. Le document balaie la question de la montée du niveau de la mer et appelle à davantage d’extraction de pétrole et de gaz de la mer du Nord et au maintien des centrales électriques au charbon et au gaz ouvertes. «Le PVV est également favorable à la construction rapide de nouvelles centrales nucléaires.»

Montée de l’extrême droite : Sarkozy, Hollande et Macron responsables

Montée de l’extrême droite : Sarkozy, Hollande et Macron responsables

 

« Par vos actions et vos manquements, vous avez contribué à la montée en puissance de l’extrême-droite et de ses idées », accuse Olivier Brunel  dans Le Monde en s’adressant à Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron et en adjurant les responsables politiques « républicains » de « combattre efficacement l’extrême-droite ».

 

J’accuse ! Je n’ai ni la légitimité ni la puissance d’Emile Zola pour reprendre ses mots forts et symboliques. Affichés il y a plus d’un siècle, ils sont devenus synonymes de justice. Devant la gravité de la situation, je me permets de les emprunter.

En 2002, j’ai pu voter à l’élection présidentielle pour la première fois. J’étais étudiant à Strasbourg, ville que j’ai choisie pour son rôle de capitale européenne. Je me souviens encore de l’incompréhension, de l’horreur et de la colère que nous avons ressenties au soir du premier tour de ces élections. Jean-Marie Le Pen, ses théories racistes, son négationnisme affirmé et son humour daté étaient qualifiés pour le second tour…

Vingt ans plus tard, ce qui était exceptionnel est malheureusement devenu la norme… Le Front national est devenu le Rassemblement national, les gros bras ont laissé la place aux costumes cintrés et la fille a remplacé le père. Les thèses populistes, les idées nauséabondes et les boucs émissaires faciles, eux, sont restés profondément les mêmes. Ce qui a changé, c’est que les candidats défendant des idées d’extrême-droite récoltent de plus en plus de voix. Ce qui a changé, c’est la normalisation de ces candidats et de leurs idées, il n’est plus
honteux aujourd’hui de s’en revendiquer. Ce qui a changé, c’est l’audience, le crédit et la place qui leur sont accordés par et dans les médias.

Qu’est-il arrivé à notre pays ? J’accuse Nicolas Sarkozy d’avoir utilisé et légitimé un langage outrancier et indigne d’un chef d’Etat. Les multiples affaires auxquelles le président a été et est encore mêlé, les conseillers polémiques et l’absence de front républicain lors du second tour des élections cantonales de 2011, entre autres, ont brisé un tabou et durablement affaibli un parti qui ne s’en remet pas et qui pense aujourd’hui que son salut est vers une droite plus dure et moins républicaine. L’influence d’Éric Ciotti dans la campagne désastreuse de Valérie Pécresse en témoigne.

J’accuse François Hollande d’avoir oublié qu’il était un président de gauche. Elu aussi pour redonner une stature au chef de l’Etat français et porteur de nombreux espoirs, il s’est contenté du mariage pour tous, belle avancée au demeurant, comme unique signature de son mandat. Le progrès social, l’humanisme et l’écologie ont été oubliés pendant cinq ans.

J’accuse Emmanuel Macron de mener depuis cinq ans une politique arrogante et déconnectée des réalités. Les réformes des retraites, de l’assurance chômage ou de l’éducation nationale sont hautement impopulaires, menées par un gouvernement de technocrates et accentuent encore la défiance des Français vis-à-vis de leurs représentants. Le mépris et l’absence de dialogue sont des marqueurs de ce gouvernement, le refus de débattre avec les autres candidats avant le premier tour de l’élection présidentielle en témoigne, tout comme le filtrage et l’évacuation systématique de toute voix discordante lors du meeting de Strasbourg entre les deux tours.

Par vos actions et vos manquements, vous avez contribué à la montée en puissance de l’extrême-droite et de ses idées. Aujourd’hui, le paysage politique est en ruines, les partis traditionnels n’existent plus. Le parti présidentiel est réduit à sa tête d’affiche, à ce jour aucune succession n’est envisagée ou envisageable. Les idées ont été remplacées par des punchlines sans profondeur ni réflexion, le débat enrichissant et constructif a disparu. Les équipes, les collectifs, ont laissé la place au culte de la personnalité, à droite comme à gauche. On supporte ou on déteste, en politique comme au foot.

Que se passera-t-il dans cinq ans ? Messieurs les anciens présidents Sarkozy et Hollande, à l’heure où l’on parle de l’un comme ayant « refusé d’adouber la candidate de son parti » et de l’autre comme « participant à un dîner secret en vue de recomposer sa famille politique », il serait bon que vous compreniez et acceptiez que vous êtes des personnages du passé. Laissez vos partis respectifs se reconstruire avec des idées d’avenir, et contentez-vous d’observer cela de loin, avec bienveillance si possible, mais sans entraves.

Monsieur le président, l’autosatisfaction et la joie dont vous avez fait preuve lors des résultats du premier tour sont tristes et dangereuses. On ne peut pas se réjouir du résultat d’une élection qui voit l’extrême-droite être au second tour. Le débat et la République en sont les victimes. La faiblesse de votre score et le taux d’abstention sont des camouflets. Vous n’avez pas été réélu sur votre programme, votre personnalité ou votre équipe, vous avez été réélu car le front républicain, bien que de plus en plus fragile, a tenu encore une fois.

Mais pour combien de temps ? Votre responsabilité directe est engagée. Vous avez semble-t-il découvert l’écologie et les problèmes économiques des Français entre les deux tours et vous faites aujourd’hui de grandes promesses alors que les avancées de ces cinq dernières années sur ces sujets sont très faibles. Je ne demande qu’à voir, mais je doute.

En tant que chef de l’Etat, vous avez cinq ans pour construire et développer une politique sociale et environnementale ambitieuse, partagée, progressiste et transparente. Vous avez cinq ans pour donner les moyens nécessaires aux hôpitaux, aux écoles et aux services publics, institutions auxquelles les Français sont attachés, pour que ces structures puissent remplir leurs fonctions, et notamment leur rôle de ciment républicain, et répondre aux attentes des citoyens.

Vous avez cinq ans pour donner un statut et un salaire dignes de leur fonction essentielle dans la société à ceux qui s’occupent de nos enfants, de nos aînés, de nos malades ou de nos concitoyens en situation de précarité. Vous avez cinq ans pour mettre l’environnement et la qualité de vie comme valeurs cardinales et incontournables des processus de prise de décision. Vous avez cinq ans pour rétablir une justice fiscale, proportionnelle et incitative, sans oublier la mise en œuvre de sanctions dissuasives contre ceux qui cherchent à éviter de participer à la construction du bien commun.

Vous avez cinq ans pour améliorer la liberté de la presse dans notre pays, garantir l’indépendance des médias et exiger une rigueur et une solidité des informations diffusées. Vous avez cinq ans pour reconstruire un service audiovisuel public fort, doté de moyens pérennes lui permettant de reprendre une place prépondérante dans la construction du débat public. Vous avez cinq ans pour défendre et raviver les valeurs européennes : égalité, démocratie, solidarité, droits de l’homme, tolérance… et stopper les compromis avec les adversaires de ces valeurs, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Union européenne.

Mesdames et messieurs les responsables de partis politiques républicains, vous avez cinq ans pour assumer vos responsabilités, pour proposer une alternative politique crédible, étayée et solide ainsi que pour désigner les leaders qui incarneront ce renouveau. Vous devez relever ce défi. C’est uniquement comme cela que vous combattrez efficacement l’extrême-droite.

Olivier Brunel, Strasbourg

Batho : « La rigueur annonce l’extrême droite »

Batho : « La rigueur annonce l’extrême droite »

« Que l’écologie soit soumise à des restrictions budgétaires, je l’assume (…) Ce que je n’accepte pas, c’est le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l’extrême droite dans notre pays », a martelé Delphin Batho. « Ce qui fait le lit de l’extrême droite, c’est le manque d’espoir », a précisé Delphine Batho lors de la séance de questions-réponses à la presse, qui a suivi son discours d’une dizaine de minutes. L’ex-ministre de l’Ecologie a également accusé le gouvernement d’avoir cédé à « certaines forces économiques », liées notamment au gaz de schiste et au nucléaire, qui « voulaient (s)a tête ». « Certaines puissances économiques n’acceptaient pas le niveau d’ambition que je fixais pour la transition énergétique », notamment sur la question du gaz de schiste et la réduction de la part du nucléaire en France, a-t-elle déclaré. « Ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête. Mais si le gouvernement avait été solidaire, elles n’y seraient pas parvenues », a-t-elle estimé. Delphine Batho s’en est notamment pris au patron de l’entreprise de tubes en acier Vallourec, Philippe Crouzet, époux de Sylvie Hubac, directrice de cabinet du président François Hollande. Elle a ensuite mis en cause les « conseillers de Matignon et de l’Elysée » qui l’ont « critiquée publiquement dans la presse ». « J’assume donc ma responsabilité d’être une lanceuse d’alerte pour la gauche, pour l’écologie. Je ne suis pas une victime. J’aurai voulu continuer le travail entrepris depuis un an. Ce que je n’accepte pas c’est l’abandon, le fatalisme, le renoncement à l’espoir du 6 mai », a ajouté Delphine Batho, qui n’a pas « de projet précis » mais « continue le combat politique ». Concernant la manière dont son éviction a été annoncée, l’ancienne ministre a évoqué l’affaire Cahuzac et fait un parallèle : « Il a été remercié et salué pour l’ensemble de son travail au service de la République. Ce n’a pas été le cas dans le communiqué qui m’a congédié. » Lors de la séance de questions-réponses, Delphine Batho a affirmé ne « pas souhaiter l’échec » de François Hollande. « Je souhaite qu’il apporte des réponses aux questions que j’ai soulevées », a-t-elle ajouté. Quant à savoir si ses collègues partagent « ses états d’âme, ses doutes et ses critiques », la socialiste a répondu : « J’en suis sûre. » Avant de conclure : « Le temps est venu de reprendre la main du changement. J’appelle la gauche à un sursaut en faveur de l’écologie, de l’espoir et des générations futures. »

 

Barroso : la gauche c’est comme l’extrême droite

Barroso : la gauche c’est comme  l’extrême droite

 

La Commission européenne emploie de curieux argument pour défendre son très libéral président , Barroso (par ailleurs ancien maoïste !) , elle a réagi avec virulence lundi aux dernières attaques contre son président, en assimilant une partie de la gauche française à l’ extrême droite, en pleine polémique en France sur une nouvelle poussée du Front national. « Quand il s’agit de réformes économiques, d’ouverture, de mondialisation, de l’Europe et de ses institutions, certains souverainistes de gauche ont exactement le même discours que l’extrême droite », a lancé le président de la Commission, José Manuel Barroso, au cours d’un point de presse.  Il réagissait à une offensive menée contre lui par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Commentant dimanche la progression de l’extrême droite à l’issue d’une élection partielle dans le sud de la France, M. Montebourg avait accusé M. Barroso d’être « le carburant du Front national » pour avoir récemment qualifié la position française sur l’exception culturelle de « réactionnaire ».   »Il faudrait que certains responsables politiques français abandonnent certaines ambiguïtés vis-à-vis de l’Europe et la défendent davantage vis-à-vis du nationalisme, du populisme, voire du chauvinisme », a aussi déclaré un porte-parole, Frédéric Vincent.  M. Montebourg, qui s’était fait pendant la campagne présidentielle française le chantre de l’antimondialisation, a aussi accusé la Commission d’agir contre les peuples européens et de donner ainsi « raison à tous les partis souverainistes et anti-européens ». Une autre ministre, l’écologiste Cécile Duflot, a dénoncé lundi une Europe « gendarme qui regarde de haut les pays ».  Les critiques viennent également du propre camp de M. Barroso. Alain Juppé a ainsi qualifié l’attitude du président de l’exécutif européen de « totalement archaïque ». « Il faut exiger dans les relations commerciales la réciprocité (…) Voilà pourquoi je dis que le président de la Commission européenne date un peu du siècle dernier », a déclaré l’ancien Premier ministre de droite.  En mai, quelques jours après une visite à Bruxelles, le président François Hollande s’en était pris à la Commission en affirmant qu’elle n’avait « pas à dicter à la France » ce qu’elle avait à faire en matière de réforme des retraites.  Avec Paris, « on passe de la félicitation absolue à des mises en cause violentes », a commenté lundi une source européenne, ajoutant que la France était « le seul pays qui réagit comme un électrocardiogramme ».  Lundi, le centriste François Bayrou a pointé un « problème majeur de ligne gouvernementale », et le patron du principal parti de droite, Jean-François Copé (UMP), a dénoncé « l’incohérence » du gouvernement.  Ce nouvel accrochage survient sur fond de tensions persistantes entre Paris et Bruxelles sur la réduction des déficits français et les réformes structurelles. M. Barroso, qui verra M. Hollande jeudi lors du sommet européen, s’en est pris lundi à ceux qui « essaient de faire de la Commission le bouc émissaire de leurs propres difficultés ».  Mais les traditionnelles critiques contre la Commission se sont transformées récemment en attaques personnelles contre son président. Outre les charges de certains cinéastes et de M. Montebourg, très mal vécues à Bruxelles, des élus comme le socialiste Jean-Christophe Cambadélis ou l’ancienne ministre UMP Rachida Dati n’ont pas hésité à demander le départ de M. Barroso.  Derrière l’homme, c’est l’institution et l’UE qui sont visées, estime une source européenne. Fidèle à sa ligne anti-européenne, la présidente du FN, Marine Le Pen, a souligné lundi que le problème n’était pas M. Barroso. « José Manuel Barroso est une catastrophe pour notre pays et notre continent, mais il l’est d’abord et avant tout parce qu’il est l’homme d’un système européen devenu fou », a-t-elle dit.  De son côté, M. Barroso a une nouvelle fois tenté de relativiser ses déclarations sur l’exception culturelle. « Mes propos ont été mal compris », s’est-il défendu en s’élevant contre une « polémique absurde ». « J’ai toujours dit que l’exception culturelle, c’est sacré, qu’on ne doit pas faire de marchandage avec la culture. Comme si moi-même et la Commission étions contre la diversité culturelle, c’est faux, absolument faux », a-t-il martelé.

 




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