Archive pour le Tag 'l’extraction'

Les dangers de l’extraction du lithium « dit vert »

Les dangers de l’extraction du lithium « dit vert »

L’extraction de lithium : une technique gourmande en énergie et en eau, Il est pourtant présenté comme la ressource verte par excellence puisque indispensable actuellement dans les batteries.( extrait dun papier de la Tribune)


« Il faut arrêter avec le mythe de la mine propre ! Tout ça c’est de la communication et du flan. On ne sait pas extraire de la matière du sous-sol de façon propre car, une mine, ça implique toujours à côté une grosse usine chimique de transformation, ce qui entraîne une exploitation, et à terme une pollution, de l’eau et des quantités importantes de déchets qu’on ne sait pas gérer », s’est insurgé Antoine Gatet, vice-président de France nature environnement (FNE).

Actuellement, bien que des alternatives apparaissent, le lithium est obtenu uniquement dans des mines de roche ou par évaporation de saumure. Extraire le lithium des roches est la technique utilisée, notamment en Australie, premier producteur au monde, et en Chine. Pour cela, il est nécessaire dans un premier temps de les broyer. De l’eau est ensuite ajoutée pour former une pâte qui sera placée dans un réservoir où de l’air insufflé permet de séparer le lithium de la roche.

Après filtration, la poudre de lithium obtenue est encore raffinée. Elle est ainsi chauffée à une température pouvant atteindre jusqu’à 1.000 degrés. Des produits chimiques et de l’eau sont ensuite ajoutés avant filtrage, peut-on lire dans un article de 2020 de la revue spécialisée Minerals Engineering.

Le processus, qui prend entre un et deux mois, est coûteux du fait de sa forte consommation énergétique. En outre, l’utilisation d’eau et de produits chimiques la rend peu respectueuse de l’environnement.

Dans le « triangle du lithium », constitué par les déserts de sel d’Argentine, de Bolivie et du Chili qui abritent les plus grands gisements de lithium identifiés au monde, le métal se trouve dans la saumure, un mélange d’eau et de sels.

Pour l’extraire, il faut pomper la saumure des profondeurs puis la placer dans des bassins géants afin que l’eau s’évapore. Une fois les sels solidifiés, ils vont tomber au fond des piscines après « 12, 14 ou 16 mois » en fonction des conditions climatiques, explique à l’AFP Corrado Tore, hydrogéologue de l’entreprise chilienne de lithium SQM.

La solution aqueuse obtenue est ensuite transférée vers une autre usine, d’où sortira, après filtration et ajout de produits chimiques, du carbonate de lithium et, dans certains cas, de l’hydroxyde. Bien que moins onéreuse, cette méthode d’extraction est également lente et surtout consommatrice de grandes quantités d’eau.

Des alternatives à l’extraction dans des mines ou par évaporation de saumure apparaissent néanmoins. Connues sous le nom d’ « extraction directe », ces techniques, en cours de développement, pourraient accélérer la production de lithium et réduire son empreinte environnementale.

Au Chili, SQM (une des deux entreprises autorisées à exploiter le désert d’Atacama d’où sont extraits 26% de la production mondiale) dit ainsi puiser en 2022 près de 400.000 litres d’eau par heure pour les besoins de son usine. Une inspection sur son site en 2013 avait révélé qu’un tiers des caroubiers, arbre rustique en raison de ses racines profondes, étaient morts, à cause du manque d’eau, a révélé ensuite une étude.

Des guerres qui relancent l’extraction d’énergies fossiles

Des guerres qui relancent l’extraction d’énergies fossiles

 

 

La crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine n’accélérera pas la transition écologique, mais risque, au contraire, de relancer l’extraction d’énergies fossiles, met en garde, dans sa chronique au « Monde », l’historien Jean-Baptiste Fressoz.

 

Chronique.

 

La mode est au rappel du souvenir des chocs pétroliers de 1973 et de 1979 : envolée du prix des carburants, « chasse au gaspi », heure d’été, limitation de la vitesse, hantise du pic pétrolier. L’évocation s’arrête souvent là, et l’on oublie la suite : l’énorme « contre-choc » qui fit suite au renchérissement des années 1970. En cherchant à modifier les termes de l’échange, l’OPEP lança, contre son gré, un renouveau mondial de l’extraction d’énergie fossile. Capitaux, technologies et soutien politique rendirent possible l’offshore profond en mer du Nord ou dans le Golfe du Mexique, la fracturation hydraulique ou encore l’exploitation des schistes bitumineux d’Alberta (Canada). Enfin et surtout, les chocs pétroliers relancèrent l’extraction de charbon…

Jimmy Carter, président des Etats-Unis de 1977 à 1981, incarne parfaitement l’ambiguïté de cette décennie. Certes, il fait installer devant les caméras de télévision des panneaux solaires sur le toit de la Maison Blanche ; certes, il prononce un discours retentissant sur la « transition énergétique » (18 avril 1977). Mais qu’on ne s’y trompe pas, la « transition » est alors uniquement une affaire de souveraineté nationale, et l’expression, encore peu usitée, servait simplement à donner un aspect futuriste à un programme qui ne l’était guère. Après la présentation de son « plan énergétique national » – qui prévoit un triplement de l’extraction houillère –, le New York Times écrit le 30 avril 1977 : « Les Etats-Unis et le monde sont au début d’une nouvelle transition énergétique. »

Dans les années qui suivent, le charbon se modernise grâce aux capitaux de l’industrie pétrolière. Par exemple, Total investit dans des mines de charbon en Afrique du Sud. Aux Etats-Unis, Exxon et d’autres compagnies assurent le développement d’immenses mines à ciel ouvert. Au lieu d’aller chercher le charbon sous le sol, on enlève le sol qui le recouvre. La nature devient « overburden » (« mort-terrain », dans le jargon minier). Le charbon est acheminé par convois ferroviaires de 130 000 tonnes. La productivité des mines est multipliée par dix. Une loi de 1977 subventionne la conversion au charbon des centrales thermiques. Résultat : le charbon américain croit fortement jusqu’à son pic de 2008.

En Chine, le second choc pétrolier correspond à l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir. Profitant de la hausse des cours mondiaux, le PCC choisit d’exporter son pétrole et d’utiliser du charbon. On assiste alors à un phénomène rare de régression technologique avec la prolifération de petites mines villageoises n’utilisant presque aucune machine. Celles-ci produisent près de la moitié du charbon chinois au prix de milliers de morts. Le taux d’accidents est deux à quatre fois supérieur à celui des mines européennes du XIXe siècle. Dans les années 2010, chaque année, la Chine extrait davantage de charbon que la France durant toute son histoire.




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