L’Express papier supprimé ?
Sans doute le premier de la liste en effet l’Express est menacé de suppression dans sa version papier. On le sait la crise est générale dans la presse écrite et d’autres titres pourraient bien emprunter le même chemin c’est-à-dire n’exister que sur Internet. Pas sûr cependant que le succès soit assuré car la concurrence est rude sur la toile avec des dizaines voir des centaines de sites qui sont autrement plus pointus et plus pertinents que des grands médias qui ménagent la chèvre et le chou pour ne pas contrarier le pouvoir et les annonceurs. C’est un donc véritable coup de tonnerre qui retentit dans le ciel déjà passablement tourmenté de L’Express. Sollicité par la Société des journalistes de l’hebdomadaire d’actualité propriété du groupe Altice Média, Alain Weill, le patron et créateur de NextradioTV (BFMTV, RMC, RMC Découverte, BFM Business) aujourd’hui lié au groupe Altice, a reçu ses représentants jeudi 2 juin après-midi. Devant eux, Alain Weill, désormais directeur général de SFR Média au sein de SFR Group (PDG Michel Combes) a tenu à marquer sa prise de pouvoir et son autorité : il a annoncé que le PDG Marc Laufer, qualifié au passage d’homme de la restructuration et non du développement, allait quitter ses fonctions. Le rôle de Christophe Barbier à la tête de L’Express n’est pas remis en cause, mais Alain Weill souhaiterait qu’il abandonne la chaine info iTélé, dans laquelle il intervient chaque matin, pour rejoindre BFM TV. Bernard Mourad, notamment en charge des acquisitions, conserverait ses fonctions auprès d’Alain Weill. Contacté par Challenges, le groupe Altice précise que « Marc Laufer, à la demande d’Alain Weill, pilotera les actifs presse dans SFR Média pour assurer le développement des activités presse au sein du grand projet de convergence au sein de SFR ». A l’issue, soit dans quelques mois, Marc Laufer retournera à des projets entrepreneuriaux « comme il en avait convenu avec Patrick Drahi ». Concernant l’hebdomadaire L’Express lui-même, Alain Weil a indiqué qu’il ne croyait pas à l’avenir du papier, qui représente pourtant à ce jour l’essentiel des revenus. Il pense que le titre doit basculer en totalité sur Internet et envisage de repenser l’offre éditoriale du titre dès janvier 2017. La formule actuelle ne date pourtant que de trois mois. En s’appuyant sur son expérience du reformatage réussi de la radio RMC Info, Alain Weill veut centrer L’Express sur quelques thématiques qui feraient la différence face à la concurrence. Il entend constituer un comité de réflexion sur le sujet et ouvrir un chantier éditorial pour mettre en œuvre ce repositionnement stratégique. L’Express, qui vient de réduire d’un tiers les effectifs de sa rédaction, un long parcours de réformes.