Archive pour le Tag 'l’Europe'

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L’Europe des valeurs contre les empires de l’argent

 L’Europe des valeurs contre les empires de l’argent 

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Face à cette alliance americano-russe – aussi paradoxale que renversante si l’on se souvient de la guerre froide et, surtout, si l’on songe aux liens privilégiés entre le maître du Kremlin et la Chine, ennemie désignée de Trump -, certains dirigeants européens comme Emmanuel Macron, Keir Starmer et Donald Tusk tentent de résister à cette hégémonie qui conjugue cynisme et brutalité. Ils donnent raison à Bertolt Brecht qui affirmait : « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »

 

 par  Bruno Jeudy, directeur délégué dans la « La Tribune Dimanche ».

 

En se rendant à Washington la semaine prochaine pour plaider la cause européenne, le président français et le Premier ministre britannique vont rappeler que les Européens ne sauraient être écartés du règlement du conflit en Ukraine… sur leur continent. C’est la survie de l’UE qui se joue, car il s’agit d’une crise existentielle qu’elle doit surmonter.

Dans ce contexte, il faut saluer le retour d’une entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni face aux semeurs de discorde. Aux Européens de faire fi de la docilité et des médiocres compromis et d’affirmer leurs valeurs (l’indépendance des États, le respect des engagements) face aux foucades de Trump et aux oukases de Poutine.

C’est pourquoi le spectacle offert par certains responsables politiques français pourtant peu avares de tirades patriotiques et de proclamations de souveraineté nationale ne peut que susciter des commentaires ironiques, voire l’opprobre. Jordan Bardella a préféré se dispenser d’une réunion à l’Élysée consacrée à la défense pour se rendre à Washington à un rassemblement des conservateurs les plus extrémistes. Drôle de priorité alors que la France joue son indépendance.

Piteuse expédition où le dirigeant du RN a fait le pari de l’étranger… Pari perdu puisqu’il a dû annuler sa prise de parole après avoir pris connaissance du salut nazi de Steve Bannon. Quant à Éric Zemmour et à Sarah Knafo, ils semblent camper devant la Maison-Blanche. Peut-être attendent-ils la validation de leur green card ! Bref, des nationalistes à la remorque tantôt des Russes, tantôt des Américains… De quoi confirmer les propos d’Albert Schweitzer pour qui « le nationalisme, c’est un patriotisme qui a perdu sa noblesse ».

Défense : réveil douloureux pour l’Europe

 Défense : réveil douloureux pour l’Europe

 

La spécialiste des enjeux de sécurité Barbara Kunz souligne, dans une tribune au « Monde », à quel point les Européens ont tardé à envisager le retrait de la protection militaire offerte par les Etats-Unis. Ils doivent maintenant agir sans attendre.

 

 

Nombreux sont les Européens qui ont eu pendant longtemps le luxe de pouvoir discuter de leur sécurité en des scénarios hypothétiques. Certains, comme les Allemands, se sont même permis de discuter de leur politique de sécurité comme s’il s’agissait de quelque chose d’optionnel : sans menace apparente, l’urgence n’y était clairement pas. Mais, près de trois ans après l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie, le cauchemar semble devenu réalité. La guerre de haute intensité est de retour sur le continent. Le président Trump et son administration semblent aussi avoir apporté leur réponse à une autre question qui a longtemps divisé les Européens : peuvent-ils encore faire confiance aux Etats-Unis et aux garanties de sécurité américaines ?

Une bonne partie du débat européen sur la politique de sécurité de ces dernières années – et notamment celui, plutôt toxique, autour de la notion d’autonomie stratégique européenne – peut se résumer en un désaccord concernant les Etats-Unis. Pour la plupart des gouvernements européens, l’autonomie stratégique européenne ne constitue en effet pas un objectif en tant que tel, mais plutôt une sorte de plan B au cas où le plan A – l’OTAN et la protection fournie par les Etats-Unis – ne serait plus disponible. Or, qu’il fût nécessaire ou non de réfléchir à ce plan B n’a jamais fait consensus parmi les Européens. Même la première présidence Trump, de 2017 à 2020, a donné lieu à des interprétations très différentes.

Politique-L’Europe vassalisée par les États-Unis

Politique-L’Europe vassalisée par les États-Unis

 

 

Les Big Tech façonnent toujours plus notre quotidien, bien au-delà de leur valorisation financière exceptionnelle. Dans ce contexte, l’économiste Julien Pillot, chercheur à l’Inseec, décrypte comment leur domination sur des infrastructures essentielles et des technologies clés leur confère un pouvoir sans égal, rendant complexe toute tentative de régulation. D’autant plus que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche se place sous le signe de l’alliance entre géants de la Tech et pouvoir politique, ce qui redessine les enjeux de souveraineté et de démocratie.

 

par Julien Pillot
Enseignant-Chercheur en Economie, INSEEC Grande École dans The Conversation 

Dans quelle mesure la valorisation financière exceptionnelle des Big Tech affecte-t-elle leur capacité à faire face aux contraintes légales ?

Julien Pillot : Il ne faut pas s’y tromper : les Big Tech tirent moins leur puissance de leur valorisation exceptionnelle que du caractère incontournable de certaines de leurs infrastructures, technologies et services. Songeons aux données de santé des Français qui ont été confiées à Microsoft, ou aux données relatives à la maintenance et la gestion des pièces d’usure du parc nucléaire français confiées à Amazon… L’Italie, de son côté, négocie avec SpaceX la mise en place d’un système de télécommunication satellitaire essentiellement dédié aux services de l’État, y compris dans des domaines aussi sensibles que le militaire, la diplomatie ou la protection civile. Ce qui prête à sourire quand on sait que cette négociation intervient juste quelques jours après le lancement du projet de constellation Iris2, réseau satellitaire propriétaire devant offrir aux États membres de l’Union européenne (UE) des services de connectivité sécurisés.

Les Big Tech ont également la main sur des technologies clés dans l’intelligence artificielle (IA), ou des infrastructures essentielles à l’image des câbles sous-marins…

J.P. : Effectivement. Outre de heurter le discours de façade autour de la construction d’une souveraineté numérique européenne, ces quelques exemples montrent surtout une fascination pour les Big Tech nord-américaines – pour ne pas dire une certaine soumission. Il faut reconnaître l’efficacité de leurs solutions, mais cela ne saurait excuser la grande passivité de l’Union européenne qui, faute d’avoir su mener avec force une véritable politique industrielle dans le numérique, s’est laissé vassaliser par les États-Unis et ses champions de la Tech.

Comment, dans ces conditions, les États peuvent-ils se montrer fermes dans l’application de l’arsenal juridique – pourtant bien fourni en Europe en ce qui concerne le numérique ?

J.P. : Les sanctions financières qui sont régulièrement prononcées à leur endroit pour non-conformité aux règlements européens, ou dans le registre de l’antitrust, ne semblent en effet pas particulièrement dissuasives. Seuls le seraient des remèdes comportementaux, qui entraveraient la capacité de ces entreprises à maintenir leurs pratiques en l’état et/ou exercer pleinement leur pouvoir de marché, ou plus encore des bannissements temporaires ou définitifs du marché européen. Ce que prévoit, par exemple, le Digital Services Act (DSA) pour les entreprises convaincues d’infractions répétées. On verra si l’UE ira jusqu’à bannir X de son marché intérieur. Quand on voit comment le commissaire européen Thierry Breton a été lâché par l’exécutif européen après avoir rappelé publiquement à Elon Musk ses responsabilités au titre du DSA, nous sommes légitimement en droit d’en douter…

Comment les stratégies de monétisation uniques des géants de la Tech influencent-elles leur rapport aux lois et réglementations ?

J.P. : En dehors de l’agenda politique des grands leaders de la Tech, on touche là au cœur du problème : ils tirent à la fois leur revenu et leur influence de la collecte et l’exploitation massive de données personnelles. Or, on peut voir que le revenu moyen par utilisateur (ARPU) est maximal dans les zones où la réglementation autour de la protection de la vie privée est la moins stricte. Ce qui peut aisément se comprendre : moins les données sont anonymes et plus les données sont sensibles, et plus elles ont de la valeur pour celui qui va les exploiter.

Il ne faut pas s’y tromper : derrière le discours idéologique autour de la disparition volontaire de la vie privée avec Internet qu’aiment à claironner les géants de la Tech, et leurs intenses campagnes de lobbying, il y a d’abord une histoire de gros sous. Mais l’histoire de s’arrête pas là. Bien des pratiques de marché des géants de la Tech sont aujourd’hui dans le viseur des autorités de concurrence car (potentiellement, pour les affaires encore en cours d’instruction) constitutives d’abus de position dominante. Sans entrer dans un inventaire à la Prévert, on comprend bien que ces entreprises ont pu prospérer sur l’absence de régulation, sur la lenteur de nos procédures antitrust, et osons le dire, quelques réticences à encadrer trop sévèrement cette sphère numérique pourvoyeuse d’emplois, de croissance et d’outils forts pratiques à l’usage.

Qu’est-ce qui peut changer avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, avec notamment la nomination d’Elon Musk dans son équipe ?

J.P. : Je me souviens de l’époque où on m’interrogeait sur les raisons qui poussent Elon Musk à acheter Twitter. Je répondais toujours :

« Personne ne met 44 milliards de dollars sur la table pour acheter une entreprise structurellement déficitaire si ce n’est pas pour en faire un énorme levier d’influence. »

Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Twitter, devenu X, a été transformé pour servir un dessein politique, mais aussi culturel, voire civilisationnel, illibéral et conservateur.

Sous couvert de libérer toutes les paroles, et de redonner aux utilisateurs le pouvoir de contrôler la qualité du contenu partagé à travers les signalements et les « notes communautaires » (« community notes »), il s’est surtout agi de mettre l’algorithme au service de la diffusion de contenus volontairement clivants et choquants, car les plus susceptibles de générer de l’engagement. Le vrai problème est donc désormais le risque que, dans un contexte de défiance envers les élites et les médias traditionnels, les faits soient ramenés au même niveau que les opinions. Pire, avec le concours des algorithmes, dont l’opacité est toute sauf fantasmée, les opinions majoritaires peuvent s’établir en faits. Avec tous les risques de manipulation et ingérence que l’on peut redouter de la part d’entreprises qui ne font pas grand cas de la démocratie.

Il devient donc de plus en plus difficile, dans un contexte de coexistence de centaines de vérités alternatives, de faire vivre ensemble une communauté nationale et un projet démocratique…

J.P. : On voit d’ailleurs à quel point, depuis l’élection de Donald Trump, les choses sont en train de se mettre en place du côté de la Tech nord-américaine. D’un côté, Musk poursuit ses provocations et ingérences tous azimuts pour déstabiliser, notamment en Europe, les gouvernements trop progressistes à ses yeux. Quant à Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook, Threads, Instagram, WhatsApp), il vient de diffuser une vidéo dans laquelle il affirme saisir l’opportunité de l’élection de Trump pour stopper le (coûteux) programme de fact-checking et lutter contre la censure, au bénéfice de ses utilisateurs… mais aussi de la nouvelle administration. Il en profite d’ailleurs pour tacler violemment l’UE en déclarant par exemple :

« L’Europe dispose d’un nombre croissant de lois, institutionnalisant la censure et rendant difficile la construction de projets innovants. »

On peut conclure par conséquent que l’élection de Donald Trump constitue un point de bascule majeur…

J.P. : Effectivement, car il n’hésitera pas à user de tous ses leviers, économiques, diplomatiques et militaires, pour mettre la pression aux pays tiers, alliés ou non, et protéger les intérêts des entreprises nord-américaines, à plus forte raison qu’elles servent à asseoir sa gouvernance et son idéologie. De ce fait, au-delà des seules considérations juridiques, il sera peut-être difficile de trouver suffisamment d’appui à la Commission européenne pour affronter Donald Trump et ses alliés numériques frontalement sur le terrain de l’antitrust et de la régulation.

Ce serait un aveu de faiblesse, mais surtout une formidable erreur. Car, chaque seconde perdue dans ce combat, renforce le capitalisme de surveillance, faisant la part belle aux influenceurs en tout genre, et à la prédation de ressources, notamment énergétiques et métalliques, pour alimenter leurs si gourmands serveurs et intelligences artificielles.

Réformer d’urgence l’Europe pour Mario Draghi

Réformer d’urgence l’Europe pour Mario Draghi

« L’UE doit faire face à des droits de douane imposés par la nouvelle administration américaine dans les mois à venir », a mis en garde Mario Draghi,  l’auteur d’un rapport sur la croissance européenne. « Le sentiment d’urgence pour entreprendre le changement radical que préconisait le rapport est devenu encore plus grand » depuis sa présentation en septembre, a déclaré l’ancien Premier ministre italien devant le Parlement européen à Bruxelles.

 

Ces dernières années, les États-Unis, ainsi que la Chine, ont creusé un fossé béant avec une Europe enlisée dans la stagnation. Le Vieux Continent doit relancer sa croissance grâce à des investissements massifs dans l’innovation numérique, la transition verte et les industries de défense, estime Mario Draghi dans son rapport sur la compétitivité. Il a chiffré les besoins entre 750 et 800 milliards d’euros par an.

Il cite notamment les prix de l’énergie, grande préoccupation des entreprises européennes. « Les prix du gaz naturel [...] ont augmenté d’environ 40 % depuis septembre », note Mario Draghi. « Les prix de l’électricité ont aussi augmenté dans de nombreux pays et restent 2 à 3 fois plus élevés qu’aux États-Unis », relève-t-il encore.

Cette mise en garde intervient alors que la Commission européenne doit présenter le 26 février de premières propositions concrètes sur l’allègement du fardeau administratif des entreprises, la baisse du coût de l’énergie et des aides à l’industrie propre.

 

 

 

 

Capacité de défense de l’Europe trop faible pour Zelensky

 Capacité de  défense de l’Europe  trop faible pour  Zelensky

Le président ukrainien estime aussi que l’Europe est en position de faiblesse si elle ne peut plus compter sur le parapluie de sécurité américain. «L’Europe est faible aujourd’hui», en termes de «nombre de troupes de combat, de flotte, d’armée de l’air, de drones» même si ses capacités se sont renforcées ces dernières années, dit-il. Si l’Ukraine a aussi augmenté ses capacités de défense depuis le début de l’invasion russe, il y a trois ans, «il n’y aura certainement pas de victoire ukrainienne sans le soutien des États-Unis», selon Volodymyr Zelensky.

Il ajoute avoir évoqué avec Donald Trump le possible déploiement de troupes étrangères pour contrôler un éventuel cessez-le-feu en Ukraine : «je lui ai dit que les Américains devraient être de la partie, sinon nous risquons de perdre notre unité». Interrogé pour savoir s’il renoncerait à la présidence de l’Ukraine si cela était nécessaire pour parvenir à un accord, Zelensky a déclaré être «prêt à tout» pour «une paix durable et forte».

Guerre en Ukraine : l’Europe timide et divisée

Guerre en Ukraine : l’Europe timide et divisée
La rencontre en elle-même des principaux chefs d’État de l’Europe montre le degré d’inquiétude vis-à-vis du conflit en Ukraine mais aussi du changement d’attitude des États-Unis. L’idée pour les Européens est de tenter d’agir toujours ensemble. Le problème c’est que les positions sont assez divisées notamment sur les relations avec les États-Unis mais aussi sur la nécessité ou pas d’envoyer des troupes de paix en Ukraine.

 

Une dizaine de chefs d’États européens réunis en urgence lundi 17 février à Paris pour afficher un front uni, mais ont aussi étalé leurs divisions sur l’envoi de troupes de maintien de la paix.
« Je suis prêt à envisager un engagement des forces britanniques au sol aux côtés d’autres si un accord de paix durable est conclu », a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer à l’issue de cette rencontre qui a duré plus de trois heures, au palais de l’Elysée. « Mais il doit y avoir un soutien des États-Unis, car une garantie de sécurité des États-Unis est le seul moyen de dissuader efficacement la Russie d’attaquer à nouveau l’Ukraine », a-t-il prévenu.

Peu avant, le chancelier allemand Olaf Scholz avait affirmé que l’Europe et les Etats-Unis devaient « agir toujours ensemble » pour la sécurité collective. « On n’est pas au moment de la paix, on est en plein milieu d’une guerre brutale », a-t-il insisté. Même si, de l’aveu du Premier ministre polonais Donald Tusk, tous les participants ont pris acte d’une « nouvelle phase » de la relation transatlantique.

Les Européens pour l’instant sont assez divisés sur la nécessité ou pas d’envoyer des troupes en Ukraine pour garantir la sécurité.

Ce débat est « hautement inapproprié » et « prématuré », a en revanche protesté lundi le chancelier allemand, « un peu irrité » de le voir surgir maintenant. Donald Tusk, un fort soutien de Kiev, a aussi fait savoir que la Pologne ne déploierait pas de militaires.

La rencontre de l’Elysée se tenait au lendemain d’une conférence sur la sécurité à Munich, où le discours hostile du vice-président américain JD Vance à l’encontre des alliés des Etats-Unis a sidéré les Européens.

Et elle inaugure un ballet diplomatique qui se poursuivra avec des pourparlers inédits américano-russes prévus mardi en Arabie saoudite. Ils concerneront en particulier de « possibles négociations sur l’Ukraine », selon le Kremlin, même si la diplomatie américaine en a minimisé la portée en assurant qu’il ne s’agirait pas du début d’une « négociation ».

Politique-Trump prêt à signer la mort de l’Ukraine et de l’Europe

Politique-Trump prêt à signer la mort de l’Ukraine et de l’Europe

Dans une tribune au « Monde », un collectif de personnalités et de citoyens parmi lesquels Daniel Cohn-Bendit, Ariane Mnouchkine, le général Vincent Desportes et Adam Michnik, appelle à la mise en place d’une coalition entre Etats européens accordés sur quelques mesures vitales pour un pays qui défend sa liberté et protège les nôtres.

 
L’Ukraine vit des heures angoissantes. L’armée russe, forte d’un budget militaire de 106 milliards d’euros, qu’elle veut porter à 135 milliards en 2025, poursuit son invasion au prix de dizaines de milliers de morts et de la destruction systématique des infrastructures vitales de l’Ukraine : ses centrales énergétiques, ses hôpitaux, ses usines.Malgré la résistance héroïque des Ukrainiens, elle gagne du terrain grâce aux demi-mesures et aux retards de l’aide apportée par leurs alliés, qui se gardent bien de désigner la seule issue admissible de cette guerre : le retrait de la Russie dans ses frontières.

Tétanisés par les rodomontades de Donald Trump, les gouvernements européens se préparent-ils mezza voce à accepter, avec un lâche soulagement, que la nouvelle administration américaine négocie un accord de cessez-le-feu au détriment de la volonté ukrainienne ?
La trahison de l’Ukraine signerait l’arrêt de mort du projet européen : triomphant aujourd’hui, Poutine reprendrait dans deux, cinq ou sept ans ses guerres de conquête contre l’Ukraine, mais aussi contre la Géorgie, la Moldavie ou les pays baltes. L’ensemble du continent glisserait vers l’abîme. Notre sécurité, nos libertés et nos valeurs sont directement menacées. Il faut donc agir, vite.
L’OTAN est suspendue au bon vouloir de la Maison Blanche. L’Union européenne (UE) se heurte à l’indécision et à la pusillanimité de certains chefs d’Etat et de gouvernement, et au double jeu du premier ministre hongrois Viktor Orban. C’est pourquoi, nous appelons à la mobilisation de tous les citoyens européens : si l’OTAN ne prend pas rapidement ses responsabilités pour inviter l’Ukraine à rejoindre l’Alliance atlantique, il faut que se mette en place une coalition des Etats européens volontaires ….

Politique-Trump prêt à signer la mort de l’Ukraine et de l’Europe

Politique-Trump prêt à signer la mort de l’Ukraine et de l’Europe

Dans une tribune au « Monde », un collectif de personnalités et de citoyens parmi lesquels Daniel Cohn-Bendit, Ariane Mnouchkine, le général Vincent Desportes et Adam Michnik, appelle à la mise en place d’une coalition entre Etats européens accordés sur quelques mesures vitales pour un pays qui défend sa liberté et protège les nôtres.

 

L’Ukraine vit des heures angoissantes. L’armée russe, forte d’un budget militaire de 106 milliards d’euros, qu’elle veut porter à 135 milliards en 2025, poursuit son invasion au prix de dizaines de milliers de morts et de la destruction systématique des infrastructures vitales de l’Ukraine : ses centrales énergétiques, ses hôpitaux, ses usines.Malgré la résistance héroïque des Ukrainiens, elle gagne du terrain grâce aux demi-mesures et aux retards de l’aide apportée par leurs alliés, qui se gardent bien de désigner la seule issue admissible de cette guerre : le retrait de la Russie dans ses frontières.

Tétanisés par les rodomontades de Donald Trump, les gouvernements européens se préparent-ils mezza voce à accepter, avec un lâche soulagement, que la nouvelle administration américaine négocie un accord de cessez-le-feu au détriment de la volonté ukrainienne ?
La trahison de l’Ukraine signerait l’arrêt de mort du projet européen : triomphant aujourd’hui, Poutine reprendrait dans deux, cinq ou sept ans ses guerres de conquête contre l’Ukraine, mais aussi contre la Géorgie, la Moldavie ou les pays baltes. L’ensemble du continent glisserait vers l’abîme. Notre sécurité, nos libertés et nos valeurs sont directement menacées. Il faut donc agir, vite.
L’OTAN est suspendue au bon vouloir de la Maison Blanche. L’Union européenne (UE) se heurte à l’indécision et à la pusillanimité de certains chefs d’Etat et de gouvernement, et au double jeu du premier ministre hongrois Viktor Orban. C’est pourquoi, nous appelons à la mobilisation de tous les citoyens européens : si l’OTAN ne prend pas rapidement ses responsabilités pour inviter l’Ukraine à rejoindre l’Alliance atlantique, il faut que se mette en place une coalition des Etats européens volontaires ….

Ukraine et plan de paix américain : une capitulation et une menace pour l’Europe

Ukraine et plan de paix américain : une capitulation et une menace pour l’Europe

 

Macron  a mis en garde en garde contre une paix qui reviendrait à une «capitulation» de l’Ukraine et s’est demandé si son homologue russe Vladimir Poutine était «sincèrement» prêt à un cessez-le-feu «durable» dans une interview au Financial Times parue vendredi.

«Une paix qui soit une capitulation, c’est une mauvaise nouvelle pour tout le monde», a-t-il lancé à l’attention du président américain Donald Trump. «La seule question à ce stade, c’est “est-ce que de manière sincère, durable, soutenable, le président Poutine est prêt à cessez-le-feu sur cette base-là”», a-t-il relevé, ajoutant que l’Europe aurait un «rôle à jouer» dans les discussions sur la sécurité régionale.

Emmanuel Macron a également souligné que «seule» l’Ukraine pouvait «négocier avec la Russie» ce qui relève de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.

Le problème c’est que Macron ne pèse plus grand-chose en Europe et que la présidente de l’union européenne, Von der Layen  se fait particulièrement discrète sans parler des dissensions entre certains membres de l’Europe.

Or on sait que Poutine n’a jamais tenu ces engagements et que sa stratégie de conquête territoriale va continuer en grignotant petit à petit le territoire européen soit par des conflits ouverts, soit par une ingérence pour favoriser l’arrivée au pouvoir de régimes autoritaires.

C’est la défense de l’Europe qui est en jeu avec la capitulation probable en Ukraine. Il ne faut guère s’attendre en effet un accord de paix durable. Seulement un cessez-le-feu provisoire et une poursuite des agressions russes bien au-delà de l’Ukraine.

Face à cela, l’Europe est divisée sur le plan de la défense. Et la puissance militaire n’est nullement adaptée à l’enjeu.

Trump prêt à signer la mort de l’Ukraine et de l’Europe

Trump prêt à signer la mort de l’Ukraine et de l’Europe

Dans une tribune au « Monde », un collectif de personnalités et de citoyens parmi lesquels Daniel Cohn-Bendit, Ariane Mnouchkine, le général Vincent Desportes et Adam Michnik, appelle à la mise en place d’une coalition entre Etats européens accordés sur quelques mesures vitales pour un pays qui défend sa liberté et protège les nôtres.

 

 

L’Ukraine vit des heures angoissantes. L’armée russe, forte d’un budget militaire de 106 milliards d’euros, qu’elle veut porter à 135 milliards en 2025, poursuit son invasion au prix de dizaines de milliers de morts et de la destruction systématique des infrastructures vitales de l’Ukraine : ses centrales énergétiques, ses hôpitaux, ses usines.

Malgré la résistance héroïque des Ukrainiens, elle gagne du terrain grâce aux demi-mesures et aux retards de l’aide apportée par leurs alliés, qui se gardent bien de désigner la seule issue admissible de cette guerre : le retrait de la Russie dans ses frontières.

Tétanisés par les rodomontades de Donald Trump, les gouvernements européens se préparent-ils mezza voce à accepter, avec un lâche soulagement, que la nouvelle administration américaine négocie un accord de cessez-le-feu au détriment de la volonté ukrainienne ?
La trahison de l’Ukraine signerait l’arrêt de mort du projet européen : triomphant aujourd’hui, Poutine reprendrait dans deux, cinq ou sept ans ses guerres de conquête contre l’Ukraine, mais aussi contre la Géorgie, la Moldavie ou les pays baltes. L’ensemble du continent glisserait vers l’abîme. Notre sécurité, nos libertés et nos valeurs sont directement menacées. Il faut donc agir, vite.
L’OTAN est suspendue au bon vouloir de la Maison Blanche. L’Union européenne (UE) se heurte à l’indécision et à la pusillanimité de certains chefs d’Etat et de gouvernement, et au double jeu du premier ministre hongrois Viktor Orban. C’est pourquoi, nous appelons à la mobilisation de tous les citoyens européens : si l’OTAN ne prend pas rapidement ses responsabilités pour inviter l’Ukraine à rejoindre l’Alliance atlantique, il faut que se mette en place une coalition des Etats européens volontaires ….

IA: L’Europe trop absente

IA:  L’Europe trop absente

 

Derrière la relative facilité d’une requête sur ChatGPT se trouve un écosystème complexe d’entreprises. Passage en revue des principaux intervenants et des défis qui se posent à eux. Dans cet environnement, les entreprises européennes sont encore trop absentes. Pourront-elles rattraper leur retard ? Derrière l’intelligence artificielle (IA) se trouve un écosystème complexe et dynamique. Ce dernier comporte bien plus que des algorithmes et les stars de l’IA que sont devenus en quelques mois les OpenAI, Mistral et autres DeepSeek. Cet écosystème diversifié attire les investissements par milliards) et alimente bien des fantasmes et spéculations. Alors que s’ouvre le sommet de l’IA en France), quels sont les principaux rouages de l’IA ? Les principaux maillons de sa chaîne de valeur ? Les applications à destination des utilisateurs professionnels comme particuliers – les IA génératives – constituent la partie la plus visible de l’ensemble. Elles aident à produire en un temps record des textes, des images et même des sons et des vidéos, particulièrement convaincants. Si les IA génératives les plus célèbres sont généralistes, à l’image de ChatGPT, Grok ou Gemini, d’autres sont spécialisées : Harvey est destinée aux professionnels du droit, Arbridge à ceux de la santé… Ces applications offrent l’avantage de se focaliser sur un domaine dans lequel elles entendent être excellentes, et sont très souvent moins énergivores que leurs analogues généralistes.

 

par Julien Pillot
Enseignant-Chercheur en Economie, INSEEC Grande École dans The Conversation ( extrait)

 

 

Cette distinction entre IA générales et IA spécialisées est d’autant plus centrale que la plupart des secteurs d’activité connus sont en attente (ou utilisent déjà) de solutions ad hoc, qui seront très probablement apportées par des IA spécialisées, s’appuyant sur d’autres modèles que ceux à l’origine des IA génératives. Par exemple Tesla et Google dans la conduite autonome, Alphago dans la maîtrise du jeu de go, ou des entreprises telles que iCad, PaigeAI ou Imagene

AI dans la détection de cancers, n’utilisent pas les mêmes approches et les mêmes types de modèles d’entraînement que les IA génératives. C’est aussi dans l’application hyperspécialisée des solutions IA que résident les gains de productivité les plus conséquents.

Si les terminaux sont essentiels à la fourniture du service aux utilisateurs finaux, pour fonctionner, ces applications doivent avant tout s’appuyer sur une « infrastructure software ». Infrastructure dans laquelle nous allons d’abord trouver des entreprises spécialisées dans la création de modèles. Construit autour d’algorithmes qui apprennent à partir de données, un modèle d’IA doit être compris comme une représentation computationnelle de la capacité à apprendre et à prendre des décisions, ou bien à effectuer des tâches basées sur cette capacité. Leurs structures sont multiples, les plus répandues étant les réseaux neuronaux, les arbres de décision, les machines à vecteurs de support et autres méthodes de machine-learning. Des entreprises comme Meta, xAI, Open AI ou Mistral opèrent dans ce domaine.

Dans cette architecture software, on trouve également des entreprises telles que Palantir ou Databricks qui sont spécialisées dans la délivrance de données nécessaires à l’entraînement des modèles. Lorsqu’elles sont sollicitées, ces entreprises portent une responsabilité importante dans la qualité des résultats produits par les modèles puisqu’elles en fournissent le carburant. Enfin, ces modèles sont appelés par l’utilisateur de façon distante via son terminal numérique, ce qui exige une infrastructure cloud.

On l’oublie un peu trop souvent mais, bien loin d’être immatériels, les services numériques s’appuient sur des infrastructures lourdes dédiées essentiellement aux fonctions de calcul et au stockage, ainsi que des infrastructures de télécommunications (absentes de notre infographie par souci de simplification). Les centres de données sont ainsi le centre névralgique de l’écosystème IA. Or, si ce segment de marché est largement dominé par les « hyperscalers », ces géants globaux du cloud (Amazon avec AWS, Microsoft, Alphabet…) capables de gérer et de traiter d’énormes quantités de données à très grande échelle et avec des temps de latence très faibles, il ne faut par oublier la multitude de concurrents, souvent régionaux, et parfois mieux-disants sur les aspects environnementaux ou de confidentialité des données.

Ces centres de données sont donc des infrastructures qui peuvent fonctionner en symbiose avec des services d’AI cloud et d’inférence. Les premiers mettent à disposition, via Internet, les capacités de calcul et de stockage des centres de données à la demande de développeurs ou d’entreprises qui sont intéressées par lesdites capacités, mais sans avoir les moyens d’investir dans des infrastructures lourdes et onéreuses. Les seconds délivrent un service consistant à appliquer les mégamodèles (ceux ayant été entraînés sur d’immenses quantités de données que nous avons abordées dans la partie « infrastructure logicielle ») au monde réel pour accomplir, via l’analyse de données nouvelles et non vues auparavant (souvent liées à l’action de l’utilisateur), des tâches précises telles que la génération de contenu, la traduction, la reconnaissance d’image ou la classification. Si l’inférence est le plus souvent déployée dans le cloud, elle peut l’être au niveau des terminaux, notamment pour protéger la confidentialité des données.

Bien naturellement, ce tour d’horizon de l’amont de la chaîne de valeur de l’IA ne serait pas complet sans évoquer les différents fournisseurs essentiels à la création, l’exploitation, l’interconnexion et l’alimentation de ces centres de données. Ceux-ci sont de grosses infrastructures faisant appel à de l’ingénierie et des équipements spécifiques. Les Devs-Ops tels qu’Equinix ou Vantage ont une maîtrise d’œuvre qui leur permet d’intervenir dans la création de centres de données pour des tiers, mais aussi de fournir des centres de données « neutres » à l’échelle mondiale dans lesquels des entreprises pourront héberger leurs contenus ou effectuer des calculs.

Plus dans le détail, les centres de données reposent sur des équipements IT spécifiquement dédiés au stockage, à la connectivité, au refroidissement… mais aussi, et surtout, sur des semi-conducteurs fournissant la mémoire et la puissance de calcul indispensables à l’entraînement des modèles et à l’inférence. C’est ici que les GPUs et les ASICs prennent une place prépondérante, et une part substantielle de la valeur ajoutée.Ces puces – flexibles pour les premières et spécialisées (optimisées) pour les secondes – sont à même de gérer des calculs de haute performance grâce à leur architecture parallèle. Si une entreprise comme Nvidia a vu sa capitalisation multipliée par 20 en 5 ans pour atteindre, au moment où nous rédigeons ces lignes, les 3000 milliards de dollars, cela s’explique par son leadership technologique et industriel en la matière. Pensons que ses GPUs de génération H-100 sont présentés au prix de 25 000 dollars pièce, et qu’il n’est pas rare de les trouver à près de 50 000 sur le marché secondaire. Quand on sait qu’un projet tel que Stargate prévoit de mobiliser quelque 100 000 GPUs H-100…

Ce survol de la chaîne de valeur de l’IA ne saurait être exhaustif, et occulte de nombreux acteurs plus confidentiels, force est de constater que l’Union européenne peine à faire émerger des champions de l’IA. Tout espoir n’est pas perdu pour autant. Les positions de marché ne sont pas encore figées, à plus forte raison que les défis à relever sont nombreux et peuvent permettre à de nouveaux acteurs d’intégrer victorieusement l’écosystème.

Pensons, tout d’abord, au défi de la sobriété. Les solutions IA s’appuient sur des infrastructures gourmandes en ressources, notamment en métaux, en énergie et en eau. L’émergence de DeepSeek montre que cela n’est pas une fatalité. Hypothèse faite que l’entreprise a été parfaitement transparente sur les ressources mobilisées, son existence montre qu’il y a de la place pour des solutions « good enough », basées sur l’open source, moins onéreuses et s’appuyant sur des architectures « Mixture of Experts » nettement moins énergivores que les architectures « Transformers » mobilisées par les solutions nord-américaines.

Il y a ensuite le défi de la souveraineté. Pourquoi continuer à systématiquement confier nos grands marchés publics aux géants de la Tech américains dont on sait qu’il sont susceptibles, en vertu du FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act), de communiquer les données en leur possession aux autorités fédérales ? À titre d’exemple, la France a récemment fait le choix de confier la gestion des données de santé à Microsoft, et celle des données relatives à la maintenance de son parc nucléaire à Amazon. N’était-il pas envisageable de réserver ces marchés, extrêmement sensibles, à des acteurs français ou européens s’appuyant sur des infrastructures plus décentralisées et surtout plus soucieux des questions de confidentialité ? Réserver la commande publique aux acteurs européens, outre d’envoyer un message ferme aux velléités protectionnistes américaines, permettrait de compenser quelque peu le déficit de dynamisme de notre marché du « venture capital ».

Il y a enfin le défi économique et concurrentiel. À force d’intégration verticale, certaines entreprises telles que Microsoft, Amazon ou Google prennent d’ores et déjà des positions tout au long de cette chaîne de valeur de nature à préoccuper les autorités de concurrence. La puissance de leurs solutions techniques et de leur marketing, couplée à des modèles propriétaires de nature à même de rendre les utilisateurs captifs, pourraient à terme verrouiller l’accès au marché. Un argument supplémentaire pour que l’Europe joue pleinement la carte de l’open source.

Enfin, il faut bien garder à l’esprit qu’une grande par de la valeur sera captée par les entreprises de cet écosystème qui, en bout de chaîne, seront capables de délivrer des solutions spécialisées offrant les niveaux de gains de productivité attendus par le marché. À cette aune, alors que les solutions existantes peinent à produire des effets productifs à la hauteur des promesses formulées, les jeux sont encore bien ouverts.

Trump promet aussi des droits de douane nouveaux à l’Europe

Trump promet aussi des droits de douane nouveaux à l’Europe

 

 

Le président américain Donald Trump a assuré vendredi qu’il imposera des droits de douane sur les produits européens à l’avenir, alors qu’il est sur le point d’infliger 25% de taxes sur les produits canadiens et mexicains, et 10% sur les produits chinois.

«Est-ce que je vais imposer des droits de douane à l’Union européenne? Vous voulez la vraie réponse ou la réponse diplomatique? Absolument. L’UE nous a très mal traités», a déclaré Donald Trump à des journalistes présents dans le Bureau ovale.

 

Politique–Vers la vassalisation de l’Europe ?

Politique–Vers la vassalisation de l’Europe ?

Gilles Gressani, spécialiste en géopolitique, analyse, dans une tribune au « Monde », les conséquences des ambitions impérialistes de Donald Trump, qui entreprend de « refaçonner l’Occident » pour faire des Etats-Unis le seul Etat souverain.

 

Contrairement à 2017, Donald Trump a un plan plus radical, mieux défini. En s’appuyant sur la coalition qui l’a porté au pouvoir, en alliant les laissés-pour-compte d’une société cassée aux oligarques de la Silicon Valley, le président des Etats-Unis est en train de mener une profonde consolidation impériale. Washington ne deviendrait pas la capitale d’une Amérique isolationniste, mais le centre rayonnant d’un grand espace. La frontière s’ouvre : du Panama à la planète Mars, en passant par le Groenland. La géopolitique est de retour à la Maison Blanche.

Dans un élan et une ambition qui détonnent par rapport au débat asphyxié de nos espaces politiques, Donald Trump évoque la « destinée manifeste », signe des dizaines de décrets exécutifs, promet l’expulsion de plusieurs millions de sans-papiers, annonce un plan d’investissement faramineux pour gagner la course à l’intelligence artificielle, et lance un meme coin [une cryptomonnaie] à son effigie qui démultiplie sa fortune.
Au Capitole, dans une cérémonie aux airs de sacre, rendue inédite par la présence pour la première fois de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement étrangers, il déclare : « Mon message aux Américains aujourd’hui est qu’il est temps pour nous d’agir à nouveau avec le courage, la vigueur et la vitalité de la plus grande civilisation de l’histoire. »

Il est facile d’être pris de court par la force de cette mise en scène. Nous devons toutefois chercher à comprendre ce qui se joue, sans déférence ni fatalisme. Sur le plan interne, la matrice politique du nouveau trumpisme s’appuie sur une nouvelle forme de césarisme profondément influencée par le numérique, sa culture, son infrastructure et ses modèles économiques radicalement monopolistiques.

Dans ce nouveau régime, l’innovation technologique et l’extrême concentration de la richesse sont articulées à un souverainisme expansif, militarisé et à une politique agressive de protection identitaire. Dans l’intention de Donald Trump et des élites qui participent à la consolidation de cette doctrine – que nous pourrions appeler « technocésarisme » –, il faut accompagner la transformation d’une république redondante et inefficace ….

Vers la vassalisation de l’Europe ?

Vers la vassalisation de l’Europe ?

Gilles Gressani, spécialiste en géopolitique, analyse, dans une tribune au « Monde », les conséquences des ambitions impérialistes de Donald Trump, qui entreprend de « refaçonner l’Occident » pour faire des Etats-Unis le seul Etat souverain.

 

Contrairement à 2017, Donald Trump a un plan plus radical, mieux défini. En s’appuyant sur la coalition qui l’a porté au pouvoir, en alliant les laissés-pour-compte d’une société cassée aux oligarques de la Silicon Valley, le président des Etats-Unis est en train de mener une profonde consolidation impériale. Washington ne deviendrait pas la capitale d’une Amérique isolationniste, mais le centre rayonnant d’un grand espace. La frontière s’ouvre : du Panama à la planète Mars, en passant par le Groenland. La géopolitique est de retour à la Maison Blanche.

Dans un élan et une ambition qui détonnent par rapport au débat asphyxié de nos espaces politiques, Donald Trump évoque la « destinée manifeste », signe des dizaines de décrets exécutifs, promet l’expulsion de plusieurs millions de sans-papiers, annonce un plan d’investissement faramineux pour gagner la course à l’intelligence artificielle, et lance un meme coin [une cryptomonnaie] à son effigie qui démultiplie sa fortune.
Au Capitole, dans une cérémonie aux airs de sacre, rendue inédite par la présence pour la première fois de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement étrangers, il déclare : « Mon message aux Américains aujourd’hui est qu’il est temps pour nous d’agir à nouveau avec le courage, la vigueur et la vitalité de la plus grande civilisation de l’histoire. »

Il est facile d’être pris de court par la force de cette mise en scène. Nous devons toutefois chercher à comprendre ce qui se joue, sans déférence ni fatalisme. Sur le plan interne, la matrice politique du nouveau trumpisme s’appuie sur une nouvelle forme de césarisme profondément influencée par le numérique, sa culture, son infrastructure et ses modèles économiques radicalement monopolistiques.

Dans ce nouveau régime, l’innovation technologique et l’extrême concentration de la richesse sont articulées à un souverainisme expansif, militarisé et à une politique agressive de protection identitaire. Dans l’intention de Donald Trump et des élites qui participent à la consolidation de cette doctrine – que nous pourrions appeler « technocésarisme » –, il faut accompagner la transformation d’une république redondante et inefficace ….

Etats-Unis : Nouveaux droits de douane aussi pour l’Europe.

Etats-Unis : Nouveaux droits de douane aussi pour l’Europe.

 

 

Comme il fallait s’y attendre, le nouveau président des États-Unis annonce que l’Europe ne sera pas épargnée par de nouveaux droits de douane en raison notamment du déséquilibre du commerce extérieur entre les États-Unis et l’union européenne. Il considère d’ailleurs que l’union européenne constitue une sorte d’agresseur économique du même type que la Chine. De fait les débouchés de l’Europe vers les États-Unis ne sont pas négligeables et de nouveaux droits de douane pourraient venir affecter encore un peu plus une croissance européenne déjà atone.

Les pays européens vont être soumis à des droits de douane, «seul moyen» pour les Etats-Unis «d’être traités correctement», a estimé mardi 21 janvier le président américain Donald Trump, dénonçant lors d’une conférence de presse le déficit commercial américain vis-à-vis de l’Union européenne (UE). «L’UE est très mauvaise pour nous. Ils nous traitent très mal. Ils ne prennent pas nos voitures ou nos produits agricoles. En fait ils ne prennent pas grand-chose», a déclaré le président américain, qui a ajouté «donc ils sont bons pour des droits de douane».

Durant sa campagne présidentielle, Trump avait déjà dénoncé le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de l’UE, comparant le bloc à «une petite Chine», qui «profite» de la première puissance économique mondiale. «Nous avons un déficit commercial avec l’UE de 350 milliards de dollars», a-t-il insisté mardi, «la Chine est agressive mais il n’y a pas que la Chine. D’autres pays sont aussi de grands agresseurs.»
Déficit commercial
Le déficit commercial américain dans ses échanges avec l’UE s’élevait en 2023 à 131 milliards de dollars, selon les données du représentant de la Maison Blanche pour le Commerce (USTR) et se concentre principalement sur quatre pays, l’Allemagne, la France, l’Irlande et l’Italie.

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