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L’Europe responsable de la déforestation dans le monde

L’Europe responsable de la déforestation dans le monde

 

En dépit des belles déclarations écolos, l’union européenne et la seconde zone mondiale responsable de la déforestation.  en faite la politique européenne consiste surtout à verdir la consommation mais à externaliser notamment dans les pays pauvres les contraintes environnementales. Ce que fait particulièrement la France en apportant encore massivement par exemple de lui de palme et du soja. L’Europe  est la deuxième responsable derrière la Chine, révèle le WWF dans une nouvelle étude publiée ce mercredi. Le pire est évidemment de prétendre fabriquer des carburants bio avec des plantes ou des matières premières importées de pays pauvres.( Notons que c’est également la même chose pour les voitures électriques avec l’importation de métaux rares très polluants).

 

En cause : les matières premières qu’elle importe massivement sur son territoire depuis les pays tropicaux, notamment pour nourrir les animaux d’élevage ou produire des biocarburants. Stimulant une demande forte, qui exerce une « pression croissante » sur les terres, estime l’association.

En remontant les chaînes de responsabilité, l’ONG a ainsi identifié qu’entre 2005 et 2017, l’UE a provoqué 16% de la déforestation liée au commerce mondial, loin devant l’Inde (9%) ou les États-Unis (7%). Au total, c’est l’équivalent de près de 3,5 millions d’hectares d’arbres qu’elle a amenés dans ses étals, alerte l’étude. « Cela représente la taille de la ville de Lyon rasée chaque semaine », souligne à La Tribune Véronique Andrieux, directrice générale du WWF. Ce qui a entraîné l’émission de pas moins de « 1.800 millions de tonnes de CO2, 40% des émissions annuelles globale de l’Union », ajoute-t-elle.

La France fait la part belle dans ce triste record, puisqu’elle arrive sixième du classement. En effet, l’Hexagone importe plus de 3 millions de tonnes par an de soja pour nourrir ses bétails. Avec l’huile de palme et le bœuf, ces matières premières pèsent en tout pour les deux tiers de la « déforestation importée » en Europe, avance l’étude.

En moyenne, c’est le soja qui arrive en première position des produits impliquant la plus grande déforestation tropicale importée par l’UE (31%, contre 24% pour l’huile de palme). Il provient principalement du Brésil, premier producteur mondial de la légumineuse riche en protéine. Victime du succès de celle-ci, le pays d’Amérique du Sud a ainsi étendu sa surface totale de culture de près de 4% en 2021 – soit 68,5 millions d’hectares supplémentaires. Le constat est particulièrement alarmant dans le Cerrado, une grande savane arborée, où les plantations ont accru la déforestation de 13% en 2020, selon une étude publiée le 30 mars par le Chain Reaction Research. Et ce, malgré la pandémie et la diminution des échanges.

En tout, les surfaces dédiées à la culture de cette plante ont plus que quadruplé au cours des 50 dernières années, et représentent aujourd’hui plus d’un million de kilomètres carrés – l’équivalent de la superficie de la France, de l’Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas réunis.

Mais il faut se garder de résumer l’étendue des dépendances de l’agriculture française aux seules importations de soja depuis les pays tropicaux, signale Arthur Grimonpont, co-fondateur des Greniers d’Abondance, une association sur la résilience alimentaire. « Le sujet est parfois instrumentalisé sur le plan politique, car il est censé mettre tout le monde d’accord », estime-t-il. « Ainsi, les responsables le présentent dans le mauvais sens : on a l’impression qu’il est souhaitable de maintenir le niveau d’élevage actuel, simplement en relocalisant la production de nourriture animale en France ». Pour l’ingénieur-chercheur, cela revient à contourner le problème. « Se posent aussi les questions de l’épuisement des ressources, du besoin en eau, et plus généralement du changement climatique », alerte-t-il.

A cet égard, « il sera en effet nécessaire de réduire très clairement la consommation de viande », abonde Véronique Andrieux. Pour ce faire, les éleveurs devront bénéficier de soutiens et d’accompagnement, souligne la directrice générale du WWF. « La législation devra fixer une trajectoire claire en la matière, pour que cette transition se fasse ensemble », conclut-t-elle.

L’affront d’Erdogan à l’Europe (Henri Guéno)

L’affront d’Erdogan à l’Europe (Henri Guéno)

Henri Guéno considèrent que l’Europe a reçu un affront inadmissible de la part d’Erdogan lors de la visite de la présidente de la commission européenne en Turquie dans une interview au Figaro.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a essuyé un affront à Ankara. L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée y voit un symbole de la faiblesse congénitale de l’Union européenne.

- Alors que les dirigeants européens étaient reçus par Erdogan, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a été contrainte de s’installer en retrait, sur un divan, quand le président du Conseil européen, Charles Michel, et le président turc ont pris place plus loin, sur deux fauteuils proches et un peu plus en hauteur. Qu’est-ce que cela dit du rapport de force géopolitique entre l’Union européenne et la Turquie?

Henri GUAINO. - L’image en dit plus long sur l’Union européenne que bien des discours. Et ce qu’elle dit est rien moins qu’anecdotique. Elle ressemble à l’un de ces tableaux dans lesquels les peintres de cour mettaient chaque personnage à une place bien précise pour souligner les hiérarchies sociales et les rapports de puissance. Si cette image était un tableau.

 

Bref une humiliation organisée et voulue visant tout autant l’union européenne que la femme présidente de la commission.

Erdogan humilie l’Europe et Ursula von der Layen

Erdogan humilie l’Europe et Ursula von der Layen

Une triple humiliation de l’Europe par Erdogan savamment préparé par le sultan fou. D’abord les principaux responsables européens à savoir le président du conseil européen Jean-Michel et la présidente de la commission européenne Ursula von der Layen se sont déplacés en Turquie renforçant ainsi le poids diplomatique d’Erdogan. Seconde humiliation quand Erdogan qui avait préparé son coup n’a fait asseoir auprès de lui que le président du conseil européen Jean-Michel, montrant ainsi le dédain qu’il porte à l’égard de l’Europe. Troisième humiliation le fait de considérer comme un personnage de seconde zone une femme afin de faire plaisir à la frange la plus rétrograde et archaïque de la Turquie.

Cette courte séquence a déclenché mercredi une polémique à Bruxelles et sur les réseaux sociaux autour du hashtag #GiveHerASeat. Plusieurs eurodéputés y ont vu une nouvelle provocation d’Erdogan. «Ils se retirent d’abord de la Convention d’Istanbul et maintenant ils laissent le président de la Commission européenne sans siège en visite officielle. Honteux.», a tweeté la chef de file des sociaux-démocrates au Parlement européen, Iratxe Garcia Perez. Quant à la libérale néerlandaise, Sophie in’t Veld, elle a soutenu mordicus que les choix qui avaient été faits n’étaient pas une «coïncidence». Son tweet montre des photos du président turc en compagnie des deux anciens dirigeants de l’UE, Donald Turk et Jean-Claude Junker, traités sur un plan d’égalité.

Ursula von der Leyen a manifesté son incompréhension et son agacement. Mais elle n’est pas allée au-delà. Venue sur place à la demande des Vingt-Sept pour tenter d’amorcer une normalisation dans les relations entre l’UE et la Turquie, il n’était pas question pour «VDL» que la rencontre avec le président turc tourne court. Mais les propos fermes et clairs sur les droits des femmes en Turquie qu’elle a tenus après la réunion, lors de sa conférence de presse, ne sont certainement pas étrangers au «SofaGate». «La présidente von der Leyen a été surprise. Elle a décidé de passer outre et de donner la priorité à la substance. Mais cela n’implique pas qu’elle n’accorde pas d’importance à l’incident», a expliqué mercredi son porte-parole Eric Mamer. «Mme von der Leyen attend d’être traitée selon les règles protocolaires et elle a demandé à ses services de faire en sorte que ce genre d’incidents ne se répète pas à l’avenir», a-t-il ajouté, soulignant que «les présidents des deux institutions ont le même rang protocolaire». Pour Eric Mamer, c’est désormais «aux autorités turques, en charge de la rencontre, d’expliquer pourquoi il a été offert ce type de siège à Mme von der Leyen».

Selon Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’UE en Turquie, il ne fait guère de doute que la mise en scène a été orchestrée par Erdogan. «C’est un gage de plus donné aux religieux conservateurs turc», affirme-t-il. Le secrétaire d’État aux Affaires européennes a été très explicite, mercredi soir, sur BFMBusiness. «C’est un affront qu’on corrigera mais il ne faut pas laisser faire ce genre de choses», a-t-il déclaré, parlant d’«images qui font mal» et «montrent quelque chose d’organisé».

Soutien financier à Air France accepté par l’Europe

Soutien financier à Air France accepté par l’Europe

Paris et Bruxelles sont tombés d’accord sur le déblocage d’une nouvelle aide financière pour Air France, qui devra en échange abandonner « un certain nombre de créneaux » » à l’aéroport parisien d’Orly, a annoncé dimanche le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire. « Nous avons un accord de principe avec la commissaire européenne (chargée de la Concurrence) Margrethe Vestager sur un nouveau soutien financier à Air France », a-t-il déclaré dans l’émission Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro.

C’est l’épilogue de semaines de discussions intenses entre Paris et la Commission européenne, gardienne d’une concurrence équilibrée. L’État français, qui détient 14,3% d’Air France, est disposé à secourir de nouveau la compagnie, touchée comme tout le secteur aérien par la crise du Covid-19 et qui a perdu 7,1 milliards d’euros en 2020.

Mais Bruno Le Maire n’a pas précisé le montant de l’aide évoquée. Il « sera discuté avec Air France », un conseil d’administration est prévu lundi « qui doit valider le principe de cet accord ». Selon trois sources syndicales, un comité social et économique (CSE) central extraordinaire d’Air France a aussi été convoqué pour mardi matin à 9H00. Avec à l’ordre du jour « un seul point, la situation de l’entreprise ». Bruno Le Maire a salué « une très bonne nouvelle pour Air France et pour l’ensemble du secteur aérien français », au terme d’une négociation « dure », « longue et difficile ». L’accord trouvé est « juste et proportionné ».

A la Commission européenne, un porte-parole soulignait dimanche à l’AFP que si un État membre compte « accorder plus de 250 millions d’euros d’aide à la recapitalisation » à une entreprise disposant d’une part de marché importante là où elle opère, alors il doit « proposer des mesures supplémentaires pour préserver une concurrence effective ». En clair, la France est priée de proposer à la Commission des mesures concurrentielles efficaces. En 2020, la Commission avait donné son feu vert à une recapitalisation de Lufthansa en échange de la cession de créneaux aux aéroports de Munich et de Francfort.

Air France-KLM a déjà bénéficié d’aides publiques massives de Paris et La Haye: plus de 10 milliards d’euros, dont 7 milliards de prêts directs ou garantis par l’État français actionnaire. Saisie par Ryanair pour distorsion de concurrence, la justice européenne avait jugé en février légales les aides publiques de la France et de la Suède pour sauver leurs compagnies aériennes Air France et SAS, laminées par la crise sanitaire.

Mais la pandémie perdure, les perspectives de reprise dans l’aérien restent incertaines et l’argent continue de manquer. Le groupe Air France-KLM a perdu deux tiers de ses clients l’an dernier et sa dette a quasiment doublé à 11 milliards d’euros.

Relance économique : L’Europe en retard sur les Etats-Unis

 

Relance économique : L’Europe en retard sur les Etats-Unis

 

Nicolas Goetzmann , responsable de la recherche et de la stratégie macroéconomique à la Financière de la Cité l’Europe est en retard par rapport aux Etats-Unis en matière de soutien à l’économie -intreview Le Figaro)


Quelles sont les différences entre les plans de relance européen et américain?

Nicolas GOETZMANN. - Les prévisions de croissance dont nous disposons aujourd’hui permettent de mesurer les effets de ces plans de relance, que cela soit en Europe, aux États-Unis, et même en France. La Banque centrale européenne considère que le PIB de la zone euro reviendra à son niveau de 2019 au cours du second trimestre 2022, la Banque de France fait la même prévision pour la France. À l’inverse, selon les estimations faites par la banque Goldman Sachs, le PIB américain pourrait revenir à son niveau d’avant crise dès le second trimestre 2021, ce qui montre un décalage d’une année en faveur des États-Unis.

Selon ces mêmes prévisions, la croissance de la zone euro, entre 2019 et 2022, sera de 1.7 %, de 0.7 % pour la France, et de 8.4 % pour les États-Unis. C’est donc un gouffre qui sépare les deux continents pour ces prochains mois et années, et ce résultat est principalement le fruit des différences entre les plans de relance.

Il est évident que les États-Unis – ne bénéficiant pas de filets de sécurité sociaux suffisants – ont été amenés à dépenser davantage pendant la crise pour soutenir sa population.Au cours des 12 derniers mois, les États-Unis ont modifié leur stratégie de politique monétaire et ont mis en place une succession de plans de relance budgétaire pour un total de 5500 milliards de dollars, soit 26 % de leur PIB. Au niveau français, notre soutien budgétaire «de crise» a été de 86 milliards d’euros, soit 3.5 % du PIB, tandis que le plan de relance européen représente 750 milliards, soit un total de 6 % de PIB à dépenser au cours d’une période comprise entre 2021 et 2026, soit environ 1 point de PIB par an.

Il est évident que les États-Unis – ne bénéficiant pas de filets de sécurité sociaux suffisants – ont été amenés à dépenser davantage pendant la crise pour soutenir sa population. Mais cette «justification» ne suffit pas à expliquer le sous dimensionnement européen, parce que les chèques qui ont été envoyés à la population américaine ont permis d’expérimenter une nouvelle approche. Au lendemain des crises de 2000 et 2008, les équipes de la Réserve fédérale des États-Unis s’étaient penchées sur l’efficacité des mesures budgétaires en période de crise et en ont conclu que le simple envoi de chèques était très efficace.

Il ne s’agit pas ici d’un simple filet de sécurité comme ceux dont nous disposons en Europe, il s’agit de submerger le niveau de revenu de la population pour que celle-ci consomme fortement, rapidement, et que l’économie américaine retrouve son niveau d’avant crise au plus vite. Sur les douze derniers mois, les revenus des ménages américains ont progressé de près de 6 % (en ajustant de l’inflation) soit la plus forte progression observée depuis 1999, qui était une année de forte croissance.

Comment expliquer une telle différence?

La différence d’approche est fondamentale. Nous assistons à un véritable bouleversement structurel aux États-Unis dont l’objectif est de corriger, non pas seulement la crise liée à l’épidémie, mais également des années – des décennies – d’une croissance considérée comme sous optimale. L’enjeu économique se résume en une phrase ; ce qui était autrefois considéré comme une période de «surchauffe économique» doit aujourd’hui être considéré comme l’état normal de l’économie. L’objectif des autorités américaines est de placer l’économie dans une situation de plein régime, et ce, de façon durable. Même si ce mot n’a pas de réelle signification, il s’agit de rompre avec ce qui a été appelé «néolibéralisme» depuis 40 ans.

Ce bouleversement est en gestation depuis plusieurs années, il a même été bi partisan sur le terrain politique. Les innovations monétaires en cours ont été portées par des hommes nommés par l’administration républicaine ; Richard Clarida et Jerome Powell, qui sont aujourd’hui soutenus dans leur approche par l’administration Biden. De la même façon, les plans de relance budgétaire ont débuté dès le mois de mars 2020, sur proposition démocrate, mais avec l’appui de l’administration républicaine. Nous avons parfois l’impression que cette «révolution» est le fruit de la dernière élection, mais elle est en réalité le résultat d’un aggiornamento économique qui s’est opéré au sein même de la «technocratie» américaine.

Nous sommes en train de changer d’ère économique et il semble que les capitales européennes, en France et en Allemagne notamment, ne parviennent pas à s’en rendre compte.Ce sont des hommes du cœur du système qui sont en train de tout changer. Paradoxalement, c’est donc la capacité de la technocratie à se réinventer, à abandonner ses anciens totems, et à s’emparer de la vivacité du débat académique existant aux États-Unis depuis la Grande crise financière qui est le moteur de cette transformation. Le politique ne s’est saisi de ces questions que dans un second temps.

Cette transformation a pour enjeu d’en finir avec l’idée d’un déclin économique perçu comme une fatalité occidentale. La Banque Goldman Sachs anticipe désormais un taux de chômage de 3.2 % à horizon 2023 pour les États-Unis, ce qui serait le plus bas niveau atteint depuis 1953. Nous sommes en train de changer d’ère économique et il semble que les capitales européennes, en France et en Allemagne notamment, ne parviennent pas à s’en rendre compte. Que cela soit sur la question monétaire ou budgétaire, nos représentants nationaux et européens restent encore attachés à d’anciens totems économiques, malgré la faiblesse des résultats obtenus au cours de ces dernières années.

L’Europe et l’Amérique connaissent-elles une crise de même ampleur?

La chute du PIB 2020 n’a été que de 3.5 % aux États-Unis, contre – 6.9 % au sein de la zone euro et -8.3 % pour la France. Mais ce résultat était déjà le fruit des plans de relance. Au mois de juin 2020, les estimations de chute du PIB américain dépassait les 6 %, mais l’intervention des autorités a permis de neutraliser une part substantielle de cette perte. Pour l’année 2021 et la reprise, il faut évidemment prendre en compte l’impact de la campagne de vaccination américaine, mais celle-ci a été réfléchie et construite dès le mois de mars 2020, alors que les Européens ne semblaient pas y croire, ce n’est donc pas une question de chance mais bien d’une capacité de gestion de crise.

De part et d’autre de l’Atlantique, faut-il s’inquiéter pour la dette?

Les taux d’intérêts restent à des plus bas historiques, les investisseurs sont toujours prêts à accepter une rémunération minimale – si ce n’est négative – pour prêter leur épargne aux États. Mais la question relative à la dette est mal posée dans le débat public. La cause de nos déficits est à chercher dans la trop faible croissance que nous connaissons ; nous compensons cette faible croissance par le recours aux déficits. Puis, l’accumulation de ces déficits produit une augmentation de la taille de la dette. La cause est donc la croissance, mais nous cherchons à lutter contre ce phénomène en baissant les dépenses, ce qui va conduire à une nouvelle baisse de la croissance qui va aboutir à plus de déficits et de dette. Cette approche est un cercle vicieux.

Si la Banque centrale européenne soutenait l’économie de la zone euro avec la même force le font les États-Unis, notre croissance serait bien plus forte, et nos besoins en déficits seraient alors considérablement diminués, et permettraient une réduction de l’endettement.La question est donc celle du soutien à la croissance, et là nous revenons à la question des Banques centrales. Si la Banque centrale européenne soutenait l’économie de la zone euro avec la même force le font les États-Unis, notre croissance serait bien plus forte, et nos besoins en déficits seraient alors considérablement diminués, et permettraient une réduction de l’endettement.

D’un point de vue plus large, cette différence stratégique entre États-Unis et Europe aura pour conséquence de voir les États-Unis résister à la volonté de la Chine de dépasser le PIB américain d’ici 2030. En s’appuyant sur un nouveau corpus économique, il devient probable que ce scénario de dépassement des États-Unis par la Chine ne se réalise jamais. Pour le PIB de l’Union européenne, par contre, le dépassement par la Chine pourrait intervenir dès ce premier trimestre 2021, et en l’absence de prise de conscience de la nécessité de changer d’approche, l’écart entre Chine et États-Unis d’un côté, et Europe de l’autre, continuera de croître année après année.

Crise sanitaire: trop de sévérité vis-à-vis de l’Europe

Crise sanitaire: trop de sévérité vis-à-vis de l’Europe

Jean-Dominique Giuliani ,  président de la Fondation Robert Schuman considère que les critiques vis-à-vis de l’Europe excessives(dans l’Opinion)

Comment expliquer la débandade actuelle autour du vaccin d’AstraZeneca ?

On se précipite un peu trop pour juger. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui a payé ses vaccins à des prix exorbitants, sont présentés comme des modèles, mais ils ont enregistré à ce jour beaucoup plus de morts que tous les autres. Israël est aussi montré en exemple mais il a accepté de donner toutes les données personnelles de ses habitants à Pfizer. Ce serait impossible chez nous.

Depuis le début de cette crise, l’extrême sensibilité des opinions entraîne celle des gouvernements. Résultat, c’est bretelle, ceinture et parapluie dès qu’il se passe quelque chose. Cette course aux vaccins est suspecte aux yeux de tous les gens un peu sensés. Qu’il y ait une mauvaise surprise avec AstraZeneca – et il n’y en a pas plus qu’avec les autres – fait qu’un mort en Norvège suscite la peur dans toute l’Europe. On n’accepte même pas les risques inhérents à tout vaccin. Quand les gouvernements mis sous pression – quand ils ne sont pas terrorisés par le corps médical qui affiche ses divisions sur la place publique – suspendent les campagnes de vaccination avant de la reprendre bientôt, on est dans le royaume des fous.

Bruxelles n’a-t-il pas failli à cette occasion ?

C’est incontrôlable et ce n’est pas dans ses compétences. On peut le regretter.

« Imaginez qu’on n’ait pas négocié ensemble : les petits pays européens n’auraient pas de vaccins parce qu’ils n’auraient pas été en mesure de négocier avec les grands labos »

On l’accuse d’avoir négocié les prix plutôt que les quantités

D’abord, ce sont des pré-achats, des pré-financements. C’était plutôt intelligent. La réalisation a été un peu gâchée administrativement à Bruxelles, comme elle aurait pu l’être en France ou ailleurs, par un mélange de juridisme et de bureaucratie. Mais d’ici à deux à trois mois, on verra que c’est l’Europe qui fabriquera le plus de vaccins dans le monde. En un an, on a découvert des principes actifs extraordinaires pour lutter contre ce virus, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils soient industrialisés à des milliards de doses en six mois. Imaginez aussi qu’on n’ait pas négocié ensemble : tous les petits pays européens n’auraient pas de vaccins parce qu’ils n’auraient pas été en mesure de négocier avec les grands labos. Ils se seraient fait racketter.

Les autres sont allés très vite, mais regardez les Russes. Ils ont des biologistes d’une très grande qualité – on sait que les poisons sont une spécialité du pays – mais ils sont incapables de vacciner leur population et de produire en grand nombre. C’est un peu comme les Chinois qui se sont targués, l’an dernier, de nous avoir fourni les masques en oubliant qu’au mois de janvier c’était la France qui leur en avait envoyés ! Là, c’est pareil, l’histoire n’est pas finie.

L’Union européenne a-t-elle été naïve ?

Non, elle a été lente, obnubilée par le principe de précaution mais pas plus que l’Allemagne ou la France. Aujourd’hui, la mise en œuvre est compliquée mais les critiques sont un peu excessives. Dans quelques mois, tout cela sera rentré dans l’ordre.

AstraZeneca : 10 millions en moins fournis en mars à l’Europe

 AstraZeneca : 10 millions en moins fournis en mars à l’Europe

Un document d’AstraZeneca daté du 10 mars, vu par Reuters et partagé avec des responsables de l’UE, montre que le fabricant de médicaments anglo-suédois s’attend à avoir livré 30 millions de doses à l’UE d’ici la fin du mois de mars – 10 millions de moins que ce qu’il avait promis le mois dernier, et seulement un tiers de son obligation contractuelle.

Un porte-parole de l’entreprise a refusé de commenter, mais une personne familière avec la situation a déclaré qu’il y avait eu des difficultés avec les chaînes d’approvisionnement internationales.

Les dirigeants de l’industrie ont mis en garde contre des problèmes de fabrication alors que les pays tentent de protéger leurs propres approvisionnements en vaccins, ingrédients et équipement pour les fabriquer, les embouteiller et les transporter.

Washington a déclaré à Bruxelles qu’il n’autoriserait pas l’exportation du procédé AstraZeneca réalisés aux États-Unis dans un proche avenir, a rapporté Reuters jeudi.

Et la semaine dernière, l’Italie et Bruxelles ont bloqué une expédition de vaccins AstraZeneca d’Italie vers l’Australie, dans le cadre de la première application d’un mécanisme qui permet à l’UE de refuser les demandes d’exportation des fabricants de vaccins qui rompent les contrats d’approvisionnement de l’UE.

La société a reconnu des problèmes de production dans l’UE, mais a également déclaré qu’elle prévoyait d’expédier une partie de sa production vers l’UE depuis les États-Unis.

Son contrat promet «tous les efforts raisonnables» pour atteindre un objectif de 300 millions de doses pour l’UE d’ici la fin du mois de juin.

Bruxelles est de plus en plus frustrée.

«Je vois des efforts, mais pas les« meilleurs efforts ». Ce n’est pas encore suffisant », a tweeté jeudi le commissaire européen à l’industrie, Thierry Breton.

L’Allemagne a déclaré qu’elle parlait à Washington de cargaisons manquantes de vaccins COVID-19 en provenance des États-Unis, notant que plus de 30 pays, y compris les États-Unis, recevaient des vaccins fabriqués dans l’UE.

Le programme de l’UE a également été bouleversé ces deux dernières semaines par les rapports de caillots sanguins.

Jeudi, le Danemark et la Norvège et l’Islande, non membres de l’UE, ont suspendu leur utilisation du vaccin. L’Autriche et l’Italie ont cessé d’utiliser des lots spécifiques.

Mais vendredi, l’OMS a déclaré que le vaccin était «excellent» et qu’aucun lien de causalité n’avait été établi avec les caillots sanguins.

«Il est très important de comprendre que, oui, nous devrions continuer à utiliser le vaccin AstraZeneca», a déclaré la porte-parole Margaret Harris lors d’un briefing. «Tout ce que nous regardons, c’est ce que nous regardons toujours: tout signal de sécurité doit faire l’objet d’une enquête.»

AstraZeneca a déclaré jeudi n’avoir trouvé aucune preuve d’un risque accru de thrombose veineuse profonde dans plus de 10 millions de dossiers de receveurs.

Et le régulateur de l’UE, l’Agence européenne des médicaments (EMA), a déclaré mercredi que le nombre de caillots signalés chez les personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca n’était pas plus élevé que dans la population générale.

L’Allemagne, le pays le plus peuplé de l’UE, devrait recevoir environ 6 millions de doses d’AstraZeneca d’ici la fin avril, selon le document vu par Reuters, la France en recevant 4,7 millions et l’Italie 4,4 millions.

«Nous sommes toujours dans une phase de pénurie absolue», a déclaré Spahn.

Un vrai redémarrage du PIB mondial mais pas vraiment de l’Europe

Un vrai redémarrage du PIB mondial mais pas vraiment de l’Europe

Après une chute de la croissance mondiale de 3,4 %, l’activité devrait plus que dépasser ce qui a été perdu en 2020. On prévoit en effet d’après l’OCDE une croissance de 5,6 % en 2021. À noter par exemple que l’Europe avait perdu de l’ordre de 7 % en 2020 mais ne prévoit que 4 % pour 2021 (À comparer au +8%  des États-Unis). En France on avait perdu de l’ordre de 8 % en 2020 et les perspectives d’activité annonce plus 5 % en 2021.

Reste que ces prévisions pourraient être hypothéqué par l’impact de nouveaux variants du Corona virus. « Les prévisions macroéconomiques globales se sont grandement améliorées ces derniers mois grâce au déploiement graduel et effectif de la vaccination, les annonces des soutiens budgétaires dans quelques pays, et des signes d’amélioration de l’économie avec la suppression du virus » notent les experts.

La question environnementale hypothéquée par dans la politique étrangère de l’Europe

La question environnementale hypothéquée par dans la politique étrangère de l’Europe 

 

Cinq experts observent, dans une tribune au « Monde », que l’objectif européen de neutralité carbone pour 2050 va modifier profondément les relations de l’Union avec les pays étrangers fournisseurs d’énergie, dont certains devront céder la place à de nouveaux venus.

 

Tribune.

 

L’objectif de neutralité climatique de l’Union européenne (UE) d’ici à 2050, le « Green Deal » [« pacte vert »], n’est pas seulement un exercice révolutionnaire de modification des habitudes du continent en matière d’énergie, de consommation et de voyage. Il implique également des changements majeurs dans la politique étrangère et les relations diplomatiques de l’Europe.

Aujourd’hui, environ 70 % du bouquet énergétique de l’UE continuent de reposer sur les combustibles fossiles, tandis que les énergies renouvelables représentent moins de 15 %. Cette situation va complètement changer au cours des trente prochaines années si le Green Deal européen est couronné de succès.

Une baisse massive de la consommation de combustibles fossiles restructurera les relations de l’UE avec ses principaux fournisseurs, notamment la Russie, l’Algérie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et la Libye, dont les économies dépendent fortement des exportations d’énergie vers l’Europe. La fin de la dépendance de l’Europe à l’égard des combustibles fossiles leur porterait préjudice et pourrait même déstabiliser leurs gouvernements.

 

Comme l’Europe représente environ 20 % des importations mondiales de pétrole brut, une forte baisse de la demande européenne affecterait aussi le marché mondial du pétrole en faisant baisser les prix, ce qui nuirait même aux producteurs qui exportent relativement peu d’énergie vers l’Europe, comme l’Arabie saoudite. 

Dans une étude récente, nous avons décrit comment les effets géopolitiques du Green Deal européen se feront sentir au-delà des marchés de l’énergie (« The geopolitics of the European Green Deal », Bruegel, 2 février 2021). Les industries européennes s’inquiètent de leur compétitivité par rapport à leurs homologues étrangères, car elles devront payer des prix plus élevés pour le carbone et se conformer à des lois environnementales plus strictes.

Le Green Deal européen protégerait ces entreprises en introduisant un mécanisme dit « d’ajustement aux frontières », ou un tarif sur les biens importés basé sur leur contenu en carbone, équivalent au prix du carbone national. Une telle mesure aura inévitablement des répercussions sur les flux commerciaux et la politique mondiale.

 

Si certains pays seront désavantagés par le Green Deal européen, d’autres en bénéficieront. Une Europe plus verte devrait importer davantage de produits et d’intrants énergétiques propres. La Chine en bénéficierait, car elle domine le marché des minéraux dits de terres rares, qui sont essentiels pour les éoliennes, les moteurs de véhicules électriques et les applications dans d’autres domaines des technologies propres. 

Secouer l’Europe

Secouer l’Europe

En raison de la crise sanitaire, et pour que les garanties démocratiques soient préservées, les députés Emilie Cariou et Aurélien Taché appellent, dans une tribune au « Monde », à renouveler « en profondeur » les institutions européennes, notamment le Parlement.

Tribune.

 

Des situations de crise peuvent émerger le meilleur comme le pire. L’Union européenne (UE), face au Covid, avait l’occasion de renforcer sa gouvernance, en innovant dans ses pratiques et en affirmant sa cohésion. L’emprunt commun est une véritable avancée. Mais cette initiative ne doit pas masquer les dysfonctionnements structurels de l’Union et les graves insuffisances de l’équipe qui dirige la Commission. L’Union européenne du « monde de demain » doit être renouvelée institutionnellement, démocratiquement et en profondeur si elle veut, tout simplement, espérer en faire partie.

Les échecs accumulés et les avanies subies par l’UE révèlent un criant besoin de renouveau de son projet sur une base fédéraliste et démocratique. Aujourd’hui, les pays comme l’Allemagne se sentent pris en otages par le choix de la solidarité européenne. Une solidarité pourtant si nécessaire quand nous voulons une Europe plus résistante, mais qui est la victime d’un système politique la conduisant nécessairement à sa ruine.

Mais, tout comme le césarisme technocratique d’un président – qui gouverne par conseil de défense dans un état d’urgence prolongé en France – mine la confiance des citoyens et nuit, finalement, au déploiement efficace des mesures, le mode de fonctionnement opaque d’une technocratie bruxelloise déconnectée des citoyens et des réalités semble avoir ses limites.

La nomination même d’Ursula von der Leyen aurait dû poser question, dès 2019, quand Emmanuel Macron l’avait sortie de son chapeau pour la présidence de la Commission à la surprise générale et en défiant le Parlement.

A la faveur de la crise, la Commission a eu l’occasion d’élargir son champ d’action à la santé. Une ambition louable, mais un défi de taille, puisqu’avant la pandémie, le sanitaire relevait des gouvernements nationaux. C’est alors une petite révolution lorsque les Etats membres, après des hésitations coupables dans ce qui s’annonçait comme une course contre la montre, ont chargé la Commission de procurer les vaccins dans le cadre d’une « Union européenne de la santé ».

Pourtant, cet « émouvant moment d’unité » décrit par la présidente de la Commission fin décembre paraît aujourd’hui bien lointain. « L’heure de l’Europe » ne semble malheureusement pas encore venue. Opacité, lenteurs, contrats biaisés… la joute juridique avec AstraZeneca sur la responsabilité des retards de livraison comme l’extraordinaire erreur qui a bien failli recréer une frontière entre les deux Irlandes montrent que le Berlaymont [le siège de la Commission européenne à Bruxelles] n’a pas été à la hauteur de la tâche.

Chine : l’Europe fait passer les droits humains après le business

Chine :  l’Europe fait passer  les droits humains après le business  

Une centaine de personnalités de sensibilité écologique dénoncent le fait que l’union européenne fasse passer les intérêts commerciaux avant le respect des droits humains en Chine. De fait,  la dernière preuve est sans doute cet accord sur les investissements réciproques passés entre les deux zones surtout poussée par l’Allemagne.  (Tribune dans le monde)

Tribune.

 

En ce 12 février débute le Nouvel An chinois. Témoignage de la persistance à travers les âges de la culture dominante en Chine, celle des Han (ethnie majoritaire à l’échelle du pays), cette tradition ne saurait pourtant occulter la richesse et la diversité de la société chinoise : l’immense territoire chinois regroupe en effet de nombreuses cultures et populations dont les traditions sont souvent méconnues, voire censurées par le pouvoir en place.

Ainsi, des rapports de plus en plus nombreux et étayés attestent depuis 2016 de la politique d’éradication culturelle menée par le régime de Pékin à l’encontre des Ouïgours, population musulmane turcophone, habitant principalement la province du Xinjiang.

Arrestations arbitraires, internements dans des camps de « rééducation », soumission au travail forcé, campagnes de stérilisation perpétrées à l’encontre des femmes, contraceptions et avortements forcés, destruction des lieux de culte, prélèvements d’organes, interdiction de parler leur langue, interdiction de donner un prénom musulman à leur enfant et même persécutions au-delà des frontières… La liste des violations et des crimes commis à l’encontre de la communauté ouïgoure semble sans fin.

En parallèle, Pékin facilite la migration de Chinois han dans la région du Xinjiang : les Ouïgours sont ainsi en passe d’y devenir minoritaires. Comme pour les Tibétains, à terme, c’est l’existence même de cette population, avec sa culture et ses spécificités, qui est menacée.

Kazakhs, Ouzbeks et Mongols sont exposés au même risque en tant que minorités ethniques : le Parti communiste chinois est sans pitié contre celles et ceux qui pourraient contester son autorité sur le territoire chinois. Hongkong en a aussi fait les frais, la répression contre l’opposition démocratique aux représentants de Pékin étant féroce.

Selon l’ONG Human Rights Watch, entre un et trois millions de Ouïgours sont actuellement enfermés dans des camps où il leur est appris à oublier leur culture, leur religion, à coups de sévices, et où ils sont forcés à produire des biens que nous, Européens, consommons parfois sans même le savoir.

Ces violations des droits humains permettent ainsi à des multinationales – dont certaines européennes – de réduire leurs coûts de production : un rapport de l’Institut australien de politique stratégique a ainsi identifié, en février 2020, plus de quatre-vingts entreprises bénéficiant de ce travail forcé. Pour éluder leurs responsabilités, elles se cachent derrière leurs sous-traitants.

Conflit Boeing-Airbus: les États-Unis maintiennent les taxes sur l’Europe

Conflit Boeing-Airbus: les États-Unis maintiennent les taxes sur l’Europe

Si les relations commerciales entre les États-Unis et les différents partenaires seront sans doute pacifiées sur la forme par contre sur le fond ,il ne faut peut-être pas espérer des miracles notamment pour l’Europe. Ainsi dans le cadre du conflit récurrent qui oppose Boeing et Airbus à propos des aides publiques qui faussent la concurrence, les États-Unis vont continuer d’appliquer leurs mesures de rétorsion fiscale qui porte notamment sur les exportations de vins.

 

Les services du représentant américain au Commerce indiquent qu’ « il n’est pas nécessaire, à ce stade, de revoir » cette sanction commerciale, rapporte BFM TV. Joe Biden a toutefois indiqué souhaiter renouer des liens pacifiés avec ses alliés historiques dont les pays de l’Union européenne (UE), selon Le Figaro.

Ces mesures sont entrées en vigueur le 12 janvier dernier, dans le cadre d’un vieux litige entre Boeing et Airbus. Les deux concurrents s’affrontent en effet depuis octobre 2004 devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales. Il s’agit du plus long conflit commercial traité par le juge de paix des échanges mondiaux.

Annoncées à la fin de l’année 2020, ces taxes visent des produits français et allemands et notamment les vins non-pétillants, moûts de raisin et cognacs (+25%) et certaines pièces aéronautiques (+15%). Ces droits de douane s’ajoutent à ceux imposés depuis 2019 sur des produits européens (vin, fromage, huile d’olive, whisky) et sur les avions d’Airbus, rappelle Le Figaro.

L’Europe expulse son tour des diplomates russes

L’Europe expulse son tour des  diplomates russes

 

Réponse du berger à la bergère après l’affront de Poutine à  l’Europe. Le dictateur avait en effet expulsé trois diplomates alors que le chef de la diplomatie européenne était reçu en Russie justement pour protester contre la situation de Navalny et les atteintes aux libertés individuelles et collectives. À son tour l’Europe décide donc d’expulser trois diplomates russes. « Si la Fédération de Russie ne devait pas reconsidérer son geste, ce dernier ne restera pas sans réponse », avait déjà prévenu le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas (SPD). Les diplomates occidentaux en question assistaient aux manifestations dans le but d’informer leurs chancelleries, leur expulsion était donc « injustifiée », avait fait valoir Angela Merkel.

 

 

À la différence de Moscou, Varsovie, Berlin et Stockholm n’ont pas commenté l’annonce de l’expulsion des diplomates russes. L’épreuve de vérité – le cas échéant – aura lieu, le 22 février à Bruxelles, lors d’un Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Ces derniers devraient discuter de sanctions à l’encontre de la Russie, mais dans le cadre délimité que Paris et Berlin entendent leur assigner. La France et l’Allemagne ne veulent pas couper les ponts avec Vladimir Poutine, et l’Allemagne, en particulier, continue à défendre son projet de gazoduc Nord Stream qui relie la Russie à son territoire, où doit arriver directement le gaz produit en Russie.

Le cynisme de Poutine face au ventre mou de l’Europe

Le cynisme de Poutine face au ventre mou de l’Europe

 

 

 

Un édito du monde souligne la véritable gifle qu’a reçue l’Europe quand son représentant diplomatique était présent à Moscou. C’est le moment précis qu’a choisi Poutine pour expulser des ambassadeurs de l’Europe. Le signe sans doute que Poutine ne craint guère les réactions du ventre mou de l’Europe à la fois désunie vis-à-vis de la Russie et peut déterminée.

 

 

Formé à l’école soviétique, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est un vieux routier de la diplomatie. Il prépare volontiers ses collègues de pays amis en visite officielle à Moscou à la conférence de presse conjointe. Vendredi 5 février, M. Lavrov n’a pas eu ces égards pour Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), et pour cause : la conférence de presse était une embuscade. La première question, posée par un collaborateur de l’agence officielle Sputnik, visait à conduire l’ex-ministre espagnol à condamner les sanctions américaines contre Cuba.

M. Borrell n’a pas su éviter le piège. Mais il y avait pire, et il l’ignorait encore. C’est par les réseaux sociaux qu’il a appris, à la fin de ses entretiens avec le ministre russe, l’expulsion de trois diplomates européens en poste en Russie, un Allemand, un Polonais et un Suédois, accusés d’avoir violé leurs obligations diplomatiques en assistant à des manifestations de soutien à l’opposant Alexeï Navalny. Des accusations « sans fondement », a commenté M. Borrell dimanche soir dans un compte rendu de sa visite sur son blog. Il a demandé à M. Lavrov de revenir sur cette décision ; ce dernier a refusé.

A ce niveau-là, ce n’est plus un camouflet, c’est une gifle. Une humiliation pour l’ancien ministre espagnol des affaires étrangères mais aussi, à travers lui, l’expression d’un mépris total pour sa fonction, dont la faiblesse est ici soulignée, et un geste de défi à l’égard de l’Union européenne.

En allant se jeter dans la gueule du loup à un moment d’extrême tension politique en Russie, Josep Borrell a sous-estimé le cynisme du régime de Vladimir Poutine et surestimé sa capacité à y faire face. Avant son départ de Bruxelles, il avait fait valoir aux sceptiques les vertus du dialogue : « Lorsque les choses vont mal, il faut s’engager », assurait-il lors d’une conférence à la fondation Robert-Schuman.

Le haut représentant pour la politique extérieure de l’UE voulait explorer les possibilités de progrès dans les relations entre l’UE et la Russie, pour en faire part au sommet européen prévu en mars sur ce sujet. Il pensait pouvoir à la fois afficher la fermeté sur le sort réservé à Alexeï Navalny et aux milliers de manifestants arrêtés et parler de coopérations possibles sur le climat, l’Arctique ou le nucléaire iranien. A la décharge de M. Borrell, peu d’Etats membres de l’UE – ni Paris ni Berlin – s’étaient opposés à ce voyage.

Mais, pour dialoguer, il faut être deux. Et le message qu’a confirmé le pouvoir russe au cours de cette désastreuse visite, c’est qu’il n’a aucunement l’intention de dialoguer avec l’UE. Pour ceux qui en doutaient encore, les choses ont le mérite d’être claires.

Cette clarification pourrait, finalement, se révéler salutaire. Le chef de la diplomatie européenne a dressé lucidement dimanche soir un constat d’échec de son expérience : cette visite l’a convaincu que la Russie s’est « progressivement déconnectée de l’Europe » et qu’elle « voit dans les valeurs démocratiques une menace existentielle ». Sa priorité stratégique, de toute évidence, n’est pas l’Europe, mais la Chine. L’UE, conclut-il, « devra en tirer les conséquences » et « procéder, unie, avec détermination ».

Unité et détermination : les deux font défaut à l’UE à propos de la Russie. Après une telle leçon, elles sont pourtant plus nécessaires que jamais. Sur la question des nouvelles sanctions, comme sur celle d’un tournant stratégique dans les relations entre l’Europe et la Russie.

Brexit et Ports britanniques : écroulement du trafic vers l’Europe

Brexit et  Ports britanniques : écroulement du trafic vers l’Europe

 

 

Boris Johnson avait imaginé transformer le Royaume-Uni en une sorte de Singapour sur Tamise. Ainsi la péninsule britannique aurait constitué le point d’entrée principal des les importations vers l’union européenne après le brexit .

Le problème c’est qu’un certain nombre de verrous de normes et de formalités administratives entravent cette vision au point que le trafic passant par le Royaume-Uni et à destination de l’union économique s’écroule complètement.

C’est dans une lettre adressée le 1er février au ministre Michael Gove, à laquelle l’hebdomadaire britannique The Observer a eu accès, que le président de l’association, Richard Burnett avance ce chiffre de 68%, tiré d’un sondage réalisé auprès de ses membres internationaux.

Selon l’hebdomadaire, Richard Burnett estime que cela est principalement dû à « l’augmentation massive de la paperasse à laquelle sont confrontés les exportateurs » après le Brexit. Il appelle le gouvernement britannique à augmenter grandement le nombre de douaniers chargés d’aider les entreprises, estimant que les 10.000 personnes actuellement déployées ne représentent « qu’un cinquième de ce qui serait nécessaire ».

« Je trouve profondément frustrant et agaçant que les ministres aient choisi de ne pas écouter l’industrie et les experts », a déclaré celui qui affirme à The Observer avoir « prévenu » M. Gove « de façon répétée ces derniers mois ».

Officiellement sorti de l’Union européenne le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni a continué d’observer ses règles pendant la période de transition qui s’est achevée le 31 décembre, date à laquelle le pays est sorti de l’union douanière et du marché unique européens.

 

Malgré l’accord commercial signé in extremis avec son ancien partenaire, le gouvernement britannique avait prévenu les entreprises qu’il faudrait s’attendre à des « perturbations à court terme.

En effet, les exportateurs britanniques doivent désormais remplir une multitude de documents pour prouver que leurs biens sont autorisés à entrer dans le marché unique européen, un alourdissement des procédures chronophage et coûteux, qui retarde le passage des frontières.

Interrogé par The Observer, un porte-parole du ministre Michael Gove a affirmé ne « pas reconnaître le chiffre avancé sur les exportations » par la RHA, estimant que « les perturbations à la frontière avaient jusqu’à présent été minimes » et que « les mouvements du fret sont désormais proches de la normale, malgré la pandémie de Covid-19″, qui a aussi fortement impacté le trafic.

Le directeur de l’Association des ports britanniques, Richard Ballantyne, affirme lui que ce chiffre de 68% avancé par la RHA est « globalement conforme » à ce qu’il a pu observer sur la baisse du trafic.

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