Archive pour le Tag 'l’ère'

Vers l’ère de la robotique ?

Vers l’ère de la robotique ?
par 

Jean Ponce

professeur d’informatique à l’Ecole normale supérieure – PSL

Isabelle Ryl

professeure d’informatique, en détachement à l’université PSL

Alors que s’ouvre l’ère des robots, la France, pas forcément leader sur tous les aspects du secteur, est en revanche très bien placée sur le logiciel, estiment Jean Ponce et Isabelle Ryl, dans leur Carte blanche au « Monde ».

La France va accueillir, début février, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui réunira des experts venus du monde entier : la gouvernance internationale, l’éthique, l’inclusivité seront sans nul doute au premier rang des débats. Pour la recherche et l’innovation, l’IA générative et sa maîtrise par la France seront au cœur des discussions. Mais quid de la prochaine vague ? La prospective est toujours délicate mais la décennie qui s’ouvre pourrait être celle de la robotique !

Nous admirions déjà en 2023 les plateformes telles qu’Atlas, mais regrettions qu’en pratique, l’usage des robots reste majoritairement confiné à des tâches répétitives le long de lignes d’assemblage. Or, la situation évolue rapidement : après un apprentissage sur un jeu de données de plus de dix mille heures de vidéo, le robot π0 de la société Physical Intelligence plie aujourd’hui du linge (presque) aussi bien qu’une personne, ce qui a convaincu des géants de la tech comme Jeff Bezos et Open AI d’investir 400 millions de dollars.

Un facteur déterminant des progrès récents a été l’arrivée sur le marché d’une nouvelle génération de plateformes robotiques : les fameux robots Atlas et Spot de Boston Dynamics sont concurrencés depuis 2022 par les très impressionnants modèles low cost de Unitree, d’abord avec le quadrupède Go1 qui offre, pour 2 700 dollars, des performances comparables à celles de Spot pour un prix 25 fois inférieur, puis en 2024 avec le petit humanoïde (1,27 mètre, 47 kilos) ….

Politique: Avec Trump, l’ère de l’intox

Politique:  Avec Trump, l’ère de l’intox

 

Le terme de « post-vérité » désignerait une époque historique nouvelle où les faits objectifs auraient perdu leur influence sur l’opinion publique et sur les résultats des élections. Dans ce contexte, les politiciens pourraient donc mentir en toute impunité – à l’image du président des États-Unis Donald Trump. Mais quelle est la validité du concept de post-vérité pour comprendre la situation des démocraties contemporaines ?

 

par 

Chercheur post-doctorant, École normale supérieure (ENS) – PSL dans « The Conversation »

La « post-vérité » s’est diffusée dans le vocabulaire politique et journalistique ces dernières années. Les exemples les plus souvent invoqués par les commentateurs incluent les mensonges du camp « Leave » au sujet des 350 millions de livres sterling que l’adhésion à l’Union européenne était censée coûter à la Grande-Bretagne ; l’indulgence des électeurs républicains vis-à-vis des mensonges de Trump sur une supposée fraude électorale en 2020 ; ou le climatoscepticisme.

Cette approche ne résiste pourtant pas très bien à l’analyse. Si le concept de post-vérité saisit des tendances historiques bien réelles, celles-ci prolongent et amplifient des phénomènes psychologiques et sociaux qui ne sont pas nouveaux.

Premièrement, au risque de rappeler une évidence, il est impossible de vivre une vie de relativiste complet. Ce n’est pas parce que certaines personnes déclarent remettre en cause l’idée de vérité, ou ne pas croire certains médias associés à l’establishment, qu’elles ont cessé de croire en l’existence du monde extérieur avec ses contraintes et ses faits physiques, biologiques, et sociaux. Il est en revanche plus facile de mettre en doute des faits quand ceux-ci sont d’une nature abstraite, collective et non directement perceptible (changement climatique, pandémie…).

Deuxièmement, la diffusion de mensonges par des politiciens cyniques est bien antérieure aux réseaux digitaux et à Internet. Dans les années 1930, les nazis blâment l’incendie du Reichstag sur les communistes pour les discréditer. En 2003, Colin Powell ment à la tribune de l’ONU en faisant croire, faux échantillon d’anthrax à la main, que les États-Unis possèdent la preuve du développement, par Saddam Hussein, d’armes de destruction massive.

L’évocation de menaces collectives et de complots dans le but de mobiliser les masses, ou de promouvoir des intérêts politiques, est une stratégie aussi ancienne que le discours sur la politique lui-même.

Ce qui est relativement nouveau aujourd’hui, c’est que nombre de nos démocraties – les États-Unis et la France notamment – ont vu se développer une défiance grandissante envers les hommes et les femmes politiques et aussi une haine mutuelle entre électeurs de camps opposés (par exemple, républicains contre démocrates aux États-Unis).

Une autre nouveauté est le développement d’Internet et des réseaux sociaux dans les années 2000-2010. Ces sources digitales ont amplifié le fractionnement de notre paysage informationnel initié par la télévision câblée en multipliant encore davantage les sources d’informations partisanes « à la carte ». Elles donnent une force de diffusion potentiellement élevée aux mensonges des politiciens et aux récits conspirationnistes par des canaux comme Facebook, TikTok, YouTube et X, et certains blogs et sites. Quantitativement, l’exposition à des contenus faux sur les réseaux sociaux reste toutefois quelque chose de rare pour le citoyen moyen, de l’ordre de moins de 1 % – le terme d’« infodemic » est donc exagéré.

Dans le même temps, des politiciens populistes ont émergé et soulèvent un enthousiasme extrêmement fort auprès de certaines franges de l’électorat, qui y voit des leaders providentiels capables de défendre leurs intérêts dans le monde globalisé et en mutation démographique. Parmi leurs convictions politiques figurent des croyances que les données scientifiques contredisent, comme l’idée que nous serions victimes d’une submersion migratoire incontrôlée, ou que l’on pourrait se permettre de ne pas réagir face au changement climatique. Ces politiciens ont donc intérêt à alimenter le doute à l’encontre des sources scientifiques et des journalistes qui les contredisent.

Or, les espoirs que ces politiciens populistes soulèvent sont si forts qu’ils ont découvert qu’ils jouissaient d’une marge de manœuvre considérable dans l’opinion, malgré les accusations de mensonges et les enquêtes pénales qui les visent parfois. Une partie de l’électorat est en effet disposée à « détourner le regard », en plusieurs sens.

Pour les électeurs des populistes, mensonges ou fautes morales peuvent en effet apparaître comme « acceptables », comparés aux espoirs politiques qu’ils nourrissent, en vertu d’un calcul rationnel coûts-bénéfices.

Bien souvent, cette évaluation se trouvera biaisée par l’affection dont bénéficie le politicien providentiel, et par la haine nourrie à l’encontre de ses opposants, suivant un mécanisme de raisonnement motivé. C’est le même raisonnement motivé qui conduit les parents à se trouver « aveuglés par l’amour » qu’ils portent à leurs enfants. Donnez-moi une raison (même douteuse) de continuer à penser que les vaccins causent l’autisme ou que le Covid-19 était un mensonge et j’y arriverai, car j’ai très envie de le croire.

Autre élément important, l’esprit est calibré par la sélection naturelle pour se préoccuper essentiellement de ce qui peut concrètement affecter les intérêts matériels et la réputation de l’individu et ceux de sa famille proche.

L’électeur moyen est, par comparaison, peu motivé par des dangers, éloignés dans le temps et l’espace, difficiles à percevoir directement, et atteignant surtout les autres – comme le changement climatique, l’échec d’une immunité vaccinale collective, ou le déclin de la confiance envers les institutions.

De manière générale, les citoyens ne sont pas incités à développer des connaissances véridiques sur les conséquences des politiques publiques. Cela demande du temps et de l’énergie, tandis que les chances qu’ils soient concrètement affectés personnellement sont souvent très faibles (certains économistes se demandent même pourquoi les gens vont voter).

A contrario, dans certains cercles sociaux, il peut y avoir des bénéfices sociaux immédiats et concrets (amitiés, followers, contrats) à exprimer ouvertement son soutien au climatoscepticisme ou aux mensonges de Trump.

Journalisme d’investigation et recherche scientifique reposent sur l’échange contradictoire et la vigilance des pairs, et ces professionnels sont incités, en raison de l’impact sur leur réputation, à se corriger quand ils se trompent. En ce qui concerne la science, l’accumulation de données statistiques et expérimentales convergentes permet à des conclusions d’acquérir une fiabilité infiniment supérieure à celle de l’opinion de sens commun. Les politiciens populistes, les sites de fake news et les stars de YouTube ne sont, quant à eux, soumis à aucune de ces contraintes intellectuelles et éditoriales. Or, ces connaissances sur la hiérarchie des témoignages et des méthodes ne vont pas de soi : elles doivent être enseignées et apprises.

En l’absence d’éducation politique et scientifique idoine, nombre de citoyens ne sont donc pas armés sur le plan cognitif pour saisir ce qui confère une autorité supérieure aux journalistes professionnels ou aux scientifiques sur les affirmations du premier démagogue venu.

Dans ce contexte, investir dans l’enseignement des fondements des autorités journalistique et scientifique, dans la responsabilisation des plates-formes numériques, mais aussi dans la réduction des inégalités économiques et de l’impunité des élites apparaît comme indispensable.

Il convient toutefois de nuancer l’idée que nous serions parvenus à une ère de « post-vérité ». La diffusion de fausses rumeurs et le cynisme ont toujours existé. La pensée motivée, le tribalisme politique et le goût pour les théories du complot trouvent leurs fondements dans notre psychologie fondamentale et des ressentiments socio-économiques, plus que dans le développement des réseaux sociaux et d’Internet.

Avec Trump, l’ère de l’intox

Avec Trump, l’ère de l’intox

 

Le terme de « post-vérité » désignerait une époque historique nouvelle où les faits objectifs auraient perdu leur influence sur l’opinion publique et sur les résultats des élections. Dans ce contexte, les politiciens pourraient donc mentir en toute impunité – à l’image du président des États-Unis Donald Trump. Mais quelle est la validité du concept de post-vérité pour comprendre la situation des démocraties contemporaines ?

 

par 

Chercheur post-doctorant, École normale supérieure (ENS) – PSL dans « The Conversation »

La « post-vérité » s’est diffusée dans le vocabulaire politique et journalistique ces dernières années. Les exemples les plus souvent invoqués par les commentateurs incluent les mensonges du camp « Leave » au sujet des 350 millions de livres sterling que l’adhésion à l’Union européenne était censée coûter à la Grande-Bretagne ; l’indulgence des électeurs républicains vis-à-vis des mensonges de Trump sur une supposée fraude électorale en 2020 ; ou le climatoscepticisme.

Cette approche ne résiste pourtant pas très bien à l’analyse. Si le concept de post-vérité saisit des tendances historiques bien réelles, celles-ci prolongent et amplifient des phénomènes psychologiques et sociaux qui ne sont pas nouveaux.

Premièrement, au risque de rappeler une évidence, il est impossible de vivre une vie de relativiste complet. Ce n’est pas parce que certaines personnes déclarent remettre en cause l’idée de vérité, ou ne pas croire certains médias associés à l’establishment, qu’elles ont cessé de croire en l’existence du monde extérieur avec ses contraintes et ses faits physiques, biologiques, et sociaux. Il est en revanche plus facile de mettre en doute des faits quand ceux-ci sont d’une nature abstraite, collective et non directement perceptible (changement climatique, pandémie…).

Deuxièmement, la diffusion de mensonges par des politiciens cyniques est bien antérieure aux réseaux digitaux et à Internet. Dans les années 1930, les nazis blâment l’incendie du Reichstag sur les communistes pour les discréditer. En 2003, Colin Powell ment à la tribune de l’ONU en faisant croire, faux échantillon d’anthrax à la main, que les États-Unis possèdent la preuve du développement, par Saddam Hussein, d’armes de destruction massive.

L’évocation de menaces collectives et de complots dans le but de mobiliser les masses, ou de promouvoir des intérêts politiques, est une stratégie aussi ancienne que le discours sur la politique lui-même.

Ce qui est relativement nouveau aujourd’hui, c’est que nombre de nos démocraties – les États-Unis et la France notamment – ont vu se développer une défiance grandissante envers les hommes et les femmes politiques et aussi une haine mutuelle entre électeurs de camps opposés (par exemple, républicains contre démocrates aux États-Unis).

Une autre nouveauté est le développement d’Internet et des réseaux sociaux dans les années 2000-2010. Ces sources digitales ont amplifié le fractionnement de notre paysage informationnel initié par la télévision câblée en multipliant encore davantage les sources d’informations partisanes « à la carte ». Elles donnent une force de diffusion potentiellement élevée aux mensonges des politiciens et aux récits conspirationnistes par des canaux comme Facebook, TikTok, YouTube et X, et certains blogs et sites. Quantitativement, l’exposition à des contenus faux sur les réseaux sociaux reste toutefois quelque chose de rare pour le citoyen moyen, de l’ordre de moins de 1 % – le terme d’« infodemic » est donc exagéré.

Dans le même temps, des politiciens populistes ont émergé et soulèvent un enthousiasme extrêmement fort auprès de certaines franges de l’électorat, qui y voit des leaders providentiels capables de défendre leurs intérêts dans le monde globalisé et en mutation démographique. Parmi leurs convictions politiques figurent des croyances que les données scientifiques contredisent, comme l’idée que nous serions victimes d’une submersion migratoire incontrôlée, ou que l’on pourrait se permettre de ne pas réagir face au changement climatique. Ces politiciens ont donc intérêt à alimenter le doute à l’encontre des sources scientifiques et des journalistes qui les contredisent.

Or, les espoirs que ces politiciens populistes soulèvent sont si forts qu’ils ont découvert qu’ils jouissaient d’une marge de manœuvre considérable dans l’opinion, malgré les accusations de mensonges et les enquêtes pénales qui les visent parfois. Une partie de l’électorat est en effet disposée à « détourner le regard », en plusieurs sens.

Pour les électeurs des populistes, mensonges ou fautes morales peuvent en effet apparaître comme « acceptables », comparés aux espoirs politiques qu’ils nourrissent, en vertu d’un calcul rationnel coûts-bénéfices.

Bien souvent, cette évaluation se trouvera biaisée par l’affection dont bénéficie le politicien providentiel, et par la haine nourrie à l’encontre de ses opposants, suivant un mécanisme de raisonnement motivé. C’est le même raisonnement motivé qui conduit les parents à se trouver « aveuglés par l’amour » qu’ils portent à leurs enfants. Donnez-moi une raison (même douteuse) de continuer à penser que les vaccins causent l’autisme ou que le Covid-19 était un mensonge et j’y arriverai, car j’ai très envie de le croire.

Autre élément important, l’esprit est calibré par la sélection naturelle pour se préoccuper essentiellement de ce qui peut concrètement affecter les intérêts matériels et la réputation de l’individu et ceux de sa famille proche.

L’électeur moyen est, par comparaison, peu motivé par des dangers, éloignés dans le temps et l’espace, difficiles à percevoir directement, et atteignant surtout les autres – comme le changement climatique, l’échec d’une immunité vaccinale collective, ou le déclin de la confiance envers les institutions.

De manière générale, les citoyens ne sont pas incités à développer des connaissances véridiques sur les conséquences des politiques publiques. Cela demande du temps et de l’énergie, tandis que les chances qu’ils soient concrètement affectés personnellement sont souvent très faibles (certains économistes se demandent même pourquoi les gens vont voter).

A contrario, dans certains cercles sociaux, il peut y avoir des bénéfices sociaux immédiats et concrets (amitiés, followers, contrats) à exprimer ouvertement son soutien au climatoscepticisme ou aux mensonges de Trump.

Journalisme d’investigation et recherche scientifique reposent sur l’échange contradictoire et la vigilance des pairs, et ces professionnels sont incités, en raison de l’impact sur leur réputation, à se corriger quand ils se trompent. En ce qui concerne la science, l’accumulation de données statistiques et expérimentales convergentes permet à des conclusions d’acquérir une fiabilité infiniment supérieure à celle de l’opinion de sens commun. Les politiciens populistes, les sites de fake news et les stars de YouTube ne sont, quant à eux, soumis à aucune de ces contraintes intellectuelles et éditoriales. Or, ces connaissances sur la hiérarchie des témoignages et des méthodes ne vont pas de soi : elles doivent être enseignées et apprises.

En l’absence d’éducation politique et scientifique idoine, nombre de citoyens ne sont donc pas armés sur le plan cognitif pour saisir ce qui confère une autorité supérieure aux journalistes professionnels ou aux scientifiques sur les affirmations du premier démagogue venu.

Dans ce contexte, investir dans l’enseignement des fondements des autorités journalistique et scientifique, dans la responsabilisation des plates-formes numériques, mais aussi dans la réduction des inégalités économiques et de l’impunité des élites apparaît comme indispensable.

Il convient toutefois de nuancer l’idée que nous serions parvenus à une ère de « post-vérité ». La diffusion de fausses rumeurs et le cynisme ont toujours existé. La pensée motivée, le tribalisme politique et le goût pour les théories du complot trouvent leurs fondements dans notre psychologie fondamentale et des ressentiments socio-économiques, plus que dans le développement des réseaux sociaux et d’Internet.

CLIMAT: le début de « L’ÈRE DE L’ÉBULLITION » ( ONU)

CLIMAT: le début de « L’ÈRE DE L’ÉBULLITION » ( ONU)

« Le changement climatique est là. Il est terrifiant. Et c’est juste le début. L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition mondiale », a déclaré le patron de l’ONU, Antonio Guterres.
« pour les scientifiques, c’est sans équivoque: les humains sont responsables », a-t-il insisté, notant que « la seule surprise est la vitesse du changement ».

« Les conséquences sont claires et tragiques: des enfants emportés par les pluies de mousson, des familles qui fuient les flammes, des travailleurs qui s’évanouissent sous la chaleur brûlante ».
Face à ce constat catastrophique, le secrétaire général de l’ONU a répété ses appels incessants à agir radicalement et de façon urgente, s’en prenant aussi une nouvelle fois au secteur des énergies fossiles.

« L’air est irrespirable, la chaleur est insoutenable. Et les niveaux de profits des énergies fossiles et l’inaction climatique sont inacceptables », a-t-il martelé. « Les dirigeants doivent diriger. Assez d’hésitation. Assez d’excuses. Assez d’attente que les autres bougent en premier ».

Antonio Guterres, qui accueillera à New York en septembre un sommet pour l’ambition climatique, appelle notamment les pays développés à s’engager à atteindre la neutralité carbone le plus près possible de 2040 et les économies émergentes le plus près possible de 2050.

Société-La démocratie à l’ère néandertalienne ( Gaston Bessay, expert en prospective)

Société-La   démocratie à l’ère néandertalienne ( Gaston Bessay, expert en prospective)

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétante quand cela  conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique,  les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970, 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon, l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre facteur explicatif marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement, ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement, ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut –et-on doit- contester l’utilité de certains produits ou de leurs conditions de production et d’utilisation qui portent atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir, 50 % des  emplois pourraient être supprimés ou transformés dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations, trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laisser aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du Brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ,  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques , ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie n’ont pas bougé d’un iota face aux mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales. La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à l’ère  néandertalienne.

 

La démocratie à l’ère néandertalienne

La   démocratie à l’ère néandertalienne

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétante quand cela  conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique,  les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970, 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon, l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre facteur explicatif marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement, ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut –et-on doit- contester l’utilité de certains produits ou de leurs conditions de production et d’utilisation qui portent atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir, 50 % des  emplois pourraient être supprimés ou transformés dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations, trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laisser aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du Brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ,  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques , ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie n’ont pas bougé d’un iota face aux mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales. La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à l’ère  néandertalienne.

Les formes de démocratie à l’ère néandertalienne

Les formes de  démocratie à l’ère néandertalienne

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétante quand elle conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique,  les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970, 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon, l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre facteur explicatif marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut –et-on doit- contester l’utilité de certains produits ou de leurs conditions de production et d’utilisation qui portent atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir, 50 % des  emplois pourraient être supprimés ou transformés dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations, trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laisser aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du Brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ,  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques , ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie n’ont pas bougé d’un iota face aux mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales. La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à l’ère  néandertalienne.

La démocratie à l’ère néandertalienne

La démocratie à l’ère néandertalienne

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétante quand elle conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique,  les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970, 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon, l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre facteur explicatif marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut –et-on doit- contester l’utilité de certaines productions ou leurs conditions de production et d’utilisation qui portent atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir 50 % des  emplois pourraient être supprimés ou transformés dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations, trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laisser aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du Brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ;  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires ;  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie n’ont pas bougé d’un iota face aux mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales. La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à l’ère  néandertalienne.




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