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L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !! (Sandrine Rousseau)

L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !! (Sandrine Rousseau)

Une idée lumineuse de la gauchiste Sandrine Rousseau d’Europe écologie les Verts. Prendre l’épargne des Français ou les inciter à éponger la dette publique. Sandrine Rousseau est sans doute à l’économie ce que McDo est à la gastronomie. Témoin sa très évasive formation. En 2002, elle obtient un doctorat en sciences économiques avec les félicitations du jury, pour une thèse intitulée « Économie et environnement, une analyse « régulationniste » de la rente environnementale », qui aborde les rapports sociaux à l’environnement et leur impact sur les processus d’accumulation.

Un sujet suffisamment ésotérique et confus pour plaire à un jury de gauche. Sandrine Rousseau oublie que l’épargne en particulier dans les différents livrets n’est pas de l’argent qui dort mais sert de trésorerie à l’État au financement d’infrastructures et notamment du logement. Un État qui déjà ponctionne ses livrets avec un taux de rémunération très en dessous de l’inflation sur le log terme..

Une épargne qui concerne surtout les couches moyennes qui ne peuvent malheureusement solliciter l’évasion fiscale réservée aux plus riches. Notons qu’il faudrait aussi signaler à Sandrine Rousseau que rien n’empêche les épargnants de souscrire aux obligations d’État et autre formes d’emprunt. Mettre la totalité ou presque de l’épargne au service de la dette publique constituerait une sorte de fuite en avant et un gros risque pour les épargnants de voir leur épargne encore davantage ponctionnée. D’une certaine manière, ce serait creuser un trou au détriment des épargnants pour boucher l’énorme trou des déficits publics et en crèer de nouveaux  Des propos de gauchistes dangereux et irresponsables. Aussi irresponsables que ceux de Mélenchon ( dont Sandrine Rousseau est proche) qui propose tout simplement d’effacer la dette. Bref, de ne plus rembourser les emprunts.

Pour être crédible, la gauche aura besoin de faire un sérieux effort de formation et de compétences en matière économique.

Sandrine Rousseau: L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !!

Sandrine Rousseau: L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !!

Une idée lumineuse de la gauchiste Sandrine Rousseau d’Europe écologie les Verts. Prendre l’épargne des Français ou les inciter à éponger la dette publique. Sandrine Rousseau est sans doute à l’économie ce que McDo est à la gastronomie. Témoin sa très évasive formation. En 2002, elle obtient un doctorat en sciences économiques avec les félicitations du jury, pour une thèse intitulée « Économie et environnement, une analyse « régulationniste » de la rente environnementale », qui aborde les rapports sociaux à l’environnement et leur impact sur les processus d’accumulation.

Un sujet suffisamment ésotérique et confus pour plaire à un jury de gauche. Sandrine Rousseau oublie que l’épargne en particulier dans les différents livrets n’est pas de l’argent qui dort mais sert de trésorerie à l’État au financement d’infrastructures et notamment du logement. Un État qui déjà ponctionne ses livrets avec un taux de rémunération très en dessous de l’inflation.

Une épargne qui concerne surtout les couches moyennes qui ne peuvent malheureusement solliciter l’évasion fiscale réservée aux plus riches. Notons qu’il faudrait aussi signaler à Sandrine Rousseau que rien n’empêche les épargnants de souscrire aux obligations d’État et autre formes d’emprunt. Mettre la totalité ou presque de l’épargne au service de la dette publique constituerait une sorte de fuite en avant et un gros risque pour les épargnants de voir leur épargne encore davantage ponctionnée. D’une certaine manière, ce serait creuser un trou au détriment des épargnants pour boucher l’énorme trou des déficits publics et en crèer de nouveaux  Des propos de gauchistes dangereux et irresponsables. Aussi irresponsables que ceux de Mélenchon ( dont Sandrine Rousseau est proche) qui propose tout simplement d’effacer la dette. Bref, de ne plus rembourser les emprunts.

Pour être crédible, la gauche aura besoin de faire un sérieux effort de formation et de compétences en matière économique.

L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !!

L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !!

Une idée lumineuse de la gauchiste Sandrine Rousseau d’Europe écologie les Verts. Prendre l’épargne des Français ou les inciter à éponger la dette publique. Sandrine Rousseau est sans doute à l’économie ce que McDo est à la gastronomie. Témoin sa très évasive formation. En 2002, elle obtient un doctorat en sciences économiques avec les félicitations du jury, pour une thèse intitulée « Économie et environnement, une analyse « régulationniste » de la rente environnementale », qui aborde les rapports sociaux à l’environnement et leur impact sur les processus d’accumulation.

Un sujet suffisamment ésotérique et confus pour plaire à un jury de gauche. Sandrine Rousseau oublie que l’épargne en particulier dans les différents livrets n’est pas de l’argent qui dort mais sert de trésorerie à l’État au financement d’infrastructures et notamment du logement. Un État qui déjà ponctionne ses livrets avec un taux de rémunération très en dessous de l’inflation.

Une épargne qui concerne surtout les couches moyennes qui ne peuvent malheureusement solliciter l’évasion fiscale réservée aux plus riches. Notons qu’il faudrait aussi signaler à Sandrine Rousseau que rien n’empêche les épargnants de souscrire aux obligations d’État et autre formes d’emprunt. Mettre la totalité ou presque de l’épargne au service de la dette publique constituerait une sorte de fuite en avant et un gros risque pour les épargnants de voir leur épargne encore davantage ponctionnée. D’une certaine manière, ce serait creuser un trou au détriment des épargnants pour boucher l’énorme trou des déficits publics. Des propos de gauchistes dangereux et irresponsables. Aussi irresponsables que ceux de Mélenchon ( dont Sandrine Rousseau est proche) qui propose tout simplement d’effacer la dette. Bref, de ne plus rembourser les emprunts.

Pour être crédible, la gauche aura besoin de faire un sérieux effort de formation et de compétences en matière économique.

Le triomphe de l’euro

Le triomphe de l’euro

25 ans après son lancement officiel en 1999, l’euro est un adulte en pleine forme et le nombre de pays de la zone euro n’a cessé de croître depuis sa création, passant de 11 en 1999 à 20 avec l’entrée de la Croatie le 1er janvier 2023. Selon les termes mêmes du traité de Maastricht, la zone euro doit d’ailleurs poursuivre son élargissement à moyen terme à tous les pays de l’Union européenne (UE) qui n’ont pas souscrit explicitement une clause d’« opt out » (désengagement) comme le Danemark. Au-delà du cercle officiel de ses quelque 330 millions d’usagers équivalent à la population des États-Unis (340 millions) et incluant 4 micro-États officiellement autorisés à l’utiliser (Andorre, Monaco, Saint-Marin et Le Vatican), l’euro étend son influence à des pays ou régions qui en ont fait unilatéralement leur monnaie, comme le Monténégro ou le Kosovo, ou qui indexent volontairement leur devise sur la monnaie commune.

 

par 

Éric Pichet, Kedge Business School dans The Conversation 

Au sein même de la zone euro, les virulentes critiques des partis eurosceptiques qui estimaient que la monnaie était une forme d’abdication de la souveraineté nationale se sont progressivement estompées. La hausse régulière du taux d’adhésion de la population, qui se situe à près de 80 % aujourd’hui, les ont en effet progressivement contraints à abandonner une posture radicale car trop coûteuse électoralement.
Pour mesurer le succès de l’euro, il faut également se souvenir des pronostics apocalyptiques de nombre d’économistes monétaires anglo-saxons qui affirmaient que le projet ne verrait jamais le jour et que, dans l’hypothèse peu probable de son lancement, la monnaie exploserait à la première grande crise.

Au premier rang des sceptiques, l’économiste américain Milton Friedman expliquait en 1997, soit deux ans avant sa naissance, que, contrairement aux États-Unis, les fragmentations du droit du travail et des protections sociales nationales très disparates brideraient la libre circulation des hommes et des capitaux nécessaires au mécanisme d’ajustement d’une zone monétaire optimale.

Sur un territoire connaissant de fortes divergences de cycles économiques, par exemple entre pays industriels et touristiques, la politique monétaire de la future banque centrale s’apparenterait donc, comme l’expliquait alors Rudiger Dornbusch, professeur au MIT, à « tirer sur une cible mouvante dans le brouillard ».

Dernier argument de taille des eurosceptiques : en cas de crise grave localisée dans un seul pays, le carcan de la monnaie unique interdirait toute dévaluation de la monnaie, se traduisant nécessairement par un violent ajustement interne sous forme d’une chute brutale des revenus et du pouvoir d’achat insupportables pour la population.

C’est exactement ce qui s’est produit en Grèce au cours de la longue crise financière de 2008-2015. Le pays a effectivement frôlé la sortie de l’euro lors du référendum national du 5 juillet 2015 par lequel les citoyens grecs ont refusé à une large majorité (60 %) les conditions du plan de sauvegarde imposé par la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

Découvrant dès le lendemain l’impossibilité de retirer des billets aux distributeurs, les députés grecs ont finalement approuvé en catastrophe, le 13 juillet 2015, un plan de rigueur encore plus douloureux pour rester dans l’euro.

Depuis 2019 les drames de l’hyperinflation dans deux pays proches, au Liban qui a fait basculer 80 % du pays dans la grande pauvreté et dans une moindre mesure en Turquie, ont achevé de convaincre les Européens de la protection d’une monnaie forte.

Si les habitants de la zone euro ont très vite pris conscience des avantages pratiques de la monnaie unique avec la disparition des frais de transaction et du risque de change d’Helsinki à Lisbonne, les entreprises ont pu de leur côté comparer les prix et mettre en place rapidement des plans stratégiques servant un vaste marché unique. Quant aux marchés financiers, ils ont gagné en stabilité et en profondeur au fil de leur intégration, symbolisée par l’émergence de la bourse paneuropéenne Euronext en 2000.

Si l’euro est une indéniable réussite, le mérite en revient d’abord à la Banque centrale européenne (BCE) qui a su gérer deux crises économiques d’une ampleur jamais vue depuis 1929. Face aux deux cataclysmes économiques de 2008 et 2020, elle a dû, comme les autres grandes banques centrales, réviser de fond en comble une doctrine multiséculaire depuis la création de la banque d’Angleterre en 1694 en appliquant pour la première fois de son histoire, une politique monétaire dite non conventionnelle.

Mêlant taux d’intérêt nuls, voire négatifs, et émission massive de monnaie qui a multiplié la taille de son bilan, cette politique audacieuse a permis d’éviter deux dépressions économiques durables.

Tout au plus peut-on reprocher à l’actuelle présidente de la BCE, Christine Lagarde, et ses collègues de Francfort d’avoir tardé, contrairement à la Réserve fédérale américaine (Fed), beaucoup plus réactive, à remonter les taux quand l’inflation a resurgi brutalement en 2021. La BCE, alors soucieuse d’éviter une rechute de l’économie, avait sous-estimé la composante monétaire de l’inflation pour l’attribuer essentiellement aux chocs externes et aux goulets d’étranglement logistiques liés au Covid-19 et à la guerre en Ukraine.

Loin de l’affaiblir, les crises de sa jeunesse ont donc renforcé le pouvoir de la BCE, car après la crise des subprimes de 2008, il est apparu clairement que la stabilité financière impliquait une meilleure supervision des mastodontes de la finance qu’étaient devenues les grandes banques. Les États membres de l’Union européenne ont ainsi confié en 2014 à la BCE la supervision des 130 plus grandes banques européennes dites systémiques (qui risquaient d’ébranler la stabilité financière de la zone) maintenant le reste des quelque 8 300 banques de la zone euro sous le contrôle du superviseur national (l’ Autorité de contrôle prudentiel et de résolution en France).
Si l’Europe a évité les conséquences des faillites de la Silicon Valley Bank aux États-Unis et du Credit Suisse en 2023, il reste encore à parfaire l’union bancaire par un véritable système européen d’assurance des dépôts, aujourd’hui bloqué par l’Allemagne qui refuse toujours une solidarité financière avec les pays du Sud du continent.

Mais le point noir de la zone euro reste incontestablement le renforcement du pilier budgétaire de l’union monétaire. Pour faire partie du club de l’euro, chaque pays devait satisfaire à 5 critères de convergence : un déficit public inférieur à 3 % du PIB, une dette publique inférieure à 60 % du PIB, une inflation faible, des taux d’intérêt à long terme modérés et une stabilité de son taux de change par rapport aux autres devises européennes.

Une fois dans le club, le Pacte de stabilité et de croissance mis en place en 1997 était censé discipliner les États membres en assurant un minimum de discipline budgétaire pour éviter qu’un pays trop dépensier n’emprunte excessivement, entraînant une hausse des taux d’intérêt à long terme préjudiciable aux autres pays membres ou générant une méfiance vis-à-vis de la monnaie.

Or, les grandes crises de 2008 et de 2020 ont nécessité des politiques de soutien à l’activité via une hausse spectaculaire des déficits et de la dette. Ces politiques contra-cycliques ont conduit à une divergence entre les pays dits « frugaux » du Nord et les cigales – parmi lesquelles on peut classer la France. Cette divergence s’est en effet accentuée à partir de mars 2020 quand la Commission européenne a invoqué les circonstances exceptionnelles prévues par le traité pour suspendre les effets du Pacte jusqu’à la fin 2023.

Néanmoins, l’euro dispose aujourd’hui d’une assise suffisante pour envisager ses futures évolutions comme la mise en place d’un e-euro ou euro numérique. Ce nouveau moyen de paiement, instantané et gratuit pour les particuliers et les entreprises, rapide et sécurisé, serait directement émis par le Système européen de banques centrales de la zone euro, mais géré par des fournisseurs de services de paiement rémunérés par les commerçants via des commissions très faibles. Il devrait voir le jour à l’horizon 2026-2027.

L’inflation plombe l’épargne

L’inflation plombe l’épargne

L’inflation qui renchérit la plupart des produits et services et les factures à payer à la rentrée a pesé sur la collecte des livrets d’épargne. Cela d’autant plus que les salaires n’ont pas suivi et que globalement les ménages ont perdu du pouvoir d’achat.

L’«effet taux» serait-il en train de s’essouffler? La croissance de l’encours des Livrets A et LDDS a été divisée par quatre au mois de septembre sur un an et par rapport au mois précédent, tombant à un plus bas depuis octobre 2022. Les épargnants ont déposé le mois dernier sur leurs Livrets A et leurs Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) près de 730 millions d’euros de plus qu’ils n’en ont retiré, a annoncé lundi la Caisse des dépôts (CDC).

L’encours cumulé des Livrets A et des LDDS a lui atteint le niveau record de 551,1 milliards d’euros, gonflant de 41,4 milliards d’euros depuis le début d’année.

Crise de l’endettement mondial : la solution par l’inflation et de faibles taux de l’épargne

Crise de l’endettement mondial : la solution par l’inflation et de faibles taux de l’épargne
Bertrand Jacquillat  vice-président du Cercle des économistes et senior advisor de J. de Demandolx Gestion relativise l’importance de l’endettement mondial et évoque plusieurs pistes notamment  » une certaine dose d’inflation » et une faible rémunération de l’épargne. (dans l’Opinion , extrait)

Le  très sérieux Institute of International Finance de Washington vient de publier un certain nombre de statistiques susceptibles de donner le tournis. Selon l’IFF, l’endettement global mondial (public et privé) aurait atteint un niveau record de 296 000 milliards de dollars à fin juin 2021, comparé à 270 900 milliards de dollars un an plus tôt, avec une répartition par quart à peu près égalitaire entre la dette des Etats, des entreprises non financières, du secteur financier, et des ménages. Ce montant représente 353 % du PIB mondial, en hausse de près de 10 % par rapport à la période pré- pandémie où il était de 333 %.

Alors que faire ? Comme le rappellent Carmen Reinhart et Belen Sbrancia dans un papier de recherche du FMI The liquidation of government debt, historiquement, cinq méthodes ont été utilisées pour réduire l’endettement des Etats, certaines plus violentes que d’autres, comme celle des politiques d’austérité. Les situations des quatre pays évoqués plus haut, qui ne semblent pas près de prendre cette direction, illustrent le fait que mener de telles politiques n’est pas facile, et peut être même dangereux.

Encore plus violent, et souvent un mal nécessaire préalable aux politiques d’austérité, est le défaut de paiement, illustré par le sauvetage de la Grèce et sa restructuration financière à la suite de la crise de l’euro en 2011. Une autre raison pour laquelle les investisseurs gardent une certaine sérénité est, curieusement, qu’ils ont de la mémoire. L’histoire financière du XXe siècle montre que l’évolution de l’endettement des nations peut aller dans les deux sens : augmenter comme on l’observe à partir des années 1980, mais aussi diminuer, comme ce fut le cas à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Du niveau de plus de 90 % qu’il avait atteint, le ratio d’endettement au PIB mondial baissa régulièrement après la guerre pour revenir à 30 % à la fin des années 1970.

La croissance économique est pour beaucoup dans cette évolution ; mais la répression financière y a aussi contribué. Très en vogue dans les pays émergents, elle a été aussi pratiquée au sein des pays développés, aux Etats-Unis comme en France, au sortir de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’au début des années 1980. La répression financière requiert principalement deux ingrédients, une dose significative d’inflation et une limite supérieure des taux d’intérêt servis aux épargnantsde sorte que ceux-ci soient inférieurs au taux d’inflation. Elle correspond à une taxe implicite sur les créanciers et un transfert de richesse des créanciers vers les débiteurs, qui est d’autant plus élevé que la différence entre les deux est importante.

C’est la stratégie actuelle implicite des banques centrales que celles-ci semblent vouloir prolonger, mais sous une forme très atténuée dans le sens de la neutralité et non de la répression financière, avec des taux d’intérêt les plus bas possible et proches de zéro, voisins du taux d’inflation.

Il y a enfin celle principalement employée après la Seconde Guerre mondiale, la croissance économique tout simplement, qui a donné lieu aux fameuses Trente glorieuses en France. C’est d’ores et déjà le processus implicitement à l’œuvre depuis le début de l’année, puisque le ratio d’endettement mondial actuel de 353 % évoqué plus haut est inférieur à son plus haut de 362 % atteint en mars 2021, grâce au fort rebond économique.

Et si une telle situation devait perdurer entraînant une diminution naturelle et progressive de l’endettement mondial : une croissance économique élevée avec des taux d’intérêt et d’inflation très faibles ? C’est l’analyse que nous avons présentée dans nos deux précédentes chroniques. L’une mettait en avant les progrès de productivité provoqués par les innovations technologiques impactant directement ou indirectement tous les domaines d’activité, et qui dopent durablement la croissance. L’autre montrait en quoi les perspectives démographiques et de répartition des revenus tiraient les taux d’intérêt et les taux d’inflation vers le bas.

Dans de telles perspectives, le niveau d’endettement mondial est certes préoccupant, car des accidents, par nature imprévisibles, peuvent venir contrarier ce scénario. Mais il n’est pas inquiétant. Notre prochaine chronique achèvera cette tétralogie. On l’aura compris, elle ne traitera pas du crépuscule des marchés d’actions.

Bertrand Jacquillat est vice-président du Cercle des économistes et senior advisor de J. de Demandolx Gestion.

Orienter l’épargne avec une garantie publique

Orienter l’épargne avec une garantie publique

Jean-Hervé Lorenzi, Le fondateur du Cercle des économistes estime que « les grandes transitions à venir — technologiques, environnementales… — vont nécessiter la mobilisation de sommes d’argent colossales »(Interview dans l’Opinion)

 

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Le Cercle des économistes organise ce mardi, en partenariat avec l’Opinion, une grande journée débat sur la finance et la sortie de crise. Pourquoi ce thème ?

Parce qu’il fait partie des grandes questions qui vont structurer le débat public dans les mois à venir, au côté de la jeunesse, dont il va falloir vraiment s’occuper, de la réindustrialisation, qui pose la question de la souveraineté économique, et de la recherche, qui est en déshérence totale dans notre pays. Nous avons déjà organisé trois événements autour de ces sujets, nous y ajoutons aujourd’hui celui du financement au sens large. Comment financer les dettes publiques ? Comment financer les dettes privées ? Comment faire revenir la finance vers l’économie réelle à l’heure du retrait des aides publiques ? Ces thématiques ne sont pas des solutions, mais des problèmes que nous avons décidé de poser dans le cadre de la préparation des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, qui se tiendront les 2, 3 et 4 juillet prochains.

« La finance ne peut pas tout », indiquait la semaine dernière Catherine Lubochinsky, membre du Cercle des économistes, dans nos colonnes. Est-ce à dire que l’Etat doit continuer durablement à soutenir l’économie ?

Toute la question est de savoir si les acteurs traditionnels de la finance sont prêts à prendre des risques de manière naturelle. Le grand débat, c’est celui de la garantie publique, que personnellement je préfère désigner sous le nom de garantie collective. Beaucoup de grands projets de développement, comme le nucléaire, ont été financés sur fonds privés avec la garantie de l’Etat. Les grandes transitions à venir — technologiques, environnementales… — vont nécessiter la mobilisation de sommes d’argent colossales. Sans garantie publique, on n’y arrivera pas.

En même temps, l’Etat va bientôt cumuler 3 000 milliards de dettes et plus 4 500 milliards d’euros de « hors bilan ». Peut-on continuer comme cela ad vitam ?

Ce n’est pas le problème central. La vraie question est de savoir si l’on bascule d’un Etat soutien à la demande à un Etat garant de l’offre. Cela veut dire basculer d’une assurance qui couvre l’individu — la Sécurité sociale — à une assurance beaucoup plus collective permettant de faire face aux défis majeurs qui nous attendent : transition écologique, technologique… Il nous faut une garantie sur les moyens et les capacités de rester dans le coup.

On ne va pas pouvoir payer à la fois les aides au logement et envoyer l’homme sur la lune…

L’environnement est de plus en plus hostile. La survie de l’humanité va nous obliger à hiérarchiser les problèmes. Très progressivement, mais de manière significative, nous allons basculer d’un Etat fordiste à un Etat plus soucieux de la préservation, d’abord et avant tout, de l’environnement. Mais attention, cette bascule ne peut se faire qu’avec une contrepartie politique qui est la réduction des inégalités.

« Evidemment, les impôts vont augmenter ; pas pour les ménages mais pour les entreprises. La finance va être le point nodal de ces grandes transformations »

L’endettement accumulé pendant la crise va-t-il provoquer une multiplication des faillites ?

Dette publique et dette privée ne sont pas cloisonnées. La première va prendre en charge une partie de la seconde. Je ne crois pas que cela devienne un souci majeur.

Se préoccuper de la dette publique n’est donc pas nécessaire ?

C’est un problème sans solution. Il est hors de question de l’annuler ou de la restructurer comme certains l’espèrent. Nous allons porter pendant des décennies une dette importante, mais avec une charge cantonnée grâce à une épargne mondiale qui va rester importante dans les pays qui n’ont pas de système social suffisant, comme en Chine par exemple où l’émergence d’une classe moyenne de plusieurs centaines de millions de ménages qui n’auront pas de retraite ou d’assurance-maladie favorise la constitution de cette épargne. Tout cela ne va pas changer dans la décennie qui vient. Le système finira par trouver une solution. Pour l’heure, sa charge est tout à fait supportable.

Que vont faire les Français des 160 milliards épargnés durant la crise ?

Il va certainement y avoir un fort rebond de la consommation au second semestre. Ce mouvement de joie durera deux ou trois mois puis les choses vont rapidement rentrer dans l’ordre. Les ménages ne sont pas idiots, ils voient bien que la France n’est pas au mieux de sa forme. Ils vont revenir à l’attention des risques. L’épargne des Français va rester à un niveau très élevé.

Comment l’orienter de manière efficace ?

C’est le sujet numéro un pour la finance. Et le mot-clé pour que l’épargne se dirige vers davantage de prise de risque, c’est la garantie. Il faudra des emprunts publics garantis. L’Etat doit devenir un facilitateur, sans être celui qui choisit. Nous vivons un moment de changement idéologique majeur. La question n’est plus question de savoir s’il faut plus ou moins d’Etat ou s’il faut se mobiliser ou pas contre le réchauffement climatique. La question est de savoir comment on finance les grandes transformations. Evidemment, les impôts vont augmenter ; pas pour les ménages mais pour les entreprises. La finance va être le point nodal de ces grandes transformations.

Pas de taxe de l’épargne….C’est déjà fait

Pas de taxe de l’épargne….C’est déjà fait

 

 

Le ministre de l’économie a déclaré qu’il ne voulait pas taxer l’épargne. En fait , c’est déjà fait puisque le livret A par exemple ne rapporte que 0.5% quand l’inflation officielle est de 1%  % (en réalité entre 2 et 3% car l’indice des prix de l’INSEE est devenu complètement obsolète depuis la crise sanitaire).

Parmi les pistes évoquées pour inciter les Français à libérer leur épargne, le ministre de l’Economie a préconisé une fiscalité nulle pour les donations de « quelques milliers d’euros » afin de « permettre à des grands-parents de soutenir leurs petits-enfants ».

« Donner quelques milliers d’euros à son petit-fils ou sa petite-fille, pour moi ce n’est pas une politique pour les riches, c’est une politique de justice pour les classes moyennes, pour la solidarité entre générations », a déclaré Bruno Le Maire.

« Ce sera un plafond réduit », a-t-il ajouté. « Zéro taxe, zéro impôt pour quelques milliers d’euros, pas plus. Il ne s’agit pas de faire sauter les plafonds, de faire une politique qui bénéficierait uniquement aux catégories les plus aisées de la population française. »

La mesure sera arbitrée dans les jours qui viennent, a-t-il précisé.

Un nouveau concept macronien : l’épargne de conviction !

 

 

 

 

À défaut de vraies réformes le gouvernement aura au moins réussi à faire progresser l’ingénierie SEMANTIQUE. Par exemple en matière d’épargne l’ancienne socialiste Grégoire , SOUS MINISTRE, suggère de développer l’épargne de conviction ! Des explications assez convenues et pour le moins alambiquéés. Bref un discours pseudo techno pour masquer surtout l’immobilisme alors qu’il suffirait de créer un plan d’épargne bien rémunéré destiné au financement des entreprises notamment engagées dans la RSE. Bref quand une ancienne socialiste se noie dans la gestion bureaucratique.

 

L’épargne des Français a considérablement augmenté depuis un an. Plutôt que de taxer ce bas de laine, comme certains le suggèrent, vous souhaitez flécher cet argent…

A cette heure, nous sommes encore au stade de la réflexion. J’ai fait passer l’an dernier un amendement dans le cadre de la loi de finances permettant des donations, dans le cadre familial, exonérées jusqu’à 100.000 €, en vue de financer la création ou le développement de l’entreprise, la construction ou des travaux de rénovation énergétique de la résidence principale d’un descendant, et ce jusqu’au 30 juin 2021. Au-delà de ce mécanisme, nous avons la volonté d’encourager l’investissement productif. Nous réfléchissons aussi à mobiliser ces sommes au bénéfice des jeunes générations.

Avez-vous aussi des projets pour orienter cette épargne vers le financement de la transition énergétique ?

J’y suis bien sûr sensible, en tant qu’ancienne présidente de la commission spéciale de la loi Pacte. Je considère cette loi, adoptée en mai 2019, comme une étape, et non un aboutissement. Cette loi crée toutes les conditions pour l’orientation de l’épargne au service de l’ISR (investissement socialement responsable), des actifs verts et durables (par exemple sous label Greenfin) et de la finance solidaire (sous label Finansol). Ainsi, depuis le 1er janvier 2020, tout contrat d’assurance-vie doit proposer dans sa gamme au moins une unité de compte servant l’une de ces destinations. Il en faudra trois à partir de janvier 2022. Cela entraîne une mutation profonde au sein des banques, des assureurs et des gestionnaires d’actifs.

Avant même l’adoption de la loi Pacte, entre 2018 et 2019, la masse investie dans les fonds ISR avait été multipliée par cinq, passant de 5,4 à 25 milliards d’euros. Dans le même temps, les encours des fonds sous label Greenfin avaient doublé et ceux de Finansol avaient triplé. Nous sommes dans un moment de mutation extrêmement profonde et nous avons d’ailleurs une vraie avance en France. Du côté des investisseurs comme du côté des épargnants, le temps de l’épargne de conviction est arrivé : après avoir constitué une épargne de précaution, les Français souhaitent mobiliser leur épargne au service de leurs convictions, qu’il s’agisse de financer l’économie responsable, la transition écologique ou des projets à impact social.

L’abondance des labels « verts » n’est-elle pas source de confusion pour les épargnants ?

Quand des tendances deviennent structurelles et massives, il est normal qu’il y ait du foisonnement. Je parlerais, du reste, plutôt d’émulation et de créativité. Aujourd’hui, dans cette jungle, certains labels sont autodéclaratifs, d’autres très sectoriels, d’autres encore très engageants. Durant la loi Pacte, une mission sur les labels RSE avait été confiée à la députée LREM Coralie Dubost, s’agissant de l’ensemble des entreprises. Concernant les établissements financiers, le débat est concentré sur trois labels dominants, que j’ai déjà évoqués : ISR, Greenfin, Finansol.

Mais nous voulons aller plus loin. L’Inspection générale des finances a présenté un rapport sur le label ISR qui doit nourrir nos réflexions. Nous pourrions lui apporter encore plus de robustesse, faire en sorte qu’il soit plus éclairant sur le volet transition, pour valoriser la dynamique. Notons aussi que 10 % de l’épargne réglementée gérée par les banques (c’est-à-dire la part non centralisée à la Caisse des dépôts), soit 18 milliards d’euros, sont consacrés à la transition. Nous travaillons avec la Caisse des dépôts pour améliorer l’analyse et le reporting de cette épargne réglementée. C’est un gros chantier, indispensable pour s’assurer que cet argent est bien employé.

Au niveau européen aussi, d’importants changements arrivent, avec la révision de la directive sur l’information non financière (NFRD).

L’Europe entre en action pour bâtir son standard extrafinancier à la suite des travaux réalisés sur la taxonomie européenne verte [qui permet de classer les activités économiques en fonction de leur impact environnemental]. La révision de la directive NFRD est attendue pour fin avril 2021. Il s’agit d’enclencher la création d’une norme européenne de reconnaissance de la performance extrafinancière des entreprises, et nous comptons faire progresser les travaux sur cette directive durant la présidence française de l’Union européenne, à partir du 1er janvier 2022.

L’enjeu est que les entreprises européennes de plus de 250 salariés, d’ici fin 2023-début 2024, communiquent des indicateurs convergents, mais aussi certains indicateurs sectoriels. La directive devrait également prévoir que ces données ESG soient en accès libre et gratuit, pour permettre leur réutilisation par les parties prenantes (presse, ONG, scientifiques…). Il ne faut pas non plus oublier la dimension dynamique, la mesure du chemin parcouru. La publication d’indicateurs ESG ne crée pas ipso facto de mesure de l’impact. Il est indispensable que cette directive s’articule avec la taxonomie et les standards internationaux pour qu’il n’y ait pas de redondance ni de complexité pour les entreprises. Il faut mettre en place une autorité de la norme européenne, qui pourrait être l’Efrag [Groupe consultatif pour l’information financière en Europe]. Celui-ci a, d’ailleurs, rendu un rapport de mission préparatoire sur un référentiel commun d’information extrafinancière. Un autre enjeu est la création d’une autorité indépendante de contrôle.

L’Europe fait-elle le poids face aux Etats-Unis pour imposer ses propres normes ?

Je me bats pour que l’Europe y parvienne. La question est de savoir si l’Europe sera capable de bâtir sa norme pour promouvoir un modèle européen des critères ESG, et ne pas dépendre du modèle américain. Aujourd’hui, le continent de l’ESG, c’est l’Europe ! Selon Morningstar, 82 % des encours de fonds ESG sont européens. C’est l’Europe qui a créé les obligations vertes, c’est la France qui a été le premier Etat à en émettre, et nous lançons d’ailleurs une nouvelle émission d’obligations vertes. Il ne serait pas compréhensible de commettre la même erreur qu’il y a vingt ans avec les normes comptables IFRS, et la délégation de facto aux Etats-Unis et à des acteurs privés de la régulation de ces enjeux. Le risque serait alors que des entreprises européennes soient mal notées, par exemple parce qu’elles ne pratiquent pas l’extraction de gaz de schiste ou parce qu’elles ne fournissent pas de données relatives à la diversité ethnique.

L’examen de la loi climat et résilience, issue des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, a débuté à l’Assemblée nationale. Comment accompagner les entreprises pour qu’elles suivent ce mouvement ?

Parmi les entreprises qui sont tenues de faire un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre (BEGES) aujourd’hui, seulement 30 % les dressent de façon satisfaisante. Notre objectif est que davantage d’entreprises réalisent ce bilan, mais surtout qu’elles le fassent bien. Cela suppose un investissement en matière de ressources. Les BEGES sont un outil stratégique de la transition, et il est indispensable d’emmener le plus d’entreprises possible, mais cette transition est exigeante, et il faut toute une dynamique d’accompagnement. Les articles 16, 17 et 18 de la loi climat et résilience, notamment, visent à mieux accompagner les entreprises face à ces enjeux. Il faut de la formation, il faut permettre aux petites entreprises d’embaucher pour cela. Le dispositif VTE (volontariat territorial en entreprises) vert apporte une aide jusqu’à 8.000 € pour l’embauche d’une personne chargée de ces sujets. Les opérateurs de compétences (Opco), soit plus de 2.000 personnes sur le territoire, pourront aussi apporter leur soutien pour accompagner les DRH des petites et moyennes entreprises.

Beaucoup d’entreprises, et notamment de PME, s’orientent sur la voie de la RSE de façon sincère. Elles ont déjà fait évoluer leur processus de production, d’achat, ont rendu paritaire leur comité de direction… Enfin, nous allons obliger l’ensemble des marchés publics, soit 100 milliards d’euros de commande publique annuels, à intégrer au moins un critère environnemental dans l’attribution et l’exécution des contrats, à l’horizon de cinq ans, c’est-à-dire plus vite que ce que demandait la Convention des citoyens. Les enjeux s’alignent, et l’ESG est sur le chemin pour devenir un élément puissant de compétitivité, mais aussi d’attractivité vis-à-vis des jeunes actifs sur le marché du travail et des consommateurs.

Utiliser l’épargne pour la réindustrialisation

Utiliser l’épargne pour la réindustrialisation

Un groupe de sénateurs les indépendants proposent d’utiliser l’épargne pour industrialiser la France. ( Tribune dans l’opinion ) ( mais les modalités manquent cruellement de précisions  -NDLR)

 

 

Tribune

La crise sanitaire a mis fin à la croyance naïve en une « France sans usines » taillée pour la mondialisation. Lorsque le monde entier s’est mis à l’arrêt pour lutter contre la pandémie, notre pays a soudainement pris conscience de sa très forte dépendance vis-à-vis de l’étranger. Pour certains, c’était une révélation, pour d’autres une piqûre de rappel : la souveraineté d’une nation dépend aussi de son appareil productif.

Finies les lubies d’un monde post-industriel ! La crise nous a brutalement confrontés à la réalité : notre société est devenue, pour reprendre le mot de Pierre Veltz, « hyper-industrielle ». Les transitions, notamment écologique, loin de condamner l’industrie, la replacent au contraire au cœur de nos modèles de développement. En délaissant ce secteur, dont la part dans notre PIB a, depuis 1980, chuté de 10 points, la France pensait faire un grand bond en avant dans la modernité. C’est l’inverse que l’on constate aujourd’hui : la France s’est désindustrialisée, contrairement à l’Allemagne et l’Italie. Elle a accumulé un retard inquiétant, en ratant des virages technologiques et en négligeant ses domaines d’excellence.

Car entre-temps, les chaînes de valeur ont évolué et se sont globalisées. Les innovations qui compteront demain se préparent dès aujourd’hui. Elles exigent, dans les territoires, des collaborations renforcées entre acteurs scientifiques, entreprises, investisseurs privés et décideurs publics. Surtout, cette nouvelle donne nous impose de réindustrialiser le pays en commençant par les industries d’avenir, grâce au financement de projets d’infrastructures régionaux qui eux-mêmes bénéficieront aux écosystèmes locaux.

La dynamique lancée par les divers dispositifs gouvernementaux doit désormais être renforcée, amplifiée et relayée, dans un contexte conjoncturel profondément marqué par la pandémie. Et pour cause : alors que les besoins en capitaux n’ont jamais été aussi cruciaux, nos finances publiques n’ont jamais été aussi dégradées. Les mesures d’urgence heureusement prises pour sauvegarder l’économie pèseront encore longtemps sur les comptes de l’Etat, obérant ainsi nos capacités d’investissements publics, tandis que s’est constituée une importante épargne privée.

Effet de levier. Il s’agit désormais de convertir une part de cette sur-épargne en investissements structurants, productifs et orientés vers la transition des territoires. L’année 2020 vient d’enregistrer un record : les ménages ont épargné près de 200 milliards d’euros, près du double du montant accumulé usuellement, selon la Banque de France. Au total, ce sont quelque 100 milliards d’euros supplémentaires sur les livrets A et autres produits d’épargne – soit le montant total de notre plan de relance. Ces potentialités considérables doivent être en partie exploitées en vue de la sortie de crise. Comment mobiliser cette sur-épargne pour accélérer la relance et la reconstruction ?

Maximiser l’impact des 100 milliards engagés via « France relance » implique que chaque euro public fasse effet de levier sur cette sur-épargne, afin de préparer la France et ses infrastructures aux défis de demain. Il s’agirait d’hybrider cette sur-épargne avec les fonds publics nationaux et européens pour investir par l’intermédiaire de « fonds souverains régionaux ». Pour ce faire, il conviendrait de faire confiance aux élus locaux pour réaliser les investissements les plus adaptés à la réalité de leur territoire ; d’accélérer la transition écologique en mobilisant des fonds importants dans un contexte de forte dégradation des finances publiques ; de dynamiser le tissu économique local, notamment industriel, et d’assurer la montée en gamme des compétences et savoir-faire, en permettant à des TPE, des PME et ETI des territoires de participer à la réalisation de ces projets d’investissement.

«Le principe de subsidiarité doit jouer à plein pour optimiser les chances de réanimation et de développement de notre industrie. Les fonds souverains régionaux seraient ainsi garants que l’épargne est bien dirigée vers les écosystèmes des territoires, et pas exclusivement vers les grands groupes»

Ces fonds pourraient ainsi financer par la dette des projets locaux d’investissement dans les infrastructures, que ce soit dans la production, le stockage de l’énergie, la régulation du réseau électrique ou le développement de l’hydrogène (flottes de bus et/ou de camions, stations-service adaptées et autres solutions de transport hydrogène).

Elan national, déclinaisons territoriales. Ainsi parviendrait-on à mobiliser tous les échelons de la gouvernance, des collectivités locales à l’Union européenne en passant par l’Etat. Mais, pour être efficace, la réponse apportée doit s’ancrer dans les territoires. En effet, il n’est plus soutenable d’administrer, depuis « le haut » des solutions calibrées à Paris, de façon uniforme au sein de territoires aux besoins et ressources si divers.

Les réponses à la crise doivent, au contraire, être différenciées et élaborées à l’échelon local avec un double soutien, public et privé, pour être réellement efficaces. C’est le principe de subsidiarité qui doit ici jouer à plein pour optimiser les chances de réanimation et de développement de notre industrie. Les « fonds souverains régionaux » seraient ainsi garants que l’épargne est bien dirigée localement vers les écosystèmes des territoires, et pas exclusivement vers les grands groupes.

Mutation verte. Ce dispositif permettrait aux Français d’être acteurs de la relance envisagée comme un véritable effort de reconstruction de « la France d’après », et de contribuer à financer la mutation verte des territoires. Les citoyens contributeurs pourraient mesurer les effets concrets de leur apport personnel à la relance de l’économie. Surtout, cette dynamique ferait des Français des acteurs de la relocalisation des chaînes de valeur. La mondialisation redeviendrait ainsi ce qu’elle est déjà aux Etats-Unis, en Allemagne, en Chine : une réalité locale.

C’est la meilleure façon d’ouvrir nos territoires à la mondialisation : toutes les collectivités doivent y prendre leur part si nous souhaitons éviter le décrochage de la France, à commencer par les régions, qui disposent de la compétence économique. Alors que la campagne pour les élections régionales peine à décoller, tant les préoccupations sanitaires saturent l’espace médiatique, il est urgent d’ouvrir de nouveaux horizons de projection politique. Ces « fonds souverains régionaux » permettraient d’articuler participation citoyenne, développement industriel et transition écologique.

Claude Malhuret est président du groupe Les Indépendants-République et Territoires du Sénat. Vanina Paoli-Gagin est sénatrice de l’Aube, membre de la commission des finances. Elle vient de déposer une proposition de loi pour créer des fonds souverains régionaux, et des livrets de développement des territoires destinés à les financer. Emmanuel Capus, Daniel Chasseing, Jean-Pierre Decool, Joël Guerriau, Jean-Louis Lagourgue, Alain Marc, Pierre Médevielle, Colette Mélot, Franck Menonvielle et Dany Wattebled sont membres du groupe Les Indépendants.

L’épargne bientôt taxée ?

L’épargne bientôt taxée ?

 

L’épargne fait de nombreux envieux. Un surplus d’épargne de l’ordre  de 200 milliards qui serait lié à la crise sanitaire mais peut-être autant à des motifs structurels antérieurs au Coronavirus. Il y a d’abord les financiers qui considèrent que cette épargne est encore bien trop rémunérée alors que le rendement est déjà insignifiant si on prend en compte l’inflation réelle l’inflation est  actuellement sur un rythme annuel de 0,6 %.)

 

Les banques en particulier considèrent que cette épargne coûte cher à gérer et demande avec la Banque de France une réduction du taux de rémunération.

 

Le monde économique et  certain de ces lobbys militent  pour que cette épargne jugée et stérile soit orientée vers des investissements productifs avec des mesures d’incitation plus ou moins punitives

.

 Et comme d’habitude il y a les fiscalistes, notamment à gauche n’est pas seulement , qui proposent tout simplement de taxer non seulement l’épargne qui figure sur les comptes spécifiques mais aussi les comptes courants. Notons évidemment que la quasi-totalité des sommes qui figurent sur les comptes d’épargne n’appartient pas aux milliardaires mais aux couches moyennes  et que cette épargne a déjà fait l’objet d’un prélèvement fiscal.

 

Cette proposition vise sans doute à conforter encore la première place mondiale de la France en matière de prélèvements obligatoires .

 

L’épargne en hausse mais pour les plus aisés

 L’épargne en hausse mais pour les plus aisés

L’épargne atteint des sommets en France. Il faut cependant relativiser car il n’y a qu’environ la moitié de la population qui est en capacité de mettre de l’argent de côté. Par ailleurs, la hausse et surtout le fait des 10 % d’épargnants les plus riches.

Ceux  qui ont les moyens manifestent toujours des réticences à s’engager dans des dépenses supplémentaires notamment d’investissement et cela crée un climat de méfiance qui porte préjudice à la croissance. Selon une note éclairante du conseil d’analyse économique (CAE) rendue publique ce lundi 12 octobre, même si la consommation a redémarré depuis le déconfinement, le retour d’une seconde vague menace clairement la reprise de l’économie.

« La consommation a bien rebondi pendant l’été mais elle est sur une ligne de crête depuis la rentrée. Les revenus des ménages les plus modestes ont été les plus affectés par la crise. L’urgence est de renforcer l’arsenal à l’égard des plus modestes » a expliqué l’économiste et enseignant à la London School of Economics (LSE) Camille Landais ce matin lors d’un point presse. Alors que les discussions sur le projet de loi de finances 2021 débutent ce lundi à l’Assemblée nationale, beaucoup d’associations et d’organisations ont tiré récemment la sonnette d’alarme sur la situation des plus modestes et des plus précaires.

«L’épargne immobilière au service sa transition écologique et sociale ? – ( Frédéric Bôl*)

 «L’épargne immobilière au service  sa transition écologique et sociale ? – ( Frédéric Bôl*)

Frédéric Bôl , président de l’ASpim milite pour le développement des placements dans  durable ; si la dimension durable paraît indiscutable l’aspect social semble beaucoup moins visible. (Chronique dans l’opinion)

 

«  Ces dernières années, un mouvement de fond en faveur d’investissements responsables et vertueux s’est imposé au secteur de la gestion d’actifs face à la demande croissante des épargnants. Cette demande s’inscrit dans le cadre d’une prise de conscience générale sur la nécessité pour le monde économique de prendre en compte son impact sur le climat et la société pour répondre aux grands défis du XXIe siècle. Il y a fort à parier que la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 contribue à renforcer cette aspiration des Français à donner du sens à leur épargne.

Pour répondre à cette demande, de nombreuses sociétés de gestion de portefeuille se sont engagées dans une démarche de transparence extra-financière et de prise en compte grandissante des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur politique d’investissement. Pour accroître la visibilité des produits d’investissement socialement responsable (ISR), les pouvoirs publics ont mis en place en 2016 un label ISR pour les valeurs mobilières. Les fonds contribuant à financer les entreprises dont l’activité bénéficie à la société par leur impact social et environnemental sont ainsi récompensés. Ce label offre un engagement aux épargnants que leur capital sera alloué de façon à concilier performance économique et développement durable.

Ce sont des chiffres connus, le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie en France et produit plus du quart des émissions de gaz à effet de serre. Cela fait de nombreuses années que les acteurs multiplient les initiatives pour améliorer leur impact social et environnemental. L’absence de label ISR adapté aux fonds immobiliers a pu être à ce titre perçue comme une lacune par les acteurs les plus engagés comme par les épargnants qui souhaitent bénéficier des avantages des produits d’épargne en immobilier tout en s’assurant de financer des actifs vertueux.

C’est fort de ce constat que les professionnels de l’investissement immobilier se sont réunis pour élaborer un projet de référentiel permettant d’étendre le champ du label ISR aux fonds qui investissent dans la classe d’actifs préférée des Français. Après plus de trois années de travail et d’échanges avec les autorités publiques, il voit enfin le jour. C’est une avancée considérable qui incitera, je l’espère, les gestionnaires à redoubler d’efforts pour relever le défi climatique et les évolutions sociétales au cœur desquelles se trouve plus que jamais aujourd’hui le bâtiment. A côté de la recherche de rendement, elle contribuera également à sensibiliser les épargnants sur la possibilité qui leur est offerte d’arbitrer leurs placements en pierre-papier selon des critères sociaux et environnementaux. »

*Frédéric Bôl, Président de l’ASPIM, association française des sociétés de placement immobilier

L’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) promeut, représente et défend




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