CGT – Lepaon : un enlisement qui nuit à l’image du syndicat
Nouvelle réunion et nouveau report quant au départ éventuel de Thiery Lepaon, autant dire que la situation s’enlise. En remettant en jeu son mandat (et celui du bureau confédéral) devant le comité confédéral, Lepaon ne simplifie pas la situation. Si le bureau confédéral et Lepaon devaient être démis se reposerait alors les questions récurrentes de majorité avec les mêmes clivages qui demeurent depuis le départ de Thibault. Le seul départ de Lepaon aurait simplifié la question avec par exemple un secrétaire général temporaire jusqu’au congrès. En attendant c’est l’image la CGT qui est affectée et au-delà celle d’un syndicalisme français déjà bien faible (autour de 5% de syndiqués en France). Les membres du bureau confédéral (direction resserrée) de la CGT, incluant le numéro un Thierry Lepaon, ont décidé de remettre leur mandat à la disposition du Comité confédéral national, (le « parlement » de la centrale) le 13 janvier. Cela n’équivaut pas à une démission. Ce n’est pas une démission mais c’est probablement un pas de plus vers un départ. Thierry Lepaon annonce lui-même et les autres plus hauts-dirigeants de la CGT ont décidé de mettre à disposition leur mandat. Concrètement, cela veut dire qu’ils mettent leur sort entre les mains du parlement de la CGT. Une instance composée de 300 membres qui doit se réunir mardi prochain. Et c’est ce parlement qui a seul le pouvoir de révoquer Thierry Lepaon. Mais, dans les faits, il peut aussi théoriquement décider de maintenir le secrétaire général de la CGT à son poste. Ce mardi, lors de la réunion de la commission exécutive du syndicat, Thierry Lepaon a été malmené par plusieurs cadres de la CGT qui ont demandé son départ. Certains l’ont même accusé d’avoir menti à propos de son salaire. La réunion de la CGT doit se poursuivre demain mercredi et entériner officiellement la remise de ces mandats. Depuis plusieurs jours, des voix s’élèvent pour réclamer la démission du patron de la CGT accusé d’avoir fait rénover son bureau pour une somme exorbitante et d’avoir touché une prime de départ lorsqu’il a quitté la CGT en Normandie. Lundi, c’est Louis Viannet, ex-numéro 1 de la CGT qui avait ouvertement appelé à la démission de Thierry Lepaon. Jusqu’ici, il a toujours estimé que « son départ ne règlerait rien aux problèmes politiques » au sein du syndicat.