Archive pour le Tag 'L’électricité'

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Envol du prix de l’électricité : conséquence des choix incohérents

Envol du prix de l’électricité : conséquence des choix incohérents

Si le gouvernement multiplie les annonces rassurantes face à la crise énergétique et la dérive des prix , son discours masque mal le fait que la situation actuelle résulte d’abord de choix qui ont été faits durant les dix dernières années. Et la crise ukrainienne aura servi de révélateur de l’absence d’une vision de long terme de notre politique énergétique. Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*). ( la Tribune)

Ce n’est pas bien, paraît-il, de remuer le passé politique pour parler d’erreurs fatales, surtout s’il est proche. Ce n’est pas bien parce que ce n’est pas positif, pas constructif, cela impose l’humilité aux responsables et n’apporte rien aux éventuelles solutions. Bref, c’est une perte de temps.

En effet, à quoi cela sert-il de répéter que l’électricité française est plantée à cause des deux derniers mandats présidentiels qui ont décidé des choses sans intelligence ni compétences et sans prévoir l’incroyable ? C’est une grave faute politique et non pas un accident industriel.

À quoi cela sert-il d’écrire encore et toujours que ramener la part de l’électricité nucléaire à 50 %, fermer Fessenheim, abandonner Astrid, sans solution opérationnelle fiable ? Le fruit subtil du déclassement PISA dirait : c’était « déconner grave ».

Il n’y a qu’à constater la tragédie industrielle allemande pour s’en rendre compte. Où sera la solution miracle des renouvelables allemands cet hiver ? Dans le charbon ! Alors que l’on dit, à la mode d’un général Tapioca qui se défausserait sur ses guérilleros, que les coupables sont EDF, ou les deux producteurs d’électricité allemands, Uniper en faillite et RWE. La France vaut mieux que cela. Si le bilan énergétique d’Angela Merkel est questionné, qui questionne celui de Paris ?

À quoi cela sert-il de rappeler que la communication performative ne fonctionne pas, ni dans l’industrie ni dans l’énergie? La communication performative est utilisée par le maire d’une commune pour que le couple qui se présente devant lui passe du statut de deux célibataires à celui d’un couple marié. Elle provoque ce changement immédiat.

La communication en imitation de la performative est la cause d’une France en charge mentale excessive, psychologiquement plantée et peut être ex abruto électriquement plantée cet hiver. Cette communication ne donne en effet aucun électron supplémentaire lorsque l’on décide de la construction future de nouveaux réacteurs, sans pour autant annuler en plein crise de souveraineté la fermeture des centrales actuelles qui sont efficaces, non dangereuses et rentables, comme l’était Fessenheim. L’énergie c’est le temps long, il ne faut jamais se tromper.

À quoi cela sert-il de répéter que grâce à un esprit transgressif le régime de l’Arenh qui tue EDF aurait dû être aboli depuis longtemps au lieu de le consolider par le décret du 11 mars 2022 ? Sinon à quoi sert-il d’avoir un esprit transgressif ?

À quoi cela sert-il de répéter que la gazoduc Midcat reliant l’Espagne à l’Europe du Nord est utile, car l’Espagne a des capacités de GNL inusitées ? Refuser cette redondance de sécurité pour le long terme est de la même impréparation vis-à-vis de l’impensable que la fermeture de centrales nucléaires sans une alternative fiable.

À quoi cela sert-il de rappeler que l’arrêt des réacteurs du programme Astrid était une bêtise, car il démobilise les chercheurs qui chercheront autre chose autre part ? Alors que ce type de réacteurs, qui brûle les déchets des centrales actuelles, est la pièce manquante à l’économie circulaire du nucléaire. Il assurera une électricité sans limites pendant au moins 2000 ans à toute l’Europe, puisqu’ils sont le cercle vertueux brûlant les déchets entreposés dans toutes les piscines de refroidissement disposées sur notre continent européens ; sans plus jamais d’uranium minier. De plus, pour appuyer là où cela fait mal, la Russie construit déjà un tel réacteur de nouvelle génération, il sera opérationnel en 2026.

Et puis il y a les causes diverses.

À quoi cela sert-il de répéter qu’au lieu d’interdire le stationnement de scooters à Paris, un décret devrait obliger l’installation de panneaux solaires sur toutes les toitures et façades d’immeubles ; et au lieu de subventionner les éoliennes, payons massivement la disparition des chaudières au fioul ?

À quoi sert-il de démasquer des « happy few » qui ont bénéficié de la désindustrialisation française ? À révéler une forme de décadence industrielle !

À quoi bon parler du complot « des métaux rares » et de la corruption qui le paye pour contrer l’incontestable progrès qu’est la voiture électrique ? Et pour en revenir au plantage électrique français, à quoi bon répéter qu’Areva a perdu la boule parce qu’il a tout simplement été géré par des incompétences qui comparaient l’entreprise à une cafetière Nespresso ; l’affaire Uramin, qui n’est pas encore jugée, en présente tous les symptômes.

Cet aggiornamento sert à parler vrai, juste quelques secondes, pour tuer le cynisme à la mode dans notre pays et nous redonner l’envie du courage, parce que combien de Françaises et de Français se battraient pour défendre la France ; à la manière héroïque des Ukrainiennes et des Ukrainiens ?

Hausse des prix de l’électricité : conséquence des choix incohérents

Hausse des prix de l’électricité : conséquence des choix incohérents

Si le gouvernement multiplie les annonces rassurantes face à la crise énergétique et la dérive des prix , son discours masque mal le fait que la situation actuelle résulte d’abord de choix qui ont été faits durant les dix dernières années. Et la crise ukrainienne aura servi de révélateur de l’absence d’une vision de long terme de notre politique énergétique. Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*). ( la Tribune)

 

Ce n’est pas bien, paraît-il, de remuer le passé politique pour parler d’erreurs fatales, surtout s’il est proche. Ce n’est pas bien parce que ce n’est pas positif, pas constructif, cela impose l’humilité aux responsables et n’apporte rien aux éventuelles solutions. Bref, c’est une perte de temps.

En effet, à quoi cela sert-il de répéter que l’électricité française est plantée à cause des deux derniers mandats présidentiels qui ont décidé des choses sans intelligence ni compétences et sans prévoir l’incroyable ? C’est une grave faute politique et non pas un accident industriel.

À quoi cela sert-il d’écrire encore et toujours que ramener la part de l’électricité nucléaire à 50 %, fermer Fessenheim, abandonner Astrid, sans solution opérationnelle fiable ? Le fruit subtil du déclassement PISA dirait : c’était « déconner grave ».

Il n’y a qu’à constater la tragédie industrielle allemande pour s’en rendre compte. Où sera la solution miracle des renouvelables allemands cet hiver ? Dans le charbon ! Alors que l’on dit, à la mode d’un général Tapioca qui se défausserait sur ses guérilleros, que les coupables sont EDF, ou les deux producteurs d’électricité allemands, Uniper en faillite et RWE. La France vaut mieux que cela. Si le bilan énergétique d’Angela Merkel est questionné, qui questionne celui de Paris ?

À quoi cela sert-il de rappeler que la communication performative ne fonctionne pas, ni dans l’industrie ni dans l’énergie? La communication performative est utilisée par le maire d’une commune pour que le couple qui se présente devant lui passe du statut de deux célibataires à celui d’un couple marié. Elle provoque ce changement immédiat.

La communication en imitation de la performative est la cause d’une France en charge mentale excessive, psychologiquement plantée et peut être ex abruto électriquement plantée cet hiver. Cette communication ne donne en effet aucun électron supplémentaire lorsque l’on décide de la construction future de nouveaux réacteurs, sans pour autant annuler en plein crise de souveraineté la fermeture des centrales actuelles qui sont efficaces, non dangereuses et rentables, comme l’était Fessenheim. L’énergie c’est le temps long, il ne faut jamais se tromper.

À quoi cela sert-il de répéter que grâce à un esprit transgressif le régime de l’Arenh qui tue EDF aurait dû être aboli depuis longtemps au lieu de le consolider par le décret du 11 mars 2022 ? Sinon à quoi sert-il d’avoir un esprit transgressif ?

À quoi cela sert-il de répéter que la gazoduc Midcat reliant l’Espagne à l’Europe du Nord est utile, car l’Espagne a des capacités de GNL inusitées ? Refuser cette redondance de sécurité pour le long terme est de la même impréparation vis-à-vis de l’impensable que la fermeture de centrales nucléaires sans une alternative fiable.

À quoi cela sert-il de rappeler que l’arrêt des réacteurs du programme Astrid était une bêtise, car il démobilise les chercheurs qui chercheront autre chose autre part ? Alors que ce type de réacteurs, qui brûle les déchets des centrales actuelles, est la pièce manquante à l’économie circulaire du nucléaire. Il assurera une électricité sans limites pendant au moins 2000 ans à toute l’Europe, puisqu’ils sont le cercle vertueux brûlant les déchets entreposés dans toutes les piscines de refroidissement disposées sur notre continent européens ; sans plus jamais d’uranium minier. De plus, pour appuyer là où cela fait mal, la Russie construit déjà un tel réacteur de nouvelle génération, il sera opérationnel en 2026.

Et puis il y a les causes diverses.

À quoi cela sert-il de répéter qu’au lieu d’interdire le stationnement de scooters à Paris, un décret devrait obliger l’installation de panneaux solaires sur toutes les toitures et façades d’immeubles ; et au lieu de subventionner les éoliennes, payons massivement la disparition des chaudières au fioul ?

À quoi sert-il de démasquer des « happy few » qui ont bénéficié de la désindustrialisation française ? À révéler une forme de décadence industrielle !

À quoi bon parler du complot « des métaux rares » et de la corruption qui le paye pour contrer l’incontestable progrès qu’est la voiture électrique ? Et pour en revenir au plantage électrique français, à quoi bon répéter qu’Areva a perdu la boule parce qu’il a tout simplement été géré par des incompétences qui comparaient l’entreprise à une cafetière Nespresso ; l’affaire Uramin, qui n’est pas encore jugée, en présente tous les symptômes.

Cet aggiornamento sert à parler vrai, juste quelques secondes, pour tuer le cynisme à la mode dans notre pays et nous redonner l’envie du courage, parce que combien de Françaises et de Français se battraient pour défendre la France ; à la manière héroïque des Ukrainiennes et des Ukrainiens ?

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Prix de l’électricité : conséquence des choix incohérents

Prix de l’électricité : conséquence des choix incohérents

Si le gouvernement multiplie les annonces rassurantes face à la crise énergétique et la dérive des prix , son discours masque mal le fait que la situation actuelle résulte d’abord de choix qui ont été faits durant les dix dernières années. Et la crise ukrainienne aura servi de révélateur de l’absence d’une vision de long terme de notre politique énergétique. Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*). ( la Tribune)

 

Ce n’est pas bien, paraît-il, de remuer le passé politique pour parler d’erreurs fatales, surtout s’il est proche. Ce n’est pas bien parce que ce n’est pas positif, pas constructif, cela impose l’humilité aux responsables et n’apporte rien aux éventuelles solutions. Bref, c’est une perte de temps.

En effet, à quoi cela sert-il de répéter que l’électricité française est plantée à cause des deux derniers mandats présidentiels qui ont décidé des choses sans intelligence ni compétences et sans prévoir l’incroyable ? C’est une grave faute politique et non pas un accident industriel.

À quoi cela sert-il d’écrire encore et toujours que ramener la part de l’électricité nucléaire à 50 %, fermer Fessenheim, abandonner Astrid, sans solution opérationnelle fiable ? Le fruit subtil du déclassement PISA dirait : c’était « déconner grave ».

Il n’y a qu’à constater la tragédie industrielle allemande pour s’en rendre compte. Où sera la solution miracle des renouvelables allemands cet hiver ? Dans le charbon ! Alors que l’on dit, à la mode d’un général Tapioca qui se défausserait sur ses guérilleros, que les coupables sont EDF, ou les deux producteurs d’électricité allemands, Uniper en faillite et RWE. La France vaut mieux que cela. Si le bilan énergétique d’Angela Merkel est questionné, qui questionne celui de Paris ?

À quoi cela sert-il de rappeler que la communication performative ne fonctionne pas, ni dans l’industrie ni dans l’énergie? La communication performative est utilisée par le maire d’une commune pour que le couple qui se présente devant lui passe du statut de deux célibataires à celui d’un couple marié. Elle provoque ce changement immédiat.

La communication en imitation de la performative est la cause d’une France en charge mentale excessive, psychologiquement plantée et peut être ex abruto électriquement plantée cet hiver. Cette communication ne donne en effet aucun électron supplémentaire lorsque l’on décide de la construction future de nouveaux réacteurs, sans pour autant annuler en plein crise de souveraineté la fermeture des centrales actuelles qui sont efficaces, non dangereuses et rentables, comme l’était Fessenheim. L’énergie c’est le temps long, il ne faut jamais se tromper.

À quoi cela sert-il de répéter que grâce à un esprit transgressif le régime de l’Arenh qui tue EDF aurait dû être aboli depuis longtemps au lieu de le consolider par le décret du 11 mars 2022 ? Sinon à quoi sert-il d’avoir un esprit transgressif ?

À quoi cela sert-il de répéter que la gazoduc Midcat reliant l’Espagne à l’Europe du Nord est utile, car l’Espagne a des capacités de GNL inusitées ? Refuser cette redondance de sécurité pour le long terme est de la même impréparation vis-à-vis de l’impensable que la fermeture de centrales nucléaires sans une alternative fiable.

À quoi cela sert-il de rappeler que l’arrêt des réacteurs du programme Astrid était une bêtise, car il démobilise les chercheurs qui chercheront autre chose autre part ? Alors que ce type de réacteurs, qui brûle les déchets des centrales actuelles, est la pièce manquante à l’économie circulaire du nucléaire. Il assurera une électricité sans limites pendant au moins 2000 ans à toute l’Europe, puisqu’ils sont le cercle vertueux brûlant les déchets entreposés dans toutes les piscines de refroidissement disposées sur notre continent européens ; sans plus jamais d’uranium minier. De plus, pour appuyer là où cela fait mal, la Russie construit déjà un tel réacteur de nouvelle génération, il sera opérationnel en 2026.

Et puis il y a les causes diverses.

À quoi cela sert-il de répéter qu’au lieu d’interdire le stationnement de scooters à Paris, un décret devrait obliger l’installation de panneaux solaires sur toutes les toitures et façades d’immeubles ; et au lieu de subventionner les éoliennes, payons massivement la disparition des chaudières au fioul ?

À quoi sert-il de démasquer des « happy few » qui ont bénéficié de la désindustrialisation française ? À révéler une forme de décadence industrielle !

À quoi bon parler du complot « des métaux rares » et de la corruption qui le paye pour contrer l’incontestable progrès qu’est la voiture électrique ? Et pour en revenir au plantage électrique français, à quoi bon répéter qu’Areva a perdu la boule parce qu’il a tout simplement été géré par des incompétences qui comparaient l’entreprise à une cafetière Nespresso ; l’affaire Uramin, qui n’est pas encore jugée, en présente tous les symptômes.

Cet aggiornamento sert à parler vrai, juste quelques secondes, pour tuer le cynisme à la mode dans notre pays et nous redonner l’envie du courage, parce que combien de Françaises et de Français se battraient pour défendre la France ; à la manière héroïque des Ukrainiennes et des Ukrainiens ?

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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux.

Crise de l’électricité : conséquence des choix incohérents

Crise de l’électricité : conséquence des choix incohérents

Si le gouvernement multiplie les annonces rassurantes face à la crise énergétique, son discours masque mal le fait que la situation actuelle résulte d’abord de choix qui ont été faits durant les dix dernières années. Et la crise ukrainienne aura servi de révélateur de l’absence d’une vision de long terme de notre politique énergétique. Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*). ( la Tribune)

 

Ce n’est pas bien, paraît-il, de remuer le passé politique pour parler d’erreurs fatales, surtout s’il est proche. Ce n’est pas bien parce que ce n’est pas positif, pas constructif, cela impose l’humilité aux responsables et n’apporte rien aux éventuelles solutions. Bref, c’est une perte de temps.

En effet, à quoi cela sert-il de répéter que l’électricité française est plantée à cause des deux derniers mandats présidentiels qui ont décidé des choses sans intelligence ni compétences et sans prévoir l’incroyable ? C’est une grave faute politique et non pas un accident industriel.

À quoi cela sert-il d’écrire encore et toujours que ramener la part de l’électricité nucléaire à 50 %, fermer Fessenheim, abandonner Astrid, sans solution opérationnelle fiable ? Le fruit subtil du déclassement PISA dirait : c’était « déconner grave ».

Il n’y a qu’à constater la tragédie industrielle allemande pour s’en rendre compte. Où sera la solution miracle des renouvelables allemands cet hiver ? Dans le charbon ! Alors que l’on dit, à la mode d’un général Tapioca qui se défausserait sur ses guérilleros, que les coupables sont EDF, ou les deux producteurs d’électricité allemands, Uniper en faillite et RWE. La France vaut mieux que cela. Si le bilan énergétique d’Angela Merkel est questionné, qui questionne celui de Paris ?

À quoi cela sert-il de rappeler que la communication performative ne fonctionne pas, ni dans l’industrie ni dans l’énergie? La communication performative est utilisée par le maire d’une commune pour que le couple qui se présente devant lui passe du statut de deux célibataires à celui d’un couple marié. Elle provoque ce changement immédiat.

La communication en imitation de la performative est la cause d’une France en charge mentale excessive, psychologiquement plantée et peut être ex abruto électriquement plantée cet hiver. Cette communication ne donne en effet aucun électron supplémentaire lorsque l’on décide de la construction future de nouveaux réacteurs, sans pour autant annuler en plein crise de souveraineté la fermeture des centrales actuelles qui sont efficaces, non dangereuses et rentables, comme l’était Fessenheim. L’énergie c’est le temps long, il ne faut jamais se tromper.

À quoi cela sert-il de répéter que grâce à un esprit transgressif le régime de l’Arenh qui tue EDF aurait dû être aboli depuis longtemps au lieu de le consolider par le décret du 11 mars 2022 ? Sinon à quoi sert-il d’avoir un esprit transgressif ?

À quoi cela sert-il de répéter que la gazoduc Midcat reliant l’Espagne à l’Europe du Nord est utile, car l’Espagne a des capacités de GNL inusitées ? Refuser cette redondance de sécurité pour le long terme est de la même impréparation vis-à-vis de l’impensable que la fermeture de centrales nucléaires sans une alternative fiable.

À quoi cela sert-il de rappeler que l’arrêt des réacteurs du programme Astrid était une bêtise, car il démobilise les chercheurs qui chercheront autre chose autre part ? Alors que ce type de réacteurs, qui brûle les déchets des centrales actuelles, est la pièce manquante à l’économie circulaire du nucléaire. Il assurera une électricité sans limites pendant au moins 2000 ans à toute l’Europe, puisqu’ils sont le cercle vertueux brûlant les déchets entreposés dans toutes les piscines de refroidissement disposées sur notre continent européens ; sans plus jamais d’uranium minier. De plus, pour appuyer là où cela fait mal, la Russie construit déjà un tel réacteur de nouvelle génération, il sera opérationnel en 2026.

Et puis il y a les causes diverses.

À quoi cela sert-il de répéter qu’au lieu d’interdire le stationnement de scooters à Paris, un décret devrait obliger l’installation de panneaux solaires sur toutes les toitures et façades d’immeubles ; et au lieu de subventionner les éoliennes, payons massivement la disparition des chaudières au fioul ?

À quoi sert-il de démasquer des « happy few » qui ont bénéficié de la désindustrialisation française ? À révéler une forme de décadence industrielle !

À quoi bon parler du complot « des métaux rares » et de la corruption qui le paye pour contrer l’incontestable progrès qu’est la voiture électrique ? Et pour en revenir au plantage électrique français, à quoi bon répéter qu’Areva a perdu la boule parce qu’il a tout simplement été géré par des incompétences qui comparaient l’entreprise à une cafetière Nespresso ; l’affaire Uramin, qui n’est pas encore jugée, en présente tous les symptômes.

Cet aggiornamento sert à parler vrai, juste quelques secondes, pour tuer le cynisme à la mode dans notre pays et nous redonner l’envie du courage, parce que combien de Françaises et de Français se battraient pour défendre la France ; à la manière héroïque des Ukrainiennes et des Ukrainiens ?

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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux.

Prix ,de, l’électricité ,: l’arnaque ,de, la, concurrence ,des ,fournisseurs, alternatifs

Prix de l’électricité : l’arnaque de la concurrence des fournisseurs alternatifs

D’une certaine manière, la concurrence organisée chez les fournisseurs d’électricité constituent une arnaque. En effet il saillit simplement de société commerciale qui se servent des infrastructures du réseau EDF pour le transport, la distribution et la consommation d’électricité. En outre beaucoup Sevan d’offrir de l’électricité verte alors qu’en réalité il s’agit évidemment de la seule électricité qui existe sur le réseau EDF utilisé et fournie surtout par les centrales nucléaires. Contradiction supplémentaire EDF et contrainte de fournir de l’électricité à prix réduit à ces nouveaux fournisseurs. « Certains tarifs ne sont pas plafonnés et donc l’augmentation » n’est pas limitée « ce qui explique l’explosion des factures », a expliqué vendredi 11 août sur franceinfo Marie-Amandine Stévenin, présidente d’UFC Que-Choisir, alors que les factures d’électricité ont fortement augmenté pour les abonnés aux fournisseurs alternatifs.


franceinfo : Certains fournisseurs expliquent qu’ils répercutent la hausse du coût en approvisionnement de l’électricité sur les contrats. Cela peut aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Comment est-ce possible ?

Marie-Amandine Stévenin : Beaucoup de fournisseurs alternatifs proposent des offres à coûts variables qui sont soit indexées sur le tarif réglementé de vente, qui a augmenté de 10%, soit indexées sur le marché de gros, soit ce sont des prix variables fixés tous les mois.

Les tarifs réglementés ont en moyenne augmenté de 160 euros. Ce tarif reste-t-il une sécurité ?

Cela veut dire que lorsque l’on choisit un tarif variable ou fixe, il faut regarder par rapport au marché au moment où on souscrit. Le tarif variable, il faut regarder sur quoi il est indexé et s’il est plafonné dans son augmentation. Certains tarifs ne sont pas plafonnés et donc on ne limite pas l’augmentation, ce qui explique l’explosion des factures d’électricité pour certains consommateurs.

Le consommateur doit être informé de l’augmentation par le fournisseur un mois avant. Que peut-on faire si ce n’est pas le cas ?

Si le consommateur ne veut pas de ce nouveau tarif, le seul droit qu’il a, c’est de partir. On ne peut pas imposer au fournisseur de rester à l’ancien tarif. S’il n’a pas informé le consommateur, on peut considérer que le tarif qui s’appliquait continue de s’appliquer puisque le consommateur n’a pas été informé d’une modification tarifaire. La procédure est de tenter de négocier avec le fournisseur et si la réclamation n’aboutit pas, on peut saisir le médiateur de l’énergie. Il faut penser à garder une trace écrite si on négocie avec le fournisseur. Il est possible de se faire accompagner par une association de consommateurs.

Prix de l’Électricité: la hausse va se poursuivre

Prix de l’Électricité: la hausse va se poursuivre

Une nouvelle augmentation des prix de l’électricité de 10 % au 1er août, des hausses qui s’additionnent et les prix auront donc augmenté de 25 % sur un an. En cause les prix qui flambent au plan international et la situation financière particulièrement grave d’EDF.

20 millions de foyers français sont concernés par la hausse de 10 % du tarif réglementé de l’électricité au 1er août. VOISIN/Phanie via AFP
DÉCRYPTAGE – Ils ont bondi de 25 % depuis janvier. Le gouvernement prépare l’abandon du bouclier tarifaire fin 2024. Pas sûr que les prix de marché baissent assez d’ici là.

EDF a pourtant enregistre 5,8 milliards d’euros de bénéfices au premier semestre mais il faut tenir compte de son énorme déficit de 65 milliards et de ses besoins de financement à hauteur de 150 milliards (25 milliards par an) notamment pour prolonger la vie du parc existant, financer les nouvelles centrales. En clair les tarifs EDF ne sont pas près de diminuer et on prévoit au moins un doublement de leur niveau en quelques années.

En 2022, l’énergéticien avait accusé une perte record de 5,3 milliards d’euros au premier semestre, et totalisait 17,9 milliards d’euros de perte à la fin de l’année, avec une dette de 64,5 milliards d’euros. La crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, le bouclier tarifaire imposé par l’Etat et les problèmes de corrosion sur certains réacteurs qui avaient limité la disponibilité du parc nucléaire font partie des facteurs qui expliquaient cette débâcle.. Sa dette, à hauteur de 64,5 milliards d’euros fin 2022, a encore légèrement augmenté, pour atteindre les 64,8 milliards.
Dans ce contexte, la question du prix de l’énergie est au cœur de toutes les préoccupations. Après 2025, la régulation actuelle, l’Arenh, va disparaître alors qu’elle assure des quotas d’électricité nucléaire à prix cassés (42 euros le MWh). Pressés par les industriels et les autres fournisseurs d’énergie, l’Etat et EDF sont toujours en discussion pour s’accorder sur un remplacement.

Bras de fer d’autant plus tendu que l’Etat est redevenu en juin 2023 le seul actionnaire de l’énergéticien, et que Luc Rémont le patron de l’entreprise , a récemment assuré que les investissements d’EDF devraient passer à 25 milliards d’euros par an pour relever les nombreux défis qui l’attendent. Selon lui, « pour soutenir cet effort, il faut être capable de dégager des revenus du même ordre de grandeur ». Le PDG aimerait qu’EDF puisse fixer plus librement ses prix, mais n’est pas contre un plafond.

La facture va être douloureuse pour les Français. Ce mardi 1er août, les prix des tarifs réglementés d’électricité (TRVE), qui concernent plus de 20 millions de foyers, augmentent de 10 %. Ce n’est pas la première hausse de l’année: ils avaient déjà grimpé de 15 % le 1er février. L’inflation est donc désormais de 25 % sur un an. Pour un ménage utilisant l’électricité pour se chauffer, l’impact est loin d’être négligeable. La facture moyenne avant les hausses atteignait 1600 euros annuels. Ces deux augmentations représentent un surcoût de 400 euros en base annuelle.

Ces évolutions sont la concrétisation tardive de la crise énergétique qui secoue l’Europe depuis début 2022. Le gouvernement avait fait le choix d’en protéger très largement les Français. Mais désoramis il faut concilier les intérêts des Français et ceux d’EDF.

Comment réformer le marché européen de l’électricité

Comment réformer le marché européen de l’électricité

Face à l’explosion des prix de l’énergie et aux difficultés de certains fournisseurs, la Commission européenne a lancé en janvier dernier une consultation (*) pour réformer le marché européen de l’électricité dans une grande indifférence (**). Le problème aurait-il disparu ? Par Alexandre Joly, manager chez Carbone4 et Alain Grandjean, Economiste chez Carbone4.dans la Tribune.

Les causes de la hausse du prix de l’électricité sont connues : la guerre en Ukraine a provoqué une raréfaction du gaz, dont le prix a explosé, les réacteurs nucléaires français ont dysfonctionné et nous n’avons évité les coupures d’électricité que du fait d’un hiver doux et d’une réduction plutôt subie de notre consommation. Malgré tout, ces événements ne rendent pas compréhensibles la hausse des prix de l’électricité pour les consommateurs français. Après tout, même si le nucléaire a été peu efficace, en quoi sont-ils concernés par le gaz qui contribue à moins de 10% de la production d’électricité ?

Affirmons tout de suite que l’interconnexion du marché européen de l’électricité a été une chance pour les consommateurs français, car elle a permis d’importer une électricité qui nous aurait manquée cet hiver. Plus généralement, cette interconnexion permet d’économiser des dizaines de milliards d’euros, notamment en mutualisant les moyens de production. En réalité, la hausse du prix du marché de gros n’a fait que refléter une pénurie physique d’ensemble. Ce marché a donc plutôt fonctionné de ce point de vue et vouloir s’en passer est une voie sans issue. Nous avons intérêt à plus de solidarité énergétique au niveau européen tout en défendant nos intérêts.

Car il est clair que la situation de manque d’énergie va se reproduire. L’Europe est de plus en plus dépendante de ses importations en énergies fossiles, et le changement climatique est une source croissante d’aléas majeurs. De même, le bouclier tarifaire mis en place en France a déjà coûté une centaine de milliards d’euros à l’Etat dont plus d’un tiers pour l’électricité. La récente dégradation de la note de l’Etat par l’agence de notation financière Fitch rappelle à tous qu’il est présomptueux de parier sur une prolongation illimitée de ce dispositif. Ce d’autant que l’Etat et les collectivités publiques sont devant un mur d’investissements pour décarboner notre économie. En outre, le bouclier tarifaire en rendant le prix des énergies relativement indolores incite peu à réduire sa consommation énergétique. Dès lors, il convient donc de réformer le marché européen de l’électricité. La question qu’il convient désormais de se poser est : comment ?

Face au risque de pénurie et au risque climatique, les solutions physiques sont assez claires. Nous devons tout d’abord être de plus en plus économes de notre énergie. Ensuite, la décarbonation de nos énergies et l’électrification de nos usages font figure de priorités pour réduire nos importations de pétrole et de gaz naturel. Une ambition qui ne peut advenir que par une hausse de la production des énergies renouvelables (électriques ou non), du fait d’un parc nucléaire existant sur le déclin et de potentiels nouveaux réacteurs qui n’arriveraient qu’aux alentours de 2040. Leur part dans le mix électrique pourrait atteindre près de 70 % de la production totale européenne d’ici 2030, selon les dernières projections de la Commission européenne. Nous avons donc un intérêt stratégique à encourager cette production et à en maîtriser la plus grande partie de la chaine de valeur.

Comment réformer le marché européen de l’électricité

Financer sur la durée les investissements à engager pour produire et acheminer de l’électricité bas-carbone, en particulier les énergies renouvelables ; il faut rémunérer les entreprises qui les installent en leur donnant de la visibilité.
Assurer une rémunération suffisante sur le long terme des dispositifs de flexibilité de l’offre (exemple : stockage) et de la demande (exemple : décalage de la consommation), nécessaires pour faire face aux aléas croissants que nous allons connaître.$
Protéger les consommateurs de fournisseurs mal armés pour résister à ces aléas.
Conduire à un tarif final stable et régulé qui ne se limiterait pas à un « prix de marché » soumis à d’inévitables secousses.
Inciter à consommer avec mesure un bien précieux, surtout dans les périodes où il est plus difficile à produire.
Les pistes proposées par la Commission européenne ne répondent qu’à une partie de ces enjeux, et nous sommes encore bien loin de disposer d’une architecture claire et actionnable.

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(*) https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/13668-Electricity-market-reform-of-the-EUs-electricity-market-design/F_en

(**) https://www.carbone4.com/publication-note-reforme-marche-electrcitite

Libéralisation de l’électricité : Bilan catastrophique

Libéralisation de l’électricité : Bilan catastrophique

Par Charles Cuvelliez & Patrick Claessens, Ecole Polytechnique de Bruxelles, Université de Bruxelles.

C’est l’ACER, qui regroupe les régulateurs européens, qui en prend (un peu trop) pour son grade, tout au long du texte du rapport (*) de la Cour des comptes européenne : si l’ACER avait fait son travail correctement, s’il y avait eu plus de discipline dans la libéralisation du secteur, nous n’en serions pas là. La libéralisation visait à intégrer les marchés nationaux de l’électricité grâce à l’interconnexion des bourses nationales de l’électricité et à suffisamment de capacité d’interconnexion entre les États membres pour la transformer en réalité physique.

Il y a bien eu couplage volontaire de 19 bourses d’électricité mais, pourquoi s’est-il limité à la fourniture d’électricité pour les besoins à J+1. Les autres composantes comme les marchés à terme et celui de l’équilibrage sont restées nationales. Ne comptait que l’utilisation efficace des capacités d’interconnexion quand on a imaginé la libéralisation du secteur. Cela ne suffisait pas, comme nous le rappelle l’absence de convergence des prix au niveau transfrontalier. Pourtant, le législateur de l’Union européenne (UE) a demandé que 70 % de la capacité d’interconnexion entre États membres soit disponible pour les échanges entre pays. En vain. La cour a son explication, qui surprendra : la faute au développement des énergies renouvelables intermittentes qui augmentent la congestion pour les échanges transfrontaliers. Il eût fallu une meilleure planification des capacités d’interconnexion en fonction de l’évolution attendue du mix électrique (intermittent) différent entre Etats membres. La Commission a aussi trop délégué les détails techniques de l’harmonisation des règles en matière d’échanges transfrontaliers aux régulateurs nationaux…….

Il y a eu trop peu d’analyse d’impact par la Commission : les coûts de la libéralisation (sa mise en œuvre) n’ont pas été évalués. Il y avait bien quelques indicateurs de suivi mais sans les définir clairement et sans valeur cible. Cette absence était patente pour les méthodes de fixation des prix de l’énergie négociée sur les bourses de l’électricité surtout dans les situations de crise. C’est la raison des profits excessifs.

La gouvernance de la libéralisation en prend pour son grade. On a l’impression que qu’elles eurent été les règles de fonctionnement du marché, on en serait arrivé là. Il y a aussi le rapport de force entre le côté centralisateur de la Commission et décentralisateur des Etats membres parce qu’ils restent compétents pour le choix du mix énergétique et de leur sécurité d’approvisionnement. Ne faut-il pas aussi accepter que le choix d’un mix électrique essentiellement renouvelable intermittent complexifie le modèle car il nécessite de viabiliser économiquement les colossales capacités de stockage (et des productions en back ups). Il faut se donner les moyens d’harmoniser plus de 20 marchés nationaux reposant sur autant de mix électriques différents tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement de tous. Ce n’est pas gagné !
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(*) Pour en savoir plus : Cour des Comptes européenne, Rapport spécial sur l’intégration du marché intérieur de l’électricité. Janvier 2023.

Pour un nouveau marché de l’électricité

Pour un nouveau marché de l’électricité

La crise énergétique en Europe a montré que le système actuel n’était pas adapté. Quels sont les outils et les conditions nécessaires pour une réforme du marché européen de l’électricité? Par Charles Cuvelliez et Patrick Claessens, Ecole Polytechnique de Bruxelles, Université de Bruxelles.

Un papier intéressant qui dénonce les profits excessifs de certains énergéticiens et la nécessité d’un autre mode de régulation. NDLR

Les tenants du marché libéralisé de l’électricité ont beau jeu de s’opposer à sa réforme en expliquant autour d’eux que les prix fous et volatils observés n’ont comme origine que la crise sur les énergies fossiles : pétrole et gaz trop chers et, en Europe, la Russie comme cause primaire de ce chaos. Faut-il alors tout mettre par terre car le marché a aussi apporté des bénéfices (encouragement aux investissements dans le renouvelable, sécurité d’approvisionnement entre Etats membres…) ?

Comme l’explique bien un working papier de la Florence School of Regulation (FSR), quand le marché de l’électricité a été libéralisé il y a 25 ans, le gaz était vu comme la ressource idéale pour le soutenir, abondante, peu chère, stable. Mais aujourd’hui, le prix du gaz fou (ou le prix fou du gaz) se transmet (avec un facteur 2) au prix de l’électricité puisque c’est la dernière centrale (au gaz) qu’on met en route pour équilibrer offre et demande qui fixe le prix (le facteur 2 venant du rendement des centrales à gaz : de l’ordre de 50 %).

Grâce aux gains réalisés par le prix de l’électricité calé sur le coût marginal de la centrale au gaz, les producteurs à base d’autres formes d’énergie primaire pour leur centrale (éolien, photovoltaïque, nucléaire, hydraulique) pouvaient récupérer un retour sur le capital investi. On parle de rente inframarginale et ce ne fut pas un gros mot pendant longtemps. Cette rente, avec les prix du gaz d’aujourd’hui, est devenu un profit déraisonnable. Les factures s’envolent même si l’électricité consommée ne vient pas entièrement des centrales à gaz.

Les États membres ont tous réagi avec des mesures d’urgence différentes. La FSR en dénombre sept ! Le plus simple, rappelle l’auteur, est d’isoler le prix au détail du prix de gros. On peut réguler le prix au détail. On peut aussi le lisser et l’appliquer avec retard. C’est ce qu’a fait le gouvernement français en demandant aux fournisseurs de déplacer le moment où les prix au détail atteindraient leur niveau « logique ». Le gouvernement danois réfléchit à transformer le choc sur les prix en une dette sur plusieurs années pour le consommateur. Une autre approche est d’interdire toute augmentation des tarifs. Et c’est ce que la Grande-Bretagne a fait. On peut aussi récupérer les surprofits inframarginaux. On peut les taxer après coup au niveau des producteurs qui bénéficient de ces rentes.

La France pratique cette méthode depuis des années avant même la crise en forçant EDF à vendre à un prix fixe 42-46 EUR/MWH une capacité de 120 TWh. C’est plus de 40 % de la production nucléaire du pays, rappelle l’auteur ! Et de calculer qu’avec un prix de gros de de 200 EUR/MWh en pleine crise, c’est 24 milliards de surprofits déjà récupérés (mais pas redistribués, par contre) en France sur la seule année 2022. EDF ne le sait que trop bien.

L’Espagne a inventé son fameux modèle ibérique en subventionnant le gaz utilisé pour la centrale marginale, ce qui limite le coût marginal et donc le prix de gros. Le modèle allemand vise à offrir aux particuliers (et aux entreprises) assez de revenus supplémentaires pour faire face aux factures : ce sont les fameux 200 milliards d’euros distribués en ce sens qui ont fait hurler le reste de l’Europe (pour l’avantage ainsi octroyé aux entreprises) qui ne peut pas se le permettre.

Ces solutions d’urgence font perdre aux Etats des moyens financiers précieux pour investir dans d’autres formes d’énergie décarbonée mais il n’y a pas de réelle alternative pour soulager le consommateur à court terme. Une réforme du marché de l’électricité ne sera pas effective avant 2025, prédit la FSR et encore, avec les élections du parlement européen et la nouvelle Commission qu’il faudra installer (péniblement comme chaque fois) en 2024, ce n’est pas gagné.

Ce qui heurte l’opinion publique est l’incapacité (ou le laisser-faire) des Etats à laisser filer les prix de l’électricité, un besoin de base du citoyen alors qu’on fait grand cas du prix du pain. Ne plus avoir accès à l’énergie est un facteur d’exclusion sociale total. On admet qu’un citoyen est en situation de précarité énergétique s’il consacre 10 % de ses revenues à l’énergie. Or avant même la crise, plusieurs Etats membres avaient des pans entiers de leur population qui y consacraient de 10 % à 20 %.

L’Etat doit aussi protéger ses fournisseurs contre la volatilité des marchés, soit en obligeant ces derniers à se protéger par des instruments financiers soit en leur accordant une garantie. Doit-on rappeler le cas d’Uniper sauvé à coup de dizaines de milliards de la faillite en Allemagne sans quoi ce pays se serait retrouvée sans gaz et électricité.

Les Contracts for Differences (CfD) et les Power Purchase Agreements (PPA) sont les outils que propose la FSR comme conditions nécessaires pour une réforme du marché. Dans le premier cas, on garantit au producteur un prix mais s’il vend son électricité au-delà de ce prix, il rembourse la différence. Les PPA lient un client professionnel à un producteur pour une longue période mais l’Etat doit garantir que ce dernier puisse mettre en place des capacités de production pour honorer sa promesse. Et il serait préférable d’avoir un marché PPA plutôt que gré à gré moins transparent qui aboutit toujours à des conditions sous-optimales.

La flexibilisation de la demande fait aussi partie du portrait-robot de la réforme du marché, pour la FSR, pour ne pas perdre les surplus de production à base de renouvelable au point de les vendre à perte par jour de grand vent ou soleil. Au fur et à mesure que la proportion de renouvelable grandit dans le mix énergétique, cela arrivera plus souvent. Il faut rendre les compteurs intelligents et la consommation à l’intérieur des foyers tout autant.

Enfin, il faut un troisième levier, un marché des capacités : rémunérer des producteurs pour la capacité qu’ils installent « juste » en cas de besoin pour éviter la crainte des pics de consommation ne trouvent pas une offre pour les assouvir. Mais ce n’est pas tout : la FSR explique très justement qu’un marché de capacité peut aussi rémunérer des équipements et moyens de production innovants dont le retour sur investissement ne peut être récupéré par la simple vente d’électricité. On pense au stockage ou aux services de flexibilité.

Les réseaux de distribution et de transport ne sont pas non plus adaptés aux plans ambitieux d’électricité à base de renouvelable de l’Europe : cette préparation des réseaux doit faire partie de la réforme des marchés, pour éviter les congestions, autre source de volatilité des prix. L’Europe veut des millions de pompes à chaleur en 2027 : ils ne tourneront pas sans réseau transformé.

Ce n’est qu’au prix de prix plus stables à tendance baissière, sans pic soudain, que le citoyen voudra bien électrifier sa maison et laisser tomber petit à petit sa consommation de gaz.
Las, la Banque centrale européenne (BCE) maintient des taux hauts pour l’instant, ce qui rend très onéreux les investissements à réaliser pour accélérer les investissements à la maison, le déploiement de plus d’électricité à base d’énergie renouvelable. Et le budget des Etats présagent d’une crise de la dette en plein élan de transition. Le portrait que la FSR donne du marché de l’électricité aujourd’hui est bien en phase avec la réalité du terrain.
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Pour en savoir plus : WORKING PAPER Reforming the EU internal electricity market in the middle of a huge energy crisis: an absolute short-term emergency or preparation for the future? Jean-Michel Glacahnt, Florence School of Regulation

Pour un nouveau de marché de l’électricité

Pour un nouveau de marché de l’électricité

La crise énergétique en Europe a montré que le système actuel n’était pas adapté. Quels sont les outils et les conditions nécessaires pour une réforme du marché européen de l’électricité? Par Charles Cuvelliez et Patrick Claessens, Ecole Polytechnique de Bruxelles, Université de Bruxelles.

Un papier intéressant qui dénonce les profits excessifs de certains énergéticiens vient et la nécessité d’un autre mode de régulation. NDLR

Les tenants du marché libéralisé de l’électricité ont beau jeu de s’opposer à sa réforme en expliquant autour d’eux que les prix fous et volatils observés n’ont comme origine que la crise sur les énergies fossiles : pétrole et gaz trop chers et, en Europe, la Russie comme cause primaire de ce chaos. Faut-il alors tout mettre par terre car le marché a aussi apporté des bénéfices (encouragement aux investissements dans le renouvelable, sécurité d’approvisionnement entre Etats membres…) ?

Comme l’explique bien un working papier de la Florence School of Regulation (FSR), quand le marché de l’électricité a été libéralisé il y a 25 ans, le gaz était vu comme la ressource idéale pour le soutenir, abondante, peu chère, stable. Mais aujourd’hui, le prix du gaz fou (ou le prix fou du gaz) se transmet (avec un facteur 2) au prix de l’électricité puisque c’est la dernière centrale (au gaz) qu’on met en route pour équilibrer offre et demande qui fixe le prix (le facteur 2 venant du rendement des centrales à gaz : de l’ordre de 50 %).

Grâce aux gains réalisés par le prix de l’électricité calé sur le coût marginal de la centrale au gaz, les producteurs à base d’autres formes d’énergie primaire pour leur centrale (éolien, photovoltaïque, nucléaire, hydraulique) pouvaient récupérer un retour sur le capital investi. On parle de rente inframarginale et ce ne fut pas un gros mot pendant longtemps. Cette rente, avec les prix du gaz d’aujourd’hui, est devenu un profit déraisonnable. Les factures s’envolent même si l’électricité consommée ne vient pas entièrement des centrales à gaz.

Les États membres ont tous réagi avec des mesures d’urgence différentes. La FSR en dénombre sept ! Le plus simple, rappelle l’auteur, est d’isoler le prix au détail du prix de gros. On peut réguler le prix au détail. On peut aussi le lisser et l’appliquer avec retard. C’est ce qu’a fait le gouvernement français en demandant aux fournisseurs de déplacer le moment où les prix au détail atteindraient leur niveau « logique ». Le gouvernement danois réfléchit à transformer le choc sur les prix en une dette sur plusieurs années pour le consommateur. Une autre approche est d’interdire toute augmentation des tarifs. Et c’est ce que la Grande-Bretagne a fait. On peut aussi récupérer les surprofits inframarginaux. On peut les taxer après coup au niveau des producteurs qui bénéficient de ces rentes.

La France pratique cette méthode depuis des années avant même la crise en forçant EDF à vendre à un prix fixe 42-46 EUR/MWH une capacité de 120 TWh. C’est plus de 40 % de la production nucléaire du pays, rappelle l’auteur ! Et de calculer qu’avec un prix de gros de de 200 EUR/MWh en pleine crise, c’est 24 milliards de surprofits déjà récupérés (mais pas redistribués, par contre) en France sur la seule année 2022. EDF ne le sait que trop bien.

L’Espagne a inventé son fameux modèle ibérique en subventionnant le gaz utilisé pour la centrale marginale, ce qui limite le coût marginal et donc le prix de gros. Le modèle allemand vise à offrir aux particuliers (et aux entreprises) assez de revenus supplémentaires pour faire face aux factures : ce sont les fameux 200 milliards d’euros distribués en ce sens qui ont fait hurler le reste de l’Europe (pour l’avantage ainsi octroyé aux entreprises) qui ne peut pas se le permettre.

Ces solutions d’urgence font perdre aux Etats des moyens financiers précieux pour investir dans d’autres formes d’énergie décarbonée mais il n’y a pas de réelle alternative pour soulager le consommateur à court terme. Une réforme du marché de l’électricité ne sera pas effective avant 2025, prédit la FSR et encore, avec les élections du parlement européen et la nouvelle Commission qu’il faudra installer (péniblement comme chaque fois) en 2024, ce n’est pas gagné.

Ce qui heurte l’opinion publique est l’incapacité (ou le laisser-faire) des Etats à laisser filer les prix de l’électricité, un besoin de base du citoyen alors qu’on fait grand cas du prix du pain. Ne plus avoir accès à l’énergie est un facteur d’exclusion sociale total. On admet qu’un citoyen est en situation de précarité énergétique s’il consacre 10 % de ses revenues à l’énergie. Or avant même la crise, plusieurs Etats membres avaient des pans entiers de leur population qui y consacraient de 10 % à 20 %.

L’Etat doit aussi protéger ses fournisseurs contre la volatilité des marchés, soit en obligeant ces derniers à se protéger par des instruments financiers soit en leur accordant une garantie. Doit-on rappeler le cas d’Uniper sauvé à coup de dizaines de milliards de la faillite en Allemagne sans quoi ce pays se serait retrouvée sans gaz et électricité.

Les Contracts for Differences (CfD) et les Power Purchase Agreements (PPA) sont les outils que propose la FSR comme conditions nécessaires pour une réforme du marché. Dans le premier cas, on garantit au producteur un prix mais s’il vend son électricité au-delà de ce prix, il rembourse la différence. Les PPA lient un client professionnel à un producteur pour une longue période mais l’Etat doit garantir que ce dernier puisse mettre en place des capacités de production pour honorer sa promesse. Et il serait préférable d’avoir un marché PPA plutôt que gré à gré moins transparent qui aboutit toujours à des conditions sous-optimales.

La flexibilisation de la demande fait aussi partie du portrait-robot de la réforme du marché, pour la FSR, pour ne pas perdre les surplus de production à base de renouvelable au point de les vendre à perte par jour de grand vent ou soleil. Au fur et à mesure que la proportion de renouvelable grandit dans le mix énergétique, cela arrivera plus souvent. Il faut rendre les compteurs intelligents et la consommation à l’intérieur des foyers tout autant.

Enfin, il faut un troisième levier, un marché des capacités : rémunérer des producteurs pour la capacité qu’ils installent « juste » en cas de besoin pour éviter la crainte des pics de consommation ne trouvent pas une offre pour les assouvir. Mais ce n’est pas tout : la FSR explique très justement qu’un marché de capacité peut aussi rémunérer des équipements et moyens de production innovants dont le retour sur investissement ne peut être récupéré par la simple vente d’électricité. On pense au stockage ou aux services de flexibilité.

Les réseaux de distribution et de transport ne sont pas non plus adaptés aux plans ambitieux d’électricité à base de renouvelable de l’Europe : cette préparation des réseaux doit faire partie de la réforme des marchés, pour éviter les congestions, autre source de volatilité des prix. L’Europe veut des millions de pompes à chaleur en 2027 : ils ne tourneront pas sans réseau transformé.

Ce n’est qu’au prix de prix plus stables à tendance baissière, sans pic soudain, que le citoyen voudra bien électrifier sa maison et laisser tomber petit à petit sa consommation de gaz.
Las, la Banque centrale européenne (BCE) maintient des taux hauts pour l’instant, ce qui rend très onéreux les investissements à réaliser pour accélérer les investissements à la maison, le déploiement de plus d’électricité à base d’énergie renouvelable. Et le budget des Etats présagent d’une crise de la dette en plein élan de transition. Le portrait que la FSR donne du marché de l’électricité aujourd’hui est bien en phase avec la réalité du terrain.
______
Pour en savoir plus : WORKING PAPER Reforming the EU internal electricity market in the middle of a huge energy crisis: an absolute short-term emergency or preparation for the future? Jean-Michel Glacahnt, Florence School of Regulation

Prix de l’électricité: Le scandale de la spéculation

Prix de l’électricité: Le scandale de la spéculation

 


Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait  sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors que le pays t l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires !

« En voulant concilier ouverture à la concurrence et préservation pour les consommateurs du bénéfice de la compétitivité du parc nucléaire existant, l’organisation des marchés de l’électricité a abouti à une construction complexe et régulièrement remise en cause », Observe de manière très diplomatique la Cour des comptes dans un rapport sur l’organisation des marchés de l’électricité.

Plus grave encore, « la combinaison des principaux outils d’intervention publique ne garantit plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome en termes de stabilité et de compétitivité des prix .

EDF est contraint de fournir ses concurrents au prix de 42 € le mégawatt heure pour un prix d’achat à l’étranger qui a pu atteindre jusqu’à 1000 € au sommet de la crise.

Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale afin de concurrencer la France sur le plan énergétique . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors qu’elle produit l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires. .

Les rapporteurs de la rue Cambon pointent en particulier la méthode de calcul des tarifs réglementés d’EDF établie par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Comme l’avait déjà souligné l’UFC-Que Choisir en mai 2021, ils démontrent qu’en intégrant le coût d’approvisionnement des fournisseurs alternatifs sur les marchés de gros dès qu’ils n’ont plus d’Arenh (1), elle fait fortement augmenter le tarif réglementé, le déconnectant de plus en plus des coûts de production du parc nucléaire d’EDF. Ainsi révisé, le tarif réglementé est trop exposé au marché, il n’est plus à même d’assurer la stabilité des prix aux consommateurs. Sans le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, il aurait ainsi bondi de 35 % TTC le 1er février dernier. La Cour des comptes appelle à réformer son mode de calcul pour le protéger des variations des prix de marché.

Autre outil mis en cause, celui de l’Arenh, qui impose à EDF de fournir jusqu’à 100 TWh d’électricité produite par son parc nucléaire à ses concurrents au prix de 42 € le mégawattheure. Si ce dispositif a privé EDF de 7 milliards de revenus sur la période 2011-2021, il lui a cependant permis de couvrir largement ses coûts. Mais ils vont augmenter fortement en 2022 du fait de la faible production de son parc nucléaire. La Cour souligne que les mécanismes de régulation ne fonctionnent plus, que ce soit en France ou en Europe.

Enfin, le mécanisme de capacité qui rémunère le dernier moyen de production appelé pour faire face aux pointes de consommation « est à l’origine de transferts financiers qui peuvent excéder les nécessités de la sécurité d’approvisionnement ». Coût estimé à la charge des consommateurs : de 500 millions à 1,2 milliard par an.

La Cour des comptes conclut que ces trois outils d’intervention publique ne sont pas maîtrisés et qu’ils ne garantissent plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome. Elle recommande une nouvelle régulation pérenne qui supprimerait les effets pervers des mécanismes en place et protégerait les consommateurs de la volatilité des prix.

 

Spéculation sur les prix de l’électricité

Spéculation sur les  prix de l’électricité


Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait er sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors que le pays t l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires !

« En voulant concilier ouverture à la concurrence et préservation pour les consommateurs du bénéfice de la compétitivité du parc nucléaire existant, l’organisation des marchés de l’électricité a abouti à une construction complexe et régulièrement remise en cause », Observe de manière très diplomatique la Cour des comptes dans un rapport sur l’organisation des marchés de l’électricité.

Plus grave encore, « la combinaison des principaux outils d’intervention publique ne garantit plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome en termes de stabilité et de compétitivité des prix .

EDF est contraint de fournir ses concurrents au prix de 42 € le mégawatt heure pour un prix d’achat à l’étranger qui a pu atteindre jusqu’à 1000 € au sommet de la crise.

Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale afin de concurrencer la France sur le plan énergétique . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors qu’elle produit l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires. .

Les rapporteurs de la rue Cambon pointent en particulier la méthode de calcul des tarifs réglementés d’EDF établie par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Comme l’avait déjà souligné l’UFC-Que Choisir en mai 2021, ils démontrent qu’en intégrant le coût d’approvisionnement des fournisseurs alternatifs sur les marchés de gros dès qu’ils n’ont plus d’Arenh (1), elle fait fortement augmenter le tarif réglementé, le déconnectant de plus en plus des coûts de production du parc nucléaire d’EDF. Ainsi révisé, le tarif réglementé est trop exposé au marché, il n’est plus à même d’assurer la stabilité des prix aux consommateurs. Sans le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, il aurait ainsi bondi de 35 % TTC le 1er février dernier. La Cour des comptes appelle à réformer son mode de calcul pour le protéger des variations des prix de marché.

Autre outil mis en cause, celui de l’Arenh, qui impose à EDF de fournir jusqu’à 100 TWh d’électricité produite par son parc nucléaire à ses concurrents au prix de 42 € le mégawattheure. Si ce dispositif a privé EDF de 7 milliards de revenus sur la période 2011-2021, il lui a cependant permis de couvrir largement ses coûts. Mais ils vont augmenter fortement en 2022 du fait de la faible production de son parc nucléaire. La Cour souligne que les mécanismes de régulation ne fonctionnent plus, que ce soit en France ou en Europe.

Enfin, le mécanisme de capacité qui rémunère le dernier moyen de production appelé pour faire face aux pointes de consommation « est à l’origine de transferts financiers qui peuvent excéder les nécessités de la sécurité d’approvisionnement ». Coût estimé à la charge des consommateurs : de 500 millions à 1,2 milliard par an.

La Cour des comptes conclut que ces trois outils d’intervention publique ne sont pas maîtrisés et qu’ils ne garantissent plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome. Elle recommande une nouvelle régulation pérenne qui supprimerait les effets pervers des mécanismes en place et protégerait les consommateurs de la volatilité des prix.

Crise de l’Electricité : supprimer les énergéticiens parasites

Crise de l’Electricité : supprimer les énergéticiens parasites


Le pouvoir prend enfin conscience du drame qui se joue dans certaines entreprises et chez certains artisans vis-à-vis de l’explosion des prix de l’énergie.Des pouvoirs publics pourtant complices, Macron y compris, quand en 2016 sur recommandation allemande et de la commission, on a jeté le secteur de l’électricité brutalement dans les mains d’un spéculatif marché.

Auparavant la France avait en quelque sorte des tarifs réglementés et prévisibles. Depuis, nombre de sociétés plus ou moins bidon se sont mises elle aussi au même rang que EDF. Avec une différence de taille, ces entreprises ne transportent rien, ne distribuent rien et elles ne fournissent aucune valeur ajoutée.

Elles se sont implantées grâce à des tarifs attractifs mirobolants qui n’ont pas duré et qui ont explosé avec la crise mondiale de l’énergie. Grâce à des clauses léonines, ces entreprises dites énergéticiennes ont réalisé des profits considérables. Et maintenant nombre d’acteurs économiques se trouvent pris dans les mailles du filet de la tarification de ces entreprises.

Le gouvernement et le président de la république incitent ces énergéticiens à renégocier leur contrat. Or l’urgence et le caractère dramatique de la situation contraindrait plutôt à interdire ces entreprises parasites pour ne laisser sur le marché que les entreprises qui produisent et qui distribuent

Le président de la République prend les fournisseurs d’énergie et leurs «profits excessifs » à partie leur mettant la pression pour qu’ils acceptent la renégociation des « contrats excessifs » pour toutes les petites entreprises, et vite, dès janvier.

Bousculé dans les sondages, Emmanuel Macron fait une annonce surprise ce jeudi : il a annoncé que tous les artisans et très petites entreprises frappés par la hausse des prix de l’énergie allaient pouvoir renégocier en janvier avec leur fournisseur d’électricité des « contrats excessifs ».

Cette déclaration du président de la République intervient alors que les représentants des restaurateurs, qui réclament donc le même traitement que les boulangers pour payer leurs factures d’énergie, seront reçus ce jeudi à 17 heures par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire, a annoncé Bercy mercredi.

Le chef de l’État a pris le problème à l’envers pourrait-on dire, orientant la solution du problème non pas vers de nouvelles aides de l’État, mais en mettant la pression aux fournisseurs d’énergie : après avoir dit en avoir « assez » de ceux qui font des « profits excessifs », le président de la République leur intimait d’accepter les demandes de renégociation des « contrats excessifs » des petites entreprises.

« J’en ai comme vous assez qu’on ait des gens qui, sur la base de la crise, fassent des profits excessifs », a-t-il déclaré de manière très hypocrite.
Finalement hier, le ministre de l’économie a décidé d’un tarif plafond de 280 € le mégawatt heure quand en fait il devrait payer autour de 70 € avec les anciens tarifs réglementés d’EDF.

Prix de l’électricité en baisse: : récession et climat en cause

Prix de l’électricité en baisse: : récession et climat en cause

Lundi, le prix du gaz a chuté au plus bas depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, avec un mégawattheure (MWh) vendu pour le lendemain à 73 euros après à 300 euros le MWh après l’annonce d’une réduction des livraisons par Moscou.

Pour l’électricité : alors que, le 12 décembre dernier, le MWh de courant s’échangeait à 750 euros pour une moyenne lundi à 170 euros en moyenne.

En cause, la consommation en baisse de l’ordre de 15% cours des six derniers mois . Le résultat d’une baisse de l’activité économique et d’une certaine sobriété
Il faut aussi prendre en compte la météo particulièrement clémente.

Difficile de prévoir l’avenir soumise aux fluctuations météorologiques, à la situation géo politique et à l’énorme spéculation de certains acteurs en particulier sur l’électricité.

La France pourrait se libérer largement des contraintes de cette spéculation si elle parvenait à remettre en marche la totalité du parc nucléaire y compris de Fessenheim. Encore faudrait-il aussi abandonner le système de marché des prix de l’électricité complètement incohérent. Un système imposé par l’Allemagne la commission européenne et qui se fondait sur un pétrole russe bon marché.

Le scandale de la spéculation des prix de l’électricité

Le scandale de la spéculation des prix de l’électricité

Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait er sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors que le pays t l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires !

« En voulant concilier ouverture à la concurrence et préservation pour les consommateurs du bénéfice de la compétitivité du parc nucléaire existant, l’organisation des marchés de l’électricité a abouti à une construction complexe et régulièrement remise en cause », Observe de manière très diplomatique la Cour des comptes dans un rapport sur l’organisation des marchés de l’électricité.

Plus grave encore, « la combinaison des principaux outils d’intervention publique ne garantit plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome en termes de stabilité et de compétitivité des prix .

EDF est contraint de fournir ses concurrents au prix de 42 € le mégawatt heure pour un prix d’achat à l’étranger qui a pu atteindre jusqu’à 1000 € au sommet de la crise.

Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale afin de concurrencer la France sur le plan énergétique . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors qu’elle produit l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires. .

Les rapporteurs de la rue Cambon pointent en particulier la méthode de calcul des tarifs réglementés d’EDF établie par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Comme l’avait déjà souligné l’UFC-Que Choisir en mai 2021, ils démontrent qu’en intégrant le coût d’approvisionnement des fournisseurs alternatifs sur les marchés de gros dès qu’ils n’ont plus d’Arenh (1), elle fait fortement augmenter le tarif réglementé, le déconnectant de plus en plus des coûts de production du parc nucléaire d’EDF. Ainsi révisé, le tarif réglementé est trop exposé au marché, il n’est plus à même d’assurer la stabilité des prix aux consommateurs. Sans le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, il aurait ainsi bondi de 35 % TTC le 1er février dernier. La Cour des comptes appelle à réformer son mode de calcul pour le protéger des variations des prix de marché.

Autre outil mis en cause, celui de l’Arenh, qui impose à EDF de fournir jusqu’à 100 TWh d’électricité produite par son parc nucléaire à ses concurrents au prix de 42 € le mégawattheure. Si ce dispositif a privé EDF de 7 milliards de revenus sur la période 2011-2021, il lui a cependant permis de couvrir largement ses coûts. Mais ils vont augmenter fortement en 2022 du fait de la faible production de son parc nucléaire. La Cour souligne que les mécanismes de régulation ne fonctionnent plus, que ce soit en France ou en Europe.

Enfin, le mécanisme de capacité qui rémunère le dernier moyen de production appelé pour faire face aux pointes de consommation « est à l’origine de transferts financiers qui peuvent excéder les nécessités de la sécurité d’approvisionnement ». Coût estimé à la charge des consommateurs : de 500 millions à 1,2 milliard par an.

La Cour des comptes conclut que ces trois outils d’intervention publique ne sont pas maîtrisés et qu’ils ne garantissent plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome. Elle recommande une nouvelle régulation pérenne qui supprimerait les effets pervers des mécanismes en place et protégerait les consommateurs de la volatilité des prix.

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