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Europe : l’élargissement n’est pas compatible avec l’approfondissement

Europe : l’élargissement n’est pas compatible avec l’approfondissement

 

L’adhésion de l’Ukraine, de la Moldavie, de la Géorgie et des pays des Balkans occidentaux encouragera le dumping social intra-européen, regrette, dans une tribune au « Monde », Emmanuel Maurel, eurodéputé. Si ce « grand basculement » était engagé, les Français devraient être consultés par référendum.

L’Europe est confrontée à des défis sans précédent. Une guerre est à ses portes depuis deux ans et une autre, dans son voisinage proche, depuis octobre 2023. Elle subit une concurrence féroce et déloyale de toutes parts. Elle paie la sortie de l’inflation d’une probable récession. Elle a un très gros problème énergétique et elle accumule les retards technologiques. Dans le même temps les écarts de richesse explosent et la cohésion sociale se délite.

C’est dans ce contexte que les dirigeants européens ont accéléré le processus d’adhésion de l’Ukraine, en ajoutant au passage la Moldavie et la Géorgie. Avec les pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie), la liste des impétrants compte désormais huit pays, soit plus de… 60 millions d’habitants. « Nous allons parachever l’unité du continent », clament-ils en chœur – et c’est vrai que ça sonne bien.

Référons-nous à la devise européenne – « Unie dans la diversité ». Davantage d’unité sortira-t-elle de cette nouvelle couche de diversité ? Tout porte à croire que cet élargissement-là n’apportera que le contraire. Souvenons-nous que le précédent élargissement aux pays d’Europe centrale et orientale avait profondément modifié la structure d’un édifice pensé au départ pour la seule Europe de l’Ouest.
Le centre de gravité de l’Union s’était déplacé vers l’est, au profit de l’Allemagne et au détriment de la France et de l’Europe du Sud. Menée en parallèle d’un euro dévalué pour l’Allemagne et surévalué pour la France et l’Italie, l’entrée de onze pays avait provoqué une vague de délocalisations sans précédent, dont nous avons, nous, Français, fait les frais. Notre voisin germanique avait littéralement raflé l’économie des nouveaux venus pour en faire des sous-traitants de son puissant appareil industriel.

 

Dans les pays de l’Est eux-mêmes, les résultats sont contrastés. Economiquement, la réussite est incontestable – leur PIB a grimpé au rythme des exportations allemandes –, mais les salaires et les conditions sociales restent médiocres. On y vit évidemment mieux que dans les années 1990, mais le salaire minimum hongrois ou tchèque dépasse péniblement les 600 euros, celui de la Bulgarie s’élève à 400 euros. En Roumanie, le revenu moyen est inférieur de 67 % au revenu moyen français. Le dumping social fonctionne toujours à plein régime en Europe.

Quelles conditions à l’élargissement de l’union européenne ?

Quelles conditions à l’élargissement de l’union européenne ?

Olaf Scholz, Emmanuel Macron et Mario Draghi, en visite à Kiev, ont plaidé pour que le statut de candidat à l’entrée dans l’Union européenne soit « immédiatement » accordé à l’Ukraine. Mais une réflexion plus étendue sur l’élargissement de l’UE est nécessaire. (papier du Monde)

 

En se rendant ensemble à Kiev, le 16 juin, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et de la Roumanie ne voulaient pas seulement rappeler le soutien sans faille apporté par l’Union européenne à l’Ukraine depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie, il y aura bientôt quatre mois. L’heure n’est plus seulement aux symboles, alors que continue de retentir le fracas des armes. Les Ukrainiens demandent une aide militaire pour tenir sans rompre face à l’envahisseur. Mais ils ont tout autant besoin d’un horizon politique qui redonne son sens aux énormes sacrifices consentis aujourd’hui au nom de valeurs placées au cœur du projet européen.

Accusés de tiédeur, d’ambiguïté, ou à la tête de pays dont les opinions publiques expriment déjà un début de lassitude de la guerre, Olaf Scholz, Emmanuel Macron et Mario Draghi se savaient tout particulièrement attendus sur cet impératif de cap politique. A la veille d’échéances importantes (la Commission se prononçait sur le sujet le lendemain, avant un Conseil européen déterminant, les 23 et 24 juin, où l’unanimité sera impérative), ils sont allés aussi loin que possible en plaidant pour que le statut de candidat soit « immédiatement » accordé à Kiev. Même si ce statut n’implique aucune disposition relevant de la sécurité, cet engagement ouvre la voie à une percée politique majeure. Il constitue une victoire personnelle pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui s’est fixé cet objectif.

Si prometteuse soit-elle, cette perspective ne permet pourtant de répondre qu’imparfaitement à l’urgence. La lourdeur et la longueur du processus d’adhésion se heurtent au temps de la guerre et à ses conséquences. Jamais par le passé un pays, réputé bien avant l’invasion russe pour la fragilité et les faiblesses de ses institutions, ne s’est engagé dans un tel marathon au beau milieu d’un conflit qui le ravage et brouille ses frontières.

A Strasbourg, le 9 mai, Emmanuel Macron, en tant que président du Conseil de l’Union européenne, avait esquissé la piste d’une « communauté politique européenne » qui pourrait notamment constituer une antichambre pour les candidats à l’adhésion. Cette idée a été accueillie froidement par ceux, y compris en Ukraine, qui y ont surtout vu une voie de garage.

Une telle structure, discutée et amendée, pourrait pourtant être utile pour permettre d’associer politiquement les Ukrainiens à l’UE sans attendre la fin d’un long processus, qui pourrait courir sur une décennie. A condition cependant qu’elle ne soit pas une solution de rechange, mais bien une piste complémentaire du processus d’adhésion, elle pourrait de surcroît fournir un cadre au soutien européen dont les Ukrainiens bénéficient déjà et qui ne pourra que s’accroître massivement si les Vingt-Sept tiennent leurs engagements pour la reconstruction du pays.

Une réflexion sur l’élargissement est d’autant plus nécessaire que le cas de l’Ukraine n’est pas le seul en jeu. D’autres pays, dont la Macédoine du Nord, le Monténégo ou l’Albanie, l’ont précédée et vivraient difficilement d’être rétrogradés dans l’ordre des priorités européennes. Le statut de candidat « impliquera aussi que soit prise en compte la situation des Balkans occidentaux et du voisinage, en particulier de la Moldavie », a convenu Emmanuel Macron. Ce dernier pays, qui connaît déjà des tensions séparatistes prorusses en Transnistrie, craint d’être déstabilisé par le conflit. La situation impose aux Européens de se montrer inventifs. Dès à présent.

Changer de méthode pour l’élargissement de l’Union européenne

Changer de méthode pour l’élargissement de l’Union européenne

L’ancien président du conseil italien défend l’idée d’une confédération pour répondre aux aspirations européennes de l’Ukraine.

 

Enrico Letta dirige depuis mars 2021 le Parti démocrate et préside l’Institut Jacques Delors. Il donne sa vision de l’élargissement de l’UE Et d’une certaine manière rejoint Macron. Le problème c’est que cela ne résout nullement la question du renforcement politique du cœur de l’Europe contraire

Comment répondre aux aspirations de l’Ukraine, qui presse l’Union européenne de l’accepter en son sein?

La procession actuelle des leaders européens et des dirigeants des institutions à Kiev me rappelle leurs visites dans les capitales d’Europe centrale, dans les années qui ont suivi la chute du rideau de fer. Elle ouvre un parcours fait de promesses, d’attentes, de frustrations et de déceptions sur la voie de l’Union européenne (UE). Nous sommes en train de faire fausse route. Quand on aura le courage de dire aux Ukrainiens qu’ils ne pourront pas entrer dans l’UE avant dix ans, je les vois devenir de grands fans des Etats-Unis plutôt que de l’Europe. Cela nourrit déjà les frustrations dans des Etats comme l’Albanie ou la Macédoine du Nord, qui se demandent s’il faut être envahi par la Russie pour obtenir des gages d’intégration. C’est pourquoi je propose la mise en place d’une confédération susceptible de répondre aux aspirations européennes des pays de la région, à commencer par celles de l’Ukraine.

 

Qu’apporterait cette formule ?

Cette idée reprend en partie celle émise sans succès par le président français François Mitterrand, en décembre 1989, un mois après la chute du mur de Berlin. Mais avec une différence de taille : il n’est pas question d’y associer la Russie. C’est même plutôt un instrument dirigé contre la Russie. Le déclenchement de la guerre, le 24 février, a complètement changé la donne.

A chaque Conseil européen, on pourrait se réunir à trente-six, pour bien signifier que les neuf pays aspirants à l’UE (Ukraine, Géorgie, Moldavie, Albanie, Macédoire du Nord, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie et Kosovo) sont entrés dans la famille européenne. Il faut un lieu multilatéral pour faciliter les relations entre la Commission européenne et les pays candidats, et pour que ceux-ci puissent se parler entre eux. Cela peut d’abord se mettre en place de façon très rapide et informelle, comme un G20, puis fonctionner sur la base d’un traité simplifié, facile à ratifier.

Ce serait une sorte d’antichambre avant d’entrer dans l’UE ?

Oui, c’est une façon d’éviter ce qui s’est passé avec le précédent élargissement, en 2004 : entre la chute du rideau de fer et leur adhésion, les pays concernés, comme la Pologne, la République tchèque ou la Hongrie, ont attendu plus de dix ans, en concurrence les uns avec les autres. Ce n’est pas un frein à l’entrée dans l’UE, mais un message fort d’intégration dans la famille européenne. Cette confédération pourrait ainsi permettre d’ouvrir un accès progressif au marché intérieur. A beaucoup plus long terme, après la guerre en Ukraine, on peut imaginer aussi que la clause d’assistance mutuelle (article 42.7) inscrite dans le traité européen soit élargie aux pays membres de la confédération.

Nouvelle procédure pour l’élargissement de l’union européenne ?

Nouvelle procédure pour l’élargissement de l’union européenne

 

Une nouvelle procédure surtout pour contourner les réticences de la France vis-à-vis de l’élargissement en direction des Balkans. Une procédure qui donnerait davantage de poids aux chefs d’État des pays de l’union européenne actuelle. Cette nouvelle procédure tire les conséquences du refus de la France de  l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord, gelant ainsi un processus censé s’ouvrir ensuite à la Serbie, au Kosovo, au Monténégro et à la Bosnie. Le président français a réclamé que l’UE se réforme avant de poursuivre un élargissement jugé “trop bureaucratique”.

Les propositions de la Commission ne répondent cependant pas à toutes les demandes françaises, notamment celle qui consisterait à dégager des fonds pour les nouveaux adhérents à partir des montants consacrés dans le budget de l’UE aux pays les plus pauvres. Des responsables européens craignent qu’une telle initiative n’incite ces Etats membres à s’opposer à tout élargissement.

Cette réforme de la procédure d’adhésion doit être approuvée à l’unanimité des Vingt-Sept et il n’est pas certain que la France l’acceptera en l’état.

Black Friday: l’élargissement du concept d’obsolescence programmée

 Black Friday: l’élargissement du concept d’obsolescence programmée

 

Le concept d’obsolescence programmée couvre plusieurs dimensions. Une dimension technologique, une dimension environnementale, une dimension liée à la mode enfin une dimension économique. Le Black Friday ,comme d’autres occasions d’encourager le consumérisme, permet d’amalgamer les différents aspects et de leur trouver une légitimité. On ne peut nier que certaines technologies rendent caducs certains produits anciens voire même en créent de nouveaux par exemple en matière d’information et de communication. Par contre, certains intègrent des technologies complètement superfétatoires et non d’autre but  que de renchérir les prix. Le cas par exemple de l’automobile où auprès de 50 % de certaines technologies pourrait être éliminées. La dimension la plus récente concerne les aspects environnementaux. On doit en effet veiller  de plus en plus à l’impact négatif des productions du point de vue énergétique par exemple ou encore concernant  l’impact carbone. Nombre de produits sont effectivement plus écologiques que les précédents mais pour faire une véritable comparaison faudrait intégrer les conditions  de production y compris la durée de vie. La troisième dimension et non la moindre tient à l’effet de mode. Il s’agit d’obéir à des critères passagers de références esthétiques . Certains produits dits nouveaux ne sont en fait  que d’anciens produits habilement rhabillés. Enfin le  derniers critère est économique. Il est lié au consumérisme qui nourrit le productivisme. Il faut faire tourner la machine productive ; pour cela, inciter toujours plus les consommateurs à acheter, consommer et souvent à  jeter avant même l’usure du produit.

Le phénomène d’obsolescence programmée est  alimentée par les producteurs mais est aussi entretenue par les consommateurs eux-mêmes qui souvent ont peur d’être esthétiquement déclassés sur le plan social et sociétal s’ils il ne possèdent  pas le dernier produit à la mode. Bref comme d’habitude les facteurs explicatifs de l’obsolescence programmée sont nombreux et pour y mettre fin en tout cas en atténuer le rythme la responsabilité incombe aussi bien aux producteurs, qu’aux consommateurs ou encore aux  pouvoirs publics qui doivent  assurer une régulation dans un intérêt général qui prend en compte la dimension environnementale.

 

 

 




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