Archive pour le Tag 'législatives'

Législatives: le PS refuse la candidature d’Huguette Bello à Matignon

Législatives: le PS refuse la candidature d’Huguette Bello à Matignon

 

Le cirque politique continue en France où président et partis se renvoient la responsabilité d’absence de gouvernement. Côté gauche on revendique une victoire mais on ne se presse pas pour construire un éventuel gouvernement qui pourrait d’ailleurs être rapidement balayé en l’absence de majorité et compte tenu même des contradictions internes. Des noms sont lancés comme celle d’Huguette Bello, complètement inconnue,  davantage citée  pour alimenter la pagaille que pour résoudre le problème. Et surtout pour empêcher un socialiste de prendre la tête du gouvernement. Bref, la chienlit continue. 

 Le PS, qui propose toujours la candidature de son premier secrétaire Olivier Faure, souhaite poursuivre les discussions avec ses partenaires, pour trouver un nom consensuel «d’ici le 18 juillet», date de l’ouverture de la législature. A l’issue d’une réunion en visio-conférence du Conseil national du PS, le parlement du parti, «le Parti socialiste est déterminé à trouver un nom qui fera consensus pour devenir le 1er ministre du Nouveau Front populaire qui sera proposé au président de la République», ajoute Pierre Jouvet. Le PS maintient donc son choix d’une candidature de leur premier secrétaire Olivier Faure pour Matignon, ont précisé plusieurs sources socialistes.

«La proposition d’Huguette Bello est portée par les communistes et les Insoumis mais elle ne fait consensus ni chez les socialistes ni chez les écologistes», a abondé Olivier Faure ce samedi dans un entretien au Parisien. Le premier secrétaire du PS s’est redit «prêt à exercer cette fonction», tout en précisant qu’il avait aussi «suggéré d’autres noms». «Le futur Premier ministre ne peut venir que du Nouveau Front populaire.» Olivier Faure a précisé qu’Emmanuel Macron ne l’avait pas encore appelé.

 

L’entourage de la patronne des Ecologistes Marine Tondelier a précisé qu’«aucune décision n’a été prise» chez eux. «On a besoin de temps collectif». La même source précise également que Marine Tondelier avait eu Huguette Bello vendredi au téléphone. «On reste droit dans nos bottes, on ne peut défendre un scénario dont on sait qu’il ne mène à rien», indique le cadre socialiste cité plus haut. «Nous avons toujours dit qu’il fallait un consensus donc on reprend les discussions», ajoute une autre source, indiquant que le PS se gardait la possibilité de proposer d’autres noms de personnalités socialistes ou sans étiquette.

 

Résultats Législatives 2024 : une victoire en trompe l’oeil

Résultats Législatives 2024 : une victoire en trompe l’oeil

C’est en exprimant un grand « ouf » qu’une majorité de Français s’est couché ce 7 juillet au soir. Mais qu’on ne se méprenne pas : le soulagement est trompeur et de courte durée. Cette victoire en trompe-l’œil annoncera plus tard celle du Rassemblement national si le nouveau Parlement et le futur exécutif n’adoptent pas la culture du compromis transpartisan et n’engagent pas une refonte démocratique en profondeur. un excellant papier de  Denis Lafay dans la Tribune.
 

143 sièges sur 577 pour le Rassemblement national et ses alliés. Le choc est grand, mais la détente et même la délivrance dominent. « Ouf », ont ressenti la majorité de Français hostiles au RN et pétrifiés à la perspective d’une passation de pouvoir entre Gabriel Attal et Jordan Bardella sur le perron de Matignon. Ouf, après l’état de sidération dans lequel la dissolution de l’Assemblée nationale décrétée par le chef de l’Etat au soir du 9 juin les avait instantanément précipités. Ouf, après quatre semaines d’une campagne électorale éclair, électrique, éruptive, qui a enflammé le débat politique, écharpé la délibération publique, et parfois déchiré familles, amitiés, groupes de travail. Ouf, certes. Toutefois, le soulagement ne peut être que bref répit : maintenant, l’effroi s’est mué en vide, mais il stationne et prépare déjà son retour.

Le triomphalisme de posture qu’expriment les caciques des forces républicaines – déjà en campagne pour composer le gouvernement – ne doit tromper personne : sans la nature du scrutin et la digue de sable érigée entre les deux tours par l’arc républicain, le RN (et ses alliés) aurait peut-être raflé la majorité absolue. Son score relatif est contenu, mais le décompte absolu est sans appel : 37% des voix (contre 25% pour le Nouveau Front populaire et ses… 182 élus) et 10.151.896 suffrages.

Peut-être cet inventaire asymétrique forme-t-il d’ailleurs le piège le plus sournois : rasséréner dans l’excès, éloigner du débat public les colères contenues dans le vote RN, et laisser le parti d’extrême droite poursuivre son enracinement. Jusqu’au coup suivant qui, lui, pourrait connaître un funèbre achèvement.

Le soulagement ne peut être que fugace, parce que la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale, compartimentée en trois blocs imperméables les uns des autres – et eux-mêmes lacérés de désunions programmatiques ou idéologiques -, conjecture une quasi ingouvernabilité législative. L’exécutif gouvernemental qui en résultera présage une hétérogénéité difficilement compatible avec d’autres ambitions que celle de « gérer les affaires courantes ». L’isolement dans lequel son geste « fou » de dissoudre, seul et impétueusement, l’Assemblée française au soir d’une défaite européenne l’a encagé, promet au chef de l’Etat la traversée d’un désert inhospitalier et une cohabitation potentiellement volcanique… ou atone. Le score honorable obtenu par sa formation lui doit bien moins qu’aux alliances républicaines de circonstance.

Comment Emmanuel Macron réagira-t-il et même survivra-t-il au fait, bien réel, d’être seul, dépossédé de son pouvoir, honni d’une majorité de la population, « auteur » d’une tragédie démocratique qu’absolument rien ne justifiait dans l’extrême précipitation et à quelques semaines de l’ouverture des Jeux olympiques ? Tragédie démocratique découvrant un « inconnu » économique, social, sociétal, environnemental, géopolitique dont le pays, la société et chaque citoyen se seraient bien passés.

Le soulagement ne peut être que furtif, car l’hydre d’extrême droite a déployé ses tentacules sur toute la France ; dans chaque territoire, au sein de chaque catégorie socio-professionnelle, à l’intérieur de chaque génération, la stratégie de normalisation initiée par Marine Le Pen, relayée par Jordan Bardella, cimentée depuis 2022 par quatre-vingt huit députés aux ordres, a fait mouche. Et elle a profité de l’hystérie, des outrances, des dérapages antisémites proférés à l’autre extrémité du registre parlementaire, dans le camp de La France insoumise. Personne n’est dupe : le couronnement pourrait n’être qu’une question de temps. La marche en avant du bulldozer d’extrême droite semble irrépressible, profitant d’un double ralliement : celui, politique, des factieux de LR ou de Reconquête ! ; celui, bien plus cardinal, des 10 millions d’électeurs. Lesquels, en nombre, pensent le RN affranchi de ses oripeaux racistes, antisémites, nationalistes, europhobes, liberticides, autocrates ; estiment trouver au RN la considération pour leurs difficultés que l’offre républicaine « traditionnelle » a négligées voire méprisées ; croient le RN lorsqu’il désigne à leurs maux des responsables qu’il promet de pourchasser.

Mais il est un leurre de circonscrire le suffrage RN au seul réflexe de protestation : il est devenu aussi une démarche d’adhésion. Adhésion qui traduit les « malaises » de l’époque, suggérés par l’inconfort et les frustrations du consumérisme, par les inégalités (sociales, patrimoniales, territoriales), par l’ivresse capitaliste insuffisamment régulée, par l’affolement du temps, par l’insaisissable (et pour beaucoup effrayante) suprématie technologique, par l’épouvante climatique, par des pratiques managériales et sociales parfois délétères…. qu’on peut regrouper dans un déficit abyssal de démocratie.

Deux stratèges se sont affrontés, dont le score s’est inversé depuis le coup d’envoi en 2017. Au stratège Macron, disqualifié, s’oppose désormais la stratège Le Pen, consacrée.

À propos du chef de l’Etat, le bilan de ces quatre semaines peut se résumer à un questionnement. « Que s’est-il « passé » dans sa tête pour décider un tel sabordage ? ». Auquel on peut ajouter un second : « Pourquoi a-t-il entraîné tout un pays dans le délire désespéré que l’humiliation des urnes lui a inspiré ? ».

Il est bien trop tôt pour mesurer les dégâts de ce « coup de folie » sur lui-même, et sur l’autorité, le crédit qu’il exercera dorénavant dans l’Hexagone – sur la gouvernance de l’Etat, vis-à-vis de son ex-majorité qu’il a atomisée, à l’égard des Français – et sur la scène internationale. En politique rien n’est jamais définitif, à moins d’insulter l’histoire qui regorge de retournements imprévisibles et de résurrections miraculeuses. Mais son chemin de Damas s’annonce de toute façon semé d’embûches, et quand bien même dans la singularité critique de la situation il révélerait une disposition rédemptrice a priori peu spontanée.

De Marine Le Pen, il faut espérer que l’Histoire ne grave pas sa victoire – ou celle de son disciple – en 2027 ou lors de législatives anticipées que les adversaires d’un Emmanuel Macron affaibli pourraient solliciter d’ici un an, date à laquelle le président de la République sera de nouveau autorisé à prononcer la dissolution. Il faut espérer, mais surtout il faut entreprendre pour écarter le spectre. Pléthoriques sont les raisons qui le commandent. Les débats des législatives ont obligé le loup à sortir du bois. Qu’il porte sur les volets économiques et financiers, sociaux et sociétaux, géopolitiques et démocratiques, le programme du RN a exhibé sa vacuité, ses illusions, ses mensonges et une impréparation confinant à l’irresponsabilité. À l’extraordinaire complexité des sujets il a répondu par une harangue simpliste qui frappe les esprits et esquive le réel.

L’heure est à réparer, apaiser, pacifier et peut-être même « ralentir » la société, étourdie par sept années de frénésie réformatrice et une gouvernance Macron insuffisamment sensible voire sourde à ses souffrances, ses aspirations, ses besoins… et ses idées. À réconcilier les « morceaux » de la société, que l’aggravation de certaines inégalités, le sentiment de ne pas être considéré, la tentation communautariste et l’épisode législatif ont éparpillés. À reconstituer la cohésion sociale, aujourd’hui fragmentée, et redéfinir un sens et un périmètre à la justice sociale. À s’approprier les trésors de la conflictualité et les vertus du débat rescapés des tyrannies uniforme, hystérique, haineuse, antagonique. Enfin, à essayer de rassembler autour d’un horizon partagé. Il ne sera possible d’envisager cette reconstruction qu’avec - et non pas contre - dix millions de personnes qui ont confié leur suffrage à un parti ennemi de la démocratie. Immense défi.

« Ce moment historique de la démocratie est l’aboutissement d’une dissolution démocratique qui exige un sursaut démocratique », estime l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger dans l’entretien exclusif qu’il a consacré dimanche 7 juillet à La Tribune. « Plus que jamais, l’heure est à repenser les instruments de la démocratie afin de réenchanter la conviction démocratique », anticipait quelques jours plus tôt le président du Conseil économique, social et environnemental Thierry Beaudet. Instruments honorant l’appétit citoyen d’être acteur des grandes transformations, instruments de démocratie participative accomplie pour nourrir la démocratie représentative - elle-même exhortée à privilégier le compromis à la posture -, instruments faisant vivre la démocratie entre et non pas seulement pendant les élections… Construire une autre démocratie convoque en chacun un postulat incompressible : reconsidérer son individualité. Pour que le principe d’individuation – moi avec les autres, parfois même pour les autres – s’impose à l’individualisme – moi face aux autres, souvent même contre les autres. Un individualisme pulsionnel que le récit RN glorifie et instrumentalise. Une raison de plus d’agir pour réenchanter la démocratie, car elle forme le plus sûr rempart à l’indicible victoire de l’extrême droite.

« Au boulot ! », appelait Laurent Berger dans un livre publié en 2018 (L’Aube). C’était à propos de travail. Six ans plus tard, l’invocation sied particulièrement au nouveau chapitre qui s’ouvre, celui-là démocratique. Personne n’est naïf : la tâche est colossale, notamment dans un régime présidentiel impréparé à la culture du dialogue transpartisan et du compromis. Or il n’existe pas d’alternative : il faut se retrousser les manches, accepter de suer, et « se mettre au boulot ». Au risque, sinon, d’endosser la responsabilité, cramponnée à celle d’Emmanuel Macron, d’escorter Marine Le Pen ou Jordan Bardella jusqu’au sacre.

 

L’après Législatives : des conséquences économiques négatives pour les Français

L’après  Législatives  : des conséquences économiques négatives pour les Français

Selon la dernière édition du Baromètre de l’économie réalisé par Odoxa pour Agipi, Challenges et BFM Business  »Les Français sont persuadés que la victoire de chacune des trois principales formations favorites aux législatives aura des conséquences plus négatives que positives sur la situation du pays, que ce soit sur la situation économique globale de la France, sur l’évolution du pouvoir d’achat, sur l’emploi, ou sur la réduction de la dette ».

 

La majorité présidentielle est le bloc qui cristallise le moins de craintes puisque 38% des sondés estiment que les conséquences économiques seront négatives en cas de victoire (mais seulement 17% y voient une perspective positive).

Vient ensuite le Rassemblement national: 48% des Français craignent des conséquences négatives (contre 31%) puis le Nouveau Front populaire avec 58% des sondés estimant que sa victoire aux élections législatives aurait des conséquences négatives sur la situation économique de la France (contre 21%).

Paradoxalement, c’est le RN qui inspire le plus confiance en matière de politique économique efficace sur le pouvoir d’achat (38% des Français), l’emploi (34%) et même la réduction de la dette et des déficits (37%).

La majorité présidentielle est derrière, notamment concernant le pouvoir d’achat puisque seulement 25% des sondés font confiance à ce parti pour l’améliorer. Par contre, 45% des Français estiment que la majorité est la plus efficace en ce qui concerne l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers, bien plus que les deux autres blocs (29% pour le RN, 20% pour le NFP).

Le Nouveau Front populaire est celui qui inspire le moins confiance pour réduire la dette et les déficits (22%) ou améliorer l’emploi (28%). Par contre, 31% des Français l’estime capable d’améliorer le pouvoir d’achat, c’est 6 points de plus que la majorité présidentielle.

 

Législatives: Victoire de la gauche ou défaite du RN

Législatives: Victoire de la gauche ou défaite du RN

Une nouvelle fois le résultat des législatives ( comme celle d’ailleurs des présidentielles) soulève une énorme ambiguïté. S’agit-il en effet d’une victoire–relative- de la gauche ou d’une défaite du Rassemblement national. 

Les Français depuis des décennies ont surtout pris l’habitude de voter d’abord contre des responsables plutôt que pour un candidat. En réalité, la victoire affichée de la gauche se nourrit surtout d’un rejet du rassemblement national. Pour preuve,  les énormes divergences idéologiques et politiques de ceux  qui ont surtout voulu manifester leur opposition à la perspective d’une arrivée au pouvoir du rassemblement national.

Idéologiquement les opposant au Rassemblement national vont des marxiste aux libéraux en passant par les sociaux-démocrates. Une alliance évidemment contre nature et surtout destinée à bloquer le camp d’en face. On retrouvera rapidement ces contradictions quand il faudra se situer face à la problématique de gestion et à ses contraintes.

Il y a au moins 45 ans que dure l’ambiguïté entre le vote pour et le vote contre. Ainsi par exemple Mitterrand a cru pouvoir appliquer son programme alors qu’en réalité c’est suite surtout Giscard d’Estaing qui a été victime d’un vote contre. Pour preuve à peine deux ans après Mitterrand a opéré un virage à 180°. Même chose souvent pour les présidents qui lui ont succédé. Macron en fait a été élu surtout grâce aux voix de gauche et s’est cru mandaté pour appliquer une politique de droite en plus très confuse et contradictoire.

Aucune conclusion n’a été intégrée par les partis politiques à propos de cette ambiguïté permanente. Pour preuve les cris de victoire chez les gagnants qui correspond surtout à la volonté de défaire le camp d’en face et non une adhésion à un projet par ailleurs souvent illusoire et démagogique.

Après les Législatives en France–réactions de l’étranger: ouf !

Après  les Législatives en France–réactions de l’étranger:  ouf !

 

D’après le journal Le Monde nombre de pays étrangers se montrent relativement satisfaits de voir le rassemblement national écarté du pouvoir après les résultats des législatives.

Le socialiste Pedro Sanchez s’est félicité, dimanche soir, que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un « rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale »« Cette semaine, deux des plus grands pays d’Europe ont choisi la même voie que l’Espagne, il y a un an »a-t-il écrit sur X après les élections législatives françaises et britanniques. « Le Royaume-Uni et la France ont dit OUI au progrès et à l’avancée sociale et NON à la régression des droits et libertés », a-t-il ajouté.

Luiz Inacio Lula da Silva a salué, dimanche, le triomphe « contre l’extrémisme » et la « maturité des forces politiques » en France. « Très heureux de la démonstration de grandeur et de maturité des forces politiques de France qui se sont unies contre l’extrémisme », a déclaré le leader de gauche sur X. Lula, au pouvoir de 2003 à 2010, avant d’être réélu en 2023, a estimé que le résultat en France et la victoire des travaillistes au Royaume-Uni, cette semaine, « renforcent l’importance du dialogue entre les segments progressistes pour défendre la démocratie et la justice sociale ». Et d’ajouter : « Ils doivent servir d’inspiration à l’Amérique du Sud. »

Le responsable des questions de politique étrangère du groupe parlementaire des sociaux-démocrates allemands (SPD) à la chambre des députés (Bundestag), Nils Schmid, a jugé, dimanche, auprès du groupe de presse Funke que « le pire » avait été « évité », avec le score décevant de l’extrême droite aux élections législatives, dont Emmanuel Macron ressort, à ses yeux, « politiquement affaibli ».

« La constitution d’un gouvernement va être compliquée », a ajouté M. Schmid, appelant les « partis démocratiques » français à faire preuve de « flexibilité ». L’Allemagne est rodée à la formation de coalitions gouvernementales parfois hétéroclites. C’est le cas de celle que dirige l’actuel chancelier Olaf Scholz, qui inclut, à gauche, des sociaux-démocrates et des écologistes et, à droite, des libéraux.

Donald Tusk a déclaré, dimanche sur X, que l’incapacité de l’extrême droite française à remporter une majorité aux élections législatives rendait Varsovie « heureuse » et entraînerait la « déception » de la Russie et le « soulagement » de l’Ukraine.

L’ancien candidat à la présidentielle américaine, représentant de la gauche du parti démocrate, a félicité sur X « la gauche française pour avoir affronté l’extrême droite et l’avoir vaincue ». Le sénateur du Vermont affirme que « si les hommes politiques sont aux côtés des familles de travailleurs, les familles de travailleurs seront à vos côtés », relevant que « l’abaissement de l’âge de la retraite et l’augmentation du salaire minimum sont très populaires ».

Le ministre chargé de la diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme a posté, dimanche soir sur X, un message s’opposant à Jean-Luc Mélenchon, « la version française de Jeremy Corbyn, un haineux d’Israël de cœur et d’âme, qui a refusé de condamner les événements [attentats] d’octobre et de définir le Hamas comme une organisation terroriste ». Selon le ministre israélien, « l’alliance rouge-verte [gauche et islam] conduira l’Europe vers un abîme profond, très profond ». Le responsable politique avait estimé, cette semaine, au micro de la radio israélienne Kan qu’une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française serait une « excellente » nouvelle pour IsraëL

Législatives 2024 : une victoire en trompe l’oeil

Législatives 2024 : une victoire en trompe l’oeil

C’est en exprimant un grand « ouf » qu’une majorité de Français s’est couché ce 7 juillet au soir. Mais qu’on ne se méprenne pas : le soulagement est trompeur et de courte durée. Cette victoire en trompe-l’œil annoncera plus tard celle du Rassemblement national si le nouveau Parlement et le futur exécutif n’adoptent pas la culture du compromis transpartisan et n’engagent pas une refonte démocratique en profondeur. un excellant papier de  Denis Lafay dans la Tribune.
 

143 sièges sur 577 pour le Rassemblement national et ses alliés. Le choc est grand, mais la détente et même la délivrance dominent. « Ouf », ont ressenti la majorité de Français hostiles au RN et pétrifiés à la perspective d’une passation de pouvoir entre Gabriel Attal et Jordan Bardella sur le perron de Matignon. Ouf, après l’état de sidération dans lequel la dissolution de l’Assemblée nationale décrétée par le chef de l’Etat au soir du 9 juin les avait instantanément précipités. Ouf, après quatre semaines d’une campagne électorale éclair, électrique, éruptive, qui a enflammé le débat politique, écharpé la délibération publique, et parfois déchiré familles, amitiés, groupes de travail. Ouf, certes. Toutefois, le soulagement ne peut être que bref répit : maintenant, l’effroi s’est mué en vide, mais il stationne et prépare déjà son retour.

Le triomphalisme de posture qu’expriment les caciques des forces républicaines – déjà en campagne pour composer le gouvernement – ne doit tromper personne : sans la nature du scrutin et la digue de sable érigée entre les deux tours par l’arc républicain, le RN (et ses alliés) aurait peut-être raflé la majorité absolue. Son score relatif est contenu, mais le décompte absolu est sans appel : 37% des voix (contre 25% pour le Nouveau Front populaire et ses… 182 élus) et 10.151.896 suffrages.

Peut-être cet inventaire asymétrique forme-t-il d’ailleurs le piège le plus sournois : rasséréner dans l’excès, éloigner du débat public les colères contenues dans le vote RN, et laisser le parti d’extrême droite poursuivre son enracinement. Jusqu’au coup suivant qui, lui, pourrait connaître un funèbre achèvement.

Le soulagement ne peut être que fugace, parce que la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale, compartimentée en trois blocs imperméables les uns des autres – et eux-mêmes lacérés de désunions programmatiques ou idéologiques -, conjecture une quasi ingouvernabilité législative. L’exécutif gouvernemental qui en résultera présage une hétérogénéité difficilement compatible avec d’autres ambitions que celle de « gérer les affaires courantes ». L’isolement dans lequel son geste « fou » de dissoudre, seul et impétueusement, l’Assemblée française au soir d’une défaite européenne l’a encagé, promet au chef de l’Etat la traversée d’un désert inhospitalier et une cohabitation potentiellement volcanique… ou atone. Le score honorable obtenu par sa formation lui doit bien moins qu’aux alliances républicaines de circonstance.

Comment Emmanuel Macron réagira-t-il et même survivra-t-il au fait, bien réel, d’être seul, dépossédé de son pouvoir, honni d’une majorité de la population, « auteur » d’une tragédie démocratique qu’absolument rien ne justifiait dans l’extrême précipitation et à quelques semaines de l’ouverture des Jeux olympiques ? Tragédie démocratique découvrant un « inconnu » économique, social, sociétal, environnemental, géopolitique dont le pays, la société et chaque citoyen se seraient bien passés.

Le soulagement ne peut être que furtif, car l’hydre d’extrême droite a déployé ses tentacules sur toute la France ; dans chaque territoire, au sein de chaque catégorie socio-professionnelle, à l’intérieur de chaque génération, la stratégie de normalisation initiée par Marine Le Pen, relayée par Jordan Bardella, cimentée depuis 2022 par quatre-vingt huit députés aux ordres, a fait mouche. Et elle a profité de l’hystérie, des outrances, des dérapages antisémites proférés à l’autre extrémité du registre parlementaire, dans le camp de La France insoumise. Personne n’est dupe : le couronnement pourrait n’être qu’une question de temps. La marche en avant du bulldozer d’extrême droite semble irrépressible, profitant d’un double ralliement : celui, politique, des factieux de LR ou de Reconquête ! ; celui, bien plus cardinal, des 10 millions d’électeurs. Lesquels, en nombre, pensent le RN affranchi de ses oripeaux racistes, antisémites, nationalistes, europhobes, liberticides, autocrates ; estiment trouver au RN la considération pour leurs difficultés que l’offre républicaine « traditionnelle » a négligées voire méprisées ; croient le RN lorsqu’il désigne à leurs maux des responsables qu’il promet de pourchasser.

Mais il est un leurre de circonscrire le suffrage RN au seul réflexe de protestation : il est devenu aussi une démarche d’adhésion. Adhésion qui traduit les « malaises » de l’époque, suggérés par l’inconfort et les frustrations du consumérisme, par les inégalités (sociales, patrimoniales, territoriales), par l’ivresse capitaliste insuffisamment régulée, par l’affolement du temps, par l’insaisissable (et pour beaucoup effrayante) suprématie technologique, par l’épouvante climatique, par des pratiques managériales et sociales parfois délétères…. qu’on peut regrouper dans un déficit abyssal de démocratie.

Deux stratèges se sont affrontés, dont le score s’est inversé depuis le coup d’envoi en 2017. Au stratège Macron, disqualifié, s’oppose désormais la stratège Le Pen, consacrée.

À propos du chef de l’Etat, le bilan de ces quatre semaines peut se résumer à un questionnement. « Que s’est-il « passé » dans sa tête pour décider un tel sabordage ? ». Auquel on peut ajouter un second : « Pourquoi a-t-il entraîné tout un pays dans le délire désespéré que l’humiliation des urnes lui a inspiré ? ».

Il est bien trop tôt pour mesurer les dégâts de ce « coup de folie » sur lui-même, et sur l’autorité, le crédit qu’il exercera dorénavant dans l’Hexagone – sur la gouvernance de l’Etat, vis-à-vis de son ex-majorité qu’il a atomisée, à l’égard des Français – et sur la scène internationale. En politique rien n’est jamais définitif, à moins d’insulter l’histoire qui regorge de retournements imprévisibles et de résurrections miraculeuses. Mais son chemin de Damas s’annonce de toute façon semé d’embûches, et quand bien même dans la singularité critique de la situation il révélerait une disposition rédemptrice a priori peu spontanée.

De Marine Le Pen, il faut espérer que l’Histoire ne grave pas sa victoire – ou celle de son disciple – en 2027 ou lors de législatives anticipées que les adversaires d’un Emmanuel Macron affaibli pourraient solliciter d’ici un an, date à laquelle le président de la République sera de nouveau autorisé à prononcer la dissolution. Il faut espérer, mais surtout il faut entreprendre pour écarter le spectre. Pléthoriques sont les raisons qui le commandent. Les débats des législatives ont obligé le loup à sortir du bois. Qu’il porte sur les volets économiques et financiers, sociaux et sociétaux, géopolitiques et démocratiques, le programme du RN a exhibé sa vacuité, ses illusions, ses mensonges et une impréparation confinant à l’irresponsabilité. À l’extraordinaire complexité des sujets il a répondu par une harangue simpliste qui frappe les esprits et esquive le réel.

L’heure est à réparer, apaiser, pacifier et peut-être même « ralentir » la société, étourdie par sept années de frénésie réformatrice et une gouvernance Macron insuffisamment sensible voire sourde à ses souffrances, ses aspirations, ses besoins… et ses idées. À réconcilier les « morceaux » de la société, que l’aggravation de certaines inégalités, le sentiment de ne pas être considéré, la tentation communautariste et l’épisode législatif ont éparpillés. À reconstituer la cohésion sociale, aujourd’hui fragmentée, et redéfinir un sens et un périmètre à la justice sociale. À s’approprier les trésors de la conflictualité et les vertus du débat rescapés des tyrannies uniforme, hystérique, haineuse, antagonique. Enfin, à essayer de rassembler autour d’un horizon partagé. Il ne sera possible d’envisager cette reconstruction qu’avec - et non pas contre - dix millions de personnes qui ont confié leur suffrage à un parti ennemi de la démocratie. Immense défi.

« Ce moment historique de la démocratie est l’aboutissement d’une dissolution démocratique qui exige un sursaut démocratique », estime l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger dans l’entretien exclusif qu’il a consacré dimanche 7 juillet à La Tribune. « Plus que jamais, l’heure est à repenser les instruments de la démocratie afin de réenchanter la conviction démocratique », anticipait quelques jours plus tôt le président du Conseil économique, social et environnemental Thierry Beaudet. Instruments honorant l’appétit citoyen d’être acteur des grandes transformations, instruments de démocratie participative accomplie pour nourrir la démocratie représentative - elle-même exhortée à privilégier le compromis à la posture -, instruments faisant vivre la démocratie entre et non pas seulement pendant les élections… Construire une autre démocratie convoque en chacun un postulat incompressible : reconsidérer son individualité. Pour que le principe d’individuation – moi avec les autres, parfois même pour les autres – s’impose à l’individualisme – moi face aux autres, souvent même contre les autres. Un individualisme pulsionnel que le récit RN glorifie et instrumentalise. Une raison de plus d’agir pour réenchanter la démocratie, car elle forme le plus sûr rempart à l’indicible victoire de l’extrême droite.

« Au boulot ! », appelait Laurent Berger dans un livre publié en 2018 (L’Aube). C’était à propos de travail. Six ans plus tard, l’invocation sied particulièrement au nouveau chapitre qui s’ouvre, celui-là démocratique. Personne n’est naïf : la tâche est colossale, notamment dans un régime présidentiel impréparé à la culture du dialogue transpartisan et du compromis. Or il n’existe pas d’alternative : il faut se retrousser les manches, accepter de suer, et « se mettre au boulot ». Au risque, sinon, d’endosser la responsabilité, cramponnée à celle d’Emmanuel Macron, d’escorter Marine Le Pen ou Jordan Bardella jusqu’au sacre.

 

Après les Législatives : des conséquences économiques négatives pour les Français

Après les Législatives  : des conséquences économiques négatives pour les Français

Selon la dernière édition du Baromètre de l’économie réalisé par Odoxa pour Agipi, Challenges et BFM Business  »Les Français sont persuadés que la victoire de chacune des trois principales formations favorites aux législatives aura des conséquences plus négatives que positives sur la situation du pays, que ce soit sur la situation économique globale de la France, sur l’évolution du pouvoir d’achat, sur l’emploi, ou sur la réduction de la dette ».

 

La majorité présidentielle est le bloc qui cristallise le moins de craintes puisque 38% des sondés estiment que les conséquences économiques seront négatives en cas de victoire (mais seulement 17% y voient une perspective positive).

Vient ensuite le Rassemblement national: 48% des Français craignent des conséquences négatives (contre 31%) puis le Nouveau Front populaire avec 58% des sondés estimant que sa victoire aux élections législatives aurait des conséquences négatives sur la situation économique de la France (contre 21%).

Paradoxalement, c’est le RN qui inspire le plus confiance en matière de politique économique efficace sur le pouvoir d’achat (38% des Français), l’emploi (34%) et même la réduction de la dette et des déficits (37%).

La majorité présidentielle est derrière, notamment concernant le pouvoir d’achat puisque seulement 25% des sondés font confiance à ce parti pour l’améliorer. Par contre, 45% des Français estiment que la majorité est la plus efficace en ce qui concerne l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers, bien plus que les deux autres blocs (29% pour le RN, 20% pour le NFP).

Le Nouveau Front populaire est celui qui inspire le moins confiance pour réduire la dette et les déficits (22%) ou améliorer l’emploi (28%). Par contre, 31% des Français l’estime capable d’améliorer le pouvoir d’achat, c’est 6 points de plus que la majorité présidentielle.

 

Législatives : des conséquences économiques négatives pour les Français

Législatives  : des conséquences économiques négatives pour les Français

Selon la dernière édition du Baromètre de l’économie réalisé par Odoxa pour Agipi, Challenges et BFM Business  »Les Français sont persuadés que la victoire de chacune des trois principales formations favorites aux législatives aura des conséquences plus négatives que positives sur la situation du pays, que ce soit sur la situation économique globale de la France, sur l’évolution du pouvoir d’achat, sur l’emploi, ou sur la réduction de la dette ».

 

La majorité présidentielle est le bloc qui cristallise le moins de craintes puisque 38% des sondés estiment que les conséquences économiques seront négatives en cas de victoire (mais seulement 17% y voient une perspective positive).

Vient ensuite le Rassemblement national: 48% des Français craignent des conséquences négatives (contre 31%) puis le Nouveau Front populaire avec 58% des sondés estimant que sa victoire aux élections législatives aurait des conséquences négatives sur la situation économique de la France (contre 21%).

Paradoxalement, c’est le RN qui inspire le plus confiance en matière de politique économique efficace sur le pouvoir d’achat (38% des Français), l’emploi (34%) et même la réduction de la dette et des déficits (37%).

La majorité présidentielle est derrière, notamment concernant le pouvoir d’achat puisque seulement 25% des sondés font confiance à ce parti pour l’améliorer. Par contre, 45% des Français estiment que la majorité est la plus efficace en ce qui concerne l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers, bien plus que les deux autres blocs (29% pour le RN, 20% pour le NFP).

Le Nouveau Front populaire est celui qui inspire le moins confiance pour réduire la dette et les déficits (22%) ou améliorer l’emploi (28%). Par contre, 31% des Français l’estime capable d’améliorer le pouvoir d’achat, c’est 6 points de plus que la majorité présidentielle.

 

Législatives France–réactions de l’étranger: ouf !

Législatives France–réactions de l’étranger:  ouf !

 

D’après le journal Le Monde nombre de pays étrangers se montrent relativement satisfaits de voir le rassemblement national écarté du pouvoir après les résultats des législatives.

Le socialiste Pedro Sanchez s’est félicité, dimanche soir, que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un « rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale ». « Cette semaine, deux des plus grands pays d’Europe ont choisi la même voie que l’Espagne, il y a un an », a-t-il écrit sur X après les élections législatives françaises et britanniques. « Le Royaume-Uni et la France ont dit OUI au progrès et à l’avancée sociale et NON à la régression des droits et libertés », a-t-il ajouté.

Luiz Inacio Lula da Silva a salué, dimanche, le triomphe « contre l’extrémisme » et la « maturité des forces politiques » en France. « Très heureux de la démonstration de grandeur et de maturité des forces politiques de France qui se sont unies contre l’extrémisme », a déclaré le leader de gauche sur X. Lula, au pouvoir de 2003 à 2010, avant d’être réélu en 2023, a estimé que le résultat en France et la victoire des travaillistes au Royaume-Uni, cette semaine, « renforcent l’importance du dialogue entre les segments progressistes pour défendre la démocratie et la justice sociale ». Et d’ajouter : « Ils doivent servir d’inspiration à l’Amérique du Sud. »

Le responsable des questions de politique étrangère du groupe parlementaire des sociaux-démocrates allemands (SPD) à la chambre des députés (Bundestag), Nils Schmid, a jugé, dimanche, auprès du groupe de presse Funke que « le pire » avait été « évité », avec le score décevant de l’extrême droite aux élections législatives, dont Emmanuel Macron ressort, à ses yeux, « politiquement affaibli ».

« La constitution d’un gouvernement va être compliquée », a ajouté M. Schmid, appelant les « partis démocratiques » français à faire preuve de « flexibilité ». L’Allemagne est rodée à la formation de coalitions gouvernementales parfois hétéroclites. C’est le cas de celle que dirige l’actuel chancelier Olaf Scholz, qui inclut, à gauche, des sociaux-démocrates et des écologistes et, à droite, des libéraux.

Donald Tusk a déclaré, dimanche sur X, que l’incapacité de l’extrême droite française à remporter une majorité aux élections législatives rendait Varsovie « heureuse » et entraînerait la « déception » de la Russie et le « soulagement » de l’Ukraine.

L’ancien candidat à la présidentielle américaine, représentant de la gauche du parti démocrate, a félicité sur X « la gauche française pour avoir affronté l’extrême droite et l’avoir vaincue ». Le sénateur du Vermont affirme que « si les hommes politiques sont aux côtés des familles de travailleurs, les familles de travailleurs seront à vos côtés », relevant que « l’abaissement de l’âge de la retraite et l’augmentation du salaire minimum sont très populaires ».

Le ministre chargé de la diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme a posté, dimanche soir sur X, un message s’opposant à Jean-Luc Mélenchon, « la version française de Jeremy Corbyn, un haineux d’Israël de cœur et d’âme, qui a refusé de condamner les événements [attentats] d’octobre et de définir le Hamas comme une organisation terroriste ». Selon le ministre israélien, « l’alliance rouge-verte [gauche et islam] conduira l’Europe vers un abîme profond, très profond ». Le responsable politique avait estimé, cette semaine, au micro de la radio israélienne Kan qu’une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française serait une « excellente » nouvelle pour IsraëL

Législatives: l’énorme déception du RN

Législatives: l’énorme déception  du RN

 

Les résultats des législatives constituent une énorme déception pour le rassemblement national. Rappelons qu’il y a encore quelques jours certains instituts de sondage prévoyaient une vague d’extrême droite de l’ordre de presque 300 députés. Résultat final, 143 exactement.

Pire,  le rassemblement national qui envisageait un positionnement hégémonique avec une majorité absolue se retrouve en fait en troisième position derrière le camp de la majorité (158 élus) et loin derrière la gauche qui devient le premier parti avec une majorité relative de 180 députés.

Ceci étant  aucun de ces trois camps n’ obtenant de majorité absolue, l’instabilité politique s’installe dans le pays. Le futur gouvernement n’aura pas la tâche facile et sera sous la menace de motions de censure qui vont se multiplier.

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Comme c’était prévisible, il ne se dégagera aucune majorité absolue du second tour des élections législatives. La surprise c’est que le RN ne sera pas la première force politique. Côté gauche, le second tour conforte une  remontée inattendue et  le NFP devient le premier parti. À noter la perte d’influence des « insoumis » qui deviennent minoritaires au sein du NFP. Fort logiquement, la majorité de Macron perd une grande partie de ses députés  mais résiste. 

Bref au total une France très divisée et difficilement gouvernable. À tel point qu’il est vraisemblable que Macron sera paralysé dès ce soir ( et pour peut-être pour un bon moment) pour envisager un nouveau gouvernement. Attal pourrait être prolongé pour une durée indéterminée couvrant notamment la période des JO. Au-delà Macron n’aura plus la main comme précédemment d’autant que le divorce est bien entamé avec ses propres députés et autres ministres voire le premier ministre lui-même.

Politiquement , cela signifie que toute grande réforme structurelle sera vraisemblablement impossible et qu’on devra se satisfaire d’orientations ponctuelles et partielles  de la part d’un  nouveau gouvernement en instabilité constante faute de majorité à l’assemblée. Et comme d’habitude,  il n’y aura d’autres solutions que de solliciter l’article 49–trois pour faire passer les orientations budgétaires. Ce relatif immobilisme incontournable sera forcément source d’affaiblissement pour le pays faute de vision claire sur l’avenir politique mais aussi économique Macron souhaitait une clarification, il récolte le brouillard complet et accessoirement se trouve lui-même très affaibli tant au plan national qu’international. Et la France aussi !

Législatives : rebond de la gauche avec une majorité relative

Législatives : rebond de la gauche avec une majorité relative

Une surprise monumentale et un véritable saut dans l’inconnu. Dimanche soir, à l’issue du second tour des législatives, les estimations de l’Ifop donnaient, à 22h00, une majorité relative au Nouveau Front populaire à l’Assemblée. L’alliance des gauches (Insoumis, écologistes, socialistes et communistes) obtiendrait, selon ces derniers chiffres, entre 187 et 198 sièges au Palais Bourbon. En nette progression par rapport à son ancêtre de la Nupes, qui était parvenu à obtenir 151 députés en 2022. En dépit de ce résultat, la gauche pourrait être, si elle ne trouve pas d’autres alliés, dans l’incapacité de construire une majorité solide capable d’éviter les motions de censure à l’Assemblée.

En seconde position, les macronistes tireraient également leur épingle du jeu, en obtenant entre 161 et 169 députés à la Chambre basse. Une baisse très significative par rapport à il y a deux ans, mais un chiffre largement supérieur à ceux évoqués dans les dernières enquêtes d’opinion. Contre toute attente…

 

Résultats législatives: Les sièges pourvus par camp politique

Résultats législatives: Les  sièges pourvus par camp politique

Nouveau Front populaire

180sièges

dont

71 sièges La France insoumise

64 sièges Parti socialiste

33 sièges Les Ecologistes-EELV

9 sièges Parti communiste français

3  sièges Autres

Ensemble(majorité)

158 sièges

dont

98 sièges Renaissance

34 sièges MoDem

26 sièges Horizons

Les Républicains et alliés

67 sièges

dont

39 sièges Les Républicains

25 sièges Divers droite

3 sièges Union des démocrates et indépendants

Rassemblement national et alliés

143 sièges

dont

126 sièges Rassemblement national

17 sièges Rassemblement national-LR

Autres

29 sièges

Bilan deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Deuxième tour Législatives : Macron paralysé et la France aussi

Comme c’était prévisible, il ne se dégagera aucune majorité absolue du second tour des élections législatives. La surprise c’est que le RN ne sera pas la première force politique. Côté gauche, le second tour conforte une  remontée inattendue et  le NFP devient le premier parti. À noter la perte d’influence des « insoumis » qui deviennent minoritaires au sein du NFP. Fort logiquement, la majorité de Macron perd une grande partie de ses députés  mais résiste. 

Bref au total une France très divisée et difficilement gouvernable. À tel point qu’il est vraisemblable que Macron sera paralysé dès ce soir ( et pour peut-être pour un bon moment) pour envisager un nouveau gouvernement. Attal pourrait être prolongé pour une durée indéterminée couvrant notamment la période des JO. Au-delà Macron n’aura plus la main comme précédemment d’autant que le divorce est bien entamé avec ses propres députés et autres ministres voire le premier ministre lui-même.

Politiquement , cela signifie que toute grande réforme structurelle sera vraisemblablement impossible et qu’on devra se satisfaire d’orientations ponctuelles et partielles  de la part d’un  nouveau gouvernement en instabilité constante faute de majorité à l’assemblée. Et comme d’habitude,  il n’y aura d’autres solutions que de solliciter l’article 49–trois pour faire passer les orientations budgétaires. Ce relatif immobilisme incontournable sera forcément source d’affaiblissement pour le pays faute de vision claire sur l’avenir politique mais aussi économique Macron souhaitait une clarification, il récolte le brouillard complet et accessoirement se trouve lui-même très affaibli tant au plan national qu’international. Et la France aussi !

Législatives– LFI pourrait perdre la majorité au sein du front populaire

Législatives– LFI  pourrait perdre la majorité au sein  du front populaire

 

Théoriquement sur le papier  LFI a le plus de chance de gagner au deuxième tour des législatives dans le cadre du nouveau front populaire. Reste que LFI constitue  pour beaucoup d’électeurs une sorte d’épouvantail. En outre, nombre d’électeurs ne pourront jamais voter LFI. De sorte qu’au total LFI pourrait perdre la majorité au sein du front populaire.

Dans le détail, entre 58 à 72 sièges reviendraient à LFI (contre 75 en 2022) au soir du 7 juillet. Entre 33 à 43 sièges deviendraient socialistes (contre 31 en 2022) et de 28 à 38 sièges pour EELV (23 en 2022). Et enfin 6 à 12 pour le Parti communiste (ils étaient 22 dans le groupe gauche démocrate et républicaine) qui sort affaibli après ce premier tour à l’image de la défaite dès le premier tour de son secrétaire national Fabien Roussel. Cependant parmi les dissidents, une majorité de bien placés est issue de La France insoumise.

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