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Environnement: Sauver l’écosystème des sols

Environnement: Sauver l’écosystème des sols

Sauver les sols
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Publié le 24 avril, 2023 dans environnement. 0 Commentaire
Tags : environnement, les, sauver, sols.
Environnement- Sauver les sols

Par
Tiphaine Chevallier
Chercheuse, Institut de recherche pour le développement (IRD)

Anne C. Richer-de-Forges
Pédologue-cartographe, Inrae

Thomas Eglin
Animateur thématique « biodiversité, sol et paysage », Ademe (Agence de la transition écologique) dans the Conversation

Le sol ne se limite pas à une simple surface que l’on foule de ses pieds. Il constitue un écosystème à part entière, essentiel à nos sociétés pour l’approvisionnement en nourriture et en matériaux, la régulation du cycle de l’eau et du climat, le recyclage de déchets organiques, la préservation d’un patrimoine biologique et culturel…

Les sols fertiles sont en quantité très limitée sur notre planète – environ un huitième des terres émergées, soit 1 500 millions d’hectares. Pourtant, la majorité des sols du monde est en général dans un état passable, mauvais ou très mauvais, et leurs conditions empirent.

Alors qu’une proportion toujours croissante de la population humaine vit en ville, le risque de déconnexion entre les bénéficiaires des services rendus par les sols et la prise de conscience de leur importance est réel. Ne dit-on pas aux plus jeunes d’éviter de mettre les mains dans la terre, car « c’est sale » ?

Malgré son importance, le sol n’est pas visible et reste donc mal connu. L’indifférence de nos sociétés, associée à la pression des activités humaines et à un manque de réglementation dédiée engendrent d’importantes dégradations, dont certaines sont quasi irrémédiables.

La gestion durable de ces espaces doit être au premier plan de nos préoccupations, tant pour assurer notre alimentation, que pour protéger l’environnement, ou encore développer une agriculture plus économe en intrants (engrais et pesticides), valorisant au mieux le fonctionnement biologique et écologique des sols.

Reconnecter la société aux sciences des sols est donc aujourd’hui un enjeu majeur afin de favoriser leur protection et de renforcer les services qu’ils nous rendent. Ce transfert de connaissances doit passer par la multiplication des actions de vulgarisation vers le grand public, mais aussi dans l’enseignement et auprès des décideurs.

Pour des scientifiques, si intervenir dans une classe, proposer une exposition ou une animation lors de la Fête de la science, constituent autant d’activités agréables, elles sont aussi souvent source d’interrogation. Comment adapter le discours aux enfants, au grand public, aux décideurs ? Comment préparer une séance, une exposition, un stand ? Comment présenter ce sujet d’étude noir, sale et à l’apparence si banale comme un milieu riche et mystérieux ?

Pour inciter scientifiques et médiateurs des sciences à partager leurs retours d’expériences, l’Association française pour l’étude du sol (AFES) a édité un numéro spécial de sa revue Étude et gestion des sols sur le thème « Communiquer et sensibiliser au sol ».

Ce numéro rassemble plusieurs événements ou produits de vulgarisation pour mieux sensibiliser une grande variété de public à ces questions. Les approches décrites sont diversifiées : dispositifs pédagogiques et ludiques à destination de publics scolaires, animations, expositions et outils de sensibilisation pour des évènements grand public, applications web de sciences participatives pour les naturalistes amateurs, jeux familiaux…

Mais le sol des uns n’est pas celui des autres. Le communicant doit donc commencer par écouter et apprendre le sol de l’autre pour lui transmettre ensuite le sien propre. Associer les citoyens à la production de ressources pédagogiques et la production de connaissance sur les sols est également une voie de sensibilisation reconnue.

Un programme associant scientifiques, enseignants et formateurs est actuellement mené par l’AFES pour recenser, partager et produire des ressources pour l’enseignement sur les sols.

Et, parmi les nombreux projets de sciences participatives, quelques-uns sont spécifiques au sol, tels que les observatoires participatifs de la biodiversité des sols et des vers de terre, l’échantillonnage participatif des vers de terre ou encore le Teabag Index Project, qui vise à acquérir des données de décomposition de matières organiques dans les sols.

Même si des ressources pédagogiques et initiatives de sensibilisation sur les sols existent, elles sont aujourd’hui très dispersées. Les rendre plus visibles pourrait passer par un recensement plus systématique et l’alimentation des sites existants.

Voici quelques sources francophones précieuses à retrouver en ligne :

le site Mtaterre.fr, proposé par l’Ademe.

le site de l’AFES, l’Association française pour l’étude du sol.

le site du GIS SOL, le Groupement d’intérêt scientifique sol, qui donne accès aux bases de données et aux publications techniques et scientifiques sur les sols.

le site de « Sols et territoires », un réseau mixte technologique qui vise une prise en compte des sols dans différentes politiques, projets et programmes environnementaux et d’action agricoles.

Renforcer la présence des sols dans les médias grand public constitue une autre étape incontournable, tant le sujet est peu mis en avant.

Quelques émissions de radio, des reportages et des articles – comme sur The Conversation où ont été notamment évoqués la vie des sols urbains, le stockage de carbone ou encore la pollution des sols au chlordécone – ouvrent la voie ; mais il faut renforcer cette médiatisation en reliant les enjeux de préservation des sols à ceux de la société.

Des approches plus décalées ont aussi leur intérêt, comme l’opération #PlanteTonSlip soutenue par l’Ademe, ou ses équivalents destinés au monde agricole, au niveau national et international.

Cette initiative originale aura éveillé les curiosités avec des reportages sur France Inter, France Info, Loopsider et des collaborations avec les désormains incontournables Youtubeurs.

Il y a aussi quelques films, comme Bienvenue les vers de terre (Prix du meilleur film au festival des possibles en 2019) ou Kiss the Ground, film à gros budget diffusé sur Netflix et dont la bande-annonce a été vue plus de 8 millions de fois ; ils nous montrent que le sol peut et doit devenir aujourd’hui un sujet grand public.

Société: l’écosystème djihadiste global

Société: l’écosystème djihadiste global

 

Des attentats du 11 septembre 2001 à la chute de Kaboul, le politologue Gilles Kepel, spécialiste du monde arabo-musulman, retrace, dans une tribune au « Monde », l’émergence d’un « djihadisme d’atmosphère » devenu planétaire.

 

 

Tribune.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont constitué un moment charnière dans l’histoire contemporaine : l’irruption de la terreur islamiste à l’échelle planétaire en a fait une ligne de faille majeure des convulsions de notre planète. La substitution d’un millenium djihadiste au troisième millénaire chrétien s’inscrit au cœur d’un « grand récit » qui assigne une nouvelle origine au temps du monde. Et à l’échelle des fractures du siècle écoulé, le 11/09 (2001) a effacé le 09/11 (1989) : l’effondrement des tours jumelles de Manhattan a remplacé celui du mur de Berlin – d’autant plus que la mort du communisme fut précipitée par le coup fatal porté à l’Armée rouge chassée de Kaboul, le 15 février 1989, par le djihad afghan.

Ce « Vietnam de l’URSS », qu’avait anticipé et concocté le conseiller national de sécurité de Jimmy Carter, Zbigniew Brezinski, dès l’invasion soviétique de Noël 1979, en faisant soutenir par la CIA un « djihad » financé par les pétromonarchies de la péninsule Arabique, se solde de tous comptes le 15 août 2021. L’armée américaine fuit à son tour Kaboul dans une confusion dont les images évoquent celles de son retrait calamiteux de Saïgon le 30 avril 1975… en un douloureux retour de manivelle.

Cet affrontement schématisé en termes manichéens qui opposerait l’Occident sécularisé et démocratique à un Orient islamiste ne correspond pas totalement, on le voit, aux réalités plus complexes du terrain. D’autant plus que, au lendemain du 15 février 1989, la défaite de l’Armée rouge était reléguée en pages intérieures des journaux qui faisaient leur « une » sur la fatwa de l’ayatollah Khomeyni condamnant à mort pour blasphème, le 14, l’auteur des Versets sataniques, Salman Rushdie. Le Guide suprême de la République islamique chiite d’Iran avait, en effet, en créant ce scandale planétaire, tiré le tapis sous les pieds de ses rivaux islamistes sunnites, obnubilant leur succès géopolitique contre la superpuissance soviétique, en portant le fer au Royaume-Uni, sur le territoire même d’un Etat européen dont Salman Rushdie était citoyen.

Al-Qaida est née alors en réaction à cette frustration du djihad sunnite d’avoir été dépossédé de sa victoire afghane : dans le manifeste de l’organisation, Cavaliers sous la bannière du Prophète, mis en ligne vers 1998, Ayman Al-Zawahiri, à l’époque bras droit de Ben Laden, déplore d’avoir perdu la « bataille médiatique » et attribue à cela l’échec des djihads d’Egypte, d’Algérie, de Bosnie durant cette décennie, car les « masses musulmanes » n’ont pas rejoint « l’avant-garde islamiste » par crainte de la puissance occidentale. Il en appelle à une offensive majeure sur ce terrain, qui damera le pion à ses rivaux chiites et fera pénétrer la violence sacrée au cœur même de l’Occident de manière plus spectaculaire encore que la fatwa, en produisant des images qui projettent un spectacle aux codes narratifs hollywoodiens au cœur de l’information télévisuelle.

ENVIRONNEMENT: 3% DE L’ÉCOSYSTÈME MONDIAL DEMEURENT INTACTS

ENVIRONNEMENT: 3% DE L’ÉCOSYSTÈME MONDIAL DEMEURENT INTACTS

 

D’après des chercheurs qui ont publié leurs travaux dans la revue Frontiers in Forests and Global Change , « pas plus de 2,9 % de la surface terrestre ne peut être considérée comme intacte » du point de vue de la faune.

 

Selon les auteurs de l’étude, hormis l’Antarctique, qui n’a pas été prise en compte, les seuls écosystèmes terrestres – c’est-à-dire l’ensemble des êtres vivants qui interagissent entre eux au sein d’un milieu spécifique et avec cet environnement – à ne pas avoir été touchés par l’activité humaine se trouvent au cœur des forêts tropicales de l’Amazonie et du Congo, dans le désert du Sahara et dans les forêts et toundras de l’Est de la Sibérie et du nord du Canada.

Si de précédentes études, basées principalement sur des images satellites, mentionnaient 20 à 40% de la surface terrestre comme n’étant pas affectée par l’activité humaine, les chercheurs expliquent que, vues du ciel, les savanes et toundras peuvent paraître intactes alors même que des espèces importantes disparaissent.

« Une grande partie de ce qu’on considère comme un habitat intact est dépourvue de nombreuses espèces, qui disparaissent après avoir été chassées par l’Homme, ou après l’apparition de nouvelles espèces envahissantes ou de maladies », a expliqué à nos confrères britanniques le Dr Andrew Plumptre, de l’université britannique Cambridge, et auteur principal de cette nouvelle étude.

D’après les chercheurs, la réintroduction d’espèces importantes dans certains lieux impactés pourrait remettre jusqu’à 20% des terres mondiales à leur état d’origine. Les éléphants et les loups sont notamment cités, les premiers pour leur capacité à aménager des clairières, essentielles dans les forêts, et à transporter des graines, et les seconds pour réguler les populations de Cervidés?

Transformation de l’écosystème monétaire ?

Transformation de l’écosystème monétaire ?

 

L’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran, observe dans sa chronique, que l’essor du bitcoin et des monnaies complémentaires est le signe tâtonnant d’une sortie de la « monoculture monétaire ».

Chronique. 

 

Certes, c’est pour le moment le bitcoin qui défraie la chronique et, pourtant, les « monnaies » alternatives se sont développées par milliers à travers le monde depuis la crise financière de 2007-2008. Au-delà du bitcoin, qui est un peu dans ce domaine ce que le Minitel a été à l’Internet dans les technologies de l’information, la percée de ces innovations monétaires très diverses exprime les failles du système auquel nous sommes habitués, avec une monnaie, une seule, encastrée dans le crédit bancaire, garantie par la Banque centrale, et à cours légal imposé par l’Etat. Notre écosystème monétaire est en train de se transformer.

On dénombre aujourd’hui, au niveau mondial, près de 1 600 « cryptomonnaies » – et plus de 4 000 monnaies complémentaires. Les cryptomonnaies sont des instruments monétaires numériques, sans autorité centrale, sans intermédiaire financier, reposant sur un protocole informatique d’enregistrement et de validation décentralisée des transactions ; les monnaies complémentaires sont des instruments de paiement utilisables localement sans cours légal.

Les communautés qui les portent sont très diverses : il n’y a pour le moment guère de trait d’union entre les geeks anarcho-libertaires, dont se réclame parfois la communauté bitcoin, et les associations d’économie sociale et solidaire, plus souvent « low tech », qui portent des monnaies locales dans l’espoir de revitaliser un territoire. Mais chacune à sa manière exprime une défiance à l’égard des institutions représentatives de la monnaie (banques, banques centrales, Etats) et une volonté de « réimprimer » ses valeurs en émettant une monnaie dans laquelle elle se reconnaît mieux.

 

 « La monnaie est un symbole, celui de ce je-ne-sais-quoi consubstantiel à l’homme qui fait appartenance à un collectif », écrivent Michel Aglietta et Natacha Valla dans Le Futur de la monnaie (Odile Jacob, 320 pages, 24,90 euros). Peut-être faut-il donc voir dans ces initiatives monétaires le symbole d’un collectif, ou plutôt de collectifs, qui cherche(nt) à se réinventer. 

Ce n’est pas comme substituts à la monnaie officielle – celle qui fait autorité et qu’on appelle la monnaie « fiat » – qu’il faut chercher à en comprendre l’essor, mais plutôt comme des compléments pouvant apporter de la diversité à notre « monoculture monétaire ». C’est ainsi que l’économiste Ariane Tichit présente les monnaies locales complémentaires (« Nos fausses idées sur la monnaie », TEDxClermont, 2014), ou que Bernard Lietaer relève dans Au cœur de la monnaie (Yves Michel, 2013) que la monoculture monétaire – le fait de n’utiliser qu’un seul type de monnaie, aujourd’hui la norme – l’a en fait rarement été au regard de l’histoire longue de la monnaie.




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