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Le tassement économique chinois pèse toute l’économie mondiale

Le tassement économique chinois  pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Croissance: Le tassement économique chinois pèse toute l’économie mondiale

Croissance: Le tassement économique chinois  pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Le tassement économique de la Chine pèse toute l’économie mondiale

Le tassement économique de la Chine pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec le conflit en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Cérémonie d’ ouverture JO: Une belle cérémonie, inédite mais inégale , trop parisienne et qui oublie l’économie !

Cérémonie d’ ouverture JO: Une belle cérémonie, inédite mais inégale , trop parisienne et qui oublie l’économie !

 

Globalement la cérémonie d’ouverture des JO aura marqué par son caractère inédit puisque la plupart du temps ce type de fête se déroule dans un stade et non sur un fleuve. On aura observé la dimension très universelle des thèmes, la mise en valeur évidemment du patrimoine français et le caractère international des stars sollicitées. Une fenêtre sur la France toutefois un peu  réductrice.

 

Un spectacle globalement réussi mais  un peu anachronique par moment et mal filmé ( Un cadrage très approximatif) avec en plus une météo peu favorable.

À noter cependant le caractère un peu trop parisien de la cérémonie qui fait l’impasse sur la richesse des provinces du pays.

Un oubli -et de taille- la mise en valeur du génie et des ressources économiques ( sauf la malle LVMH!). On aurait pu consacrer 2 ou 3 tableaux à ce qui fait la force et l’inventivité française dans l’agriculture, l’industrie ou même les services ( exemples: gastronomie , industrie du transport, ingénierie du BTP, sciences etc.).

On aurait pu s’épargner dans le même temps quelques tableaux plutôt kitsch à prétention avant-gardiste mais parfois de mauvais goût.

Le point d’orgue aura été la prestation éblouissante de Céline Dion seule sans doute capable de reprendre à son compte « L’hymne à l’amour » de Piaf. Sorte de feu d’artifice vocal qui a illuminé toute la cérémonie.

Sur Spotify, leader mondial des plateformes musicales. L’Hymne à l’amour, standard d’Edith Piaf, a grimpé à + 426 % pour la France et + 497 % au total dans le monde.

Ouverture JO: Une belle cérémonie, inédite mais inégale , trop parisienne et qui oublie l’économie !

Ouverture JO: Une belle cérémonie, inédite mais inégale , trop parisienne et qui oublie l’économie !

 

Globalement la cérémonie d’ouverture des JO aura marqué par son caractère inédit puisque la plupart du temps ce type de fête se déroule dans un stade et non sur un fleuve. On aura observé la dimension très universelle des thèmes, la mise en valeur évidemment du patrimoine français et le caractère international des stars sollicitées. Une fenêtre sur la France toutefois un peu  réductrice.

 

Un spectacle globalement réussi mais  un peu anachronique par moment et mal filmé ( Un cadrage très approximatif) avec en plus une météo peu favorable.

À noter cependant le caractère un peu trop parisien de la cérémonie qui fait l’impasse sur la richesse des provinces du pays.

Un oubli -et de taille- la mise en valeur du génie et des ressources économiques ( sauf la malle LVMH!). On aurait pu consacrer 2 ou 3 tableaux à ce qui fait la force et l’inventivité française dans l’agriculture, l’industrie ou même les services ( exemples: gastronomie , industrie du transport, ingénierie du BTP, sciences etc.).

On aurait pu s’épargner dans le même temps quelques tableaux plutôt kitsch à prétention avant-gardiste mais parfois de mauvais goût.

Le point d’orgue aura été la prestation éblouissante de Céline Dion seule sans doute capable de reprendre à son compte « L’hymne à l’amour » de Piaf. Sorte de feu d’artifice vocal qui a illuminé toute la cérémonie.

Sur Spotify, leader mondial des plateformes musicales. L’Hymne à l’amour, standard d’Edith Piaf, a grimpé à + 426 % pour la France et + 497 % au total dans le monde.

JO: Une cérémonie qui oublie l’économie

JO: Une cérémonie qui oublie l’économie

 

De toute évidence,  on aura souligné le caractère innovant de la fête d’ouverture des jeux olympiques. Une manifestation qui a pour objet de divertir autant que de souligner le patrimoine du pays. Un regret toutefois l’absence totale de la dimension économique. Certes,  on a à de nombreuses reprises revisité les cabarets type Moulin-Rouge avec parfois des mises en scène un peu lourdingues voire de mauvais goût. Mais il y avait place évidemment pour éclairer ce qui fait la richesse du pays y compris en province.

En matière de sciences,  la France occupe encore le haut du pavé et peut s’enorgueillir de faire parti des meilleurs dans certains secteur économiques ( exemple l’industrie aérienne et aérospatiale qui régulièrement permet de rééquilibrer un peu la balance commerciale, aussi l’énergie, l’agriculture, les services y compris les services publics).

On objectera que la cérémonie des jeux ne saurait être responsable de la faiblesse des rapports français à l’économie. Ainsi par exemple dans le domaine politique très récemment à l’occasion des élections européennes puis législatives, on s’est surtout préoccupé du social à savoir comment augmenter les parts du gâteau, comment les distribuer en oubliant l’objectif Premier de le maintenir et de le faire augmenter. Un oubli récurrent en politique qui aboutit à traîner une dette de 3100 milliards ( soit 80 000 euros par ménages !) qui -si rien ne change -conduit la France sur le chemin de la Grèce.

JO: Une belle cérémonie, inédite mais inégale , trop parisienne qui oublie l’économie !

JO: Une belle cérémonie, inédite mais inégale , trop parisienne qui oublie l’économie !

 

Globalement la cérémonie d’ouverture des JO aura marqué par son caractère inédit puisque la plupart du temps ce type de fête se déroule dans un stade et non sur un fleuve. On aura observé la dimension très universelle des thèmes, la mise en valeur évidemment du patrimoine français et le caractère international des stars sollicitées. Une fenêtre sur la France toutefois un peu  réductrice.

 

Un spectacle globalement réussi mais  un peu anachronique par moment et mal filmé ( Un cadrage très approximatif) avec en plus une météo peu favorable.

À noter cependant le caractère un peu trop parisien de la cérémonie qui fait l’impasse sur la richesse des provinces du pays.

Un oubli -et de taille- la mise en valeur du génie et des ressources économiques ( sauf la malle LVMH!). On aurait pu consacrer 2 ou 3 tableaux à ce qui fait la force et l’inventivité française dans l’agriculture, l’industrie ou même les services ( exemples: ,gastronomie , industrie du transport, ingénierie du BTP, sciences etc.).

On aurait pu s’épargner dans le même temps quelques tableaux plutôt kitsch à prétention avant-gardiste mais parfois de mauvais goût.

Le point d’orgue aura été la prestation éblouissante de Céline Dion seule sans doute capable de reprendre à son compte « L’hymne à l’amour » de Piaf. Sorte de feu d’artifice vocal qui a illuminé toute la cérémonie.

Sur Spotify, leader mondial des plateformes musicales. L’Hymne à l’amour, standard d’Edith Piaf, a grimpé à + 426 % pour la France et + 497 % au total dans le monde.

Coquerel (LFI) ministre de l’Économie !

 Coquerel (LFI)  ministre de l’Économie  !

Éric Coquerel, Sur LCI a déclaré qu’il serait prêt à assumer la responsabilité du poste de ministre de l’économie. Une idée qu’il met «met ça comme ça sur la table» !

La première objection c’est que l’intéressé n’a jamais fait montre d’une grande compétence c’est le moins qu’on puisse dire en matière financière y compris comme président de la commission des finances de l’assemblée. On objectera que la première ministre sollicitée par le NFP ancienne conseillère financière de la maire de Paris a bien réussi l’exploit de faire monter le déficit du budget parisien après de 10 milliards et que Macron lui-même est aussi largement responsable du dramatique dérapage de la dette.  La seconde objection c’est que la candidature de Coquerel ne serait jamais acceptée par Macron et à peu près tout le reste de l’assemblée, NFP excepté.

On peut alors être sur qu’un gouvernement comprenant un insoumis comme ministre des finances aurait sans doute une durée de vie maximale de 48 heures !

 

 

 

Les menaces sur l’économie française

Les menaces sur l’économie française

 Un papier de France Info souligne les risques importants de détérioration de la situation économique de la France.( extraits)
L’enquête de la Banque de France, menée auprès de 8 500 entrepreneurs du 26 juin au 3 juillet, en pleines élections législatives, fait ressortir les craintes des chefs d’entreprise qui constatent que leurs clients temporisent et préfèrent pour l’instant « épargner plutôt que consommer ». Au lendemain du second tour, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a également regretté l’absence de majorité claire dans l’hémicycle, « qui n’est pas de nature à rassurer les entrepreneurs ».

Depuis l’annonce de la dissolution, « on est entré dans une période de glaciation », juge pour sa part le patron du Medef, Patrick Martin, auprès des Echos. L’indicateur d’incertitude, qui reste néanmoins en dessous des seuils franchis durant la crise sanitaire, « progresse dans tous les secteurs, et particulièrement dans les services (notamment le travail temporaire, l’hébergement-restauration, le transport, la publicité) où il était initialement le plus bas », pointe l’enquête de la Banque de France.

Les chefs d’entreprise mentionnent par ailleurs auprès de la Banque de France « un gel des recrutements, faute de visibilité sur les évolutions possibles des coûts salariaux ». Une tendance confirmée par le directeur délégué de la plateforme de recrutement Hellowork, qui fait état auprès de L’Express d’un recul du volume d’offres d’emploi de 5,5% en juin 2024 par rapport à juin 2023, principalement parmi les contrats en CDD et dans une moindre mesure les missions d’intérim.

« Chez les petites et moyennes entreprises particulièrement, on observe des décisions d’attendre avant d’embaucher, le temps de voir quels seront les programmes économiques appliqués », confirme l’experte Anne-Sophie Alsif auprès de franceinfo. Certaines mesures, comme la hausse du smic à 1 600 euros défendue par le Nouveau Front populaire, « génèrent de l’appréhension », étaye la cheffe économiste au cabinet d’audit BDO France.

D’après l’Insee, l’économie française devrait croître de 1,1% en 2024 contre 0,9% en 2023, et bénéficier de l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques. L’évolution de la situation politique constitue cependant « un aléa important du scénario », nuance l’institut, qui publiera fin juillet sa première estimation de la croissance au deuxième trimestre.
Du côté des marchés financiers, « il y a eu un petit effet sur les taux d’intérêt souverains, c’est-à-dire les taux auxquels la France s’endette », dans les jours qui ont suivi la dissolution, « mais ça s’est calmé », ajoute Sylvain Bersinger. L’expert estime que les créanciers de la France redoutaient la perspective d’une majorité nette pour le Rassemblement national ou l’union de la gauche. A l’inverse, « la pagaille politique, qui éloigne la perspective de mesures radicales, est presque de nature à rassurer les marchés. On a aussi vu un petit effet sur le CAC 40 qui a un peu baissé, complète l’économiste, mais c’est aussi en train de se normaliser. »
L’examen du projet de loi de finances à partir de la rentrée s’annonce crucial, alors que la Commission européenne a placé la France en procédure de déficit excessif, en juin dernier. Après un dérapage du déficit à 5,5% l’année dernière (au lieu des 4,9% anticipés), le gouvernement sortant s’était engagé à assainir les finances publiques pour ramener le déficit à 5,1% en 2024, puis progressivement sous la cible de 3% en 2027.

Or, ces « objectifs peu réalistes » reposent sur des hypothèses de croissance « trop optimistes » et supposent des économies « sans précédent », tout comme « des hausses importantes des prélèvements obligatoires qui ne sont pas précisées », a alerté lundi la Cour des comptes. « Quel que soit le prochain gouvernement, il devra s’emparer de cette situation des finances publiques, il devra réduire notre endettement », a de son côté averti sur France Inter le premier président de l’institution, Pierre Moscovici. « Sans ajustement sérieux » de la trajectoire budgétaire, « il va être difficile d’atteindre les objectifs d’un retour du déficit à 3% du PIB pour 2027″, a renchéri mardi le chef économiste du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas.

Un examen qui sera particulièrement scruté par les agences de notation. « L’approche des finances publiques et des réformes économiques et budgétaires par le nouveau gouvernement sera déterminante pour le crédit de la France », a d’ores et déjà prévenu l’agence Standard & Poor’s, qui avait dégradé, en mai dernier, la note française concernant l’évolution la dette publique, passant de « AA » à « AA- ».

L’adoption d’un budget pourrait s’avérer difficile dans une Assemblée fragmentée. De son côté, l’agence de notation Moody’s s’attend à ce qu’un budget soit voté, mais relève un « risque élevé qu’il contienne des mesures de dépenses supplémentaires, aggravant les défis budgétaires ». L’entreprise de gestion des risques, qui a attribué la note « Aa2″ au pays fin avril avec une perspective stable, pourrait abaisser sa perspective à « négative » en fonction de l’impact des tractations politiques sur la trajectoire budgétaire ou de croissance.

Les dangers de l’économie française

Les dangers de l’économie française

 

Un papier de France Info souligne les risques importants de détérioration de la situation économique de la France.( extraits)

 

L’enquête de la Banque de France, menée auprès de 8 500 entrepreneurs du 26 juin au 3 juillet, en pleines élections législatives, fait ressortir les craintes des chefs d’entreprise qui constatent que leurs clients temporisent et préfèrent pour l’instant  »épargner plutôt que consommer ». Au lendemain du second tour, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a également regretté l’absence de majorité claire dans l’hémicycle,  »qui n’est pas de nature à rassurer les entrepreneurs ».

Depuis l’annonce de la dissolution,  »on est entré dans une période de glaciation », juge pour sa part le patron du Medef, Patrick Martin, auprès des Echos. L’indicateur d’incertitude, qui reste néanmoins en dessous des seuils franchis durant la crise sanitaire,  »progresse dans tous les secteurs, et particulièrement dans les services (notamment le travail temporaire, l’hébergement-restauration, le transport, la publicité) où il était initialement le plus bas », pointe l’enquête de la Banque de France. 

Les chefs d’entreprise mentionnent par ailleurs auprès de la Banque de France  »un gel des recrutements, faute de visibilité sur les évolutions possibles des coûts salariaux ». Une tendance confirmée par le directeur délégué de la plateforme de recrutement Hellowork, qui fait état auprès de L’Express d’un recul du volume d’offres d’emploi de 5,5% en juin 2024 par rapport à juin 2023, principalement parmi les contrats en CDD et dans une moindre mesure les missions d’intérim.

« Chez les petites et moyennes entreprises particulièrement, on observe des décisions d’attendre avant d’embaucher, le temps de voir quels seront les programmes économiques appliqués », confirme l’experte Anne-Sophie Alsif auprès de franceinfo. Certaines mesures, comme la hausse du smic à 1 600 euros défendue par le Nouveau Front populaire,  »génèrent de l’appréhension », étaye la cheffe économiste au cabinet d’audit BDO France. 

 D’après l’Insee, l’économie française devrait croître de 1,1% en 2024 contre 0,9% en 2023, et bénéficier de l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques. L’évolution de la situation politique constitue cependant  »un aléa important du scénario », nuance l’institut, qui publiera fin juillet sa première estimation de la croissance au deuxième trimestre.

Du côté des marchés financiers,  »il y a eu un petit effet sur les taux d’intérêt souverains, c’est-à-dire les taux auxquels la France s’endette », dans les jours qui ont suivi la dissolution,  »mais ça s’est calmé », ajoute Sylvain Bersinger. L’expert estime que les créanciers de la France redoutaient la perspective d’une majorité nette pour le Rassemblement national ou l’union de la gauche. A l’inverse,  »la pagaille politique, qui éloigne la perspective de mesures radicales, est presque de nature à rassurer les marchés. On a aussi vu un petit effet sur le CAC 40 qui a un peu baissé, complète l’économiste, mais c’est aussi en train de se normaliser. » 

L’examen du projet de loi de finances à partir de la rentrée s’annonce crucial, alors que la Commission européenne a placé la France en procédure de déficit excessif, en juin dernier. Après un dérapage du déficit à 5,5% l’année dernière (au lieu des 4,9% anticipés), le gouvernement sortant s’était engagé à assainir les finances publiques pour ramener le déficit à 5,1% en 2024, puis progressivement sous la cible de 3% en 2027.

Or, ces  »objectifs peu réalistes » reposent sur des hypothèses de croissance  »trop optimistes » et supposent des économies  »sans précédent », tout comme  »des hausses importantes des prélèvements obligatoires qui ne sont pas précisées », a alerté lundi la Cour des comptes.  »Quel que soit le prochain gouvernement, il devra s’emparer de cette situation des finances publiques, il devra réduire notre endettement », a de son côté averti sur France Inter le premier président de l’institution, Pierre Moscovici.  »Sans ajustement sérieux » de la trajectoire budgétaire,  »il va être difficile d’atteindre les objectifs d’un retour du déficit à 3% du PIB pour 2027″, a renchéri mardi le chef économiste du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas. 

Un examen qui sera particulièrement scruté par les agences de notation.  »L’approche des finances publiques et des réformes économiques et budgétaires par le nouveau gouvernement sera déterminante pour le crédit de la France », a d’ores et déjà prévenu l’agence Standard & Poor’s, qui avait dégradé, en mai dernier, la note française concernant l’évolution la dette publique, passant de « AA » à « AA- ».

L’adoption d’un budget pourrait s’avérer difficile dans une Assemblée fragmentée. De son côté, l’agence de notation Moody’s s’attend à ce qu’un budget soit voté, mais relève un  »risque élevé qu’il contienne des mesures de dépenses supplémentaires, aggravant les défis budgétaires ». L’entreprise de gestion des risques, qui a attribué la note « Aa2″ au pays fin avril avec une perspective stable, pourrait abaisser sa perspective à  »négative » en fonction de l’impact des tractations politiques sur la trajectoire budgétaire ou de croissance.

Chine: L’économie administrée en cause

Chine: L’économie administrée en cause

 

La politique économique de la Chine est en  question du fait du net ralentissement de la croissance et notamment de la consommation interne. De plus en plus en cause, l’efficacité de la mainmise du parti communiste et du président sur une économie  qui manque sérieusement de flexibilité et d’innovation. Comme d’habitude la Chine privilégie toujours les grands plans  d’infrastructures alors que son commerce extérieur est menacé par le protectionnisme des pays importateurs et que la dynamique de la consommation interne ne reprend pas. L’économie chinoise sous la chape de plomb du parti communiste est menacée par les lourdeurs traditionnelles et notamment par la tutelle du parti communiste sur les dirigeants d’entreprise, Notamment les plus grandes dont on craint le contre-pouvoir vis-à-vis du parti communiste.

 

Chine: L’économie administrée en question

Chine: L’économie administrée en question

La politique économique de la Chine est en  question du fait du net ralentissement de la croissance et notamment de la consommation interne. De plus en plus en cause, l’efficacité de la mainmise du parti communiste et du président sur une économie  qui manque sérieusement de flexibilité et d’innovation. Comme d’habitude la Chine privilégie toujours les grands plans  d’infrastructures alors que son commerce extérieur est menacé par le protectionnisme des pays importateurs et que la dynamique de la consommation interne ne reprend pas. L’économie chinoise sous la chape de plomb du parti communiste est menacée par les lourdeurs traditionnelles et notamment par la tutelle du parti communiste sur les dirigeants d’entreprise

Les dirigeants chinois ont donc  ouvert, ce lundi, le troisième plénum, un rendez-vous clé autour du président Xi Jinping, qui doit définir les grandes orientations économiques du pays pour les cinq prochaines années. Pour autant, aucune réforme radicale n’est attendue. Et ce, alors que la publication de chiffres décevants suggère une croissance qui ralentit et une consommation toujours en berne.

Le Troisième Plénum, qui s’achèvera jeudi, organisé à huis clos par le Parti communiste chinois (PCC), s’ouvre en effet au moment où tombent des indicateurs tous aussi préoccupants les uns que les autres.
« Les bases d’une reprise et d’une croissance économiques saines doivent être consolidées », a ainsi admis le Bureau national des statistiques (BNS).

Et pour cause, les ventes de détail, principal indicateur des dépenses des ménages, sont décevantes, à +2% sur un an en juin, soit leur rythme le plus faible depuis décembre 2022, tandis que la production industrielle marque également le pas, à +5,3% en juin contre +5,6% un mois plus tôt.

La seconde économie mondiale, selon le BNS, a vu sa croissance se tasser au deuxième trimestre à 4,7% sur un an, à un rythme bien inférieur aux attentes des analystes. Le rythme du PIB est aussi inférieur à celui du premier trimestre (5,3%).

Par rapport au premier trimestre, comparaison plus fidèle de la conjoncture, le PIB a plus fortement ralenti (+0,7%). Pékin s’est fixé cette année un objectif « d’environ 5% », loin des progressions à deux chiffres des dernières décennies. Un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l’activité, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu’escomptée. « Les bases d’une reprise et d’une croissance économiques saines doivent être consolidées », a d’ailleurs admis le BNS.

 

Elle est surtout disparate, avec des secteurs qui en bénéficient, comme par exemple les services, portés par le retour des clients dans les restaurants, les transports et les lieux touristiques. D’autres restent à la peine, notamment l’immobilier, qui a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine et constituait un important vivier d’emplois. Les principales villes du géant asiatique ont d’ailleurs de nouveau enregistré en juin une baisse des prix de l’immobilier sur un an. Les autorités souhaitent depuis plusieurs années baser la croissance sur l’innovation, les hautes technologies et la consommation intérieure, et non plus sur les grands investissements étatiques dans les infrastructures. Mais les dirigeants chinois sont sur une ligne de crête car « des changements majeurs de politique pourraient être vus comme un aveu d’échec » des mesures actuelles, mettent en garde les analystes de Moody’s Analytics.

Législatives : les grands groupes inquiets pour les risques de l’économie

Législatives :  les grands groupes inquiets pour les risques de l’économie


C’est le cri d’alarme des grandes sociétés. L’Afep, qui réunit les 117 plus grandes entreprises françaises, a mis en garde ce lundi contre un « risque majeur » de « décrochage durable » de l’économie française et européenne, selon l’issue des élections législatives anticipées en France, appelant les partis politiques à la « responsabilité budgétaire ».« Le vote des Français déterminera aussi la capacité des grandes entreprises et leurs millions de salariés à poursuivre leur développement, à innover et à maintenir l’emploi et le pouvoir d’achat, contribuant ainsi à la prospérité de notre pays », a déclaré l’Association française des entreprises privées, dans un communiqué.

 

Les législatives anticipées font craindre aux acteurs économiques français l’arrivée des extrêmes au pouvoir. Signe de cette crainte, les marchés ont sévèrement sanctionné la semaine dernière la Bourse de Paris, qui a enregistré sa pire semaine depuis début 2022. Les taux d’emprunt de l’Etat français ont également augmenté, renchérissant le coût de la dette du pays.

Déjà la semaine dernière, les organisations patronales ont montré leurs inquiétudes face à la possible percée du Rassemblement national, arrivé en tête lors des dernières élections européennes, s’il remporte les législatives.

Mardi dernier, dans un communiqué qui ne cite aucun parti, tout en visant clairement des projets du RN et, pour faire bonne mesure, de LFI, le Medef a dit redouter les propositions de « certains », « allant du retour de la retraite à 60 ans à l’indexation automatique des salaires sur l’inflation, en passant par la sortie du nucléaire ou de l’énergie éolienne ».

La CPME a évité également de citer le RN dans son propre communiqué, tout en rappelant ses priorités : poursuite de la politique de l’offre, décarbonation de l’économie et réforme du système de protection sociale.

Alors que le parti d’extrême droite place le patriotisme économique et le pouvoir d’achat des Français au cœur de son programme, « sur de multiples sujets de politique économique essentiels, la position du RN manque de clarté », avec des mesures « à la fois floues et changeantes », constate dans une note Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès.

Ainsi, quoique critique envers l’accroissement de la dette publique, aujourd’hui supérieure à 3.000 milliards d’euros (environ 110% du PIB), le RN prévoit de nombreuses dépenses, loin d’être compensées par des recettes supplémentaires.

Parmi les principales propositions, la formation de Marine Le Pen veut abaisser à 5,5% la TVA sur les produits énergétiques, restaurer une retraite à 60 ans dans certains cas, exonérer d’impôt sur le revenu les moins de 30 ans, lancer un plan de 20 milliards d’euros pour la santé, construire 100.000 logements sociaux par an…

« Ce n’est pas la couleur politique des uns et des autres qui préoccupe les marchés, mais la solvabilité de la dette France : un programme qui n’est pas financé donne des risques de dérapage des finances publiques », souligne Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.

Pour rappel, le déficit public s’est creusé à 5,5% du PIB en 2023 (presque 154 milliards d’euros) en raison de recettes plus faibles qu’escompté, valant à la France d’être dans le viseur des agences de notation et de la Commission européenne pour déficit excessif. Le gouvernement actuel ambitionne de passer sous le seuil de 3% du PIB en 2027, dans les clous européens.

De son côté, le programme du Nouveau Front populaire s’engage entre autres à augmenter le Smic, bloquer les prix des biens de première nécessité, faire renaître l’ISF ou encore fixer un objectif de retraite à 60 ans. Présentées vendredi dernier, les marchés n’ont pas accueilli avec bienveillance ces mesures « de rupture ».

«Réagissant à une semaine de fortes turbulences pour la France sur les marchés financiers, le président de la République a déclaré : « Ça vous donne en quelque sorte un avant-goût de ce que serait en effet l’avènement de programmes économiques totalement irréalistes ». Selon lui, les projets de l’alliance de gauche ou du Rassemblement national « coûtent par an entre 100 et 400 milliards d’euros ».

 

 

Politique-« L’économie de guerre » : une comédie française

Politique-« L’économie de guerre » : une comédie française

 Face au conformisme de bon aloi du monde politico-médiatique qui prospère sur l’économie de guerre, le groupe de réflexions Mars estime que les gesticulations de l’exécutif ne sont que de la poudre de perlimpinpin. Car au niveau national, un déficit budgétaire est plus important que prévu avec un retour des coupes budgétaires en Europe dès 2025 à cause du nouveau pacte de stabilité auquel la France a dûment adhéré. Par le groupe de réflexions Mars.

« L’économie de guerre, c’est trois choses : des crédits, de l’argent et des fonds. L’économie de guerre, c’est la reconversion de la population active et la mobilisation de la population jusqu’alors inactive pour produire du matériel de guerre, c’est-à-dire des engins motorisés, des armes et des munitions » (Le groupe Mars).

Faut-il prendre pour argent comptant les chiffres et les affirmations d’un dossier de presse, quand, du point de vue de la réflexion stratégique, on tangente le zéro kelvin ? Il n’y a plus guère (plus guerre ?) que dans les tribunes de libres opinions que s’expriment, parfois, quand elles ne sont pas convenues, des idées, sinon nouvelles, du moins un peu stimulantes. Nous en retiendrons deux parues récemment dans la grande presse, sous la plume de deux commentateurs autorisés : Le diplomate Gérard Araud et le journaliste spécialisé des questions de défense Jean-Dominique Merchet.

Le premier parvient à élever le niveau de la réflexion stratégique en rappelant l’évidence que la France n’est pas en première ligne contre la Russie. Le second se hasarde à proposer des idées nouvelles sur le partage nucléaire. Ce faisant, les deux prennent le risque de heurter certaines convictions établies et de déplaire au petit monde politico-médiatique qui prospère sur un conformisme de bon aloi.

Car, évidemment, ces idées entrent avec difficulté dans le « plan com » (pour comédie) de l’exécutif sur « l’économie de guerre », dont on rappelle que le slogan a été lancé pour la première fois au salon Eurosatory en juin 2022, il y a près de deux ans, avec l’efficacité que l’on sait. Nul doute que le prochain salon donnera une nouvelle fois l’occasion à nos médias préférés d’emboucher les trompettes de Jéricho qui donneront l’illusion de faire trembler les murs du Kremlin. Mais tout cela n’est qu’illusion et poudre aux yeux, comme le titre justement l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchainé. N’y a-t-il donc plus que le palmipède du mercredi dans le paysage médiatique français pour apporter un peu d’esprit critique à l’offensive médiatique du gouvernement sur « l’économie de guerre » ?

Entendons-nous bien. Il y a tout lieu d’applaudir la pièce de théâtre « Eurenco de Bergerac », et même de se tenir les côtes à lire sous certaines plumes renommées la confusion entre corps d’obus et affût de canon, charge militaire et poudre propulsive. Tout cela est plaisant. Nous nous montrerons à nouveau bon public quand tombera (pour Eurosatory ?) l’annonce officielle du retour en France de la production de munitions de petit calibre : la presse confidentielle a déjà vendu la mèche, si l’on ose dire. Ces annonces, qui ne se concrétiseront pas avant l’an prochain, sont de toute façon de bonnes nouvelles. Ne boudons pas notre plaisir. Mais ces mesures de bon sens, qui ne font que revenir sur des errements antérieurs, n’ont rien à voir avec l’économie de guerre.

Alors, à l’occasion de la publication du décret d’application d’une mesure législative de la LPM sur les réquisitions, on accroît l’intensité dramatique de la pièce avec une nouvelle formule magique : « pouvoir de police » ! On n’oublie simplement de dire que, si réquisition rime avec expropriation, il convient de ne pas les confondre, alors même que, dans les deux cas, il existe une contrepartie sonnante et trébuchante. Et surtout, à quoi servent ces « pouvoirs de police » quand il n’y a plus rien à réquisitionner ? Car pour qu’il reste des stocks intermédiaires ou de produits finis, il eût fallu que ces stocks fussent financés par l’État client. Mais cela fait belles lurettes que le « management par la performance » a vidé les stocks*. D’où la difficulté à aider l’Ukraine. Autrement dit, on amuse la galerie avec de la poudre de perlimpinpin quand il suffirait de décider d’augmenter les crédits destinés à la constitution de stocks.

Et voilà, le mot interdit est lâché : des crédits ! Bon sang, mais c’est bien sûr ! L’économie de guerre, c’est trois choses : des crédits, de l’argent et des fonds. L’économie de guerre, c’est la reconversion de la population active et la mobilisation de la population jusqu’alors inactive pour produire du matériel de guerre, c’est-à-dire des engins motorisés, des armes et des munitions. Et le débouché de toute cette production est assuré par les achats du gouvernement. Et quand on dit « achat », cela demande des fonds et des crédits, donc beaucoup d’argent public. Est-ce que la réduction envisagée de la durée du chômage indemnisé entre dans cette politique ? Il est permis d’en douter.

Au contraire, qu’observe-t-on « en même temps » ? Au niveau national, un déficit budgétaire plus important que prévu et « le retour des coupes budgétaires en Europe » (1) dès 2025 à cause du nouveau pacte de stabilité auquel notre pays a dûment adhéré. Les masques tombent, on ne rigole plus.

A force de « faire la guerre » au moindre microbe et à n’importe quoi, de « réarmer » tout et son contraire, nul ne prête plus attention au mauvais plaisantin qui joue à crier « au loup ». La fête du « quoi qu’il en coûte » est finie, il faut passer à la caisse. Telle est la réalité budgétaire qui attend nos armées. Alors, pour continuer à faire semblant, on joue à « l’économie de guerre ». Mais personne n’y croit.

Sous couvert de « revue des dépenses », l’inspection générale des finances est déjà en train de passer au peigne fin chaque ligne de la LPM, dans le but de réaliser ce que le jargon des consultants appelle des « quick wins », des « victoires rapides », c’est-à-dire des économies budgétaires de court terme. Comment ? Mais c’est très simple, la technique est éprouvée depuis la grande époque des « dividendes de la paix » : bourrage et décalage sont les deux mamelles de la régulation budgétaire.

D’un côté, pour montrer que je ne touche pas aux dimensions de la « valise » LPM (promis, juré), je « bourre » l’édredon avec tout un tas de (très coûteuses) mesures qui n’étaient pas prévues : trois milliards par ci promis aux Ukrainiens, deux milliards par là pour le SNU, etc. Et si l’OTAN décide effectivement d’un nouveau fonds de cent milliards pour aider l’Ukraine, qui paiera d’après vous ? De l’autre, je m’engage aussi tardivement que possible auprès de mes fournisseurs : c’est la fameuse « bosse » que le bousier pousse devant lui depuis trente ans. Tout le contraire de « l’économie de guerre », qui impliquerait de tout accélérer. Et, pour ne pas faire de jaloux, on rabote tout ce qui dépasse, à commencer par la trésorerie « dormante ».

Pas grave, entend-on, la LPM garantit à nos armée un financement historiquement haut. C’est vrai. Alors, où est le problème ? En fait, il n’y en aurait pas si l’espace médiatique n’était pas saturé par l’appel à la guerre pour protéger l’empire du bien des forces du mal qui le menace. De deux choses, l’une : soit il faut se préparer à la guerre pour rester en paix, et alors l’effort budgétaire est dramatiquement insuffisant, surtout dans l’hypothèse d’un retrait américain ; soit l’effort est suffisant par rapport à la réalité des menaces (ce que semble indiquer la LPM qui décale de cinq ans, donc à 2035, le modèle d’armée 2030 défini en 2017), mais alors, pourquoi hurler au loup ?

Au fond, comme le groupe MARS l’écrivait il y a un an (2) , le problème de cette LPM n’est pas le niveau des crédits promis, c’est l’absence de réelle réflexion stratégique permettant de répondre à la question : des armées, pour quoi faire ? C’est pourquoi les rappels de bon sens de Gérard Araud et les idées « disruptives » de Jean-Dominique Merchet interviennent à point nommé.

La France n’est pas en première ligne face à la Russie et le chef d’état-major de l’armée de terre vient de rappeler qu’elle était capable de projeter une division en appui de ses alliés (une brigade logistique est d’ailleurs créée à cet effet). Point. En effet, l’horizon stratégique de notre pays ne se limite pas aux rives du Boug et au marais du Pripiat : la France a des intérêts à défendre sur tous les continents et tous les océans, ou presque. Et ce n’est faire injure à personne que de penser que la « FR DIV » otanienne, quelle que soient les qualités de ses quelque 20.000 soldats et de ses équipements, n’emporterait pas la décision face aux centaines de milliers d’hommes que l’armée russe est capable de mettre en ligne.

Alors, si la formule « gagner la guerre avant la guerre » est autre chose de plus sérieux qu’un slogan, c’est ailleurs qu’il faut investir. La France est en effet le seul « État doté » parmi les 27 États membres de l’Union européenne. C’est à la fois notre spécificité stratégique au sein de l’UE et notre « avantage comparatif » au sein de l’OTAN. C’est en outre, depuis exactement 60 ans, le moyen le plus économique d’assurer notre défense et de garantir la paix à l’horizon de tous nos intérêts vitaux, sans mobiliser (loin s’en faut !) toute l’économie au service de l’effort de défense.

C’est là que l’idée de Jean-Dominique Merchet est intéressante, même si tout est discutable dans sa proposition de « partage nucléaire » de la dissuasion française sur le modèle de la « double clé » de la bombe américaine B61-12. A l’évidence, si la France a un rôle à jouer dans la défense d’une Europe privée de la protection américaine, c’est dans la redéfinition de nos intérêts vitaux à l’échelle européenne, et non dans un effort conventionnel qui restera toujours insuffisant même si « l’épaulement stratégique » impose de redimensionner convenablement notre corps de bataille afin de garantir un continuum entre dissuasion conventionnelle et dissuasion atomique. Mais ce continuum est déjà assuré par nos alliés, Polonais en tête.

Ouvert à la notion de dissuasion élargie, le groupe MARS considère néanmoins que le « sceptre nucléaire » ne se partage pas. La dissuasion repose sur la crédibilité technique des têtes nucléaires, opérationnelle des unités de mise en œuvre et politique de sa chaîne de commandement qui remonte in fine jusqu’au chef des armées. Cela ne se partage pas. On peut toujours imaginer des gadgets : un renfort de sous-mariniers alliés pour armer nos SNLE, des pilotes, mécaniciens et artificiers alliés dans nos escadrons nucléaires, voire (soyons fous !) des pilotes « Top gun » alliés sur notre porte-avions. Mais à la fin des fins, celui qui donne l’ordre ultime, c’est le président français.

L’idée de Jean-Dominique Merchet est intéressante et généreuse, mais, en ralliant le « groupe des plans nucléaires » de l’OTAN, elle supposerait d’abandonner notre doctrine de « l’ultime avertissement » pour endosser celle de la guerre nucléaire limitée que servent (en ont-ils seulement conscience ?) nos alliés certes britanniques, mais aussi allemands, belges, néerlandais, italiens et turcs. Il n’existerait pas de consensus politique en France pour un tel changement de doctrine.

 

Alors, comment élargir le parapluie nucléaire français ? La toute première mesure consisterait, si l’on est sérieux et qu’on ne se contente pas de confondre « signalement stratégique » et gesticulation théâtrale, à conforter la crédibilité de la dissuasion française en investissant tous azimuts dans toutes ses composantes (et leur environnement) afin d’augmenter le nombre et la performance de nos armes atomiques et de nos vecteurs. Investir dans la stratégie des moyens, c’est se donner, dans le temps long, les moyens de sa stratégie.

Une fois garantie la capacité de frappe en second, c’est-à-dire l’assurance de faire payer à l’adversaire le prix fort de son agression, les alliés viendront d’eux-mêmes se placer sous le parapluie français. A nos conditions. C’est certes plus modeste et beaucoup moins visible que la tonitruante « économie de guerre », mais c’est aussi beaucoup plus efficace pour faire face aux temps difficiles qui attendent une Europe désarmée, menacée et sur le point d’être abandonnée par son protecteur historique.

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1 Cf. Alternative économique n°444, mars 2024

 

* Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

« L’économie de guerre » : une comédie française

« L’économie de guerre » : une comédie française

 Face au conformisme de bon aloi du monde politico-médiatique qui prospère sur l’économie de guerre, le groupe de réflexions Mars estime que les gesticulations de l’exécutif ne sont que de la poudre de perlimpinpin. Car au niveau national, un déficit budgétaire est plus important que prévu avec un retour des coupes budgétaires en Europe dès 2025 à cause du nouveau pacte de stabilité auquel la France a dûment adhéré. Par le groupe de réflexions Mars.

« L’économie de guerre, c’est trois choses : des crédits, de l’argent et des fonds. L’économie de guerre, c’est la reconversion de la population active et la mobilisation de la population jusqu’alors inactive pour produire du matériel de guerre, c’est-à-dire des engins motorisés, des armes et des munitions » (Le groupe Mars). 

Faut-il prendre pour argent comptant les chiffres et les affirmations d’un dossier de presse, quand, du point de vue de la réflexion stratégique, on tangente le zéro kelvin ? Il n’y a plus guère (plus guerre ?) que dans les tribunes de libres opinions que s’expriment, parfois, quand elles ne sont pas convenues, des idées, sinon nouvelles, du moins un peu stimulantes. Nous en retiendrons deux parues récemment dans la grande presse, sous la plume de deux commentateurs autorisés : Le diplomate Gérard Araud et le journaliste spécialisé des questions de défense Jean-Dominique Merchet.

Le premier parvient à élever le niveau de la réflexion stratégique en rappelant l’évidence que la France n’est pas en première ligne contre la Russie. Le second se hasarde à proposer des idées nouvelles sur le partage nucléaire. Ce faisant, les deux prennent le risque de heurter certaines convictions établies et de déplaire au petit monde politico-médiatique qui prospère sur un conformisme de bon aloi.

Car, évidemment, ces idées entrent avec difficulté dans le « plan com » (pour comédie) de l’exécutif sur « l’économie de guerre », dont on rappelle que le slogan a été lancé pour la première fois au salon Eurosatory en juin 2022, il y a près de deux ans, avec l’efficacité que l’on sait. Nul doute que le prochain salon donnera une nouvelle fois l’occasion à nos médias préférés d’emboucher les trompettes de Jéricho qui donneront l’illusion de faire trembler les murs du Kremlin. Mais tout cela n’est qu’illusion et poudre aux yeux, comme le titre justement l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchainé. N’y a-t-il donc plus que le palmipède du mercredi dans le paysage médiatique français pour apporter un peu d’esprit critique à l’offensive médiatique du gouvernement sur « l’économie de guerre » ?

Entendons-nous bien. Il y a tout lieu d’applaudir la pièce de théâtre « Eurenco de Bergerac », et même de se tenir les côtes à lire sous certaines plumes renommées la confusion entre corps d’obus et affût de canon, charge militaire et poudre propulsive. Tout cela est plaisant. Nous nous montrerons à nouveau bon public quand tombera (pour Eurosatory ?) l’annonce officielle du retour en France de la production de munitions de petit calibre : la presse confidentielle a déjà vendu la mèche, si l’on ose dire. Ces annonces, qui ne se concrétiseront pas avant l’an prochain, sont de toute façon de bonnes nouvelles. Ne boudons pas notre plaisir. Mais ces mesures de bon sens, qui ne font que revenir sur des errements antérieurs, n’ont rien à voir avec l’économie de guerre.

Alors, à l’occasion de la publication du décret d’application d’une mesure législative de la LPM sur les réquisitions, on accroît l’intensité dramatique de la pièce avec une nouvelle formule magique : « pouvoir de police » ! On n’oublie simplement de dire que, si réquisition rime avec expropriation, il convient de ne pas les confondre, alors même que, dans les deux cas, il existe une contrepartie sonnante et trébuchante. Et surtout, à quoi servent ces « pouvoirs de police » quand il n’y a plus rien à réquisitionner ? Car pour qu’il reste des stocks intermédiaires ou de produits finis, il eût fallu que ces stocks fussent financés par l’État client. Mais cela fait belles lurettes que le « management par la performance » a vidé les stocks*. D’où la difficulté à aider l’Ukraine. Autrement dit, on amuse la galerie avec de la poudre de perlimpinpin quand il suffirait de décider d’augmenter les crédits destinés à la constitution de stocks.

Et voilà, le mot interdit est lâché : des crédits ! Bon sang, mais c’est bien sûr ! L’économie de guerre, c’est trois choses : des crédits, de l’argent et des fonds. L’économie de guerre, c’est la reconversion de la population active et la mobilisation de la population jusqu’alors inactive pour produire du matériel de guerre, c’est-à-dire des engins motorisés, des armes et des munitions. Et le débouché de toute cette production est assuré par les achats du gouvernement. Et quand on dit « achat », cela demande des fonds et des crédits, donc beaucoup d’argent public. Est-ce que la réduction envisagée de la durée du chômage indemnisé entre dans cette politique ? Il est permis d’en douter.

Au contraire, qu’observe-t-on « en même temps » ? Au niveau national, un déficit budgétaire plus important que prévu et « le retour des coupes budgétaires en Europe » (1) dès 2025 à cause du nouveau pacte de stabilité auquel notre pays a dûment adhéré. Les masques tombent, on ne rigole plus.

A force de « faire la guerre » au moindre microbe et à n’importe quoi, de « réarmer » tout et son contraire, nul ne prête plus attention au mauvais plaisantin qui joue à crier « au loup ». La fête du « quoi qu’il en coûte » est finie, il faut passer à la caisse. Telle est la réalité budgétaire qui attend nos armées. Alors, pour continuer à faire semblant, on joue à « l’économie de guerre ». Mais personne n’y croit.

Sous couvert de « revue des dépenses », l’inspection générale des finances est déjà en train de passer au peigne fin chaque ligne de la LPM, dans le but de réaliser ce que le jargon des consultants appelle des « quick wins », des « victoires rapides », c’est-à-dire des économies budgétaires de court terme. Comment ? Mais c’est très simple, la technique est éprouvée depuis la grande époque des « dividendes de la paix » : bourrage et décalage sont les deux mamelles de la régulation budgétaire.

D’un côté, pour montrer que je ne touche pas aux dimensions de la « valise » LPM (promis, juré), je « bourre » l’édredon avec tout un tas de (très coûteuses) mesures qui n’étaient pas prévues : trois milliards par ci promis aux Ukrainiens, deux milliards par là pour le SNU, etc. Et si l’OTAN décide effectivement d’un nouveau fonds de cent milliards pour aider l’Ukraine, qui paiera d’après vous ? De l’autre, je m’engage aussi tardivement que possible auprès de mes fournisseurs : c’est la fameuse « bosse » que le bousier pousse devant lui depuis trente ans. Tout le contraire de « l’économie de guerre », qui impliquerait de tout accélérer. Et, pour ne pas faire de jaloux, on rabote tout ce qui dépasse, à commencer par la trésorerie « dormante ».

Pas grave, entend-on, la LPM garantit à nos armée un financement historiquement haut. C’est vrai. Alors, où est le problème ? En fait, il n’y en aurait pas si l’espace médiatique n’était pas saturé par l’appel à la guerre pour protéger l’empire du bien des forces du mal qui le menace. De deux choses, l’une : soit il faut se préparer à la guerre pour rester en paix, et alors l’effort budgétaire est dramatiquement insuffisant, surtout dans l’hypothèse d’un retrait américain ; soit l’effort est suffisant par rapport à la réalité des menaces (ce que semble indiquer la LPM qui décale de cinq ans, donc à 2035, le modèle d’armée 2030 défini en 2017), mais alors, pourquoi hurler au loup ?

Au fond, comme le groupe MARS l’écrivait il y a un an (2) , le problème de cette LPM n’est pas le niveau des crédits promis, c’est l’absence de réelle réflexion stratégique permettant de répondre à la question : des armées, pour quoi faire ? C’est pourquoi les rappels de bon sens de Gérard Araud et les idées « disruptives » de Jean-Dominique Merchet interviennent à point nommé.

La France n’est pas en première ligne face à la Russie et le chef d’état-major de l’armée de terre vient de rappeler qu’elle était capable de projeter une division en appui de ses alliés (une brigade logistique est d’ailleurs créée à cet effet). Point. En effet, l’horizon stratégique de notre pays ne se limite pas aux rives du Boug et au marais du Pripiat : la France a des intérêts à défendre sur tous les continents et tous les océans, ou presque. Et ce n’est faire injure à personne que de penser que la « FR DIV » otanienne, quelle que soient les qualités de ses quelque 20.000 soldats et de ses équipements, n’emporterait pas la décision face aux centaines de milliers d’hommes que l’armée russe est capable de mettre en ligne.

Alors, si la formule « gagner la guerre avant la guerre » est autre chose de plus sérieux qu’un slogan, c’est ailleurs qu’il faut investir. La France est en effet le seul « État doté » parmi les 27 États membres de l’Union européenne. C’est à la fois notre spécificité stratégique au sein de l’UE et notre « avantage comparatif » au sein de l’OTAN. C’est en outre, depuis exactement 60 ans, le moyen le plus économique d’assurer notre défense et de garantir la paix à l’horizon de tous nos intérêts vitaux, sans mobiliser (loin s’en faut !) toute l’économie au service de l’effort de défense.

C’est là que l’idée de Jean-Dominique Merchet est intéressante, même si tout est discutable dans sa proposition de « partage nucléaire » de la dissuasion française sur le modèle de la « double clé » de la bombe américaine B61-12. A l’évidence, si la France a un rôle à jouer dans la défense d’une Europe privée de la protection américaine, c’est dans la redéfinition de nos intérêts vitaux à l’échelle européenne, et non dans un effort conventionnel qui restera toujours insuffisant même si « l’épaulement stratégique » impose de redimensionner convenablement notre corps de bataille afin de garantir un continuum entre dissuasion conventionnelle et dissuasion atomique. Mais ce continuum est déjà assuré par nos alliés, Polonais en tête.

Ouvert à la notion de dissuasion élargie, le groupe MARS considère néanmoins que le « sceptre nucléaire » ne se partage pas. La dissuasion repose sur la crédibilité technique des têtes nucléaires, opérationnelle des unités de mise en œuvre et politique de sa chaîne de commandement qui remonte in fine jusqu’au chef des armées. Cela ne se partage pas. On peut toujours imaginer des gadgets : un renfort de sous-mariniers alliés pour armer nos SNLE, des pilotes, mécaniciens et artificiers alliés dans nos escadrons nucléaires, voire (soyons fous !) des pilotes « Top gun » alliés sur notre porte-avions. Mais à la fin des fins, celui qui donne l’ordre ultime, c’est le président français.

L’idée de Jean-Dominique Merchet est intéressante et généreuse, mais, en ralliant le « groupe des plans nucléaires » de l’OTAN, elle supposerait d’abandonner notre doctrine de « l’ultime avertissement » pour endosser celle de la guerre nucléaire limitée que servent (en ont-ils seulement conscience ?) nos alliés certes britanniques, mais aussi allemands, belges, néerlandais, italiens et turcs. Il n’existerait pas de consensus politique en France pour un tel changement de doctrine.

 

Alors, comment élargir le parapluie nucléaire français ? La toute première mesure consisterait, si l’on est sérieux et qu’on ne se contente pas de confondre « signalement stratégique » et gesticulation théâtrale, à conforter la crédibilité de la dissuasion française en investissant tous azimuts dans toutes ses composantes (et leur environnement) afin d’augmenter le nombre et la performance de nos armes atomiques et de nos vecteurs. Investir dans la stratégie des moyens, c’est se donner, dans le temps long, les moyens de sa stratégie.

Une fois garantie la capacité de frappe en second, c’est-à-dire l’assurance de faire payer à l’adversaire le prix fort de son agression, les alliés viendront d’eux-mêmes se placer sous le parapluie français. A nos conditions. C’est certes plus modeste et beaucoup moins visible que la tonitruante « économie de guerre », mais c’est aussi beaucoup plus efficace pour faire face aux temps difficiles qui attendent une Europe désarmée, menacée et sur le point d’être abandonnée par son protecteur historique.

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1 Cf. Alternative économique n°444, mars 2024

 

* Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

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