Archive pour le Tag 'l’écologisme'

L’écologisme radical se nourrit du laxisme des pouvoirs publics

L’écologisme radical se nourrit du laxisme des pouvoirs publics»

L ‘État est en partie responsable du développement de la nouvelle forme d’activisme violent pour
Frédéric Lefret président l’Institut du Dialogue civil et Olivier Vial qui a cofondé l’Institut du Dialogue civil ( dans le Figaro).

«Ce week-end, nous avons complètement débordé le dispositif de maintien de l’ordre à Sainte-Soline. […] Nous avons arraché les grilles et accédé à cet endroit tant protégé. Nous n’y avons pas trouvé grand-chose, mais ce que nous avons vécu pour l’atteindre marquera nos combats à venir» s’enthousiasme un militant ayant participé à cette «guerre de l’eau» qui, selon lui et ses camarades, vient de commencer. Quand 4.000 personnes bravent un interdit préfectoral, affrontent 1.700 gendarmes et participent à des attaques à la façon des black blocs, permettant aux plus radicaux de se dissimuler au milieu des familles pour ensuite tirer au mortier et jeter des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre, cela n’a rien d’innocent. Un tel baptême du feu, qui apparaît en plus victorieux (les travaux sur les bassines ont été interrompus) et sans grandes conséquences (seuls quatre manifestants ont été interpellés et renvoyés en comparution immédiate devant le tribunal), ne peut qu’affermir l’envie d’en découdre des nouveaux venus dans la cause. Depuis plusieurs mois, une dynamique radicale traverse la plupart des mouvements militants écologiques. Les marches pour le climat ne font plus recette. Les rebelles d’Extinction Rebellion délaissent leurs chorales, leurs danses et leurs déguisements bigarrés. Le temps est désormais à la désobéissance civile, voire à l’action directe.

Pour attirer les apprentis activistes et accompagner ce tournant stratégique, des formations à la «désobéissance civile» sont organisées sur l’ensemble du territoire toutes les semaines, et ce depuis plusieurs années. Certaines d’entre elles sont même financées par des subventions publiques (sic!). Ce sont ainsi des milliers d’étudiants, de salariés, de retraités à qui l’on a appris à réagir, à s’organiser face à la police et à s’affranchir de la loi. Pour ne pas effrayer les plus tendres et les plus modérés, un arsenal d’actions très diversifiées est proposé. Chacun doit pouvoir franchir les étapes vers la radicalité militante à son rythme. C’est ainsi que depuis deux ans, nous avons vu éclore de nouveaux modes d’action illégaux, mais pour lesquels leurs auteurs ne risquent pas de poursuites importantes. Dégonfler les pneus des SUV, mettre hors d’état de marche des panneaux lumineux, saccager le green d’un golf, voler les bouchons des emballages de sucre en poudre pour en empêcher la vente… Tous ces «microsabotages» constituent des marchepieds vers des actions plus dures.
Le blocage peut être l’étape suivante. Interrompre la circulation sur l’autoroute ou le périphérique, comme le font, depuis des mois, les membres du collectif « Dernières rénovations ».
Tribune collective

L’étape suivante? Cela peut être le blocage. Interrompre la circulation sur l’autoroute ou le périphérique, comme le font, depuis des mois, les membres du collectif «Dernières rénovations». Si l’idée n’est pas nouvelle, la méthode utilisée avec le recours à de la colle pour s’arrimer au bitume est récente et directement inspirée des mouvements anglais. Le vandalisme est lui aussi en train d’être remis au goût du jour. Dépassés les tags dessinés anonymement en pleine nuit, désormais, quand on jette de la soupe sur un tableau, toute l’action est filmée et relayée sur les réseaux sociaux. L’impact est démultiplié, les conséquences juridiques également. Enfin, le sabotage représente toujours le Graal pour les plus aguerris. Dans ce domaine également, le phénomène s’amplifie depuis deux ans: destruction de machines-outils sur les chantiers, dégradation d’antennes 5G, câbles du réseau internet sectionnés… En mars dernier, un train de céréales a même été attaqué par des activistes qui ont déversé sur les voies 142 tonnes de blé.

Les pouvoirs publics, comme les entreprises (beaucoup de ces activistes sont également des salariés) auraient tort de prendre cela à la légère. Certains se sont moqués des militants «en toc version Tik Tok» qui jettent de la purée sur un tableau de Monnet. En réalité, même ces méthodes qui paraissent ridicules ont été pensées et théorisées de longue date. Leur impact médiatique et le clivage qu’elles nourrissent au sein même de la galaxie climat démontrent malheureusement leur efficacité. Nous n’assistons pas à une simple et passagère poussée de fièvre qui ne toucherait que les militants. 30 % des moins de 35 ans se déclaraient, d’après un sondage réalisé en septembre 2021 par Harris Interactive pour l’institut du dialogue civil, prêts à occuper de force une entreprise, à dégrader des panneaux publicitaires ou directement les produits d’une entreprise. Un tel niveau d’acceptation pour des actions pourtant illégales a de quoi inquiéter. Il constitue au minimum pour les mouvements les plus radicaux un soutien moral qui pourrait avec le temps se transformer en vivier de recrutement.
Quand le ministre de l’Intérieur parle d’écoterrorisme, son inquiétude est légitime. Malheureusement, l’étape d’après, c’est bien celle-là! La question n’est plus de savoir si cela va arriver, mais seulement quand cela va se produire!

Comment s’étonner de cette dérive radicale d’une partie de la jeunesse quand on sait que depuis des années, en toute impunité, certains universitaires prêchent la nécessité de dépasser l’engagement politique classique pour légitimer le sabotage ou même l’action directe? En France, par exemple, le philosophe Geoffroy de Lagasnerie explique que les militants sont habitués à piocher dans un arsenal de moyens d’action (sit-in, pétition, grève, manifestation…), mais que «ces formes traditionnelles nous donnent souvent un sentiment purement fictif d’agir.» Dans son livre En finir avec l’impuissance politique, il affirme, citant le philosophe allemand Günther Anders, que la seule possibilité pour être efficace c’est «le recours à la violence – c’est-à-dire le fait de menacer physiquement ceux qui nous menacent. Agir politiquement ne doit consister ni à faire la fête, ni à nous mettre en danger, ni à nous faire souffrir nous-même. Agir veut dire: faire souffrir celles et ceux qui nous font souffrir».

Alors quand le ministre de l’Intérieur parle d’écoterrorisme, son inquiétude est légitime. Malheureusement, l’étape d’après, c’est bien celle-là! La question n’est plus de savoir si cela va arriver, mais seulement quand cela va se produire! Là encore, des intellectuels préparent les esprits. Andreas Malm, un universitaire suédois, devenu le héraut des mouvements radicaux depuis la publication en 2020 de son livre Comment saboter un pipeline faisait semblant de s’interroger: «il est étrange et frappant que les militants pour le climat n’aient pas commis d’actes de terrorisme. Après tout, le terrorisme est de loin la forme d’action politique individuelle la plus efficace du monde moderne et le changement climatique est un sujet qui tient au cœur des gens […] C’est d’autant plus remarquable quand on pense à la facilité avec laquelle on peut faire sauter des stations-service ou vandaliser des SUV.»

Fin octobre, interrogé sur un plateau de télévision, il enfonçait le clou affirmant que «nous devons infliger des dégâts matériels qui engendrent de sérieux coûts financiers aux forces du capital.» Tous les éléments sont réunis (formation des militants, théorisation et légitimation du recours à la violence, multiplication des actions) pour que l’on passe de l’agitation contestataire à un véritable chaos. Sans réactions énergiques de la part des pouvoirs publics et des entreprises, cette fièvre militante pourrait bien devenir une maladie chronique qui s’attaquera à nos libertés et à notre fonctionnement démocratique.

Black Friday : l’écologisme contre la croissance

Black Friday  : l’écologisme contre la croissance

 

Il fallaiat s’y attendre, le debat entre fin du monde et croissance  va continuer d’être hystérisé entre des écolos qui souhaitent une décroissance et les productivistes qui considèrent  que l’approche environnementale va tuer la croissance. Marc Guyot et Radu Vranceanu , Professeurs à l’ESSEC,  défendent dans la Tribune une approche économique très classique au nom des libertés. Il en profitent pour condamner les nostalgiques du collectivisme. Un article intéressant pour comprendre les clivage actuel entre fin du monde et croissance.

 

 

« Le Black Friday est une tradition de soldes aux Etats-Unis qui se diffuse dans le monde entier, soit à l’identique, soit dans un esprit propre à chaque pays. Il faut dire que le principe d’un jour dédié à une grande braderie n’est pas une nouveauté et est plutôt populaire par nature. Cette année, le Black Friday, qui semble être massivement adopté en France, a provoqué chez un certain nombre de responsables politiques des réactions surprenantes.

Dans le modèle économique de base expliquant la conjoncture de court terme, modèle consensuel utilisé aussi bien par les libéraux que par les interventionnistes, l’évolution mensuelle du chômage dépend de l’évolution mensuelle de la croissance du PIB qui lui-même dépend essentiellement de la vigueur de la consommation des ménages. A court terme, un accès de pessimisme des ménages qui les amènerait à consommer moins et à épargner plus conduirait à un tassement de la croissance et une moindre création d’emplois.

La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis et le ralentissement des échanges mondiaux pèsent sur les exportations nettes et l’investissement, ce qui génère un ralentissement de la croissance mondiale qui touche aussi l’économie française. Dans ce contexte, le maintien d’une croissance suffisante pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail dépend du maintien de la consommation des ménages à un bon niveau. C’est vital aux Etats-Unis mais aussi dans tous les pays du monde. La consommation intérieure doit prendre le relais de l’investissement et des exportations pour que la machine à créer des emplois continue de tourner.

 

La conversion médiatique d’un certain nombre de responsables politiques à l’écologisme déconnecté de l’espace-temps complique un peu la donne. En effet, elle crée un dilemme entre la création d’emplois tirée par la consommation et une décroissance fantasmée comme la solution au changement climatique accompagnée d’injonctions flétrissant le consumérisme des masses populaires manipulées, comme il se doit, par les multinationales.

Dans le monde d’incantations et d’immédiateté de l’écologisme médiatique, l’innovation, les incitations et les taxes intelligentes comme la taxe carbone n’existent pas. En revanche, il existe des bons et des méchants et le camp du bien doit non seulement renoncer à prendre l’avion mais aussi interdire aux rustres sans conscience de surconsommer aux prétextes de soldes géantes à l’odieux accent yankee.

La révolte des gilets jaunes, autre sous-catégorie d’assimilés rustres consommant odieusement du gasoil, est venue en réaction à ce même type d’insensibilité face aux enjeux de pouvoir d’achat d’une part et aux enjeux d’espace-temps d’autre part, ici la mobilité dans les zones rurales.

Le succès du Black Friday est avant tout une conséquence normale d’une perception d’augmentation du pouvoir d’achat et un coup de fouet bien venu à la consommation dans une période de temps, anciennement appelé l’Avent, qui ouvre la période de Noël et l’achat des cadeaux.

Le problème avec ces contempteurs de rustres c’est que les vrais problèmes ne sont pas traités. Le recyclage, la diminution des emballages, l’optimisation de ce qui peut l’être ne se font pas à grand coup de condamnation mais avec des incitations appropriées venant des pouvoirs publics et en lien avec les entreprises. En effet, les firmes du secteur de la distribution et de la grande consommation savent à quel point, contrairement à ce qu’affirme l’écologisme-médiatique, les consommateurs sont devenus sensibles aux problématiques d’environnement. Les grandes firmes les plus réactives ont commencé une réflexion sur la baisse des quantités d’emballage et communiquent sur la recyclabilité de ceux-ci.

Le contexte concurrentiel, alimenté par la pression des consommateurs et des ONG, ne laisse pas d’autre choix qu’une course au vert qui devance la loi et les normes. Les entreprises cherchent d’autant plus à être ingénieuses dans cette course au vert que leurs collaborateurs les plus jeunes s’y retrouvent sincèrement et sont moins disposés à travailler dans des entreprises sans initiatives environnementales.

Le plus grand tort qu’on puisse faire à la défense de l’environnement c’est de laisser les nostalgiques du collectivisme s’approprier le sujet. Sous l’objectif apparent de contenir le réchauffement climatique et la pollution, ils alimentent des peurs servant à justifier la restriction des libertés individuelles, la mise sous tutelle de la propriété privée, de la libre entreprise et du marché concurrentiel en faveur d’une société planifiée du contrôle supposée nous conduire vers le bien commun tel qu’ils l’auraient défini. Les résultats du planisme sont prévisibles en cela qu’ils ont été les mêmes partout : pauvreté, restriction des libertés, corruption destruction de la nature et catastrophes écologiques majeurs.

Un succès du Black Friday à la française serait une bonne nouvelle pour la croissance et en aucun cas une mauvaise nouvelle pour l’environnement. Les enjeux climatiques se traitent à moyen terme avec un mix intelligent entre l’action publique et les initiatives privées grâce au contexte de prise de conscience générale des problématiques environnementales. »




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