Des risques de guerre d’ici 2030 (Général Lecointre)
Dans le Figaro le général. Chef d’État major fait l’hypothèse que des conflits de niveau supérieur risquent de se produire d’ici 2030. Un pronostic probable compte tenu des tensions géopolitiques dans nombre de régions du monde. Le général insiste sur le risque provenant du monde arabe au musulman.
Pour autant, le général n’attire pas les conséquences sur l’évolution de l’armée. En effet, les conflits seront caractérisés par de véritables guerres mais aussi par le développement du terrorisme. Ne compter que sur une armée technologique sera largement insuffisant pour battre ce terrorisme. Preuve en est par exemple en Israël.
La question du service militaire obligatoire devrait ce reposer car il faudra bien davantage de militaires pour lutter en France comme à l’étranger contre le terrorisme. Pour preuve, les insuffisances de la force Barkhane qui doit combattre un ennemi avec 5000 hommes sur un territoire cinq fois grand comme la France. Autre exemple la participation encore de 7000 soldats de l’armée à l’opération sentinelle. L’un des problèmes c’est que le corporatisme militaire freine aussi le retour du service militaire obligatoire.
Interview dans le Figaro
François LECOINTRE.-
Les tensions seront encore plus fortes qu’aujourd’hui avec des risques de dérapages supérieurs. À la fin de la guerre froide, certains ont cru naïvement à la «fin de l’histoire» et qu’il n’y aurait plus de conflits majeurs. Mais il y avait déjà là les germes d’une frustration interne d’une partie des pays en développement, et en particulier du monde arabo-musulman. Elle s’est aussi exprimée contre un monde occidental, perçu comme dominateur et hégémonique. Cette frustration a engendré une volonté de revanche. Nous en avons vu les conséquences au début des années 2000 puis avec les attentats en France. Nous les verrons longtemps encore. Ce danger est immédiatement perceptible pour nos sociétés parce qu’il s’exprime sous la forme du terrorisme. Des acteurs régionaux fondent aussi une partie de leurs revendications sur un nationalisme exacerbé. À ces menaces s’ajoutent d’autres phénomènes en Afrique notamment.