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Loi climat : le grand oubli du problème de l’eau

Loi climat : le grand oubli du problème de l’eau

 

La loi « Climat et résilience » oublie cet enjeu, dénoncent les professionnels du secteur. La loi climat repeint en vert nombre de problématiques environnementales mais sans vraiment les traiter au fond. Pour preuve on a juste oublié la question stratégique de l’eau. Les professionnels du secteur s’en inquiètent sans doute aussi avec des arrière-pensées corporatistes mais ils ont parfaitement raison de souligner la dimension essentielle de la gestion de l’eau qui se pose évidemment en France et de façon encore plus dramatique dans d’autres zones géographiques.

La Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E), qui dénonce cet oubli, réclame des mesures permettant aux acteurs du secteur de verdir leurs activités et de jouer pleinement son rôle. Son délégué général, Tristan Mathieu, explique à La Tribune comment les parlementaires pourraient améliorer le texte.

Vous déplorez que le projet de loi « Climat et résilience » néglige l’enjeu de l’eau, pourtant étroitement lié au changement climatique. Comment expliquez-vous cette absence?

TRISTAN MATHIEU, délégué général de la FP2E - Le processus législatif, original et intéressant, qui est à l’origine du projet de loi « Climat et résilience » y a sans doute contribué. L’objectif du texte est en effet de mettre en oeuvre, au moins partiellement, les propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Or, ces dernières négligeaient déjà l’enjeu de l’eau. N’ayant pas été associés à l’exercice, nous n’en connaissons pas vraiment la raison.

La question générale de la gestion de l’eau se pose non seulement évidemment l’eau utilisée par les particuliers et donc une grande partie est gâchée par l’existence d’un seul réseau qui mélange besoins alimentaires et autres besoins mais aussi le difficile problème de la gestion de l’eau pour l’agriculture principale utilisatrice de la ressource. Or les conditions d’utilisation de l’eau et sa disponibilité joue un rôle essentiel sur les productions agricoles et la biodiversité. Une problématique autrement plus importante que les gadgets contenus dans la micro loi climat.

Loi Séparatisme – islamisme : un nouveau nom à l’eau de rose

Loi Séparatisme – islamisme : un nouveau nom à l’eau de rose

 

Finalement sur le fond comme sur la forme la nouvelle loi pourrait être vidée de son sens. D’abord il y a un changement sémantique significatif. Au départ on parlait d’une loi contre le séparatisme et contre l’islamisme. Au lieu de cela on a choisi un titre relativement neutre.

Une loi qui vise à «conforter les principes républicains» . Personne ne peut être contre évidemment un dispositif législatif destiné à réaffirmer les principes républicains. Mais la vraie problématique ne figure pas dans le texte pas même le terme d’islamisme. Le recul du pouvoir et significatif comme d’ailleurs en a témoigné la dernière interview du président de la république dans un média Internet destiné aux jeunes.

Pourtant la récente rencontre entre le président égyptien et de président français a bien montré le clivage central entre deux conceptions des valeurs. Le président égyptien a nettement réaffirmé la primauté des lois religieuses sur les droits de l’homme. Macron affirmant le contraire pour la France.

C’est tout l’enjeu de cette loi qui normalement devait non seulement réaffirmer les valeurs républicaines mais sanctionner lourdement ceux  qui s’en n’affranchissent en justifiant la loi supérieure de Dieu. Bref une nouvelle fois,  on risque de passer à côté du sujet. Par ailleurs, on peut aussi se poser le problème de l’opportunité d’une nouvelle loi sachant que l’abondant dispositif législatif existant sur le sujet n’est déjà pas appliqué. Un seul exemple quand lors  de l’hommage à l’enseignant Samuel Patty dans les écoles on a constaté pas moins de 800 incidents pour contester cette cérémonie. Mais des sanctions complètement dérisoires.

Une protection l’eau à la source préférable au traitement

Une protection l’eau à la source préférable au traitement

 

On  retrouve des substances chimiques de plus en plus nombreuses en quantité infinitésimale dans les eaux traitées, cela démontre à l’évidence qu’il serait préférable de protéger l’eau à la source plutôt que de la traiter. ( On peut ainsi utiliser l’eau traitée comme indicateur de propagation d’une maladie virale!).

Selon des associations qui soutiennent un projet à Rennes, la qualité de l’eau en Ille-et-Vilaine est «catastrophique»: «à peine 2% des masses d’eau sont conformes aux normes européennes», affirment-elles.

En cause notamment, «la multiplication des substances chimiques présentes en doses infinitésimales», en particulier les métabolites qui sont issus de leur dégradation. Ces substances «ne sont pas recherchées dans les analyses de l’eau» bien qu’elles soient susceptibles de produire le fameux «effet cocktail» sur la santé, affirme Étienne Dervieux, du Criigen (Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique).

Le bassin versant de la Chèze-Canut, qui représente 20% de la ressource en eau de l’agglomération rennaise, présente l’avantage d’être de petite taille: un espace rural de 6.300 ha, où sont installés une centaine d’agriculteurs.

Le projet d’expérimentation comprend plusieurs axes: l’arrêt de l’utilisation des pesticides, une «transition agricole forte» pour passer des cultures de maïs et céréales majoritaires à une agriculture et de l’élevage biologiques, la restauration des milieux aquatiques et du paysage, notamment en reconstruisant les talus et les haies bocagères disparus afin de réduire l’érosion des sols et de filtrer l’eau.

Prix de l’eau : pourquoi une différence de 3 à 7 euros le mètre cube ?

Prix de l’eau : pourquoi une différence de 3 à 7 euros le mètre cube ?

 

Il est évident que l’éventuel regroupement entre Veolia et Suez aura une incidence sur le niveau des prix puisque le nouvel ensemble va se trouver pratiquement en position hégémonique pour négocier avec des collectivités locales qui sont en quelque sorte sous dépendance ou en tout cas n’ont pas les moyens techniques et économiques pour discuter à égalité avec les opérateurs. Force est de constater une grande différence du prix de l’eau en France qui varie de trois à sept euros le mètre cube.

Une dépense non négligeable pour les ménages qui pour un couple utilisent annuellement environ 100 m³ ( 150 m³ pour quatre personnes).

Les clauses commerciales sont particulièrement complexes. Elles dépendent aussi des relations historiques qu’entretiennent certaines collectivités avec les opérateurs. Il faut noter que l’eau n’est pas seulement distribuée par des opérateurs privés. Veolia n’occupe en France en gros que 30 % de parts de marché à peu près autant que les régies qui évidemment elle sont totalement sous contrôle public. En général, le prix de l’eau et notoirement plus bas dans les régies (autour de 30 000 régies en France). Ce qui est certain c’est que Veolia comme Suez ont réussi leur développement grâce surtout au business de l’eau dont le prix s’est envolé au cours de ces dernières dizaines d’années.

La question se pose aussi de celle des capacités de financement des opérateurs. En effet en zone peu dense notamment, le réseau d’eau est très vieillissant puisqu’il a été créé juste après guerre. Les besoins d’investissement globaux se situeraient à 2 milliards par an. Le problème est de savoir qui va assumer le coût de la rénovation.

Veolia-Suez : » menace sur le service public de l’eau » (Yann Galut)

Veolia-Suez : » menace sur le service public de l’eau » (Yann Galut)

 

Yann Galut, le maire socialiste de Bourges, alerte sur les dangers du rachat d’Engie, la filiale de Suez, par Veolia. « Le service public de l’eau doit rester un bien commun », prévient-il dans le JDD.

 

 

 

« Depuis quelques jours se livre une ­bataille féroce entre deux grandes sociétés qui, bien que parfois méconnues du grand public, sont omniprésentes dans la vie des Français : Veolia et Suez. Au sortir de l’été, Veolia a annoncé son intention de racheter les participations détenues par le groupe Engie dans la société Suez, avec pour objectif d’en prendre le ­contrôle et de revendre les activités liées à la gestion de l’eau en France à un fonds d’investissement. Ce qui se joue dans les hautes sphères économiques, c’est le ­contrôle des marchés de notre assainissement, de nos déchets, mais surtout de notre eau potable, en France et bien au-delà.

Le service public de l’eau doit rester un bien commun. Les élus ont le devoir moral de garantir à tous un accès à ces services. À Bourges [Cher], nous avons historiquement fait le choix de gérer ce service public en régie, sans faire appel à ces entreprises spécialisées. Je suis donc à la fois neutre dans le débat et bien placé pour mesurer la complexité technique de ce métier. Je mesure chaque jour combien ces missions sont importantes et stratégiques pour assurer un cadre de vie agréable à nos ­concitoyens.

Que se passerait-il si cette mégafusion soutenue par un fonds d’investissement se réalisait? L’objet même d’un fonds d’investissement est de rendre à ses ­actionnaires le plus gros bénéfice possible. D’ailleurs, Veolia a le mérite de l’honnêteté en annonçant un objectif de « 500 millions d’euros de synergies au sein de l’entité nouvelle Veolia-Suez ». En bon français, vous l’aurez compris, cela veut dire suppression d’emplois. Les syndicats ­concernés estiment que cette politique pourrait en coûter 4 000 sur nos territoires.

Au-delà de l’emploi, le second enjeu ­réside dans le maintien d’une ­concurrence nécessaire sur un marché qui ne peut pas souffrir d’une situation monopolistique de fait. Dans le cadre de la passation des marchés publics, la mise en ­concurrence des acteurs est un outil indispensable pour les collectivités, permettant de rechercher le meilleur service au coût le plus approprié. Si demain les maires sont mis en situation de choisir entre Veolia et Veolia, la ­conséquence sera immédiate : ils seront privés de toute capacité de négociation et, à terme, l’acteur dominant imposera ses prix et ­conditions.

Personne, ni au gouvernement, ni dans ces entreprises, ne semble savoir répondre à une question simple : est-ce bon pour toutes et tous? Je vous le dis, ce projet ne sera bon ni pour les collectivités, ni pour les usagers du service public de l’eau, ni pour le pays qui verrait ainsi deux acteurs majeurs se muer en un mastodonte indomptable. Il est plus qu’urgent d’ouvrir un débat impliquant les acteurs centraux que sont les collectivités locales. Il en va du service public de l’eau. Et d’un choix stratégique, presque philosophique : savoir si l’eau, source de la vie, peut être régie comme n’importe quel autre bien. »

Veolia-Suez-Les profits des sociétés de la distribution de l’eau

Veolia-Suez-Les profits des sociétés  de la distribution de l’eau

 

Le marché de l’eau est particulièrement juteux ce qui explique la guerre entre distributeurs pour obtenir des positions oligopolistique qui rendent dépendantes les collectivités locales mal  armées pour négocier les prix. Une étude particulièrement intéressante de l’UFC que choisir fait le point  du secteur.

L’ étude permet de faire plusieurs constats. En France, trois entreprises occupent 98 % du marché de la délégation du service de distribution d’eau. La fenêtre de concurrence s’ouvre tous les 15 ou 20 ans lors du renouvellement de contrat. Il existe très peu de barrières économiques ou techniques à l’entrée sur le marché. Une structure de marché oligopolistique et immuable.

 

L’ORGANISATION DU SERVICE DE LA DISTRIBUTION ET DE L’ASSAINISSEMENT DE L’EAU

Depuis plus de deux cents ans, la distribution et l’assainissement de l’eau relèvent de la compétence communale. La mise en place de la gestion de l’eau est donc organisée par la commune ou par les intercommunalités (qui mettent en place un établissement public de coopération intercommunale). Ce dernier cas de figure est désormais le plus fréquent et concerne 60 % des usagers domestiques. Les communes constituent alors un regroupement, selon des cadres institutionnels très divers (syndicat d’eau, syndicat à vocation mixte) soit parce qu’il correspond à une dynamique administrative générale (émergence des communautés urbaines) soit parce que les communes concernées sont trop petites pour assumer seules ces compétences.

La commune, ou le syndicat, peut retenir deux modes de gestion des services d’eau (1).

LA GESTION DIRECTE OU EN RÉGIE

Dans ce cas, la collectivité assume elle-même la gestion de l’eau par la mise en place d’un service au sein de son administration. Elle réalise les investissements d’équipements qu’elle finance sur ses fonds propres et en empruntant des fonds. Elle s’occupe aussi de l’exploitation du service en ayant la charge des usines de traitement et d’assainissement et en entretenant les réseaux. Pour ce faire elle embauche des employés communaux spécialement affectés.

D’un point de vue financier, la régie doit être strictement séparée des autres activités communales et doit notamment disposer de l’autonomie financière.

 

LA DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC (DSP)

Dans ce cas, la commune, ou le syndicat, délègue tout ou partie du service de l’eau à une entreprise privée (appelée délégataire) et dispose de deux types de contrats.

Il peut s’agir de l’affermage où la commune prend en charge les investissements (la réalisation et le financement). Le délégataire se voit confier l’exploitation du service.

Le deuxième contrat est la concession où le délégataire privé est responsable des investissements et de l’exploitation.

Le système de la concession, qui donnait des attributions très importantes aux délégataires privés, est aujourd’hui sur le déclin. Il représente environ 15 % des contrats actuels, mais la quasi-totalité des contrats signés depuis dix ans relèvent de l’affermage. Cependant, entre ces deux types de relations contractuelles, il existe une version hybride appelée affermage- concessif. Dans ce cas de figure, le délégataire privé assure l’exploitation, et la réalisation des investissements est repartie entre la collectivité et le délégataire. A l’heure actuelle, la majorité des contrats correspond à cette formule.

La délégation de service public est le modèle dominant de gestion de l’eau. En 2001, elle fournissait 79 % des usagers pour la distribution de l’eau et assumait 53 % de l’assainissement. La part de la régie a connu un déclin relatif au cours des vingt dernières années puisqu’en 1980 elle avait encore la charge de 40 % de la distribution d’eau.

UN SECTEUR SANS CONCURRENCE ?

 

LA STRUCTURE DU MARCHÉ : DE L’OLIGOPOLE ÉTROIT AU DUOPOLE POUR LES GRANDES VILLES

En France, trois entreprises occupent 98 % du marché de la délégation du service de distribution d’eau.:

Veolia Water (ex-Générale des eaux) 56 % 51 % + 5 % (part de l’entreprise dans les filiales communes)
Suez Lyonnaise des eaux 29 % 24 % + 5 % (part de l’entreprise dans les filiales communes
SAUR 13 %
Une dizaine d’entreprises locales 2 %
Source : avis du conseil de la concurrence 31 mai 2000  

Le Conseil de la concurrence (2) remarque qu’ « une telle structure est typique d’un marché très concentré. L’indice de Hirschman Herdinfal est égal à 4250 ; or il est admis qu’au-delà de 2000, l’indice exprime une présomption de structure particulièrement concentrée qui doit conduire les autorités de la concurrence à une vigilance particulière ».

Surtout, cette présentation générale, qui fait apparaître un oligopole étroit, occulte une plus forte concentration pour les contrats des grandes agglomérations urbaines. A quelques exceptions près, la Saur et les petites entreprises interviennent sur les services de moins de cent mille habitants. Le Conseil de la concurrence en conclut que « seuls Vivendi et Lyonnaise des eaux sont susceptibles de répondre aux appels d’offres pour les grandes villes : la concentration de l’offre est donc considérable pour ces dernières ».

 

DES CONTRATS RENOUVELÉS AVEC LA MÊME ENTREPRISE

Dans un rapport, le Haut conseil au service public constate que seulement 5 % des contrats ne sont pas reconduits avec le délégataire antérieur « soit au rythme actuel des consultations environ trois contrats sur mille changeraient chaque année de titulaire ». La DGCCRF, , explicite ce phénomène de la façon suivante : « quel que soit le nombre de candidatures manifestées ou étudiées, l’attribution revient presque inéluctablement au titulaire précédent. Celui-ci paraît disposer partout d’un net avantage comparatif, renforcé par une tendance à peine camouflée des collectivités à vouloir continuer à travailler avec le même prestataire s’il a donné satisfaction ». Le Conseil de la concurrence estime sur ce point que « le délégataire en place est, dès lors, souvent seul à présenter une offre. Enfin, même lorsque les deux plus grands groupes sont en concurrence lors du renouvellement d’une délégation, ce facteur ne suffit pas, en général, à lui seul à réduire sensiblement les prix ». Le Haut conseil du secteur public n’hésite pas « à se demander si l’on n’est pas en présence d’un monopole de fait, en raison de l’adoption d’un « code de bonne conduite  » implicite ».

 

LES CONSTATS DE L’UFC-QUE CHOISIR

LA FENÊTRE DE CONCURRENCE S’OUVRE TOUS LES 15 OU 20 ANS LORS DU RENOUVELLEMENT DE CONTRAT

La grande particularité du secteur de l’eau est que le jeu concurrentiel se joue dans une fenêtre de temps très courte : le renouvellement du contrat qui a lieu tous les quinze ou vingt ans. Dès lors, la structure du marché est peu réversible car elle doit attendre un nombre suffisamment important de renégociations des contrats pour connaître un changement significatif. Ce constat a deux conséquences :

Premièrement, la plupart des contrats des grandes villes seront renégociés dans les prochaines années. L’issue de ces renouvellements de contrat va donc déterminer une large part de la tarification de l’eau pour les vingt ans à venir. Ces renouvellements étant préparés sur plusieurs années, il est fondamental de réformer dans les deux ou trois prochaines années la régulation de ce secteur.

Deuxièmement, il est nécessaire de concentrer le contrôle sur ce moment clé de la renégociation. Si le renouvellement a été utilement encadré par la loi Sapin, il faut renforcer son contrôle par une autorité extérieure.

 

 IL EXISTE TRÈS PEU DE BARRIÈRES ÉCONOMIQUES OU TECHNIQUES À L’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ

D’un point de vue économique, la grande stabilité de l’oligopole de l’eau représente un mystère. En effet, si on excepte la durée longue des contrats, qui est un facteur d’inertie, il n’existe aucune barrière à l’entrée du marché.

Le secteur se caractérise par un contenu technologique assez relatif et qui, en tout cas, représente des investissements de recherche-développement négligeables au regard des investissements pour l’amortissement du réseau (3). Par ailleurs, les industriels de l’eau détiennent peu d’actifs physiques dont la revente serait malaisée (4).

Il est parfois émis l’idée que le secteur de l’eau implique de forts investissements et que les entrants potentiels seraient découragés par la nécessité de disposer d’importants capitaux. En réalité, sur chacun des contrats, le financement des investissements est le plus souvent assuré par les communes, qui contractent un crédit. Par ce dispositif, le remboursement du crédit est amorti sur une quinzaine d’années, et le coût annuel de la dette est intégré dans le prix de l’eau. Le chiffre d’affaires de l’eau étant assez certain, le remboursement du crédit ne soulève pas de difficultés. Ainsi, l’activité de l’eau nécessite une mise de départ assez faible (les frais de structure administrative et commerciale, la constitution de la compétence technique) et il n’existe pas de barrière à l’entrée induite par la mobilisation de capitaux.

Par ailleurs, le secteur de l’eau offre des perspectives intéressantes pour un entrant potentiel. Premièrement, si l’entrant parvient à obtenir un ou plusieurs marchés, la durée du contrat offre un horizon garanti de chiffre d’affaires, ce qui limite le risque d’échec en cas d’entrée . Deuxièmement, notre étude souligne à quel point les marges des syndicats d’eau sur les grandes villes sont élevées. Au moins sur les contrats importants, il est évident que les oligopoles installés n’ont pas pratiqué une stratégie de prix prédateurs (i.e prix faible) pour dissuader les entrants potentiels. Le niveau plus que confortable des profits réalisés devrait normalement attirer les velléités d’autres entreprises.

Pour conclure, l’absence d’entrée de nouvelles entreprises sur le marché ne répond à aucune rationalité économique.

 

UNE STRUCTURE DE MARCHÉ OLIGOPOLISTIQUE ET IMMUABLE

Auditionné par la mission de contrôle de l’Assemblée nationale en 2001 (5), Monsieur Luc Valade, chef de service à la DGCCRF, résume la situation du secteur de l’eau de la façon suivante : « Pour le service de contrôle, nous avons parfois le sentiment d’être mis en échec. La logique de l’oligopole est ainsi faite que, finalement, il n’est pas vraiment nécessaire que deux ou trois opérateurs bien établis qui participent à l’oligopole se réunissent et s’entendent formellement pour se partager le marché. Il nous est donc très difficile de rassembler des preuves matérielles de l’entente, même si, de fait, le résultat est bien celui d’une entente ».

Le constat historique démontre l’étonnante stabilité de l’oligopole de l’eau. Depuis plusieurs décennies, trois entreprises (Générale des eaux, Lyonnaise des eaux, SAUR) se partagent l’essentiel du marché de l’eau et leurs parts de marché respectives restent figées à des niveaux constants. Plus encore, le marché des villes de plus de 100.000 habitants, où se concentrent les marges excessives, reste la chasse gardée de la Générale des eaux et de la Lyonnaise des eaux. La concurrence de la Saur se limite aux villes de moins de 100.000 habitants et les petites entreprises interviennent sur les marchés de moins de 50.000 habitants.

Ce phénomène a été amplifié par la constitution de sociétés mixtes entre les deux grandes entreprises pour l’exploitation de grands contrats comme les villes de Marseille et de Lille ou par le partage du marché de la ville de Paris (rive droite pour la Générale des eaux, rive gauche pour la Lyonnaise des eaux).

En France, il apparaît qu’aucune entreprise extérieure au secteur de l’eau ne s’est sérieusement intéressée à une entrée sur ce secteur. La concurrence étrangère s’est aussi peu manifestée. Une société américaine de distribution d’eau, US Filter, avait souhaité s’implanter en France avant d’être racheté par Vivendi-Générale des eaux. La société britannique Thames Water avait aussi émis le souhait de postuler sur des appels d’offres mais n’a jamais concrétisé cette volonté.

Au cours de l’audition parlementaire, le chef de service de la DGCCRF constate que « rares, jusqu’à présent, opérateurs étrangers ou opérateurs nouveaux entrants, qui souhaitent arriver sur le marché. Il y a peut-être des solutions, mais pour l’instant, si tant est que les communes souhaitent vraiment étudier les candidatures venues de toute l’Europe, les rares opérateurs qui ont tenté d’entrer sur le marché français de l’eau ou de l’assainissement ont échoué. C’est loi de l’oligopole. » Le responsable public conclut que « la structure concurrentielle du marché à l’heure actuelle ne semble pas permettre l’entrée de nouveaux opérateurs sur ce marché. C’est le point qui me paraît tout à fait fondamental ».

Nous constatons que le marché de l’eau des grandes villes est un duopole quasi-immuable. Cette stabilité n’ayant aucune justification économique ou technique, nous ne pouvons l’expliquer que par des rigidités institutionnelles.

 

LA MENACE DU PASSAGE EN RÉGIE EST UN FACTEUR DE CONCURRENCE

Notre étude ne permet pas de comparer le rapport qualité-prix des régies à celui des délégataires privés. Certaines régies (Strasbourg, Reims) présentent d’ailleurs des prix trop élevés. Nous ne pouvons pas affirmer que, d’une façon systématique, le retour en régie constitue le meilleur moyen de faire baisser les prix.

Cependant, dans un contexte oligopolistique stable et étroit, il faut constater que la menace du retour à la régie constitue un des rares leviers de concurrence. Le cas le plus frappant concerne les villes qui sont exploitées conjointement par les deux grandes entreprises du duopole (Marseille, Lille). Dans ce cas de figure, le renouvellement du contrat risque de susciter une seule offre, celle de l’alliance formée par les deux délégataires ! La menace du retour en régie est alors la seule alternative évidente lors de la négociation. D’une manière générale, seules les deux grandes entreprises répondent aux appels d’offres des grandes villes ce qui constitue un terrain propice à l’entente. L’option de la régie introduit un « troisième concurrent » qui améliore la négociation du contrat.

(1) Entre ces deux modèles il existe quantité de formes hybrides. Certaines communes gèrent en régie mais délèguent certains segments de l’activité par exemple. Surtout, il faut noter que de nombreuses communes délèguent la distribution de l’eau et gardent l’assainissement en régie.

(2) Avis du 31 mai 2000 sur le prix de l’eau en France.

(3) Par exemple, le groupe Veolia Water (ex-Générale des eaux) déclare employer 350 chercheurs de par le monde sur son activité eau qui dessert 110 millions de personnes. Cela représente 1 chercheur pour 342.000 usagers desservis

(4) Les communes restent propriétaires du réseau et de la plupart des autres ouvrages (station d’épuration par exemple).

(5) Nous sommes donc loin d’une situation où l’entrepreneur ne sait pas s’il parviendra à constituer sa clientèle lors des premières années d’activité. La seule obtention d’un gros contrat lui garantit un chiffre d’affaires pour une longue période.

(6)« De l’opacité à la transparence : le prix de l’eau », Mission d’évaluation et de contrôle, rapport n°3081

Les profits des sociétés de la distribution de l’eau

 Les profits des sociétés  de la distribution de l’eau

 

Le marché de l’eau est particulièrement juteux ce qui explique la guerre entre distributeurs pour obtenir des positions oligopolistique qui rendent dépendantes les collectivités locales mal  armées pour négocier les prix. Une étude particulièrement intéressante de l’UFC que choisir fait le point  du secteur.

L’ étude permet de faire plusieurs constats. En France, trois entreprises occupent 98 % du marché de la délégation du service de distribution d’eau. La fenêtre de concurrence s’ouvre tous les 15 ou 20 ans lors du renouvellement de contrat. Il existe très peu de barrières économiques ou techniques à l’entrée sur le marché. Une structure de marché oligopolistique et immuable.

 L’ORGANISATION DU SERVICE DE LA DISTRIBUTION ET DE L’ASSAINISSEMENT DE L’EAU

Depuis plus de deux cents ans, la distribution et l’assainissement de l’eau relèvent de la compétence communale. La mise en place de la gestion de l’eau est donc organisée par la commune ou par les intercommunalités (qui mettent en place un établissement public de coopération intercommunale). Ce dernier cas de figure est désormais le plus fréquent et concerne 60 % des usagers domestiques. Les communes constituent alors un regroupement, selon des cadres institutionnels très divers (syndicat d’eau, syndicat à vocation mixte) soit parce qu’il correspond à une dynamique administrative générale (émergence des communautés urbaines) soit parce que les communes concernées sont trop petites pour assumer seules ces compétences.

La commune, ou le syndicat, peut retenir deux modes de gestion des services d’eau (1).

LA GESTION DIRECTE OU EN RÉGIE

Dans ce cas, la collectivité assume elle-même la gestion de l’eau par la mise en place d’un service au sein de son administration. Elle réalise les investissements d’équipements qu’elle finance sur ses fonds propres et en empruntant des fonds. Elle s’occupe aussi de l’exploitation du service en ayant la charge des usines de traitement et d’assainissement et en entretenant les réseaux. Pour ce faire elle embauche des employés communaux spécialement affectés.

D’un point de vue financier, la régie doit être strictement séparée des autres activités communales et doit notamment disposer de l’autonomie financière.

 

LA DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC (DSP)

Dans ce cas, la commune, ou le syndicat, délègue tout ou partie du service de l’eau à une entreprise privée (appelée délégataire) et dispose de deux types de contrats.

Il peut s’agir de l’affermage où la commune prend en charge les investissements (la réalisation et le financement). Le délégataire se voit confier l’exploitation du service.

Le deuxième contrat est la concession où le délégataire privé est responsable des investissements et de l’exploitation.

Le système de la concession, qui donnait des attributions très importantes aux délégataires privés, est aujourd’hui sur le déclin. Il représente environ 15 % des contrats actuels, mais la quasi-totalité des contrats signés depuis dix ans relèvent de l’affermage. Cependant, entre ces deux types de relations contractuelles, il existe une version hybride appelée affermage- concessif. Dans ce cas de figure, le délégataire privé assure l’exploitation, et la réalisation des investissements est repartie entre la collectivité et le délégataire. A l’heure actuelle, la majorité des contrats correspond à cette formule.

La délégation de service public est le modèle dominant de gestion de l’eau. En 2001, elle fournissait 79 % des usagers pour la distribution de l’eau et assumait 53 % de l’assainissement. La part de la régie a connu un déclin relatif au cours des vingt dernières années puisqu’en 1980 elle avait encore la charge de 40 % de la distribution d’eau.

UN SECTEUR SANS CONCURRENCE ?

 

LA STRUCTURE DU MARCHÉ : DE L’OLIGOPOLE ÉTROIT AU DUOPOLE POUR LES GRANDES VILLES

En France, trois entreprises occupent 98 % du marché de la délégation du service de distribution d’eau.:

Veolia Water (ex-Générale des eaux) 56 % 51 % + 5 % (part de l’entreprise dans les filiales communes)
Suez Lyonnaise des eaux 29 % 24 % + 5 % (part de l’entreprise dans les filiales communes
SAUR 13 %
Une dizaine d’entreprises locales 2 %
Source : avis du conseil de la concurrence 31 mai 2000  

Le Conseil de la concurrence (2) remarque qu’ « une telle structure est typique d’un marché très concentré. L’indice de Hirschman Herdinfal est égal à 4250 ; or il est admis qu’au-delà de 2000, l’indice exprime une présomption de structure particulièrement concentrée qui doit conduire les autorités de la concurrence à une vigilance particulière ».

Surtout, cette présentation générale, qui fait apparaître un oligopole étroit, occulte une plus forte concentration pour les contrats des grandes agglomérations urbaines. A quelques exceptions près, la Saur et les petites entreprises interviennent sur les services de moins de cent mille habitants. Le Conseil de la concurrence en conclut que « seuls Vivendi et Lyonnaise des eaux sont susceptibles de répondre aux appels d’offres pour les grandes villes : la concentration de l’offre est donc considérable pour ces dernières ».

 

DES CONTRATS RENOUVELÉS AVEC LA MÊME ENTREPRISE

Dans un rapport publié en 1999, le Haut conseil au service public constate que seulement 5 % des contrats ne sont pas reconduits avec le délégataire antérieur « soit au rythme actuel des consultations environ trois contrats sur mille changeraient chaque année de titulaire ». La DGCCRF, dans une note de 1999, explicite ce phénomène de la façon suivante : « quel que soit le nombre de candidatures manifestées ou étudiées, l’attribution revient presque inéluctablement au titulaire précédent. Celui-ci paraît disposer partout d’un net avantage comparatif, renforcé par une tendance à peine camouflée des collectivités à vouloir continuer à travailler avec le même prestataire s’il a donné satisfaction ». Le Conseil de la concurrence estime sur ce point que « le délégataire en place est, dès lors, souvent seul à présenter une offre. Enfin, même lorsque les deux plus grands groupes sont en concurrence lors du renouvellement d’une délégation, ce facteur ne suffit pas, en général, à lui seul à réduire sensiblement les prix ». Le Haut conseil du secteur public n’hésite pas « à se demander si l’on n’est pas en présence d’un monopole de fait, en raison de l’adoption d’un « code de bonne conduite  » implicite ».

 

LES CONSTATS DE L’UFC-QUE CHOISIR

LA FENÊTRE DE CONCURRENCE S’OUVRE TOUS LES 15 OU 20 ANS LORS DU RENOUVELLEMENT DE CONTRAT

La grande particularité du secteur de l’eau est que le jeu concurrentiel se joue dans une fenêtre de temps très courte : le renouvellement du contrat qui a lieu tous les quinze ou vingt ans. Dès lors, la structure du marché est peu réversible car elle doit attendre un nombre suffisamment important de renégociations des contrats pour connaître un changement significatif. Ce constat a deux conséquences :

Premièrement, la plupart des contrats des grandes villes seront renégociés dans les prochaines années (2009 pour Paris, 2011 pour le SEDIF, 2012 pour Lille, 2016 Lyon). L’issue de ces renouvellements de contrat va donc déterminer une large part de la tarification de l’eau pour les vingt ans à venir. Ces renouvellements étant préparés sur plusieurs années, il est fondamental de réformer dans les deux ou trois prochaines années la régulation de ce secteur.

Deuxièmement, il est nécessaire de concentrer le contrôle sur ce moment clé de la renégociation. Si le renouvellement a été utilement encadré par la loi Sapin, il faut renforcer son contrôle par une autorité extérieure.

 IL EXISTE TRÈS PEU DE BARRIÈRES ÉCONOMIQUES OU TECHNIQUES À L’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ

D’un point de vue économique, la grande stabilité de l’oligopole de l’eau représente un mystère. En effet, si on excepte la durée longue des contrats, qui est un facteur d’inertie, il n’existe aucune barrière à l’entrée du marché.

Le secteur se caractérise par un contenu technologique assez relatif et qui, en tout cas, représente des investissements de recherche-développement négligeables au regard des investissements pour l’amortissement du réseau (3). Par ailleurs, les industriels de l’eau détiennent peu d’actifs physiques dont la revente serait malaisée (4).

Il est parfois émis l’idée que le secteur de l’eau implique de forts investissements et que les entrants potentiels seraient découragés par la nécessité de disposer d’importants capitaux. En réalité, sur chacun des contrats, le financement des investissements est le plus souvent assuré par les communes, qui contractent un crédit. Par ce dispositif, le remboursement du crédit est amorti sur une quinzaine d’années, et le coût annuel de la dette est intégré dans le prix de l’eau. Le chiffre d’affaires de l’eau étant assez certain, le remboursement du crédit ne soulève pas de difficultés. Ainsi, l’activité de l’eau nécessite une mise de départ assez faible (les frais de structure administrative et commerciale, la constitution de la compétence technique) et il n’existe pas de barrière à l’entrée induite par la mobilisation de capitaux.

Par ailleurs, le secteur de l’eau offre des perspectives intéressantes pour un entrant potentiel. Premièrement, si l’entrant parvient à obtenir un ou plusieurs marchés, la durée du contrat offre un horizon garanti de chiffre d’affaires, ce qui limite le risque d’échec en cas d’entrée . Deuxièmement, notre étude souligne à quel point les marges des syndicats d’eau sur les grandes villes sont élevées. Au moins sur les contrats importants, il est évident que les oligopoles installés n’ont pas pratiqué une stratégie de prix prédateurs (i.e prix faible) pour dissuader les entrants potentiels. Le niveau plus que confortable des profits réalisés devrait normalement attirer les velléités d’autres entreprises.

Pour conclure, l’absence d’entrée de nouvelles entreprises sur le marché ne répond à aucune rationalité économique.

UNE STRUCTURE DE MARCHÉ OLIGOPOLISTIQUE ET IMMUABLE

Auditionné par la mission de contrôle de l’Assemblée nationale en 2001 (5), Monsieur Luc Valade, chef de service à la DGCCRF, résume la situation du secteur de l’eau de la façon suivante : « Pour le service de contrôle, nous avons parfois le sentiment d’être mis en échec. La logique de l’oligopole est ainsi faite que, finalement, il n’est pas vraiment nécessaire que deux ou trois opérateurs bien établis qui participent à l’oligopole se réunissent et s’entendent formellement pour se partager le marché. Il nous est donc très difficile de rassembler des preuves matérielles de l’entente, même si, de fait, le résultat est bien celui d’une entente ».

Le constat historique démontre l’étonnante stabilité de l’oligopole de l’eau. Depuis plusieurs décennies, trois entreprises (Générale des eaux, Lyonnaise des eaux, SAUR) se partagent l’essentiel du marché de l’eau et leurs parts de marché respectives restent figées à des niveaux constants. Plus encore, le marché des villes de plus de 100.000 habitants, où se concentrent les marges excessives, reste la chasse gardée de la Générale des eaux et de la Lyonnaise des eaux. La concurrence de la Saur se limite aux villes de moins de 100.000 habitants et les petites entreprises interviennent sur les marchés de moins de 50.000 habitants.

Ce phénomène a été amplifié par la constitution de sociétés mixtes entre les deux grandes entreprises pour l’exploitation de grands contrats comme les villes de Marseille et de Lille ou par le partage du marché de la ville de Paris (rive droite pour la Générale des eaux, rive gauche pour la Lyonnaise des eaux).

En France, il apparaît qu’aucune entreprise extérieure au secteur de l’eau ne s’est sérieusement intéressée à une entrée sur ce secteur. La concurrence étrangère s’est aussi peu manifestée. Une société américaine de distribution d’eau, US Filter, avait souhaité s’implanter en France avant d’être racheté par Vivendi-Générale des eaux. La société britannique Thames Water avait aussi émis le souhait de postuler sur des appels d’offres mais n’a jamais concrétisé cette volonté.

Au cours de l’audition parlementaire, le chef de service de la DGCCRF constate que « rares, jusqu’à présent, opérateurs étrangers ou opérateurs nouveaux entrants, qui souhaitent arriver sur le marché. Il y a peut-être des solutions, mais pour l’instant, si tant est que les communes souhaitent vraiment étudier les candidatures venues de toute l’Europe, les rares opérateurs qui ont tenté d’entrer sur le marché français de l’eau ou de l’assainissement ont échoué. C’est loi de l’oligopole. » Le responsable public conclut que « la structure concurrentielle du marché à l’heure actuelle ne semble pas permettre l’entrée de nouveaux opérateurs sur ce marché. C’est le point qui me paraît tout à fait fondamental ».

Nous constatons que le marché de l’eau des grandes villes est un duopole quasi-immuable. Cette stabilité n’ayant aucune justification économique ou technique, nous ne pouvons l’expliquer que par des rigidités institutionnelles.

 

LA MENACE DU PASSAGE EN RÉGIE EST UN FACTEUR DE CONCURRENCE

Notre étude ne permet pas de comparer le rapport qualité-prix des régies à celui des délégataires privés. Certaines régies (Strasbourg, Reims) présentent d’ailleurs des prix trop élevés. Nous ne pouvons pas affirmer que, d’une façon systématique, le retour en régie constitue le meilleur moyen de faire baisser les prix.

Cependant, dans un contexte oligopolistique stable et étroit, il faut constater que la menace du retour à la régie constitue un des rares leviers de concurrence. Le cas le plus frappant concerne les villes qui sont exploitées conjointement par les deux grandes entreprises du duopole (Marseille, Lille). Dans ce cas de figure, le renouvellement du contrat risque de susciter une seule offre, celle de l’alliance formée par les deux délégataires ! La menace du retour en régie est alors la seule alternative évidente lors de la négociation. D’une manière générale, seules les deux grandes entreprises répondent aux appels d’offres des grandes villes ce qui constitue un terrain propice à l’entente. L’option de la régie introduit un « troisième concurrent » qui améliore la négociation du contrat.

(1) Entre ces deux modèles il existe quantité de formes hybrides. Certaines communes gèrent en régie mais délèguent certains segments de l’activité par exemple. Surtout, il faut noter que de nombreuses communes délèguent la distribution de l’eau et gardent l’assainissement en régie.

(2) Avis du 31 mai 2000 sur le prix de l’eau en France.

(3) Par exemple, le groupe Veolia Water (ex-Générale des eaux) déclare employer 350 chercheurs de par le monde sur son activité eau qui dessert 110 millions de personnes. Cela représente 1 chercheur pour 342.000 usagers desservis

(4) Les communes restent propriétaires du réseau et de la plupart des autres ouvrages (station d’épuration par exemple).

(5) Nous sommes donc loin d’une situation où l’entrepreneur ne sait pas s’il parviendra à constituer sa clientèle lors des premières années d’activité. La seule obtention d’un gros contrat lui garantit un chiffre d’affaires pour une longue période.

(6)« De l’opacité à la transparence : le prix de l’eau », Mission d’évaluation et de contrôle, rapport n°3081

 

Veolia : une attaque inopportune et dangereuse pour le prix de l’eau

 

Il est clair que Veolia et Suez ont fait leur fortune sur la distribution de l’eau autrefois gérée par les collectivités ( la gestion de l’eau représente encore environ 50 % pour l’ensemble des deux sociétés ). Une véritable rente de situation car on sait que les ressources des collectivités locales sont pérennes et que les tarifications se sont envolées. Résultat, c’est le consommateur qui a payé la facture et sans le bénéfice d’amélioration de la qualité. Désormais Veolia veut se situer en position de ce juteux monopole, ce qui ne sera pas sans conséquences financières sur le coût des services financés par les collectivités . Il faut aussi prendre en compte l’effet de restructuration en cas de fusion sur l’emploi. Au bas mot, ce serait de leur de 5000 emplois qui pourraient être supprimés rien qu’en France. La concurrence dans ce domaine est déjà assez relative et elle risque de disparaître totalement. L’offre d’achat faite par Veolia sur Suez est à la fois hostile et déstabilisante. Une sorte de d’attaque capitalistique brutale type Bolloré. Le problème c’est que dans une conjoncture relativement difficile, la clientèle risque d’être dubitative, surtout la clientèle étrangère. Il est clair que Veolia a compris depuis longtemps que la clientèle contrainte des collectivités constituait le portefeuille le plus juteux financièrement. Avec le regroupement entre Veolia et Suez, il y aurait de fait  constitution d’un monopole face à des collectivités déjà techniquement bien peu armées pour contrôler la nature et le prix des services.

En outre la démarche d’ Antoine Frérot, le PDG de Veolia est clairement agressive. Elle est assez représentative de la posture de ces anciens fonctionnaires découvrant les délices du capitalisme sauvage sans doute pour compenser leur frustration lorsqu’ils exerçaient des responsabilités dans l’appareil d’État. D’après le journal la Tribune, « Face aux résistances de Suez et de son actionnaire de référence, il n’a pas exclu pas de transformer son « offre amicale » en OPA si l’offre faite à Engie n’aboutissait pas. S’exprimant sur BFM Business, il a expliqué que le prix proposé était un « un très bon prix« , « un prix fair« , et a tendu la main au directeur général de Suez, Bertrand Camus, pour discuter de ce projet qui vise à « créer un super champion des services à l’environnement« . Il convient sans doute de se méfier de ces évolutions capitalistiques à marche forcée et disons-le avec une grande brutalité qui peuvent aussi avoir un autre objectif faire remonter la valeur capitalistique des sociétés attaquantes.

« Je réitère mon invitation à Bertrand Camus de venir discuter avec moi de ce magnifique projet », a déclaré Antoine Frérot, en précisant avoir appelé son homologue de Suez début août, au moment où Veolia commençait à mûrir son dessein.

Il ajoutait, à propos des réticences de Suez :

« Bertrand Camus a souhaité essayer de continuer sa route seul, ce que je comprends aussi. Je lui réitère aujourd’hui mon invitation à construire ensemble ce projet. Il y a une place pour tout le monde dans ce projet, pour tous les salariés, tous les managers, tout le top management de Suez », a assuré le patron du numéro un mondial du traitement de l’eau et des déchets.

Or, Bertrand Camus n’a pas changé d’avis. Au contraire. Dans une lettre adressée mercredi aux 90.000 salariés du groupe, il a qualifié l’offre de « particulièrement hostile ».

« L’offre que notre concurrent historique a soumise à Engie dimanche soir est particulièrement hostile », assure Bertrand Camus dans ce courrier.

« L’émotion est d’autant plus forte que les activités de l’eau en France, qui occupent une place particulière au cœur du groupe, de son histoire, de son expertise, seraient vendues à un fonds d’investissement », écrit  Bertrand Camus, relevant que Suez est « le premier opérateur mondial privé de distribution d’eau, en population desservie ».

 

Des mots bien plus forts que ceux employés par le conseil d’administration de Suez lundi, lequel faisait valoir que « la stratégie proposée (par Veolia) engendrerait des disynergies et des pertes d’opportunité en France et à l’international » et que « la complexité du processus retenu conduirait à deux années de perturbations opérationnelles, au moment où, dans le contexte post-Covid, les équipes sont focalisées sur la mise en œuvre de leur plan stratégique ».

Les chevauchements d’activités sont toutefois nombreux en France, un point qui avait fait achopper de précédentes discussions informelles menées sur un rapprochement en 2012 et qui pousse l’État français, détenteur de 23,6% du capital d’Engie, à se montrer « vigilant » sur les conséquences de l’opération, notamment en terme d’emplois.

(avec Reuters, AFP et la Tribune)

 

Mettre fin au gaspillage de l’eau

Mettre fin au gaspillage de l’eau

 

Matthieu Baïsset, directeur technique d’imaGeau, une start-up spécialisée dans les données sur les réserves en eau, souligne dans les Échos le caractère exceptionnel de l’enchaînement des années de sécheresse.

Selon l’expert d’imaGeau, une start-up spécialisée dans la compilation – par dizaines de milliers – de données historiques et actuelles sur l’état des réserves en eau, la diminution de cette ressource impose une nouvelle approche aux agriculteurs, aux industriels et aux collectivités locales. Celle d’apprendre à utiliser l’eau « au bon moment et au bon endroit » pour l’économiser. Bref à ne plus raisonner dans une logique d’abondance.

Comment se caractérise la sécheresse actuelle ?

Elle est très différente de celle de 2019. Cette année-là, l’hiver avait été faiblement pluvieux, ce qui avait limité la recharge des nappes phréatiques. Cet été, c’est l’inverse. Les stocks d’eau sont corrects mais juillet a été déficitaire en précipitations. On n’en a pas connu d’aussi peu pluvieux depuis juillet 1959. Les trois-quarts de la partie nord de la France sont dans le rouge. Cela n’arrive qu’une fois tous les cinquante ans. Du coup, il a fallu pomper plus d’eau dans les nappes et les rivières. Dans l’agriculture, les exploitants doivent irriguer davantage cet été pour compenser l’absence d’eau de pluie.

Avec quelles conséquences ? 

Un quart des grands cours d’eau sont à un niveau bas et 140 de nos 1.400 points d’observation affichent des niveaux très bas, là où ont été pris des arrêtés sécheresse et des restrictions d’usage. S’agissant des petits cours d’eau, 16 % étaient à sec fin juillet. C’est moins qu’en 2019 où ce taux était de 25 %. La sécheresse est donc moins forte qu’il y a un an. Ce qui est exceptionnel, en revanche, c’est de la voir se manifester pendant quasiment trois ans d’affilée : 2017, 2019 et 2020. Avant, c’était une fois tous les dix ans.

Comment voyez-vous la situation évoluer ?

C’est difficile à dire. En général, il pleut davantage en août. Mais si ce n’est pas le cas cet été, on peut redouter des ruptures d’approvisionnement dans certaines communes et, s’agissant des milieux naturels, des pertes de continuité écologique dans les cours d’eau. Sur le plan économique, l’impact serait énorme, notamment sur les récoltes agricoles.

La ressource en eau va-t-elle se raréfier avec le réchauffement ?

Selon les évaluations faites en 2012 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, il faut s’attendre en France à une baisse de 10 à 40 % du débit des cours d’eau et à un recul de 10 à 25 %, voir 50 % du niveau des nappes phréatiques. Quant aux précipitations, leur diminution prévisible varie entre -16 % et -23 %. Le réchauffement tend aussi à modifier le régime des pluies. La fréquence des événements extrêmes augmente mais ils ne contribuent pas à recharger les nappes car ils sont trop rapides.

Comment peut-on s’adapter à ces changements ?

Tout l’enjeu aujourd’hui est de disposer d’eau au bon moment et au bon endroit. La France doit sortir d’une gestion de l’abondance de cette ressource. Il y a énormément d’eau dans notre pays, mais il faut l’économiser. L’industrie doit y être encouragée, tout comme l’agriculture. L’irrigation va être de plus en plus connectée aux cultures avec des systèmes qui délivrent de l’eau à la plante quand elle en a besoin. Il va également falloir adapter les types de cultures et développer certaines solutions, comme celle consistant à recharger artificiellement les nappes phréatiques via des retenues d’eau. Il ne s’agit donc pas que d’aménager de nouveaux réservoirs qui ont plusieurs inconvénients. Entre 20 et 60 % de l’eau stockée disparaît par évaporation et le débit des rivières situées en aval est perturbé.

Sécheresse et crise de l’eau

Sécheresse et crise de l’eau

Un article intéressant paru dans le Monde qui souligne l’aggravation de la crise de l’eau suite à la sécheresse climatique. Une aggravation qui concerne aussi le sud de l’Europe dont le climat s’africanise

Inextricablement liée au changement climatique, à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, à l’énergie, à la santé et même à l’égalité entre les sexes, l’eau est peut-être le thème qui illustre le mieux les trois piliers du développement durable, qu’il s’agisse de la lutte contre la pauvreté, du développement économique, ou de la préservation des écosystèmes. Il s’agit de défis essentiels. Le rapport souligne ainsi à quel point la pénurie et la mauvaise gestion de cette précieuse ressource cristallisent les tensions et les conflits autour du monde.

Le stress hydrique – autrement dit, une ressource insuffisante pour répondre aux différentes activités humaines et aux besoins de l’environnement – commence lorsque la disponibilité en eau est inférieure à 1 700 mètres cubes par an et par personne. Quasiment les trois quarts des habitants des pays arabes vivent en dessous du seuil de pénurie établi, lui, à 1 000 m3 par an, et près de la moitié se trouvent dans une situation extrême avec moins de 500 m3, en Egypte, en Libye notamment.

Les pays en voie de développement ne sont pas les seuls touchés. « Comment l’Ouest américain, certaines provinces de Chine, le Mexique ou encore le Sud méditerranéen vont-ils faire dans trente ans ? s’interroge Richard Connor, expert pour l’ONU, qui participe pour la quatrième fois au rapport annuel sur l’eau. Le stress hydrique peut avoir des conséquences incalculables. Par exemple, en 2010, les sécheresses et les feux de forêt dans les steppes de Russie ont fait chuter les exportations de bléRésultat : le prix du pain a doublé, ce qui a débouché sur le printemps arabe. »

Les projets de centres de dessalement se multiplient pour produire de l’eau potable dans les régions du monde qui en ont les moyens, comme en Californie ou dans les pays arabes. À elle seule, l’Arabie saoudite souhaite se doter de 16 nouvelles usines fonctionnant à l’énergie nucléaire.

Les aquifères souterrains fournissent de l’eau potable à la moitié de la population mondiale. Mais un sur cinq est surexploité. Largement dévolus à l’irrigation intensive – comme dans le nord de la Chine où le niveau de la nappe phréatique est descendu de 40 mètres en quelques années –, les prélèvements excessifs accentuent les risques de glissement de terrain et favorisent surtout les entrées de sel, rendant à terme l’eau inconsommable. Avec l’élévation du niveau de la mer, des grandes villes voient ainsi la qualité de l’eau douce de leurs aquifères menacée, notamment Shanghaï, en Chine, et Dacca, au Bangladesh. Et des îles du Pacifique comme Tuvalu et Samoa sont contraintes d’importer de plus en plus d’eau douce. La pénétration de sel représente aussi une inquiétude pour les régions méditerranéennes françaises.

L’Inde est souvent citée en exemple au chapitre de l’exploitation non-durable de la ressource souterraine. En 1960, le pays était équipé de moins d’un million de puits ; en 2000, il en comptait 19 millions. Toute cette ressource prélevée au moyen de pompes a permis d’accroître fortement la productivité agricole et de réduire le niveau de pauvreté. Mais le choix de l’irrigation se paie aujourd’hui non seulement par de graves pollutions, mais aussi parce que les pannes d’électricité dues au manque d’eau pour faire fonctionner les centrales thermiques sont monnaie courante.

En vingt ans, le nombre de personnes ayant accès à « un point d’eau potable amélioré » a augmenté de 2,3 milliards. Les rapporteurs de l’ONU parlent de « progrès impressionnants » – alors que l’accès à l’eau était l’un des objectifs du Millénaire pour le développement pour 2015. Ils citent par exemple la mutation de Phnom Penh, au Cambodge, où la gestion de la distribution de l’eau a cessé d’être catastrophique et corrompue pour devenir très performante.

Pour autant, ce chiffre fait débat, dans la mesure où il englobe aussi bien les personnes qui s’approvisionnent à une borne commune, à un puits – dans ce cas, quelle distance leur faut-il parcourir pour aller remplir leur seau ? – ou à un robinet chez eux – alimenté combien d’heures par jour ?

Dans le monde, 748 millions de personnes restent privées d’eau potable. Dans les agglomérations qui s’étendent à une vitesse vertigineuse avec leurs lots de bidonvilles, le nombre de citadins sans accès à l’eau est passé de 111 millions à 149 millions entre 1990 et 2012. Et l’Afrique subsaharienne continue de souffrir de la pénurie, dans les cités comme dans les campagnes. Les femmes et les filles surtout : ce sont essentiellement elles qui se chargent de la corvée d’eau, elles y consacrent encore deux à quatre heures par jour en moyenne dans les zones rurales. « Le principe de l’équité, peut-être davantage que n’importe quelle recommandation technique, porte en lui la promesse d’un monde où la sécurité de l’eau deviendra une réalité pour tous, » écrivent les rapporteurs. Globalement, 36 % de la population africaine ne dispose toujours pas d’un point d’eau accessible.

La situation de l’assainissement se prête nettement moins à un satisfecit. Cet objectif-là aurait besoin de 53 milliards de dollars (50 milliards d’euros) d’investissements par an pendant cinq ans pour atteindre une couverture universelle, selon l’ONU. De plus en plus d’ONG se saisissent de la Journée mondiale de l’eau pour attirer l’attention sur l’absence de toilettes et de latrines dans le monde, avec des conséquences épouvantables sur la vie quotidienne d’une bonne part de l’humanité et sur l’environnement. Un milliard de personnes défèquent en plein air, faute de mieux. Et 2,5 milliards vivent sans aucun raccordement à un système de collecte. Sans compter que celui-ci, lorsqu’il existe, ne débouche souvent sur aucune forme de traitement avant le rejet dans la nature.

D’ici 2050, la demande en eau devrait augmenter de 55 %, non seulement sous la pression d’une population croissante (la Terre comptera alors 9,5 milliards de personnes), mais aussi parce que la consommation s’envole. Les besoins de l’industrie devraient exploser de 400 % d’ici-là. Quant au secteur agricole, ses prélèvements actuels ne sont pas soutenables, estiment les experts. Entre 1961 et 2009, les terres cultivées se sont étendues de 12 %, tandis que les superficies irriguées augmentaient de 117 %.

Il faudrait rendre l’agriculture moins gourmande afin qu’elle puisse nourrir de plus en plus d’humains, sans contaminer pour autant la ressource ni polluer davantage l’environnement. Avoir recours aux eaux usées, une fois traitées, pourrait contribuer à relever ce défi.

Enfin, les rapporteurs de l’ONU rappellent l’impératif d’accroître les efforts pour ménager les ressources, car les écosystèmes sont en déclin, en particulier les zones humides. Or, celles-ci rendent des services sans commune mesure. L’ONU-Eau cite une étude de 2014 qui évalue à 20 000 milliards de dollars (19 000 milliards d’euros) les pertes dues à leur détérioration, et qui montre qu’investir pour la préservation de l’environnement s’avère très rentable.

 

Fukushima : l’eau radioactive versée dans l’océan !

Fukushima : l’eau radioactive versée dans l’océan !

 

 

Le Japon étonnera toujours par ses particularismes économiques, technologiques et culturels. Certes le dynamisme de ce pays est incontestable mais le nationalisme qu’il cultive dans nombre de domaines ne me ne peut qu’inquiéter (voir l’affaire Nissan ou l’affaire des baleines dernièrement). Ainsi le Japon s’affranchit-t-il de toute règle internationale en décidant de déverser de l’eau radioactive de Fukushima directement dans l’océan Pacifique, a annoncé mardi le ministre japonais de l’Environnement.

Après le séisme et le tsunami à Fukushima, Tepco a stocké dans les réservoirs des sites dévastés plus d’un million de tonnes d’eau contaminée provenant des conduites de refroidissement utilisées pour empêcher la fonte du combustible.

La société a affirmé que les sites manqueront d’espace d’ici à 2022 pour stocker l’eau radioactive. Technologiquement la question du retraitement de ses taux est forcément complexe mais la solution qui consiste à la reverser directement dans l’océan est particulièrement scandaleuse. Pourtant c’est ce qu’a déclaré le ministre japonais de l’environnement.

 

Une crise de l’eau structurelle et un stress hydrique mondial

Une crise de l’eau structurelle et un stress hydrique mondial  

 

En France, on s’interroge sur le caractère conjoncturel ou structurel de la crise de l’eau. Une crise qui affecte bien d’autres pays ; en Afrique bien sûr mais dans la plupart des continents. En France dans certaines régions,  il n’a pas plu depuis des mois ou pratiquement pas. Il n’avait déjà pas plu cet hiver dans certaines zones, ce qui n’a pas permis de recharger les nappes phréatiques. Ajoutons à cela des températures assez exceptionnelles et des vents qui ont complètement asséché la terre au point de détruire nombre de cultures comme par exemple celle des maïs. Un article du Monde attire l’attention sur la gravité de cette situation.

 

«  Y aura-t-il demain assez d’eau pour tous sur notre planète ? Théoriquement oui, mais il est urgent de changer « radicalement » la façon de l’utiliser et de la partager, prévient l’Organisation des Nations unies (ONU) dans son rapport annuel 2015 sur l’or bleu, qu’elle a rendu public vendredi 20 mars, à l’avant-veille de la journée mondiale de l’eau. Sinon, au rythme actuel, « le monde devra faire face à un déficit hydrique global de 40 % » dès 2030, écrivent les experts du Programme mondial des Nations unies pour l’évaluation des ressources en eau.

Inextricablement liée au changement climatique, à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, à l’énergie, à la santé et même à l’égalité entre les sexes, l’eau est peut-être le thème qui illustre le mieux les trois piliers du développement durable, qu’il s’agisse de la lutte contre la pauvreté, du développement économique, ou de la préservation des écosystèmes. Il s’agit de défis essentiels. Le rapport souligne ainsi à quel point la pénurie et la mauvaise gestion de cette précieuse ressource cristallisent les tensions et les conflits autour du monde.

Stress hydrique dans le monde. Rapport ONU-Eau

Le stress hydrique – autrement dit, une ressource insuffisante pour répondre aux différentes activités humaines et aux besoins de l’environnement – commence lorsque la disponibilité en eau est inférieure à 1 700 mètres cubes par an et par personne. Quasiment les trois quarts des habitants des pays arabes vivent en dessous du seuil de pénurie établi, lui, à 1 000 m3 par an, et près de la moitié se trouvent dans une situation extrême avec moins de 500 m3, en Egypte, en Libye notamment.

Les pays en voie de développement ne sont pas les seuls touchés. « Comment l’Ouest américain, certaines provinces de Chine, le Mexique ou encore le Sud méditerranéen vont-ils faire dans trente ans ? s’interroge Richard Connor, expert pour l’ONU, qui participe pour la quatrième fois au rapport annuel sur l’eau. Le stress hydrique peut avoir des conséquences incalculables. Par exemple, en 2010, les sécheresses et les feux de forêt dans les steppes de Russie ont fait chuter les exportations de bléRésultat : le prix du pain a doublé, ce qui a débouché sur le printemps arabe. »

Les projets de centres de dessalement se multiplient pour produire de l’eau potable dans les régions du monde qui en ont les moyens, comme en Californie ou dans les pays arabes. À elle seule, l’Arabie saoudite souhaite se doter de 16 nouvelles usines fonctionnant à l’énergie nucléaire.

  • Les eaux souterraines de plus en plus surexploitées

Les aquifères souterrains fournissent de l’eau potable à la moitié de la population mondiale. Mais un sur cinq est surexploité. Largement dévolus à l’irrigation intensive – comme dans le nord de la Chine où le niveau de la nappe phréatique est descendu de 40 mètres en quelques années –, les prélèvements excessifs accentuent les risques de glissement de terrain et favorisent surtout les entrées de sel, rendant à terme l’eau inconsommable. Avec l’élévation du niveau de la mer, des grandes villes voient ainsi la qualité de l’eau douce de leurs aquifères menacée, notamment Shanghaï, en Chine, et Dacca, au Bangladesh. Et des îles du Pacifique comme Tuvalu et Samoa sont contraintes d’importer de plus en plus d’eau douce. La pénétration de sel représente aussi une inquiétude pour les régions méditerranéennes françaises.

L’Inde est souvent citée en exemple au chapitre de l’exploitation non-durable de la ressource souterraine. En 1960, le pays était équipé de moins d’un million de puits ; en 2000, il en comptait 19 millions. Toute cette ressource prélevée au moyen de pompes a permis d’accroître fortement la productivité agricole et de réduire le niveau de pauvreté. Mais le choix de l’irrigation se paie aujourd’hui non seulement par de graves pollutions, mais aussi parce que les pannes d’électricité dues au manque d’eau pour faire fonctionner les centrales thermiques sont monnaie courante.

  • Une amélioration de l’accès à l’eau potable

En vingt ans, le nombre de personnes ayant accès à « un point d’eau potable amélioré » a augmenté de 2,3 milliards. Les rapporteurs de l’ONU parlent de « progrès impressionnants » – alors que l’accès à l’eau était l’un des objectifs du Millénaire pour le développement pour 2015. Ils citent par exemple la mutation de Phnom Penh, au Cambodge, où la gestion de la distribution de l’eau a cessé d’être catastrophique et corrompue pour devenir très performante.

Pour autant, ce chiffre fait débat, dans la mesure où il englobe aussi bien les personnes qui s’approvisionnent à une borne commune, à un puits – dans ce cas, quelle distance leur faut-il parcourir pour aller remplir leur seau ? – ou à un robinet chez eux – alimenté combien d’heures par jour ?

Dans le monde, 748 millions de personnes restent privées d’eau potable. Dans les agglomérations qui s’étendent à une vitesse vertigineuse avec leurs lots de bidonvilles, le nombre de citadins sans accès à l’eau est passé de 111 millions à 149 millions entre 1990 et 2012. Et l’Afrique subsaharienne continue de souffrir de la pénurie, dans les cités comme dans les campagnes. Les femmes et les filles surtout : ce sont essentiellement elles qui se chargent de la corvée d’eau, elles y consacrent encore deux à quatre heures par jour en moyenne dans les zones rurales. « Le principe de l’équité, peut-être davantage que n’importe quelle recommandation technique, porte en lui la promesse d’un monde où la sécurité de l’eau deviendra une réalité pour tous, » écrivent les rapporteurs. Globalement, 36 % de la population africaine ne dispose toujours pas d’un point d’eau accessible.

  • Des progrès en matière d’assainissement

La situation de l’assainissement se prête nettement moins à un satisfecit. Cet objectif-là aurait besoin de 53 milliards de dollars (50 milliards d’euros) d’investissements par an pendant cinq ans pour atteindre une couverture universelle, selon l’ONU. De plus en plus d’ONG se saisissent de la Journée mondiale de l’eau pour attirer l’attention sur l’absence de toilettes et de latrines dans le monde, avec des conséquences épouvantables sur la vie quotidienne d’une bonne part de l’humanité et sur l’environnement. Un milliard de personnes défèquent en plein air, faute de mieux. Et 2,5 milliards vivent sans aucun raccordement à un système de collecte. Sans compter que celui-ci, lorsqu’il existe, ne débouche souvent sur aucune forme de traitement avant le rejet dans la nature.

Il faudrait rendre l’agriculture moins gourmande afin qu’elle puisse nourrir de plus en plus d’humains, sans contaminer pour autant la ressource ni polluer davantage l’environnement. Avoir recours aux eaux usées, une fois traitées, pourrait contribuer à relever ce défi.

Enfin, les rapporteurs de l’ONU rappellent l’impératif d’accroître les efforts pour ménager les ressources, car les écosystèmes sont en déclin, en particulier les zones humides. Or, celles-ci rendent des services sans commune mesure. L’ONU-Eau cite une étude de 2014 qui évalue à 20 000 milliards de dollars (19 000 milliards d’euros) les pertes dues à leur détérioration, et qui montre qu’investir pour la préservation de l’environnement s’avère très rentable. »

Une crise de l’eau durable

Une crise de l’eau durable

 

En France, on s’interroge sur le caractère conjoncturel ou structurel de la crise de l’eau. Une crise qui affecte bien d’autres pays ; en Afrique bien sûr mais dans la plupart des continents. En France dans certaines régions il n’a pas plu depuis des mois ou pratiquement pas. Il n’avait déjà pas plus cet hiver dans certaines zones ce qui n’a pas permis de recharger les nappes phréatiques. Ajoutons à cela des températures assez exceptionnelles et des vents qui ont complètement asséché la terre au point de détruire nombre de cultures comme par exemple celle des maïs. Un article du Monde attiré l’attention sur la gravité de cette situation.

 

«  Y aura-t-il demain assez d’eau pour tous sur notre planète ? Théoriquement oui, mais il est urgent de changer « radicalement » la façon de l’utiliser et de la partager, prévient l’Organisation des Nations unies (ONU) dans son rapport annuel 2015 sur l’or bleu, qu’elle a rendu public vendredi 20 mars, à l’avant-veille de la journée mondiale de l’eau. Sinon, au rythme actuel, « le monde devra faire face à un déficit hydrique global de 40 % » dès 2030, écrivent les experts du Programme mondial des Nations unies pour l’évaluation des ressources en eau.

Inextricablement liée au changement climatique, à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, à l’énergie, à la santé et même à l’égalité entre les sexes, l’eau est peut-être le thème qui illustre le mieux les trois piliers du développement durable, qu’il s’agisse de la lutte contre la pauvreté, du développement économique, ou de la préservation des écosystèmes. Il s’agit de défis essentiels. Le rapport souligne ainsi à quel point la pénurie et la mauvaise gestion de cette précieuse ressource cristallisent les tensions et les conflits autour du monde.

Stress hydrique dans le monde. Rapport ONU-Eau

Le stress hydrique – autrement dit, une ressource insuffisante pour répondre aux différentes activités humaines et aux besoins de l’environnement – commence lorsque la disponibilité en eau est inférieure à 1 700 mètres cubes par an et par personne. Quasiment les trois quarts des habitants des pays arabes vivent en dessous du seuil de pénurie établi, lui, à 1 000 m3 par an, et près de la moitié se trouvent dans une situation extrême avec moins de 500 m3, en Egypte, en Libye notamment.

Les pays en voie de développement ne sont pas les seuls touchés. « Comment l’Ouest américain, certaines provinces de Chine, le Mexique ou encore le Sud méditerranéen vont-ils faire dans trente ans ? s’interroge Richard Connor, expert pour l’ONU, qui participe pour la quatrième fois au rapport annuel sur l’eau. Le stress hydrique peut avoir des conséquences incalculables. Par exemple, en 2010, les sécheresses et les feux de forêt dans les steppes de Russie ont fait chuter les exportations de bléRésultat : le prix du pain a doublé, ce qui a débouché sur le printemps arabe. »

Les projets de centres de dessalement se multiplient pour produire de l’eau potable dans les régions du monde qui en ont les moyens, comme en Californie ou dans les pays arabes. À elle seule, l’Arabie saoudite souhaite se doter de 16 nouvelles usines fonctionnant à l’énergie nucléaire.

  • Les eaux souterraines de plus en plus surexploitées

Les aquifères souterrains fournissent de l’eau potable à la moitié de la population mondiale. Mais un sur cinq est surexploité. Largement dévolus à l’irrigation intensive – comme dans le nord de la Chine où le niveau de la nappe phréatique est descendu de 40 mètres en quelques années –, les prélèvements excessifs accentuent les risques de glissement de terrain et favorisent surtout les entrées de sel, rendant à terme l’eau inconsommable. Avec l’élévation du niveau de la mer, des grandes villes voient ainsi la qualité de l’eau douce de leurs aquifères menacée, notamment Shanghaï, en Chine, et Dacca, au Bangladesh. Et des îles du Pacifique comme Tuvalu et Samoa sont contraintes d’importer de plus en plus d’eau douce. La pénétration de sel représente aussi une inquiétude pour les régions méditerranéennes françaises.

L’Inde est souvent citée en exemple au chapitre de l’exploitation non-durable de la ressource souterraine. En 1960, le pays était équipé de moins d’un million de puits ; en 2000, il en comptait 19 millions. Toute cette ressource prélevée au moyen de pompes a permis d’accroître fortement la productivité agricole et de réduire le niveau de pauvreté. Mais le choix de l’irrigation se paie aujourd’hui non seulement par de graves pollutions, mais aussi parce que les pannes d’électricité dues au manque d’eau pour faire fonctionner les centrales thermiques sont monnaie courante.

  • Une amélioration de l’accès à l’eau potable

En vingt ans, le nombre de personnes ayant accès à « un point d’eau potable amélioré » a augmenté de 2,3 milliards. Les rapporteurs de l’ONU parlent de « progrès impressionnants » – alors que l’accès à l’eau était l’un des objectifs du Millénaire pour le développement pour 2015. Ils citent par exemple la mutation de Phnom Penh, au Cambodge, où la gestion de la distribution de l’eau a cessé d’être catastrophique et corrompue pour devenir très performante.

Pour autant, ce chiffre fait débat, dans la mesure où il englobe aussi bien les personnes qui s’approvisionnent à une borne commune, à un puits – dans ce cas, quelle distance leur faut-il parcourir pour aller remplir leur seau ? – ou à un robinet chez eux – alimenté combien d’heures par jour ?

Dans le monde, 748 millions de personnes restent privées d’eau potable. Dans les agglomérations qui s’étendent à une vitesse vertigineuse avec leurs lots de bidonvilles, le nombre de citadins sans accès à l’eau est passé de 111 millions à 149 millions entre 1990 et 2012. Et l’Afrique subsaharienne continue de souffrir de la pénurie, dans les cités comme dans les campagnes. Les femmes et les filles surtout : ce sont essentiellement elles qui se chargent de la corvée d’eau, elles y consacrent encore deux à quatre heures par jour en moyenne dans les zones rurales. « Le principe de l’équité, peut-être davantage que n’importe quelle recommandation technique, porte en lui la promesse d’un monde où la sécurité de l’eau deviendra une réalité pour tous, » écrivent les rapporteurs. Globalement, 36 % de la population africaine ne dispose toujours pas d’un point d’eau accessible.

  • Des progrès en matière d’assainissement

La situation de l’assainissement se prête nettement moins à un satisfecit. Cet objectif-là aurait besoin de 53 milliards de dollars (50 milliards d’euros) d’investissements par an pendant cinq ans pour atteindre une couverture universelle, selon l’ONU. De plus en plus d’ONG se saisissent de la Journée mondiale de l’eau pour attirer l’attention sur l’absence de toilettes et de latrines dans le monde, avec des conséquences épouvantables sur la vie quotidienne d’une bonne part de l’humanité et sur l’environnement. Un milliard de personnes défèquent en plein air, faute de mieux. Et 2,5 milliards vivent sans aucun raccordement à un système de collecte. Sans compter que celui-ci, lorsqu’il existe, ne débouche souvent sur aucune forme de traitement avant le rejet dans la nature.

Il faudrait rendre l’agriculture moins gourmande afin qu’elle puisse nourrir de plus en plus d’humains, sans contaminer pour autant la ressource ni polluer davantage l’environnement. Avoir recours aux eaux usées, une fois traitées, pourrait contribuer à relever ce défi.

Enfin, les rapporteurs de l’ONU rappellent l’impératif d’accroître les efforts pour ménager les ressources, car les écosystèmes sont en déclin, en particulier les zones humides. Or, celles-ci rendent des services sans commune mesure. L’ONU-Eau cite une étude de 2014 qui évalue à 20 000 milliards de dollars (19 000 milliards d’euros) les pertes dues à leur détérioration, et qui montre qu’investir pour la préservation de l’environnement s’avère très rentable. »

Plastiques dans l’eau potable: risques encore faibles pour la santé selon l’OMS !

Plastiques  dans l’eau potable: risques encore faibles pour la santé selon l’OMS !

 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les niveaux actuels de microplastiques présents dans l’eau potable ne présentent pas encore de danger pour la santé, mais les experts restent prudents pour l’avenir.

Dans un rapport publié ce jeudi, l’OMS présente la synthèse des dernières connaissances sur les microplastiques dans l’eau du robinet et l’eau en bouteille et sur ses effets sur la santé humaine. «Le message clé vise à rassurer les consommateurs d’eau potable du monde entier: d’après cette évaluation, nous estimons que le risque est faible», a déclaré le coordonnateur de l’Unité Eau, assainissement, hygiène et santé de l’OMS, Bruce Gordon, lors d’une conférence de presse. Il a précisé que l’analyse des risques pour la santé liés aux microplastiques portait essentiellement sur trois aspects: le risque d’ingestion, les risques chimiques et les risques liées à la présence de bactéries agglomérées (biofilm). L’OMS insiste sur le fait que les données sur la présence de microplastiques dans l’eau potable sont pour l’instant limitées, avec peu d’études fiables, et que ces dernières sont difficilement comparables, ce qui rend plus difficile l’analyse des résultats. L’OMS appelle en conséquence les chercheurs à mener une évaluation plus approfondie, avec des méthodes standarisées.

Dans un communiqué, l’agence spécialisée de l’ONU indique que les microplastiques d’une taille supérieure à 150 microns ne sont en principe pas absorbés par l’organisme humain, et l’absorption des particules plus petites «devrait être limitée». Elle estime en revanche que l’absorption de très petites particules microplastiques, notamment de nanoparticules, «devrait être plus élevée, même si les données à ce sujet sont très limitées». «Les microplastiques présents dans l’eau de boisson ne semblent pas présenter de risques pour la santé, du moins aux niveaux actuels. Mais nous devons approfondir la question», a relevé la directrice du Département Santé Publique, à l’OMS, Maria Neira, citée dans le communiqué.

Le rapport alerte sur les dangers à venir: si les émissions de plastique dans l’environnement se poursuivent au rythme actuel, les microplastiques pourraient présenter des risques généralisés pour les écosystèmes aquatiques d’ici un siècle, ce qui ne devrait pas être sans conséquence sur la santé humaine. «Nous devons enrayer l’augmentation de la pollution plastique partout dans le monde», a souligné Maria Neira. Les experts soulignent aussi l’importance du traitement des eaux usées (matières fécales et chimiques) qui permet de retirer plus de 90% des microplastiques présents dans ces eaux. Actuellement, une grande part de la population mondiale ne bénéficie pas encore de systèmes adaptés de traitement des eaux usées, selon l’OMS.

Tritium dans l’eau : dangereux ?

Tritium dans l’eau : dangereux ?

 

L’eau  eau contaminée au tritium ne serait dangereuse qu’à forte dose ; L  Selon le gendarme du nucléaire, les niveaux de tritium « habituellement observés » dans les eaux de surface sont, en dehors de toute source d’émission de tritium, de 1 Bq/L à quelques Bq/L. Cela monte à « de quelques Bq/L à plusieurs dizaines de Bq/L en aval des centrales nucléaires », et « de quelques dizaines à quelques centaines de Bq/L autour des certaines installations (centres CEA de Marcoule et Valduc, site Orano de la Hague)« . Interrogé par l’AFP sur une étude de l’ACRO, le service de communication de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a répondu que le gendarme du nucléaire « mènera des investigations pour trouver l’origine de ce taux détecté » à Saumur et qu’il « réexaminera les registres mensuels des rejets des centrales de la région concernée« . Mais « il n’y a pas de risque pour l’environnement ni pour le public« , a assuré l’ASN. Dans un rapport demandé par l’Association nationale des commissions locales d’information nucléaire, un scientifique du CNRS concluait en 2010 à une « sous-estimation » par « les instances de radioprotection » de « la toxicité » du tritium, seul radioélément dont les rejets autorisés augmentent en France. Par ailleurs « le manque de données » sur des « effets cancérogènes du tritium (…) est flagrant« , selon ce rapport.

Le tritium est une version radioactive de l’atome d’hydrogène. « On en trouve un tout petit peu à l’état naturel, expose à franceinfo Jean-Michel Bonnet directeur de la santé à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). La Terre est soumise au rayonnement cosmique et dans la haute atmosphère celui-ci provoque une réaction chimique des atomes d’azote et d’oxygène qui crée du tritium. »

Ce tritium se combine ensuite à de l’oxygène, comme l’aurait fait un atome d’hydrogène non radioactif, pour former de l’eau, mais de l’eau tritiée. Et celle-ci se mélange ensuite aux rivières, fleuves, mers et océans, via le cycle naturel de l’eau, précise l’IRSN. La Terre a ainsi en permanence 3,5 kilos de tritium naturel.

 

« Mais la principale source reste l’activité humaine dans les centrales nucléaires et les centres de recherche », poursuit le directeur de la santé de l’IRSN. « Dans les centrales nucléaires, l’eau des rivières est utilisée pour refroidir le cœur du réacteur. Là, elle se charge en tritium. Cette eau tritiée est ensuite stockée et rejetée progressivement dans l’eau des affluents de manière à diluer les rejets radioactifs », schématise EDF, contactée par franceinfo. « Le tritium étant infiltrable, les centrales nucléaires sont donc autorisées à en rejeter dans le milieu naturel en fin de parcours », Le tritium est cancérigène et mutagène pour l’homme dans le cas d’une exposition aiguë à de très fortes doses, comme dans le cas d’un accident nucléaire, rappelle  le livre blanc du tritium rédigé par l’Agence de sûreté nucléaire (ASN).

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