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Gestion de l’eau : La question de la réutilisation des eaux usées

Gestion de l’eau :La question de la réutilisation des eaux usées

Par
Julie Mendret
Maître de conférences, HDR, Université de Montpellier

L’été 2022, avec son contexte de sécheresse intense, a marqué un tournant pour la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) en France. Jusqu’ici, le sujet n’avait en effet jamais été aussi présent dans le débat public. Pour rappel, cette pratique consiste à réutiliser directement l’eau en sortie de station d’épuration sans passer par un retour dans le milieu naturel. ( dans the Conversation)

Cette réutilisation, envisagée comme piste pour économiser la ressource en eau, a de nouveau été évoquée au printemps 2023, lors de la présentation le 30 mars par Emmanuel Macron du « plan eau » du gouvernement français. Elle y est présentée comme l’une des mesures phare (avec la tarification, le stockage, la sobriété) au sortir d’un hiver marqué par un déficit hydrique sur le territoire français.

En France, la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) est réglementée depuis 2010 pour l’arrosage des espaces verts et l’irrigation agricole, qui devra respecter d’ici à 2023 les seuils fixés par l’Union européenne en 2020. Le 3 août 2022, la Commission européenne a publié des lignes directrices afin d’aider les autorités nationales et les entreprises concernées à appliquer ces nouvelles règles.

Selon Virginijus Sinkevičius, commissaire à l’environnement, à la pêche et aux océans, « il est de notre devoir de cesser de gaspiller l’eau et d’utiliser cette ressource plus efficacement pour nous adapter au changement climatique et garantir la sécurité et la durabilité de notre approvisionnement agricole. Les lignes directrices adoptées aujourd’hui peuvent nous aider à y parvenir et à assurer la circulation en toute sécurité, dans toute l’Union européenne, des produits alimentaires cultivés avec de l’eau recyclée ».

Découvrez Ici la Terre, notre newsletter EnvironnementLes avantages de la REUT sont nombreux : réduction de la pression sur des ressources qui représentent le principal réservoir pour la production d’eau potable (nappes, cours d’eau…), amélioration de la qualité de l’eau auprès d’activités sensibles (baignade, conchyliculture) du fait de la suppression des rejets de station d’épuration, apport de nutriments pour l’irrigation agricole…

En mars 2022, un nouveau décret relatif aux usages et aux conditions de réutilisation des eaux usées traitées est paru en France : à l’irrigation agricole et des espaces verts viennent ainsi s’ajouter des usages urbains tels que le nettoyage de voirie, le nettoyage des réseaux (hydrocurage) ou la lutte contre les incendies…

Ce décret exclut en revanche d’y avoir recours pour des usages alimentaires, liés à l’hygiène corporelle et du linge, des usages d’agrément (piscines, fontaines, etc.), ainsi que les usages en intérieur dans les établissements accueillant du public (établissements de santé, d’hébergement de personnes âgées, crèches, écoles…) et les locaux d’habitation.

L’utilisation des eaux usées traitées nécessitera une autorisation préfectorale limitée à cinq ans au maximum en vue de leur utilisation dans le département où elles sont produites. Il est cependant à craindre que le champ d’application assez restreint et les lourdeurs administratives puissent décourager les porteurs de projets.

Malgré ses indéniables atouts évoqués précédemment, la réutilisation des eaux usées n’est pas l’unique solution pour pallier le manque d’eau, c’est avant tout une solution dépendante du contexte local et qui implique par conséquent une prise en compte lors de la planification de la gestion de la ressource par les collectivités.

Elle est par exemple très pertinente sur les zones littorales où certaines stations d’épuration rejettent leurs effluents en mer ce qui constitue une perte d’eau douce. En pratiquant la REUT, s’opère alors l’économie circulaire de l’eau avec comme bénéfices secondaires la diminution des prélèvements dans les nappes – plus vulnérables lorsque leur niveau est bas et qu’elles sont alors soumises à la pénétration d’eau salée qui peut les rendre impropres à la consommation – et l’amélioration de la qualité de l’eau dans les lieux de baignade ou de conchyliculture.

Un exemple emblématique est dorénavant le projet Jourdain, aux Sables-d’Olonne, où les eaux usées traitées seront à terme directement diluées dans l’eau d’un point de captage pour la potabilisation.

Dans les zones continentales, en revanche, les rejets de station d’épuration participent parfois de manière significative au soutien d’étiage – c’est-à-dire au maintien d’un débit minimum nécessaire pour le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques – et la REUT présente moins d’intérêt dans ce cas, voire pourrait avoir un impact environnemental négatif.

Si actuellement autour de 80 stations pratiquent la REUT en France, il se pourrait que la sécheresse connue au cours de l’été 2022 encourage le développement de cette méthode déjà largement répandue dans certains pays.

Veolia a notamment annoncé dans un communiqué de presse du 25 juillet 2022 son souhait de déployer la REUT sur une centaine de stations d’épuration dont les volumes de consommation le justifient (consommation de plus de 2000 m3 d’eau potable et/ou 5000 m3 prélevée directement dans la ressource), via des unités compactes de recyclages d’eau.

Cette opération devrait permettre une économie de 3 millions de m3 d’eau potable soit la consommation moyenne annuelle d’une ville de 180 000 habitants. Dans un premier temps, l’eau recyclée sera utilisée pour l’entretien des stations avant d’expérimenter d’autres usages urbains ou agricoles sous réserve d’obtention des autorisations.

Les obstacles à surmonter demeurent toutefois nombreux. L’acceptabilité sociale de cette pratique, souvent méconnue et sujette aux a priori de la part du grand public, en est un.

Autre frein important, la REUT va devoir trouver son modèle économique, nécessitant certainement des incitations financières afin de rivaliser avec l’eau de rivière que les agriculteurs prélèvent à un prix autour de 10 à 30 centimes d’euros le m3.

Après le traitement des eaux usées, la présence de certains sels, de polluants minéraux et organiques, ainsi que de micro-organismes pathogènes, est par ailleurs encore possible. L’importance des impacts négatifs associés sur les écosystèmes et sur la santé humaine dépend fortement des caractéristiques du sol, des plantes et de la qualité de l’eau usée traitée ainsi que des pratiques agricoles.

Il est donc important que la REUT reste bien encadrée afin d’en faire une pratique sûre et durable. Ceci passera par l’atteinte des seuils fixés mais aussi par la mise en place d’autres processus, par exemple un arrosage goutte à goutte plutôt que par aspersion.

Alors que le secteur connaît une évolution rapide, il apparaît nécessaire de mener des études scientifiques sur le devenir des polluants, des virus et parasites, au cours de l’irrigation agricole avec des eaux usées traitées.

En Israël, où la REUT est pratiquée depuis les années 80, aujourd’hui à hauteur d’environ 80 %, une étude a montré que les molécules pharmaceutiques se retrouvent principalement dans le sol, les feuilles et racines de végétaux irrigués avec des eaux usées traitées, les fruits et tubercules étant plus faiblement contaminés.

Cette étude conclut sur l’intérêt d’améliorer les filières de traitement dédiées à la REUT et d’y avoir recours sur des sols riches en matière organique favorisant la dégradation des polluants.

En France, l’exemple réussi de la Limagne noire où des cultures céréalières sont irriguées avec des eaux usées traitées de la ville de Clermont-Ferrand depuis plusieurs dizaines d’années, a révélé une absence de contamination liée aux pathogènes.

Récemment, à Murviel-les-Montpellier, une expérience sur deux années d’irrigation goutte à goutte de cultures de laitue et de poireaux avec des eaux usées municipales traitées sans et avec ajout de quatorze contaminants à un niveau de concentration de 10 μg/L a été menée dans des conditions de culture en serre.

L’objectif était d’étudier leur accumulation dans le sol et les feuilles afin d’évaluer les potentiels risques liés à la santé. Les résultats ont révélé une accumulation limitée des contaminants dans le sol et les feuilles des plantes, leurs niveaux de concentration étant respectivement dans la gamme de 1-30 ng/g et 1-660 ng/g.

Dans l’ensemble, cette étude a confirmé des rapports antérieurs sur le risque minime pour la santé humaine lié à la consommation de légumes verts à feuilles crus, irrigués par des eaux usées domestiques traitées contenant des résidus de contaminants organiques.

Ainsi, si la REUT devra vaincre les réticences et lever certaines craintes, elle apparaît néanmoins comme une solution d’avenir face aux enjeux actuels et voit son utilité exacerbée par les effets du changement climatique.

Gestion de l’eau: la démagogie et la taxation de l’eau potable

Gestion de l’eau: la démagogie et la taxation de l’eau potable

L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau en France avec 58% du total, devant l’eau potable (26%). Mais le ministre de l’agriculture déclare qu’il n’y aura pas d’effort supplémentaire à faire pour l’agriculture au moment même où le président présentait un plan pour la gestion de l’eau suite à la sécheresse.

L’agriculture, très consommatrice d’eau, n’aura pas à baisser ses prélèvements pour irriguer les cultures, a affirmé le ministre de l’Agriculture devant le syndicat majoritaire FNSEA à Angers, au moment où Emmanuel Macron présentait un «plan de sobriété» sur l’eau dans les Alpes.

«Je suis heureux de l’arbitrage qu’on a, qui est un arbitrage de dire stabilisation des prélèvements, donc on ne redemande pas un effort supplémentaire» aux agriculteurs, a déclaré Marc Fesneau au dernier jour du congrès de la fédération agricole majoritaire.

Avec le changement climatique, «sans doute on aura besoin de plus de surfaces à irriguer». Ce qui implique, à prélèvements constants, de consommer moins d’eau à l’hectare, a-t-il brièvement esquissé, mentionnant une forme de «sobriété à l’hectare». Au même moment, le chef d’État annonçait qu’«un plan de sobriété sur l’eau» serait demandé «à chaque secteur» d’«ici à l’été», lors de la présentation dans les Hautes-Alpes de sa stratégie de gestion de l’eau.

Selon le ministre, l’agriculture est toutefois affranchie d’un objectif de baisse des prélèvements. «On doit faire plus d’irrigations avec la même quantité d’eau que nous utilisons aujourd’hui», a expliqué pour sa part le président. L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau en France avec 58% du total, devant l’eau potable (26%).

Gestion de l’eau : un effort de tous est nécessaires (Jean Viard)

Gestion de l’eau : un effort de tous est nécessaires (Jean Viard)

Emmanuel Macron a présenté jeudi un plan eau avec plusieurs mesures : une tarification progressive (plus on consomme, plus on paye), davantage de sobriété, la réparation des fuites, le recyclage des eaux usées, etc. Voici ce qu’en pense le sociologue Jean Viard.

Est ce un moment politique important et un tournant à prendre dans nos comportements face au manque d’eau ?

Jean Viard : Avant, on était un pays où on avait trop d’eau, on avait des problèmes d’inondations : on a fait des barrages et on les a utilisés pour produire l’énergie hydroélectrique. Aujourd’hui, on bascule dans un autre monde qui est un monde de manque d’eau. Et encore, il convient de relativiser. Il tombe en France à peu près 500 milliards de mètres cubes d’eau, dont les deux tiers à peu près s’évaporent, et l’humanité en consomme à peu près 32 milliards. Les quantités sont considérables.

Il va falloir apprendre à gérer le manque d’eau. Première idée, celle de développer la culture du déplacement sur l’eau. On a des canaux, il y a la mer. Quand on voit les Américains, ils utilisent beaucoup plus que nous l’eau pour se déplacer. C’est extrêmement écologique Deuxième idée, économiser notre consommation. On utilise plus d’eau qu’avant parce qu’on a tous des douches et des baignoires : 147 litres par jour et par Français, dont plus de la moitié pour l’hygiène. Sans oublier lier que des grandes industries consomment beaucoup, comme les centrales énergétiques.

Pour le partage de la ressource, qui doit faire les efforts ?

Je pense que tout le monde doit faire des efforts, tout le monde doit baisser de 10 % sa consommation. Pourquoi ? Parce que plus il va faire chaud, plus il faudra d’eau pour l’agriculture. Mais en disant aux agriculteurs : vous n’aurez pas plus d’eau et vous en aurez pas moins. Cela va les obliger à faire reculer le maïs, qui consomme à peu près 60 % de la ressource, qu’on pourrait remplacer par du sorgho par exemple. Il faudrait aussi manger moins de viande, passer – comme le dit Thierry Marx – du bœuf-carotte au carotte-bœuf. Si on mange moins de viande, on utilise moins de prairies. Si on utilise moins de prairies, on peut mettre à la place des forêts en plantations pour avoir des arbres qui captent le carbone et qui vont devenir la base de la construction dans les villes. Ce sont donc des nouvelles chaînes qu’il faut mettre en place.

Donc pas de grosses contraintes pour les agriculteurs, qui sont les premiers utilisateurs de l’eau en France, mais un changement de paradigme tout de même?

Tout le monde doit restreindre sa consommation. Ceux qui ont des piscines peuvent mettre des bâches pour que l’eau s’évapore moins. On peut aussi modifier le système de paiement pour que les premiers mètres cubes soit quasiment gratuit, parce que c’est la survie. Les jardins représentent 6 % de la consommation familiale, c’est très faible. En ce moment, il y a des violences autour de l’eau. On l’a bien vu à propos des bassines, qui sont aussi liées à diversité des régions : dans certaines il y a trop d’eau, dans d’autre elle n’arrive pas à la bonne saison, ailleurs il faut des bassines. Ce sont des questions très complexes et moi je rêve de grandes émissions à la télévision où on explique tous ces enjeux.

Macron: Histoire d »O » indécente ou gestion de l’eau ?

Macron: Histoire d »O » indécente ou gestion de l’eau ?


La question de l’eau est certes fondamentale comme celle du climat; pour autant, le moment choisi par le président de la république pour en parler correspond à une manipulation évidente de l’agenda politique afin de faire oublier l’opposition massive des Français à la réforme des retraites.

En quelque sorte une sorte de divertissement indécent en forme d’histoires d »O ». Notons d’abord que le plan est particulièrement flou tout simplement parce qu’il est bâti à la hâte sans réflexion scientifique et sans consultation des acteurs. Notons aussi qu’inévitablement le président de la république parle de mettre en place partout une tarification de l’eau comme si la tarification n’existait pas déjà ! Bref une nouvelle régulation par l’argent.

Paradoxalement, le pouvoir continu d’autoriser des bassines artificielles qui vident des nappes phréatiques et qui contrairement aux affirmations du pouvoir sont une véritable catastrophe écologique en cas de période sèche comme en ce moment.

La confirmation sans doute que ce gouvernement est complètement hors sujet aussi bien sur le calendrier que sur l’analyse et les propositions. La question de l’eau mériterait évidemment une réflexion autrement plus approfondie notamment dans son rapport à l’agriculture qui utilise 60 % des ressources.Mais au même moment le ministre de l’agriculture déclare qu’il n’y aura pas d’effort supplémentaire à faire dans l’agriculture !

Or Macon en reste à des considérations d’une banalité déconcertante:

«Est-ce que les filières d’aujourd’hui sont encore adaptées au climat de demain ? Nous devons nous poser cette question», a encore interpellé Emmanuel Macron. Le chef de l’État constate l’évidence de développer pour certains territoires «d’autres schémas de culture». «Il va falloir réinventer des modèles agricoles dans notre République».

Gestion de l’eau et démagogie : les agriculteurs dispensés d’un «effort supplémentaire», déclare Marc Fesneau

Gestion de l’eau et démagogie : les agriculteurs dispensés d’un «effort supplémentaire», déclare le ministre

L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau en France avec 58% du total, devant l’eau potable (26%). Mais le ministre de l’agriculture déclare qu’il n’y aura pas d’effort supplémentaire à faire pour l’agriculture au moment même où le président présentait un plan pour la gestion de l’eau suite à la sécheresse.

L’agriculture, très consommatrice d’eau, n’aura pas à baisser ses prélèvements pour irriguer les cultures, a affirmé le ministre de l’Agriculture jeudi devant le syndicat majoritaire FNSEA à Angers, au moment où Emmanuel Macron présentait un «plan de sobriété» sur l’eau dans les Alpes.

«Je suis heureux de l’arbitrage qu’on a, qui est un arbitrage de dire stabilisation des prélèvements, donc on ne redemande pas un effort supplémentaire» aux agriculteurs, a déclaré Marc Fesneau au dernier jour du congrès de la fédération agricole majoritaire.

Avec le changement climatique, «sans doute on aura besoin de plus de surfaces à irriguer». Ce qui implique, à prélèvements constants, de consommer moins d’eau à l’hectare, a-t-il brièvement esquissé, mentionnant une forme de «sobriété à l’hectare». Au même moment, le chef d’État annonçait qu’«un plan de sobriété sur l’eau» serait demandé «à chaque secteur» d’«ici à l’été», lors de la présentation dans les Hautes-Alpes de sa stratégie de gestion de l’eau.

Selon le ministre, l’agriculture est toutefois affranchie d’un objectif de baisse des prélèvements. «On doit faire plus d’irrigations avec la même quantité d’eau que nous utilisons aujourd’hui», a expliqué pour sa part le président. L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau en France avec 58% du total, devant l’eau potable (26%).

Gestion de l’eau : réutiliser les eaux usées ?

Gestion de l’eau : réutiliser les eaux usées

Par
Julie Mendret
Maître de conférences, HDR, Université de Montpellier

L’été 2022, avec son contexte de sécheresse intense, a marqué un tournant pour la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) en France. Jusqu’ici, le sujet n’avait en effet jamais été aussi présent dans le débat public. Pour rappel, cette pratique consiste à réutiliser directement l’eau en sortie de station d’épuration sans passer par un retour dans le milieu naturel. ( dans the Conversation)

Cette réutilisation, envisagée comme piste pour économiser la ressource en eau, a de nouveau été évoquée au printemps 2023, lors de la présentation le 30 mars par Emmanuel Macron du « plan eau » du gouvernement français. Elle y est présentée comme l’une des mesures phare (avec la tarification, le stockage, la sobriété) au sortir d’un hiver marqué par un déficit hydrique sur le territoire français.

En France, la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) est réglementée depuis 2010 pour l’arrosage des espaces verts et l’irrigation agricole, qui devra respecter d’ici à 2023 les seuils fixés par l’Union européenne en 2020. Le 3 août 2022, la Commission européenne a publié des lignes directrices afin d’aider les autorités nationales et les entreprises concernées à appliquer ces nouvelles règles.

Selon Virginijus Sinkevičius, commissaire à l’environnement, à la pêche et aux océans, « il est de notre devoir de cesser de gaspiller l’eau et d’utiliser cette ressource plus efficacement pour nous adapter au changement climatique et garantir la sécurité et la durabilité de notre approvisionnement agricole. Les lignes directrices adoptées aujourd’hui peuvent nous aider à y parvenir et à assurer la circulation en toute sécurité, dans toute l’Union européenne, des produits alimentaires cultivés avec de l’eau recyclée ».

Découvrez Ici la Terre, notre newsletter EnvironnementLes avantages de la REUT sont nombreux : réduction de la pression sur des ressources qui représentent le principal réservoir pour la production d’eau potable (nappes, cours d’eau…), amélioration de la qualité de l’eau auprès d’activités sensibles (baignade, conchyliculture) du fait de la suppression des rejets de station d’épuration, apport de nutriments pour l’irrigation agricole…

En mars 2022, un nouveau décret relatif aux usages et aux conditions de réutilisation des eaux usées traitées est paru en France : à l’irrigation agricole et des espaces verts viennent ainsi s’ajouter des usages urbains tels que le nettoyage de voirie, le nettoyage des réseaux (hydrocurage) ou la lutte contre les incendies…

Ce décret exclut en revanche d’y avoir recours pour des usages alimentaires, liés à l’hygiène corporelle et du linge, des usages d’agrément (piscines, fontaines, etc.), ainsi que les usages en intérieur dans les établissements accueillant du public (établissements de santé, d’hébergement de personnes âgées, crèches, écoles…) et les locaux d’habitation.

L’utilisation des eaux usées traitées nécessitera une autorisation préfectorale limitée à cinq ans au maximum en vue de leur utilisation dans le département où elles sont produites. Il est cependant à craindre que le champ d’application assez restreint et les lourdeurs administratives puissent décourager les porteurs de projets.

Malgré ses indéniables atouts évoqués précédemment, la réutilisation des eaux usées n’est pas l’unique solution pour pallier le manque d’eau, c’est avant tout une solution dépendante du contexte local et qui implique par conséquent une prise en compte lors de la planification de la gestion de la ressource par les collectivités.

Elle est par exemple très pertinente sur les zones littorales où certaines stations d’épuration rejettent leurs effluents en mer ce qui constitue une perte d’eau douce. En pratiquant la REUT, s’opère alors l’économie circulaire de l’eau avec comme bénéfices secondaires la diminution des prélèvements dans les nappes – plus vulnérables lorsque leur niveau est bas et qu’elles sont alors soumises à la pénétration d’eau salée qui peut les rendre impropres à la consommation – et l’amélioration de la qualité de l’eau dans les lieux de baignade ou de conchyliculture.

Un exemple emblématique est dorénavant le projet Jourdain, aux Sables-d’Olonne, où les eaux usées traitées seront à terme directement diluées dans l’eau d’un point de captage pour la potabilisation.

Dans les zones continentales, en revanche, les rejets de station d’épuration participent parfois de manière significative au soutien d’étiage – c’est-à-dire au maintien d’un débit minimum nécessaire pour le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques – et la REUT présente moins d’intérêt dans ce cas, voire pourrait avoir un impact environnemental négatif.

Si actuellement autour de 80 stations pratiquent la REUT en France, il se pourrait que la sécheresse connue au cours de l’été 2022 encourage le développement de cette méthode déjà largement répandue dans certains pays.

Veolia a notamment annoncé dans un communiqué de presse du 25 juillet 2022 son souhait de déployer la REUT sur une centaine de stations d’épuration dont les volumes de consommation le justifient (consommation de plus de 2000 m3 d’eau potable et/ou 5000 m3 prélevée directement dans la ressource), via des unités compactes de recyclages d’eau.

Cette opération devrait permettre une économie de 3 millions de m3 d’eau potable soit la consommation moyenne annuelle d’une ville de 180 000 habitants. Dans un premier temps, l’eau recyclée sera utilisée pour l’entretien des stations avant d’expérimenter d’autres usages urbains ou agricoles sous réserve d’obtention des autorisations.

Les obstacles à surmonter demeurent toutefois nombreux. L’acceptabilité sociale de cette pratique, souvent méconnue et sujette aux a priori de la part du grand public, en est un.

Autre frein important, la REUT va devoir trouver son modèle économique, nécessitant certainement des incitations financières afin de rivaliser avec l’eau de rivière que les agriculteurs prélèvent à un prix autour de 10 à 30 centimes d’euros le m3.

Après le traitement des eaux usées, la présence de certains sels, de polluants minéraux et organiques, ainsi que de micro-organismes pathogènes, est par ailleurs encore possible. L’importance des impacts négatifs associés sur les écosystèmes et sur la santé humaine dépend fortement des caractéristiques du sol, des plantes et de la qualité de l’eau usée traitée ainsi que des pratiques agricoles.

Il est donc important que la REUT reste bien encadrée afin d’en faire une pratique sûre et durable. Ceci passera par l’atteinte des seuils fixés mais aussi par la mise en place d’autres processus, par exemple un arrosage goutte à goutte plutôt que par aspersion.

Alors que le secteur connaît une évolution rapide, il apparaît nécessaire de mener des études scientifiques sur le devenir des polluants, des virus et parasites, au cours de l’irrigation agricole avec des eaux usées traitées.

En Israël, où la REUT est pratiquée depuis les années 80, aujourd’hui à hauteur d’environ 80 %, une étude a montré que les molécules pharmaceutiques se retrouvent principalement dans le sol, les feuilles et racines de végétaux irrigués avec des eaux usées traitées, les fruits et tubercules étant plus faiblement contaminés.

Cette étude conclut sur l’intérêt d’améliorer les filières de traitement dédiées à la REUT et d’y avoir recours sur des sols riches en matière organique favorisant la dégradation des polluants.

En France, l’exemple réussi de la Limagne noire où des cultures céréalières sont irriguées avec des eaux usées traitées de la ville de Clermont-Ferrand depuis plusieurs dizaines d’années, a révélé une absence de contamination liée aux pathogènes.

Récemment, à Murviel-les-Montpellier, une expérience sur deux années d’irrigation goutte à goutte de cultures de laitue et de poireaux avec des eaux usées municipales traitées sans et avec ajout de quatorze contaminants à un niveau de concentration de 10 μg/L a été menée dans des conditions de culture en serre.

L’objectif était d’étudier leur accumulation dans le sol et les feuilles afin d’évaluer les potentiels risques liés à la santé. Les résultats ont révélé une accumulation limitée des contaminants dans le sol et les feuilles des plantes, leurs niveaux de concentration étant respectivement dans la gamme de 1-30 ng/g et 1-660 ng/g.

Dans l’ensemble, cette étude a confirmé des rapports antérieurs sur le risque minime pour la santé humaine lié à la consommation de légumes verts à feuilles crus, irrigués par des eaux usées domestiques traitées contenant des résidus de contaminants organiques.

Ainsi, si la REUT devra vaincre les réticences et lever certaines craintes, elle apparaît néanmoins comme une solution d’avenir face aux enjeux actuels et voit son utilité exacerbée par les effets du changement climatique.

Plan eau de Macron: interdiction de l’eau dans le pastis ?

Plan eau de macron: interdiction de l’eau dans le pastis !

Une nouvelle fois le pouvoir s’apprête à décider d’un plan élaboré à la va-vite sans vraie prise en compte de l’avis des scientifiques et des populations intéressées. Ainsi va-t-on sans doute interdire le symbole des piscines ou du golf. Observons cependant que les piscines n’utilisent que très peu d’eau. La même eau est toujours utilisée été comme hiver et seul le niveau est complété.

On objectera qu’il y a une évaporation d’environ 1 cm par jour mais c’est exactement le même phénomène pour la grande bassine de Soline ! Il n’y a pas une évaporation spécifique pour les piscines et une autre pour les bassines.

Il faut donc s’attendre à des mesures anachroniques symboliques davantage qu’à une réflexion générale sur la régulation et l’usage de l’eau. On ne remettra sans doute pas en cause l’agriculture intensive arrosée en plein jour dont 80 % de l’eau s’évaporent. Sans parler du modèle de développement.

De là à supprimer aussi l’eau dans le pastis il n’y a qu’un pas ! Quand on écoute les élucubrations du gouvernement sur les rechargements des nappes phréatiques qui seraient favorisées par des bassines artificielles on peut s’attendre à tout.

Gestion de l’eau : les limites de la démocratie locale

Gestion de l’eau : les limites de la démocratie locale

par
Lucie Baudoin
Post-doctorante en sciences de gestion, Montpellier Business School
dans the Conversation

Face aux défis environnementaux, les décisions prises de manière unilatérale et centralisée ont montré leurs limites. Il est désormais admis que les parties prenantes – acteurs économiques, associations, collectivités locales – doivent être incluses dans une démarche participative et concertée. En France, la Commission nationale du débat public (CNDP), créée en 1995, est notamment en charge de s’assurer de la participation du public à l’élaboration de grands projets d’aménagement du territoire (les projets de parcs éoliens en mer, par exemple).

On attend des processus participatifs qu’ils aident à résoudre les problèmes environnementaux principalement via deux mécanismes : d’une part, par le partage d’expériences de chaque acteur, qui apporte des informations utiles pour formuler de meilleures décisions à terme. Ensuite, en permettant aux décisions prises d’être plus adaptées aux réalités du terrain, donc plus suivies et plus légitimes aux yeux des populations locales. Les fortes contestations contre le barrage de Sivens, ou l’aéroport de Notre-Dame des Landes ont porté d’ailleurs entre autres sur la qualité des rapports réalisés pour l’élaboration des projets, et sur la légitimité des décisions prises.

Néanmoins, intégrer la participation citoyenne à ces décisions n’est pas chose facile. En s’attaquant à des sujets complexes qui portent en eux une dimension sociale, comme le changement climatique, la préservation des écosystèmes ou la gestion des ressources en eau, la gouvernance environnementale est toujours confrontée à une diversité de perceptions.

En outre, ces enjeux affectent et sont affectés par une grande diversité d’acteurs. C’est le cas des bassines dans l’Ouest de la France, où des agriculteurs voient ces aménagements de stockage de l’eau comme une manière de s’adapter au changement climatique, et les associations de défense de l’environnement comme une menace supplémentaire pour un cycle de l’eau déjà malmené. Dans ces cas, les désaccords sont souvent profonds et perdurent des années en « conflits insolubles ».

Il serait dangereux et erroné de croire que la mise en place de processus de participation serait une recette magique pour réussir la transition écologique. Plus de vingt ans après la Convention d’Aarhus (2001) visant l’émergence d’une « démocratie environnementale », la littérature académique n’a pas prouvé empiriquement que les processus de participation ou de concertation garantissent toujours l’amélioration ou la préservation de conditions environnementales, telle que la qualité des eaux ou la pollution de l’air.

Tout d’abord, il s’agit d’un sujet très complexe à étudier dans le cadre d’une démarche scientifique systématique, et en l’état, il n’y a pas un consensus académique établi et éprouvé sur l’efficacité environnementale de la participation. À la question, « est-ce qu’inclure tout le monde résoudra les problèmes environnementaux ? », la réponse est « on ne sait pas trop, cela dépendra sans doute du problème et de la forme que prendra la participation ».

Un long chemin est encore nécessaire pour comprendre les conditions dans lesquelles la participation de l’ensemble des acteurs est efficace pour atteindre les objectifs environnementaux.

En effet, certains contre-arguments peuvent être avancés à l’effet positif de la participation sur les indicateurs environnementaux : dans le cas de crises environnementales exigeant une réponse rapide, les processus de participation peuvent être trop longs, et donc retarder la mise en place des mesures nécessaires. Ils peuvent également renforcer les rapports de force existants.

Dans son ouvrage fondateur de 1990 sur la gouvernance des communs, le prix Nobel d’économie Elinor Ostrom pointe déjà du doigt quelques facteurs pouvant compliquer une gestion collective réussie de ressources communes.

Entre autres, celle-ci est plus facile sur des territoires moins grands, aux frontières clairement définies, incluant des acteurs qui dépendent tous des mêmes ressources sur le long terme, et pouvant communiquer entre eux dans un climat de confiance. Or ces conditions sont loin d’être réunies pour tous les enjeux environnementaux de notre siècle, qu’il s’agisse du changement climatique ou de la gestion de grands bassins hydrographiques.

Surtout, participer à la prise de décisions environnementales requiert des acteurs concernés des ressources comme le temps, l’énergie, des connaissances de base sur des sujets qui peuvent se révéler très techniques et surtout, une certaine motivation à participer. Or ces ressources sont inégalement réparties au sein de la population, ce qui peut mener à une surreprésentation de certains acteurs – économiques notamment – dans les délibérations.

C’est en ce sens que les processus de participation peuvent reproduire ou amplifier des déséquilibres de pouvoir préexistants. Ces déséquilibres de représentation dans les assemblées pourraient même à terme se ressentir dans les conditions des milieux naturels.

Prenons le cas de l’eau. Dans ce domaine, il y a des décennies que des démarches participatives sont appliquées. Dans les pays de l’Union européenne, La Directive-cadre sur l’eau (DCE) adoptée en 2000 incite les États membres à favoriser la participation de tous dans l’élaboration des plans de gestion des ressources en eau dans les bassins hydrographiques.

Cette participation peut prendre deux formes : une consultation générale du public sur les orientations prises ; une participation active d’acteurs clefs dans le processus de prise de décisions. Dans les deux cas, on attend du processus qu’il aide à obtenir de meilleurs résultats en matière d’état des milieux aquatiques.

La France avait même largement devancé l’Europe dans cette démarche en mettant en place des comités de bassin, aussi appelés « parlements de l’eau », dès la fin des années 1960. Ces comités de bassin réunissent des représentants des collectivités locales, de l’État, des industriels, des agriculteurs, des associations de protection de la nature, de consommateurs… dans un exercice intense et ambitieux de concertation pour élaborer ensemble une politique de l’eau adaptée aux territoires.

Vingt ans après cette directive, en France comme ailleurs en Europe, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Seuls 40 % des eaux de surface des pays de l’UE sont considérés en bon état écologique selon un rapport de 2018 de l’Agence européenne pour l’environnement ; alors que l’objectif initial était d’atteindre 100 % de masses d’eau en bon état en 2015 – un objectif reporté depuis à 2027.

Certes, l’injonction de participation fixée dans la DCE n’a pas été mise en place de la même manière dans chaque pays membre. Cependant, une étude couvrant l’Angleterre, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et l’Espagne montre que les responsables administratifs engagés dans la mise en place des processus participatifs ont eux-mêmes jugé peu efficace la participation active d’acteurs-clefs et totalement inefficaces les consultations du public sur l’amélioration de l’état des milieux aquatiques. Ils pointent notamment la surreprésentation des acteurs agricoles conventionnels et un manque d’intérêt du grand public parmi les principaux obstacles rencontrés.

Dans le cas de la France, les comités de bassin peinent eux aussi à faire face aux enjeux de pollution diffuse des eaux, notamment liée aux activités agricoles. Alors qu’on attend d’un processus participatif qu’il évite les conflits entre usagers, les longues délibérations menées pour l’élaboration du schéma directeur 2016-2021 en Seine-Normandie n’ont pas empêché son annulation après une action en justice engagée par une fédération de syndicats agricoles.

Les consultations du public organisées par les agences de l’eau sont par ailleurs, hélas, largement ignorées, avec de faibles taux de réponse.

Combien de citoyens français savent à quelles instances de bassin ils sont rattachés et connaissent l’existence des comités de bassin censés les représenter et de ces démarches de consultation ?

Comme nous alertait Elinor Ostrom, il n’y a pas de panacée en matière de gouvernance collective.

Il est naturel que toutes les démarches participatives n’aboutissent pas forcément. Si nous attendons des miracles de la mise en place de processus de participation sur les enjeux environnementaux locaux comme globaux, il est fort probable que nous soyons déçus et même découragés quant à la faisabilité de la transition écologique.

S’il y a une leçon à retenir du cas de la gouvernance de l’eau, c’est qu’il n’y a pas de vraie participation sans sensibilisation et mobilisation de la population au sens large. Sans quoi certains groupes plus motivés ou dotés de plus de ressources risquent de préempter le processus, et réduire à néant les promesses de la participation.

Gestion de l’eau: Un manque de transparence

Gestion de l’eau: Un manque de transparence

Par Alors que le gouvernement a annoncé un prochain « plan eau » pour faire face à la sécheresse, la juriste et administratrice de France Nature Environnement alerte, dans une tribune au « Monde », sur le manque de transparence autour de la gestion de l’eau.

par Florence Denier-Pasquier (France Nature Environnement) dans le Monde.

La France manque d’eau. C’est ce que la sécheresse sévère des derniers mois révèle à beaucoup de Français. Au sortir de cet hiver, nous avons 25 % de précipitations en moins, des sols trop secs pour la saison et de nombreuses nappes souterraines insuffisamment rechargées…

Pour les associations membres du mouvement France Nature Environnement qui suivent les enjeux du partage de l’eau à l’échelle des bassins versants, et pour de nombreux scientifiques qui nous alertent depuis deux décennies, ce n’est pourtant pas une surprise. Une étude du ministère de l’écologie publiée en juin 2022 a d’ailleurs montré que la ressource en eau renouvelable a déjà baissé de 14 % ces deux dernières décennies par rapport aux dix années précédentes !

Tous les usages de l’eau, interdépendants sur un territoire, sont touchés. Les milieux naturels souffrent déjà énormément de notre inadaptation collective, comme en témoignent les nombreux cours d’eau asséchés. C’est tout le cycle de l’eau qui est bouleversé. Les effets du changement climatique s’ajoutent à des décennies de forte augmentation des prélèvements, d’aménagements hydrauliques néfastes, de destruction des zones humides, d’arasement de talus et de haies, d’artificialisation et d’activités agricoles délétères pour les sols : autant de pratiques qui ont dégradé et altéré durablement leur potentiel d’infiltration de l’eau.

Or, ce sont ces mêmes milieux qui dépolluent nos rejets « traités » et régulent les écoulements. Nous sommes dans une spirale négative dont il est urgent de sortir.

Ces défis croisés avaient pourtant été bien identifiés lors des Assises de l’eau de 2019. Leur feuille de route fixait alors des objectifs clairs de sobriété : réduire les prélèvements de 10 % en 2024 et de 25 % en 2034.

A un an de la première échéance, nous en sommes très loin, hélas. En un sens, cette sécheresse est un rappel cruel mais utile : nous devons sortir du déni, et il est urgent que le prochain plan eau tienne enfin ces objectifs et organise vraiment cette réduction de l’ensemble des prélèvements, en commençant par les plus gros consommateurs.

Mais mieux économiser l’eau, mieux la partager avec justesse et justice suppose d’abord de bien connaître les usages existants. Or, les retours d’expérience des territoires déjà engagés dans une stratégie concertée de partage de l’eau (dans les projets de territoire pour la gestion de l’eau) montrent que nous sommes loin du compte.

Ainsi, nous ne disposons pas aujourd’hui de données indispensables pour une gestion équilibrée de l’eau, comme la quantité totale des prélèvements et les stratégies d’irrigation agricole. Or, il s’agit d’un enjeu fondamental : pour une gouvernance juste et durable de l’eau, nous avons besoin de mieux connaître tous les prélèvements – domestiques et non domestiques – et d’étudier leurs évolutions et leurs interactions.

Sécheresse : Macron pour un « plan de sobriété sur l’eau »

Sécheresse : Macron pour un « plan de sobriété sur l’eau »

Macon Lors de son passage au salon de l’agriculture s’est prononcée pour un plan sécheresse. Il faut planifier tout cela a-t-il déclaré éviter les conflits d’usage de dernière minute. Il est sans doute trop tard pour parler de planification car ce sont surtout maintenant des mesures conjoncturelles qui seront envisageables. Trop tard notamment pour changer le rapport entre l’eau et l’agriculture. Une question qui ne peut être réglée qu’à long terme. Même chose pour envisager un double réseau d’eau potable et d’eau non potable, projet à très long terme.

Ce nest pas en mars 2023 qu’il faut prendre conscience de la rareté de l’eau, il fallait s’en préoccuper déjà des le milieux de l’année 2022 voire avant. Bref la politique dans le rétroviseur.

Le chef de l’Etat a appelé à « un plan de sobriété sur l’eau » sur le modèle de la sobriété énergétique, évoquant à nouveau « la fin de l’abondance ». La France vient de connaître une période de sécheresse de plus d’un mois, un record en hiver, alors qu’elle espérait récupérer de la terrible sécheresse estivale. Mais un peu partout en France, les chambre d’agriculture relèvent des volumes de pluie jusqu’à moitié moins importants qu’en temps normal. « La France est en état d’alerte. On a au moins deux mois de retard de remplissage des nappes phréatiques », avait reconnu mercredi Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique.

« On sait qu’on sera confronté comme on était l’été dernier à des problèmes de raréfaction [d'eau] : plutôt que de s’organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d’usage, on doit planifier tout ça » a élaboré Emmanuel Macron. Sans dévoiler de feuille de route précise, le président évoque des pistes d’amélioration, comme mieux récolter l’eau de pluie, avoir moins de fuites dans les réseaux d’eau ou encore mieux répartir l’utilisation de l’eau potable selon les usagers. Le tout, en continuant de produire et d’investir sur des rétentions collinaires, c’est-à-dire des bassins artificiels pour récolter l’eau de surface.

Partage de l’eau: enjeu public

Partage de l’eau: enjeu public

Les ultras cherchent souvent un prétexte pour agresser les forces de l’ordre et détruire mais l’État doit apporter la plus grande attention à la question de l’eau, argumente Paul Melun,
essayiste et président de «Souverains demain !» dans le Figaro à l’occasion des manifestations contre les bassines de Sainte Soline dans les Deux-Sèvres.

Ce samedi 29 octobre, à Sainte-Soline dans le sud des Deux-Sèvres, un cortège de manifestants s’est rassemblé pour dénoncer un projet de réserves d’eau pour l’irrigation. À l’appel du collectif «Bassines Non Merci», des milliers de personnes se sont réunies en dépit de l’interdiction de la manifestation par le préfet. Les opposants au projet de construction de 16 réserves d’eau pour les agriculteurs ont fait route vers la bassine afin de pénétrer dans le chantier.

les «méga bassines» d’eau menacent-elles l’environnement ?
.
Comme souvent, les militants écologistes qui constituent la «ZAD» ne sont pas des habitants du territoire, pour la majorité d’entre eux. Un jour à Notre-Dame-des-Landes contre le projet d’aéroport, un autre à Sivens contre la construction d’un barrage, la plupart de ces activistes pratiquent un militantisme nomade et transitent d’un combat à l’autre tout au long de l’année.
Souvent rejoints par des leaders politiques Verts ou d’extrême gauche à la recherche de popularité, les zadistes huent les plus modérés (Yannick Jadot en a fait les frais en Deux-Sèvres) et encensent les plus radicaux. Leurs combats écologistes sont souvent le paravent de luttes intersectionnelles radicales, dont le but est l’effondrement d’un pays, la France, qu’ils jugent conservateur et réactionnaire.

Si ces militants ne représentent souvent qu’une part infime de la population française, il n’en demeure pas moins que les sujets dont ils s’emparent ne sont pas débattus démocratiquement. La construction de bassines, tout comme le déploiement des éoliennes, ne donne en général lieu à aucune concertation avec les habitants des territoires ruraux, pourtant concernés au premier chef par ces projets. La démocratie locale est régulièrement bafouée par l’État et par les investisseurs privés.
Le projet de bassines de Sainte-Soline interpelle par son envergure : 14 hectares de bassin, 16 hectares d’emprise et 750.000 m3 d’eau. Sur les 300 exploitations agricoles que compte ce territoire, 220 sont engagées dans ce projet collectif, rapporte la Coop de l’eau sur son site.

Si notre pays veut assurer sa souveraineté alimentaire dans les crises, il doit se doter d’une agriculture performante, en mesure de nourrir l’ensemble de la population.

Certains arguments en faveur des bassines sont recevables. Les agriculteurs du département subissent les sécheresses et veulent légitimement pouvoir irriguer leurs sols, et ainsi éviter une baisse abyssale de leurs rendements. Si notre pays veut assurer sa souveraineté alimentaire dans les crises, il doit se doter d’une agriculture performante, en mesure de nourrir l’ensemble de la population. Nos agriculteurs aiment leur terre et alimentent le pays, et certains militants écologistes ont tort de l’oublier.

Néanmoins l’eau est un bien commun fondamental, qui mérite d’être partagé avec équité, dans un souci de préservation environnementale. Seul l’État, garant de l’intérêt général, peut assurer cette mission. C’est donc au gouvernement et aux élus locaux, qu’il appartient de régir le captage et la distribution de l’eau, non aux acteurs privés. La «guerre de l’eau» fait rage partout dans le monde, et va s’accentuer dans les prochaines décennies. Ce constat doit conduire l’État à réagir rapidement pour déployer une transition de notre modèle agricole afin de préparer la nation aux immenses défis que posent les perturbations du cycle de l’eau, induites par le dérèglement climatique.

Dans le respect de la démocratie écologique (référendums locaux, consultation des élus locaux), l’État doit planifier une vaste transition des usages en matière d’eau et d’environnement. Le président Macron a annoncé un plan de reforestation qui va dans le bon sens, mais il faut aller plus loin. Il est urgent de multiplier le nombre de prairies et de remettre en place des haies afin de garantir la biodiversité. Le modèle d’agriculture intensive, caractérisé par ses vastes plaines de monoculture doit progressivement évoluer vers un retour aux paysages de bocages, parsemés de cultures différentes et de bois. Les cultures trop gourmandes en eau, dans les zones sujettes aux sécheresses, devront être déplacées vers d’autres territoires où la pluviométrie est plus importante.
Ce chemin ne se fera ni sans le génie de nos agriculteurs, ni sans l’adhésion des populations rurales. Les zadistes n’offrent aucune solution alternative aux projets qu’ils dénoncent. Il faut donc que l’État se dote d’une véritable ambition politique, au service d’une planification de l’eau.

Partage de l’eau: une enjeu public

Société-Partage de l’eau: une enjeu public

Les ultras cherchent souvent un prétexte pour agresser les forces de l’ordre et détruire mais l’État doit apporter la plus grande attention à la question de l’eau, argumente Paul Melun,
essayiste et président de «Souverains demain !» dans le Figaro à l’occasion des manifestations contre les bassines de Sainte Soline dans les Deux-Sèvres.

Ce samedi 29 octobre, à Sainte-Soline dans le sud des Deux-Sèvres, un cortège de manifestants s’est rassemblé pour dénoncer un projet de réserves d’eau pour l’irrigation. À l’appel du collectif «Bassines Non Merci», des milliers de personnes se sont réunies en dépit de l’interdiction de la manifestation par le préfet. Les opposants au projet de construction de 16 réserves d’eau pour les agriculteurs ont fait route vers la bassine afin de pénétrer dans le chantier.

les «méga bassines» d’eau menacent-elles l’environnement ?
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Comme souvent, les militants écologistes qui constituent la «ZAD» ne sont pas des habitants du territoire, pour la majorité d’entre eux. Un jour à Notre-Dame-des-Landes contre le projet d’aéroport, un autre à Sivens contre la construction d’un barrage, la plupart de ces activistes pratiquent un militantisme nomade et transitent d’un combat à l’autre tout au long de l’année.
Souvent rejoints par des leaders politiques Verts ou d’extrême gauche à la recherche de popularité, les zadistes huent les plus modérés (Yannick Jadot en a fait les frais en Deux-Sèvres) et encensent les plus radicaux. Leurs combats écologistes sont souvent le paravent de luttes intersectionnelles radicales, dont le but est l’effondrement d’un pays, la France, qu’ils jugent conservateur et réactionnaire.

Si ces militants ne représentent souvent qu’une part infime de la population française, il n’en demeure pas moins que les sujets dont ils s’emparent ne sont pas débattus démocratiquement. La construction de bassines, tout comme le déploiement des éoliennes, ne donne en général lieu à aucune concertation avec les habitants des territoires ruraux, pourtant concernés au premier chef par ces projets. La démocratie locale est régulièrement bafouée par l’État et par les investisseurs privés.
Le projet de bassines de Sainte-Soline interpelle par son envergure : 14 hectares de bassin, 16 hectares d’emprise et 750.000 m3 d’eau. Sur les 300 exploitations agricoles que compte ce territoire, 220 sont engagées dans ce projet collectif, rapporte la Coop de l’eau sur son site.

Si notre pays veut assurer sa souveraineté alimentaire dans les crises, il doit se doter d’une agriculture performante, en mesure de nourrir l’ensemble de la population.

Certains arguments en faveur des bassines sont recevables. Les agriculteurs du département subissent les sécheresses et veulent légitimement pouvoir irriguer leurs sols, et ainsi éviter une baisse abyssale de leurs rendements. Si notre pays veut assurer sa souveraineté alimentaire dans les crises, il doit se doter d’une agriculture performante, en mesure de nourrir l’ensemble de la population. Nos agriculteurs aiment leur terre et alimentent le pays, et certains militants écologistes ont tort de l’oublier.

Néanmoins l’eau est un bien commun fondamental, qui mérite d’être partagé avec équité, dans un souci de préservation environnementale. Seul l’État, garant de l’intérêt général, peut assurer cette mission. C’est donc au gouvernement et aux élus locaux, qu’il appartient de régir le captage et la distribution de l’eau, non aux acteurs privés. La «guerre de l’eau» fait rage partout dans le monde, et va s’accentuer dans les prochaines décennies. Ce constat doit conduire l’État à réagir rapidement pour déployer une transition de notre modèle agricole afin de préparer la nation aux immenses défis que posent les perturbations du cycle de l’eau, induites par le dérèglement climatique.

Dans le respect de la démocratie écologique (référendums locaux, consultation des élus locaux), l’État doit planifier une vaste transition des usages en matière d’eau et d’environnement. Le président Macron a annoncé un plan de reforestation qui va dans le bon sens, mais il faut aller plus loin. Il est urgent de multiplier le nombre de prairies et de remettre en place des haies afin de garantir la biodiversité. Le modèle d’agriculture intensive, caractérisé par ses vastes plaines de monoculture doit progressivement évoluer vers un retour aux paysages de bocages, parsemés de cultures différentes et de bois. Les cultures trop gourmandes en eau, dans les zones sujettes aux sécheresses, devront être déplacées vers d’autres territoires où la pluviométrie est plus importante.
Ce chemin ne se fera ni sans le génie de nos agriculteurs, ni sans l’adhésion des populations rurales. Les zadistes n’offrent aucune solution alternative aux projets qu’ils dénoncent. Il faut donc que l’État se dote d’une véritable ambition politique, au service d’une planification de

Partage de l’eau: Enjeu public

Partage de l’eau: Enjeu public

Les ultras cherchent souvent un prétexte pour agresser les forces de l’ordre et détruire mais l’État doit apporter la plus grande attention à la question de l’eau, argumente Paul Melun,
essayiste et président de «Souverains demain !» dans le Figaro à l’occasion des manifestations contre les bassines de Sainte Soline dans les Deux-Sèvres.

Ce samedi 29 octobre, à Sainte-Soline dans le sud des Deux-Sèvres, un cortège de manifestants s’est rassemblé pour dénoncer un projet de réserves d’eau pour l’irrigation. À l’appel du collectif «Bassines Non Merci», des milliers de personnes se sont réunies en dépit de l’interdiction de la manifestation par le préfet. Les opposants au projet de construction de 16 réserves d’eau pour les agriculteurs ont fait route vers la bassine afin de pénétrer dans le chantier.

les «méga bassines» d’eau menacent-elles l’environnement ?
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Comme souvent, les militants écologistes qui constituent la «ZAD» ne sont pas des habitants du territoire, pour la majorité d’entre eux. Un jour à Notre-Dame-des-Landes contre le projet d’aéroport, un autre à Sivens contre la construction d’un barrage, la plupart de ces activistes pratiquent un militantisme nomade et transitent d’un combat à l’autre tout au long de l’année.
Souvent rejoints par des leaders politiques Verts ou d’extrême gauche à la recherche de popularité, les zadistes huent les plus modérés (Yannick Jadot en a fait les frais en Deux-Sèvres) et encensent les plus radicaux. Leurs combats écologistes sont souvent le paravent de luttes intersectionnelles radicales, dont le but est l’effondrement d’un pays, la France, qu’ils jugent conservateur et réactionnaire.

Si ces militants ne représentent souvent qu’une part infime de la population française, il n’en demeure pas moins que les sujets dont ils s’emparent ne sont pas débattus démocratiquement. La construction de bassines, tout comme le déploiement des éoliennes, ne donne en général lieu à aucune concertation avec les habitants des territoires ruraux, pourtant concernés au premier chef par ces projets. La démocratie locale est régulièrement bafouée par l’État et par les investisseurs privés.
Le projet de bassines de Sainte-Soline interpelle par son envergure : 14 hectares de bassin, 16 hectares d’emprise et 750.000 m3 d’eau. Sur les 300 exploitations agricoles que compte ce territoire, 220 sont engagées dans ce projet collectif, rapporte la Coop de l’eau sur son site.

Si notre pays veut assurer sa souveraineté alimentaire dans les crises, il doit se doter d’une agriculture performante, en mesure de nourrir l’ensemble de la population.

Certains arguments en faveur des bassines sont recevables. Les agriculteurs du département subissent les sécheresses et veulent légitimement pouvoir irriguer leurs sols, et ainsi éviter une baisse abyssale de leurs rendements. Si notre pays veut assurer sa souveraineté alimentaire dans les crises, il doit se doter d’une agriculture performante, en mesure de nourrir l’ensemble de la population. Nos agriculteurs aiment leur terre et alimentent le pays, et certains militants écologistes ont tort de l’oublier.

Néanmoins l’eau est un bien commun fondamental, qui mérite d’être partagé avec équité, dans un souci de préservation environnementale. Seul l’État, garant de l’intérêt général, peut assurer cette mission. C’est donc au gouvernement et aux élus locaux, qu’il appartient de régir le captage et la distribution de l’eau, non aux acteurs privés. La «guerre de l’eau» fait rage partout dans le monde, et va s’accentuer dans les prochaines décennies. Ce constat doit conduire l’État à réagir rapidement pour déployer une transition de notre modèle agricole afin de préparer la nation aux immenses défis que posent les perturbations du cycle de l’eau, induites par le dérèglement climatique.

Dans le respect de la démocratie écologique (référendums locaux, consultation des élus locaux), l’État doit planifier une vaste transition des usages en matière d’eau et d’environnement. Le président Macron a annoncé un plan de reforestation qui va dans le bon sens, mais il faut aller plus loin. Il est urgent de multiplier le nombre de prairies et de remettre en place des haies afin de garantir la biodiversité. Le modèle d’agriculture intensive, caractérisé par ses vastes plaines de monoculture doit progressivement évoluer vers un retour aux paysages de bocages, parsemés de cultures différentes et de bois. Les cultures trop gourmandes en eau, dans les zones sujettes aux sécheresses, devront être déplacées vers d’autres territoires où la pluviométrie est plus importante.
Ce chemin ne se fera ni sans le génie de nos agriculteurs, ni sans l’adhésion des populations rurales. Les zadistes n’offrent aucune solution alternative aux projets qu’ils dénoncent. Il faut donc que l’État se dote d’une véritable ambition politique, au service d’une planification de notre agriculture. Par la souveraineté populaire et par le génie agricole français, notre pays a toutes les clés pour une gestion de l’eau équitable, au service de l’intérêt de la nation.

Couple franco allemand: De l’eau dans le gaz !

Couple franco allemand: De l’eau dans le gaz !

En dépit des propos rassurants de Macron sur les rapports entre la France et l’Allemagne, le climat n’est guère à l’optimisme. Il est en effet clair que d’une façon générale- et déjà depuis longtemps- l’Allemagne a décidé de faire cavalier seul en poursuivant sa propre stratégie en fonction de ses intérêts économiques.

Ainsi dans beaucoup de domaines, le couple franco allemand est en panne. Notons d’abord que ce concept de de couple franco allemand n’est reconnu qu’en France. Bref un amour qui n’est pas totalement partagé. En cause , la conception de la gestion économique et financière. De l’autre côté du Rhin une conception orthodoxe et rigoureuse de l’action publique notamment dans le domaine financier. Et la France est considérée comme une sorte de parasite bavard qui vit en réalité au crochet de l’euro totalement soutenu par l’Allemagne. La France de son côté souhaiterait embarquer l’Allemagne dans nombre de projets européens quand l’Allemagne préfère des alliances avec les États-Unis ou des relations avec d’autres pays comme la Chine( en matière par exemple de batterie électrique pour l’automobile.)

L’Allemagne a préféré se lier avec la Russie en matière d’énergie en faisant du gaz russe sa principale ressource. À l’inverse, la France a misé sur le nucléaire. Une énergie contestée en Allemagne pour des motifs écologiques mais aussi politiques. L’Allemagne ne souhaite pas en effet que la France devienne une puissance industrielle inter nationale dans ce domaine.

On retrouve les mêmes oppositions concernant les questions de l’armement. Ainsi récemment l’Allemagne vient de décider un réarmement de l’ordre de 100 milliards en préférant du matériel américain et israélien au matériel européen. Pour l’avenir, de nombreuses oppositions demeurent concernant l’avion du futur(SCAF); l’Allemagne voudrait bien soutenir ce projet mais à condition de récupérer la technologie que maîtrise la France. ( Le rafale est en effet par exemple le meilleur avion du monde indiscutablement), même chose pour le char de l’avenir et la défense anti aériennes. L’obsession de l’Allemagne c’est toujours de servir les intérêts industriels de son pays.

Vis-à-vis de l’Ukraine l’Allemagne a tardé à opérer son virage vis-à-vis de la Russie en raison des questions d’approvisionnement de gaz russe.

Pour bien marquer sa différence l’Allemagne vient de déclarer qu’elle doit être le pays central de la politique de défense européenne renvoyant la France un rôle accessoire ! Et même considérant que le matériel français ne marche pas!

Le dernier débat concerne la régulation des prix de l’énergie. La France et de nombreux pays proposent de dissocier le marché de l’électricité et le marché du gaz. Aussi d’instaurer une sorte de prix bouclier pour l’achat de l’électricité avec également des approvisionnement européen commun quand l’Allemagne souhaite gérer seule cette problématique. Bref il y a de l’eau dans le gaz et même dans l’électricité dans le couple franco-allemand

Climat et enjeu de l’eau

Climat et enjeu de l’eau

 

 

A mesure que le réchauffement se renforcera, les conséquences sur les ressources hydriques d’un modèle agricole dopé aux intrants de synthèse deviendront de plus en plus sévères, prévient Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

 

Bien plus que tous les épisodes de sécheresse de l’histoire récente, l’été écoulé nous a contraint à reconnaître qu’il ne fallait pas plaisanter avec l’eau. L’eau, c’est une affaire sérieuse. Elle est nécessaire partout, tout le temps, pour tout le monde et, lorsqu’elle vient à manquer, il n’existe aucun miracle technologique capable de remplacer une bonne vieille pluie.

Avec le changement climatique en cours, ces réalités s’imposeront toujours plus durement à l’Europe et au reste du monde. Elles sont aggravées par un autre constat : l’eau qui nous restera sera de plus en plus contaminée par toutes les substances résultant de nos activités, et en particulier par les quelque 60 000 tonnes de chimie de synthèse dispersées chaque année dans les campagnes par le modèle agricole dominant.

Ces derniers jours, plusieurs enquêtes journalistiques ont attiré l’attention sur ce qui est longtemps demeuré un point aveugle de la surveillance des ressources. Jusqu’à présent, cette surveillance était focalisée sur la recherche des pesticides eux-mêmes, négligeant de s’intéresser à de nombreux sous-produits de leur dégradation, c’est-à-dire leurs « métabolites ». La refonte de la directive européenne sur l’eau potable, achevée en décembre 2020, est venue lever cette ambiguïté, au prix d’une prise de conscience douloureuse. Une commune sur quatre a été concernée en 2021 par des dépassements des normes de qualité de l’eau potable selon nos confrères de Franceinfo et du magazine « Complément d’enquête », soit environ un Français sur cinq, selon les données colligées par Le Monde. Et le pire est sans doute encore à venir, de nouvelles substances devant être prochainement incluses dans les plans de surveillance.

Les administrations et les collectivités se sont retrouvées prises de court par la situation tout au long de l’année passée, parfois confrontées à des excès marqués de certains métabolites pour lesquels les données de toxicité sont lacunaires ou inexistantes. En 2021, dans la panique réglementaire qui a suivi la découverte inattendue de ces substances dans les réseaux de distribution d’eau, on a vu les mêmes dépassements de normes de qualité, pour les mêmes produits, être considérés comme bénins dans certaines régions, et entraîner des interdictions de consommation dans d’autres.

L’eau est ainsi au cœur de deux crises : l’une climatique, l’autre chimique. Avec, comme principal opérateur synergique entre les deux, notre modèle d’agriculture productiviste, qui aggrave le réchauffement tout en puisant de manière excessive dans les ressources hydriques. Selon les chiffres du ministère de la transition écologique, l’agriculture tricolore engloutit près de la moitié de l’eau consommée chaque année en France – et près de 80 % au cours des trois mois d’été. La plus grande part de cette eau est utilisée par une petite fraction d’exploitants, pour produire des céréales qui seront exportées sur les marchés internationaux, principalement pour nourrir des animaux élevés dans des bâtiments.

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