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Provence-Alpes-Côte d’Azur : le changement climatique et la question de l’eau

Provence-Alpes-Côte d’Azur : le changement climatique et la question de l’eau

Et si le scénario de 2022 se répétait ? Dans les Bouches-du-Rhône, plusieurs dizaines communes étaient placées en alerte renforcée sécheresse – et donc à des restrictions d’eau – à la fin juillet 2024. Il faut dire que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) est particulièrement vulnérable au risque de sécheresse. Elle l’est à cause du climat méditerranéen qui y règne, mais aussi du fait d’une répartition inégale de la ressource en eau sur le territoire. Celle-ci peut conduire à une dépendance aux aménagements hydrauliques réalisés pour transférer l’eau abondante des zones alpines vers les zones plus déficitaires et densément peuplées du littoral.

par Isabelle Duhamel-Achin
Direction Régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur, BRGM

Marc Moulin
Hydrogéologue, BRGM
dans The Conversation

Depuis plusieurs années, le BRGM multiplie les projets de recherche avec des partenaires locaux en PACA pour améliorer les connaissances du sous-sol et de ses ressources en eau.
De quoi améliorer la gestion collective de la ressource ? La sécheresse hors norme de 2022 a en tout cas entrainé une réflexion des collectivités sur la gestion partagée de la ressource.

La ressource en eau est plutôt abondante en PACA, mais elle est inégalement répartie dans l’espace et dans le temps, en fonction des saisons. Elle est parcourue par près de 46 000 kilomètres de cours d’eau, dont deux axes majeurs : le Rhône, qui traverse d’abord la région Auvergne-Rhône-Alpes, et la Durance, affluent du Rhône qui trouve sa source dans les Hautes-Alpes.

Le grand barrage de Serre-Ponçon, par exemple, conçu à l’origine comme un ouvrage destiné à la production d’hydro-électricité, joue un rôle de réservoir et de régulateur. Il permet de soutenir le manque d’eau pendant la période estivale, par un relargage progressif des réserves constituées en fonction des besoins du territoire.

Il alimente tout un réseau de canaux d’irrigation et d’alimentation en eau dans plusieurs départements de la région grâce à une concession régionale gérée par la Société du Canal de Provence. Le canal de Marseille alimente la deuxième plus grande ville de France en nombre d’habitants à partir de la Durance. Les deux tiers de l’eau de surface de la région proviennent d’ailleurs de ce cours d’eau et de son affluent le Verdon. Le dernier tiers dépend du partage de l’eau du Rhône depuis la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Il existe aussi des projets de partage de l’eau (non aboutis pour l’instant) interrégionaux. Citons, parmi d’autres, celui vers la région Occitanie à partir du Rhône (projet Aqua Domitia). Les réflexions de gestion unifiée dépassent d’ailleurs les frontières : le fleuve Roya, qui prend sa source en France et termine sa course dans la plaine alluviale de Vintimille, en fournit un bon exemple. Un protocole international de gestion et d’étude de la nappe alluviale de la Roya existe et des projets d’étude et d’exploitation en commun sont à l’œuvre.

Outre les eaux de surface, 14 % des prélèvements pour l’alimentation en eau, tous usages confondus, proviennent des nappes d’eau souterraine. Pour l’eau potable, cette part se monte à 50 %. Les eaux souterraines représentent donc un enjeu crucial pour l’avenir : les débits des eaux de surface risquent de diminuer dans les décennies à venir sous l’effet du changement climatique.

Les masses d’eau souterraine en région PACA. BRGM, Marc Moulin, 2024, Fourni par l’auteur
Les eaux souterraines se retrouvent principalement au sein des nappes alluviales (en général peu profondes) ou des réservoirs karstiques (superficiels ou plus profonds). Dans la région, coexistent en effet divers types de formations rocheuses, aux propriétés hydrogéologiques variées :

Les domaines cristallins de socle (roches fracturées de type magmatique ou métamorphique des massifs des Maures-Estérel-Tanneron, du Mercantour ou du sud des Alpes). Ils sont réputés peu productifs en eaux souterraines.

les alluvions, anciennes ou récentes (limons, sables, graviers…) localisées principalement sur la bande côtière et dans les domaines de grandes plaines provençales, recélant des nappes superficielles qui bordent les principaux cours d’eau (la Durance, la Crau, le Gapeau, la Siagne, le Var…), qui sont les plus exploitées (environ 60 % des prélèvements d’eau),

Les grands massifs dits karstiques (constitués de calcaires et dolomies, des roches carbonatées), accueillant des aquifères complexes encore assez peu exploités. Le fonctionnement de ces écoulements souterrains est souvent complexe et les réseaux qu’ils dessinent sous la surface ne sont pas encore entièrement connus. Leurs affleurements représentent le quart de la surface de la région.

Les ressources qu’ils accueillent sont souvent très réactives aux conditions hydroclimatiques. L’eau circule dans les cavités (karsts) créées par la dissolution naturelle de la roche, rendue semblable à un gruyère par l’écoulement de l’eau.

Photo du même lieu prise en mars 2024, niveau d’eau haut après de fortes pluies, la cavité n’est plus visible. BRGM, Mélissande Ibba, Fourni par l’auteur
Ils peuvent constituer de vastes réservoirs. Ils sont à l’origine de sources remarquables qui contribuent localement à l’alimentation des rivières, comme le montrent les photographies ci-dessus, prises à la Fontaine de Vaucluse.

La disponibilité de la ressource en eau souterraine dépend des cycles hydroclimatiques, très contrastés en région méditerranéenne. Sur la façade maritime, un changement semble d’ores et déjà s’esquisser, avec une augmentation notable ces dernières années des températures moyennes et des vagues de chaleur prolongées pendant l’été.

Au-delà des seules températures, la fréquence d’autres événements météorologiques extrêmes, comme les fortes pluies, augmente également. Celles-ci peuvent entraîner des crues éclair dans les vallées encaissées des hauts reliefs sur les domaines alpins, des inondations et des dommages sur les infrastructures (par exemple la tempête Alex en 2020).

A l’inverse, les périodes prolongées sans pluie peuvent provoquer des sécheresses importantes, comme celle de 2022, d’autant plus impactantes qu’elles interviennent après des automnes avec faible pluviométrie et des hivers secs.

Des restrictions sur les usages de l’eau avaient été imposées en 2022 et 2023 par arrêtés préfectoraux pour limiter les volumes prélevés sur les nappes insuffisamment rechargées. De nombreuses collectivités du Var et des Alpes Maritimes avaient dû alors s’orienter vers des solutions alternatives transitoires : achat d’eau potable en citernes ou en bouteilles, arrêt de l’arrosage des espaces verts ou de l’alimentation des fontaines d’agrément et des piscines…

Le changement climatique pourrait également entraîner à terme une salinisation des aquifères côtiers dans les secteurs les plus densément peuplés sur la frange littorale.

En effet, avec la remontée du niveau marin, l’interface entre eau douce et eau salée dans le sous-sol sera amenée à se déplacer vers l’intérieur des terres. Cela va accentuer la vulnérabilité des captages d’alimentation en bord de mer, mais également dans les plaines (souvent agricoles) et dans les zones humides de basse altitude, en Camargue notamment.

Recherche et politiques locales, deux façons d’agir sur le risque de pénurie
La sécheresse extrême de 2022 a entraîné une réflexion collective sur la gestion partagée de la ressource en eau pour la planification territoriale. Dans ce contexte, le BRGM développe des modèles numériques pour mieux évaluer les impacts futurs du changement climatique sur la ressource et la recharge des nappes. Cela implique de simuler l’évolution des flux de masses d’eau et les interactions entre les eaux de surface et le niveau des nappes d’eau souterraine.

Les objectifs sont multiples : cibler des secteurs à fort potentiel où aller explorer de nouvelles ressources de substitution, mieux comprendre comment transitent ces flux sur notre territoire pour mieux les utiliser, reconstituer les stocks, voire même identifier les secteurs qui seront le plus en tension à l’avenir.

Ces éléments produits par le BRGM permettent de nourrir la réflexion politique au niveau local : choix de nouveaux aménagements, arbitrages dans les prises de décision… Citons plusieurs exemples de projets de recherche récents où le BRGM travaille en collaboration avec les partenaires locaux de la région PACA :

plusieurs études sur l’apport des eaux karstiques souterraines de la région ainsi qu’aux crues des différents cours d’eau,

la prospection de réservoirs potentiels plus profonds avec la collaboration franco-italienne, dans le cadre du projet Interreg Concert’eaux Opera piloté par la communauté d’agglomération de la Riviera française,

ou encore les potentiels forages exploratoires sous la plaine de la Crau.

L’adaptation passe également par la mise en place d’actions concrètes ou d’expérimentations sur le territoire, par exemple :

la rénovation des réseaux des collectivités pour en réduire les fuites,

la désimperméabilisation des sols en milieu urbain. De quoi faciliter le transfert des pluies vers le sous-sol pour recharger les nappes.

la valorisation des eaux usées traitées pour lutter contre la sécheresse,

la mise en place de système d’irrigation agricole plus sobres, comme du goutte-à-goutte automatisé déclenché suivant les conditions météo ou des capteurs d’humidité des sols connectés,

des changements de pratiques avec des cultures adaptées à un climat plus chaud.

L’urgence à préserver l’eau en PACA

Rappelons enfin que le maintien d’une quantité d’eau suffisante dans les cours d’eau et les nappes est indispensable à leur bon fonctionnement et l’équilibre des écosystèmes. Selon les derniers chiffres de 2023, publiés sur le site EauFrance, seuls 48 % des milieux aquatiques en surface sont considérés en bon état écologique, 88 % sont en bon état quantitatif et 85 % en bon état chimique (c’est-à-dire, dont les niveaux de pollution sont conformes aux exigences réglementaires).

Il y a urgence : selon l’Agence de l’Eau, 40 % des territoires du bassin Rhône-Méditerranée seraient en tension car les besoins actuels et les prélèvements dépassent la capacité des ressources disponibles.

Un enjeu important pour la région PACA, par ailleurs soumise à de fortes pressions démographiques liées notamment au tourisme.

JO – pollution de la Seine: : la qualité de l’eau suspectée

JO – pollution de la Seine:   : la qualité de l’eau suspectée

  Selon les informations du quotidien belge De Standaard , Claire Michel est hospitalisée depuis quatre jours. La triathlète belge serait infectée par la bactérie E.Coli, qui provoque notamment des problèmes gastriques, depuis sa baignade dans la Seine. La presse belge est très critique sur la qualité de l’eau. «Le COIB et Belgian Triathlon espèrent que les leçons seront tirées pour les prochaines compétitions de triathlon aux Jeux Olympiques. Nous pensons ici à la garantie des jours d’entraînement, des jours de compétition et du format des compétitions qui doit être clarifié à l’avance et faire en sorte qu’il n’y ait pas d’incertitude pour les athlètes, l’entourage et les supporters.»
Si l’on se fie simplement à sa couleur , l’eau de la Seine paraît effectivement assez douteuse et les résultats des tests bactériologiques interrogent.

Qualité de l’eau de la Seine : zone assez grise !

Qualité de l’eau de la Seine : zone assez grise !

 

Il n’y a pas eu d’amélioration miracle de la qualité de l’eau de la Seine même si le triathlon a pu s’y dérouler.  Si les organisateurs n’ont pas publié les données officielles, des mesures réalisées par une start-up française révèlent cependant une qualité de l’eau en dessous des seuils optimums espérés par la fédération internationale.

World Triathlon vise une qualité de l’eau bonne ou excellente, avec des niveaux en E. coli inférieurs à 500/100 ml d’eau. A l’inverse, la zone de baignade est jugée de mauvaise qualité si les concentrations dépassent un seuil de 1 000/100 ml.

D’après les analyses en laboratoire publiées par Fluidion, cette limite a été dépassée, lundi, avec des concentrations en E. coli de 1 553/100 ml. En revanche, les analyses effectuées mardi passent bel et bien en dessous du seuil réglementaire, avec un résultat de 687/100 ml, soit une contamination bactériologique de l’eau divisée par plus de deux en 24 heures.

Malgré tout, cette amélioration notable reste tout juste passable, d’après le règlement de World Triathlon. Lorsque les concentrations en E. coli sont comprises entre 500 et 1 000, la qualité de l’eau peut être classée comme moyenne ou bonne, en fonction d’autres critères, tels que l’apparence de l’eau ou les conditions météo.

Une crise de gestion de l’eau

Une crise de gestion de l’eau

La gestion de la crise de l’eau devient cruciale dans les transitions écologiques, au même titre que la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Intimement liée à ces défis, elle impacte profondément les écosystèmes, les communautés humaines et les politiques de gestion des ressources naturelles. Malgré des périodes de pluie abondante, la crise de l’eau persiste et ses enjeux varient selon les territoires, rendant la gestion durable de l’eau essentielle pour un avenir résilient.
Par Pauline Kajl Abadie, chargée de projet Biodiversité – Eau, à l’Observatoire du Développement Durable (OID) dans La Tribune.

La crise de l’eau est étroitement liée au changement climatique, avec une augmentation des événements extrêmes tels que les fortes précipitations et les inondations, comme observé dans plus de 200 communes du Pas-de-Calais depuis novembre dernier.

Toutefois, certaines régions souffrent toujours d’un manque d’eau et de la sécheresse, mettant en lumière la fragilité de notre approvisionnement en eau. Par exemple, Grimisuat, une commune du canton du Valais en Suisse, refuse l’installation de nouveaux habitants en raison d’une insuffisance d’eau potable. En France, malgré une recharge satisfaisante des nappes sur la majorité du territoire, une sécheresse historique persiste dans les Pyrénées-Orientales depuis deux ans.

Mais la crise de l’eau affecte bien plus que l’humanité. La perturbation du cycle de l’eau joue un rôle crucial dans le déclin de la biodiversité. Parmi les cinq pressions principales sur la biodiversité, la pollution de l’eau et le changement climatique se distinguent particulièrement. Nombreuses sont les espèces qui dépendent des ressources en eau, qu’il s’agisse des zones humides, des rivières ou des lacs. L’extraction excessive d’eau pour répondre aux besoins humains exerce une pression intense sur ces écosystèmes, les mettant en situation de stress hydrique critique. Cela perturbe les habitats naturels, menaçant la survie de nombreuses espèces et l’équilibre des écosystèmes aquatiques.

La pollution des rivières et des nappes phréatiques par les pesticides est un problème croissant, les pesticides sont l’une des causes principales de la contamination des eaux. Répandus sur les sols, ces derniers vont venir ensuite s’infiltrer et venir contaminer les eaux souterraines. La lutte contre les pollutions est un enjeu majeur du ministère pour assurer l’accès à l’eau potable aux générations futures et de nouvelles réglementations sont prévues.

En outre, la pollution urbaine causée par le ruissellement de l’eau souligne l’urgence de rendre les sols plus perméables. En améliorant la capacité des sols à absorber l’eau en amont, on peut considérablement réduire les impacts néfastes de cette pollution. Cette approche contribue non seulement à diminuer les inondations urbaines, mais aussi à filtrer les contaminants avant qu’ils n’atteignent les cours d’eau et les nappes phréatiques.

La canicule et la sécheresse historique de 2022 ont mis en lumière la fragilité de notre approvisionnement en eau, sensibilisant la population à sa vulnérabilité. Pour répondre à ce défi, il est crucial de repenser notre relation avec l’eau, en la considérant non plus comme une ressource infinie, mais comme un trésor précieux à protéger et à utiliser avec parcimonie. Cette prise de conscience doit être accompagnée d’efforts soutenus en matière de sensibilisation et d’éducation, pour promouvoir des comportements responsables et durables dans la gestion de l’eau, à tous les niveaux de la société, y compris dans le secteur du bâtiment.

Cependant, plusieurs obstacles se dressent sur la route de cette transition : les barrières réglementaires, les défis techniques et les contraintes économiques. Bien que la sobriété énergétique soit souvent récompensée par des économies, les coûts de l’eau restent relativement bas, ce qui complique la justification des investissements nécessaires pour une gestion efficace de cette ressource. Pour surmonter ces défis, des actions collectives concertées sont essentielles, en particulier à l’échelle étatique, afin de créer un cadre favorable à une utilisation plus rationnelle et respectueuse de l’eau.

 

La question des polluants éternels dans l’eau

La question des polluants éternels dans l’eau

On les appelle « polluants éternels ». La pollution aux PFAS (substances per – et polyfluoroalkylées, dont certaines sont considérées comme cancérogènes) présente aujourd’hui de réels enjeux sanitaires et environnementaux. Début avril, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à mieux protéger la population contre ces substances. Le Sénat doit encore examiner ce texte le 30 mai.Au-delà de l’enjeu réglementaire, il subsiste un certain nombre de verrous scientifiques, technologiques et industriels à lever avant de pouvoir apporter des solutions durables au problème. À commencer par l’inventaire exhaustif des PFAS produits et leurs usages, mais également la dégradation de ces composés dans l’environnement qui peut conduire à la formation de nouveaux PFAS… Ainsi, il ne s’agit pas seulement de surveiller une poignée de composés connus, mais potentiellement jusqu’à plusieurs millions de molécules différentes.

par , Qualité des eaux souterraines, BRGM  Environmental Monitoring Project manager, BRGM dans The Conversation 

Commençons par les définitions : de quoi parle-t-on lorsqu’on parle de PFAS ? Il s’agit de molécules de synthèse dotées de liaisons très résistantes entre des atomes de carbone et de fluor, et possédant un ou plusieurs groupes fonctionnels.

Concrètement, il s’agit de molécules répondant à des besoins très divers et ayant une définition chimique très large, comme le rappelait l’OCDE en 2021. On décompte plusieurs milliers de molécules PFAS, dont des polymères comme le polytétrafluoroéthylène (PTFE) ou le polyfluorure de vinylidène (PVDF), qui ont la particularité d’être de très grosses molécules.

Avant d’être des polluants éternels, les PFAS sont surtout des polluants omniprésents. Des travaux de recherche ont permis de constater que les PFAS sont présents partout dans l’environnement : les sols, les sédiments, l’air et les eaux, aussi bien les eaux de surface que les eaux souterraines et même la pluie. La faune terrestre et aquatique, la flore et la population humaine sont également impactées.

De nombreuses zones du globe sont concernées. Selon les estimations de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), entre 117 000 tonnes et 442 000 tonnes de PFAS ont été mis sur le marché européen en 2020.

Leur production, jadis localisée aux États-Unis, en Europe de l’Ouest et au Japon, se déplace ces dernières années vers l’Asie, notamment vers la Chine qui est aujourd’hui le principal pays producteur et l’Inde.

Cette délocalisation s’explique par les réglementations successives mises en œuvre aux États-Unis et en Europe. Selon l’ONG ChemSec, 12 compagnies seraient responsables à elles seules de la majorité de la production mondiale de PFAS.
Cette ubiquité s’explique par la diversité des sources de PFAS et de leurs voies de dissémination. Ils sont introduits dans les sols et les milieux aquatiques par des pollutions industrielles liées à leur production et leur utilisation dans de nombreux procédés industriels, produits manufacturés et le recours à certaines mousses anti-incendie. Enfin, l’usage de produits du quotidien contenant des PFAS conduit à les retrouver dans les eaux usées et les déchets.

Jusqu’à présent, les stations de traitements des eaux usées « classiques » n’ont pas été dimensionnées pour traiter ces composés de manière spécifique. Elles peuvent ainsi être une source indirecte de contamination, via le rejet des eaux usées après traitement, mais également lors de l’épandage des boues d’épuration, qui sont utilisées comme amendement des sols agricoles.

Les sites de stockage de déchets, quand ils ne sont pas maîtrisés, peuvent conduire à l’infiltration et au ruissellement de lixiviats – c’est-à-dire les liquides résiduels après lessivage par la pluie – contaminés par les PFAS. De même, les usines d’incinération des déchets peuvent contribuer à une dispersion de PFAS vers l’atmosphère, notamment en cas de combustion incomplète.

Comment les PFAS polluent les nappes phréatiques et les écosystèmes lointains
Une fois celles-ci dispersées dans l’environnement, le comportement des molécules va varier en fonction de la longueur de leur chaîne carbonée (selon le nombre d’atome de carbone qu’elles contiennent) et de la nature chimique de leur groupe fonctionnel.
Par exemple, l’acide perfluorobutanoïque (PFBA), qui contient une chaîne de quatre atomes de carbones, est plus mobile que l’acide perfluorononanoïque (PFNA), qui a une chaîne de neuf atome de carbone.
Mais certains groupes chimiques influencent aussi la mobilité de la molécule. Ainsi l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) est plus mobile que l’acide perfluorooctane sulfonique (PFOS) alors qu’ils contiennent tous deux huit atomes de carbone. Ils diffèrent en réalité par leurs groupes fonctionnels, le premier ayant un groupe carboxylique et le second sulfonique.
Les molécules les moins mobiles vont alors s’accumuler dans le sol et les sédiments, qui vont constituer des stocks secondaires de PFAS qui seront progressivement relargués dans l’environnement à plus ou moins long terme.

Les molécules les plus mobiles, de leur côté, vont s’infiltrer rapidement vers les eaux souterraines ou ruisseler vers les eaux de surface. Elles peuvent migrer sur de longues distances et in fine s’accumuler dans les aquifères, les lacs et les océans et contaminer tous les écosystèmes, même les plus lointains.

Plusieurs études ont ainsi démontré la contamination de la faune sauvage (tels que les ours polaires et les oiseaux marins) via la contamination de la chaîne alimentaire – c’est-à-dire, en se nourrissant d’autres espèces déjà polluées.
Devant ce constat, on comprend pourquoi il est si complexe de légiférer pour mettre en œuvre les mesures préventives et correctives visant à réduire les risques pour la santé humaine et l’environnement.

La situation est d’autant plus délicate qu’il subsiste encore des inconnues scientifiques entourant la toxicité à court ou long terme de certains PFAS. En plus de leur toxicité, la mobilité et la persistance de ces molécules dans l’environnement est un véritable problème notamment pour l’eau potable.

En conséquence, la communauté scientifique n’hésite pas à monter au créneau. Dès 2015, des scientifiques ont appelé à bannir les PFAS. Par la suite, plusieurs pays européens ont déposé, le 13 janvier 2023, une proposition visant à restreindre ou à interdire la plupart des usages des PFAS, à moins qu’il ne soit prouvé un usage essentiel pour la société. Celle-ci couvre environ 10 000 PFAS, dont les polymères.

En attendant que cette démarche au niveau de l’Union européenne aboutisse, la France a elle aussi entamé un processus législatif en proposant d’interdire les vêtements, cosmétiques et farts (revêtement sous les skis) contenant des PFAS à partir de 2026. Le 4 avril 2024, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité [cette proposition de loi]. Elle doit désormais être examinée par le Sénat le 30 mai.

Les récents débats autour de cette proposition de loi montrent qu’obtenir un consensus sur l’interdiction totale des PFAS sera un processus long. Quelle que soit l’issue du processus législatif, des émissions de PFAS restent en cours dans l’environnement. Il faut donc protéger les ressources en eau d’une part, et mieux caractériser les contaminations d’autre part pour protéger la santé humaine et l’environnement.
Les réglementations actuelles prévoient aujourd’hui plusieurs programmes de surveillance pour appréhender à grande échelle la contamination des ressources en eau en France. Ces données nationales sont librement accessibles au grand public sur les sites de l’ADES et de NAIADES.

Il existe plusieurs listes de paramètres à mesurer régulièrement. D’abord dans les eaux de surface :

L’acide perfluorooctane sulfonique(PFOS) est suivi dans les eaux de surface depuis 2013.

Ce suivi a été complété en 2022 par quatre autres composés : l’acide perfluoro-octanoïque (PFOA), l’acide perfluorohexanoïque (PFHxA), l’acide perfluoro-decanoïque (PFDA) et l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS).

Et dans les eaux souterraines :

Depuis 2015, il est obligatoire de mesurer six composés. Outre les PFOS, PFOA, PFHxA et PFHxS également suivis dans les eaux de surface, sont également suivis l’acide perfluoroheptanoïque (PFHpA) et l’acide perfluorodécane sulfonique (PFDS).

Depuis 2022, la liste a été complétée et contient désormais 20 composés PFAS. Ce sont les mêmes que ceux que l’on suit pour l’eau potable, destinée à la consommation humaine.
La difficulté est de faire l’inventaire exhaustif des PFAS utilisés ou rejetés par chaque industriel. C’est l’un des principaux écueils dans la définition et l’exploitation des données de surveillance, tant pour les eaux potables que pour la surveillance des eaux douces ou des rejets.
Le PTFE (ou Téflon) utilisé comme revêtement dans les poêles anti-adhésives est source de pollution aux PFAS. JPC24M / Flickr, CC BY-SA
Dans ce contexte, en juin 2023, La France a publié un arrêté ministériel relatif à l’analyse des PFAS dans les rejets aqueux de certaines installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Au-delà de la liste des 20 PFAS à suivre, déjà surveillés dans les eaux destinées à la consommation humaine, les industriels doivent désormais également rechercher les molécules spécifiques à leurs procédés.

Par ailleurs, entre les étapes de synthèse des PFAS et leurs utilisations dans procédés industriels, il y a transformation des molécules, et potentiellement formation de nouveaux produits, parfois inconnus. A partir des PFAS émis dans l’environnement, des produits de dégradation peuvent également se former, dont les PFAS les plus persistants, dits polluants éternels. Selon la littérature scientifique, jusqu’à plusieurs millions de composés PFAS pourraient exister.
Ainsi, la mise en place de ces réglementations implique que les organismes en charge de cette surveillance et les industriels soient en mesure de lister les composés et de réaliser les analyses. Il faut également que toute la chaîne soit opérationnelle, du prélèvement à l’analyse.

La surveillance des PFAS dépend donc directement de l’existence – ou non – de méthodes d’analyse adaptées. Bien que les méthodes analytiques pour les PFAS soient en constant développement, nous sommes, à l’heure actuelle, bien loin de pouvoir tous les analyser. A ce jour, on évalue à seulement une centaine le nombre de molécules pouvant être analysées, et pas dans tous les laboratoires.

Devant la quantité de molécules à surveiller, les chercheurs se tournent de plus en plus vers de nouvelles méthodes dites « globales », qui ont l’ambition d’évaluer la teneur totale en molécules fluorées, de façon non spécifique. Cependant, par rapport aux approches conventionnelles, elles ne permettent pas de quantifier individuellement chaque PFAS.

Malgré les évolutions encore nécessaires, ces données permettent de commencer à étudier le comportement, le devenir et l’impact des PFAS dans l’environnement. Mais les difficultés restent nombreuses, à commencer par la multiplicité des molécules de la famille des PFAS et des différences de comportements qu’elles peuvent présenter.

Des approches expérimentales sont donc nécessaires, sans qu’il soit possible, d’évaluer, de manière exhaustive, l’ensemble des molécules. C’est pourquoi aujourd’hui, des recherches – comme le projet PROMISCES coordonné par le BRGM – sont menées avec l’apport d’approches numériques (in silico) qui ont pour objectif de prédire les propriétés physico-chimiques et toxicologiques des PFAS.

La quantité de travaux scientifiques menés sur les PFAS augmente : plus de 350 publications en 2023 contre une dizaine en 2010. De quoi mieux comprendre leur comportement dans l’environnement et leurs propriétés toxicologiques. Le plan interministériel PFAS vise justement à soutenir l’acquisition de données dans tous les milieux potentiellement impactés et à accompagner l’évolution à venir des différentes réglementations.

Inquiétudes sur la qualité de l’eau

Inquiétudes sur  la qualité de l’eau

Une très grosse majorité des Français se satisfont de l’eau du robinet mais s’interroge sur sa qualité. Selon le baromètre Kantar pour le Centre d’information sur l’eau 2023, 66 % des Français ne boivent que de l’eau du robinet mais les Français ne sont plus que 78 % à avoir confiance dans celle du robinet, contre 85 % en 2022.

 Malgré un repli significatif, l’eau du robinet inspire toujours confiance à près de 8 Français sur 10, selon le dernier baromètre Kantar pour le Centre d’information sur l’eau. À leur table, l’eau du robinet l’emporte : 66 % en boivent tous les jours, tandis que 48 % en consomment en bouteille quotidiennement et 72 % alternent.

Pourquoi cette érosion dans le taux de confiance des citoyens, qui est passé de 85 % en 2022 à 78 % l’an dernier ? Si les retraités demeurent très sereins, les plus jeunes, les 25-44 ans, se disent plus inquiets. « Près des trois quarts des Français sont convaincus que les ressources en eau sont polluées, une proportion en légère augmentation, fait-on remarquer au Centre d’information sur l’eau. Cette baisse dans l’appréciation de la qualité de l’eau du robinet se nourrit notamment des interrogations qui ont été constatées pour l’eau en bouteille.

 

« L’eau minérale naturelle »

« L’eau minérale naturelle »

 

L’Eau minérale naturelle (EMN) est une appellation juridique spécifique. Elle se définit comme une eau d’origine souterraine, dont les composants physicochimiques (la teneur en minéraux) à l’émergence restent stables dans le temps, avec moins de 10 % de variation. Contrairement à l’eau du robinet, les traitements chimiques de désinfections sont interdits au regard des exigences réglementaires liées à aux appellations juridiques « Eau minérale naturelle » et « Eau de Source ».

 

par 

Docteur en Géographie Economique associé au laboratoire de recherche EVS, Université Lumière Lyon 2 dans The Conversation 
Les seuls traitements aujourd’hui autorisés par la réglementation portent sur la séparation d’éléments instables ou indésirables, naturellement présents dans l’eau (fer, soufre, manganèse, arsenic, etc.). Ces traitements physiques (filtration, décantation, oxygénation, utilisation d’air enrichi en ozone) ne doivent pas modifier la composition de l’eau quant aux constituants essentiels qui lui confèrent ses propriétés.

Les traitements de désinfection par ultraviolets ou par filtres au charbon actif d’éléments indésirables liés à une pollution anthropique d’origine agricole, industrielle ou accidentelle ne sont pas autorisés.

 

Or, ce que l’actualité récente nous montre, c’est que l’enjeu sur le recours à ces traitements, pourtant sans risques pour la consommation humaine, est avant tout un enjeu juridique liée à l’appellation d’eau minérale naturelle.

L’intervention du service de répression des fraudes dans le cadre de l’enquête menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes est donc au cœur de l’actualité. La perte de l’appellation EMN entraînerait de lourdes conséquences économiques pour les exploitants.

 

Cet évènement récent rappelle celui sur l’eau de source Capes Dolé en Guadeloupe. Afin d’éliminer les éléments indésirables de pollution anthropique d’origine agricole, identifiés en 1999, l’exploitant avait installé sur les lignes d’embouteillage un filtre à charbon et des membranes de filtration, sous le contrôle de l’ARS.

 

Le coupable ? Le chlordécone, pesticide utilisé contre le charançon du bananier dans toutes les Antilles françaises de 1972 à 1993.

Ce traitement physique ne modifiait pas les caractéristiques microbiologiques de l’eau. Cependant, après plusieurs attaques en justice d’embouteilleurs concurrents (Fontaine Didier et West Indies Pack), la société a été condamnée en 2013 à supprimer l’appellation « eau de source » sur ses étiquettes pour la remplacer par « eau rendue potable par traitement ».

La réglementation sur la protection des gisements d’eau minérale naturelle s’inscrit donc dans un héritage historique ancien. Et peut-être, déjà obsolète ?
L’appareil réglementaire actuel, de protection des gisements, a été construit de façon empirique et repose notamment sur la perception des risques au XIXe siècle.

À cette période, l’État avait légiféré pour protéger les gisements sur l’aspect quantitatif, à la suite de la « guerre des sources » à Vichy-Saint-Yorre de 1844 à 1930. Devant le succès commercial de l’eau embouteillée sur le bassin de Vichy-Saint-Yorre, les entrepreneurs privés multipliaient les forages. En tant que propriétaire d’un vaste patrimoine thermal, l’État, ainsi que son fermier (la Compagnie de Vichy), avaient alors découvert que l’usage thermal principal était impacté par une baisse de débit des forages.
En 1939, la multiplication anarchique des forages se matérialisait par 230 sources sur le bassin de Vichy-Saint Yorre, 200 sources à Vals et 40 sources à Vittel-Contrex. L’État a donc agi pour sauvegarder les intérêts du secteur thermal, avec une première réglementation en 1848, afin d’imposer un périmètre de protection fixe de 1000 mètres autour de chaque source.
Cet héritage réglementaire comporte aujourd’hui deux outils spécifiques, le premier obligatoire, et le second, facultatif.

De manière obligatoire, chaque émergence doit disposer d’un périmètre sanitaire d’émergence (PSE), et cela depuis 1937. Il est déterminé durant la demande d’autorisation d’exploitation d’un nouveau captage par arrêté ministériel.

La tête de forage doit être protégée par un abri fermé mis sous surveillance, et placé dans un périmètre grillagé d’une centaine de mètres carrés, en fonction du type de captage, sa profondeur, et l’environnement du site.

Ce foncier doit être détenu par le propriétaire du captage ou avoir une servitude d’accès. Au sein de ce PSE, la réglementation interdit toute activité, travaux, dépôt de déchets, épandage d’eaux usées, de produits phytosanitaires ou d’engrais organique.

L’application du PSE peut toutefois être difficile si le captage est localisé en milieu urbain. Certains captages peuvent être situés dans le sous-sol de bâtiments, ou sous la voirie du centre-ville. Le PSE peut donc parfois se limiter à la chambre de captage, ou à un local de tête de captage.

En fonction des sites, les objectifs d’un PSE peuvent donc être différents.

Si la ressource en eau est naturellement à l’abri des pollutions de surface, le PSE aura pour vocation d’assurer la sécurité physique du captage seulement.

En revanche, si la vulnérabilité sanitaire des abords immédiats de la ressource est plus grande, des compensations réglementaires devront être trouvées.

Dans ce cas de figure, la réglementation peut par exemple, en milieu urbain, interdire le stationnement de véhicules sur la voirie à proximité du captage, de manipuler des substances polluantes ou encore prévoir une surveillance en cas de travaux de voirie.
Lorsque la ressource en eau est naturellement peu protégée, la réglementation peut interdire le stationnement de véhicules sur la voirie à proximité du captage.
Des aménagements spécifiques peuvent aussi être prévus, comme l’installation d’un système étanche de récupération des eaux pluviales sur la voirie pour se prémunir du risque de pollution aux hydrocarbures, avec un système d’alerte d’étanchéité sur le captage.

La délimitation du PSE est donc toujours un compromis entre ce qui est techniquement souhaitable et ce qui est en réalité possible.

 

Une déclaration d’intérêt public et un périmètre de protection facultatifs
Le second outil de protection est facultatif. Dès 1861, la réglementation donne la possibilité au propriétaire ou à l’exploitant de la ressource en eau minérale naturelle (EMN) de demander une déclaration d’intérêt public et la création d’un périmètre de protection (PP). Cette démarche est soumise à la validation du Conseil d’État après une enquête publique.

L’intérêt public est prononcé en fonction de la valeur intrinsèque de la ressource : qualité, débit, propriétés favorables à la santé, enjeux d’emploi… Il faut que le niveau de vulnérabilité de l’émergence justifie les contraintes à imposer aux tiers. En fonction des caractéristiques du site (contexte hydrogéologique, vulnérabilité, risques…), un périmètre de protection est défini.

Ce dernier peut varier de un à 15 600 hectares. Il s’agit d’un outil contraignant au plan réglementaire. Les tiers (habitants, entreprises…) sont soumis à une obligation de déclaration pour tous travaux de terrassement de deux à quatre mètres de profondeur, et doivent demander une autorisation préfectorale au-delà de quatre mètres.

Ils sont également soumis à des interdictions d’installation d’activités classées ICPE, de stockage de déchets, et d’épandage de boue de station d’épuration. L’État exige toutefois, en contrepartie, que l’exploitant prenne en charge et indemnise certaines mesures imposées aux tiers.

Un cadre réglementaire vieillissant… et obsolète ?
Ces deux outils réglementaires vieillissants sont cependant peu respectés et mobilisés. L’état des lieux des PSE obligatoires montre que les exploitants et propriétaires de la ressource s’écartent de la réglementation.

La cour des comptes a ainsi relevé, dès 1995, qu’une partie des sources étaient en exploitation sans autorisation ou reposant sur des autorisations fondées sur des paramètres obsolètes. En effet, la grande majorité des autorisations d’exploitation ont été délivrées au XIXe siècle ou au début du XXe siècle.

Or, les captages autorisés mais non renouvelés depuis 1937 n’ont pas de PSE, ce qui signifie que le risque sanitaire immédiat n’est pas pris en compte. En 2016, entre 17 % et 29 % seulement des captages alimentant un établissement thermal ont fait l’objet d’une autorisation conforme.

Pourtant, le fait d’exploiter une eau minérale naturelle sans autorisation est passible de sanctions administratives (fermeture partielle ou complète de l’établissement) ainsi que de sanctions pénales à hauteur d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende, selon l’article L.1324-3 du code de la santé publique.

La problématique de contrôle réglementaire des PSE se heurte donc à une absence de vision sur l’état actuel consolidé des émergences exploitées à l’échelle nationale.

Comment en est-on arrivé là ?
Cette situation résulte de la décentralisation par l’État des missions du BRGM vers les 18 Agences Régionale de Santé. Ces dernières ne disposant pas d’hydrogéologues, l’inventaire des captages de la banque du sous-sol est donc largement lacunaire. L’Assemblée nationale soulignait encore en 2016 le manquement à cette mission des ARS.

D’autre part, l’état des lieux des périmètres de protection (PP) montre que cet outil est très peu mobilisé. Seulement 99 émergences bénéficient d’un PP, dont 56 sont exploitées par un usage.

La plupart d’entre eux sont de surcroît anciens. Sur tous les PP, 96 % datent du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. La mobilisation contemporaine du PP reste très limitée, et surtout autour des sites à fort enjeu économique (Vittel en 1971, Avène en 1992, Évian en 2006, Vals en 2012).

Des risques qualitatifs identifiés en 1971, sans modification réglementaire
Le risque de polluants anthropiques d’origine agricole a été identifié dès 1971 par les minéraliers sur le terrain, et confirmé par le rapport ministériel Hénin de 1979, mais n’a pas été suivi d’évolution réglementaire pour la protection des gisements d’eau minérale naturelle.

On peut s’interroger sur la capacité d’un dispositif réglementaire vieillissant et peu mobilisé à protéger la ressource des risques qualitatifs anthropiques liés à notre société.

C’est en raison de cette carence réglementaire française que des politiques de protection partenariales de l’impluvium ont été créées par les minéraliers sur les sites de Vittel et d’Évian dès la fin dès 1989, afin de faire baisser les taux de nitrate de ces aquifères. D’autres initiatives isolées et limitées émergent également à Saint Yorre, Aix-les-Bains ou Thonon.

À titre de comparaison, le cadre réglementaire historique de la Région wallonne a évolué en 1991 afin d’actualiser le niveau de protection face aux risques qualitatifs, avec quatre zones (prise d’eau, zone de prévention rapprochée/éloignée et zone de surveillance de l’impluvium) et des limitations plus strictes et plus précises notamment sur la limitation des produits phytosanitaires agricoles dans l’impluvium des gisements.

Qu’ils soient chroniques ou accidentels, les risques liés à l’agriculture intensive (épandage de produits phytosanitaires et engrais organique surdosé), l’industrie ou à l’urbanisation (ruissellement d’hydrocarbure sur les voiries, fuite des citernes à fioul et du réseau d’assainissement…) sont un enjeu pour la pérennité des agréments eau minérale naturelle et de leurs usages.

Santé: de l’eau minérale naturelle…. retraitée !

Santé-Enquête ouverte sur Perrier, Vittel, Hépar… Nestlé : eau minérale naturelle…. retraitée !

Une enquête officielle est désormais ouverte concernant le numéro un mondial de l’eau minérale, Nestlé Waters, qui a reconnu traitements interdits d’ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales. Les marques concernées, Perrier, Vittel, Hépar et Contrex, sont toutes propriétés de Nestlé. ( info La Tribune)

Pour rappel, la réglementation interdit toute désinfection des eaux minérales qui doivent être naturellement de haute qualité microbiologique, contrairement à l’eau du robinet qui est, elle, désinfectée avant de devenir potable. Une réglementation dont l’interprétation exclut les traitements ultraviolets et les filtres au charbon actif auxquels a eu recours Nestlé Waters au moins jusqu’en 2021, sans qu’on sache la date exacte d’arrêt.

Reste que les marques de bouteilles d’eau, et leurs propriétaires, sont régulièrement ciblés par les critiques. Une étude dévoilée début janvier dans la prestigieuse revue scientifique « Proceedings of the National Academy of Sciences » (PNAS) affirme que l’eau des bouteilles en plastique contient jusqu’à 100 fois plus de nano-particules de plastique que ce qui avait été mesuré jusqu’alors.

En moyenne, l’étude a ainsi détecté 240.000 fragments de plastique par litre d’eau, « soit cent à mille fois plus que précédemment rapporté ». Un résultat problématique puisque des éléments de si petites tailles arrivent à passer les barrières biologiques naturelles du corps humain, s’infiltrant dans la circulation sanguine, et in fine, dans les organes. Ainsi, en 2023, une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) a ainsi confirmé en laboratoire les effets négatifs de microparticules de plastiques sur la flore intestinale.

L’eau en bouteille : 90 % de nanoplastiques !

L’eau en bouteille : 90 % de nanoplastiques !

D’après une étude, publiée dans la revue PNAS, les scientifiques ont comptabilisé en moyenne 240.000 fragments de plastique détectables par litre d’eau, après avoir testé le produit de plusieurs marques populaires.

Les nanoplastiques attirent de plus en plus l’attention ces dernières années, et sont présents partout sur la planète. Les microplastiques font moins de 5.000 micromètres (soit 5 millimètres), tandis que les nanoplastiques font eux moins d’un micromètre. Ils sont si petits qu’ils peuvent entrer dans le système sanguin et donc jusque dans les organes, dont le cerveau et le cœur. Les recherches sur leurs conséquences sur les écosystèmes et la santé humaine sont encore limitées, mais certaines études ont déjà mis en évidence des effets néfastes, par exemple sur le système reproductif.

Le type le plus communément retrouvé était le nylon – provenant probablement de filtres en plastique utilisés pour purifier l’eau -, suivi du polytéréphtalate d’éthylène (PET), dont les bouteilles sont faites. Les chercheurs espèrent à l’avenir tester l’eau du robinet, qui contient elle aussi des microplastiques, mais a priori en moindre quantité.

Marchandisation de l’eau: dangereux, coûteux et polluant

Marchandisation de l’eau: dangereux, coûteux et polluant

Il y avait déjà l’eau produit naturel s’il en est qu’on a réussi à mettre dans le circuit du business de sorte qu’il représente un poids non négligeable dans le budget des ménages. Il y a maintenant l’eau de luxe avec des prix qui dépassent par exemple une bonne bouteille de vin; on peut atteindre jusqu’à 65 € les 75 cl. Une véritable escroquerie économique, sociale mais aussi écologique.


France Info dénonce ce business éhonté . Commercialiser de l’eau à un prix élevé il n’y a pas que dans les Alpes françaises qu’on y a pensé. Connaissez-vous par exemple l’Aur’a, une eau roumaine qui contiendrait des nanoparticules d’or et d’argent. Neuf euros le litre mais pas de réponse aux sollicitations de France 2. Plus chère encore, cette eau américaine dans la bouteille est incrustée de cristaux proposés jusqu’à 65 euros les 75 cl. Mais alors que valent affirme sortir de l’ordinaire ? « Ça revient au même », reconnaît un vendeur à visage caché. « L’eau, pour moi c’est la santé. Qu’est-ce qu’on est prêts à mettre pour être en bonne santé ? », tente d’expliquer Alexis Durant, sommelier en eau pour justifier les écarts de prix pratiqués par certaines marques. Cette émergence de nouvelles eaux en bouteille inquiète aussi les militants écologistes. Selon une étude suisse, à cause du transport et de la fabrication des bouteilles, le bilan carbone d’un litre d’eau en bouteille est 1 500 fois pire que celui d’un litre d’eau du robinet.

Notons aussi sur le plan de la santé l’eau du robinet vaut largement l’eau en bouteille. Pourtant de l’ « eau de source naturelle » de Cristaline, à l’ « eau rajeunissante » d’Evian ou encore l’ « eau artésienne » de Voss, les appellations et astuces ne manquent pas pour attirer une clientèle qui, parfois, ignore tout de leurs significations réelles, mais est consciente de l’importance de l’eau, et cherche alors à s’en procurer une plus chère en croyant obtenir une meilleure qualité.

Business de l’eau : dangereux, coûteux et polluant

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France Info dénonce ce business éhonté . Commercialiser de l’eau à un prix élevé il n’y a pas que dans les Alpes françaises qu’on y a pensé. Connaissez-vous par exemple l’Aur’a, une eau roumaine qui contiendrait des nanoparticules d’or et d’argent. Neuf euros le litre mais pas de réponse aux sollicitations de France 2. Plus chère encore, cette eau américaine dans la bouteille est incrustée de cristaux proposés jusqu’à 65 euros les 75 cl. Mais alors que valent affirme sortir de l’ordinaire ? « Ça revient au même », reconnaît un vendeur à visage caché. « L’eau, pour moi c’est la santé. Qu’est-ce qu’on est prêts à mettre pour être en bonne santé ? », tente d’expliquer Alexis Durant, sommelier en eau pour justifier les écarts de prix pratiqués par certaines marques. Cette émergence de nouvelles eaux en bouteille inquiète aussi les militants écologistes. Selon une étude suisse, à cause du transport et de la fabrication des bouteilles, le bilan carbone d’un litre d’eau en bouteille est 1 500 fois pire que celui d’un litre d’eau du robinet.

Notons aussi sur le plan de la santé l’eau du robinet vaut largement l’eau en bouteille. Pourtant de l’ « eau de source naturelle » de Cristaline, à l’ « eau rajeunissante » d’Evian ou encore l’ « eau artésienne » de Voss, les appellations et astuces ne manquent pas pour attirer une clientèle qui, parfois, ignore tout de leurs significations réelles, mais est consciente de l’importance de l’eau, et cherche alors à s’en procurer une plus chère en croyant obtenir une meilleure qualité.

Environnement -Climat et enjeu de l’eau

Environnement -Climat et enjeu de l’eau

 

 

A mesure que le réchauffement se renforcera, les conséquences sur les ressources hydriques d’un modèle agricole dopé aux intrants de synthèse deviendront de plus en plus sévères, prévient Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

 

Bien plus que tous les épisodes de sécheresse de l’histoire récente, l’été écoulé nous a contraint à reconnaître qu’il ne fallait pas plaisanter avec l’eau. L’eau, c’est une affaire sérieuse. Elle est nécessaire partout, tout le temps, pour tout le monde et, lorsqu’elle vient à manquer, il n’existe aucun miracle technologique capable de remplacer une bonne vieille pluie.

Avec le changement climatique en cours, ces réalités s’imposeront toujours plus durement à l’Europe et au reste du monde. Elles sont aggravées par un autre constat : l’eau qui nous restera sera de plus en plus contaminée par toutes les substances résultant de nos activités, et en particulier par les quelque 60 000 tonnes de chimie de synthèse dispersées chaque année dans les campagnes par le modèle agricole dominant.

Ces derniers jours, plusieurs enquêtes journalistiques ont attiré l’attention sur ce qui est longtemps demeuré un point aveugle de la surveillance des ressources. Jusqu’à présent, cette surveillance était focalisée sur la recherche des pesticides eux-mêmes, négligeant de s’intéresser à de nombreux sous-produits de leur dégradation, c’est-à-dire leurs « métabolites ». La refonte de la directive européenne sur l’eau potable, achevée en décembre 2020, est venue lever cette ambiguïté, au prix d’une prise de conscience douloureuse. Une commune sur quatre a été concernée en 2021 par des dépassements des normes de qualité de l’eau potable selon nos confrères de Franceinfo et du magazine « Complément d’enquête », soit environ un Français sur cinq, selon les données colligées par Le Monde. Et le pire est sans doute encore à venir, de nouvelles substances devant être prochainement incluses dans les plans de surveillance.

Les administrations et les collectivités se sont retrouvées prises de court par la situation tout au long de l’année passée, parfois confrontées à des excès marqués de certains métabolites pour lesquels les données de toxicité sont lacunaires ou inexistantes. En 2021, dans la panique réglementaire qui a suivi la découverte inattendue de ces substances dans les réseaux de distribution d’eau, on a vu les mêmes dépassements de normes de qualité, pour les mêmes produits, être considérés comme bénins dans certaines régions, et entraîner des interdictions de consommation dans d’autres.

L’eau est ainsi au cœur de deux crises : l’une climatique, l’autre chimique. Avec, comme principal opérateur synergique entre les deux, notre modèle d’agriculture productiviste, qui aggrave le réchauffement tout en puisant de manière excessive dans les ressources hydriques. Selon les chiffres du ministère de la transition écologique, l’agriculture tricolore engloutit près de la moitié de l’eau consommée chaque année en France – et près de 80 % au cours des trois mois d’été. La plus grande part de cette eau est utilisée par une petite fraction d’exploitants, pour produire des céréales qui seront exportées sur les marchés internationaux, principalement pour nourrir des animaux élevés dans des bâtiments.

Gestion de l’eau: changer de braquets

Gestion de l’eau: Eau:  changer de braquets

 

Un papier du Monde insiste sur la nécessité face à la sécheresse structurelle de changer de politique et de comportement. Jusque-là en effet ce sont surtout des mesures assez anecdotiques -comme l’interdiction de laver les voitures – qui ont été prises et rien ou pas grand-chose concernant l’avenir de l’agriculture face à la raréfaction de la ressource NDLR

 

Depuis plusieurs mois, la France traverse un épisode de sécheresse historique que les vagues de chaleur estivales ont sensiblement aggravé. La quasi-totalité des départements sont concernés par ce stress hydrique, et plus d’une centaine de communes sont actuellement privées d’eau potable.

Ce type de crise, qui était encore vécue il y a une vingtaine d’années comme un phénomène exceptionnel, devient de plus en plus fréquent sous l’effet du réchauffement climatique. Cette dégradation de l’accès à l’eau dans notre pays doit amener à une prise de conscience collective sur la nécessité de changer les comportements en matière d’utilisation et de préservation des ressources.

Si les mesures d’urgence consistant à rationner ponctuellement l’accès à l’eau peuvent résoudre certaines situations à court terme, elles ne sont pas à la hauteur pour répondre aux enjeux qui se posent dès aujourd’hui et vont devenir de plus en plus cruciaux dans les prochaines années. Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a pointé il y a quelques jours le sujet des déperditions lors de l’acheminement de l’eau vers les utilisateurs. Un litre sur cinq n’atteint pas sa destination. Eviter les gaspillages relève du bon sens, mais au-delà, c’est toute notre approche du cycle de l’eau qu’il faut revoir de fond en comble.

Quand l’eau devient une ressource de plus en plus précieuse, la première des priorités devrait consister à protéger les réserves existantes. Or, du fait d’une agriculture intensive, surconsommatrice de nitrates et de pesticides, un tiers des points de captage, souillés, ont été rendus inutilisables. Ce gâchis monumental n’était déjà pas admissible à l’époque où l’eau était abondante. Avec sa raréfaction, cette pollution devient encore plus aberrante.

Pour peser véritablement sur la gestion de l’eau en France, il convient de s’interroger sur les pratiques de l’agriculture, qui représente près de la moitié de la consommation en moyenne annuelle, et même les quatre cinquièmes en été. Le Varenne de l’eau et de l’agriculture face au changement climatique, une concertation lancée par le gouvernement qui s’est achevée en février, a pris des engagements de réduction des prélèvements agricoles sur les ressources hydriques. Mais les objectifs restent trop timides car, en toile de fond, il n’y a pas de remise en cause réelle d’un modèle de production agricole qui considère encore l’eau comme inépuisable.

Des solutions existent pourtant. Il s’agit de développer des systèmes d’irrigation plus efficaces, comme le goutte-à-goutte, de mettre en place des capteurs pour mesurer les taux d’humidité dans les sols, de choisir des cultures moins gourmandes en eau et surtout de faire davantage appel à l’agroforesterie.

La réutilisation des eaux usées traitées représente également un potentiel pour certains usages comme l’irrigation agricole, l’arrosage des espaces verts ou encore le nettoyage de la voirie. Quand l’Italie réemploie environ 10 % de ses eaux usées et l’Espagne 15 %, le taux en France n’est que de 0,1 %. Même si cette solution ne constitue pas la panacée, elle constituerait une mesure d’appoint utile.

La quantité d’eau disponible en surface et dans les nappes phréatiques est amenée inéluctablement à diminuer dans les années à venir. Le changement climatique ne va pas s’inverser à court terme. La solution passe donc par un changement de nos comportements, à commencer par une agriculture plus responsable et plus consciente que, sans eau c’est son existence même qui sera remise en cause.

Sécheresse: Mauvaise gestion de l’eau pour l’UFC-Que choisir

Sécheresse: Mauvaise gestion de l’eau pour l’UFC-Que choisir


L’agriculture est la première consommatrice d’eau en France, avec 58% du total consommé. Suivent ensuite les ménages, restaurants et lieux touristiques (26%) qui utilisent de l’eau potable, puis le refroidissement des centrales électriques (12%) et enfin les autres industries (4%). L’association UFC – Que Choisir dénonce la gabegie et le manque de politique.

L’association évoque de «l’eau en «open bar» pour l’agriculture intensive». Surtout que «sa ponction dans la ressource représente jusqu’à plus de 90 % des consommations pour les départements de la façade atlantique et du Sud-Ouest». En cause, la production de maïs, dont «les besoins en eau sont concentrés en juillet et août».

L’UFC-Que Choisir s’appuie sur le rapport de la Cour de Comptes intitulé «La gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique», publié le 17 juillet dernier. Les Sages de la rue Cambon notent que «selon les données de la BNPE (Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en Eau), les prélèvements d’eau destinés à l’irrigation ont plus que doublé en une décennie». Un constat d’autant plus grave que «l’irrigation agricole s’est développée dans des régions où cette pratique n’était pas habituelle et aggrave des situations déjà tendues.» Le document précise même que «dans le bassin Adour-Garonne, la moitié des 20 000 irrigants ne font pas de déclaration» sur la quantité d’eau prélevée. Culture explicitement nommée par l’UFC-Que Choisir : le maïs.

Mauvaise gestion de l’eau pour l’UFC-Que choisir

Mauvaise gestion de l’eau pour l’UFC-Que choisir


L’agriculture est la première consommatrice d’eau en France, avec 58% du total consommé. Suivent ensuite les ménages, restaurants et lieux touristiques (26%) qui utilisent de l’eau potable, puis le refroidissement des centrales électriques (12%) et enfin les autres industries (4%). L’association UFC – Que Choisir dénonce la gabegie et le manque de politique.

L’association évoque de «l’eau en «open bar» pour l’agriculture intensive». Surtout que «sa ponction dans la ressource représente jusqu’à plus de 90 % des consommations pour les départements de la façade atlantique et du Sud-Ouest». En cause, la production de maïs, dont «les besoins en eau sont concentrés en juillet et août».

L’UFC-Que Choisir s’appuie sur le rapport de la Cour de Comptes intitulé «La gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique», publié le 17 juillet dernier. Les Sages de la rue Cambon notent que «selon les données de la BNPE (Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en Eau), les prélèvements d’eau destinés à l’irrigation ont plus que doublé en une décennie». Un constat d’autant plus grave que «l’irrigation agricole s’est développée dans des régions où cette pratique n’était pas habituelle et aggrave des situations déjà tendues.» Le document précise même que «dans le bassin Adour-Garonne, la moitié des 20 000 irrigants ne font pas de déclaration» sur la quantité d’eau prélevée. Culture explicitement nommée par l’UFC-Que Choisir : le maïs.

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