Elections Grande Bretagne : le vote ne changera rien !
Beaucoup espèrent évidemment que l’élection pour le renouvellement du Parlement britannique ( la chambre des communes) permettra de mettre fin à la crise du brexit. Le problème , c’est que la situation risque de ne pas changer beaucoup. De toute manière, il y a un accord de transition qui va s’appliquer de manière automatique juste au moins jusqu’en fin 2020 . D’ici cette date, il faudra que l’union européenne et la Grande-Bretagne négocient un nouvel accord, définitif celui-là pour préciser les conditions du commerce entre les deux zones. Compte tenu de la complexité de la problématique, il paraît peu vraisemblable que ce délai du 31 décembre 2020 puisse être respecté, cela d’autant plus que demeureront des oppositions au sein du gouvernement britannique même si Boris Johnson l’emporte.
En effet les positions au sein du camp conservateur sont loin d’être unanimes. La situation pourrait encore se compliquer si Boris Johnson doit composer faute de majorité suffisante. L’hypothèse la plus probable , c’est que la Grande-Bretagne va s’enfoncer encore pendant des mois dans une crise politique affectant gravement son économie et qui ne sera pas non plus sans conséquence sur l’union européenne. D’après les sondages le parti conservateur pourrait obtenir une majorité mais ce n’est pas certain. Le principal parti d’opposition, les travaillistes du Labour, est à la peine dans les sondages et nul ne lui prédit une victoire écrasante. Mais il pourrait en revanche engranger assez de voix pour empêcher une majorité conservatrice.
Le chef du parti Jeremy Corbyn, très marqué à gauche, entrerait alors en compétition avec Boris Johnson pour former un nouveau gouvernement, qui aurait forcément besoin de l’appui d’un des plus petits partis.
La prédécesseure de Johnson, Theresa May, avait dû faire alliance avec le parti unioniste nord-irlandais DUP en 2017 pour s’assurer une majorité. Mais cette fois, le DUP est vent debout contre l’accord de Brexit conclu par Boris Johnson, qui confère à l’Irlande du Nord un statut différent de celui du reste du pays.
Le Labour a lui indiqué qu’il essaierait de gouverner seul mais les indépendantistes écossais du Parti national écossais (SNP) se sont dit prêts à soutenir un gouvernement Corbyn à condition qu’il autorise un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, après celui perdu en 2014.
Le Labour a promis de renégocier l’accord de divorce de Boris Johnson et de soumettre le résultat à un référendum dans les six mois suivant son arrivée au pouvoir.
Jeremy Corbyn a assuré qu’il resterait neutre mais d’autres membres de la direction travailliste ont dit qu’ils feraient campagne pour rester dans l’UE.
Le SNP, le petit parti des Libéraux-démocrates et les nationalistes gallois de Plaid Cymru sont anti-Brexit.
Les sondages montrent que les Britanniques restent tout aussi divisés sur le sujet, avec toutefois une inflexion en faveur du « Remain ».