Archive pour le Tag 'le populisme'

« Le Populisme », idéologie montante

« Le Populisme », idéologie montante 

Le politologue et professeur à Sciences Po consacre un « Que sais-je » à cette épineuse question, qui traduit le malaise de la démocratie représentative.

Analyse du livre dans le Monde. 

 

Qu’est-ce que le populisme ? Une catégorie confuse, encombrée et péjorative qui n’a pas grand sens ? Le petit livre de Pascal Perrineau, professeur émérite des universités à Sciences Po, a le mérite de condenser l’énorme production sur cette épineuse question en quelques pages simples et claires. Le populisme, selon la définition désormais classique du politologue néerlandais Cas Mudde, est « une idéologie qui considère que la société est séparée en deux groupes homogènes et antagonistes, le peuple pur et l’élite corrompue, et qui soutient que la politique devrait être une expression de la volonté générale du peuple ».

Le populisme est, pour lui, une idéologie « faible », qui se greffe sur une « idéologie d’accueil », qu’elle soit de gauche ou de droite. Le populisme a une histoire : il aurait vu le jour dans la Russie des années 1850-1870, dans une sorte de socialisme agraire opposé au pouvoir tsariste. Il rebondit aux Etats-Unis avec le People’s Party, en 1891, chez les petits paysans des plaines à blé et des champs de coton et, après mille détours, notamment en Amérique latine, il « s’installe comme une réalité politique pérenne » en Europe, relève Pascal Perrineau.

Le politologue Gilles Ivaldi a calculé qu’à l’issue des élections européennes de 2019, les députés populistes occupaient 230 des 751 sièges du parlement de Strasbourg, soit un tiers des élus, contre un gros quart en 2014. L’essentiel de la progression est dû à la droite radicale populiste, devenue une force politique significative dans la moitié des pays de l’Union européenne. La gauche populiste est, elle, présente en France (La France insoumise), en Allemagne (Die Linke), aux Pays-Bas, au Danemark, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Suède…

Sept Etats dans l’UE

De grands pays ont été dirigés par des leaders populistes assumés, Donald Trump aux Etats-Unis (2016-2021), Rodrigo Duterte aux Philippines depuis 2016, Jair Bolsonaro au Brésil depuis 2019, mais aussi Vladimir Poutine en Russie depuis 2000, Recep Tayyip Erdogan en Turquie depuis 2003, ou Narendra Modi en Inde depuis 2004. La présence du populisme reste forte en Amérique latine, et sept des vingt-sept Etats de l’Union européenne sont aujourd’hui menés par des gouvernements ou des coalitions populistes. Non sans difficultés : le ressort du populisme tient dans la dénonciation des élites, ce qui pose naturellement problème quand les populistes arrivent au pouvoir. Leur allergie pour la représentation politique conduit souvent au césarisme, avec un recours au référendum ou au plébiscite pour retrouver un « bon sens » théoriquement partagé par le peuple et ignoré par les élites.

Delevoye (UMP): les politiques ne pensent qu’à leur carrière et nourrissent le populisme

Delevoye (UMP): les politiques ne pensent qu’à leur carrière et nourrissent le populisme

 

Jean-Paul Delevoye, président du Conseil Economique, Social et Environnemental, maire UMP de Bapaume était l’invité de Thomas Sotto sur Europe 1. Il est revenu sur la montée du Front national et défend une offre politique renouvelée.   »Quand on voit le score du FN ce n’est pas une surprise. On nourrit le populisme qu’on prétend combattre », assure Jean-Paul Delevoye. Au cœur du problème : un désenchantement : « Qui croit encore à la mixité sociale. C’est dans les mêmes quartiers qu’on a les taux de chômage, les taux d’échec les plus élevés, les revenus les plus faibles. Qui croît encore en l’égalité des chances ? Il faut revisiter l’offre politique », explique l’ex-ministre UMP. Il mène également une fronde contre les politiques qui ne pense « qu’à leur carrière » alors que les Français sont fragilisés. « On défend les valeurs de la République quand on a le ventre plein », la crise est le terreau du Front national. Jean-Paul Delevoye explique que les politiques doivent « retrouver du crédit, par l’exemplarité, la transparence, le renouvellement ». Encore une fois, le constat est amer : « Marine Le Pen, c’est un chef, un projet et une équipe de jeune. A gauche et à droite, c’est les divisions ». Or pour s’en sortir, « nous avons besoin de retrouver le débat démocratique : celui sur les idées et pas sur les ambitions », est convaincu le président du CESE.

 




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