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Les silences de Marine Le Pen : son meilleur atout politique

Les silences de Marine Le Pen : son meilleur atout politique

Pour le moins Marine Le Pen se fait discrète alors que les sujets d’intervention qui inquiètent les Français ne manquent pas. Il y a sans doute une dynamique propre au rassemblement national et en particulier du jeune Bardella . Cependant le soutien le plus efficace pour Marine Le Pen, c’est sa discrétion et même son silence. En réalité les soutiens à Marine Le Pen se développent proportionnellement aux flous et aux contradictions de ses adversaires. Ne parlons pas du macronisme qui ne survivra pas à Macron qui d’ailleurs ne fait strictement rien accoucher d’un successeur à part Édouard Philippe « copier coller » de Juppé et de Macron. La majorité actuelle payera cher et dès les européennes son impuissance et ses contradictions.

La gauche de son côté ne pourra pas profiter de l’affaiblissement du pouvoir actuel. Elle est plus divisée que jamais. Mélenchon avec ses positions gauchistes a fait éclater l’union et sans doute torpillé aussi son propre parti. Le parti socialiste n’est même pas entré encore en convalescence et les autres forces sont anecdotiques.

Les Français ne sont pas forcément convaincus du projet de Marine Le Pen mais ils rejettent la plupart des autres partis. Le pouvoir est rejeté pour son inefficacité et la gauche est considérée comme désormais accessoire voire irresponsable.

Bref, Marine Le Pen gagne surtout en confiance par son silence. Une sorte de soutien par défaut.

Sondage: Marine Le Pen monte surtout grâce à l’indigence de ses adversaires

Sondage: Marine Le Pen monte surtout grâce à l’indigence de ses adversaires

Certains s’étonnent encore encore que Marine Le Pen continue de monter dans les sondages. Le facteur explicatif est moins sans doute dans ses compétences que dans la nullité crasse dont font preuves ses concurrents politiques. Côté gouvernement, c’est évidemment la catastrophe dans tous les domaines qu’il s’agisse de l’activité économique, du pouvoir d’achat, de la sécurité, des services publics. En même temps un désastre des finances publiques avec déficit et dette record en dépit du niveau complètement fou de la fiscalité. La question du pouvoir d’achat et de la sécurité plombent actuellement complètement la popularité d’un gouvernement considéré comme paralysé. Côté opposition, le parti républicain est aujourd’hui sans leader charismatique incontesté et ne parvient pas à se distinguer du pouvoir. Côté gauche, c’est à la fois la division et la fuite en avant vers le radicalisme. L’électorat sera sans doute sévère vis-à-vis de cette irresponsabilité des gauchistes.

Dans un sondage Elabe, l’ancienne candidate à l’Elysée marque donc des points en termes de présidentiabilité. Elle progresse parmi les cadres et les retraités, deux catégories d’électeurs qui ne lui étaient pas du tout favorables. Selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, l’image de Marine Le Pen auprès des Français est en nette amélioration après une cure médiatique de plusieurs semaines. Avant les journées de rentrée parlementaire du RN, organisées ce week-end à Beaucaire, près d’Avignon, la finaliste de la dernière présidentielle gagne du terrain dans l’opinion.

« Le plus frappant est qu’elle progresse en présidentiabilité sur sa capacité à réformer le pays (50 %), à rassembler les Français (47 %), ainsi que sur les qualités nécessaires pour être présidente de la République (48 %). C’est rare qu’en trois mois, nous ayons une telle évolution », souligne Bernard Sananès, le président d’Elabe.

Politique: Marine Le Pen monte surtout parce que ses adversaires sont souvent d’une nullité crasse

Politique: Marine Le Pen monte surtout parce que ses adversaires sont souvent d’une nullité crasse

Certains s’étonnent encore encore que Marine Le Pen continue de monter dans les sondages. Le facteur explicatif est moins sans doute dans ses compétences que dans la nullité crasse dont font preuves ses concurrents politiques. Côté gouvernement, c’est évidemment la catastrophe dans tous les domaines qu’il s’agisse de l’activité économique, du pouvoir d’achat, de la sécurité, des services publics. En même temps, un désastre des finances publiques avec déficit et dette record en dépit du niveau complètement fou de la fiscalité. La question du pouvoir d’achat et de la sécurité plombe actuellement complètement la popularité d’un gouvernement qui parait paralysé. Côté opposition, le parti républicain est aujourd’hui sans leader charismatique incontesté et ne parvient pas à se distinguer du pouvoir. Côté gauche, c’est à la fois la division et la fuite en avant vers le radicalisme. L’électorat sera sans doute sévère vis-à-vis de cette irresponsabilité des gauchistes. Quant à la gauche réformiste social-démocrate elle n’est pas parvenue encore à ré-émerger de façon significative au plan national et peine à se trouver un leader charismatique

Dans un sondage Elabe, l’ancienne candidate à l’Elysée marque donc des points en termes de présidentiabilité. Elle progresse parmi les cadres et les retraités, deux catégories d’électeurs qui ne lui étaient pas du tout favorables. Selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, l’image de Marine Le Pen auprès des Français est en nette amélioration après une cure médiatique de plusieurs semaines. Avant les journées de rentrée parlementaire du RN, organisées ce week-end à Beaucaire, près d’Avignon, la finaliste de la dernière présidentielle gagne du terrain dans l’opinion.

« Le plus frappant est qu’elle progresse en présidentiabilité sur sa capacité à réformer le pays (50 %), à rassembler les Français (47 %), ainsi que sur les qualités nécessaires pour être présidente de la République (48 %). C’est rare qu’en trois mois, nous ayons une telle évolution », souligne Bernard Sananès, le président d’Elabe.

Sondage: Marine Le Pen monte surtout parce que ses adversaires sont souvent d’une nullité crasse

Sondage: Marine Le Pen monte surtout parce que ses adversaires sont souvent d’une nullité crasse

Certains s’étonnent encore encore que Marine Le Pen continue de monter dans les sondages. Le facteur explicatif est moins sans doute dans ses compétences que dans la nullité crasse dont font preuves ses concurrents politiques. Côté gouvernement, c’est évidemment la catastrophe dans tous les domaines qu’il s’agisse de l’activité économique, du pouvoir d’achat, de la sécurité, des services publics. En même temps un désastre des finances publiques avec déficit et dette record en dépit du niveau complètement fou de la fiscalité. La question du pouvoir d’achat et de la sécurité plombent actuellement complètement la popularité d’un gouvernement considéré comme paralysé. Côté opposition, le parti républicain est aujourd’hui sans leader charismatique incontesté et ne parvient pas à se distinguer du pouvoir. Côté gauche, c’est à la fois la division et la fuite en avant vers le radicalisme. L’électorat sera sans doute sévère vis-à-vis de cette irresponsabilité des gauchistes.

Dans un sondage Elabe, l’ancienne candidate à l’Elysée marque donc des points en termes de présidentiabilité. Elle progresse parmi les cadres et les retraités, deux catégories d’électeurs qui ne lui étaient pas du tout favorables. Selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, l’image de Marine Le Pen auprès des Français est en nette amélioration après une cure médiatique de plusieurs semaines. Avant les journées de rentrée parlementaire du RN, organisées ce week-end à Beaucaire, près d’Avignon, la finaliste de la dernière présidentielle gagne du terrain dans l’opinion.

« Le plus frappant est qu’elle progresse en présidentiabilité sur sa capacité à réformer le pays (50 %), à rassembler les Français (47 %), ainsi que sur les qualités nécessaires pour être présidente de la République (48 %). C’est rare qu’en trois mois, nous ayons une telle évolution », souligne Bernard Sananès, le président d’Elabe.

Sondage Présidentielle 2027 : Le Pen favorite au premier tour

Sondage Présidentielle 2027 : Le Pen favorite au premier tour

Dans toutes les hypothèses de la candidature à la présidentielle de 2027, Marine Le Pen apparaît comme favorite au premier tour

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La cheffe du Rassemblement national recueille 30 à 33% d’intentions de vote au premier tour, systématiquement en tête. Jean-Luc Mélenchon (16 à 17%) arrive en seconde position, sauf en cas de candidature d’Edouard Philippe (deuxième avec 22%), voire de Bruno Le Maire (deuxième ex æquo, 16%). Les autres personnalités de la majorité testées douchent les espoirs macronistes d’accéder au second tour du scrutin: Gérald Darmanin (14% d’intentions de vote), Gabriel Attal (12%), Elisabeth Borne (11%) et Jean Castex (9%) sont donnés troisièmes. François Bayrou arriverait cinquième avec 8% d’intention de vote, alors que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ne recueille que 5% d’intentions de vote, en huitième position.

L’enquête a été réalisée en ligne du 1er au 4 septembre auprès d’un échantillon de 2.525 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2148 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas.

Sondage présidentielles : Le Pen ferait 55% et Macron seulement 45%

Sondage présidentielles : Le Pen ferait 55% et Macron seulement 45%

Résultat sans doute de la colère des Français vis-à-vis de Macron, la tabou Front National tombe et disparaît aussi le réflexe républicain anti RN. Selon une nouvelle enquête « L’Opinion en direct » menée par l’institut Elabe pour BFMTV sur les Français et le climat politique, si le second tour de la présidentielle de 2022 avait lieu à nouveau aujourd’hui, Marine Le Pen devancerait Emmanuel Macron.

La candidate du Rassemblement national gagnerait près de huit points par rapport à 2022 grâce à un report quasi-parfait de ses électeurs et grâce aux voix de près d’un électeur sur cinq de 2022 d’Éric Zemmour, de Valérie Pécresse, de Nicolas Dupont-Aignan ainsi que d’un abstentionniste sur cinq.

Elle progresserait dans toutes les catégories de population, notamment auprès des retraités et des habitants des grandes agglomérations, qui lui sont traditionnellement moins favorables.

Emmanuel Macron se placerait bien derrière avec 23% des voix, soit près de cinq points de moins qu’en 2022 (27,85%). Selon l’institut Elabe, cette élection virtuelle se déroulerait effectivement dans un contexte défavorable au chef de l’État en matière d’opinion, sur fond de réforme des retraites.

Jean-Luc Mélenchon serait à 18,5%, soit près de 3,5 points de moins que son score de 2022 (21,95%). Suivraient ensuite Éric Zemmour (7%), Yannick Jadot (5%), Fabien Roussel (4%) et Valérie Pécresse (3,5%).

Le nouveau sondage Elabe « L’Opinion en direct » mesure également les intentions de vote en cas d’élections législatives, en se basant sur la même offre politique qu’en 2022. Cette projection en sièges est établie à partir du rapport de force actuel mesuré dans l’intention de vote, du résultat aux élections précédentes et de l’histoire politique de chacune des circonscriptions.

Au premier tour, la Nupes serait au même niveau qu’en 2022 avec 25,5% des voix. L’alliance des partis de gauche serait au coude-à-coude avec le Rassemblement national qui obtiendrait lui 24,5%. Les deux forces se placeraient ainsi devant Ensemble, la groupe de la majorité présidentielle (21,5%), en baisse de quatre points par rapport à 2022).

Retraites: pour Le Pen, Macron est « de plus en plus seul » et Borne « sort pulvérisée » de la séquence
Une projection en sièges de l’Assemblée nationale est déduite de ce rapport de force. Ainsi, la Nupes obtiendrait entre 150 et 180 sièges et le RN entre 150 et 170, devant Ensemble avec 130 et 155 sièges.

Bref une Assemblée nationale ingérable car on voit mal d’accord entre les trois grandes composantes du pays.

Législatives: Une victoire pour Marine Le Pen (Gilles Ivaldi)

Législatives: Une victoire pour Marine Le Pen (Gilles Ivaldi)

 Le RN a obtenu 90 sièges lors de ce second tour dimanche. Pour Gilles Ivaldi, chercheur spécialiste de l’extrême droite, ce résultat est « une victoire personnelle pour Marine Le Pen ».( Franceinfo)

 

 

 

Gilles Ivaldi, chargé de recherche au CNRS et au Cevipof (Sciences Po) et auteur de la note « Marine Le Pen, Éric Zemmour : social-populisme contre capitalisme populaire » (en PDF) en mars, analyse cette percée historique du RN après une présidentielle où Marine Le Pen avait déjà progressé au second tour.

Franceinfo : comment expliquez-vous le résultat du Rassemblement national pour ce second tour des élections législatives ?

Gilles Ivaldi : Pour moi, il y a trois explications principales à ce séisme politique que personne n’avait vu venir. La première, c’est que Marine Le Pen et le Rassemblement national ont mené une campagne discrète et furtive, mais sur une thématique qui était au cœur des préoccupations des Français : le pouvoir d’achat. Ses sorties sur la sécurité en fin de campagne après les incidents du Stade de France ont aussi sans doute convaincu son électorat.

Le deuxième élément est que la stratégie de dédiabolisation du RN n’a jamais eu autant d’effets, tout comme le renouvellement progressif de ses cadres qui sont parvenus à s’ancrer localement dans de nombreux territoires partout en France.

La tripolarisation de la politique française a, enfin, bénéficié au parti d’extrême droite en lui ouvrant un véritable espace à droite. Emmanuel Macron est victime d’un retour de flamme. Avec sa stratégie d’occuper l’espace central et le vote de rejet contre sa politique, il a laissé s’engouffrer la Nupes à gauche et le RN à droite. Avec cette victoire, le parti de Marine Le Pen prend, pour la première fois, l’ascendant sur Les Républicains et donc sur la droite. Quelque chose me dit qu’elle va devoir réfléchir très vite à cette stratégie de l’union des droites, défendue jusque-là par Eric Zemmour.

« Le vote RN est un vote contestataire et donc difficilement prévisible par les sondages. Pour ma part, jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse constituer un groupe de cette taille à l’Assemblée nationale. »

Est-ce que l’ambiguïté de la majorité présidentielle autour des consignes de vote en cas de duels RN-Nupes au second tour n’a pas bénéficié à l’extrême droite ?

Oui, il faudra regarder les circonscriptions concernées dans le détail, mais il est vrai que l’absence de consignes de vote claires de la part d’Ensemble ! n’a pas permis au barrage républicain de fonctionner totalement. Le « ni-ni » de la droite sarkozyste avait déjà creusé les premières brèches, mais cette fois, la très grande ambiguïté de la majorité a sans doute permis au Rassemblement national de remporter de précieux sièges.

Cette entrée en force du RN au Palais-Bourbon renforce-t-elle Marine Le Pen en vue de l’élection présidentielle de 2027 ?

C’est une victoire personnelle pour Marine Le Pen. Elle a accompli quelque chose que son père n’avait jamais réussi à mettre en place avant elle. Je ne sais pas quelles sont ses intentions pour la suite de sa carrière, mais ce qui est désormais certain, c’est qu’elle emmène le RN à un niveau jamais atteint. Après, il va quand même falloir faire vivre ce groupe de députés et le gérer. Beaucoup de ces derniers ont très peu d’expérience politique et le parti devra évoluer culturellement : de la contestation à un parti d’alternative. Ce soir, c’est un vrai succès pour Marine Le Pen, mais c’est aussi un vrai défi.

Macron, Le Pen et Mélenchon: Des leaders sans successeur ?

 Macron, Le Pen et Mélenchon: Des leaders sans successeur ?

Par-delà leurs fortes divergences idéologiques, il existe un point commun entre Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ; tous trois ont de fortes personnalités. Ils n’aiment guère partager le pouvoir, sont hantés par les risques de fronde et exercent sans états d’âme leur autorité. C’est d’ailleurs à cette condition qu’ils sont parvenus à bousculer le jeu politique au point de marginaliser Les Républicains et le Parti socialiste, les deux formations qui se partageaient le pouvoir depuis quarante ans.

Le paradoxe est qu’au moment où le trio parvient à ses fins, son horizon politique se trouve borné par un problème de succession. A peine élu, le président de la République est fragilisé par l’impossibilité constitutionnelle dans laquelle il se trouve de briguer un troisième mandat. Même si Emmanuel Macron fait tout pour ne pas songer à sa succession, et surtout pour que personne n’y songe à sa place, le sujet est posé. Il s’imposera au moindre signe de faiblesse  observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

 

 

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Macron- Le Pen: La suffisance face à l’insuffisance

La suffisance scientiste de Macron face à l’insuffisance démagogique de Le Pen

De toute évidence le débat télévisé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen n’a pas suscité un grand enthousiasme. L’audience comme le contenu ont été relativement faibles.

Pour schématiser à outrance, les candidats se sont trompés d’enjeux. Ils ont fait dans l’épicerie allant jusqu’à préciser à l’euro près l’augmentation de salaire des uns et des autres ou  la croissance des effectifs en oubliant d’abord d’évoquer les grands enjeux auxquels le pays est confronté. Cela aurait supposé que les intéressés acceptent d’abord de faire un bilan des forces et des faiblesses du pays en contrariant certains électeurs. Ensuite qu’ils prennent de la hauteur pour définir une vision d’avenir qui ne se limite pas à une approche statisticienne au demeurant discutable.

Sur le fond, le débat n’était donc pas du niveau attendu entre deux candidats à la présidence de la république. Les deux se sont d’ailleurs empêtrés dans leurs chiffres et arguments contradictoires.

Sur la forme, Emmanuel Macron comme d’habitude a fait montre d’une suffisance scientiste proche de le l’arrogance. La vérité c’est que lui non plus ne maîtrise guère l’environnement économique et social auquel il ne connaît rien d’une part du fait de sa formation, d’autre part en raison de son appartenance au parti des nantis. Macron a d’autant plus jonglé avec les chiffres et arguments discutables qu’une nouvelle fois son interlocutrice lui était inférieure sur le plan surtout de la rhétorique politicienne. Macron- au dire des journalistes complaisants de la presse des financiers–a dominé le débat sur le plan politique et socio-économique. En fait,  il a dit autant de contrevérités que Marine Le Pen  mais avec une autre intelligence manipulatrice et tout simplement aussi une autre culture. Bref tout l’exercice de Macron a consisté à afficher sa suffisance technique mais une suffisance plus scientiste que scientifique. Cela suffit cependant aux  journalistes complaisants pour la plupart d’une superficialité confondante.

Marine Le Pen de son côté a fait preuve d’une insuffisance crasse et démagogique. Il est clair que l’intéressée n’a pas le niveau de la fonction revendiquée. Elle ne connaît pas grand-chose même si pour ce scrutin elle a  choisi le thème social; elle ;la grande bourgeoise qui ignore tout des réalités concrètes et quotidiennes des moins favorisés. Enfin Marine Le pen  est loin d’avoir la culture de son père ou de sa nièce. ses connaissances générales politiques mais aussi plus globales paraissent assez limitées. Même sa qualité d’expression est très limite.

Macron et Le Pen candidats “attrape-tout »

Macron et Le Pen  candidats “attrape-tout »

 

Quatre chercheurs à l’origine du site La Boussole présidentielle estiment, dans une tribune au « Monde », que les deux candidats qualifiés au second tour se sont démarqués car ils ont su s’adresser à une plus grande diversité d’électeurs que leur plus proche poursuivant, Jean-Luc Mélenchon.

 

 

Le second tour de l’élection présidentielle du 24 avril, qui s’est soldé par la réélection d’Emmanuel Macron au terme d’une campagne d’entre-deux-tours pleine de suspense, laisse de nombreuses questions sans réponse.

S’il est acquis que les deux candidats finalistes incarnent deux France profondément clivées sur les plans sociologique, politique, générationnel et territorial, comment ceux-ci sont-ils d’abord parvenus à se distinguer de leurs concurrents ? Quel rôle ont ensuite joué leur programme et leur capacité à apparaître comme présidentiable dans la course finale ?

Les données tirées de La Boussole présidentielle, un site développé par une équipe de chercheurs du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) auquel plus de 350 000 personnes ont contribué par leurs réponses, fournissent des enseignements éclairants sur ces questions.

 

La Boussole présidentielle, comme toutes les applications du type Système d’aide au vote, repose sur la notion de proximité entre un électeur et son « candidat naturel ». Autrement dit, elle permet à l’utilisateur d’identifier le candidat dont il est le plus proche. Pour ce faire, on procède d’abord à un travail de codage qui permet de placer les candidats, selon leurs propositions programmatiques sur différents enjeux, dans un espace politique à deux dimensions : une dimension socio-économique et une dimension socio-culturelle. Ensuite, les utilisateurs de La Boussole, en fonction de leurs réponses sur ces mêmes enjeux, sont positionnés dans cet espace.

Pour toute élection présidentielle, la capacité des candidats à fidéliser leur « noyau dur » mais aussi à attirer des électeurs qui leur sont moins proches est une dimension stratégique fondamentale de ce scrutin à deux tours. Vote par conviction et vote stratégique (appelé « vote utile » dans le langage courant) peuvent se mêler dans les scores du premier comme du second tour pour produire la victoire. Dans une élection comme celle de 2022, avec des repères idéologiques brouillés et un système partisan en pleine recomposition, le « vote sur enjeu » et « l’effet candidat » (la capacité à convaincre de sa « présidentialité ») deviennent des clés de compréhension majeures de la compétition électorale.

Les données de La Boussole présidentielle du Cevipof, recueillies auprès d’électeurs sûrs de leur choix pour le premier tour, révèlent les dessous de l’intrigue qui s’est dénouée le 24 avril. Deux grands enseignements peuvent en être tirés : l’un concerne la distance des électeurs envers les programmes des candidats, l’autre concerne l’image que ces mêmes électeurs ont des candidats.

Politique-Macron-Le Pen: du théâtre ?

Politique-Macron-Le Pen: du théâtre ?

Emmanuel Macron surjouant l’homme agressif, arrogant ; Marine Le Pen incarnant avec zèle la dame policée pour gommer son l’affiliation à l’extrême droite. Deux corps, deux stratégies. Par Fabienne Martin-Juchat, Université Grenoble Alpes (UGA)

 

Le spectacle d’une joute politique entre une femme et un homme peut-il être analysé uniquement sur le mode de la confrontation corporelle ? Nous avons observé le débat entre les deux candidats à l’élection présidentielle en nous focalisant principalement sur le jeu de deux corps genrés qui n’ont pas adopté la même stratégie.

D’un côté, Emmanuel Macron, surjouant littéralement le rôle de l’homme, agressif, méprisant, arrogant ; de l’autre, Marine Le Pen incarnant avec le même zèle la dame policée afin, sans doute, de gommer certaines aspérités trop visibles, telles que son affiliation à l’extrême droite. D’un côté, une stratégie guerrière de destruction du territoire de l’interlocutrice, de l’autre, une stratégie davantage tournée vers la défensive, visant la dissimulation d’aspects embarrassants de ce même territoire (par exemple touchant le mode de financement de son parti).

Par référence aux règles non verbales de la politesse qui caractérisent traditionnellement la société occidentale, nous ne pouvons que souligner hier soir la grande violence, à notre sens, du spectacle.

Nous avons été témoins pendant 2h30 d’une démonstration : la politique est une guerre physique où tous les coups sont permis. Dans ce corps à corps, la stratégie d’Emmanuel Macron était claire : afficher physiquement son mépris face à une interlocutrice dont il ne respecte pas les idées, voire manifester par un langage non verbal explicite, les coudes sur la table, simulant l’ennui ou la posture avachie, code caractéristique de l’arrogance, le caractère dérisoire et pathétique de ces idées.

Mais sur le fond, doit-on trouver normal ou acceptable d’observer un homme qui théâtralise tous les codes du virilisme agressif pour abattre son interlocutrice ?

Du point de vue du combat tactique, Emmanuel Macron a sans doute eu recours à la bonne stratégie, par son corps il a été très clair : « Je te méprise physiquement parce que je combats tes idées ». Aucun problème pour lui d’assumer cette contradiction corporelle résumée par ses mots finaux « je vous respecte ».

Pourtant, une telle attitude n’est pas aisément admissible. En effet, dans la continuité des travaux du sociologue Ervin Goffman repris par la linguiste française Catherine Kerbrat-Orecchioni dans son modèle d’analyse, les règles d’interactions sont précises. On peut donc affirmer que les règles de politesse généralement respectées lors d’un débat public sont ici inversées : elles consistent à ne pas attaquer le territoire physique d’autrui, à ne pas lui faire perdre la face, à ne pas chercher à l’humilier publiquement. Hier soir, Emmanuel Macron ne les a clairement pas respectées. En particulier, les choix de cette posture, coudes sur la table, associée à cette moue d’ennui, relayée massivement sur Twitter, ont été fortement commentés car ostensiblement provocants.

Selon Erving Goffman, l’interaction, dans une société occidentale marquée par la contention des mœurs telle que l’a décrite Norbert Elias, repose sur des rites qui ont un seul objectif : préserver la paix dans la relation, éviter le conflit. Le comportement d’un être socialement intégré doit être conforme à des règles qui relèvent de formes de politesse spécifiques à chaque culture. Pour ce faire, l’individu moderne respecte un jeu de mise en scène de lui-même, nommé par Goffman le « face work ». Cette expression désigne un travail de figuration affectif destiné à préserver les interactants et à marquer le respect entre eux en manifestant par un regard direct, une posture posée, des mimiques faciales sérieuses, un intérêt pour son interlocuteur.

Plus précisément, durant le déroulement d’une « interaction interpersonnelle dyadique (un duel) », la mise en scène d’un soi émotionnel se comprend comme un jeu à quatre faces :

  • pour défendre son propre territoire physique et protéger celui d’autrui
  • pour proposer une image de soi adaptée à la situation et préserver l’image de l’autre

Chaque culture déploie des règles de politesse définies comme un ensemble de règles de comportements certes verbaux, mais également corporels, dont l’objectif est d’amoindrir l’attaque potentielle qu’est l’interaction. La relation à autrui représente en effet toujours quelque chose de potentiellement anxiogène et agressant. Ces codes sont d’ailleurs respectés dans le but de restreindre le risque de malaise déclenché par la simple proximité corporelle. Ce type de malaise que les téléspectateurs pouvaient hier soir presque ressentir physiquement lors de la confrontation des deux candidats en présence.

Le travail de mise en scène de soi dans la vie quotidienne évoquée par E. Goffman constitue un rituel contraignant. Ces règles de respect du « face work » se manifestent verbalement et corporellement. En particulier, deux sociolinguistes Penelope Brown et Stephen C. Levinson ont proposé un modèle universel de la politesse repris par Catherine Kerbrat-Orecchioni. Il y aurait deux types de politesse menant à la production de différents types d’actes de langage. À partir des travaux de ces sociolinguistes, Catherine Kerbrat-Orecchioni a synthétisé des règles universelles de politesse en différentes stratégies dites de politesse positive ou négative. La politesse positive consiste à valorisation les faces par des actes flatteurs (des face-flattering acts, FFA), la politesse négative à éviter de commettre actes menaçants (des face-threatening acts, FTA).

Ce jeu de faces vise à contenir les enjeux affectifs de la relation ou au contraire à les exacerber. Du point de vue de la civilisation, ce qui compte c’est d’avoir l’air, et hier soir, nous avons observé un jeu de faces qui s’opposait.

D’un côté, une candidate policée, qui maintient son corps, retient chacun de ses gestes, regarde en face son interlocuteur quand il parle. De l’autre, un candidat qui adopte une posture évidemment insolente, méprisante par son impolitesse lorsque son interlocutrice prend la parole, qui regarde les journalistes ou baisse légèrement ses yeux pour éviter de la regarder droit dans les yeux.

La cadre de l’interaction est le combat, peu importe que les interlocuteurs soient des hommes ou des femmes. Spectateurs de ce duel corporel, nous ne pouvons que constater que la politique demeure un cadre d’interaction où toutes les règles civilisationnelles disparaissent dès qu’il s’agit du combat des idées. Et peu importe apparemment la violence non verbale faite par un homme à une femme. C’est la leçon que nous a faite hier soir Emmanuel Macron. Rude constat pour ceux et celles qui rêveraient d’un monde politique apaisé.

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Par Fabienne Martin-Juchat, Professeure en sciences de l’Information et de la communication, Université Grenoble Alpes (UGA).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Macron-Le Pen : La suffisance face à l’insuffisance

Macron-Le Pen  : La suffisance  face à l’insuffisance  

 

La suffisance scientiste de Macron face à l’insuffisance démagogique de Le Pen

De toute évidence,  le débat télévisé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen n’a pas suscité un grand enthousiasme. L’audience comme le contenu ont été relativement faibles.

Pour schématiser à outrance, les candidats se sont trompés d’enjeux. Ils ont fait dans l’épicerie allant jusqu’à préciser à l’euro près l’augmentation de salaire des uns et des autres ou  la croissance des effectifs en oubliant d’abord d’évoquer les grands enjeux auxquels le pays est confronté. Cela aurait supposé que les intéressés acceptent d’abord de faire un bilan des forces et des faiblesses du pays en contrariant certains électeurs. Ensuite qu’ils prennent de la hauteur pour définir une vision d’avenir qui ne se limite pas à une approche statisticienne au demeurant discutable.

Sur le fond, le débat n’était donc pas du niveau attendu entre deux candidats à la présidence de la république. Les deux se sont d’ailleurs empêtrés dans leurs chiffres et arguments contradictoires.

Sur la forme, Emmanuel Macron comme d’habitude a fait montre d’une suffisance scientiste proche de le l’arrogance. La vérité,  c’est que lui non plus ne maîtrise guère l’environnement économique et social auquel il ne connaît rien d’une part du fait de sa formation, d’autre part en raison de son appartenance au parti des nantis. Macron a d’autant plus jonglé avec les chiffres et arguments discutables qu’une nouvelle fois son interlocutrice lui était inférieure sur le plan surtout de la rhétorique politicienne. Macron- au dire des journalistes complaisants de la presse des financiers–a dominé le débat sur le plan politique et socio-économique. En fait,  il a dit autant de contrevérités que Marine Le Pen  mais avec une autre intelligence manipulatrice et tout simplement aussi une autre culture. Bref tout l’exercice de Macron a consisté à afficher sa suffisance technique mais une suffisance plus scientiste que scientifique. Cela suffit cependant aux  journalistes complaisants pour la plupart d’une superficialité confondante.

Marine Le Pen de son côté a fait preuve d’une insuffisance crasse et démagogique. Il est clair que l’intéressée n’a pas le niveau de la fonction revendiquée. Elle ne connaît pas grand-chose même si pour ce scrutin elle a  choisi le thème social; elle ;la grande bourgeoise qui ignore tout des réalités concrètes et quotidiennes des moins favorisés. Enfin Marine Le Pen  est loin d’avoir la culture de son père ou de sa nièce. ses connaissances générales politiques mais aussi plus globales paraissent assez limitées. Même sa qualité d’expression est très limite.

Débat Macron–Le Pen : Du théâtre ?

Débat Macron–Le Pen : Du théâtre ?

Emmanuel Macron surjouant l’homme agressif, arrogant ; Marine Le Pen incarnant avec zèle la dame policée pour gommer son l’affiliation à l’extrême droite. Deux corps, deux stratégies. Par Fabienne Martin-Juchat, Université Grenoble Alpes (UGA)

 

Le spectacle d’une joute politique entre une femme et un homme peut-il être analysé uniquement sur le mode de la confrontation corporelle ? Nous avons observé le débat d’hier soir entre les deux candidats à l’élection présidentielle en nous focalisant principalement sur le jeu de deux corps genrés qui n’ont pas adopté la même stratégie.

D’un côté, Emmanuel Macron, surjouant littéralement le rôle de l’homme, agressif, méprisant, arrogant ; de l’autre, Marine Le Pen incarnant avec le même zèle la dame policée afin, sans doute, de gommer certaines aspérités trop visibles, telles que son affiliation à l’extrême droite. D’un côté, une stratégie guerrière de destruction du territoire de l’interlocutrice, de l’autre, une stratégie davantage tournée vers la défensive, visant la dissimulation d’aspects embarrassants de ce même territoire (par exemple touchant le mode de financement de son parti).

Par référence aux règles non verbales de la politesse qui caractérisent traditionnellement la société occidentale, nous ne pouvons que souligner hier soir la grande violence, à notre sens, du spectacle.

Nous avons été témoins pendant 2h30 d’une démonstration : la politique est une guerre physique où tous les coups sont permis. Dans ce corps à corps, la stratégie d’Emmanuel Macron était claire : afficher physiquement son mépris face à une interlocutrice dont il ne respecte pas les idées, voire manifester par un langage non verbal explicite, les coudes sur la table, simulant l’ennui ou la posture avachie, code caractéristique de l’arrogance, le caractère dérisoire et pathétique de ces idées.

Mais sur le fond, doit-on trouver normal ou acceptable d’observer un homme qui théâtralise tous les codes du virilisme agressif pour abattre son interlocutrice ?

Du point de vue du combat tactique, Emmanuel Macron a sans doute eu recours à la bonne stratégie, par son corps il a été très clair : « Je te méprise physiquement parce que je combats tes idées ». Aucun problème pour lui d’assumer cette contradiction corporelle résumée par ses mots finaux « je vous respecte ».

Pourtant, une telle attitude n’est pas aisément admissible. En effet, dans la continuité des travaux du sociologue Ervin Goffman repris par la linguiste française Catherine Kerbrat-Orecchioni dans son modèle d’analyse, les règles d’interactions sont précises. On peut donc affirmer que les règles de politesse généralement respectées lors d’un débat public sont ici inversées : elles consistent à ne pas attaquer le territoire physique d’autrui, à ne pas lui faire perdre la face, à ne pas chercher à l’humilier publiquement. Hier soir, Emmanuel Macron ne les a clairement pas respectées. En particulier, les choix de cette posture, coudes sur la table, associée à cette moue d’ennui, relayée massivement sur Twitter, ont été fortement commentés car ostensiblement provocants.

Selon Erving Goffman, l’interaction, dans une société occidentale marquée par la contention des mœurs telle que l’a décrite Norbert Elias, repose sur des rites qui ont un seul objectif : préserver la paix dans la relation, éviter le conflit. Le comportement d’un être socialement intégré doit être conforme à des règles qui relèvent de formes de politesse spécifiques à chaque culture. Pour ce faire, l’individu moderne respecte un jeu de mise en scène de lui-même, nommé par Goffman le « face work ». Cette expression désigne un travail de figuration affectif destiné à préserver les interactants et à marquer le respect entre eux en manifestant par un regard direct, une posture posée, des mimiques faciales sérieuses, un intérêt pour son interlocuteur.

Plus précisément, durant le déroulement d’une « interaction interpersonnelle dyadique (un duel) », la mise en scène d’un soi émotionnel se comprend comme un jeu à quatre faces :

  • pour défendre son propre territoire physique et protéger celui d’autrui
  • pour proposer une image de soi adaptée à la situation et préserver l’image de l’autre

Chaque culture déploie des règles de politesse définies comme un ensemble de règles de comportements certes verbaux, mais également corporels, dont l’objectif est d’amoindrir l’attaque potentielle qu’est l’interaction. La relation à autrui représente en effet toujours quelque chose de potentiellement anxiogène et agressant. Ces codes sont d’ailleurs respectés dans le but de restreindre le risque de malaise déclenché par la simple proximité corporelle. Ce type de malaise que les téléspectateurs pouvaient hier soir presque ressentir physiquement lors de la confrontation des deux candidats en présence.

Le travail de mise en scène de soi dans la vie quotidienne évoquée par E. Goffman constitue un rituel contraignant. Ces règles de respect du « face work » se manifestent verbalement et corporellement. En particulier, deux sociolinguistes Penelope Brown et Stephen C. Levinson ont proposé un modèle universel de la politesse repris par Catherine Kerbrat-Orecchioni. Il y aurait deux types de politesse menant à la production de différents types d’actes de langage. À partir des travaux de ces sociolinguistes, Catherine Kerbrat-Orecchioni a synthétisé des règles universelles de politesse en différentes stratégies dites de politesse positive ou négative. La politesse positive consiste à valorisation les faces par des actes flatteurs (des face-flattering acts, FFA), la politesse négative à éviter de commettre actes menaçants (des face-threatening acts, FTA).

Ce jeu de faces vise à contenir les enjeux affectifs de la relation ou au contraire à les exacerber. Du point de vue de la civilisation, ce qui compte c’est d’avoir l’air, et hier soir, nous avons observé un jeu de faces qui s’opposait.

D’un côté, une candidate policée, qui maintient son corps, retient chacun de ses gestes, regarde en face son interlocuteur quand il parle. De l’autre, un candidat qui adopte une posture évidemment insolente, méprisante par son impolitesse lorsque son interlocutrice prend la parole, qui regarde les journalistes ou baisse légèrement ses yeux pour éviter de la regarder droit dans les yeux.

La cadre de l’interaction est le combat, peu importe que les interlocuteurs soient des hommes ou des femmes. Spectateurs de ce duel corporel, nous ne pouvons que constater que la politique demeure un cadre d’interaction où toutes les règles civilisationnelles disparaissent dès qu’il s’agit du combat des idées. Et peu importe apparemment la violence non verbale faite par un homme à une femme. C’est la leçon que nous a faite hier soir Emmanuel Macron. Rude constat pour ceux et celles qui rêveraient d’un monde politique apaisé.

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Par Fabienne Martin-Juchat, Professeure en sciences de l’Information et de la communication, Université Grenoble Alpes (UGA).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

L’hypothèse Le Pen : comme Trump ou Johnson

L’hypothèse Le Pen : comme Trump ou Johnson

 

« Patriotes contre mondialistes », « gens ordinaires contre donneurs de leçons », l’affiche de notre présidentielle 2022 était déjà celle de la joute qui a eu lieu au Royaume-Uni il y a six ans. Un papier de Philippe Bernard dans le « Monde »

Chronique

 

« Est-ce que l’impensable peut arriver ? », s’interrogeait un éditorialiste de la New York Review of Books sept semaines avant que Donald Trump, contre toute attente, remporte la présidentielle américaine du 8 novembre 2016. Moins de cinq mois plus tôt, à la veille du référendum sur le Brexit, on pouvait honnêtement douter que nos pragmatiques voisins britanniques choisiraient de sauter dans le vide en votant pour quitter l’Union européenne (UE). Le 23 juin, ils en décidèrent pourtant ainsi à 51,89 %.

Si de tels scénarios inattendus, voire « impensables » méritent d’être rappelés à la veille du second tour de la présidentielle française, c’est qu’ils procèdent d’un contexte politique présentant de troublantes similitudes avec celui du nouveau duel Macron-Le Pen. Et que, aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni, l’« impensable » est survenu alors que le camp censé incarner la « raison » était quasi certain de l’emporter.

« Patriotes contre mondialistes », « gens ordinaires contre donneurs de leçons », l’affiche de notre présidentielle 2022 était déjà celle de la joute où se sont affrontés partisans et adversaires du Brexit au Royaume-Uni il y a six ans. D’un côté, des nationalistes exploitant la nostalgie d’un grandiose passé mythifié et la nécessité de « reprendre le contrôle des frontières » pour justifier la rupture avec l’UE. De l’autre, des élites économiques et intellectuelles attachées à la coopération internationale.

Déjà le ressort de l’immigration était central. De même que la fermeture des frontières et la mise au ban des étrangers commandent la quasi-totalité du programme de Marine Le Pen, qui promet de « rendre aux Français leur pays », Nigel Farage, le leader britannique d’extrême droite, répétait « We want our country back ! » (« Rendez-nous notre pays ! »)Exultant à l’annonce du succès du Brexit, Farage avait salué « la victoire des gens ordinaires, des gens honnêtes ». Des expressions, qui, retrouvées dans la bouche de la leader du RN, excluent les étrangers ou ceux qu’elle perçoit comme tels.

A l’instar de Mme Le Pen, qui se fait fort de faire baisser la contribution budgétaire française à l’UE pour soulager les finances publiques, Boris Johnson promettait de financer le système de santé public avec l’argent « économisé » par la sortie de l’Union. Il n’hésitait pas à brandir la menace de listes d’attente dans les hôpitaux en cas de maintien dans l’UE. Des mensonges mis au jour pendant la crise due au Covid-19.

Et si Mme Le Pen masque aujourd’hui sa hargne contre l’UE derrière le projet d’une « alliance des nations européennes », le temps n’est pas si loin, au lendemain de la victoire du Brexit, où elle « vibrait avec les Britanniques qui ont saisi cette opportunité extraordinaire de sortir de la servitude ». Un enthousiasme qu’elle a depuis remisé : l’économie britannique pâtit de la sortie de l’UE et la prétendue « Global Britain » souffre d’isolement.

Débat télévisé Macron-Le Pen : La suffisance face à l’insuffisance

Débat télévisé Macron-Le Pen  : La suffisance  face à l’insuffisance  

 

La suffisance scientiste de Macron face à l’insuffisance démagogique de Le Pen

De toute évidence le débat télévisé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen n’a pas suscité un grand enthousiasme. L’audience comme le contenu ont été relativement faibles.

Pour schématiser à outrance, les candidats se sont trompés d’enjeux. Ils ont fait dans l’épicerie allant jusqu’à préciser à l’euro près l’augmentation de salaire des uns et des autres ou  la croissance des effectifs en oubliant d’abord d’évoquer les grands enjeux auxquels le pays est confronté. Cela aurait supposé que les intéressés acceptent d’abord de faire un bilan des forces et des faiblesses du pays en contrariant certains électeurs. Ensuite qu’ils prennent de la hauteur pour définir une vision d’avenir qui ne se limite pas à une approche statisticienne au demeurant discutable.

Sur le fond, le débat n’était donc pas du niveau attendu entre deux candidats à la présidence de la république. Les deux se sont d’ailleurs empêtrés dans leurs chiffres et arguments contradictoires.

Sur la forme, Emmanuel Macron comme d’habitude a fait montre d’une suffisance scientiste proche de le l’arrogance. La vérité c’est que lui non plus ne maîtrise guère l’environnement économique et social auquel il ne connaît rien d’une part du fait de sa formation, d’autre part en raison de son appartenance au parti des nantis. Macron a d’autant plus jonglé avec les chiffres et arguments discutables qu’une nouvelle fois son interlocutrice lui était inférieure sur le plan surtout de la rhétorique politicienne. Macron- au dire des journalistes complaisants de la presse des financiers–a dominé le débat sur le plan politique et socio-économique. En fait,  il a dit autant de contrevérités que Marine Le Pen  mais avec une autre intelligence manipulatrice et tout simplement aussi une autre culture. Bref tout l’exercice de Macron a consisté à afficher sa suffisance technique mais une suffisance plus scientiste que scientifique. Cela suffit cependant aux  journalistes complaisants pour la plupart d’une superficialité confondante.

Marine Le Pen de son côté a fait preuve d’une insuffisance crasse et démagogique. Il est clair que l’intéressée n’a pas le niveau de la fonction revendiquée. Elle ne connaît pas grand-chose même si pour ce scrutin elle a  choisi le thème social; elle ;la grande bourgeoise qui ignore tout des réalités concrètes et quotidiennes des moins favorisés. Enfin Marine Le pen  est loin d’avoir la culture de son père ou de sa nièce. ses connaissances générales politiques mais aussi plus globales paraissent assez limitées. Même sa qualité d’expression est très limite.

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