La dette publique, le chômage. Des trente glorieuses 1945-1973, on a retenu une expansion sans précédent dans une économie de paix du lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au choc pétrolier de 1973. Depuis les années 1970, la dette de la France se dégrade. Elle s’est aggravée avec la crise financière de 2008. Elle atteint un record avec la pandémie. La dette publique française a dépassé 100 milliards d’euros en 1981, 500 milliards d’euros en 1993, 1 000 milliards d’euros en 2003 puis 2 000 milliards d’euros en 2014. Cette dette est passée de 15% du PIB en 1974 à 110,6% du PIB fin 2023 (3 101,2 milliards d’euros). Il faut noter qu’entre 1959 et 1974, la France n’a connu que trois années de déficits publics qui n’ont jamais dépassé 1,4% du PIB.
Depuis les années 1970, l’économie mondialisée s’est profondément transformée et avec elle le marché du travail. Ces mutations pourraient encore s’amplifier sous les effets de la révolution numérique et de l’intelligence artificielle. Au début des années 1970, le nombre de chômeurs s’élevait à 510.000 personnes, soit 2,4% de la population active. Fin 2023, ce taux remontait à 7,5% soit 2,3 millions de personnes indemnisées.
Les principales raisons fatidiques de cette progression.
Les années 1970. Le 15 août 1971, Richard Nixon (Président des États-Unis d’Amérique de 1969 à 1974
) suspend la convertibilité du dollar en or pour augmenter l’offre de monnaie et fait du dollar la principale monnaie de réserve. Depuis cette date il n’y a plus de lien entre le Franc et l’or. Cette fin de parité ouvre une période d’incertitude. Les Européens cherchent une solution à cette instabilité. En 1972, le Franc fait partie des six devises du « serpent » monétaire, un système de taux de change mis en place par les six membres fondateurs de la Communauté économique européenne. En
1973 est votée la loi « Pompidou-Giscard ». Elle précise que le Trésor ne peut s’endetter que de manière limitée auprès de la Banque de France : «
on a eu une loi stupéfiante [...]. On a obligé l’État à aller se financer sur le marché financier privé à 4% ou 5%, et… » Michel Rocard (Premier ministre de 1993 à 1994),
Mediapolis, Europe 1, 22 décembre 2012.
C’est en 1993 que la loi sur l’indépendance totale de la Banque de France a été votée.
La Banque de France a joué le rôle de banquier central au service de la politique monétaire décidée par le gouvernement de 1936 jusqu’en 1994. Cette pratique est interdite depuis la création de la zone euro et la Banque centrale européenne BCE. La BCE n’a pas le droit d’apporter directement des financements aux besoins de l’État. Elle n’a pas le droit de financer les déficits publics par la création monétaire.
Les partenaires sociaux jouaient encore un rôle prépondérant dans la gestion de la Sécurité sociale. Les syndicats et le patronat géraient l’assurance chômage. La réforme Boulin en 1971 vise à relever sensiblement le niveau des pensions et en 1972 la retraite complémentaire devient obligatoire. Depuis, la gestion paritaire a été soumise de façon croissante à une tutelle publique et à des réformes législatives récurrentes qui visaient essentiellement à réduire les dépenses de l’État.
L’euro. « Le chiffre fait très mal : chaque Français aurait perdu environ 56 000 euros sur la période 1999-2017″. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude réalisée par le centre de politique européenne de Fribourg (Allemagne), soit environ 3 304 milliards d’euros. Vingt ans après la mise en place de la monnaie unique. Emmanuel Todd dans son livre Les Luttes de classes en France au XXIe siècle aux éditions du Seuil, arrive à la même conclusion de la perte du pouvoir d’achat par les Français avec l’introduction de l’euro.
Selon Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’euro au lieu de rapprocher les Européens a fini par les diviser et plomber l’économie. En d’autres termes, l’euro a contribué à un ralentissement économique et à des pertes de pouvoir d’achat pour les ménages européens.
L’euro est un frein à la croissance dans l’Union économique et monétaire. Quatre sous-périodes se distinguent : 1985-1991, 1992-1998, 1999-2016 et 2017-2022 pour 3 zones : monde, États-Unis et zone euro (données Banque mondiale).
Dans la plupart des pays, l’introduction de l’euro n’a pas provoqué l’accélération promise de la croissance. Pour d’autres, l’accélération de la croissance s’est accompagnée de l’accroissement de déséquilibres structurels. Il faut réajuster aujourd’hui son taux de conversion au temps et à la réalité du poids de chaque pays dans la zone euro. Le traité de Lisbonne ne contient aucun mécanisme permettant la sortie de la zone euro.
La crise de 2008. Déclenchée aux États-Unis en 2007-2008, la crise des subprimes trouve son origine dans un excès d’endettement des particuliers. En 2008, face à cette crise, les banques centrales européennes ont abaissé leurs taux, ont injecté des liquidités et ont acheté de la dette publique et privée. La BCE a injecté 4 000 milliards d’euros de 2011 à 2017. En 10 ans, la crise financière a coûté approximativement 1 541 milliards d’euros à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Éric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management. La dette de la France a augmenté de 1 000 milliards d’euros sur 10 ans entre 2007 et 2017. Pour la même période, le total de remboursement d’intérêts des dettes, à lui seul, s’est élevé à 500 milliards d’euros.
Le nombre de chômeurs indemnisés en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) est ainsi passé de moins de 2 millions à près de 2,8 millions, une hausse de 40% entre mi 2008 et mi 2014. Le taux de chômage a augmenté de 7,3% à 10,5% de la population active.
Les taux de croissance de la productivité, très bas dans les années 1970-1980 (en moyenne inférieurs à 1% alors qu’ils se situaient autour de 3% dans les années 1960). La productivité du travail a progressé de manière régulière d’environ 1,3% de 1990 à la crise de 2008-2009. Après la crise de 2008, elle a connu une chute inédite de 2,6 points. Pour la période 2010-2016, la productivité a recommencé à croître, mais à un rythme de 0,9% inférieur à celui d’avant crise.
La pandémie. Déclenchée en Chine, l’impact économique du coronavirus (COVID-19) a été violent. Si l’on fait le compte total, sur les trois années frappées par la crise sanitaire (2020, 2021 et le début 2022), la facture de la crise sanitaire dépasse les 140 milliards d’euros.
Afin de faire face aux conséquences économiques de l’épidémie de COVID-19, en juillet 2020, l’Union européenne a mis sur pied un plan de relance de 806,9 milliards d’euros, 750 milliards d’euros au prix de 2018 (Next Generation EU). Ce plan octroie des subventions (338 milliards d’euros) et des prêts pour soutenir les réformes et les investissements (385 milliards d’euros) dans les États membres de l’UE. Ils ont décidé de s’endetter en commun et de rembourser cet emprunt de 2028 à 2058 (30 ans). La France a bénéficié de 40,3 milliards d’euros.
Pour la productivité du travail, avant la nouvelle crise sanitaire, de 2016 à 2019, les entreprises françaises accumulaient une productivité de +3,8%, 1,7% de cette productivité sera perdue en 2020. Depuis la crise sanitaire, d’après Dares, le niveau de productivité au travail continue de diminuer. En 2022 elle a baissé de 3% par rapport à 2019. In fine, de 1990 à 2022, la France a gagné en 33 ans en moyenne 0,85% par an.
Le Traité de Lisbonne. Adopté en 2007, le Traité de Lisbonne encadre actuellement le fonctionnement de l’UE. « Il a été engagé à la suite du résultat négatif de deux référendums sur le traité constitutionnel tenus en mai et juin 2005« . Le but de ce Traité était de favoriser la croissance et l’emploi tout en maintenant la compétitivité de l’économie européenne.
On s’aperçoit aujourd’hui, dans un contexte international ébranlé, marqué par une guerre à la porte de l’Europe, une nouvelle guerre au Moyen-Orient et une tension entre la chine et les États-Unis, que ce Traité n’a pas créé le renouveau voulu des modèles capitalistes européens. Il a cherché à réformer un modèle néolibéral par un mouvement de réformes structurelles (retraite, chômage, etc.). Depuis le début des années 1990, 7 réformes se sont succédé pour rétablir l’équilibre financier des régimes des retraites. À partir de la convention de 1979, qui marque une rupture avec la période 1958-1979, l’assurance-chômage ne fonctionne plus comme une assurance et les conditions sont de plus en plus restrictives.
Pour la première fois, la poussée des partis extrémistes, des partis nationalistes ou des partis populistes de gauche ou de droite, etc., s’observe dans une large majorité de pays européens. Cette droitisation pose une question du renouveau de l’économie européenne.
L’économie française est mise en déséquilibre par les dettes publiques, donc la solution, pour sauver la France, est de supprimer les emprunts d’État.
Les aides publiques aux entreprises sont en très forte hausse depuis les années 2020. La Cour des comptes estime à 260,4 milliards d’euros le soutien financier total pour les années 2020-2022 (y compris les prêts garantis et report du paiement des cotisations sociales). Le ministère du Budget évoque un montant de l’ordre de 140 milliards d’euros d’aides d’État en 2018 et l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) évalue à 157 milliards d’euros le montant global en 2019. Le bilan de ces mesures est jugé contrasté. Mais si l’État avait investi des milliards d’euros au lieu de soutenir les entreprises ?
Une étude réalisée dans l’essai Vers une économie écosociale pour sortir des crises (édition Vérone) montre un redressement spectaculaire des comptes publics de la France en 5 ans de 2020 à 2024 si cet argent avait été investi pour stimuler la croissance en temps de crise.
Pourquoi ne pas recourir à l’épargne des ménages pour soutenir l’économie sous forme de livrets réglementés (5 000 milliards d’euros en 2019 et 6 185,60 milliards d’euros fin 2023). D’après l’OFCE l’étude Investissement public, Capital public et croissance, coordonnée par Xavier Ragot et Francesco Saraceno, en période de crise et en particulier lorsque la politique monétaire atteint la borne zéro des taux d’intérêt, les investissements auront un effet de création de richesse estimée à un multiplicateur de 2 et 60 centimes rendus à l’État pour chaque euro investi.
Il s’agit d’investir chaque année : 100 milliards d’euros pour le pacte vert français ; 40 milliards d’euros pour le pacte dépendance et handicap ; 50 milliards d’euros pour le pacte républicain de solidarité ; 80 milliards d’euros pour le pacte ruralité et 10 milliards d’euros pour le développement responsable des PME-PMI.
Les résultats. À fin 2024, avec 6,1 millions de personnes inscrites à France Travail et une création de 5,26 millions d’emplois avec une réduction du coût public de 105,2 milliards d’euros, il y a bien un retour comme dans les années 1970 à moins de 1 million de chômeurs.
La dette publique tomberait à 1 494,86 milliards d’euros avec un taux d’endettement de 28,65%. La création de richesse par an est de 560 milliards d’euros avec 168 milliards d’euros de nouvelles recettes dans les caisses de l’État.
L’idée est d’investir pour soutenir une croissance supérieure à l’inflation et protéger les épargnes des ménages ; lutter contre les déserts médicaux et le déclin de l’espace rural ; atteindre la neutralité climatique tout en créant des emplois et en améliorant la qualité de vie ; freiner la poussée des extrêmes ; réformer le modèle néolibéral vers une économie écologique sociale et citoyenne et sortir de la démocratie de la rancune.
Comment réduire la dette publique et le chômage ?
Comment réduire la dette publique et le chômage ?
La dette publique, le chômage. Des trente glorieuses 1945-1973, on a retenu une expansion sans précédent dans une économie de paix du lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au choc pétrolier de 1973. Depuis les années 1970, la dette de la France se dégrade. Elle s’est aggravée avec la crise financière de 2008. Elle atteint un record avec la pandémie. La dette publique française a dépassé 100 milliards d’euros en 1981, 500 milliards d’euros en 1993, 1 000 milliards d’euros en 2003 puis 2 000 milliards d’euros en 2014. Cette dette est passée de 15% du PIB en 1974 à 110,6% du PIB fin 2023 (3 101,2 milliards d’euros). Il faut noter qu’entre 1959 et 1974, la France n’a connu que trois années de déficits publics qui n’ont jamais dépassé 1,4% du PIB.
Depuis les années 1970, l’économie mondialisée s’est profondément transformée et avec elle le marché du travail. Ces mutations pourraient encore s’amplifier sous les effets de la révolution numérique et de l’intelligence artificielle. Au début des années 1970, le nombre de chômeurs s’élevait à 510.000 personnes, soit 2,4% de la population active. Fin 2023, ce taux remontait à 7,5% soit 2,3 millions de personnes indemnisées.
Les principales raisons fatidiques de cette progression.
La Banque de France a joué le rôle de banquier central au service de la politique monétaire décidée par le gouvernement de 1936 jusqu’en 1994. Cette pratique est interdite depuis la création de la zone euro et la Banque centrale européenne BCE. La BCE n’a pas le droit d’apporter directement des financements aux besoins de l’État. Elle n’a pas le droit de financer les déficits publics par la création monétaire.
Les partenaires sociaux jouaient encore un rôle prépondérant dans la gestion de la Sécurité sociale. Les syndicats et le patronat géraient l’assurance chômage. La réforme Boulin en 1971 vise à relever sensiblement le niveau des pensions et en 1972 la retraite complémentaire devient obligatoire. Depuis, la gestion paritaire a été soumise de façon croissante à une tutelle publique et à des réformes législatives récurrentes qui visaient essentiellement à réduire les dépenses de l’État.
L’euro. « Le chiffre fait très mal : chaque Français aurait perdu environ 56 000 euros sur la période 1999-2017″. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude réalisée par le centre de politique européenne de Fribourg (Allemagne), soit environ 3 304 milliards d’euros. Vingt ans après la mise en place de la monnaie unique. Emmanuel Todd dans son livre Les Luttes de classes en France au XXIe siècle aux éditions du Seuil, arrive à la même conclusion de la perte du pouvoir d’achat par les Français avec l’introduction de l’euro.
Selon Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’euro au lieu de rapprocher les Européens a fini par les diviser et plomber l’économie. En d’autres termes, l’euro a contribué à un ralentissement économique et à des pertes de pouvoir d’achat pour les ménages européens.
L’euro est un frein à la croissance dans l’Union économique et monétaire. Quatre sous-périodes se distinguent : 1985-1991, 1992-1998, 1999-2016 et 2017-2022 pour 3 zones : monde, États-Unis et zone euro (données Banque mondiale).
Dans la plupart des pays, l’introduction de l’euro n’a pas provoqué l’accélération promise de la croissance. Pour d’autres, l’accélération de la croissance s’est accompagnée de l’accroissement de déséquilibres structurels. Il faut réajuster aujourd’hui son taux de conversion au temps et à la réalité du poids de chaque pays dans la zone euro. Le traité de Lisbonne ne contient aucun mécanisme permettant la sortie de la zone euro.
La crise de 2008. Déclenchée aux États-Unis en 2007-2008, la crise des subprimes trouve son origine dans un excès d’endettement des particuliers. En 2008, face à cette crise, les banques centrales européennes ont abaissé leurs taux, ont injecté des liquidités et ont acheté de la dette publique et privée. La BCE a injecté 4 000 milliards d’euros de 2011 à 2017. En 10 ans, la crise financière a coûté approximativement 1 541 milliards d’euros à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Éric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management. La dette de la France a augmenté de 1 000 milliards d’euros sur 10 ans entre 2007 et 2017. Pour la même période, le total de remboursement d’intérêts des dettes, à lui seul, s’est élevé à 500 milliards d’euros.
Le nombre de chômeurs indemnisés en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) est ainsi passé de moins de 2 millions à près de 2,8 millions, une hausse de 40% entre mi 2008 et mi 2014. Le taux de chômage a augmenté de 7,3% à 10,5% de la population active.
Les taux de croissance de la productivité, très bas dans les années 1970-1980 (en moyenne inférieurs à 1% alors qu’ils se situaient autour de 3% dans les années 1960). La productivité du travail a progressé de manière régulière d’environ 1,3% de 1990 à la crise de 2008-2009. Après la crise de 2008, elle a connu une chute inédite de 2,6 points. Pour la période 2010-2016, la productivité a recommencé à croître, mais à un rythme de 0,9% inférieur à celui d’avant crise.
La pandémie. Déclenchée en Chine, l’impact économique du coronavirus (COVID-19) a été violent. Si l’on fait le compte total, sur les trois années frappées par la crise sanitaire (2020, 2021 et le début 2022), la facture de la crise sanitaire dépasse les 140 milliards d’euros.
Afin de faire face aux conséquences économiques de l’épidémie de COVID-19, en juillet 2020, l’Union européenne a mis sur pied un plan de relance de 806,9 milliards d’euros, 750 milliards d’euros au prix de 2018 (Next Generation EU). Ce plan octroie des subventions (338 milliards d’euros) et des prêts pour soutenir les réformes et les investissements (385 milliards d’euros) dans les États membres de l’UE. Ils ont décidé de s’endetter en commun et de rembourser cet emprunt de 2028 à 2058 (30 ans). La France a bénéficié de 40,3 milliards d’euros.
Pour la productivité du travail, avant la nouvelle crise sanitaire, de 2016 à 2019, les entreprises françaises accumulaient une productivité de +3,8%, 1,7% de cette productivité sera perdue en 2020. Depuis la crise sanitaire, d’après Dares, le niveau de productivité au travail continue de diminuer. En 2022 elle a baissé de 3% par rapport à 2019. In fine, de 1990 à 2022, la France a gagné en 33 ans en moyenne 0,85% par an.
Le Traité de Lisbonne. Adopté en 2007, le Traité de Lisbonne encadre actuellement le fonctionnement de l’UE. « Il a été engagé à la suite du résultat négatif de deux référendums sur le traité constitutionnel tenus en mai et juin 2005« . Le but de ce Traité était de favoriser la croissance et l’emploi tout en maintenant la compétitivité de l’économie européenne.
On s’aperçoit aujourd’hui, dans un contexte international ébranlé, marqué par une guerre à la porte de l’Europe, une nouvelle guerre au Moyen-Orient et une tension entre la chine et les États-Unis, que ce Traité n’a pas créé le renouveau voulu des modèles capitalistes européens. Il a cherché à réformer un modèle néolibéral par un mouvement de réformes structurelles (retraite, chômage, etc.). Depuis le début des années 1990, 7 réformes se sont succédé pour rétablir l’équilibre financier des régimes des retraites. À partir de la convention de 1979, qui marque une rupture avec la période 1958-1979, l’assurance-chômage ne fonctionne plus comme une assurance et les conditions sont de plus en plus restrictives.
Pour la première fois, la poussée des partis extrémistes, des partis nationalistes ou des partis populistes de gauche ou de droite, etc., s’observe dans une large majorité de pays européens. Cette droitisation pose une question du renouveau de l’économie européenne.
L’économie française est mise en déséquilibre par les dettes publiques, donc la solution, pour sauver la France, est de supprimer les emprunts d’État.
Les aides publiques aux entreprises sont en très forte hausse depuis les années 2020. La Cour des comptes estime à 260,4 milliards d’euros le soutien financier total pour les années 2020-2022 (y compris les prêts garantis et report du paiement des cotisations sociales). Le ministère du Budget évoque un montant de l’ordre de 140 milliards d’euros d’aides d’État en 2018 et l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) évalue à 157 milliards d’euros le montant global en 2019. Le bilan de ces mesures est jugé contrasté. Mais si l’État avait investi des milliards d’euros au lieu de soutenir les entreprises ?
Une étude réalisée dans l’essai Vers une économie écosociale pour sortir des crises (édition Vérone) montre un redressement spectaculaire des comptes publics de la France en 5 ans de 2020 à 2024 si cet argent avait été investi pour stimuler la croissance en temps de crise.
Pourquoi ne pas recourir à l’épargne des ménages pour soutenir l’économie sous forme de livrets réglementés (5 000 milliards d’euros en 2019 et 6 185,60 milliards d’euros fin 2023). D’après l’OFCE l’étude Investissement public, Capital public et croissance, coordonnée par Xavier Ragot et Francesco Saraceno, en période de crise et en particulier lorsque la politique monétaire atteint la borne zéro des taux d’intérêt, les investissements auront un effet de création de richesse estimée à un multiplicateur de 2 et 60 centimes rendus à l’État pour chaque euro investi.
Il s’agit d’investir chaque année : 100 milliards d’euros pour le pacte vert français ; 40 milliards d’euros pour le pacte dépendance et handicap ; 50 milliards d’euros pour le pacte républicain de solidarité ; 80 milliards d’euros pour le pacte ruralité et 10 milliards d’euros pour le développement responsable des PME-PMI.
Les résultats. À fin 2024, avec 6,1 millions de personnes inscrites à France Travail et une création de 5,26 millions d’emplois avec une réduction du coût public de 105,2 milliards d’euros, il y a bien un retour comme dans les années 1970 à moins de 1 million de chômeurs.
La dette publique tomberait à 1 494,86 milliards d’euros avec un taux d’endettement de 28,65%. La création de richesse par an est de 560 milliards d’euros avec 168 milliards d’euros de nouvelles recettes dans les caisses de l’État.
L’idée est d’investir pour soutenir une croissance supérieure à l’inflation et protéger les épargnes des ménages ; lutter contre les déserts médicaux et le déclin de l’espace rural ; atteindre la neutralité climatique tout en créant des emplois et en améliorant la qualité de vie ; freiner la poussée des extrêmes ; réformer le modèle néolibéral vers une économie écologique sociale et citoyenne et sortir de la démocratie de la rancune.