Dexia aggrave le déficit français ; ou les dégâts d’un ancien fonctionnaire
Mariani l’ancien patron de Dexia ne sera pas inquiété, seul un lampiste comme kerviel mérite la pendaison. Pourtant la gestion calamiteuse de Dexia fera déraper le déficit de la France. Le déficit public atteindra comme prévu 4,5% du PIB fin 2012 sauf si l’institut européen de la statistique juge que la nouvelle recapitalisation de Dexia doit être comptabilisée, ce qui le porterait à 4,6%, a annoncé aujourd’hui le gouvernement français qui présentait une actualisation de son budget 2012. La réponse d’Eurostat est attendue dans un mois. Cette recapitalisation, de près de 2,6 milliards d’euros, sera intégrée dans le déficit de l’Etat en comptabilité budgétaire française, qui atteindra la cible prévue de 83,6 milliards d’euros, plus Dexia, soit 86,1 milliards. »Les États belge et français se sont engagés à souscrire intégralement à une augmentation de capital, à concurrence de 53%, soit 2,915 milliards d’euros, pour la Belgique et de 47%, soit 2,585 milliards d’euros, pour la France », a annoncé dans un communiqué le ministre belge des Finances, Steven Vanackere.. L’affaire Dexia est révélatrice des dérives bancaires ; D’un certain point de vue, c’est une caricature ; Pour autant la crise de cette banque présente bien des points communs avec d’autres établissements bancaires. Dexia déjà victime de la crise des subprimes, n’a pu encaisser la crise financière actuelle. Dexia est l’exemple même, extrême sans doute, des dérives bancaires. Dexia dont l’activité essentielle devait être orientée vers les prêts aux collectivités locales s’est aventuré dans des placements à haut risques dans des zones géographiques, dans des secteurs et dans des modalités qui ne correspondant ni à son objet, ni à ses compétences. C’est la seconde fois qu’on sauve ce qui peut l’être. Déjà après la crise de 2008, il a fallu éviter le pire, en 2011, c’est la fin de ce qu’il faut bien considérer comme une aventure malheureuse. A cet égard la plupart des banques européennes et même françaises ont suivi le même chemin. C’est-à-dire qu’elles n’ont tiré aucun enseignement de la crise de 2008 et ont continué, elles aussi à investir dans des placements à risques mal mesurés pour lesquels alors que ce n’est pas leur mission première et qu’elles n’ont en réalité que peu de compétence dans ces domaines. En clair on joue avec l’argent des dépôts et des épargnants pour tenter d’accroitre les profits et satisfaire et les actionnaires et les égos (et les rémunérations) des dirigeants. Notons que la rémunération de M. Mariani, dirigeant de Dexia était de l’ordre de 2 millions d’euros en 2010 (salaires et bonus), c’est évidemment mieux que son ancien salaire de fonctionnaire inférieur à 100 000 euros. ; En fait M. Mariani est représentatif des dirigeants de banques français, hauts fonctionnaires, qui ne doivent leur promotion qu’à leur passage dans les cabinets ministériels ; ce qui explique une grande partie de leur incompétence et de leur irresponsabilité. Et pourtant M. Mariani était considéré comme l’un des meilleurs, ce qui en dit long sur la qualité des autres. Nos grandes banques sont en difficultés pour les mêmes raisons. Fondamentalement les banques de déports la plupart dirigées par d’anciens fonctionnaires ne sont compétentes pour intervenir sur les placements à risque. Dexia est un exemple intéressant car il pourrait bien montre le triste chemin de nos banques si la crise continue de s’aggraver.