Archive pour le Tag 'l’autorité'

Rixe mortelle à Crépol : La faillite générale de l’autorité favorise le retour de la barbarie

Rixe mortelle à Crépol : La faillite générale de l’autorité favorise le retour de la barbarie


Encore un règlement de comptes mortel avec des auteurs sans doute qui se croient dispensés de toute règle de vie sociétale, de toute loi et de toutes sanctions. Une bande de jeunes qui vient d’un quartier visiblement déjà en marge de la société comme au moins 500 quartiers en France. Des quartiers hors de la république qui font leur propre loi, leur propre police et impose leur propre valeur de mafia barbare.

En cause, une crise générale des autorités avec un laxisme qui caractérise l’action des pouvoirs publics dans tous les domaines. Tout commence évidemment dans les familles qui sont sans pouvoir sur leurs enfants. Tout continue à l’école transformée en garderie et non en lieu d’éducation dans nombre de quartiers difficiles. Témoin le niveau lamentable de l’enseignement en France où la dernière étude sur les élèves de quatrième montre que la moitié ne sont même pas capables de lire correctement.

La suppression du service militaire en plus d’une erreur stratégique grave en matière de défense a fait aussi sauter une occasion de brassage sociologique et d’apprentissage des valeurs républicaines et de discipline.

La justice part aussi une grave responsabilité avec des sanctions–quand elles existent–complètement anecdotiques par rapport au niveau des violences. Une justice sur laquelle le pouvoir public n’a plus de prise aujourd’hui et qui se croit indépendante quand en fait elle doit être au service de l’intérêt du pays.

Toute la société est responsable, la classe politique bien sûr mais pas seulement ceux qui détiennent une parcelle de responsabilité ou tout simplement les citoyens qui s’accommodent du délabrement du pays

Invité de l’émission « C’ à vous » sur France 5 lundi soir, le ministre de l’Intérieur a précisé que la gendarmerie avait déjà procédé à « plus de 70 auditions » dans cette affaire.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a qualifié, lundi 20 novembre, d’ »ignoble » et « inacceptable » le décès d’un jeune de 16 ans samedi soir pendant une rixe lors d’une fête dans le village de Crépol (Drôme), ajoutant : «  »C’est une faillite générale de notre société ».

Invité de l’émission « C’ à vous » sur France 5, le ministre de l’Intérieur a précisé que la gendarmerie avait déjà procédé à « plus de 70 auditions ».

Samedi soir à Crépol, alors qu’un « bal de l’hiver » rassemblant 350 personnes était organisé, « un groupe d’individus extérieur » à cette commune de 532 habitants avait cherché à entrer dans la salle des fêtes, selon le procureur de la République de Valence Laurent de Caigny.

« Ce qui s’est passé n’est pas extrêmement clair ou alors trop clair : des gens qui viennent d’ailleurs et ont voulu forcer l’entrée de cette fête et des coups de couteaux sont partis. Ça s’appelle l’ensauvagement ». Il a estimé qu’il « y a à repenser le cadre de l’autorité ». « Nous devons remettre de l’autorité partout », a insisté Gérald Darmanin.

Ecole: repenser l’autorité

Ecole: repenser l’autorité

Les récentes émeutes suite à la mort de Nahel Merzouk ont suscité de nouvelles polémiques sur le thème de la « perte » de l’autorité et la nécessité de sa « restauration ». Une des caractéristiques frappantes de ces épisodes rhétoriques est de ne pas sembler, année après année, parvenir à capitaliser les apports d’un certain nombre de travaux en sciences humaines. Pourtant, des recherches à la jonction des sciences de l’éducation et de la philosophie sont à même d’éclairer prises de position dans ce registre. Arrêtons-nous sur deux de ces apports, la distinction et le fait de découpler pouvoir et autorité d’une part, les rapports de cette dernière aux mutations inhérentes à la modernité démocratique d’autre part, puis ouvrons une piste pour mieux comprendre la place de l’autorité dans les démocraties occidentales du XXIe siècle.

par Camille Roelens
Chercheur en sciences de l’éducation, Université de Lille
dans The Conversation

Un article intéressant pour ouvrir le débat sur l’autorité dans les sociétés modernes mais qui demeure cependant encore assez flou. NDLR

Rappelons d’abord que la confusion entre autorité et pouvoir est sans doute ce qui obscurcit le plus la capacité d’analyse dans ce domaine. C’est elle qu’il faut d’abord dissiper.

Il existe pourtant des critères simples pour y parvenir. Le pouvoir admet la contrainte, et exige simplement en démocratie que celle-ci soit cadrée dans son ampleur et ses méthodes par le droit. C’est pourquoi on parle d’État de droit ou que l’on dit que « force doit rester à la loi ». Souvent, ainsi, les appels à « restaurer l’autorité » sont en fait des appels à accroitre le pouvoir de contrainte de la puissance publique (ou des parents), au besoin en s’affranchissant d’un certain nombre de protections touchant par exemple à la vie privée ou encore à la liberté d’expression et d’association.

Le débat sur le juste dosage du recours à ce que le philosophe et sociologue Max Weber appelait « le monopole de la contrainte légitime » est en lui-même intéressant et important, mais ne concerne l’autorité qu’à la marge. Celle-ci en effet exclut par définition la contrainte : elle est une forme d’influence reconnue comme légitime et admise sans qu’elle ait besoin de s’imposer par la force.

Cette légitimité a longtemps pu être de nature religieuse ou traditionnelle, ce qui, effectivement, a tendu à s’effacer progressivement dans la modernité démocratique, même si cela a été plus longtemps prégnant dans certains contextes et certains domaines (celui de l’éducation ou de la santé par exemple) que d’autres. Aujourd’hui, dans un autre registre, les formulations impératives que nous suivons souvent sans pour autant craindre de représailles dans le cas contraire sont toujours légion, des conseils de nutrition (« mangez, bougez ») aux invitations amicales (« parle-moi », « appelle-moi quand tu passes dans la région »).

L’autorité est une forme d’influence reconnue comme légitime et admise sans qu’elle ait besoin de s’imposer par la force.
Longtemps, les individus en position de pouvoir et d’autorité ont été de fait les mêmes (un pater familias romain par exemple), et se trouvaient ainsi en position d’obtenir de force (par le pouvoir) ce qu’ils pouvaient aussi obtenir souvent de gré (par autorité).

Une complexité contemporaine se niche dans le fait que, très souvent, ces rôles sont désormais découplés. Bien des influenceurs ont un effet sur le comportement d’autres individus sans avoir aucune possibilité de les contraindre en quoi que ce soit. Bien des institutions publiques n’ont au fond plus que la contrainte qu’elles peuvent exercer sur les individus (y compris dans le strict respect du cadre légal) pour agir sur eux.

D’un côté, la contrainte au prisme du couple droit-pouvoir est une dimension inévitable de la vie sociale, fût-elle démocratique, d’un autre côté, elle ne peut être le seul ordinaire des interactions entre les individus, sauf à se trouver, justement, dans une situation critique et éruptive. L’autorité, au fond, est ce qui fluidifie, quand elle « fonctionne », la vie sociale, en réduisant la contrainte effective à l’exception, et non à la règle.

Tenir présentement un discours cohérent sur l’autorité est donc inséparable de l’adoption d’une position claire dans la compréhension de la modernité démocratique elle-même. Hannah Arendt jugeait ainsi que la modernité condamnait l’autorité dans le domaine politique en sapant les piliers de la religion et de la tradition qui l’étayait, mais qu’il fallait pouvoir continuer à pouvoir compter sous sa forme traditionnelle dans le domaine éducatif. C’est pourquoi elle prescrivait de séparer ce domaine des autres (et des passions démocratiques qui s’y instillent).

Des analystes ultérieurs de la modernité démocratique, comme Marcel Gauchet, pensent au contraire que nous vivons désormais dans un nouveau monde, soit un univers où les compromis entre tradition et modernité ne peuvent plus avoir cours, et où il est exigé des acteurs une certaine cohérence entre les principes dont ils se réclament dans les différentes dimensions de la vie sociale.

La tendance à pester contre la perte d’autorité par rapport aux temps jadis ou à rêver du retour de l’autorité qui régnait alors devrait donc en bonne logique s’accompagner d’éléments plus pratiques pour en garantir la crédibilité.

Cela pourrait être une explicitation plus claire de ce qu’impliquerait un renoncement global à la modernité démocratique qui rendrait ce projet possible, ou encore une description fine de l’art par lequel le tri effectif entre ce qui peut se moderniser et se démocratiser ou non serait fait et pourrait faire consensus. Il y a fort à penser que les déclarations d’intention fracassantes, si nombreuses dans ce registre, ne sortiraient pas indemnes d’un tel exercice…

Désormais, dans un monde hypermoderne dans tant d’autres registres, l’autorité peut aussi peu être restaurée sous sa forme traditionnelle qu’elle ne peut simplement quitter la scène et laisser place au règne du pouvoir de contraindre, avec la seule régulation du droit.

Il s’agit, en d’autres termes, d’apprendre à penser désormais l’autorité dans la démocratie (comprise comme un mode de vie plus encore qu’un régime politique) et non contre elle – en appelant à un maintien de l’ordre plus autoritaire – ou en dehors d’elle – en pensant pouvoir soustraire certains domaines de la vie sociale à son empire.

Sans doute gagne-t-on, pour ce faire, à tenir compte de deux éléments massifs dans l’Occident où nous vivons en ce début de XXIe siècle, qu’une autre caractéristique majeure de bien des discours publics sur l’autorité est de minorer voire de passer sous silence.

Le premier est le phénomène que Tocqueville, déjà, au début du XIXe siècle identifiait et baptisait l’individualisme démocratique dans De la démocratie en Amérique. Dans les temps démocratiques, les individus agissent plus par quête de leur bien-être singulier que par fidélité à quelque tradition ou devoir collectif, et c’est une donnée dont la réflexion sur la paix sociale doit aussi partir.

Le deuxième est un fait dont Rawls pointe la centralité, dans Libéralisme politique, pour comprendre nos sociétés démocratiques contemporaines, et qu’il appelle le fait de pluralisme : il est vain d’espérer que tous les individus de sociétés libres et ouvertes partagent les mêmes valeurs et idéaux de vie, il faut donc organiser entre eux une coexistence pacifique et juste.

La prise en compte de ces deux éléments invite à repenser l’autorité comme une « proposition d’influence formulée par un individu et à laquelle un autre consent (sans contrainte) », ce qui implique d’une part qu’elle doit pouvoir être perçue, ressentie et vécue par les individus auxquels elle est adressée comme un point d’appui et non un obstacle vers leur bien-être. D’autre part, il ne saurait, dans une société pluraliste, y avoir un seul modèle d’autorité pensable en bloc, mais plutôt une infinité de nuances dans les manières de s’approprier ce type de relation interindividuelle.

Société-Crise de l’autorité et crise de la transmission

Société-Crise de l’autorité et crise de la transmission

Par MYRIAM REVAULT D’ALLONNES, philosophe, dans Caféphilo93 ( extrait)

On le dit partout : nous vivons une « crise » de l’autorité. Son ampleur nous paraît sans précédent puisqu’elle touche non seulement la sphère politique mais aussi la famille, l’école et même le pouvoir judiciaire. Cette évidence partagée, nul ne la conteste. Mais cerner la nature exacte de la crise et interroger la notion – « qu’est-ce que l’autorité ? » – est une tout autre affaire. Nombreux sont ceux qui, déplorant la perte de l’autorité, nous exhortent à la restaurer, autrement dit à la rétablir dans son état et dans la considération ou dans l’estime dont elle devrait jouir.

Il nous faudrait à la fois revenir à un paradigme perdu et regagner une reconnaissance qui fait défaut. Or jamais on ne retrouve les paradigmes perdus et, si la reconnaissance vient à manquer, il importe d’abord d’en rechercher les raisons. Mais surtout – et c’est bien par là qu’il faut commencer – ces invites à restaurer l’autorité recouvrent un contresens massif sur la notion elle-même puisqu’ils sont essentiellement des appels à réintroduire de la coercition, de l’ordre et de l’obéissance alors que l’autorité exclut le recours à la force ou à des moyens extérieurs de contrainte. Si l’on doit y avoir recours, cela signifie qu’elle a échoué. L’autorité n’est pas – quoi qu’on en dise – « tout ce qui fait obéir les gens ». Elle n’est pas le pouvoir et elle ne se réduit pas davantage à n’être qu’un instrument du pouvoir, une « augmentation » de la domination, même si le pouvoir prend souvent le masque de l’autorité. Elle n’a précisément pas besoin de s’affirmer sur le mode « autoritaire ». Telle est la première confusion qu’il importe de dissiper et qui n’appartient pas qu’au sens commun. Autorité, reconnaissance et dissymétrie non hiérarchique On résumera cette brève mise au point en disant que si le pouvoir requiert l’obéissance, l’autorité, quant à elle, appelle la reconnaissance et qu’à cet égard, elle se distingue aussi bien de la contrainte par force que de la pure et simple persuasion.

Elle exclut l’usage des moyens de coercition mais elle ne procède pas non plus de la persuasion par arguments, laquelle présuppose une relation entre égaux. Elle ne repose donc ni sur le pouvoir de celui qui commande ni sur une raison commune. Dans la relation d’autorité, ce que les deux termes ont en commun, c’est la relation dissymétrique elle-même dont chacun reconnaît la justesse et la légitimité. Le premier enjeu serait donc – à partir de ce noyau que constitue la reconnaissance – de comprendre la nature de cette dissymétrie non hiérarchique. Non hiérarchique dans la mesure où elle ne répond pas au modèle de la relation commandement/obéissance, où elle ne coïncide pas avec un rapport de domination. Dissymétrique car la légitimité tient à une certaine prééminence, à une certaine supériorité de celui qui l’exerce. * Myriam Revault d’Allonnes est philosophe, professeur des Universités à l’École Pratique des Hautes Études. Son dernier livre : Le pouvoir des commencements, Essai sur l’autorité, Seuil, 2006. Conférence donnée au cours de la session 2005 des Semaines Sociales de France, « Transmettre, partager des valeurs, susciter des libertés » Transmettre, partager des valeurs, susciter des libertés 64 Ce n’est pas tout.

Au motif que la modernité a massivement récusé toute autorité procédant du divin ou de la tradition et qu’elle a cherché son fondement en elle-même, on feint de croire qu’avec cette nouvelle donne, l’autonomie des individus conduit à la perte de toute instance légitimante. Dans un monde où prévaut l’accord des volontés individuelles ne subsisterait que l’arbitraire des subjectivités, réglé au mieux par les échanges contractuels. Or c’est précisément ce qu’il importe d’interroger : le mouvement d’émancipation critique propre à la modernité a-t-il fait disparaître toute référence au tiers ? La perte avérée des modes traditionnels de donation du sens n’a-t-elle donné lieu qu’à la vacuité et au vide de sens ? Les conflits interminablement négociés au sein des démocraties modernes ne sont-ils bordés par aucun garant ? L’égalité ne souffre-t-elle la reconnaissance d’aucune dissymétrie ? Qu’est-ce qui, dans ces conditions, fait autorité dans une société qui s’est donné à elle-même le principe constitutif de son ordre ? Que l’autorité ne soit plus ce qu’elle était, que son acception traditionnelle n’ait plus cours est un fait incontestable. Selon l’acception traditionnelle, on pouvait énoncer la proposition suivante : lorsque le passé est transmis comme tradition, il fait autorité.

Lorsque que l’autorité se présente historiquement, elle devient tradition. Voilà bien une formulation à laquelle nous ne pouvons plus souscrire. Est-ce à dire que l’autorité « en général » s’est évanouie ? La relation d’autorité s’est-elle définitivement absentée du monde contemporain ? Et surtout, est-elle devenue obsolète ? Crise de l’autorité et avènement de la modernité Il faut rappeler que la « crise » de l’autorité ne date pas d’aujourd’hui : elle est consubstantielle à l’avènement même de la modernité. Si flottantes et diverses que soient les définitions de cette « modernité », on s’accorde au moins sur l’idée qu’elle se caractérise massivement par un mouvement d’arrachement au passé et à la tradition. Elle répond à une volonté à la fois d’auto-fondation rationnelle et d’auto-institution politique : les deux sont inséparables et ont précisément en commun de revendiquer un mode de légitimité qui se détache non sans violence de la tradition et du passé. Lorsque la philosophie des Lumières conteste l’« autorité » porteuse de préjugés en la soumettant au crible de la raison critique, elle s’en prend certes à cette forme de précédence qu’est l’autorité énonciative et vise un mode d’autorité intellectuelle lié au primat d’un énoncé ancien (Aristoteles dixit). Mais cette contestation ne prend sens que sur fond d’une radicale mutation de l’autorité institutionnelle, autrement dit juridico-politique. Ce que confirme à l’évidence la source latine : auctor (l’auteur) et auctoritas (l’autorité) appartiennent, nous le savons, au même champ sémantique.

Tous deux viennent du verbe augere : augmenter. Le discrédit de la notion de préjugé C’est donc la question de l’autorisation qui est ici en jeu. Puisque l’augmentation par la précédence est battue en brèche par les principes mêmes de la modernité, de quoi peut bien s’autoriser un énoncé afin de fonder sa crédibilité ? De quoi s’autorise un pouvoir – et plus généralement une institution – qui puisse entraîner la reconnaissance de sa légitimité ? Si la source de l’autorité est « déconnectée » du régime de la tradition, la modernité a-t-elle inventé une nouvelle figure de la transcendance ? Ou alors cette dernière a-telle disparu et avec elle l’autorité en général ? À cet égard, rien n’est plus emblématique de ce qu’on a appelé la « crise de la conscience européenne » (ce mouvement qui va de la Renaissance aux Lumières) que l’article « autorité » de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. « Qu’importe que d’autres aient pensé de même ou autrement que nous, pourvu que nous pensions juste, selon les règles du bon sens et conformément à la vérité ? Il est assez indifférent que votre opinion soit celle d’Aristote, pourvu qu’elle soit selon les lois du syllogisme.

À quoi bon ces fréquentes citations, lorsqu’il s’agit de choses qui dépendent uniquement du témoignage de la raison et des sens ? … Ceux à qui il manque assez d’étendue pour penser eux-mêmes se contentent des pensées d’autrui et comptent les suffrages. » Ce texte (anonyme) porte non pas sur l’autorité politique, auquel Diderot consacre un article spécifique, mais sur le rejet du principe d’autorité en matière de connaissance. Il ne faut admettre que ce qui s’impose à la raison et écarter ce qui relève du pré-jugé, c’est-à-dire du jugement non fondé. Or ce fondement s’est déplacé et même retourné : du poids de la tradition et de l’héritage des Anciens vers la capacité d’autonomie et d’auto-réflexion. Penser par nous-mêmes, « penser par soi-même », « sans préjugés », dira Kant au § 40 de la Critique de la Faculté de juger, énonçant ainsi l’une des trois maximes qui doivent normer l’exercice du jugement. Cette maxime, précise-t-il, est celle d’une raison qui n’est jamais « passive » et l’on « appelle préjugé la tendance à la passivité c’est-à-dire à l’hétéronomie de la raison ».

CRISE DE L’AUTORITE, CRISE DE LA TRANSMISSION

CRISE DE L’AUTORITE, CRISE DE LA TRANSMISSION

Par MYRIAM REVAULT D’ALLONNES, philosophe, dans Caféphilo93 ( extrai)

On le dit partout : nous vivons une « crise » de l’autorité. Son ampleur nous paraît sans précédent puisqu’elle touche non seulement la sphère politique mais aussi la famille, l’école et même le pouvoir judiciaire. Cette évidence partagée, nul ne la conteste. Mais cerner la nature exacte de la crise et interroger la notion – « qu’est-ce que l’autorité ? » – est une tout autre affaire. Nombreux sont ceux qui, déplorant la perte de l’autorité, nous exhortent à la restaurer, autrement dit à la rétablir dans son état et dans la considération ou dans l’estime dont elle devrait jouir.

Il nous faudrait à la fois revenir à un paradigme perdu et regagner une reconnaissance qui fait défaut. Or jamais on ne retrouve les paradigmes perdus et, si la reconnaissance vient à manquer, il importe d’abord d’en rechercher les raisons. Mais surtout – et c’est bien par là qu’il faut commencer – ces invites à restaurer l’autorité recouvrent un contresens massif sur la notion elle-même puisqu’ils sont essentiellement des appels à réintroduire de la coercition, de l’ordre et de l’obéissance alors que l’autorité exclut le recours à la force ou à des moyens extérieurs de contrainte. Si l’on doit y avoir recours, cela signifie qu’elle a échoué. L’autorité n’est pas – quoi qu’on en dise – « tout ce qui fait obéir les gens ». Elle n’est pas le pouvoir et elle ne se réduit pas davantage à n’être qu’un instrument du pouvoir, une « augmentation » de la domination, même si le pouvoir prend souvent le masque de l’autorité. Elle n’a précisément pas besoin de s’affirmer sur le mode « autoritaire ». Telle est la première confusion qu’il importe de dissiper et qui n’appartient pas qu’au sens commun. Autorité, reconnaissance et dissymétrie non hiérarchique On résumera cette brève mise au point en disant que si le pouvoir requiert l’obéissance, l’autorité, quant à elle, appelle la reconnaissance et qu’à cet égard, elle se distingue aussi bien de la contrainte par force que de la pure et simple persuasion.

Elle exclut l’usage des moyens de coercition mais elle ne procède pas non plus de la persuasion par arguments, laquelle présuppose une relation entre égaux. Elle ne repose donc ni sur le pouvoir de celui qui commande ni sur une raison commune. Dans la relation d’autorité, ce que les deux termes ont en commun, c’est la relation dissymétrique elle-même dont chacun reconnaît la justesse et la légitimité. Le premier enjeu serait donc – à partir de ce noyau que constitue la reconnaissance – de comprendre la nature de cette dissymétrie non hiérarchique. Non hiérarchique dans la mesure où elle ne répond pas au modèle de la relation commandement/obéissance, où elle ne coïncide pas avec un rapport de domination. Dissymétrique car la légitimité tient à une certaine prééminence, à une certaine supériorité de celui qui l’exerce. * Myriam Revault d’Allonnes est philosophe, professeur des Universités à l’École Pratique des Hautes Études. Son dernier livre : Le pouvoir des commencements, Essai sur l’autorité, Seuil, 2006. Conférence donnée au cours de la session 2005 des Semaines Sociales de France, « Transmettre, partager des valeurs, susciter des libertés » Transmettre, partager des valeurs, susciter des libertés 64 Ce n’est pas tout.

Au motif que la modernité a massivement récusé toute autorité procédant du divin ou de la tradition et qu’elle a cherché son fondement en elle-même, on feint de croire qu’avec cette nouvelle donne, l’autonomie des individus conduit à la perte de toute instance légitimante. Dans un monde où prévaut l’accord des volontés individuelles ne subsisterait que l’arbitraire des subjectivités, réglé au mieux par les échanges contractuels. Or c’est précisément ce qu’il importe d’interroger : le mouvement d’émancipation critique propre à la modernité a-t-il fait disparaître toute référence au tiers ? La perte avérée des modes traditionnels de donation du sens n’a-t-elle donné lieu qu’à la vacuité et au vide de sens ? Les conflits interminablement négociés au sein des démocraties modernes ne sont-ils bordés par aucun garant ? L’égalité ne souffre-t-elle la reconnaissance d’aucune dissymétrie ? Qu’est-ce qui, dans ces conditions, fait autorité dans une société qui s’est donné à elle-même le principe constitutif de son ordre ? Que l’autorité ne soit plus ce qu’elle était, que son acception traditionnelle n’ait plus cours est un fait incontestable. Selon l’acception traditionnelle, on pouvait énoncer la proposition suivante : lorsque le passé est transmis comme tradition, il fait autorité.

Lorsque que l’autorité se présente historiquement, elle devient tradition. Voilà bien une formulation à laquelle nous ne pouvons plus souscrire. Est-ce à dire que l’autorité « en général » s’est évanouie ? La relation d’autorité s’est-elle définitivement absentée du monde contemporain ? Et surtout, est-elle devenue obsolète ? Crise de l’autorité et avènement de la modernité Il faut rappeler que la « crise » de l’autorité ne date pas d’aujourd’hui : elle est consubstantielle à l’avènement même de la modernité. Si flottantes et diverses que soient les définitions de cette « modernité », on s’accorde au moins sur l’idée qu’elle se caractérise massivement par un mouvement d’arrachement au passé et à la tradition. Elle répond à une volonté à la fois d’auto-fondation rationnelle et d’auto-institution politique : les deux sont inséparables et ont précisément en commun de revendiquer un mode de légitimité qui se détache non sans violence de la tradition et du passé. Lorsque la philosophie des Lumières conteste l’« autorité » porteuse de préjugés en la soumettant au crible de la raison critique, elle s’en prend certes à cette forme de précédence qu’est l’autorité énonciative et vise un mode d’autorité intellectuelle lié au primat d’un énoncé ancien (Aristoteles dixit). Mais cette contestation ne prend sens que sur fond d’une radicale mutation de l’autorité institutionnelle, autrement dit juridico-politique. Ce que confirme à l’évidence la source latine : auctor (l’auteur) et auctoritas (l’autorité) appartiennent, nous le savons, au même champ sémantique.

Tous deux viennent du verbe augere : augmenter. Le discrédit de la notion de préjugé C’est donc la question de l’autorisation qui est ici en jeu. Puisque l’augmentation par la précédence est battue en brèche par les principes mêmes de la modernité, de quoi peut bien s’autoriser un énoncé afin de fonder sa crédibilité ? De quoi s’autorise un pouvoir – et plus généralement une institution – qui puisse entraîner la reconnaissance de sa légitimité ? Si la source de l’autorité est « déconnectée » du régime de la tradition, la modernité a-t-elle inventé une nouvelle figure de la transcendance ? Ou alors cette dernière a-telle disparu et avec elle l’autorité en général ? À cet égard, rien n’est plus emblématique de ce qu’on a appelé la « crise de la conscience européenne » (ce mouvement qui va de la Renaissance aux Lumières) que l’article « autorité » de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. « Qu’importe que d’autres aient pensé de même ou autrement que nous, pourvu que nous pensions juste, selon les règles du bon sens et conformément à la vérité ? Il est assez indifférent que votre opinion soit celle d’Aristote, pourvu qu’elle soit selon les lois du syllogisme.

À quoi bon ces fréquentes citations, lorsqu’il s’agit de choses qui dépendent uniquement du témoignage de la raison et des sens ? … Ceux à qui il manque assez d’étendue pour penser eux-mêmes se contentent des pensées d’autrui et comptent les suffrages. » Ce texte (anonyme) porte non pas sur l’autorité politique, auquel Diderot consacre un article spécifique, mais sur le rejet du principe d’autorité en matière de connaissance. Il ne faut admettre que ce qui s’impose à la raison et écarter ce qui relève du pré-jugé, c’est-à-dire du jugement non fondé. Or ce fondement s’est déplacé et même retourné : du poids de la tradition et de l’héritage des Anciens vers la capacité d’autonomie et d’auto-réflexion. Penser par nous-mêmes, « penser par soi-même », « sans préjugés », dira Kant au § 40 de la Critique de la Faculté de juger, énonçant ainsi l’une des trois maximes qui doivent normer l’exercice du jugement. Cette maxime, précise-t-il, est celle d’une raison qui n’est jamais « passive » et l’on « appelle préjugé la tendance à la passivité c’est-à-dire à l’hétéronomie de la raison ».

L’autorité de l’État en décomposition (Henri Guaino)

L’autorité de l’État en décomposition (Henri Guaino)

 

L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy estime dans le Figaro que l’autorité de l’État est en pleine décomposition

 

Interview

 

Que vous inspirent les deux tribunes publiées sur le site de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, tour à tour signées en majorité par des généraux à la retraite puis de manière anonyme par des militaires d’active?

Henri GUAINO. - D’abord que l’hystérie et le déni de la réalité sont des poisons mortels pour notre démocratie. La première tribune ne faisait que pointer ce que vivent tous les jours des millions de Français: le délitement de la société, la montée du communautarisme, de la violence, de la haine et qu’à continuer de glisser sur cette pente, il y aurait un risque que tout cela se termine un jour en guerre civile. Parce qu’elle était signée par des vieux généraux, elle a provoqué les cris d’orfraie de ceux qui pour exister ont besoin de voir partout l’ombre de l’extrême droite, du fascisme et du putsch. Mais refuser de regarder en face cette haine et cette violence qui montent inexorablement depuis des années et qui débordent est autrement plus dangereux pour la paix civile

Au Parlement : L’autorité des directeurs d’école reconnue ?

Au Parlement : L’autorité des directeurs d’école reconnue ?

L’enjeu de la modification relative au directeur d’école vise à leur donner une véritable autorité dans différents domaines sauf concernant l’avancement qui relève de la responsabilité des inspecteurs.

Cette modification est mal reçue par les syndicats de gauche FSU mais plutôt soutenue par le syndicat réformiste Unsa. En fait il s’agirait de donner un véritable statut au directeur d’école prise avec les moyens correspondants.

L’autorité de régulation américaine autorise le blocage des comptes Facebook et Twitter de Trump

L’autorité de régulation américaine autorise le blocage des comptes Facebook et Twitter de Trump

Le principal organisme de réglementation des communications du président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu’il ne s’opposait pas aux décisions de Facebook et Twitter de bloquer le président de leurs plateformes de médias sociaux.

« Compte tenu des circonstances que nous avons vues hier … je ne vais pas remettre en question ces décisions », a déclaré jeudi le président de la Federal Communications Commission (FCC) Ajit Pai à C-SPAN, selon un enregistrement de l’interview vu par Reuters. .

Lorsqu’on lui a demandé si Trump était responsable des actions violentes menées mercredi au Capitole américain par les partisans de Trump, Pai a déclaré: «  C’était une terrible erreur de suggérer que les résultats de l’élection, et en particulier le processus qui a abouti hier au Sénat et à la Chambre, pourraient en aucune façon être changé. C’était une terrible erreur et je ne pense pas qu’elle aurait dû être abandonnée.

Pai, qui a été désigné président par Trump en janvier 2017, a déclaré qu’il n’irait pas de l’avant pour définir les nouvelles règles recherchées par le président sortant pour limiter les protections en matière de responsabilité des entreprises de médias sociaux, a confirmé un porte-parole de l’agence.

L’année dernière, Trump a demandé à la FCC d’établir de nouvelles règles pour limiter les protections des entreprises de médias sociaux en vertu de l’article 230, une disposition de la loi de 1996 sur la décence des communications qui protège les entreprises de toute responsabilité pour le contenu publié par leurs utilisateurs et leur permet de supprimer les publications licites mais répréhensibles.

Pai avait déclaré le 15 octobre qu’il irait de l’avant pour définir de nouvelles règles, mais il a déclaré à C-SPAN jeudi qu’il n’y avait pas assez de temps avant que le président élu Joe Biden n’entre en fonction le 20 janvier pour continuer.

Mercredi, les partisans de Trump ont pris d’assaut le Capitole américain et le président a publié une vidéo les soutenant. Twitter et Facebook ont tous deux supprimé la vidéo et ont interdit à Trump de publier de nouveaux messages.

« L’autorité de l’État remise gravement en cause par une fête clandestine »

« L’autorité de l’État remise gravement en cause par une fête clandestine »

Pour le délégué général de l’Institut pour la Justice Pierre-Marie Sève, un tel écroulement de l’autorité de l’État est insupportable. (dans le  Figaro

«Entendre, après 24h, que la fête illégale se poursuivait toujours est inconcevable et démontre une nouvelle dois le niveau d’impuissance auquel l’État français a chuté.» 

 

L’évènement de Lieuron a-t-il vraiment étonné qui que ce soit? Que des jeunes se soient rassemblés pour fêter la nouvelle année n’a fait tomber personne de sa chaise, nous aurions pu nous y attendre. Mais entendre, après 24h, que la fête illégale se poursuivait toujours est inconcevable et démontre une nouvelle dois le niveau d’impuissance de l’État français.

En effet, la timide tentative d’intervention des gendarmes s’est soldée par un échec. Les vidéos circulant sur internet montrent des jets de bouteilles, des jets de pierres, et même une camionnette de gendarmerie brûlée. L’État a donc dû reculer face à un groupe de fêtards, laissant tristement à la France entière le spectacle d’un autre naufrage de son autorité.

Ce naufrage de Lieuron est grave et aura des conséquences. Quand une mesure, quelle qu’elle soit, est décidée pour la collectivité, le spectacle de son non-respect par quelques-uns, amoindrit, pour tous, la force de cette mesure. Comment ne pas comprendre le sentiment d’injustice du verbalisé qui se trompe de jour sur son attestation lorsqu’il apprend que des centaines de fêtards ne sont même pas contrôlés?

Si la situation actuelle perdure, cette majorité silencieuse qui perd déjà patience finira, elle aussi, par perdre tout respect pour l’autorité de l’État

De jour en jour, d’incident en incident, les Français découvrent que leur État n’est plus respecté. Aujourd’hui, ceux qui respectent encore l’État français, ce ne sont ni les «teufeurs» pendant la Covid, ni les migrants qui traversent allègrement nos frontières sans y avoir le droit, ni les 40 000 auteurs de rodéos urbains depuis 2018 selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Ceux qui respectent l’État, c’est plutôt l’immense majorité silencieuse, celle qui remplit son attestation chaque fois qu’elle sort, celle qui lave ses masques en tissu à la lessive à 90°. Parmi cette immense majorité, une femme de 73 ans habitant Vesoul et atteinte de la maladie d’Alzheimer s’était trompée de date sur son attestation pour aller faire ses courses pendant le confinement.

Or qui est condamné par l’État? Cette même dame de 73 ans contrôlée à quelques mètres de son domicile et dont la contravention a été confirmée par le Tribunal de Police le 4 décembre dernier. Si la situation actuelle perdure, cette majorité silencieuse qui perd déjà patience finira, elle aussi, par perdre tout respect pour l’autorité de l’État, ouvrant véritablement la voie à une l’anarchie.

De l’autorité de l’État dépend une grande partie de la prospérité future de la France. L’État français a perdu son autorité, et il y a fort à parier que la chute continuera. Les contradictions et les errements du gouvernement pendant la crise sanitaire n’ont certainement pas contribué à renforcer l’autorité de l’État, mais les causes sont bien plus profondes: elles sont le fruit d’une quarantaine d’années d’erreurs des gouvernements et de l’ensemble des institutions publiques, et notamment l’institution judiciaire.

Des actes forts, tant dans leur symbolique que dans leurs effets, sont indispensables pour restaurer l’autorité

Des actes pour reprendre cette autorité sont possibles: des lois d’abord, mais pas uniquement, puisque l’incident de Lieuron aura parfaitement illustré que la loi existe souvent déjà, mais que c’est son application qui pêche. En revanche, des actes forts, tant dans leur symbolique que dans leurs effets, sont indispensables pour restaurer l’autorité.

Retirer la France de la Cour européenne des Droits de l’Homme qui condamne systématiquement notre pays lorsqu’il tente de faire respecter son droit, assumer en public l’utilisation de la force quand elle est nécessaire, et pas uniquement lorsque les besoins en communication le demandent, ou bien encore réformer le conseil constitutionnel qui s’est fait une spécialité de détricoter la loi au nom de notions humanitaires.

L’autorité bancaire aussi pour la suppression de dividendes

L’autorité bancaire aussi pour la suppression de dividendes

comme l’avait suggéré en France Bruno Lemaire et la CFDT, les dividendes pourraient être suspendus cette année. Comme nombre d’entreprises vont profiter des liquidités massives distribuées par la banque centrale européenne, il paraissait évident de faire participer les entreprises à l’effort de solidarité. Une solidarité qui à terme sera payée par les salariés et les consommateurs dont forcément le pouvoir d’achat sera amputé d’une part par la fiscalité avenir d’autre part par l’inflation.

L’autorité de tutelle du secteur bancaire en France a donc invité lundi, conformément aux directives données vendredi par la Banque centrale européenne, les établissements financiers à ne verser aucun dividende avant octobre prochain et à ne prendre aucun engagement pour les exercices 2019 et 2020 en raison de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus.

“La préservation des ressources en capital pour pouvoir soutenir l’économie réelle et/ou absorber les pertes devrait être prioritaire à l’heure actuelle sur les distributions de dividendes et les rachats d’actions”, déclare l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans un communiqué.

“L’ACPR invite donc les établissements de crédit relevant de sa supervision directe et les sociétés de financement, à veiller, au moins jusqu’au 1er octobre 2020 à ce qu’aucun dividende ne soit versé et qu’aucun engagement irrévocable de verser des dividendes ne soit pris pour les exercices 2019 et 2020 (et) à ce qu’aucun rachat d’actions destiné à rémunérer les actionnaires n’ait lieu”, ajoute-t-elle, en avertissant qu’elle exigera des explications en cas de non respect de ces instructions.

Société-Délinquances et violences urbaines: une déliquescence générale de l’autorité en France

Société-Délinquances et violences urbaines: une déliquescence générale de l’autorité en France

 

De nombreux facteurs explicatifs peuvent évidemment expliquer la très forte montée des violences urbaines constatées en 2019 et au mois de janvier 2020.  Il y a nécessairement interaction entre des aspects économiques, sociaux, sociétaux et culturels. Ces violences se déroulent souvent dans des quartiers relativement défavorisés caractérisés par un très fort taux de chômage, la désertion de nombre de services publics et le développement du trafic de drogue comme mode de régulation économique et sociale.

On ne saurait cependant attribuer l’ampleur et la nature des violences au seul fait du misérabilisme de ces quartiers. En effet, d’autres violences se déroulent ailleurs dans la plupart des villes et même des villages. Des dégradations de biens publics ou privés de la part d’enfants ou de sauvageons comme disait Chevènement. L’environnement économique et social peut permettre de comprendre la montée d’une partie de cette délinquance. Pour autant , une partie non négligeable de la responsabilité incombe à la société tout entière. D’abord peut-être aux parents dont certains ont adopté la pédagogie de l’enfant roi. L’enfant gâté, pourri, autorisé à s’affranchir de toute règle de vie collective y compris familiale. Dans certains cas,  on comprendra que dans certaines familles monoparentales, le parent -souvent la mère qui travaille– ait  des difficultés à encadrer sa progéniture.

Mais le phénomène affecte un très grand nombre d’autres familles de tous les milieux, de toutes les zones géographiques. Cette perte d’autorité se nourrit d’un individualisme mortifère pour  les relations collectives. Un seul exemple,  combien d’adultes disent encore bonjour en pénétrant dans une boulangerie ou chez le médecin ? Il est loin le temps où en zone rurale un enfant se devait de saluer chaque adulte rencontré. L’urbanisation à outrance, l’amollissement de l’éducation, le laisser-aller général autorisent désormais enfants et adolescents à toutes les dérives. La société, c’est-à-dire l’État, l’école, la justice ou encore la police sont aussi responsables.

La délinquance est finalement largement tolérée; les auteurs ne sont soumis qu’à des peines symboliques et la prévention, comme la sanction sont anecdotiques. On devrait évidemment sanctuariser l’autorité des représentants locaux de la république. Une seule question : pourquoi est-il possible d’obtenir le respect et l’attention d’un instituteur dans une classe de 70 élèves en Côte d’Ivoire quand en France les enseignants sont débordés avec 25 .  la réponse est assez simple on a conservé en Côte d’Ivoire les règles et les valeurs qui existaient  en France dans les années 50 . Et on ne trouvera pas Côte d’Ivoire, des parents pour venir protester contre les notations de leurs enfants voire les punitions dont ils sont l’objet.

Encore une fois, les dérives ne concernent pas seulement les quartiers sensibles même si la elles prennent des formes très spectaculaires et même parfois criminelles. Les actes de délinquance se généralisent  dans toutes les situations géographiques. Si des facteurs socio-économiques sont à prendre en compte, la dimension culturelle et civilationnel doit aussi être intégrée. Les civilisations ne meurent pas seulement en raison des mutations de l’environnement mais aussi de la déliquescence des valeurs font société.

Délinquances et violences urbaines: une déliquescence générale de l’autorité en France

Délinquances et violences urbaines: une déliquescence générale de l’autorité en France

 

De nombreux facteurs explicatifs peuvent évidemment expliquer la montée des violences urbaines. Il y a nécessairement interaction entre des aspects économiques, sociaux, sociétaux et culturels. Ces violences se déroulent souvent dans des quartiers relativement défavorisés caractérisés par un très fort taux de chômage, la désertion de nombre de services publics et le développement du trafic de drogue comme mode de régulation économique et sociale.

On ne saurait cependant attribuer l’ampleur et la nature des violences au seul fait du misérabilisme de ces quartiers. En effet, d’autres violences se déroulent ailleurs dans la plupart des villes et même des villages. Des dégradations de biens publics ou privés de la part d’enfants ou de sauvageons comme disait Chevènement. L’environnement économique et social peut permettre de comprendre la montée d’une partie de cette délinquance. Pour autant , une partie non négligeable de la responsabilité incombe à la société tout entière. D’abord peut-être aux parents dont certains ont adopté la pédagogie de l’enfant roi. L’enfant gâté, pourri, autorisé à s’affranchir de toute règle de vie collective y compris familiale. Dans certains cas,  on comprendra que dans certaines familles monoparentales, le parent -souvent la mère qui travaille– ait  des difficultés à encadrer sa progéniture.

Mais le phénomène affecte un très grand nombre d’autres familles de tous les milieux, de toutes les zones géographiques. Cette perte d’autorité se nourrit d’un individualisme mortifère pour  les relations collectives. Un seul exemple,  combien d’adultes disent encore bonjour en pénétrant dans une boulangerie ou chez le médecin ? Il est loin le temps où en zone rurale un enfant se devait de saluer chaque adulte rencontré. L’urbanisation à outrance, l’amollissement de l’éducation, le laisser-aller général autorisent désormais enfants et adolescents à toutes les dérives. La société, c’est-à-dire l’État, l’école, la justice ou encore la police sont aussi responsables.

La délinquance est finalement largement tolérée; les auteurs ne sont soumis qu’à des peines symboliques et la prévention, comme la sanction sont anecdotiques. On devrait évidemment sanctuariser l’autorité des représentants locaux de la république. Une seule question : pourquoi est-il possible d’obtenir le respect et l’attention d’un instituteur dans une classe de 70 élèves en Côte d’Ivoire quand en France les enseignants sont débordés avec 25 .  la réponse est assez simple on a conservé en Côte d’Ivoire les règles et les valeurs qui existaient  en France dans les années 50 . Et on ne trouvera pas Côte d’Ivoire, des parents pour venir protester contre les notations de leurs enfants voire les punitions dont ils sont l’objet.

Encore une fois, les dérives ne concernent pas seulement les quartiers sensibles même si la elles prennent des formes très spectaculaires et même parfois criminelles. Les actes de délinquance se généralisent  dans toutes les situations géographiques. Si des facteurs socio-économiques sont à prendre en compte, la dimension culturelle et civilationnel doit aussi être intégrée. Les civilisations ne meurent pas seulement en raison des mutations de l’environnement mais aussi de la déliquescence des valeurs font société.

Violences: une déliquescence générale de l’autorité en France

Violences: une déliquescence générale de l’autorité en France

 

De nombreux facteurs explicatifs peuvent évidemment expliquer la montée des violences urbaines. Il y a nécessairement interaction entre des aspects économiques, sociaux, sociétaux et culturels. Ces violences se déroulent souvent dans des quartiers relativement défavorisés, caractérisés par un très fort taux de chômage, la désertion de nombre de services publics et le développement du trafic de drogue comme mode de régulation économique et sociale. On ne saurait cependant attribuer l’ampleur et la nature des violences au seul fait du misérabilisme de ces quartiers. En effet, d’autres violences se déroulent ailleurs dans la plupart des villes et même des villages. Des dégradations de biens publics ou privés de la part d’enfants ou de sauvageons comme dirait Chevènement. L’environnement économique et social peut permettre de comprendre la montée d’une partie de cette délinquance. Pour autant, une partie non négligeable de la responsabilité incombe à la société tout entière. D’abord peut-être aux parents dont certains ont adopté la pédagogie de l’enfant roi. L’enfant gâté, pourri, autorisé à s’affranchir de toute règle de vie collective y compris familiale. Dans certains cas,  on comprendra que dans certaines familles monoparentales, le parent -souvent la mère qui travaille– ait des difficultés à encadrer sa progéniture. Mais le phénomène affecte un très grand nombre d’autres familles de tous les milieux, de toutes les zones géographiques. Cette perte d’autorité se nourrit d’un individualisme mortifère pour  les relations collectives. Un seul exemple,  combien d’adultes disent encore bonjour en pénétrant dans une boulangerie ou chez le médecin ? Il est loin le temps où en zone rurale un enfant se devait de saluer chaque adulte rencontré. L’urbanisation à outrance, l’amollissement de l’éducation, le laisser-aller général autorisent désormais enfants et adolescents à toutes les dérives. La société, c’est-à-dire l’État, l’école, la justice ou encore la police sont aussi responsables. La délinquance est finalement largement tolérée; les auteurs ne sont soumis qu’à des peines symboliques et la prévention, comme la sanction sont anecdotiques. On devrait évidemment sanctuariser l’autorité des représentants locaux de la république. Une seule question : pourquoi est-il possible d’obtenir le respect et l’attention d’un instituteur dans une classe de 70 élèves en Côte d’Ivoire quand en France les enseignants sont débordés avec 25 .  la réponse est assez simple on a conservé en Côte d’Ivoire les règles et les valeurs qui existaient  en France dans les années 50 . Et on ne trouvera pas Côte d’Ivoire, des parents pour venir protester contre les notations de leurs enfants voire les punitions dont ils sont l’objet. Encore une fois les dérives ne concernent pas seulement les quartiers sensibles même si là,  elles prennent des formes très spectaculaires et même parfois criminelles. Les actes de délinquance se généralisent  dans toutes les situations géographiques. Si des facteurs socio-économiques sont à prendre en compte, la dimension culturelle et civilisationnelle doit aussi être intégrée. Les civilisations ne meurent pas seulement en raison des mutations de l’environnement mais aussi de la déliquescence des valeurs qui  font société.

Violences urbaines: l’autorité remise en question partout

Violences urbaines: l’autorité remise en question partout

 

De nombreux facteurs explicatifs peuvent évidemment expliquer la montée des violences urbaines. Il y a nécessairement interaction entre des aspects économiques, sociaux, sociétaux et culturels. Ces violences se déroulent souvent dans des quartiers relativement défavorisés, caractérisés par un très fort taux de chômage, la désertion de nombre de services publics et le développement du trafic de drogue comme mode de régulation économique et sociale. On ne saurait cependant attribuer l’ampleur et la nature des violences au seul fait du misérabilisme de ces quartiers. En effet, d’autres violences se déroulent ailleurs dans la plupart des villes et même des villages. Des dégradations de biens publics ou privés de la part d’enfants ou de sauvageons comme dirait Chevènement. L’environnement économique et social peut permettre de comprendre-sinon d’admettre- la montée d’une partie de cette délinquance. Pour autant, une partie non négligeable de la responsabilité incombe à la société tout entière. D’abord peut-être aux parents dont certains ont adopté la pédagogie de l’enfant roi. L’enfant gâté, pourri, autorisé à s’affranchir de toute règle de vie collective y compris familiale. Dans certains cas,  on comprendra que dans certaines familles monoparentales, le parent -souvent la mère qui travaille– ait des difficultés à encadrer sa progéniture. Mais le phénomène affecte un très grand nombre d’autres familles de tous les milieux, de toutes les zones géographiques. Cette perte d’autorité se nourrit d’un individualisme mortifère pour  les relations collectives. Un seul exemple,  combien d’adultes disent encore bonjour en pénétrant dans une boulangerie ou chez le médecin ? Il est loin le temps où en zone rurale un enfant se devait de saluer chaque adulte rencontré. L’urbanisation à outrance, l’amollissement de l’éducation, le laisser-aller général autorisent désormais enfants et adolescents à toutes les dérives. La société, c’est-à-dire l’État, l’école, la justice ou encore la police sont aussi responsables. La délinquance est finalement largement tolérée; les auteurs ne sont soumis qu’à des peines symboliques et la prévention, comme la sanction sont anecdotiques. On devrait évidemment sanctuariser l’autorité des représentants locaux de la république. Une seule question : pourquoi était-il possible d’obtenir le respect et l’attention d’un instituteur dans une classe 50 élèves en 1950 quand les enseignants actuels sont débordés avec 25 .  La réponse est assez simple, on a abandonné les règles et les valeurs qui existaient  en France dans les années 50 . En 1950, on trouvait peu de  parents pour venir protester contre les notations de leurs enfants voire les punitions dont ils étaient l’objet. Encore une fois les dérives ne concernent pas seulement les quartiers sensibles même si là,  elles prennent des formes très spectaculaires et même parfois criminelles. Les actes de délinquance se généralisent  dans toutes les situations géographiques. Si des facteurs socio-économiques sont à prendre en compte, la dimension culturelle et civilisationnelle doit aussi être intégrée. Les civilisations ne meurent pas seulement en raison des mutations de l’environnement mais aussi de la déliquescence des valeurs qui  font société.

 

Société -Violences urbaines: une déliquescence générale de l’autorité en France

Société -Violences urbaines: une déliquescence générale de l’autorité en France

 

De nombreux facteurs explicatifs peuvent évidemment expliquer la montée des violences urbaines. Il y a nécessairement interaction entre des aspects économiques, sociaux, sociétaux et culturels. Ces violences se déroulent souvent dans des quartiers relativement défavorisés, caractérisés par un très fort taux de chômage, la désertion de nombre de services publics et le développement du trafic de drogue comme mode de régulation économique et sociale. On ne saurait cependant attribuer l’ampleur et la nature des violences au seul fait du misérabilisme de ces quartiers. En effet, d’autres violences se déroulent ailleurs dans la plupart des villes et même des villages. Des dégradations de biens publics ou privés de la part d’enfants ou de sauvageons comme dirait Chevènement. L’environnement économique et social peut permettre de comprendre la montée d’une partie de cette délinquance. Pour autant, une partie non négligeable de la responsabilité incombe à la société tout entière. D’abord peut-être aux parents dont certains ont adopté la pédagogie de l’enfant roi. L’enfant gâté, pourri, autorisé à s’affranchir de toute règle de vie collective y compris familiale. Dans certains cas,  on comprendra que dans certaines familles monoparentales, le parent -souvent la mère qui travaille– ait des difficultés à encadrer sa progéniture. Mais le phénomène affecte un très grand nombre d’autres familles de tous les milieux, de toutes les zones géographiques. Cette perte d’autorité se nourrit d’un individualisme mortifère pour  les relations collectives. Un seul exemple,  combien d’adultes disent encore bonjour en pénétrant dans une boulangerie ou chez le médecin ? Il est loin le temps où en zone rurale un enfant se devait de saluer chaque adulte rencontré. L’urbanisation à outrance, l’amollissement de l’éducation, le laisser-aller général autorisent désormais enfants et adolescents à toutes les dérives. La société, c’est-à-dire l’État, l’école, la justice ou encore la police sont aussi responsables. La délinquance est finalement largement tolérée; les auteurs ne sont soumis qu’à des peines symboliques et la prévention, comme la sanction sont anecdotiques. On devrait évidemment sanctuariser l’autorité des représentants locaux de la république. Une seule question : pourquoi est-il possible d’obtenir le respect et l’attention d’un instituteur dans une classe de 70 élèves en Côte d’Ivoire quand en France les enseignants sont débordés avec 25 .  la réponse est assez simple on a conservé en Côte d’Ivoire les règles et les valeurs qui existaient  en France dans les années 50 . Et on ne trouvera pas Côte d’Ivoire, des parents pour venir protester contre les notations de leurs enfants voire les punitions dont ils sont l’objet. Encore une fois les dérives ne concernent pas seulement les quartiers sensibles même si là,  elles prennent des formes très spectaculaires et même parfois criminelles. Les actes de délinquance se généralisent  dans toutes les situations géographiques. Si des facteurs socio-économiques sont à prendre en compte, la dimension culturelle et civilisationnelle doit aussi être intégrée. Les civilisations ne meurent pas seulement en raison des mutations de l’environnement mais aussi de la déliquescence des valeurs qui  font société.

 

 

Société-Violences urbaines: une déliquescence générale de l’autorité en France

Société-Violences urbaines: une déliquescence générale de l’autorité en France

 

De nombreux facteurs explicatifs peuvent évidemment expliquer la montée des violences urbaines. Il y a nécessairement interaction entre des aspects économiques, sociaux, sociétaux et culturels. Ces violences se déroulent souvent dans des quartiers relativement défavorisés caractérisés par un très fort taux de chômage, la désertion de nombre de services publics et le développement du trafic de drogue comme mode de régulation économique et sociale. On ne saurait cependant attribuer l’ampleur et la nature des violences au seul fait du misérabilisme de ces quartiers. En effet ,d’autres violences se déroulent ailleurs dans la plupart des villes et même des villages. Des dégradations de biens publics ou privés de la part d’enfants ou de sauvageons comme dirait Chevènement. L’environnement économique et social peut permettre de comprendre la montée d’une partie de cette délinquance. Pour autant,  une partie non négligeable de la responsabilité incombe à la société tout entière. D’abord peut-être aux parents dont certains ont adopté la pédagogie de l’enfant roi. L’enfant gâté, pourri, autorisé à s’affranchir de toute règle de vie collective y compris familiale. Dans certains cas,  on comprendra que dans certaines familles monoparentales, le parent -souvent la mère qui travaille– a des difficultés à encadrer sa progéniture. Mais le phénomène affecte un très grand nombre d’autres familles de tous les milieux, de toutes les zones géographiques. Cette perte d’autorité se nourrit d’un individualisme mortifère pour  les relations collectives. Un seul exemple,  combien d’adultes disent encore bonjour en pénétrant dans une boulangerie ou chez le médecin ? Il est loin le temps où en zone rurale un enfant se devait de saluer chaque adulte rencontré. L’urbanisation à outrance, l’amollissement de l’éducation, le laisser-aller général autorisent désormais enfants et adolescents à toutes les dérives. La société, c’est-à-dire l’État, l’école, la justice ou encore la police sont aussi responsables. La délinquance est finalement largement tolérée; les auteurs ne sont soumis qu’à des peines symboliques et la prévention, comme la sanction sont anecdotiques. On devrait évidemment sanctuariser l’autorité des représentants locaux de la république. Une seule question : pourquoi est-il possible d’obtenir le respect et l’attention  pour un instituteur dans une classe de 70 élèves en Côte d’Ivoire quand en France les enseignants sont débordés avec 25 .  la réponse est assez simple, on a conservé en Côte d’Ivoire les règles et les valeurs qui existaient  en France dans les années 50 . Et on ne trouvera pas Côte d’Ivoire, des parents pour venir protester contre les notations de leurs enfants voire les punitions dont ils sont l’objet. Encore une fois, les dérives ne concernent pas seulement les quartiers sensibles même si là elles prennent des formes très spectaculaires et même parfois criminelles. Les actes de délinquance se généralisent  dans toutes les situations géographiques. Si des facteurs socio-économiques sont à prendre en compte, la dimension culturelle et civilationnelle  doit aussi être intégrée. Les civilisations ne meurent pas seulement en raison des mutations de l’environnement mais aussi de la déliquescence des valeurs qui  font société.

 

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