Archive pour le Tag 'l’autoritarisme'

Société-Twitter et Musk: Dérive vers l’autoritarisme

Société-Twitter et Musk: Dérive vers l’autoritarisme

Fred Turner, spécialiste de l’histoire d’Internet, revient dans le Monde sur l’évolution de Twitter depuis son rachat par le milliardaire américain.

Fred Turner est professeur de communication à l’université Stanford (Californie). Ses travaux portent sur l’histoire des nouvelles technologies depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Son livre Aux sources de l’utopie numérique (C & F, 2012) l’installe comme l’un des plus fins connaisseurs de l’histoire du Web et de la culture propre à la Silicon Valley. Le 16 juin, il prononcera une conférence à Sciences Po Paris.

Elon Musk a racheté Twitter, en octobre 2022. Ce réseau social a-t-il profondément changé depuis ?

Au moment de cette transaction, Twitter occupait une position enviable sur le marché. Certes, ses revenus étaient limités et cette société avait de profonds problèmes financiers. Mais elle occupait une position dominante. D’autres avaient tenté de lancer des plates-formes concurrentes, sans parvenir à faire jeu égal. De sorte que Twitter, avant Elon Musk, était le lieu du débat en ligne. Des garde-fous avaient été mis en place pour tenter de contenir les discours haineux et la désinformation. Mais, dès son arrivée, Musk s’est débarrassé de tout cela.

Désormais, la publicité est davantage présente, tout comme les contenus portant sur des célébrités ou générés par elles. La droite en général occupe également un espace beaucoup plus important. Certains contenus sont mis en avant, alors même qu’ils font pratiquement appel à la violence en défense de l’ancien président américain Donald Trump.

Les internautes ne retrouvent plus cette diversité de points de vue à laquelle ils avaient accès auparavant. Dans le débat tel qu’il existe aujourd’hui sur Twitter, il est plus difficile de distinguer le bruit d’un signal, d’une information pertinente et significative. Le réseau social occupe toujours une place dominante, mais il a perdu en influence.

Lors d’un échange avec Elon Musk retransmis en direct sur Twitter, le gouverneur ultraconservateur de Floride, Ron DeSantis, a annoncé, fin mai, qu’il se portait candidat à la primaire républicaine. L’ancien animateur de Fox News Tucker Carlson, figure de l’extrême droite américaine, vient, lui, de relancer son émission sur Twitter. Ce réseau social fait-il le jeu de la droite la plus dure ?
Deux forces sont à l’œuvre, ici : la droite américaine et la Silicon Valley. Aux Etats-Unis, un combat pour l’avenir de la démocratie est engagé. Le Parti républicain a pris un virage autoritaire, avec un durcissement de ses positions sans précédent dans l’histoire récente. Cette droite souhaite pouvoir s’appuyer sur ceux qui contrôlent une grande partie du système médiatique américain, les

Twitter et Musk: Dérive vers l’autoritarisme

Twitter et Musk: Dérive vers l’autoritarisme

Fred Turner, spécialiste de l’histoire d’Internet, revient dans le Monde sur l’évolution de Twitter depuis son rachat par le milliardaire américain.

Fred Turner est professeur de communication à l’université Stanford (Californie). Ses travaux portent sur l’histoire des nouvelles technologies depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Son livre Aux sources de l’utopie numérique (C & F, 2012) l’installe comme l’un des plus fins connaisseurs de l’histoire du Web et de la culture propre à la Silicon Valley. Le 16 juin, il prononcera une conférence à Sciences Po Paris.

Elon Musk a racheté Twitter, en octobre 2022. Ce réseau social a-t-il profondément changé depuis ?

Au moment de cette transaction, Twitter occupait une position enviable sur le marché. Certes, ses revenus étaient limités et cette société avait de profonds problèmes financiers. Mais elle occupait une position dominante. D’autres avaient tenté de lancer des plates-formes concurrentes, sans parvenir à faire jeu égal. De sorte que Twitter, avant Elon Musk, était le lieu du débat en ligne. Des garde-fous avaient été mis en place pour tenter de contenir les discours haineux et la désinformation. Mais, dès son arrivée, Musk s’est débarrassé de tout cela.

Désormais, la publicité est davantage présente, tout comme les contenus portant sur des célébrités ou générés par elles. La droite en général occupe également un espace beaucoup plus important. Certains contenus sont mis en avant, alors même qu’ils font pratiquement appel à la violence en défense de l’ancien président américain Donald Trump.

Les internautes ne retrouvent plus cette diversité de points de vue à laquelle ils avaient accès auparavant. Dans le débat tel qu’il existe aujourd’hui sur Twitter, il est plus difficile de distinguer le bruit d’un signal, d’une information pertinente et significative. Le réseau social occupe toujours une place dominante, mais il a perdu en influence.

Lors d’un échange avec Elon Musk retransmis en direct sur Twitter, le gouverneur ultraconservateur de Floride, Ron DeSantis, a annoncé, fin mai, qu’il se portait candidat à la primaire républicaine. L’ancien animateur de Fox News Tucker Carlson, figure de l’extrême droite américaine, vient, lui, de relancer son émission sur Twitter. Ce réseau social fait-il le jeu de la droite la plus dure ?
Deux forces sont à l’œuvre, ici : la droite américaine et la Silicon Valley. Aux Etats-Unis, un combat pour l’avenir de la démocratie est engagé. Le Parti républicain a pris un virage autoritaire, avec un durcissement de ses positions sans précédent dans l’histoire récente. Cette droite souhaite pouvoir s’appuyer sur ceux qui contrôlent une grande partie du système médiatique américain, les

Le Financial Times critique l’autoritarisme de Macron

Le Financial Times critique l’autoritarisme de Macron


Le très sérieux journal Financial Times critique l’autoritarisme du président de la république et en profite pour faire l’analyse des insuffisances démocratiques dans le pays dont rend compte la Tribune.

« La colère des Français transcende les retraites et l’autoritarisme de Macron. Il s’agit d’une rage généralisée et durable contre l’État, et son incarnation, le Président », constate le FT .

« La France ne peut continuer ainsi. Il est temps de mettre fin à la Vème République, avec son Président tout puissant – ce qui se rapproche le plus d’un dictateur élu dans le monde développé – et d’inaugurer une VIème République moins autocratique ». Et d’ajouter un brin provocateur : « Emmanuel Macron pourrait bien être la personne qu’il faut pour assurer un tel changement ». Provocateur quand toutes les enquêtes d’opinion depuis quelques semaines montrent un très fort ressentiment monter dans la population française à l’encontre du président de la République. « Emmanuel Macron rappelle à chaque Français son patron : un Monsieur Je-sais-tout cultivé qui méprise son personnel », cingle d’ailleurs le FT.

Difficulté supplémentaire, c’est tout le système institutionnel et administratif qui se retrouve aujourd’hui en crise, et pas uniquement la fonction présidentielle, comme le dissèque avec froideur le Financial Times :

« Les technocrates de la République ont progressivement étendu leur pouvoir aux villages les plus isolés du pays. Presque tout ce qui bouge dans le plus vaste pays d’Europe occidentale est administré depuis quelques kilomètres carrés parisiens. Les différentes vagues de décentralisation lancées depuis 1982 n’ont jamais abouti (…) L’aura des technocrates s’est également ternie, d’autant plus qu’ils se sont fondus dans une caste qui s’auto-perpétue. La composition de la classe dirigeante actuelle laisse une place disproportionnée aux fils de la haute bourgeoisie blanche, lettrée, qui passent ensemble de l’école maternelle parisienne de la Rive gauche à l’école préparatoire de la Rive gauche, où ils ont bachoté pour les examens des grandes écoles, avant d’acquérir leur propre appartement sur la Rive gauche (…) Les technocrates français passent leur vie professionnelle dans quelques arrondissements à l’intérieur du périphérique, qui entoure tel un fossé la cour parisienne. Ils traitent le reste de la France presque comme une colonie, habitée par des paysans malodorants qui n’ont pas réussi à assimiler la culture parisienne qu’on leur a enseignée à l’école et qui votent à l’extrême droite ou à l’extrême gauche ».




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol