Archive pour le Tag 'l’Australie'

Marché électricité : l’exemple de l’Australie

Marché électricité : l’exemple de l’Australie

 

L’autorité de régulation énergétique australienne a pris le contrôle des prix de l’électricité afin d’éviter un « black-out ». Thierry Kalfon, directeur des activités « renouvelables » d’Engie en Australie et en Asie du Sud-Est, explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi cet événement doit nourrir la réflexion sur la planification énergétique en France.

Anthony Albanese ne s’attendait certainement pas à cela. Lorsque, à l’issue des élections du 21 mai, le leader du Parti travailliste a pris les rênes du gouvernement fédéral australien, il s’était à l’évidence préparé à traiter en urgence plusieurs chantiers prioritaires : l’inquiétante accélération de l’inflation, la nécessaire revalorisation du salaire minimum, l’état calamiteux de la prise en charge des personnes âgées, une épidémie de Covid-19 encore meurtrière et, sur le plan international, au-delà du lointain conflit en Ukraine, l’affirmation de la puissance chinoise dans le « pré carré » australien des Etats insulaires du Pacifique.

Certes, tout cela a été d’emblée très présent. Mais l’événement le plus important de ce début de mandat a pris le jeune gouvernement par surprise.

Le mercredi 15 juin, à 14 h 05, l’Australian Energy Market Operator (AEMO), l’autorité de régulation énergétique, a suspendu le marché électrique australien pour la première fois de son histoire.

Afin de prévenir les risques majeurs de rupture d’approvisionnement électrique (ou black-out), le régulateur a pris le contrôle de tous les actifs de production et les contraint désormais à produire les volumes qu’il détermine, au moment qu’il décide, et aux prix qu’il fixe discrétionnairement. Les producteurs privés d’électricité australiens sont ainsi devenus les exécutants d’un système électrique centralisé à prix administrés. Par son ampleur et sa radicalité, cette mesure est inédite dans les économies électriques modernes.

Comment l’Australie, membre du G20, douzième économie la plus riche du monde, a-t-elle pu en arriver à une telle extrémité ?

Au 15 juin, environ 30 % des actifs de production électrique à partir de charbon faisaient l’objet d’arrêts programmés (pour maintenance), ou d’arrêts non programmés (pour défaillances techniques). A cette date, par exemple, la centrale à charbon géante de Yallourn, qui, à elle seule, produit 22 % de l’électricité de l’Etat de Victoria, fonctionnait à la moitié de ses capacités à cause de pannes imprévues. Mise en service il y a quarante-huit ans, cette centrale en fin de vie, comme toutes les autres centrales à charbon australiennes, souffre de problèmes opérationnels à répétition.

Les prix du gaz et du charbon qui alimentent les centrales électriques ont explosé, sous l’effet de la reprise économique postrestrictions sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19 et de la crise ukrainienne. Ces combustibles ont également été moins accessibles à cause de la concentration de la production nationale vers les marchés d’exportation (l’Australie, qui exporte 75 % de sa production nationale, est le quatrième exportateur mondial de gaz selon le site Tarifgaz.com). Les producteurs d’électricité ont répercuté le coût de leurs achats de combustibles sur leurs prix de vente dans les marchés de gros auprès desquels les fournisseurs d’électricité s’approvisionnent pour alimenter les consommateurs finaux. Afin d’enrayer la spirale incontrôlée des prix de détail, le gouvernement a plafonné ces prix de gros ; certains producteurs ont alors interrompu leur production plutôt que de la vendre à perte, entretenant un cercle vicieux de baisse de l’offre et d’augmentation des prix.

Sous-marins français:L’erreur stratégique de l’Australie

Sous-marins français: L’erreur stratégique de l’Australie

 

La décision de l’Australie l’enferme dans l’affrontement entre blocs mais la France et l’Union européenne peuvent encore promouvoir le non-alignement dans l’Indo-Pacifique, estiment, dans une tribune au « Monde », l’ingénieur général de l’armement, Alain Bovis, l’amiral Alain Oudot de Dainville et l’ancien secrétaire général de la mer Jean-François Tallec.

 

Tribune.

 

L’annonce brutale, le 15 septembre, de l’accord trilatéral entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, baptisé « Aukus », crée de nouvelles failles et un nouveau ressentiment au sein de l’Alliance atlantique. Cet accord n’apporte rien de nouveau pour la sécurité régionale par rapport à ceux existant de longue date entre les Etats-Unis et l’Australie, si ce n’est la coopération sur les sous-marins nucléaires, qui lui donne une dimension inédite.

Les Etats-Unis et la Chine cherchent à affirmer leur prééminence dans la zone Indo-Pacifique et multiplient les démonstrations de force. L’Australie a longtemps hésité dans son positionnement vis-à-vis de la Chine, son premier partenaire commercial. En sommeil depuis plusieurs années, le Dialogue quadrilatéral (Quad) pour la sécurité entre les Etats-Unis, l’Australie, l’Inde et le Japon a été relancé en novembre 2020. L’administration Biden semblait vouloir étendre l’alliance à la Corée du Sud et à d’autres pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean). Aukus change la donne avec des alliés asiatiques qui s’inquiètent ou prennent leurs distances. L’Australie marque de plus en plus de défiance à l’égard de la Chine, qui la menace de rétorsions. Le contexte se durcit, tandis qu’un nouveau pas est franchi dans la course aux armements.

La France entendait bâtir avec l’Australie un partenariat stratégique fondé sur la fourniture, par l’industriel de défense français Naval Group, de douze sous-marins conventionnels de classe Attack. Le déroulement du contrat, signé en 2016, et qui a fait l’objet depuis de nombreuses attaques commerciales, médiatiques et politiques, ne justifiait pas une rupture. Ce revers est un coup dur porté à l’industrie navale française car il pourrait ternir son image dans les futurs appels d’offres. Le carnet de commandes de Naval Group n’inspire pas d’inquiétude majeure à court et moyen terme grâce aux importants programmes nationaux, mais des difficultés sectorielles pourraient apparaître rapidement.

Enfin, la France n’a jamais été consultée sur l’option de la propulsion nucléaire ni sur la fourniture de sous-marins d’attaque Barracuda, trois fois moins chers, semble-t-il, que les sous-marins américains de classe Virginia. Lorsque le programme de sous-marins a été lancé en 2007, la mission de la marine australienne était de prévenir piraterie, trafics et immigration illégale. L’offre française répondait à ce besoin. Des études australiennes établissaient alors que la propulsion nucléaire serait extrêmement coûteuse et à très haut risque, l’Australie y avait donc renoncé. Bien que les réserves exprimées en 2007 soient toujours valables, l’Australie a finalement décidé de se doter de sous-marins nucléaires. Elle n’entend plus simplement protéger ses abords et sa zone économique exclusive, mais ambitionne de se déployer à très grande distance, notamment en mer de Chine. Elle s’enferme dans l’affrontement entre blocs et s’interdit désormais une voie médiane.

Crise des sous-marins : une vraie trahison de l’Australie ( Naval Group)

Crise des sous-marins : une vraie trahison de l’Australie ( Naval Group)

 

Difficile de faire plus hypocrite que l’Australie qui pendant des semaines et des mois a laissé croire que le projet avec la France était engagé ; or d’après Naval Group le matin même de la dénonciation du contrat le gouvernement australien affirmait encore sa volonté de poursuivre le partenariat avec la France. Une duplicité rare, même si derrière les États-Unis était à la manœuvre avec en plus l’action de mouche à merde de Boris Johnson qui saute sur toutes les occasions pour torpiller l’Europe et la France.

Le PDG de naval Group Pierre Éric Pommellet, assure dans le Figaro que le matin même du jour de la dénonciation du contrat, le gouvernement australien « avait accepté l’offre de Naval Group qui aurait permis d’engager une nouvelle phase du programme ».

- Quand avez-vous été informé de la décision de l’Australie ?

Pierre Éric POMMELLET. – Mercredi 15 septembre, nous avons reçu un coup de téléphone du ministère australien de la défense, qui nous a demandé de participer à une audioconférence à 13H30. C’est au cours de cette réunion que le ministère nous a informés de la résiliation pour convenance du contrat.

 Nous étions sous le choc. Cette décision nous a été annoncée sans aucun préavis, avec une brutalité inouïe. D’autant que tous les voyants étaient au vert.

 

Sous-marins : L’erreur de l’Australie (ambassadeur de France)

Sous-marins : L’erreur de l’Australie (ambassadeur de France)

 

A la suite de l’annulation de la commande, la France a rappelé vendredi ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie pour consultations, provoquant une crise diplomatique sans précédent.

« J’aimerais entrer dans une machine à remonter le temps, si possible, et me retrouver dans une situation où nous ne nous retrouvons pas dans une situation aussi incroyable, maladroite, inappropriée et non australienne », a déclaré  l’ambassadeur de France.

« Je suis très triste d’être contraint de partir, bien qu’il faille procéder à une réévaluation (de la situation, ndlr), a-t-il ajouté.

L’Australie a dit regretter le rappel de l’ambassadeur de France et comprendre la déception de Paris.

La ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne, a indiqué qu’il ne faisait « aucun doute » que la France était un allié de valeur aux yeux de Canberra.

A Washington, un responsable de la Maison blanche a déclaré que les Etats-Unis s’emploieraient ces prochains jours à régler leurs divergences avec Paris.

Les relations entre la France et l’Australie sont du coup tombées à leur plus bas depuis 1995. A cette époque, Canberra avait dénoncé la reprises des essais nucléaires français dans le Pacifique Sud et rappelé son ambassadeur en France.

Sous-marins nucléaires américains. un choix militaire judicieux pour l’Australie

Sous-marins nucléaires américains. un  choix militaire judicieux pour l’Australie

Par John Blaxland, Australian National University (*)

 

Le gouvernement australien a décidé que la meilleure option pour le pays était d’accélérer la production d’une plate-forme de sous-marins à propulsion nucléaire plus performante avec les États-Unis et le Royaume-Uni.

L’Australie sera ainsi plus étroitement intégrée dans l’orbite américaine. Technologiquement et militairement, cela signifie que si les États-Unis entrent en conflit dans la région indopacifique, il sera beaucoup plus difficile pour les Australiens de ne pas être directement et presque automatiquement impliqués.

C’est aussi un élément positif en termes de dissuasion face à la Chine. Sur les prochaines années, le nouvel accord renforcera le pouvoir de dissuasion qu’a l’Australie face à Pékin.

Les stratèges et les dirigeants chinois devront prendre en compte les risques accrus et seront sans doute moins enclins à décider de se lancer dans des actions hostiles. Les enjeux seraient trop élevés et les perspectives de succès trop faibles.

Ces dernières années, le gouvernement australien et son ministère de la Défense ont davantage mis l’accent sur les capacités militaires à plus longue portée, notamment avec la Defence Strategic Update de 2020.

Ce plan inclut l’acquisition de missiles ainsi que de capacités spatiales et cybernétiques. Les sous-marins à propulsion nucléaire s’inscrivent dans ce cadre, bien au-delà des capacités navales australiennes existantes.

L’avantage des sous-marins nucléaires est qu’ils n’ont pas besoin de remonter à la surface et peuvent rester immergés, donc furtifs, plus longtemps. À l’inverse, les sous-marins à propulsion conventionnelle (diesel-électrique) doivent faire surface régulièrement, s’exposant alors à la détection. Ils disposent donc d’une portée furtive bien moindre.

Le nouvel accord va potentiellement transformer les capacités de la défense australienne, lui permettant de déployer ses sous-marins sur des distances bien plus importantes. Par ailleurs, l’Australie sera bien mieux intégrée avec les forces américaines et britanniques.

C’était évidemment moins le cas concernant l’accord précédent, de 90 milliards de dollars australiens (environ 56 milliards d’euros), signé avec la société française DCNS pour construire jusqu’à douze sous-marins.

L’ironie est que la France disposait de la propulsion nucléaire dans ses sous-marins Barracuda ; et si l’Australie avait opté pour cette option lors de la signature de l’accord en 2016, les Français auraient pu dire : « D’accord, nous allons reproduire notre technologie et vous la donner ». Dans ce cas, l’Australie serait sans doute sur le point de se faire livrer son premier sous-marin nucléaire.

Mais les Australiens ont demandé une propulsion conventionnelle, ce qui a retardé le programme français et donne désormais à la France une bonne raison d’être irritée par ce nouvel accord.

La question est de savoir quand les sous-marins américano-britanniques seront opérationnels, car les sous-marins français étaient loin d’être prêts.

Le nouvel accord permet potentiellement à l’Australie de louer des sous-marins britanniques et/ou américains, de manière temporaire, afin de développer l’expertise australienne en matière de propulsion nucléaire. Au minimum, on peut s’attendre à voir des équipages australiens à bord, aux côtés des Américains ou des Britanniques, pour développer leurs connaissances.

Mais pour le moment, l’Australie n’a pas la capacité d’exploiter et de maintenir des sous-marins nucléaires. Elle ne dispose pas de l’infrastructure nécessaire.

Cela signifie que le pays va soit devoir dépenser d’immenses sommes d’argent pour mettre en place cette infrastructure, soit sous-traiter cette mission au Royaume-Uni ou aux États-Unis, ce qui le soumettra à leur dynamique politique intérieure et le rendra redevable.

L’Australie a fait des erreurs dans la gestion de sa future capacité sous-marine ces quinze dernières années. Elle aurait dû prendre une décision sur la conception d’un nouveau sous-marin il y a longtemps – avec un programme de développement réaliste – et s’y tenir.

Ainsi, elle a refusé d’autres options, notamment une mise à niveau de son sous-marin actuel de classe Collins, pour une version plus récente, plus élégante et plus performante.

À la place, le pays a opté pour une conception radicalement nouvelle, que même les Français n’avaient jamais construite auparavant. Tout ce qui fait appel à une technologie de pointe est susceptible d’entraîner des retards et des dépassements de coûts. Et c’est exactement ce à quoi l’Australie a été confrontée.

Entre-temps les tensions sont montées dans la région et la nécessité d’acquérir de nouveaux sous-marins performants est devenue d’autant plus pressante et importante.

La combinaison de ces facteurs a conduit à une réévaluation rigoureuse des décisions antérieures jugées un peu trop hâtives en ce qui concerne les besoins australiens futurs en matière de sous-marins.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que la décision australienne d’opter pour une plate-forme technologique fiable, connue, mieux intégrée aux systèmes américains et, avec un peu de chance, opérationnelle beaucoup plus rapidement, semble susciter une large approbation au sein des cercles de l’industrie de la défense du pays.

Les détails restent vagues, mais il semble que le plan initial consiste à sous-traiter le développement des sous-marins aux États-Unis ou au Royaume-Uni.

Mais si l’Australie doit être autonome, ce dont le gouvernement semble reconnaître la nécessité, une grande partie de cette technologie devra être transférée sur place – au moins pour permettre la maintenance.

De nombreux aspects de la construction de ces sous-marins ne sont pas directement liés à des connaissances spécifiques des secrets de la propulsion nucléaire. Une partie considérable du travail pourrait donc être effectuée en Australie. Mais cela entraînera des retards et des coûts supplémentaires.

La situation régionale est plus turbulente que jamais et la perspective que l’alliance américaine vienne à la rescousse l’est aussi. L’ironie est que, afin d’être plus autonome, il est nécessaire pour l’Australie de mettre les bouchées doubles pour intégrer la technologie et les compétences américaines. Les Américains sont les leaders mondiaux dans ce domaine et ils ont la capacité industrielle de fournir rapidement les équipements.

Le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, est allé à Washington pour persuader les États-Unis de partager leur technologie. L’arrangement AUKUS prévoit de développer une base industrielle technologique et des lignes d’approvisionnement – cela signifie que les États-Unis et le Royaume-Uni semblent convaincus de la capacité de l’Australie à soutenir ces engagements.

Comment la Chine va-t-elle réagir ?

La question est fondamentale : cet accord accroît-il la sécurité de l’Australie ? Il ne fait aucun doute que le pays subira des critiques virulentes et acerbes de Pékin, qui verra les récents développements d’un très mauvais œil.

Mais la rhétorique chinoise ne doit pas être prise au pied de la lettre. Elle est en grande partie tournée vers ses propres citoyens. Il s’agit pour la Chine d’influencer et de façonner l’opinion d’une manière qui soit conforme à ce qu’elle perçoit comme étant ses intérêts.

Ces dernières années, à l’image de son renforcement militaire, la Chine s’est radicalisée dans sa rhétorique mais la plupart des experts en sécurité affirment qu’il s’agit surtout d’intimider des adversaires potentiels afin qu’ils fassent marche arrière.

Alors, une coalition AUKUS plus performante, avec l’Australie au milieu, dissuade-t-elle ou agace-t-elle encore plus la Chine ?

Il y a, en Australie, un consensus croissant sur le fait que le pays doit faire davantage pour dissuader les actions chinoises dans la région. Or, la dissuasion exige des capacités crédibles. Cette nouvelle alliance est cohérente avec ce raisonnement.

Le pays a décidé de mettre ses œufs dans le panier de la sécurité américaine depuis 70 ans – et cette nouvelle coalition va dans ce sens. L’espoir est que la collaboration avec le Royaume-Uni et les États-Unis améliorera la capacité de l’Australie à se défendre.

Mais les sous-marins ne sont vraiment utiles que si vous envisagez de devoir les utiliser. Tant que ce n’est pas le cas, une diplomatie habile et un engagement régional sont essentiels. Le Livre blanc de la politique étrangère australienne de 2017 parlait d’investir dans les liens de sécurité régionale. Pour que ce changement de politique améliore la sécurité du pays, il doit être associé à des efforts beaucoup plus importants visant à renforcer la sécurité et la stabilité aux côtés des voisins de l’Australie en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique.

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(*) Par John Blaxland Professor, Strategic and Defence Studies Centre, Australian National University.

La version originale de cet article a été publiée en anglais.

Défense: Conséquences de l’alliance entre l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni

Défense: Conséquences de l’alliance entre l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni

 

Au-delà des sensibilités françaises, la nouvelle alliance anglo-saxonne créée pour faire face à la Chine pose des questions existentielles à l’Europe

 

Editorial du « Monde » (extrait .)

 

La colère du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à propos de l’abandon par Canberra du contrat signé avec la France sur la fourniture de sous-marins conventionnels à l’Australie est justifiée. L’alliance conclue par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, rendue publique mercredi 15 septembre, afin de développer des sous-marins australiens à propulsion nucléaire pour contrer l’ascension de la Chine dans le Pacifique, est bien, comme il l’a dit, un « coup dans le dos » de la France, à laquelle aussi bien Canberra que Washington ont caché tous les préparatifs de cette opération.

C’est surtout un coup dur révélateur des risques auxquels s’exposent les puissances qui jouent au-dessus de leurs capacités. Au-delà de cette mauvaise manière faite à un pays qui, jusqu’à nouvel ordre, est un allié, trois leçons peuvent déjà être dégagées de la naissance de l’Aukus, sigle donné à ce nouveau pacte de sécurité sur la base de l’acronyme Australia-United Kingdom-United States.

La première porte sur la relation transatlantique. Pour ceux qui en doutaient encore, l’administration Biden ne diffère pas, sur ce point, de l’administration Trump : les Etats-Unis passent avant tout, qu’il s’agisse de leur intérêt stratégique, économique, financier ou sanitaire. « America first » reste la ligne directrice de la politique extérieure de la Maison Blanche.

La création de l’Aukus n’est pas dirigée contre la France, mais qu’elle lui inflige au passage un cinglant revers diplomatique et économique n’a aucune importance pour Washington, qui n’a que l’objectif chinois en ligne de mire. Certains voyaient dans les professions de foi multilatéralistes de Joe Biden et la francophilie de son secrétaire d’Etat, Antony Blinken, la promesse d’une coopération plus équilibrée : ils sont aujourd’hui ramenés à la réalité.

 

La deuxième leçon concerne Londres. Pour la diplomatie post-Brexit, cet accord marque une étape majeure. Il place la Grande-Bretagne dans le grand bain indo-pacifique, là où, seule, elle n’y serait pas arrivée. Mais surtout il remet les Britanniques dans la roue des Américains. « Global Britain » se cherchait : elle s’est trouvée, dans l’alignement sur Washington. L’amertume qui avait explosé sur les bancs de la Chambre des communes au moment du retrait américain d’Afghanistan, organisé sans consultation avec les alliés présents sur le terrain depuis vingt ans, est effacée, moins d’un mois plus tard, par la grâce de l’Aukus.

 

La troisième leçon est à la fois plus importante et plus complexe, car elle s’adresse à l’Europe. Au-delà des sensibilités françaises, c’est bien la place de l’Europe et son rôle dans le monde qui se trouvent ici remis en question. Où veut-elle se situer dans le réalignement mondial qui s’opère à l’ombre de l’affrontement sino-américain ? Peut-elle y agir en tant que puissance autonome, ou bien les pays européens vont-ils assister en ordre dispersé à ce réalignement, sacrifiant tout espoir d’y exercer une quelconque influence et d’y défendre leurs intérêts ?

L’UE a  singulièrement manqué de cohérence et de colonne vertébrale dans sa gestion de l’ascension chinoise, notamment sous l’influence de Berlin. Elle le paie chèrement aujourd’hui.

Biden et Johnson torpillent le marché du siècle de sous-marins pour l’Australie

Biden et Johnson torpillent le marché du siècle de sous-marins pour l’Australie

 

 

Après l’accord stratégique de défense entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni («AUKUS» )  , l’Australie a annulé le contrat du siècle des sous-marins que devait fournir la France. Ce partenariat de sécurité conduit l’Australie à annuler sa commande à la France

 

«La décision que nous avons prise de ne pas continuer avec les sous-marins de classe Attack et de prendre un autre chemin n’est pas un changement d’avis, c’est un changement de besoin», a déclaré Scott Morrison, qui a également annoncé l’achat de missiles américains Tomahawk.

 

 

Covid : l’Australie achète des vaccins à la Pologne

Covid : l’Australie achète des vaccins à la Pologne

Selon des chiffres avancés par le ministre de la Santé Greg Hunt et relayé par le site de son ministère vendredi, 46,6 % des Australiens éligibles ont reçu au moins une dose de vaccin. A titre de comparaison, ce chiffre atteint 73 % dans l’Union européenne .

Du coup l’Australie a décidé d’acheter 1 million de doses à la Pologne.

En parallèle de la campagne vaccinale, les restrictions restent fortes dans le pays. Samedi, les autorités ont annoncé un renforcement des mesures sanitaires à Sydney. Les mesures de confinement ont également été étendues à l’ensemble de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud pour la première fois cette année. Elles sont entrées en vigueur samedi après-midi pour au minimum sept jours. Les plus de cinq millions d’habitants de la plus grande ville du pays ne sont autorisés à sortir de leur domicile que pour faire du sport, aller travailler si leur emploi est jugé essentiel ou pour faire leurs courses.

Les États-Unis veulent renforcer l’alliance avec l’Australie, l’Inde et le Japon pour faire face à la Chine

Les États-Unis veulent renforcer l’alliance avec l’Australie, l’Inde et le Japon pour faire face à la Chine

 

 

Si comme prévu la tonalité à changer dans les rapports entre la Chine et les États-Unis, sur le fond on peut s’attendre à des divergences stratégiques presque identiques entre ces deux pays. Les États-Unis veut en effet renforcer l’alliance stratégique baptisée «Quad»,. Une alliance clairement pour faire face au danger chinois. Le département d’État américain a indiqué que le secrétaire d’État Antony Blinken allait s’entretenir avec ses homologues de chacun des trois pays. Au programme: la pandémie de Covid-19 et le changement climatique. «Ces discussions avec les ministres des Affaires étrangères du Quad sont essentielles pour faire avancer nos objectifs communs d’une région indo-Pacifique libre et ouverte et pour être à la hauteur des défis de notre temps», a dit le porte-parole du département d’État, Ned Price, mercredi à la presse.

La formation du Quad, groupement stratégique informel initié en 2007, avait été fortement encouragée par l’ex-Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui voulait un contrepoids à une Chine de plus en plus puissante et ambitieuse. En novembre, les pays du Quad ont mené d’importantes manœuvres navales communes dans le golfe du Bengale.

Le journal chinois Global Times a récemment averti Joe Biden que renouveler l’alliance du Quad serait «une sérieuse bourde stratégique», et qu’il risquait une «sérieuse confrontation stratégique» avec Pékin en essayant de limiter son influence.

Répression Hong Kong : condamné par Les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et l’Australie

Répression Hong Kong : condamné par Les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et l’Australie

 

La Chine ne se préoccupe guère des protestations étrangères et généralise la répression type Mao partout. C’est vrai vis-à-vis des ouïgours mais aussi vis-à-vis de contestataires y compris de grands chefs d’entreprise qui contestent  la mainmise grandissante du parti communiste chinois sur toute l’économie. C’est vrai évidemment aussi à Hong Kong ou les Chinois ne respectent aucun de leurs engagements démocratiques. La Chine écrase tout ce qui fait obstacle à la dictature du parti communiste. En réalité une mafia d’environ 1 million de personnes mais quelques milliers seulement se partagent l’essentiel du magot. D’après Wikipédia :

 

En 2013, selon un rapport de l’Institut Hurun, l’Assemblée nationale populaire compterait dans ses rangs 83 délégués milliardaires, dont Zong Qinghou, l’homme d’affaires le plus riche de Chine5. Le sinologue Jean-Luc Domenach indique « aucun homme politique chinois qui n’ait pas beaucoup d’argent. ». Selon le Consortium international pour le journalisme d’investigation, 20 000 Chinois seraient impliqués dans des compagnies offshore basées dans les paradis fiscaux. En particulier des membres des familles du secrétaire général Xi Jinping, de l’ancien Premier ministre Wen Jiabao, de Deng Xiaoping, de l’ancien Premier ministre Li Peng, de l’ancien secrétaire général Hu Jintao, de Peng Zhen (un des huit immortels du Parti communiste chinois) mais aussi de grands responsables économiques comme Ma HuatengYang HuiyanHuang GuangyuWei Jianghong (en)Zhang Xin.

 

Officiellement le parti communiste chinois compte environ 100 millions de membres mais les militants réellement actifs représentent environ 1 million de personnes qui se partagent les richesses d’un pays comptant 1,5 milliards d’habitants. En haut de la pyramide le président détient tous les pouvoirs y compris celui récent de prolonger son mandat tant qu’il le veut. Bref un véritable retour à Mao et à sa politique de répression et d’extermination.

On peut légitimement se demander jusqu’à quand les pays modernes vont tolérer de telles atteintes à la démocratie et à la justice. Pire, l’union économique européenne vient d’acter le principe d’un accord sur les investissements réciproques en Chine et en Europe !

On notera d’ailleurs que l’Europe ne figure pas pour l’instant dans le camp des protestataires suites à la répression chinoise.

«Il est clair que la loi sur la sécurité nationale est utilisée pour éliminer la dissidence et les opinions politiques opposées», ont déclaré les ministres des Affaires étrangères dans la déclaration conjointe publiée par la ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne.

«Nous appelons les autorités centrales de Hong Kong et de Chine à respecter les droits et libertés légalement garantis du peuple de Hong Kong sans crainte d’arrestation et de détention.»

Les plus éminents défenseurs de la démocratie à Hong Kong ont été arrêtés alors que les autorités ont déclaré que le vote officieux de l’année dernière pour choisir les candidats de l’opposition aux élections municipales faisait partie d’un plan de «renversement» du gouvernement.

Jeudi, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré que Washington pourrait sanctionner les personnes impliquées dans les arrestations et enverra l’ambassadeur américain aux Nations Unies se rendre à Taiwan.

Coronavirus : suivre l’exemple de l’Australie ?

Coronavirus : suivre l’exemple de l’Australie ?

Les autorités de Canberra ont réagi plus tôt et avec des mesures plus fortes en les expliquant clairement et en s’appuyant sur des données scientifiques pour les justifier analyse dans une tribune au « Monde » Diane Delaurens, politiste française, expatriée en Australie

Tribune. Mercredi 28 octobre 2020 : alors qu’Emmanuel Macron annonce le second confinement de la population française, la ville de Melbourne en sort. Etrange coïncidence temporelle, qui révèle l’efficacité de la gestion de la crise du coronavirus en Australie, et qui pourrait inspirer la France. Les autorités australiennes ont réagi beaucoup plus tôt et de manière plus forte que les autorités françaises.

C’est à la mi-mars que les premières décisions sont prises des deux côtés : fermeture des frontières australiennes, confinement de la population en France et en Australie quelques jours après. A ce stade, l’île-continent compte le 20 mars 872 cas cumulés selon health.gov.au (pour 25 millions d’habitants) et la France, à la même date, 12 612 cas confirmés selon Santé Publique France, soit plus quatorze fois plus (alors que le rapport des populations n’est que de 2,6).

Ces premières actions ont donné le temps aux services de santé australiens de se préparer. Alors que la France ne teste que les publics prioritaires, l’Australie mise sur des capacités de test à grande échelle et encourage quiconque ayant le moindre symptôme à se faire tester, sans rendez-vous. Le nombre de tests réalisés en France s’élève à 18 millions, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), entre le 1er mars et le 18 octobre 2020, soit 27 % du nombre d’habitants ; en Australie, ce sont 8 millions de tests (health.gov.au.) qui ont été utilisés entre le 22 janvier et le 28 octobre, soit plus de 34 % de la population. Ces pourcentages ne sont donnés qu’à titre indicatif, pour rapporter le nombre de tests à la population car une personne peut se faire tester plusieurs fois.

Des décisions radicales

Les responsables australiens, et en particulier les « premiers » (dirigeants des Etats, auxquels est attribuée la compétence de la santé) ont eu le courage de prendre des décisions radicales tout en les justifiant auprès de la population. La fermeture des frontières signifiait par exemple diminuer les revenus des universités, qui reposent sur les étudiants étrangers, et prendre un risque diplomatique avec le partenaire incontournable qu’est la Chine.

Le confinement de Melbourne qui vient de s’achever a quant à lui été le plus long du monde, ayant duré 111 jours. Toutes ces décisions, auraient pu être considérées disproportionnées et devenir donc impopulaires. Néanmoins, le pari a jusqu’à présent été tenu, notamment en raison de la préparation, même au plus fort de la crise, du moyen terme.

L’Australie , victime de la Chine

L’Australie , victime de la Chine

Les regards sont tournés vers la Chine, alors que les relations entre les deux pays ont été mises à mal par la pandémie de coronavirus.

La Chine poursuit partout sa politique agressive sur le plan économique bien sûr mais aussi diplomatique et idéologique. Une politique idiote qui ne pourra pas convaincre que le régime chinois offre des possibilités et des libertés supérieures à celles des pays développés. ou quand l’intoxication est destinée à conforter les convictions de ce régime de dictature corrompue .

D’après les médias australiens, la liste des suspects des attaques dont le pays a été victime est très réduite, parmi les Etats ayant un savoir-faire dans ce domaine (en dehors des pays occidentaux, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran, Israël ou la Russie). Ils regardaient du côté de la Chine, qui a infligé en mai des droits de douane punitifs contre certaines exportations australiennes. Le gouvernement de Scott Morrison avait provoqué la colère de Pékin en appelant à une enquête internationale indépendante sur les origines de la pandémie de coronavirus, et en dénonçant une diplomatie chinoise agressive et malhonnête.

La Chine a répliqué en déconseillant à ses ressortissants l’Australie comme destination pour le tourisme et les études, en menaçant d’autres représailles, et en condamnant un Australien à mort pour trafic de drogue. Scott Morrison a dit vendredi avoir informé l’opposition de ces attaques informatiques «malveillantes», et exhorté les institutions et entreprises à «se protéger». Il n’a pas donné de détail technique, mais indiqué que les données personnelles des Australiens n’avaient pas été dérobées et que beaucoup d’attaques avaient échoué. «Nous encourageons les organisations, particulièrement celles de santé, d’infrastructures stratégiques et de services essentiels à recourir à des experts et à mettre en place des systèmes de défense techniques», a-t-il affirmé.

Climat: l’Australie brûle… Macron se réveille enfin !

Climat: l’Australie brûle… Macron se réveille enfin  !

Quatre mois après le début des incendies en Australie, Emmanuel Macron se réveille enfin dimanche 5 janvier, il propose au pays « une aide opérationnelle immédiate » de la France. Quelques pompiers sans doute quand il faudrait une force internationale.  L’objectif, selon le président français, est de « lutter contre feux, protéger la population et préserver la biodiversité ». Il y a déjà plusieurs mois que des incendies ravagent le pays, des incendies largement favorisés par le dérèglement climatique. Pourtant cette catastrophe mobilise peu l’opinion internationale. On aurait pu s’attendre à un élan de générosité de la part des grands pays voir de l’émergence de l’idée d’une force internationale contre des catastrophes qui ne cessent de se multiplier en raison du réchauffement climatique. L’Australie est en effet ravagée déjà par de violents incendies qui touchent plus particulièrement le sud-est du pays. Des centaines de feux ne sont pas contrôlées.

Depuis septembre, 23 personnes ont péri, des dizaines d’autres sont portées disparues, et une surface équivalant à deux fois la Belgique a été dévorée par les flammes. 100 000 personnes ont dû être évacuées. Particulièrement dans la province de la Nouvelle-Galles du sud, la plus peuplée.  Au-delà des incendies, la qualité de l’air inquiète aussi les médecins. Sydney est confrontée à « une urgence sanitaire ». Le 10 décembre, plus d’une vingtaine d’organisations professionnelles médicales, dont le Royal Australasian College of Physicians, ont publié un communiqué commun appelant le gouvernement à s’attaquer à la pollution atmosphérique. « La fumée provenant des incendies a entraîné une pollution de l’air jusqu’à onze fois supérieure à un niveau estimé “dangereux”, dans certaines parties de Sydney et de Nouvelle-Galles du Sud »alertent-ils.

 

Ces fumées contiennent de nombreuses particules fines et provoquent « des effets dévastateurs sur la santé humaine », avertissent les professionnels. Le 10 décembre, les services médicaux ont enregistré une hausse de 80 % du nombre de personnes se rendant aux urgences pour des problèmes respiratoires par rapport à la moyenne des dernières années.

En 2019, l’Australie a aussi battu ses records de chaleurs. En décembre, dans l’État d’Australie occidentale, les températures ont atteint 47 °C à l’ombre. Mercredi 20 décembre, le pays a dépassé pour le second jour d’affilée le record de la journée la plus chaude depuis le début des relevés, avec une moyenne nationale des températures maximales mesurée à 41,9 °C. C’est un degré de plus que le précédent record (40,9 °C) établi mardi 19 décembre.

En Nouvelle-Zélande, à des milliers de kilomètres de là, le glacier Franz Josef a pris une coloration ocre en raison des fumées, comme en témoignent plusieurs photographies prises le 1er janvier et partagées sur les réseaux sociaux. « 

Comme l’a fait remarquer mercredi le service météorologique néo-zélandais, les fumées ont parcouru 2 000 kilomètres environ à travers la mer de Tasman, pour atteindre le sud de la Nouvelle-Zélande. Des images du glacier Tasman noyé dans une brume brune ont ainsi été diffusées.

Ce phénomène fait craindre aux scientifiques une accélération de la fonte des glaciers concernés. En effet, ces brumes sont susceptibles de modifier l’albédo des glaces, c’est-à-dire leur capacité à renvoyer l’énergie solaire. Une coloration plus sombre amoindrit la réfraction des glaces blanches, ce qui augmente également la température moyenne.

cet événement pourrait augmenter la fonte des glaciers de 20 à 30% cette saison. Cet effet induit par les poussières ne devrait pas se prolonger au-delà d’un an, mais la possible répétition des incendies pourrait à terme jouer un rôle dans la disparition des glaciers néo-zélandais.

Depuis le mois de septembre dernier, quelque 480 millions d’animaux (des mammifères, des oiseaux et des reptiles) sont morts à cause des incendies dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, selon une étude de l’université de Sydney.  Cette estimation s’appuie sur une étude réalisée en 2007 pour l’ONG WWF, qui s’interrogeait alors sur les conséquences de la déforestation en Nouvelle-Galles du Sud. Ces chiffres ne prennent toutefois pas en compte les populations d’insectes, de chauves-souris et de grenouilles – le bilan pourrait être encore plus lourd. Les incendies auront donc des effets profonds et durables sur l’écosystème du sud de l’Australie.

Climat: l’Australie brûle… dans l’indifférence presque générale !

Climat: l’Australie brûle… dans l’indifférence presque générale !

Il y a déjà plusieurs mois que des incendies ravagent le pays, des incendies largement favorisés par le dérèglement climatique. Pourtant cette catastrophe mobilise peu l’opinion internationale. On aurait pu s’attendre à un élan de générosité de la part des grands pays voir de l’émergence de l’idée d’une force internationale contre des catastrophes qui ne cessent de se multiplier en raison du réchauffement climatique. L’Australie est en effet ravagée déjà par de violents incendies qui touchent plus particulièrement le sud-est du pays. Des centaines de feux ne sont pas contrôlées.

Depuis septembre, 23 personnes ont péri, des dizaines d’autres sont portées disparues, et une surface équivalant à deux fois la Belgique a été dévorée par les flammes. 100 000 personnes ont dû être évacuées. Particulièrement dans la province de la Nouvelle-Galles du sud, la plus peuplée.  Au-delà des incendies, la qualité de l’air inquiète aussi les médecins. Sydney est confrontée à « une urgence sanitaire ». Le 10 décembre, plus d’une vingtaine d’organisations professionnelles médicales, dont le Royal Australasian College of Physicians, ont publié un communiqué commun appelant le gouvernement à s’attaquer à la pollution atmosphérique. « La fumée provenant des incendies a entraîné une pollution de l’air jusqu’à onze fois supérieure à un niveau estimé “dangereux”, dans certaines parties de Sydney et de Nouvelle-Galles du Sud »alertent-ils.

 

Ces fumées contiennent de nombreuses particules fines et provoquent « des effets dévastateurs sur la santé humaine », avertissent les professionnels. Le 10 décembre, les services médicaux ont enregistré une hausse de 80 % du nombre de personnes se rendant aux urgences pour des problèmes respiratoires par rapport à la moyenne des dernières années.

En 2019, l’Australie a aussi battu ses records de chaleurs. En décembre, dans l’État d’Australie occidentale, les températures ont atteint 47 °C à l’ombre. Mercredi 20 décembre, le pays a dépassé pour le second jour d’affilée le record de la journée la plus chaude depuis le début des relevés, avec une moyenne nationale des températures maximales mesurée à 41,9 °C. C’est un degré de plus que le précédent record (40,9 °C) établi mardi 19 décembre.

 

En Nouvelle-Zélande, à des milliers de kilomètres de là, le glacier Franz Josef a pris une coloration ocre en raison des fumées, comme en témoignent plusieurs photographies prises le 1er janvier et partagées sur les réseaux sociaux. « 

Comme l’a fait remarquer mercredi le service météorologique néo-zélandais, les fumées ont parcouru 2 000 kilomètres environ à travers la mer de Tasman, pour atteindre le sud de la Nouvelle-Zélande. Des images du glacier Tasman noyé dans une brume brune ont ainsi été diffusées.

Ce phénomène fait craindre aux scientifiques une accélération de la fonte des glaciers concernés. En effet, ces brumes sont susceptibles de modifier l’albédo des glaces, c’est-à-dire leur capacité à renvoyer l’énergie solaire. Une coloration plus sombre amoindrit la réfraction des glaces blanches, ce qui augmente également la température moyenne.

cet événement pourrait augmenter la fonte des glaciers de 20 à 30% cette saison. Cet effet induit par les poussières ne devrait pas se prolonger au-delà d’un an, mais la possible répétition des incendies pourrait à terme jouer un rôle dans la disparition des glaciers néo-zélandais.

Depuis le mois de septembre dernier, quelque 480 millions d’animaux (des mammifères, des oiseaux et des reptiles) sont morts à cause des incendies dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, selon une étude de l’université de Sydney.  Cette estimation s’appuie sur une étude réalisée en 2007 pour l’ONG WWF, qui s’interrogeait alors sur les conséquences de la déforestation en Nouvelle-Galles du Sud. Ces chiffres ne prennent toutefois pas en compte les populations d’insectes, de chauves-souris et de grenouilles – le bilan pourrait être encore plus lourd. Les incendies auront donc des effets profonds et durables sur l’écosystème du sud de l’Australie.

 

Etats-Unis : nouvelle trahison de Trump qui a demandé à l’Australie de discréditer les services US

Etats-Unis : nouvelle trahison de Trump qui a demandé à l’Australie de discréditer les services US

 

Cette fois la procédure de destitution du président américain pourrait bien prendre corps et peut-être même aboutir. On sait que le président américain a demandé secrètement l’aide de l’Ukraine pour discréditer Joe Biden , son probable adversaire démocrate pour les élections de 2020 mais cette fois le  New York Times révèle lundi 30 septembre que Donald Trump a « récemment » demandé au Premier ministre australien, Scott Morrison, de l’aider à rassembler des informations qui lui auraient permis de discréditer l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016.

 

Le quotidien avait déjà révélé que le président américain avait fait pression sur son homologue ukrainien pour qu’il mène des investigations sur Joe Biden, son possible adversaire en 2020. Une « affaire ukrainienne » qui a décidé le camp démocrate à enclencher une procédure de destitution à l’encontre de Donald Trump.

L’Australie a depuis confirmé les informations du New York Times. Dans un communiqué diffusé mardi matin, un porte-parole du gouvernement australien a déclaré que l’Australie était « toujours [prête] à aider et à coopérer avec les efforts permettant d’éclairer les sujets sous le coup d’une enquête ». « Le Premier ministre a de nouveau confirmé cette disposition dans une conversation avec le président » américain, a ajouté le porte-parole.




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