Archive pour le Tag 'l’art'

L’art de l’anticipation chez les sportifs

L’art de l’anticipation chez les sportifs

 

Les Jeux olympiques de Paris donnent un éclairage incomparable au sport de haut niveau. Les athlètes olympiques et paralympiques brillent par leurs exceptionnelles performances. Force, vitesse, endurance apparaissent en premier. Mais également l’intelligence des actions et des prises de décisions. Ou encore la capacité de réaliser des actions d’une extrême précision avec des contraintes temporelles très élevées. Une large part de ces prouesses est réalisée grâce à une capacité qui est caractéristique de certains animaux et qui a été développée de manière extrêmement sophistiquée par l’être humain. Cette capacité des plus remarquables qui a permis sa survie et son extraordinaire expansion est celle de l’anticipation. Elle permet de se projeter dans le futur, de prédire l’avenir et les conséquences des actions que l’on est en mesure de produire. Elle peut être impliquée dans des choix de vie à long terme mais aussi dans des décisions de très court terme. Dans le sport, elle est primordiale ! Pour mener une carrière de sportif de haut niveau ou préparer un événement aussi exceptionnel que les JO avec toutes les contraintes et l’adversité qu’il est possible de rencontrer. L’anticipation est aussi très présente dans la réalisation même des performances. Elle permet de faire face à des situations extrêmes marquées par de très fortes contraintes spatiales et temporelles. Par exemple, les joueurs de tennis ne disposent que de 600 à 700 ms pour retourner un service frappé à 200 km/h tandis que les gardiens de but en football ont moins de 500 ms pour arrêter un tir de penalty. Ceci est d’autant plus compliqué qu’un temps de réaction visuel (qui correspond au délai entre la réception de l’information et le début de l’action de réponse) est au minimum de 200 ms et que les temps de mouvement requis pour répondre peuvent approcher d’une seconde entière. Cela est aussi vrai dans les activités de pleine nature telles que le VTT ou le canoë-kayak dans lesquelles de multiples décisions et actions doivent être réalisées dans des délais très courts marqués par une grande incertitude. Dans ces situations comme dans beaucoup d’autres que l’on rencontre dans de nombreux sports, les athlètes ne peuvent donc pas attendre d’avoir une information complète s’ils veulent avoir le temps de réaliser une action efficace et l’anticipation est déterminante de la performance.

 

par 

Nicolas Benguigui
Professeur en sciences cognitives, sciences du sport et de la motricité, Université de Caen Normandie

Clément Libreau
Doctorant en sciences du sport, Université de Caen Normandie dans The Conversation 

Mais comment définir l’anticipation en sport ? Elle correspond à l’ensemble des processus psychologiques qui permettent de se préparer à agir, de réagir plus tôt ou même d’agir avant qu’un événement ne se produise ou qu’un obstacle n’apparaisse. C’est par exemple le joueur de rugby qui commence une course pour intercepter une passe bien avant qu’elle ne soit effectuée par l’adversaire ou encore le grimpeur qui prépare la saisie d’une prise particulièrement difficile dans l’enchaînement des prises qui précèdent.

L’anticipation repose principalement sur la perception, la mémoire et les représentations ou images mentales que le sportif est capable de former. Elle s’appuie aussi sur des mécanismes de couplage perception-action et des bases de connaissance qui ont été découvertes ou élaborées à travers les expériences antérieures.

Ces mécanismes vont permettre d’identifier des indices pertinents pour prédire le déroulement des événements et s’engager de manière précoce dans les actions les plus efficaces. Cela peut correspondre à des prises d’information sur un parcours en pleine nature qu’il est possible de reconnaître pour anticiper par exemple les enchaînements de virages en VTT ou encore sur le comportement de l’adversaire pour décoder et anticiper l’action adverse sur la base des mouvements préparatoires aussi subtils soient-ils.

Cela peut aussi reposer sur des probabilités d’apparition de certaines actions. Si dans une situation donnée, l’athlète sait que son adversaire réalise systématiquement ou très fréquemment la même action, il peut se préparer à agir pour faire face ou même initier sa réponse bien avant que l’action adverse ne débute.

Un autre registre où les probabilités guident l’anticipation est celui de l’occupation du terrain. C’est ce qui a été mis en évidence par notre équipe dans l’étude du replacement des joueurs de tennis. Il a en effet été possible de confirmer la théorie des angles qui avait été définie par Henri Cochet le célèbre Mousquetaire de l’équipe de France de Coupe Davis des années 1920-1930 dans un ouvrage de référence.

Cette théorie énonce que la meilleure position de replacement pour faire face à la frappe adverse se situe sur la bissectrice de l’angle formé par les possibilités d’action de l’adversaire (la demi-droite qui partage cet angle en deux angles égaux).

À partir de données collectées lors d’un tournoi de tennis professionnel avec le système Hawkeye qui permet la capture des déplacements de la balle et des joueurs, il a été possible de déterminer que les joueurs se positionnaient très précisément sur cette bissectrice traduisant ainsi leur capacité d’anticiper non pas l’action à venir de leur adversaire mais ses possibilités d’action dans une situation donnée.

Les anticipations peuvent être intuitives et implicites et n’appartenir qu’à l’athlète sans même qu’il ne soit en mesure de les décrire. Mais elles peuvent être aussi explicites et préparées à l’avance avec l’aide d’une équipe technique. Ainsi il n’est pas rare d’observer des athlètes et des entraîneurs prendre des notes sur les adversaires futurs, visionner les matches antérieurs pour se préparer.

Mais l’anticipation est toujours un pari. Un pari éclairé certes, mais avec une prise de risque. Elle apporte des bénéfices en permettant de se préparer plus tôt pour contrer l’action adverse, mais elle peut avoir aussi un coût et se traduire par des actions inappropriées. Un très bon exemple de ces erreurs d’anticipation est ce qu’on appelle le « contre-pied », c’est-à-dire partir du mauvais côté, ce qui est bien souvent fatal dans le sport de haut niveau. Cela est lié au caractère nécessairement incertain de l’anticipation qui repose sur des informations partielles et à des capacités prédictives nécessairement limitées.

Il faut être très clair. Si l’anticipation est une capacité fascinante, il ne faut pas la surestimer. Parce que l’anticipation est aussi une approximation ! De par l’utilisation d’informations partielles et incomplètes. Les limites des capacités d’anticipation et de prédiction sont par exemple bien démontrées par l’incapacité à prédire des trajectoires complexes telles que les trajectoires courbes des balles ou des ballons avec effets. Ainsi les gardiens de but, même du plus haut niveau, sont fréquemment trompés par ces trajectoires et il a été montré expérimentalement cette incapacité à prédire ce type de trajectoire qui ne peut être compensée que par la régulation en continu l’action avec l’approche du ballon.

Tout est donc question d’utilisation appropriée de cette formidable compétence tout en sachant ses limites. On ne peut reprocher au gardien de but face au tireur de penalty d’être pris à contre-pied dans la mesure où il n’a pas d’autre choix que d’anticiper s’il veut avoir une chance de stopper quelques tirs tant le temps dont il dispose est réduit. Mais si la situation n’est pas aussi critique, être pris à contre-pied pour le gardien de but ou le joueur de tennis est une erreur qui est moins pardonnable car cela se traduit par des buts encaissés ou des points perdus alors que d’autres réponses plus efficaces pouvaient être produites. Ces engagements dans des anticipations inappropriées expliquent d’ailleurs pourquoi les attaquants cherchent si souvent à produire des feintes.

Faire une feinte, c’est se jouer de la volonté adverse d’anticiper. C’est donné des indices pour engager son adversaire dans une anticipation erronée. C’est commencer la préparation d’une action pour en réaliser une autre (par exemple les feintes de corps dans les sports collectifs ou dans les sports de combat). Ces feintes seront d’autant plus efficaces si elles sont effectuées rapidement et dans le bon timing.

Pour éviter d’être pris par des feintes, les sportifs de haut niveau adoptent dans un grand nombre de situation des comportements dits « conservateurs » ou d’attente dynamique qui les conduisent à ne pas anticiper mais à se coordonner très précisément avec l’action adverse.

C’est par exemple ce que notre équipe a montré dans le comportement d’allègement reprise d’appui (« split-step » pour les Anglo-Saxons) chez les joueurs et joueuses de tennis de haut niveau. Ce comportement préparatoire va permettre de démarrer le déplacement vers la balle dans le meilleur timing et avec la plus grande vitesse possible. Ceci est réalisé grâce au sursaut et au rebond des appuis au sol qui s’ensuit pour obtenir le maximum d’efficacité neuromusculaire (principe de pliométrie qui permet d’obtenir un rendement musculaire plus important quand le muscle est mis en tension juste avant sa contraction). La reprise d’appuis est alors synchronisée avec le premier moment où l’information sur la direction du service sera disponible. C’est précisément ce que font les joueuses et joueurs de tennis de haut niveau avec une reprise d’appui précisément réalisé 200 ms après la frappe adverse, temps correspondant au traitement de cette information visuelle.
Dans cette figure, on peut observer le comportement du joueur de tennis au retour de service qui se coordonne très précisément à l’action du serveur pour réagir dans le meilleur timing (juste après la frappe) avec une action préparatoire d’allègement-reprise d’appui qui va permettre un gain de force musculaire et de vitesse dans la réaction au sol. Source, Fourni par l’auteur
En conclusion, si l’anticipation apparaît comme une capacité essentielle de la performance dans de nombreux sports olympiques, elle doit être utilisée avec discernement. Dans les situations hypercomplexes qui caractérisent le sport de haut niveau, elle apparait comme essentielle pour occuper le terrain de manière optimale.

Elle est aussi primordiale dans le codage-décodage de l’information entre deux adversaires dans des situations de duel, et c’est un véritable jeu de dupes qui peut alors s’installer. L’attaquant va chercher à masquer ces actions ou à donner des informations trompeuses pour feinter son adversaire. Il peut même attendre de voir l’anticipation adverse pour choisir son action comme le font certains tireurs de penalty. De l’autre côté, le défenseur va chercher à décoder ces informations ou attendre suffisamment pour avoir une assurance de ne pas être trompé. Un élément essentiel est ainsi de savoir bien identifier quelles sont les situations qui permettent ou nécessite d’anticiper.

Quand il n’y a que des bénéfices à obtenir quand il s’agit de prévoir un enchaînement par exemple un gymnaste qui prépare sa diagonale avec les différents éléments qui la composent. Ou bien quand l’anticipation erronée est sans conséquence. Ou encore dans les situations d’urgence qui ne laissent pas la possibilité d’avoir une information suffisamment complète pour agir et se donner au moins une chance de contrer l’action adverse.

C’est tout l’art ou toute la science des plus grands athlètes que de savoir utiliser ces formidables capacités d’anticipation quand cela est pertinent pour s’engager dans l’action au meilleur moment !

Médicaments : vente à l’unité ou l’art d’organiser la pagaille dans les pharmacies

Médicaments : vente à l’unité ou l’art d’organiser la pagaille dans les pharmacies

L’exécutif va rendre obligatoire la vente à l’unité de certains antibiotiques. Le seul problème c’est que le conditionnement actuel des médicaments n’est guère prévu pour cette vente à l’unité. Il faudrait revoir pour cela la politique industrielle, les modes de conditionnement et la politique logistique voire d’organisation interne des pharmacies et autres distributeurs. Sans parler des questions de sécurité sanitaire. En vérité, ce qui est en cause c’est l’abandon de l’industrie pharmaceutique par les autorités politiques, aussi la très mauvaise gestions de la Sécurité sociale et notre dépendance vis-à-vis de l’étranger ( la Chine en particulier).

««Découper les blisters (coques d’emballage, NDLR), ce n’est pas la bonne réponse. En termes de traçabilité en numéro de lot, c’est une vraie galère», estimait récemment le président de l’union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo). «Il n’y a pas de consensus sur la délivrance à l’unité d’un point de vue industriel», souligne le lobby des laboratoires pharmaceutiques (Leem).

Contacté, le ministère de la Santé n’a pas fourni plus de détails sur cette annonce. Mais celle-ci permet notamment à Emmanuel Macron de respecter une promesse de campagne, évoquée en janvier 2017. «Je m’engage à la généralisation de la vente à l’unité du médicament», avait-il alors annoncé, sans se douter que les pénuries de médicaments se multiplieraient au fil des ans.

Alimentaire: l’art des industriels pour tricher sur qualité et volume des produits

Alimentaire: l’art des industriels pour tricher sur qualité et volume des produits

La “cheapflation” est la dernière combine des industriels pour développer encore leurs marges en trichant sur la composition, sur la nature des composants et le volume d’un les produits alimentaires et autres.

Ainsi les industriels parviennent à maintenir leur prix de vente – voire à l’augmenter – pour un coût similaire. Mais avec une qualité moindre.

Pour une crème glacée au chocolat, par exemple, cela va consister à remplacer un peu de crème par des épaississants, et un peu de chocolat par des arômes. Si le consommateur ne prend pas garde aux changements sur l’étiquette, il se retrouve, croit-il, avec son produit habituel. Et au même prix, dans le meilleur des cas !

C’est plus vicieux quand les proportions d’ingrédients sont simplement modifiées par rapport à une ancienne version d’un produit – comme un pâté vendu avec plus de gras et de gelée. La « cheapflation » est d’autant plus redoutable dans les rayons « traiteur » ou « à la coupe », quand les ingrédients et proportions ne sont pas visibles.

Une technique frauduleuse , qu’emploient certains industriels qui donc consiste à remplacer «certains produits ou aliments par des substituts (alimentaires ou non) moins chers». Objectif : «Maintenir des marges ou vendre plus de produits», soulignait John Plassard, directeur adjoint de la banque privée Mirabaud & Cie, dans l’une de ses études publiée en avril 2022.

La «cheapflation ou l’art des industriels pour tricher sur qualité et volume de l’alimentaire

La «cheapflation» ou l’art des industriels pour tricher sur qualité et volume de l’alimentaire

La “cheapflation” est la dernière combine des industriels pour développer encore leurs marges en trichant sur la composition, sur la nature des composants et le volume d’un les produits alimentaires et autres.

Ainsi les industriels parviennent à maintenir leur prix de vente – voire à l’augmenter – pour un coût similaire. Mais avec une qualité moindre.

Pour une crème glacée au chocolat, par exemple, cela va consister à remplacer un peu de crème par des épaississants, et un peu de chocolat par des arômes. Si le consommateur ne prend pas garde aux changements sur l’étiquette, il se retrouve, croit-il, avec son produit habituel. Et au même prix, dans le meilleur des cas !

C’est plus vicieux quand les proportions d’ingrédients sont simplement modifiées par rapport à une ancienne version d’un produit – comme un pâté vendu avec plus de gras et de gelée. La « cheapflation » est d’autant plus redoutable dans les rayons « traiteur » ou « à la coupe », quand les ingrédients et proportions ne sont pas visibles.

Une technique frauduleuse , qu’emploient certains industriels qui donc consiste à remplacer «certains produits ou aliments par des substituts (alimentaires ou non) moins chers». Objectif : «Maintenir des marges ou vendre plus de produits», soulignait John Plassard, directeur adjoint de la banque privée Mirabaud & Cie, dans l’une de ses études publiée en avril 2022.

En outre, les industriels faisant de la «cheapflation» ne préviennent pas toujours leurs clients du changement de composition des produits. «J’incite le consommateur à bien lire les étiquettes et la liste des ingrédients. conseille Coralie Costi, diététicienne nutritionniste. Plus elles sont courtes et mieux c’est». La présence de mots inconnus n’est «pas bon signe», complète-t-elle, soulignant des risques non-négligeables pour la santé : «L’ajout d’additifs ou d’exhausteurs de goûts peut entraîner des maladies cardiovasculaires, du diabète ou le dérèglement du microbiote.»

Pénélope Fillon : une « rémunération un peu excessive »: L’art de l’euphémisme

Pénélope Fillon : une « rémunération un peu excessive »: L’art de l’euphémisme !

La 20e fortune de France, Marc Ladreit de Lacharrière a considéré que la rémunération de Pénélope Fillon, qui n’a jamais mis un pied dans l’entreprise « La Revue des deux mondes », était « peut-être
Excessive ».
Pendant huit mois en 2013, « La Revue des deux mondes » a salarié Pénélope Fillon pour 3 900 euros de rémunération mensuelle. Pour un travail de « conseiller littéraire », elle a perçu au total 135 000 euros. Dans cette affaire des emplois fictifs, François Fillon a été condamné à quatre ans de prison dont un ferme, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité. Son épouse a écopé de deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende. Le couple s’est pourvu en cassation.

Pénélope Fillon avouait avoir publié deux notes de lecture( à 67 000 euros la note ? ) mais elle ne s’était jamais rendue dans les locaux de la publication. Le milliardaire se dit désormais « beaucoup moins proche de François Fillon ». Il a été condamné, par le biais d’une procédure de plaider-coupable, à huit mois avec sursis et 375 000 euros d’amende, pour abus de biens sociaux. Mais Marc Ladreit de Lacharrière nie désormais tout emploi fictif.

Les enjeux de l’histoire de l’art

Les enjeux de l’histoire de l’art

Eric de Chassey, directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art, participe à la 11ᵉ édition du Festival de l’histoire de l’art, qui se tient au château de Fontainebleau, jusqu’au 5 juin. Dans un entretien au « Monde », il détaille les enjeux actuels de cette discipline.

 

La 11e édition du Festival de l’histoire de l’art a lieu jusqu’au 5 juin au château de Fontainebleau (Seine-et-Marne) tandis que l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), partie prenante dans l’événement, fête ses 20 ans. Son directeur général détaille les enjeux actuels de cette discipline et les activités de l’INHA.

A l’occasion des 20 ans de l’INHA, vous avez organisé une série de débats autour d’une question : à quoi sert l’histoire de l’art aujourd’hui ? Avez-vous des réponses ?

Elle sert à plusieurs choses : comprendre les images qui nous entourent, qu’elles se veulent artistiques ou qu’elles ne le soient pas du tout, en prêtant toutefois plus d’attention aux premières. Elle sert aussi, dans ce cas, à accroître sa capacité d’empathie, de prise en compte de l’altérité. Parce qu’une œuvre d’art est produite par quelqu’un qui appartient souvent à une civilisation, un temps, un lieu différent des siens, mais qui continue à agir dans le présent et sur soi. Fréquenter, comprendre et se laisser émouvoir par les œuvres, c’est donc accroître sa capacité d’empathie, ce qui me semble important socialement.

L’histoire de l’art sert aussi à accroître ses capacités de créativité : en comprenant pourquoi, comment des artistes ont pu créer des objets, on développe nos propres processus d’invention. Cela sert aussi à accroître son plaisir. Contrairement à ce que beaucoup pensent, la connaissance n’est pas opposée au plaisir, elle a plutôt tendance à l’augmenter, à le complexifier. Raison pour laquelle il faut la promouvoir afin que ce plaisir ne soit pas réservé à quelques-uns.

 

L’histoire de l’art( wikipédia)

 

L’histoire de l’art est la discipline qui a pour objet l’étude des œuvres dans l’histoire, et du sens qu’elles peuvent prendre. Elle étudie également les conditions de création des artistes, la reconnaissance du fait artistique par un public, ainsi que le contexte spirituel, culturel, anthropologique, idéologique et théorique, économique et social de l’art.

Cette discipline universitaire est fondée sur la recherche, l’actualisation et la transposition de problématiques historiques, scientifiques, autour de phénomènes artistiques et culturels. Ainsi, l’histoire de l’art est spécialisée dans la création artistique et ses divers dimensions et concepts (parfois compris comme des fictions) : idée (l’art, la culture), objet (l’œuvre, la technique, la matière), individu (l’artiste, le spectateur), langage (les discours portés dans et autour de l’objet d’art, le medium, la perception), expérience poétique (qu’est-ce que faire œuvre ?) ou imaginaire (la représentation, la figure).

On retrouve ces questions face à des collections d’objets et des pratiques depuis l’Antiquité méditerranéenne (Xénocrate de SicyonePline l’Ancien1Pausanias le Périégète), l’Inde classique (Muni Bharata2Abhinavagupta), la Chine ancienne (Confucius, Xie He3Su Shi4), l’Islam médiéval (Al-KindiAl-Farabi5Avicenne), jusqu’à la Renaissance (DanteCenniniGhibertiAlbertiLéonard de VinciVasari) ainsi que, depuis, dans les diverses traditions d’écrits et de propos sur l’art6, comme la critique d’art, les traités d’artistes, d’antiquaires, de voyageurs, etc. C’est dans le contexte du renouvellement des questions scientifiques des xviiie et xixe siècles (en particulier avec WinckelmannRumohr7 et Burckhardt), que l’histoire de l’art prend forme, en parallèle au développement de l’archéologie, des bibliothèques et des musées publics en Occident (dans chaque cadre national naissant8), comme une spécialité de la philosophie et de l’histoire complémentaire à l’étude de textes, de la littérature.

La délibération »: Ou l’art de faire société

La  délibération »: Ou l’art de faire société

A rebours des conceptions de la démocratie qui réduisent la décision politique au décompte des votes, la théorie délibérative mise sur la capacité des citoyens à trouver ensemble des solutions d’intérêt général, par l’information et la discussion.

Claire Legros du » Monde » revient sur cet art de faire société ensemble via  le processus  indispensable de la Délibération ( Processus autrement plus complexe que la sollicitation dans  des commissions bidon ou  via le dépôt d’un bulletin dans l’urne).

Associer plus étroitement les citoyens à la décision publique et organiser la concertation sur les enjeux qui les concernent. L’idée est à l’ordre du jour, en réponse à l’abstention électorale et à l’érosion des partis traditionnels. Au cœur de cette réflexion, la notion de délibération suscite un intérêt renouvelé face aux choix complexes imposés par la crise environnementale. Certains préconisent un « continuum délibératif », intégré à la future « planification écologique »comme France Stratégie, d’autres plaident pour un « un tournant délibératif de la démocratie française », comme l’ancien président du Conseil économique et social Patrick Bernasconi.

Mais de quelle délibération parle-t-on, qui y participe et comment l’organiser ? Cette notion ancienne, ferment de la démocratie, fait l’objet d’une littérature prolifique et évolue selon les époques. « Les mots qui désignent ce débat public, sa place exacte et, en particulier, la façon dont il peut impliquer la multitude ont différé grandement selon les contextes », note le politiste Yves Sintomer dans la revue Participations, en 2011.

Les premiers textes datent de la Grèce antique et placent le débat public des citoyens – réservé aux hommes libres – au centre du processus de décision politique. Aristote voit dans la délibération, individuelle ou collective, la condition d’une action libre et réfléchie, au contraire de l’impulsion. Mais se pose déjà la question de la qualité de la discussion collective, et du risque de manipulation des foules par celui qui parle le mieux. Cette crainte conduira plus tard les cités-Etats italiennes à réserver le débat public à un cercle restreint.

A partir du XVIIIe siècle, la délibération, « à savoir un débat bien mené considérant toutes les données d’un problème et menant le cas échéant à la prise de décision » devient dans les démocraties modernes l’affaire d’une « aristocratie élective distincte du peuple dans son ensemble », souligne Yves Sintomer, « l’opinion des masses étant toujours suspecte de verser dans l’irrationnel ». Pourtant, dès le milieu du XIXe siècle, le philosophe anglais John Stuart Mill interroge ce modèle (Considérations sur le gouvernement représentatif, 1861), affirmant que la démocratie représentative implique, au-delà du vote, une participation active des citoyens à la délibération. L’idée d’un nécessaire « espace public », où chacun peut peser sur les décisions qui le concernent, à travers notamment les médias et les partis politiques, sera synthétisée un siècle plus tard par le philosophe allemand Jürgen Habermas.

Démocratie-délibération »: Ou l’art de faire société

Démocratie-délibération »: Ou l’art de faire société

A rebours des conceptions de la démocratie qui réduisent la décision politique au décompte des votes, la théorie délibérative mise sur la capacité des citoyens à trouver ensemble des solutions d’intérêt général, par l’information et la discussion.

Claire Legros du » Monde » revient sur cet art de faire société ensemble via  le processus  indispensable de la Délibération ( Processus autrement plus complexe que la sollicitation dans  des commissions bidon ou  via le dépôt d’un bulletin dans l’urne).

Associer plus étroitement les citoyens à la décision publique et organiser la concertation sur les enjeux qui les concernent. L’idée est à l’ordre du jour, en réponse à l’abstention électorale et à l’érosion des partis traditionnels. Au cœur de cette réflexion, la notion de délibération suscite un intérêt renouvelé face aux choix complexes imposés par la crise environnementale. Certains préconisent un « continuum délibératif », intégré à la future « planification écologique »comme France Stratégie, d’autres plaident pour un « un tournant délibératif de la démocratie française », comme l’ancien président du Conseil économique et social Patrick Bernasconi.

Mais de quelle délibération parle-t-on, qui y participe et comment l’organiser ? Cette notion ancienne, ferment de la démocratie, fait l’objet d’une littérature prolifique et évolue selon les époques. « Les mots qui désignent ce débat public, sa place exacte et, en particulier, la façon dont il peut impliquer la multitude ont différé grandement selon les contextes », note le politiste Yves Sintomer dans la revue Participations, en 2011.

Les premiers textes datent de la Grèce antique et placent le débat public des citoyens – réservé aux hommes libres – au centre du processus de décision politique. Aristote voit dans la délibération, individuelle ou collective, la condition d’une action libre et réfléchie, au contraire de l’impulsion. Mais se pose déjà la question de la qualité de la discussion collective, et du risque de manipulation des foules par celui qui parle le mieux. Cette crainte conduira plus tard les cités-Etats italiennes à réserver le débat public à un cercle restreint.

A partir du XVIIIe siècle, la délibération, « à savoir un débat bien mené considérant toutes les données d’un problème et menant le cas échéant à la prise de décision » devient dans les démocraties modernes l’affaire d’une « aristocratie élective distincte du peuple dans son ensemble », souligne Yves Sintomer, « l’opinion des masses étant toujours suspecte de verser dans l’irrationnel ». Pourtant, dès le milieu du XIXe siècle, le philosophe anglais John Stuart Mill interroge ce modèle (Considérations sur le gouvernement représentatif, 1861), affirmant que la démocratie représentative implique, au-delà du vote, une participation active des citoyens à la délibération. L’idée d’un nécessaire « espace public », où chacun peut peser sur les décisions qui le concernent, à travers notamment les médias et les partis politiques, sera synthétisée un siècle plus tard par le philosophe allemand Jürgen Habermas.

Démocratie et délibération »: Ou l’art de faire société

Démocratie et  délibération »: Ou l’art de faire société

A rebours des conceptions de la démocratie qui réduisent la décision politique au décompte des votes, la théorie délibérative mise sur la capacité des citoyens à trouver ensemble des solutions d’intérêt général, par l’information et la discussion.

Claire Legros du » Monde » revient sur cet art de faire société ensemble via  le processus  indispensable de la Délibération ( Processus autrement plus complexe que la sollicitation dans  des commissions bidon ou  via le dépôt d’un bulletin dans l’urne).

Associer plus étroitement les citoyens à la décision publique et organiser la concertation sur les enjeux qui les concernent. L’idée est à l’ordre du jour, en réponse à l’abstention électorale et à l’érosion des partis traditionnels. Au cœur de cette réflexion, la notion de délibération suscite un intérêt renouvelé face aux choix complexes imposés par la crise environnementale. Certains préconisent un « continuum délibératif », intégré à la future « planification écologique »comme France Stratégie, d’autres plaident pour un « un tournant délibératif de la démocratie française », comme l’ancien président du Conseil économique et social Patrick Bernasconi.

Mais de quelle délibération parle-t-on, qui y participe et comment l’organiser ? Cette notion ancienne, ferment de la démocratie, fait l’objet d’une littérature prolifique et évolue selon les époques. « Les mots qui désignent ce débat public, sa place exacte et, en particulier, la façon dont il peut impliquer la multitude ont différé grandement selon les contextes », note le politiste Yves Sintomer dans la revue Participations, en 2011.

Les premiers textes datent de la Grèce antique et placent le débat public des citoyens – réservé aux hommes libres – au centre du processus de décision politique. Aristote voit dans la délibération, individuelle ou collective, la condition d’une action libre et réfléchie, au contraire de l’impulsion. Mais se pose déjà la question de la qualité de la discussion collective, et du risque de manipulation des foules par celui qui parle le mieux. Cette crainte conduira plus tard les cités-Etats italiennes à réserver le débat public à un cercle restreint.

A partir du XVIIIe siècle, la délibération, « à savoir un débat bien mené considérant toutes les données d’un problème et menant le cas échéant à la prise de décision » devient dans les démocraties modernes l’affaire d’une « aristocratie élective distincte du peuple dans son ensemble », souligne Yves Sintomer, « l’opinion des masses étant toujours suspecte de verser dans l’irrationnel ». Pourtant, dès le milieu du XIXe siècle, le philosophe anglais John Stuart Mill interroge ce modèle (Considérations sur le gouvernement représentatif, 1861), affirmant que la démocratie représentative implique, au-delà du vote, une participation active des citoyens à la délibération. L’idée d’un nécessaire « espace public », où chacun peut peser sur les décisions qui le concernent, à travers notamment les médias et les partis politiques, sera synthétisée un siècle plus tard par le philosophe allemand Jürgen Habermas.

La « délibération »: Ou l’art de faire société

La « délibération »: Ou l’art de faire société

A rebours des conceptions de la démocratie qui réduisent la décision politique au décompte des votes, la théorie délibérative mise sur la capacité des citoyens à trouver ensemble des solutions d’intérêt général, par l’information et la discussion.

Claire Legros du » Monde » revient sur cet art de faire société ensemble via  le processus  indispensable de la Délibération ( Processus autrement plus complexe que la sollicitation dans  des commissions bidon ou  via le dépôt d’un bulletin dans l’urne).

Associer plus étroitement les citoyens à la décision publique et organiser la concertation sur les enjeux qui les concernent. L’idée est à l’ordre du jour, en réponse à l’abstention électorale et à l’érosion des partis traditionnels. Au cœur de cette réflexion, la notion de délibération suscite un intérêt renouvelé face aux choix complexes imposés par la crise environnementale. Certains préconisent un « continuum délibératif », intégré à la future « planification écologique »comme France Stratégie, d’autres plaident pour un « un tournant délibératif de la démocratie française », comme l’ancien président du Conseil économique et social Patrick Bernasconi.

Mais de quelle délibération parle-t-on, qui y participe et comment l’organiser ? Cette notion ancienne, ferment de la démocratie, fait l’objet d’une littérature prolifique et évolue selon les époques. « Les mots qui désignent ce débat public, sa place exacte et, en particulier, la façon dont il peut impliquer la multitude ont différé grandement selon les contextes », note le politiste Yves Sintomer dans la revue Participations, en 2011.

Les premiers textes datent de la Grèce antique et placent le débat public des citoyens – réservé aux hommes libres – au centre du processus de décision politique. Aristote voit dans la délibération, individuelle ou collective, la condition d’une action libre et réfléchie, au contraire de l’impulsion. Mais se pose déjà la question de la qualité de la discussion collective, et du risque de manipulation des foules par celui qui parle le mieux. Cette crainte conduira plus tard les cités-Etats italiennes à réserver le débat public à un cercle restreint.

A partir du XVIIIe siècle, la délibération, « à savoir un débat bien mené considérant toutes les données d’un problème et menant le cas échéant à la prise de décision » devient dans les démocraties modernes l’affaire d’une « aristocratie élective distincte du peuple dans son ensemble », souligne Yves Sintomer, « l’opinion des masses étant toujours suspecte de verser dans l’irrationnel ». Pourtant, dès le milieu du XIXe siècle, le philosophe anglais John Stuart Mill interroge ce modèle (Considérations sur le gouvernement représentatif, 1861), affirmant que la démocratie représentative implique, au-delà du vote, une participation active des citoyens à la délibération. L’idée d’un nécessaire « espace public », où chacun peut peser sur les décisions qui le concernent, à travers notamment les médias et les partis politiques, sera synthétisée un siècle plus tard par le philosophe allemand Jürgen Habermas.

Politique–L’art de la rhétorique Zemmour

Politique–L’art de la rhétorique Zemmour

 

Indéniablement, l’ascension de Zemmour dans les sondages constitue un événement assez inédit. Dans les médias, beaucoup d’abord considéraient  cette  progression commun phénomène passager, une sorte de bulle électorale qui devait éclater comme celle de Balladur ou de Chevènement. La persistance de la tendance oblige désormais certains politistes à considérer que cette envolée cessera sitôt que Zemmour déclarera officiellement sa candidature. Beaucoup pensent aussi que Zemmour  manifeste une grande faiblesse programmatique en dehors de la question migratoire. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’il n’a aucun programme. Seul l’avenir permettra d’évaluer la pertinence de ces appréciations. On peut cependant aborder la question fondamentale de la rhétorique de Zemmour. Cette rhétorique présente plusieurs caractéristiques :

–la clarté expression

–l’énoncé de faits indiscutables et partagés par l’opinion publique

–la généralisation outrancière voire caricaturale de ces faits

- la réduction des facteurs explicatifs de tous les phénomènes à la question migratoire

–des orientations radicales et irréalistes.

 

La clarté d’expression

Depuis des années,  la rhétorique des énarques a gagné l’ensemble des milieux politiques ou presque. Rien d’étonnant à cela car la plupart des partis sont maintenant noyautés par les élèves de l’ENA ( et les salles d’attente que constituent les nombreux instituts d’études politiques). En outre et surtout, le monde politique a adopté le langage abscons de l’énarchie qui dissimule derrière une approche scientiste à la fois un manque de compétence technique et un manque de connaissance des réalités socio-économiques. Pour parler simplement,  la dialectique énarchique vise surtout à ne pas trancher et en endormir l’interlocuteur. Rien d’étonnant à cela car l’ENA au départ est surtout destinée à former des préfets et non des dirigeants politiques. Zemmour , lui aussi, est un produit de Sciences-po mais il s’est débarrassé des oripeaux langagiers des clercs de la politique. Il parle clair et y compris jusqu’au simplisme voire à la caricature. Mais tout le monde y trouve son compte précisément les populistes qui ne veulent pas s’encombrer d’analyse complexe mais aussi les plus évolués qui apprécient les références historiques et littéraires de Zemmour qui donnent un crédit pseudo scientifique un discours un peu brutal et trop simplifié. Le grand avantage de Zemmour, c’est de parler comme on s’exprime dans la vraie vie sans périphrase, sans  contour inutile. Enfin Zemmour n’hésite pas à emprunter à la rhétorique marxiste qui utilise la terreur du vocabulaire pour disqualifier l’adversaire:  » c’est faux, vous avez tort, vous n’avez rien compris, je vais vous expliquer ! » Ou quand l’anathème remplace l’argument!

Des  fait indiscutables

La rhétorique de Zemmour s’appuie au départ sur des faits indiscutables : exemple le déclin économique, l’immigration incontrôlée ou encore l’écroulement de notre système de formation. Sur l’aspect le plus controversé par ses adversaires à savoir l’immigration incontrôlée et la mise en cause de la laïcité, un récent sondage a montré que plus de 60 % des Français partageaient cette inquiétude. Nombre d’observateurs tentent de minimiser l’ampleur et la nature de ces craintes. D’après eux, seulement quelques quartiers seraient concernés en France. Certainement des quartiers dont ils ignorent tout et dans lesquels ils n’ont pas résidé, ni eux, ni leurs familles ni leur entourage. Or pas moins sans doute  1000 quartiers sont contaminés par l’insécurité, la drogue et le changement sociologique et sociétal. Les métropoles, les grandes villes mais aussi les villes moyennes sont concernées. Contester ces faits réels ne fait que renforcer la crédibilité du discours de Zemmour.

Une généralisation outrancière

La technique de Zemmour consiste à partir de faits réels mais de les amplifier et de les généraliser. Ainsi par exemple parle-t-il de guerre civile ou de dictature. Une sémantique complètement exagérée et une méthodologie grossière. S’il faut effectivement reconnaître des insuffisances, des déclins, des faiblesses, on ne peut cependant en conclure que le pays connaît une forme de libanisation, d’affrontements guerriers et de dictature. Même si par exemple les outrances de l’éco féminisme gagnent du terrain ( plus généralement la cancel culture ou le wokisme) ; il s’agit encore surtout d’un phénomène à la fois élitiste et marginal. Une idéologie à contester mais qui est loin d’avoir aboli les valeurs traditionnelles majoritaires dans la société. Des thèses portées par des gauchistes comme Sandrine Rousseau, écolo bobo qui n’a même pas été capable d’être élue représentante d’Europe écologie les Verts. Un parti qui de toute manière ne recueillera qu’autour de 10 % des suffrages aux présidentielles et encore. Zemmour se refuse à faire des analyses pertinentes du type coût bénéfice, avantages inconvénients, progrès et régression.

La réduction de tous à la question migratoire

Avec Zemmour, les sujets peuvent varier mais le facteur explicatif est unique à savoir l’immigration. Qu’il s’agisse de thèmes sociétaux, économiques, sociaux, politiques, ou culturels tout est imputable à la question migratoire. Certes l’absence de maîtrise de ces flux est responsable de faiblesses et même de régression mais on ne saurait lui imputer la responsabilité de toutes nos insuffisances. Un exemple celui du poids de l’État et de la fonction publique. Le nombre de fonctionnaires est loin d’être totalement dicté par la problématique migratoire. C’est une maladie bien française qui confond intérêt général, outil du service public et statut des institutions et des personnels. De la même manière, l immigration n’est pas responsable du noyautage des institutions et des partis politiques par les élèves de l’ENA. De même, pour  le manque de compétitivité et de productivité de la population active du pays.

Radicalisme et irréalisme des propositions

Face à ce qu’il appelle le grand remplacement Zemmour propose la rémigration. Notons cependant que depuis qu’il perce dans les sondages, il a beaucoup adouci son orientation en parlant maintenant de contrôle de l’immigration. Il s’est évidemment aperçu du caractère irréaliste de son orientation. De la même manière en matière économique, les analyses de Zemmour conduiraient au retrait de l’union européenne  et à l’abandon de l’euro. On voit mal en effet l’Union européenne nous accorder les bénéfices économiques notamment monétaires sans en respecter les règles. Du coup dans ce domaine aussi Zemmour s’est aperçu de l’outrance de ses préconisations. Il maintient sa critique radicale de l’Europe mais fais-lui « en même temps » en proposant que la France demeure dans l’Union et conserve l’euro.

 

En conclusion, il serait temps que les adversaires de Zemmour se mettent à la hauteur de l’efficacité de la rhétorique du polémiste. Le bla-bla énarchique est de ce point de vue obsolète. Mais on ne pourra combattre Zemmour qu’ avec davantage de clarté mais aussi davantage de pertinence et de détermination. Pour déconstruire le discours de Zemmour il faut d’abord en comprendre la logique mais lui opposer aussi une vision crédible, partagée et compréhensible. Bref il faudra pour cela des adversaires de Zemmour plus forts, plus crédibles  que lui sur le fond comme sur la forme. Pour l’instant ceux qui se sont affrontés à lui ce sont plutôt grillés  les ailes y compris  un Mélenchon qui ne manque pourtant pas de culture,  de bagout et d’outrances.

 

GRB

L’art de la rhétorique Zemmour

L’art de la rhétorique Zemmour

 

Indéniablement, l’ascension de Zemmour dans les sondages constitue un événement assez inédit. Dans les médias, beaucoup d’abord considéraient  cette  progression commun phénomène passager, une sorte de bulle électorale qui devait éclater comme celle de Balladur ou de Chevènement. La persistance de la tendance oblige désormais certains politistes à considérer que cette envolée cessera sitôt que Zemmour déclarera officiellement sa candidature. Beaucoup pensent aussi que Zemmour  manifeste une grande faiblesse programmatique en dehors de la question migratoire. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’il n’a aucun programme. Seul l’avenir permettra d’évaluer la pertinence de ces appréciations. On peut cependant aborder la question fondamentale de la rhétorique de Zemmour. Cette rhétorique présente plusieurs caractéristiques :

–la clarté expression

–l’énoncé de faits indiscutables et partagés par l’opinion publique

–la généralisation outrancière voire caricaturale de ces faits

- la réduction des facteurs explicatifs de tous les phénomènes à la question migratoire

–des orientations radicales et irréalistes.

 

La clarté d’expression

Depuis des années,  la rhétorique des énarques a gagné l’ensemble des milieux politiques ou presque. Rien d’étonnant à cela car la plupart des partis sont maintenant noyautés par les élèves de l’ENA ( et les salles d’attente que constituent les nombreux instituts d’études politiques). En outre et surtout, le monde politique a adopté le langage abscons de l’énarchie qui dissimule derrière une approche scientiste à la fois un manque de compétence technique et un manque de connaissance des réalités socio-économiques. Pour parler simplement,  la dialectique énarchique vise surtout à ne pas trancher et en endormir l’interlocuteur. Rien d’étonnant à cela car l’ENA au départ est surtout destinée à former des préfets et non des dirigeants politiques. Zemmour , lui aussi, est un produit de Sciences-po mais il s’est débarrassé des oripeaux langagiers des clercs de la politique. Il parle clair et y compris jusqu’au simplisme voire à la caricature. Mais tout le monde y trouve son compte précisément les populistes qui ne veulent pas s’encombrer d’analyse complexe mais aussi les plus évolués qui apprécient les références historiques et littéraires de Zemmour qui donnent un crédit pseudo scientifique un discours un peu brutal et trop simplifié. Le grand avantage de Zemmour, c’est de parler comme on s’exprime dans la vraie vie sans périphrase, sans  contour inutile. Enfin Zemmour n’hésite pas à emprunter à la rhétorique marxiste qui utilise la terreur du vocabulaire pour disqualifier l’adversaire:  » c’est faux, vous avez tort, vous n’avez rien compris, je vais vous expliquer ! » Ou quand l’anathème remplace l’argument!

Des  fait indiscutables

La rhétorique de Zemmour s’appuie au départ sur des faits indiscutables : exemple le déclin économique, l’immigration incontrôlée ou encore l’écroulement de notre système de formation. Sur l’aspect le plus controversé par ses adversaires à savoir l’immigration incontrôlée et la mise en cause de la laïcité, un récent sondage a montré que plus de 60 % des Français partageaient cette inquiétude. Nombre d’observateurs tentent de minimiser l’ampleur et la nature de ces craintes. D’après eux, seulement quelques quartiers seraient concernés en France. Certainement des quartiers dont ils ignorent tout et dans lesquels ils n’ont pas résidé, ni eux, ni leurs familles ni leur entourage. Or pas moins sans doute  1000 quartiers sont contaminés par l’insécurité, la drogue et le changement sociologique et sociétal. Les métropoles, les grandes villes mais aussi les villes moyennes sont concernées. Contester ces faits réels ne fait que renforcer la crédibilité du discours de Zemmour.

Une généralisation outrancière

La technique de Zemmour consiste à partir de faits réels mais de les amplifier et de les généraliser. Ainsi par exemple parle-t-il de guerre civile ou de dictature. Une sémantique complètement exagérée et une méthodologie grossière. S’il faut effectivement reconnaître des insuffisances, des déclins, des faiblesses, on ne peut cependant en conclure que le pays connaît une forme de libanisation, d’affrontements guerriers et de dictature. Même si par exemple les outrances de l’éco féminisme gagnent du terrain ( plus généralement la cancel culture ou le wokisme) ; il s’agit encore surtout d’un phénomène à la fois élitiste et marginal. Une idéologie à contester mais qui est loin d’avoir aboli les valeurs traditionnelles majoritaires dans la société. Des thèses portées par des gauchistes comme Sandrine Rousseau, écolo bobo qui n’a même pas été capable d’être élue représentante d’Europe écologie les Verts. Un parti qui de toute manière ne recueillera qu’autour de 10 % des suffrages aux présidentielles et encore. Zemmour se refuse à faire des analyses pertinentes du type coût bénéfice, avantages inconvénients, progrès et régression.

La réduction de tous à la question migratoire

Avec Zemmour, les sujets peuvent varier mais le facteur explicatif est unique à savoir l’immigration. Qu’il s’agisse de thèmes sociétaux, économiques, sociaux, politiques, ou culturels tout est imputable à la question migratoire. Certes l’absence de maîtrise de ces flux est responsable de faiblesses et même de régression mais on ne saurait lui imputer la responsabilité de toutes nos insuffisances. Un exemple celui du poids de l’État et de la fonction publique. Le nombre de fonctionnaires est loin d’être totalement dicté par la problématique migratoire. C’est une maladie bien française qui confond intérêt général, outil du service public et statut des institutions et des personnels. De la même manière, l immigration n’est pas responsable du noyautage des institutions et des partis politiques par les élèves de l’ENA. De même, pour  le manque de compétitivité et de productivité de la population active du pays.

Radicalisme et irréalisme des propositions

Face à ce qu’il appelle le grand remplacement Zemmour propose la rémigration. Notons cependant que depuis qu’il perce dans les sondages, il a beaucoup adouci son orientation en parlant maintenant de contrôle de l’immigration. Il s’est évidemment aperçu du caractère irréaliste de son orientation. De la même manière en matière économique, les analyses de Zemmour conduiraient au retrait de l’union européenne  et à l’abandon de l’euro. On voit mal en effet l’Union européenne nous accorder les bénéfices économiques notamment monétaires sans en respecter les règles. Du coup dans ce domaine aussi Zemmour s’est aperçu de l’outrance de ses préconisations. Il maintient sa critique radicale de l’Europe mais fais-lui « en même temps » en proposant que la France demeure dans l’Union et conserve l’euro.

 

En conclusion, il serait temps que les adversaires de Zemmour se mettent à la hauteur de l’efficacité de la rhétorique du polémiste. Le bla-bla énarchique est de ce point de vue obsolète. Mais on ne pourra combattre Zemmour qu’ avec davantage de clarté mais aussi davantage de pertinence et de détermination. Pour déconstruire le discours de Zemmour il faut d’abord en comprendre la logique mais lui opposer aussi une vision crédible, partagée et compréhensible. Bref il faudra pour cela des adversaires de Zemmour plus forts, plus crédibles  que lui sur le fond comme sur la forme. Pour l’instant ceux qui se sont affrontés à lui ce sont plutôt grillés  les ailes y compris  un Mélenchon qui ne manque pourtant pas de culture,  de bagout et d’outrances.

 

GRB

L’art de la rhétorique Zemmour

L’art de la rhétorique Zemmour

 

Indéniablement, l’ascension de Zemmour dans les sondages constitue un événement assez inédit. Dans les médias, beaucoup d’abord considéraient  cette  progression commun phénomène passager, une sorte de bulle électorale qui devait éclater comme celle de Balladur ou de Chevènement. La persistance de la tendance oblige désormais certains politistes à considérer que cette envolée cessera sitôt que Zemmour déclarera officiellement sa candidature. Beaucoup pensent aussi que Zemmour  manifeste une grande faiblesse programmatique en dehors de la question migratoire. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’il n’a aucun programme. Seul l’avenir permettra d’évaluer la pertinence de ces appréciations. On peut cependant aborder la question fondamentale de la rhétorique de Zemmour. Cette rhétorique présente plusieurs caractéristiques :

–la clarté expression

–l’énoncé de faits indiscutables et partagés par l’opinion publique

–la généralisation outrancière voire caricaturale de ces faits

- la réduction des facteurs explicatifs de tous les phénomènes à la question migratoire

–des orientations radicales et irréalistes.

 

La clarté d’expression

Depuis des années,  la rhétorique des énarques a gagné l’ensemble des milieux politiques ou presque. Rien d’étonnant à cela car la plupart des partis sont maintenant noyautés par les élèves de l’ENA ( et les salles d’attente que constituent les nombreux instituts d’études politiques). En outre et surtout, le monde politique a adopté le langage abscons de l’énarchie qui dissimule derrière une approche scientiste à la fois un manque de compétence technique et un manque de connaissance des réalités socio-économiques. Pour parler simplement,  la dialectique énarchique vise surtout à ne pas trancher et en endormir l’interlocuteur. Rien d’étonnant à cela car l’ENA au départ est surtout destinée à former des préfets et non des dirigeants politiques. Zemmour , lui aussi, est un produit de Sciences-po mais il s’est débarrassé des oripeaux langagiers des clercs de la politique. Il parle clair et y compris jusqu’au simplisme voire à la caricature. Mais tout le monde y trouve son compte précisément les populistes qui ne veulent pas s’encombrer d’analyse complexe mais aussi les plus évolués qui apprécient les références historiques et littéraires de Zemmour qui donnent un crédit pseudo scientifique un discours un peu brutal et trop simplifié. Le grand avantage de Zemmour, c’est de parler comme on s’exprime dans la vraie vie sans périphrase, sans  contour inutile. Enfin Zemmour n’hésite pas à emprunter à la rhétorique marxiste qui utilise la terreur du vocabulaire pour disqualifier l’adversaire:  » c’est faux, vous avez tort, vous n’avez rien compris, je vais vous expliquer ! » Ou quand l’anathème remplace l’argument!

Des  fait indiscutables

La rhétorique de Zemmour s’appuie au départ sur des faits indiscutables : exemple le déclin économique, l’immigration incontrôlée ou encore l’écroulement de notre système de formation. Sur l’aspect le plus controversé par ses adversaires à savoir l’immigration incontrôlée et la mise en cause de la laïcité, un récent sondage a montré que plus de 60 % des Français partageaient cette inquiétude. Nombre d’observateurs tentent de minimiser l’ampleur et la nature de ces craintes. D’après eux, seulement quelques quartiers seraient concernés en France. Certainement des quartiers dont ils ignorent tout et dans lesquels ils n’ont pas résidé, ni eux, ni leurs familles ni leur entourage. Or pas moins sans doute  1000 quartiers sont contaminés par l’insécurité, la drogue et le changement sociologique et sociétal. Les métropoles, les grandes villes mais aussi les villes moyennes sont concernées. Contester ces faits réels ne fait que renforcer la crédibilité du discours de Zemmour.

Une généralisation outrancière

La technique de Zemmour consiste à partir de faits réels mais de les amplifier et de les généraliser. Ainsi par exemple parle-t-il de guerre civile ou de dictature. Une sémantique complètement exagérée et une méthodologie grossière. S’il faut effectivement reconnaître des insuffisances, des déclins, des faiblesses, on ne peut cependant en conclure que le pays connaît une forme de libanisation, d’affrontements guerriers et de dictature. Même si par exemple les outrances de l’éco féminisme gagnent du terrain ( plus généralement la cancel culture ou le wokisme) ; il s’agit encore surtout d’un phénomène à la fois élitiste et marginal. Une idéologie à contester mais qui est loin d’avoir aboli les valeurs traditionnelles majoritaires dans la société. Des thèses portées par des gauchistes comme Sandrine Rousseau, écolo bobo qui n’a même pas été capable d’être élue représentante d’Europe écologie les Verts. Un parti qui de toute manière ne recueillera qu’autour de 10 % des suffrages aux présidentielles et encore. Zemmour se refuse à faire des analyses pertinentes du type coût bénéfice, avantages inconvénients, progrès et régression.

La réduction de tous à la question migratoire

Avec Zemmour, les sujets peuvent varier mais le facteur explicatif est unique à savoir l’immigration. Qu’il s’agisse de thèmes sociétaux, économiques, sociaux, politiques, ou culturels tout est imputable à la question migratoire. Certes l’absence de maîtrise de ces flux est responsable de faiblesses et même de régression mais on ne saurait lui imputer la responsabilité de toutes nos insuffisances. Un exemple celui du poids de l’État et de la fonction publique. Le nombre de fonctionnaires est loin d’être totalement dicté par la problématique migratoire. C’est une maladie bien française qui confond intérêt général, outil du service public et statut des institutions et des personnels. De la même manière, l immigration n’est pas responsable du noyautage des institutions et des partis politiques par les élèves de l’ENA. De même, pour  le manque de compétitivité et de productivité de la population active du pays.

Radicalisme et irréalisme des propositions

Face à ce qu’il appelle le grand remplacement Zemmour propose la rémigration. Notons cependant que depuis qu’il perce dans les sondages, il a beaucoup adouci son orientation en parlant maintenant de contrôle de l’immigration. Il s’est évidemment aperçu du caractère irréaliste de son orientation. De la même manière en matière économique, les analyses de Zemmour conduiraient au retrait de l’union européenne  et à l’abandon de l’euro. On voit mal en effet l’Union européenne nous accorder les bénéfices économiques notamment monétaires sans en respecter les règles. Du coup dans ce domaine aussi Zemmour s’est aperçu de l’outrance de ses préconisations. Il maintient sa critique radicale de l’Europe mais fais-lui « en même temps » en proposant que la France demeure dans l’Union et conserve l’euro.

 

En conclusion, il serait temps que les adversaires de Zemmour se mettent à la hauteur de l’efficacité de la rhétorique du polémiste. Le bla-bla énarchique est de ce point de vue obsolète. Mais on ne pourra combattre Zemmour qu’ avec davantage de clarté mais aussi davantage de pertinence et de détermination. Pour déconstruire le discours de Zemmour il faut d’abord en comprendre la logique mais lui opposer aussi une vision crédible, partagée et compréhensible. Bref il faudra pour cela des adversaires de Zemmour plus forts, plus crédibles  que lui sur le fond comme sur la forme. Pour l’instant ceux qui se sont affrontés à lui ce sont plutôt grillés  les ailes y compris  un Mélenchon qui ne manque pourtant pas de culture,  de bagout et d’outrances.

 

GRB

Macron : mea culpa ou l’art de faire parler deux fois de lui

Macron : mea culpa ou l’art de faire parler deux fois de lui

 

 

Macron fait une sorte de mea culpa en reconnaissant ce phénomène de détestation de ce président. Et de faire le lien avec les principes républicains qui pourtant n’ont pas grand-chose à voir avec la baisse de Macron dans l’opinion publique. Cela donne plutôt l’occasion à Macron de faire parler deux fois de lui. Le chef de l’État regrette notamment de n’avoir «pas assez montré» le «chemin de justice» qu’il souhaitait tracer, pour permettre à chacun d’atteindre «l’excellence» républicaine. Et ce «quel que soit son prénom, quelle que soit la famille où on est né, sa religion, sa couleur de peau». Emmanuel Macron considère que c’est à cause de cet échec que «les gens se sont mis à détester ce président», qui a donné l’impression de ne s’adresser qu’aux «meilleurs». 

«Cette détestation a pu être alimentée» selon lui par les «maladresses» et les «petites phrases». Pour autant, le chef de l’État a affirmé que «la haine n’est pas acceptable en démocratie».

À dessein, le président fait un amalgame douteux entre le rejet qu’il inspire et la haine à caractère anti républicaine. Une dialectique, comme souvent chez Macron, tout autant douteuse qu’ésotérique. Le sommet de cet ésotérisme étant atteint avec son expression : « « j’ai franchi l’émistiche ». Visiblement Macron a de la difficulté à sortir de la dialectique pseudo intellectuelle  des salons parisiens même quand il s’adresse à des millions de Français. De toute façon, Macron ne peut faire que du Macron. Il s’est donc auto félicité de l’action de son ancien gouvernement, de sa décision de nommer une nouvelle équipe qui serait aussi justifiée par un dépassement des clivages alors que pour l’essentiel il va chercher ses responsables dans le parti républicain. La seule nouveauté dans ce discours, c’est la bien timide décision de faire sans doute porter le masque à partir du 1er août dans les ERP(. Comprendre établissement recevant du public,)  dont la définition est particulièrement confuse notamment pour les acteurs économiques mais d’une façon plus générale pour les citoyens.

Un manque de courage évident car il est clair que la montée mondiale de la pandémie va contraindre rapidement à rendre obligatoire le masque partout en dehors du domicile. Et pourquoi encore attendre 15 jours ? Ou alors il se pourrait bien que les stocks soient bien insuffisants pour couvrir les besoins qui pourraient atteindre plusieurs dizaines de millions par jour. Dernière filouterie de l’intéressé,  celle faite de manière allusive à la condamnation de la chloroquine »qu’il n’utiliserait pas personnellement » alors que dernièrement il est encore rendu visite au laboratoire du professeur de Marseille Raoult. Encore une occasion de se taire! On sait pourtant que la question est très controversée et qu’aucune molécule n’a pour l’instant fait la démonstration indiscutable comme traitement unique du Coronavirus.

 

Fraude sociale potentielle : 80 milliards ? ou l’art de tout mélanger

Fraude sociale potentielle : 80 milliards ? ou l’art de tout mélanger  

C e chiffre de 80 milliards émane d’un magistrat qui s’est fait une spécialité médiatique de dénoncer la fraude sociale. Le problème, c’est que le montant évoqué mélange tout. Certes il y a sans doute un surnombre de détenteurs de cartes vertes bénéficiaires du système de sécurité sociale. Cependant en l’absence de cette carte, beaucoup d’  intéressés auraient sans doute bénéficié de l’aide  sanitaire publique .

Le magistrat aboutit au chiffre de 2,4 millions d’étrangers actifs en surnombre dans le système de la Sécurité sociale française.

Dans les pages du Journal Officiel de la République Française, l’administration concernée disait recenser 12.392.865 personnes nés à l’étranger «disposant d’un droit ouvert à recevoir au moins une prestation sociale». Et c’est sur la base de ce nouveau groupe d’assurés que Charles Prats relève une première incohérence : selon l’Insee, il existe 8,2 millions de personnes, immigrées ou non, nés à l’étranger en France. Pourquoi un tel écart?

Une interview du magistrat dans la « Voix du nord »  mettait en évidence la confusion évoquée puisque pour l’essentiel la fraude viendrait surtout de la fraude fiscale. Ceci étant,  la fraude sociale n’est pas négligeable mais elle est sans doute assez loin des chiffres provocateurs évoqués. Notons que la sécurité sociale elle ne compte que quelques centaines de millions de fraudes sociales quand le magistrat évoque la somme de 30 milliards pour cette fraude sociale ( et 50 milliards pour la fraude fiscale).

Les chiffres du magistrat relèvent de calcul de coin de table car il n’est pas statistiquement armé pour  procéder à cette évolution. Il applique des moyennes sur des chiffres déjà très approximatifs. Cela n’interdit pas bien au contraire de lutter contre la fraude mais il convient de faire à partir d’objectifs pertinents.

L’interview du magistrat dans la Voix du Nord  :

– Assiste-t-on à une hausse de la fraude sociale et fiscale ?

« L’alourdissement des prélèvements obligatoires depuis 2009 peut entraîner une hausse de la fraude, c’est une évidence. »

– Pouvez vous quantifier dans le détail les différentes formes de fraude sociale ?

« Le travail illégal, c’est un coût de 15,5 à 18,7 milliards d’euros pour Bercy. La fraude aux CPAM, c’est 14 milliards selon l’EHFCN, organisme européen de lutte contre la fraude. Les indus détectés par les CAF se montent à plus de 2 milliards. L’immatriculation sociale frauduleuse permettant de toucher des prestations, c’est potentiellement 12 milliards. Plus les fraudes aux autres régimes de protection sociale… Au final on arriverait à pratiquement 50 milliards par an de fraude sociale. »

– Vos données sont plus élevées que les chiffres officiels. Y a-t-il volonté de l’État de dissimuler la réalité ?

« Ces chiffres sont issus de rapports publics même s’ils n’attirent pas forcément l’attention. »

– Les administrations se félicitent pourtant d’obtenir de bons résultats dans cette lutte. N’êtes-vous pas d’accord ?

« Les résultats sont en constante progression depuis 2008 avec la création de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF) et des comités opérationnels départementaux antifraude (CODAF). Mais il faut bien sûr aller plus loin. »

– Quelle fraude est la plus importante, la sociale ou la fiscale ?

« Une fraude sociale de 50 milliards et une fraude fiscale de 60 à 80 milliards montrent que les deux sont autant insupportables pour les finances publiques. »

– La première n’est-elle pas une « fraude de pauvres ». Et la crise augmente-t-elle la fraude et notamment celle de survie ?

« La fraude d’en bas coûte autant que la fraude d’en haut. Il faut donc lutter contre les deux. Frauder c’est voler. Les discours qui excusent la fraude sociale des uns au nom de la fraude fiscale des autres ou la fraude fiscale et le black des uns par l’existence de la fraude aux prestations des autres détruisent le consentement républicain à l’impôt. Quant à la fraude de survie, elle existe évidemment mais elle me semble bien résiduelle par rapport à la fraude sociale globale. L’équation pauvre = nécessité de frauder est fausse, c’est même une injure envers la scrupuleuse honnêteté que l’on constate souvent chez les personnes modestes issues des milieux populaires. »

– La fraude à l’usurpation d’identité et à l’usage de faux document est elle en hausse et pourquoi ?

« La mère de toutes les fraudes est effectivement documentaire, souvent nécessaire pour escroquer les finances publiques. »

– L’État est-il assez combatif ?

« Depuis 2008, l’État est très combatif mais on peut aller plus loin, notamment contre la fraude à la TVA (32 milliards selon un récent rapport européen), la fraude sociale documentaire et le travail au noir. Est-il plus juste et efficace économiquement de chercher ces sommes chez les fraudeurs ou dans le portefeuille des contribuables ? »

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