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Electricité : l’arnaque de la concurrence des fournisseurs alternatifs

Electricité : l’arnaque de la concurrence des fournisseurs alternatifs

D’une certaine manière, la concurrence organisée chez les fournisseurs d’électricité constitue une arnaque. En effet, il s’agit t simplement de sociétés commerciales qui se servent des infrastructures du réseau EDF pour le transport, la distribution et la consommation d’électricité. En outre, beaucoup se vantent d’offrir de l’électricité verte alors qu’en réalité il s’agit évidemment de la seule électricité qui existe sur le réseau EDF utilisé et fournie surtout par les centrales nucléaires. Contradiction supplémentaire EDF est contrainte de fournir de l’électricité à prix réduit à ces nouveaux fournisseurs. « Certains tarifs ne sont pas plafonnés et donc l’augmentation » n’est pas limitée « ce qui explique l’explosion des factures », a expliqué vendredi 11 août sur franceinfo Marie-Amandine Stévenin, présidente d’UFC Que-Choisir, alors que les factures d’électricité ont fortement augmenté pour les abonnés aux fournisseurs alternatifs.


franceinfo : Certains fournisseurs expliquent qu’ils répercutent la hausse du coût en approvisionnement de l’électricité sur les contrats. Cela peut aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Comment est-ce possible ?

Marie-Amandine Stévenin : Beaucoup de fournisseurs alternatifs proposent des offres à coûts variables qui sont soit indexées sur le tarif réglementé de vente, qui a augmenté de 10%, soit indexées sur le marché de gros, soit ce sont des prix variables fixés tous les mois.

Les tarifs réglementés ont en moyenne augmenté de 160 euros. Ce tarif reste-t-il une sécurité ?

Cela veut dire que lorsque l’on choisit un tarif variable ou fixe, il faut regarder par rapport au marché au moment où on souscrit. Le tarif variable, il faut regarder sur quoi il est indexé et s’il est plafonné dans son augmentation. Certains tarifs ne sont pas plafonnés et donc on ne limite pas l’augmentation, ce qui explique l’explosion des factures d’électricité pour certains consommateurs.

Le consommateur doit être informé de l’augmentation par le fournisseur un mois avant. Que peut-on faire si ce n’est pas le cas ?

Si le consommateur ne veut pas de ce nouveau tarif, le seul droit qu’il a, c’est de partir. On ne peut pas imposer au fournisseur de rester à l’ancien tarif. S’il n’a pas informé le consommateur, on peut considérer que le tarif qui s’appliquait continue de s’appliquer puisque le consommateur n’a pas été informé d’une modification tarifaire. La procédure est de tenter de négocier avec le fournisseur et si la réclamation n’aboutit pas, on peut saisir le médiateur de l’énergie. Il faut penser à garder une trace écrite si on négocie avec le fournisseur. Il est possible de se faire accompagner par une association de consommateurs.

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Prix de l’électricité : l’arnaque de la concurrence des fournisseurs alternatifs

D’une certaine manière, la concurrence organisée chez les fournisseurs d’électricité constituent une arnaque. En effet il saillit simplement de société commerciale qui se servent des infrastructures du réseau EDF pour le transport, la distribution et la consommation d’électricité. En outre beaucoup Sevan d’offrir de l’électricité verte alors qu’en réalité il s’agit évidemment de la seule électricité qui existe sur le réseau EDF utilisé et fournie surtout par les centrales nucléaires. Contradiction supplémentaire EDF et contrainte de fournir de l’électricité à prix réduit à ces nouveaux fournisseurs. « Certains tarifs ne sont pas plafonnés et donc l’augmentation » n’est pas limitée « ce qui explique l’explosion des factures », a expliqué vendredi 11 août sur franceinfo Marie-Amandine Stévenin, présidente d’UFC Que-Choisir, alors que les factures d’électricité ont fortement augmenté pour les abonnés aux fournisseurs alternatifs.


franceinfo : Certains fournisseurs expliquent qu’ils répercutent la hausse du coût en approvisionnement de l’électricité sur les contrats. Cela peut aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Comment est-ce possible ?

Marie-Amandine Stévenin : Beaucoup de fournisseurs alternatifs proposent des offres à coûts variables qui sont soit indexées sur le tarif réglementé de vente, qui a augmenté de 10%, soit indexées sur le marché de gros, soit ce sont des prix variables fixés tous les mois.

Les tarifs réglementés ont en moyenne augmenté de 160 euros. Ce tarif reste-t-il une sécurité ?

Cela veut dire que lorsque l’on choisit un tarif variable ou fixe, il faut regarder par rapport au marché au moment où on souscrit. Le tarif variable, il faut regarder sur quoi il est indexé et s’il est plafonné dans son augmentation. Certains tarifs ne sont pas plafonnés et donc on ne limite pas l’augmentation, ce qui explique l’explosion des factures d’électricité pour certains consommateurs.

Le consommateur doit être informé de l’augmentation par le fournisseur un mois avant. Que peut-on faire si ce n’est pas le cas ?

Si le consommateur ne veut pas de ce nouveau tarif, le seul droit qu’il a, c’est de partir. On ne peut pas imposer au fournisseur de rester à l’ancien tarif. S’il n’a pas informé le consommateur, on peut considérer que le tarif qui s’appliquait continue de s’appliquer puisque le consommateur n’a pas été informé d’une modification tarifaire. La procédure est de tenter de négocier avec le fournisseur et si la réclamation n’aboutit pas, on peut saisir le médiateur de l’énergie. Il faut penser à garder une trace écrite si on négocie avec le fournisseur. Il est possible de se faire accompagner par une association de consommateurs.

Business et Société : Mettre fin à l’arnaque des influenceurs

Business et Société : Mettre fin à l’arnaque des influenceurs

Des victimes, Regroupées dans le Collectif d’Aide aux Victimes d’Influenceurs (AVI), ont porté plainte contre des influenceurs français pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance.

Le principe est simple il s’agit d’embobiner les followers en jouant sur le look et la personnalité « modernistes » afin de recommander la vente de produits qui rémunèrent l’influenceur. Parfois cela va bien au-delà avec des recommandations de placements financiers voire la diffusion de fake-news au service d’intérêts particuliers. On a vu par exemple une vedette de la télé réalité , Nabilla , recommander des placements financiers !

Pour réguler le milieu de ces influenceurs, le député Renaissance Stéphane Vojetta et le député PS Arthur Delaporte ont déposé ce mercredi à l’Assemblée nationale une proposition de loi transpartisane. pour Arthur DELAPORTE  » L’urgence est bien là. Il est grand temps de mettre fin à des années d’arnaques commerciales et financières subies par plusieurs milliers de consommateurs français. « 

Les plaignants reprochent à ces personnalités, dont certaines viennent de la téléréalité, d’avoir profité de leur notoriété sur des réseaux sociaux comme Instagram pour inciter à miser sur des marchés à risque et en tirer d’importants bénéfices.

Mel, une victime qui a perdu un peu plus de 1 000 euros l’an dernier, décrit à franceinfo ce système bien rodé. « Marc Blata est certifié sur Instagram. Il a beaucoup de followers. Je l’ai vu dans l’émission de Cyril Hanouna. Ça donne une certaine crédibilité. Il était convaincant et rassurant sur ce produit. Il disait qu’il investissait comme nous. Je n’ai pas cédé tout de suite à sa promesse ‘copier-coller-encaisser’ (copying-trading dans le jargon) mais au bout d’un moment, le cadre et la façon dont ils opèrent met en confiance. » Mel fait partie des victimes qui portent plainte.

« En lançant ces recours, écrit le collectif AVI dans un communiqué, nous souhaitons mettre en garde le public jeune et moins jeune sur les dangers des promotions de certaines ‘stars’ sans scrupule, pointer la passivité des plateformes, souligner l’impuissance des institutions et encourager d’autres procédures identiques ». Leurs avocats promettent de transmettre à la justice un certain nombre de noms et de pièces utiles à ce dossier.

Société-Mettre fin à l’arnaque des influenceurs

Société-Mettre fin à l’arnaque des influenceurs

Des victimes, Regroupées dans le Collectif d’Aide aux Victimes d’Influenceurs (AVI), ont porté plainte contre des influenceurs français pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance.

Le principe est simple il s’agit d’embobiner les followers en jouant sur le look et la personnalité « modernismes » afin de recommander la vente de produits qui rémunèrent l’influenceur. Parfois cela va bien au-delà avec des recommandations de placements financiers voire la diffusion de fake news au service d’intérêts particuliers. On a vu par exemple une vedette de la télé réalité ,Nabilla , recommander des placements financiers !

Pour réguler le milieu de ces influenceurs, le député Renaissance Stéphane Vojetta et le député PS Arthur Delaporte ont déposé ce mercredi à l’Assemblée nationale une proposition de loi transpartisane. pour Arthur DELAPORTE  » L’urgence est bien là. Il est grand temps de mettre fin à des années d’arnaques commerciales et financières subies par plusieurs milliers de consommateurs français. « 

Les plaignants reprochent à ces personnalités, dont certaines viennent de la téléréalité, d’avoir profité de leur notoriété sur des réseaux sociaux comme Instagram pour inciter à miser sur des marchés à risque et en tirer d’importants bénéfices.

Mel, une victime qui a perdu un peu plus de 1 000 euros l’an dernier, décrit à franceinfo ce système bien rodé. « Marc Blata est certifié sur Instagram. Il a beaucoup de followers. Je l’ai vu dans l’émission de Cyril Hanouna. Ça donne une certaine crédibilité. Il était convaincant et rassurant sur ce produit. Il disait qu’il investissait comme nous. Je n’ai pas cédé tout de suite à sa promesse ‘copier-coller-encaisser’ (copying-trading dans le jargon) mais au bout d’un moment, le cadre et la façon dont ils opèrent met en confiance. » Mel fait partie des victimes qui portent plainte.

« En lançant ces recours, écrit le collectif AVI dans un communiqué, nous souhaitons mettre en garde le public jeune et moins jeune sur les dangers des promotions de certaines ‘stars’ sans scrupule, pointer la passivité des plateformes, souligner l’impuissance des institutions et encourager d’autres procédures identiques ». Leurs avocats promettent de transmettre à la justice un certain nombre de noms et de pièces utiles à ce dossier.

Mettre fin à l’arnaque des influenceurs

Mettre fin à l’arnaque des influenceurs

Des victimes, Regroupées dans le Collectif d’Aide aux Victimes d’Influenceurs (AVI), ont porté plainte contre des influenceurs français pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance.

Le principe est simple il s’agit d’embobiner les followers en jouant sur le look et la personnalité « modernismes » afin de recommander la vente de produits qui rémunèrent l’influenceur. Parfois cela va bien au-delà avec des recommandations de placements financiers voire la diffusion de fake news au service d’intérêts particuliers. On a vu par exemple une vedette de la télé réalité ,Nabilla , recommander des placements financiers !

Pour réguler le milieu de ces influenceurs, le député Renaissance Stéphane Vojetta et le député PS Arthur Delaporte ont déposé ce mercredi à l’Assemblée nationale une proposition de loi transpartisane. pour Arthur DELAPORTE  » L’urgence est bien là. Il est grand temps de mettre fin à des années d’arnaques commerciales et financières subies par plusieurs milliers de consommateurs français. « 

Les plaignants reprochent à ces personnalités, dont certaines viennent de la téléréalité, d’avoir profité de leur notoriété sur des réseaux sociaux comme Instagram pour inciter à miser sur des marchés à risque et en tirer d’importants bénéfices.

Mel, une victime qui a perdu un peu plus de 1 000 euros l’an dernier, décrit à franceinfo ce système bien rodé. « Marc Blata est certifié sur Instagram. Il a beaucoup de followers. Je l’ai vu dans l’émission de Cyril Hanouna. Ça donne une certaine crédibilité. Il était convaincant et rassurant sur ce produit. Il disait qu’il investissait comme nous. Je n’ai pas cédé tout de suite à sa promesse ‘copier-coller-encaisser’ (copying-trading dans le jargon) mais au bout d’un moment, le cadre et la façon dont ils opèrent met en confiance. » Mel fait partie des victimes qui portent plainte.

« En lançant ces recours, écrit le collectif AVI dans un communiqué, nous souhaitons mettre en garde le public jeune et moins jeune sur les dangers des promotions de certaines ‘stars’ sans scrupule, pointer la passivité des plateformes, souligner l’impuissance des institutions et encourager d’autres procédures identiques ». Leurs avocats promettent de transmettre à la justice un certain nombre de noms et de pièces utiles à ce dossier.

Business: L’arnaque du dropshipping

Business: L’arnaque du dropshipping

par Brice El Alami, étudiant en master Communication des entreprises et médias sociaux à l’Université Gustave Eiffel, a participé à la rédaction de cet article
.

Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le « dropshipping » – ou livraison directe – renvoie à une activité de : « Vente sur Internet dans laquelle le vendeur ne se charge que de la commercialisation et de la vente du produit. »

À l’instar de certains amateurs et autodidactes parvenus à intégrer des activités jusqu’alors réservées aux professionnels, Anthony* et les autres entrepreneurs rencontrés exercent leurs activités à l’échelle du globe sans supporter les coûts traditionnels y afférant. Ils vendent des cosmétiques, vêtements, accessoires ou encore de petits appareils électroniques qu’ils ont identifiés le plus souvent sur le site chinois Aliexpress et ce, sans gérer les stocks, les commandes et les envois.

Comment est-ce possible ? Grâce au modèle et aux ressources technologiques de plates-formes numériques dites « allégées », par exemple Shopify, qui permet de disposer d’un magasin en ligne sans connaître les secrets du code informatique.

À portée de clic, la digitalisation du commerce charrie avec elle les promesses d’une autonomie financière pour de nouveaux entrepreneurs, amplifiées par le récit de dropshippers établis passés, comme Yomi Denzel, « d’étudiants fauchés à millionnaires en moins d’un an ».

Mais qu’en est-il de la réalité ? Le dropshipping permet-il réellement de gagner de l’argent sans effort, avec un capital de départ modeste et sans compétence particulière ? Pour répondre à ces questions, nous mobilisons les résultats d’une enquête par entretiens, menée pendant deux ans auprès de « dropshippers » âgés de 20 à 30 ans basés en Seine-et-Marne ou en Seine-Saint-Denis.

Il ressort d’abord de notre étude que tous nos enquêtés sont passés par la case « formation ». Généralement, après quelques recherches sur le web, la participation à des webinaires gratuits, les apprentis dropshippers achètent, pour 1 500 euros environ, l’une des formations disponibles en ligne. Proposées par des influenceurs en la matière tels que Yomi Denzel ou Adnoune, elles attirent nos enquêtés via la mise en scène de la propre réussite économique de leurs auteurs.

Face au coût, certains se cotisent à plusieurs pour partager un accès, l’un a récupéré identifiant et mot de passe valide sur un forum, les autres annoncent avoir bénéficié de réduction.

Mais se former n’est pas suffisant pour se lancer, encore faut-il « observer le marché ». Des heures sont ainsi consacrées à l’analyse des boutiques en ligne déjà existantes, des produits qui y sont proposés, des façons de les présenter et des prix pratiqués.

Oscillant entre recherche d’imitation ou de distinction, puisant dans leurs expériences passées, les jeunes entrepreneurs tâtonnent. En voyage à Bali, Nader repère des sacs en rotin. De retour en France, il cherche un produit équivalent sur Aliexpress. La fréquentation de groupes de discussion sur la messagerie Discord permet à certains d’entre eux d’obtenir des conseils : comment choisir les produits, comment « éviter » les impôts, où s’établir (Malte est l’une des destinations prisées par les influenceurs dropshippers), comment déléguer à moindre coût la gestion de ses boutiques, etc.

Il faut ensuite penser au site Internet, et la plate-forme Shopify est pour cela tout indiquée. Nos enquêtés y présentent leurs produits, l’interface permet de gérer les commandes et les paiements. Il reste aux dropshippers à insérer de belles photos, de mettre en place une esthétique jugée cohérente et déterminer les prix de vente.

Enfin, il est un point qui questionne les dropshippers : celui de la mise en valeur de leurs boutiques permettant aux internautes de les trouver. Faut-il ou non passer par les influenceurs ? Telle est la question. Et le cas échéant, lequel choisir ?

Rémi a eu recours à l’une des agences spécialisées dans l’intermédiation avec les influenceurs :

« On a pris Camila, la copine de Tarek, c’est la famille de Nabilla. On a payé 500 euros pour une publication Instagram qui dure 24 heures. »

Ce recours aux influenceurs n’est cependant pas prisé ou jugé rentable par tous les dropshippers. D’autres préfèrent Facebook ads, qui permet d’investir de montants faibles. Or, là encore, les dépenses doivent être surveillées étroitement :

« On avait commencé avec 40 euros par jour sur Facebook et Insta. Mais au bout d’un mois, on a arrêté, on était carrément en déficit ! »

Et pour ceux qui persévèrent, c’est la question du référencement qui apparaît. Le Graal serait en effet de ne plus avoir à payer de publicité ni recourir aux influenceurs. Il faut alors parvenir à positionner les boutiques parmi les premiers résultats des moteurs de recherche. Formations en ligne et conseils glanés sur les groupes de discussion permettent là encore de progresser en la matière.

Comme les travailleurs des plates-formes de mobilité ou de livraison, les dropshippers relèvent de ces figures d’entrepreneurs qui, depuis la loi du 1er janvier 2009 créant le régime de l’autoentrepreneuriat, façonnent le paysage de la création d’entreprise. Différents des entrepreneurs classiques, ils accèdent à ces activités grâce aux effets combinés des avancées technologiques, qui réduisent considérablement les coûts d’entrée, et aux incitations fiscales et administratives favorisant l’initiative individuelle.

Certains dropshippers, comme Yanis, soutiennent que la promesse d’argent facile a compté dans leur choix :

« La raison principale, c’est qu’il n’y avait pas besoin de beaucoup de capital de départ pour commencer. Et que les gens disaient ça rapportait beaucoup. »

Cependant, les profils de nos enquêtés montrent que ce type d’arguments fait sens particulièrement pour les individus cherchant à réparer des parcours scolaires ou professionnels peu satisfaisants.

Les dropshippers interrogés dans cette enquête sont en effet des digital natives recrutés parmi les jeunes de milieux populaires. Pour une partie d’entre eux, ceux qui sont peu voire pas qualifiés en particulier, le choix de l’indépendance trouve son fondement dans leurs parcours erratiques et dans les situations d’emploi qui en découlent. Ces derniers travaillent à l’usine, sont ou ont été préparateurs de commandes, agents de maintenance, caristes, etc.

Ces profils ont en commun leur faible niveau d’études et les insatisfactions liées à leurs conditions de travail et de revenus, comme le confirme Nader :

« J’ai juste mon brevet. L’école, ça n’a jamais été trop mon truc. Du coup, j’ai fait tous les tafs payés au lance-pierre à être l’esclave de tout le monde. »

Pour ces derniers, l’entrepreneuriat dans le dropshipping apparaît comme un correcteur de trajectoire, un chemin de traverse vers l’ascension sociale.

Il est une autre catégorie de dropshippers : celle des étudiants. À mi-parcours des études supérieures, ils tentent l’aventure entrepreneuriale dans le dropshipping pour atteindre un idéal de travail qu’ils ne retrouvent pas dans le travail salarié qui les attend ou qu’ils ont expérimenté en marge de leur formation. Hostile à la subordination et aux autres contraintes associées au travail salarié, cette catégorie est en quête d’autonomie et d’indépendance.

Pour Mourad, par exemple, le déclic s’est produit à l’issue d’un stage en entreprise :

« Je ne me voyais pas assistant de gestion, ni dans la comptabilité, ni rien. Je me voyais plus manager. Ce que j’aime, c’est le fait d’être libre, indépendant. »

Rémi affiche les mêmes aspirations :

« Je suis quelqu’un qui n’aime pas forcément bosser pour les autres. Je sais que, à terme, j’aimerais bosser pour moi-même, à mon propre compte. »

Certains cherchent dans cette activité un compromis entre leur passion, comme le voyage, et le travail, cette activité ne nécessitant pas à leurs yeux de résider en France constamment, comme Nader :

« Si j’arrive à gagner 600 balles par mois, je peux vivre en voyage. C’est incroyable ! »

Pour nos enquêtés, l’aventure entrepreneuriale dans le dropshipping n’a cependant pas toujours eu les effets attendus. Face à la désillusion, deux profils se distinguent : les résignés, d’une part, et les persévérants, de l’autre. Tous considèrent néanmoins que les compétences ainsi acquises sont transférables dans d’autres espaces, notamment professionnels.

À une époque où l’entrepreneuriat reste fortement valorisé, le dropshipping – qui en constitue une des formes les plus accessibles, ne bénéficie pas d’une aura positive. Sans doute parce que rien n’y est pas fait de façon classique : la formation n’obéit à aucune logique de certification, les chemins de la réussite ne sont pas conformes à ceux empruntés par les entrepreneurs aguerris leurs liens avec l’univers des réseaux sociaux et des influenceurs sont aussi porteurs de discrédit, et finalement, les produits vendus et leur qualité ne sont pas non plus du goût de tous et en particulier, des personnes relevant des catégories socialement ou économiquement plus favorisées.

Pourtant, l’enquête réalisée montre que s’y joue la construction de compétences tout comme un investissement important dans le travail de la part de ces apprentis entrepreneurs. On peut finalement se demander si la stigmatisation du dropshipping n’est pas en partie une stigmatisation des caractéristiques sociales des individus qui s’y lancent ou en font la promotion.

Pour terminer, il importe encore de s’interroger sur la place attribuée à ces apprentis entrepreneurs par ce capitalisme dit de « plate-forme ». Comme dans d’autres secteurs plate-formisés, ce ne sont pas ceux qui s’engagent dans cette activité qui réalisent de substantiels profits, mais bien ceux qui ceux qui détiennent ces plates-formes.

*Les prénoms ont été modifiés (hormis pseudonymes d’influenceurs).
Brice El Alami, étudiant en master Communication des entreprises et médias sociaux à l’Université Gustave Eiffel, a participé à la rédaction de cet article.

dans The Conversation

Société: L’arnaque du dropshipping

Société: L’arnaque du dropshipping

par Brice El Alami, étudiant en master Communication des entreprises et médias sociaux à l’Université Gustave Eiffel, a participé à la rédaction de cet article
.

Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le « dropshipping » – ou livraison directe – renvoie à une activité de : « Vente sur Internet dans laquelle le vendeur ne se charge que de la commercialisation et de la vente du produit. »

À l’instar de certains amateurs et autodidactes parvenus à intégrer des activités jusqu’alors réservées aux professionnels, Anthony* et les autres entrepreneurs rencontrés exercent leurs activités à l’échelle du globe sans supporter les coûts traditionnels y afférant. Ils vendent des cosmétiques, vêtements, accessoires ou encore de petits appareils électroniques qu’ils ont identifiés le plus souvent sur le site chinois Aliexpress et ce, sans gérer les stocks, les commandes et les envois.

Comment est-ce possible ? Grâce au modèle et aux ressources technologiques de plates-formes numériques dites « allégées », par exemple Shopify, qui permet de disposer d’un magasin en ligne sans connaître les secrets du code informatique.

À portée de clic, la digitalisation du commerce charrie avec elle les promesses d’une autonomie financière pour de nouveaux entrepreneurs, amplifiées par le récit de dropshippers établis passés, comme Yomi Denzel, « d’étudiants fauchés à millionnaires en moins d’un an ».

Mais qu’en est-il de la réalité ? Le dropshipping permet-il réellement de gagner de l’argent sans effort, avec un capital de départ modeste et sans compétence particulière ? Pour répondre à ces questions, nous mobilisons les résultats d’une enquête par entretiens, menée pendant deux ans auprès de « dropshippers » âgés de 20 à 30 ans basés en Seine-et-Marne ou en Seine-Saint-Denis.

Il ressort d’abord de notre étude que tous nos enquêtés sont passés par la case « formation ». Généralement, après quelques recherches sur le web, la participation à des webinaires gratuits, les apprentis dropshippers achètent, pour 1 500 euros environ, l’une des formations disponibles en ligne. Proposées par des influenceurs en la matière tels que Yomi Denzel ou Adnoune, elles attirent nos enquêtés via la mise en scène de la propre réussite économique de leurs auteurs.

Face au coût, certains se cotisent à plusieurs pour partager un accès, l’un a récupéré identifiant et mot de passe valide sur un forum, les autres annoncent avoir bénéficié de réduction.

Mais se former n’est pas suffisant pour se lancer, encore faut-il « observer le marché ». Des heures sont ainsi consacrées à l’analyse des boutiques en ligne déjà existantes, des produits qui y sont proposés, des façons de les présenter et des prix pratiqués.

Oscillant entre recherche d’imitation ou de distinction, puisant dans leurs expériences passées, les jeunes entrepreneurs tâtonnent. En voyage à Bali, Nader repère des sacs en rotin. De retour en France, il cherche un produit équivalent sur Aliexpress. La fréquentation de groupes de discussion sur la messagerie Discord permet à certains d’entre eux d’obtenir des conseils : comment choisir les produits, comment « éviter » les impôts, où s’établir (Malte est l’une des destinations prisées par les influenceurs dropshippers), comment déléguer à moindre coût la gestion de ses boutiques, etc.

Il faut ensuite penser au site Internet, et la plate-forme Shopify est pour cela tout indiquée. Nos enquêtés y présentent leurs produits, l’interface permet de gérer les commandes et les paiements. Il reste aux dropshippers à insérer de belles photos, de mettre en place une esthétique jugée cohérente et déterminer les prix de vente.

Enfin, il est un point qui questionne les dropshippers : celui de la mise en valeur de leurs boutiques permettant aux internautes de les trouver. Faut-il ou non passer par les influenceurs ? Telle est la question. Et le cas échéant, lequel choisir ?

Rémi a eu recours à l’une des agences spécialisées dans l’intermédiation avec les influenceurs :

« On a pris Camila, la copine de Tarek, c’est la famille de Nabilla. On a payé 500 euros pour une publication Instagram qui dure 24 heures. »

Ce recours aux influenceurs n’est cependant pas prisé ou jugé rentable par tous les dropshippers. D’autres préfèrent Facebook ads, qui permet d’investir de montants faibles. Or, là encore, les dépenses doivent être surveillées étroitement :

« On avait commencé avec 40 euros par jour sur Facebook et Insta. Mais au bout d’un mois, on a arrêté, on était carrément en déficit ! »

Et pour ceux qui persévèrent, c’est la question du référencement qui apparaît. Le Graal serait en effet de ne plus avoir à payer de publicité ni recourir aux influenceurs. Il faut alors parvenir à positionner les boutiques parmi les premiers résultats des moteurs de recherche. Formations en ligne et conseils glanés sur les groupes de discussion permettent là encore de progresser en la matière.

Comme les travailleurs des plates-formes de mobilité ou de livraison, les dropshippers relèvent de ces figures d’entrepreneurs qui, depuis la loi du 1er janvier 2009 créant le régime de l’autoentrepreneuriat, façonnent le paysage de la création d’entreprise. Différents des entrepreneurs classiques, ils accèdent à ces activités grâce aux effets combinés des avancées technologiques, qui réduisent considérablement les coûts d’entrée, et aux incitations fiscales et administratives favorisant l’initiative individuelle.

Certains dropshippers, comme Yanis, soutiennent que la promesse d’argent facile a compté dans leur choix :

« La raison principale, c’est qu’il n’y avait pas besoin de beaucoup de capital de départ pour commencer. Et que les gens disaient ça rapportait beaucoup. »

Cependant, les profils de nos enquêtés montrent que ce type d’arguments fait sens particulièrement pour les individus cherchant à réparer des parcours scolaires ou professionnels peu satisfaisants.

Les dropshippers interrogés dans cette enquête sont en effet des digital natives recrutés parmi les jeunes de milieux populaires. Pour une partie d’entre eux, ceux qui sont peu voire pas qualifiés en particulier, le choix de l’indépendance trouve son fondement dans leurs parcours erratiques et dans les situations d’emploi qui en découlent. Ces derniers travaillent à l’usine, sont ou ont été préparateurs de commandes, agents de maintenance, caristes, etc.

Ces profils ont en commun leur faible niveau d’études et les insatisfactions liées à leurs conditions de travail et de revenus, comme le confirme Nader :

« J’ai juste mon brevet. L’école, ça n’a jamais été trop mon truc. Du coup, j’ai fait tous les tafs payés au lance-pierre à être l’esclave de tout le monde. »

Pour ces derniers, l’entrepreneuriat dans le dropshipping apparaît comme un correcteur de trajectoire, un chemin de traverse vers l’ascension sociale.

Il est une autre catégorie de dropshippers : celle des étudiants. À mi-parcours des études supérieures, ils tentent l’aventure entrepreneuriale dans le dropshipping pour atteindre un idéal de travail qu’ils ne retrouvent pas dans le travail salarié qui les attend ou qu’ils ont expérimenté en marge de leur formation. Hostile à la subordination et aux autres contraintes associées au travail salarié, cette catégorie est en quête d’autonomie et d’indépendance.

Pour Mourad, par exemple, le déclic s’est produit à l’issue d’un stage en entreprise :

« Je ne me voyais pas assistant de gestion, ni dans la comptabilité, ni rien. Je me voyais plus manager. Ce que j’aime, c’est le fait d’être libre, indépendant. »

Rémi affiche les mêmes aspirations :

« Je suis quelqu’un qui n’aime pas forcément bosser pour les autres. Je sais que, à terme, j’aimerais bosser pour moi-même, à mon propre compte. »

Certains cherchent dans cette activité un compromis entre leur passion, comme le voyage, et le travail, cette activité ne nécessitant pas à leurs yeux de résider en France constamment, comme Nader :

« Si j’arrive à gagner 600 balles par mois, je peux vivre en voyage. C’est incroyable ! »

Pour nos enquêtés, l’aventure entrepreneuriale dans le dropshipping n’a cependant pas toujours eu les effets attendus. Face à la désillusion, deux profils se distinguent : les résignés, d’une part, et les persévérants, de l’autre. Tous considèrent néanmoins que les compétences ainsi acquises sont transférables dans d’autres espaces, notamment professionnels.

À une époque où l’entrepreneuriat reste fortement valorisé, le dropshipping – qui en constitue une des formes les plus accessibles, ne bénéficie pas d’une aura positive. Sans doute parce que rien n’y est pas fait de façon classique : la formation n’obéit à aucune logique de certification, les chemins de la réussite ne sont pas conformes à ceux empruntés par les entrepreneurs aguerris leurs liens avec l’univers des réseaux sociaux et des influenceurs sont aussi porteurs de discrédit, et finalement, les produits vendus et leur qualité ne sont pas non plus du goût de tous et en particulier, des personnes relevant des catégories socialement ou économiquement plus favorisées.

Pourtant, l’enquête réalisée montre que s’y joue la construction de compétences tout comme un investissement important dans le travail de la part de ces apprentis entrepreneurs. On peut finalement se demander si la stigmatisation du dropshipping n’est pas en partie une stigmatisation des caractéristiques sociales des individus qui s’y lancent ou en font la promotion.

Pour terminer, il importe encore de s’interroger sur la place attribuée à ces apprentis entrepreneurs par ce capitalisme dit de « plate-forme ». Comme dans d’autres secteurs plate-formisés, ce ne sont pas ceux qui s’engagent dans cette activité qui réalisent de substantiels profits, mais bien ceux qui ceux qui détiennent ces plates-formes.

*Les prénoms ont été modifiés (hormis pseudonymes d’influenceurs).
Brice El Alami, étudiant en master Communication des entreprises et médias sociaux à l’Université Gustave Eiffel, a participé à la rédaction de cet article.

dans The Conversation

L’arnaque au faux colis

L’arnaque au faux colis

Les mutations affectent tous les champs de l’économie officielle mais même l’économie criminelle se transforme avec une nouvelle façon d’escroquer avec la multiplication des arnaques colis

Le mode opératoire Commence par par une première mise en relation par téléphone, mail ou encore SMS. Une notification vous informe alors que «votre colis est actuellement bloqué, veuillez cliquer sur le lien suivant pour régler la situation» et vous propose de résoudre le problème par le passage sur un site frauduleux, visant à aspirer vos données personnelles. Si la pratique consiste majoritairement à récupérer des informations personnelles, le préjudice peut atteindre plusieurs milliers d’euros pour les plus malchanceux.

Signalé par Signal Arnaque, un site communautaire contre les escroqueries d’internet, la livraison de colis est la cible privilégiée des usurpateurs dans le cadre de campagnes de phishing et d’arnaques téléphoniques. Elle met en garde notamment sur les coûts imaginaires et trompeurs proposés par ces sites qui servent souvent d’excuses pour procéder au vol de données personnelles.

Les escroqueries évoluent également sous d’autres formes comme les fichiers infectés envoyés par mail ou encore l’installation de logiciels rançongiciel poussant la victime à payer un montant défini par le pirate contre le déblocage de l’ordinateur. Les autorités ont enregistré un total de 423.000 victimes sur l’année 2021 selon le rapport «Insécurité et délinquance en 2021 : bilan statistique» du ministère de l’intérieur. Un nombre en hausse de 15% sur un an.

>L’arnaque du dropshipping

L’arnaque du dropshipping

par Brice El Alami, étudiant en master Communication des entreprises et médias sociaux à l’Université Gustave Eiffel, a participé à la rédaction de cet article.

Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le « dropshipping » – ou livraison directe – renvoie à une activité de :

« Vente sur Internet dans laquelle le vendeur ne se charge que de la commercialisation et de la vente du produit. »

À l’instar de certains amateurs et autodidactes parvenus à intégrer des activités jusqu’alors réservées aux professionnels, Anthony* et les autres entrepreneurs rencontrés exercent leurs activités à l’échelle du globe sans supporter les coûts traditionnels y afférant. Ils vendent des cosmétiques, vêtements, accessoires ou encore de petits appareils électroniques qu’ils ont identifiés le plus souvent sur le site chinois Aliexpress et ce, sans gérer les stocks, les commandes et les envois.

Comment est-ce possible ? Grâce au modèle et aux ressources technologiques de plates-formes numériques dites « allégées », par exemple Shopify, qui permet de disposer d’un magasin en ligne sans connaître les secrets du code informatique.

À portée de clic, la digitalisation du commerce charrie avec elle les promesses d’une autonomie financière pour de nouveaux entrepreneurs, amplifiées par le récit de dropshippers établis passés, comme Yomi Denzel, « d’étudiants fauchés à millionnaires en moins d’un an ».

Mais qu’en est-il de la réalité ? Le dropshipping permet-il réellement de gagner de l’argent sans effort, avec un capital de départ modeste et sans compétence particulière ? Pour répondre à ces questions, nous mobilisons les résultats d’une enquête par entretiens, menée pendant deux ans auprès de « dropshippers » âgés de 20 à 30 ans basés en Seine-et-Marne ou en Seine-Saint-Denis.

Il ressort d’abord de notre étude que tous nos enquêtés sont passés par la case « formation ». Généralement, après quelques recherches sur le web, la participation à des webinaires gratuits, les apprentis dropshippers achètent, pour 1 500 euros environ, l’une des formations disponibles en ligne. Proposées par des influenceurs en la matière tels que Yomi Denzel ou Adnoune, elles attirent nos enquêtés via la mise en scène de la propre réussite économique de leurs auteurs.

Face au coût, certains se cotisent à plusieurs pour partager un accès, l’un a récupéré identifiant et mot de passe valide sur un forum, les autres annoncent avoir bénéficié de réduction.

Mais se former n’est pas suffisant pour se lancer, encore faut-il « observer le marché ». Des heures sont ainsi consacrées à l’analyse des boutiques en ligne déjà existantes, des produits qui y sont proposés, des façons de les présenter et des prix pratiqués.

Oscillant entre recherche d’imitation ou de distinction, puisant dans leurs expériences passées, les jeunes entrepreneurs tâtonnent. En voyage à Bali, Nader repère des sacs en rotin. De retour en France, il cherche un produit équivalent sur Aliexpress. La fréquentation de groupes de discussion sur la messagerie Discord permet à certains d’entre eux d’obtenir des conseils : comment choisir les produits, comment « éviter » les impôts, où s’établir (Malte est l’une des destinations prisées par les influenceurs dropshippers), comment déléguer à moindre coût la gestion de ses boutiques, etc.

Il faut ensuite penser au site Internet, et la plate-forme Shopify est pour cela tout indiquée. Nos enquêtés y présentent leurs produits, l’interface permet de gérer les commandes et les paiements. Il reste aux dropshippers à insérer de belles photos, de mettre en place une esthétique jugée cohérente et déterminer les prix de vente.

Enfin, il est un point qui questionne les dropshippers : celui de la mise en valeur de leurs boutiques permettant aux internautes de les trouver. Faut-il ou non passer par les influenceurs ? Telle est la question. Et le cas échéant, lequel choisir ?

Rémi a eu recours à l’une des agences spécialisées dans l’intermédiation avec les influenceurs :

« On a pris Camila, la copine de Tarek, c’est la famille de Nabilla. On a payé 500 euros pour une publication Instagram qui dure 24 heures. »

Ce recours aux influenceurs n’est cependant pas prisé ou jugé rentable par tous les dropshippers. D’autres préfèrent Facebook ads, qui permet d’investir de montants faibles. Or, là encore, les dépenses doivent être surveillées étroitement :

« On avait commencé avec 40 euros par jour sur Facebook et Insta. Mais au bout d’un mois, on a arrêté, on était carrément en déficit ! »

Et pour ceux qui persévèrent, c’est la question du référencement qui apparaît. Le Graal serait en effet de ne plus avoir à payer de publicité ni recourir aux influenceurs. Il faut alors parvenir à positionner les boutiques parmi les premiers résultats des moteurs de recherche. Formations en ligne et conseils glanés sur les groupes de discussion permettent là encore de progresser en la matière.

Comme les travailleurs des plates-formes de mobilité ou de livraison, les dropshippers relèvent de ces figures d’entrepreneurs qui, depuis la loi du 1er janvier 2009 créant le régime de l’autoentrepreneuriat, façonnent le paysage de la création d’entreprise. Différents des entrepreneurs classiques, ils accèdent à ces activités grâce aux effets combinés des avancées technologiques, qui réduisent considérablement les coûts d’entrée, et aux incitations fiscales et administratives favorisant l’initiative individuelle.

Certains dropshippers, comme Yanis, soutiennent que la promesse d’argent facile a compté dans leur choix :

« La raison principale, c’est qu’il n’y avait pas besoin de beaucoup de capital de départ pour commencer. Et que les gens disaient ça rapportait beaucoup. »

Cependant, les profils de nos enquêtés montrent que ce type d’arguments fait sens particulièrement pour les individus cherchant à réparer des parcours scolaires ou professionnels peu satisfaisants.

Les dropshippers interrogés dans cette enquête sont en effet des digital natives recrutés parmi les jeunes de milieux populaires. Pour une partie d’entre eux, ceux qui sont peu voire pas qualifiés en particulier, le choix de l’indépendance trouve son fondement dans leurs parcours erratiques et dans les situations d’emploi qui en découlent. Ces derniers travaillent à l’usine, sont ou ont été préparateurs de commandes, agents de maintenance, caristes, etc.

Ces profils ont en commun leur faible niveau d’études et les insatisfactions liées à leurs conditions de travail et de revenus, comme le confirme Nader :

« J’ai juste mon brevet. L’école, ça n’a jamais été trop mon truc. Du coup, j’ai fait tous les tafs payés au lance-pierre à être l’esclave de tout le monde. »

Pour ces derniers, l’entrepreneuriat dans le dropshipping apparaît comme un correcteur de trajectoire, un chemin de traverse vers l’ascension sociale.

Il est une autre catégorie de dropshippers : celle des étudiants. À mi-parcours des études supérieures, ils tentent l’aventure entrepreneuriale dans le dropshipping pour atteindre un idéal de travail qu’ils ne retrouvent pas dans le travail salarié qui les attend ou qu’ils ont expérimenté en marge de leur formation. Hostile à la subordination et aux autres contraintes associées au travail salarié, cette catégorie est en quête d’autonomie et d’indépendance.

Pour Mourad, par exemple, le déclic s’est produit à l’issue d’un stage en entreprise :

« Je ne me voyais pas assistant de gestion, ni dans la comptabilité, ni rien. Je me voyais plus manager. Ce que j’aime, c’est le fait d’être libre, indépendant. »

Rémi affiche les mêmes aspirations :

« Je suis quelqu’un qui n’aime pas forcément bosser pour les autres. Je sais que, à terme, j’aimerais bosser pour moi-même, à mon propre compte. »

Certains cherchent dans cette activité un compromis entre leur passion, comme le voyage, et le travail, cette activité ne nécessitant pas à leurs yeux de résider en France constamment, comme Nader :

« Si j’arrive à gagner 600 balles par mois, je peux vivre en voyage. C’est incroyable ! »

Pour nos enquêtés, l’aventure entrepreneuriale dans le dropshipping n’a cependant pas toujours eu les effets attendus. Face à la désillusion, deux profils se distinguent : les résignés, d’une part, et les persévérants, de l’autre. Tous considèrent néanmoins que les compétences ainsi acquises sont transférables dans d’autres espaces, notamment professionnels.

À une époque où l’entrepreneuriat reste fortement valorisé, le dropshipping – qui en constitue une des formes les plus accessibles, ne bénéficie pas d’une aura positive. Sans doute parce que rien n’y est pas fait de façon classique : la formation n’obéit à aucune logique de certification, les chemins de la réussite ne sont pas conformes à ceux empruntés par les entrepreneurs aguerris leurs liens avec l’univers des réseaux sociaux et des influenceurs sont aussi porteurs de discrédit, et finalement, les produits vendus et leur qualité ne sont pas non plus du goût de tous et en particulier, des personnes relevant des catégories socialement ou économiquement plus favorisées.

Pourtant, l’enquête réalisée montre que s’y joue la construction de compétences tout comme un investissement important dans le travail de la part de ces apprentis entrepreneurs. On peut finalement se demander si la stigmatisation du dropshipping n’est pas en partie une stigmatisation des caractéristiques sociales des individus qui s’y lancent ou en font la promotion.

Pour terminer, il importe encore de s’interroger sur la place attribuée à ces apprentis entrepreneurs par ce capitalisme dit de « plate-forme ». Comme dans d’autres secteurs plate-formisés, ce ne sont pas ceux qui s’engagent dans cette activité qui réalisent de substantiels profits, mais bien ceux qui ceux qui détiennent ces plates-formes.

*Les prénoms ont été modifiés (hormis pseudonymes d’influenceurs).
Brice El Alami, étudiant en master Communication des entreprises et médias sociaux à l’Université Gustave Eiffel, a participé à la rédaction de cet article.

dans The Conversation

Réseaux sociaux : L’arnaque de Twitter !

Réseaux sociauxL’arnaque de Twitter !

Twitter aurait privilégié la progression du nombre d’utilisateurs au lieu de la lutte contre les comptes de spams, selon le document d’un lanceur d’alerte. Il ne s’agit pas d’une véritable surprise quand on sait que les revenus de ce réseau dit social (et ceux  des concurrents) sont fondés  sur les recettes de la publicité qui dépendent du volume d’utilisateurs).

Twitter a induit les régulateurs américains en erreur concernant sa capacité à se défendre contre les pirates informatiques et les comptes de spam, selon une plainte déposée par ce lanceur d’alerte.

L’ancien chef de la sécurité du réseau social, Peiter Zatko, a indiqué dans sa plainte que Twitter avait affirmé à tort avoir un plan solide en matière de sécurité.

La plainte a été déposée le mois dernier auprès de l’organisme américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, du département de la Justice, ainsi qu’auprès de la FTC (Federal Trade Commission).

Twitter aurait privilégié la progression du nombre d’utilisateurs au lieu de la lutte contre les comptes de spams, selon le document.

Ces accusations interviennent alors que Twitter a intenté un procès contre Elon Musk pour violation du contrat de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars (44 milliards d’euros).

Le patron de Tesla a mis fin début juillet à l’accord de rachat de Twitter, accusant le groupe d’avoir manqué à ses obligations contractuelles en fournissant notamment des données erronées ou incomplètes sur le nombre de faux comptes, des accusations rejetées par le réseau social.

 

L’arnaque de Twitter !

L’arnaque de Twitter !

Twitter aurait privilégié la progression du nombre d’utilisateurs au lieu de la lutte contre les comptes de spams, selon le document d’un lanceur d’alerte. Il ne s’agit pas d’une véritable surprise quand on sait que les revenus de ce réseau dit social (et ceux  des concurrents) sont fondés  sur les recettes de la publicité qui dépendent du volume d’utilisateurs).

Twitter a induit les régulateurs américains en erreur concernant sa capacité à se défendre contre les pirates informatiques et les comptes de spam, selon une plainte déposée par ce lanceur d’alerte.

L’ancien chef de la sécurité du réseau social, Peiter Zatko, a indiqué dans sa plainte que Twitter avait affirmé à tort avoir un plan solide en matière de sécurité.

La plainte a été déposée le mois dernier auprès de l’organisme américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, du département de la Justice, ainsi qu’auprès de la FTC (Federal Trade Commission).

Twitter aurait privilégié la progression du nombre d’utilisateurs au lieu de la lutte contre les comptes de spams, selon le document.

Ces accusations interviennent alors que Twitter a intenté un procès contre Elon Musk pour violation du contrat de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars (44 milliards d’euros).

Le patron de Tesla a mis fin début juillet à l’accord de rachat de Twitter, accusant le groupe d’avoir manqué à ses obligations contractuelles en fournissant notamment des données erronées ou incomplètes sur le nombre de faux comptes, des accusations rejetées par le réseau social.

 

Uber files : l’arnaque de la relation directe prestataire client

Uber files :  l’arnaque de la relation directe prestataire client

 

Visant la suprême efficacité en toute chose, la vision portée par ces plates-formes considère l’humain surnuméraire ou lacunaire, analyse, dans une tribune au « Monde », le philosophe Eric Sadin, dénonçant le progressif passage de relais du politique au monde technico-économique. Une sorte d’arnaque qui en fait bénéficie surtout aux plates-formes.

 

Une centaine de milliers de documents internes, datés de 2013 à 2017, ont récemment été divulgués par Mark MacGann, ex-responsable du lobbying de quelques régions-clés auprès de la société Uber. Ceux-ci mettent au grand jour les pratiques menées par ce qui était alors encore une start-up, visant à opérer une pression sur nombre de responsables politiques de par le monde.

Les pièces transmises témoignent d’une stratégie savamment élaborée et agressive destinée – vu la colère annoncée de ceux qui pouvaient en être les principales victimes, les chauffeurs de taxi – à présenter ce modèle comme une promesse économique telle que ce serait une erreur historique, ou un manque de lucidité patent, de réfréner son développement en cours.

Car c’est bien un modèle inédit qu’avait inauguré, parmi d’autres et dès 2009, l’entreprise de VTC, devenant l’un des principaux symboles d’une économie d’un nouveau genre : celle de la donnée et des plates-formes. Grâce à l’essor des smartphones, leur localisation via le système GPS et les avancées de l’intelligence artificielle, il devenait possible d’exploiter l’interprétation des comportements des individus à travers leurs usages, avec la possibilité de leur suggérer un registre potentiellement infini de produits ou de services hyper-personnalisés.

Ainsi, une architecture technologique a permis de faire éclore le principe d’une mise en relation prétendument « directe » entre prestataires et consommateurs. A l’image d’Airbnb, par exemple, lancé en 2008, permettant de nouer des accords entre hôtes et locataires occasionnels.

Internet : l’arnaque des influenceurs

Internet : l’arnaque des influenceurs

Un influenceur  français mais résidant à Dubaï a réussi à détourner près de 6 millions d’euros des fonds de solidarité financière. Évidemment c’est un cas extrême. Mais d’une manière générale, le statut d’influence constitue une véritable arnaque.

Ils sont des centaines et des centaines à opérer sur la toile, en général des jeunes gens qui façonnent les goûts des adolescents et même des adultes pour leur vendre des marques qui les rétribuent grassement. Bref le mécanisme des représentants de commerce classique mais grâce à Internet qui donnent  l’impression à ceux qui les suivent ces sites d’être vraiment « in ».

Une véritable arnaque commerciale qui joue sur la mode du moment et le look supposé branché des nouveaux marchands du temple.

 

Et les fidèles en redemandent car ils trouvent dans la médiocrité qui caractérise les vidéos des influenceurs  de quoi donner une légitimité à leurs propres insignifiances et à leurs propres ridicules.

 

Le pire dans cette affaire c’est que même le président de la république a cru bon de s’inviter chez deux influenceurs dans les prestations sur Internet sont à pleurer.

Pause

Covid : L’arnaque des médecines alternatives

Covid : L’arnaque des médecines alternatives

 

 

Une pétition d’experts vise à protester contre l’arnaque des médecines alternatives et le lobbying effectué par ces dernières auprès des pouvoirs publics. On peut évidemment comprendre que certains malades désespérés fassent appel à tous les moyens pour tenter de se guérir y compris à des médecines alternatives douteuses. Or dans une période de pandémie particulièrement déstabilisatrice psychologiquement, le climat est favorable aux ventes des recettes miracles aux personnes déboussolées.

Les médecines dites alternatives représentent aujourd’hui un marché en pleine expansion. Si elles n’entraînent pas le plus souvent de dérive sectaire, elles sont malgré tout à l’origine de la majeure partie des signalements effectués auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). C’est ainsi que des centaines de milliers de personnes atteintes de maladies graves (cancers, douleurs chroniques…) sont victimes d’emprise mentale, embrigadées dans des groupes qui les isolent de la société et détournées d’une prise en charge adéquate et décisive. Résumé de la pétition :

Bien que peu connus du grand public, les fondateurs de l’A-MCA (Véronique Suissa, Philippe Denormandie et Serge Guérin) poursuivent depuis trois ans une démarche de lobbying en faveur des «médecines complémentaires et alternatives», avec pour objectif de favoriser leur essor, leur intégration dans la formation des praticiens de médecine et leur reconnaissance par l’État. Dans une thèse de psychologie de 2017 sur l’«évaluation de l’impact des médecines complémentaires et alternatives chez les patients atteints de cancer», Mme Suissa soutient quelques pratiques non conventionnelles qu’elle présente comme peu dangereuses, oubliant les 400 pseudo-médecines pointées du doigt par l’Organisation mondiale de la santé et la Miviludes ainsi que le rapport d’enquête sénatorial de 2013 «Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger».

En février dernier, la Ligue des droits de l’homme exprimait sa vive inquiétude face aux manœuvres d’officialisation des activités de l’A-MCA. Une première étape vient pourtant d’être franchie avec l’enregistrement le 18 mars d’une résolution à l’Assemblée nationale. Au-delà de la démarche singulière de l’A-MCA pour devenir une agence gouvernementale, nous craignons que ses actions ne favorisent l’entrisme, au plus haut niveau de l’État, d’intérêts commerciaux et de mouvements sectaires liés aux pseudo-médecines. Compte tenu des enjeux et des risques inhérents aux questions de santé, cette situation est des plus préoccupantes, puisqu’elle est susceptible d’interférer avec l’intérêt des patients. Nous, professionnels de santé, universitaires et citoyens engagés contre les dérives de santé et l’emprise mentale, demandons au gouvernement et aux députés de s’opposer à la transformation de l’A-MCA en agence gouvernementale, et plus généralement aux pouvoirs publics de faire cesser la promotion de cette association.

Signataires: Association Skeptikón; Charline Delporte, Association CAFFES (Centre national d’accompagnement familial et de formation face à l’emprise sectaire) ; Élisabeth Feytit, documentariste et créatrice du podcast Méta de Choc; Karine Lacombe, Chef de service des maladies infectieuses, Hôpital Saint Antoine, Paris; Richard Monvoisin, didacticien des sciences et Enseignant-Chercheur, Université Grenoble Alpes; Simon Schraub, Professeur de médecine, Université de Strasbourg; Collectif L’Extracteur; Joachim Thibault, Association ASSCO; Tranxen, vidéaste vulgarisateur en Sciences sociales et politiques; Tzitzimitl, vidéaste vulgarisateur en philosophie politiques; Un Monde Riant, vidéaste vulgarisateur en fact-checking scientifique; ACult, vidéaste; Rodolphe Bosselut, Avocat spécialiste des dérives sectaires, Paris; Lucienne de Bouvier de Cachard, Association Secticide; Cercle laïque pour la prévention du sectarisme; Collectif Fakemed; Xavier Durando, Professeur de médecine, Centre de lutte contre le cancer Jean Perrin, Clermont Ferrand; Jean-Jacques Fraslin, Médecin généraliste, Nantes; Renaud Marhic, essayiste; Didier Pachoud, Association GEMPPI; Grégoire Perra, professeur de philosophie; Nicolas Pinsault, Kinésithérapeute et Enseignant-Chercheur, Université Grenoble Alpes; Simone Risch, Infos-sectes Midi-Pyrénées; Guy Rouquet, Association Psychothérapie Vigilance; Benoît Roux, consultant développement des territoires; Mathieu Van Dessel, Médecin généraliste, maître de stage, Université de Paris.

Aucun conflit d’intérêts n’est déclaré par les présents signataires à l’exception de Grégoire Perra qui a été attaqué en justice par des personnes et institutions en lien avec l’anthroposophie (un procès gagné et trois en cours) et Jean-Jacques Fraslin qui a été poursuivi en diffamation par un médecin homéopathe et lithothérapeute (procès gagné).

Téléphone : l’arnaque des numéros surtaxés

Téléphone : l’arnaque des numéros surtaxés

Le « ping call » c’est le nom de l’escroquerie quand on reçoit un appel ne faisant résonner le téléphone qu’une seule fois et incitant à rappeler un numéro très surtaxé le plus souvent étranger. On pourrait aussi dans un autre ordre d’idées signaler l’arnaque des loteries des télévisions qui incitent à gagner un lot mais qui rapporte un euro au moins à chaque coup de téléphone à la chaîne ( compter en plus le coût de l’appel)

Les autorités incitent également les utilisateurs à signaler ces numéros qui ne sonnent qu’une fois auprès de la plateforme de lutte contre les spams vocaux et sms au 33 700 et à s’inscrire sur la liste d’opposition au démarchage téléphonique sur le site de Bloctel. Le problème c’est que souvent ce numéro sont masqué.

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