Archive pour le Tag 'l’archaïsme'

Certificat de virginité : un exemple de l’archaïsme culturel et sociétal

Certificat de virginité : un exemple de l’archaïsme culturel et sociétal

Jeannette Bougrab, ancienne secrétaire d’Etat, et Israël Nisand, professeur émérite de gynécologie obstétrique, s’indignent, dans une tribune au « Monde », que certains médecins s’opposent à l’interdiction du certificat médical de non-rupture de l’hymen, telle que prévue dans la loi confortant les principes républicains.

Tribune. 

 

Il est difficile, de prime abord, de croire que la pratique du certificat de virginité n’est pas aujourd’hui interdite en France. Opposants farouches au projet de loi tendant à les interdire, des médecins défendent cette pratique en soutenant qu’il s’agit de protéger des femmes qui pourraient être menacées physiquement si leur famille découvrait qu’elles ne sont plus vierges de tout rapport sexuel. Ce qu’en réalité l’examen médical ne peut établir avec certitude, la rupture de l’hymen pouvant notamment être invisible ou provoquée par autre chose que des rapports sexuels.

Le certificat médical de non-rupture de l’hymen, acte rédigé par un médecin ayant prêté le serment d’Hippocrate, est donc censé témoigner qu’une femme n’a jamais eu de relations sexuelles et devient donc ainsi – et paradoxalement – la manifestation de l’appropriation du corps de la femme par l’homme. Comment accepter cet obscurantisme en France au XXIe siècle ?

Il faut donc que cela cesse sans attendre. Et pour que cela cesse, il faut que la loi dise clairement que c’est interdit. Car cette rémanence du certificat de virginité se fait contre la volonté des femmes, mais aussi contre celle de toutes les autorités religieuses en France, dont aucune ne demande ce véritable viol de l’intimité féminine.

C’est une obligation humiliante qu’aucun homme ne rencontrera jamais dans sa vie, et tant qu’il est possible de l’imposer aux femmes en France (puisque des médecins obtempèrent), certaines d’entre elles, les plus fragiles, continueront de la subir.

La demande émane toujours de la famille contre l’avis des jeunes filles et l’ordre des médecins avait d’ailleurs, en 2003, proscrit cette pratique contraire au respect du secret professionnel. En outre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, l’ONU-Femmes et l’Organisation mondiale de la santé appellent depuis des années à « mettre un terme à cette pratique médicalement inutile, humiliante et traumatisante ».

Négation de la parole des femmes

Cette pratique médicale infondée nie par son existence même la parole de la femme. Il ne suffit pas pour une femme d’affirmer qu’elle n’a jamais eu de rapport sexuel. Il faut en plus qu’elle le prouve. Car, bien sûr, sa parole n’a aucune valeur ! De plus, les parents qui sont à l’origine de cette véritable offense au corps de leur fille mineure devraient être poursuivis pour maltraitance à leur enfant pour que cesse enfin cette demande contraire à la dignité des femmes.

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Retraites : l’archaïsme du Medef

Retraites : l’archaïsme du Medef

Il y a longtemps que le syndicalisme en général souffre d’un manque de représentativité, cela vaut pour les salariés comme pour le Medef. Le syndicat patronal ne réunit plus que les patrons les plus sectaires, et les plus réactionnaires. Certes quelques grandes entreprises continuent d’adhérer mais ne participent  pas réellement aux instances. Sur les retraites par exemple,  le Medef montre son caractère particulièrement archaïque en s’arc-boutant sur la nécessité d’un report de l’âge  de la retraite. Un report général qui fait abstraction des réalités. En effet on sait que  si l’âge légal est fixé à 62 ans, l’âge réel en moyenne de départ en retraite et de 63 ans et quatre mois. Mais au moment de la retraite, un futur retraité sur deux n’est plus en situation d’emploi.

Cela signifie clairement qu’il n’y a pas de politique pour favoriser l’employabilité des salariés les plus anciens. Un report général du départ en retraite n’a donc aucun sens économique et social. De ce point de vue, la durée de cotisation permet de mieux tenir compte de la pénibilité et de la justice sociale. Pourtant le  patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a réaffirmé, dans son discours d’ouverture à la rencontre des entrepreneurs de France, que la future réforme des retraites ne pourra faire l’économie d’un relèvement de l’âge de départ à la retraite à la suite de la prise de position d’Emmanuel Macron en faveur d’une évolution de la durée de cotisation.

A l’inverse,  CFDT précise que « si elle plaide pour un régime universel, elle reste en effet vigilante à ce que cette réforme soit bien l’occasion de créer un système plus juste qui prenne mieux en compte la pénibilité du travail et s’attaque à la question du minimum de pension ». L’organisation dirigée par Laurent Berger a dénoncé « l’instauration d’un âge d’équilibre collectif à 64 ans, différent de l’âge de départ légal à 62 ans ».




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