Archive pour le Tag 'L’après'

L’après Législatives : des conséquences économiques négatives pour les Français

L’après  Législatives  : des conséquences économiques négatives pour les Français

Selon la dernière édition du Baromètre de l’économie réalisé par Odoxa pour Agipi, Challenges et BFM Business  »Les Français sont persuadés que la victoire de chacune des trois principales formations favorites aux législatives aura des conséquences plus négatives que positives sur la situation du pays, que ce soit sur la situation économique globale de la France, sur l’évolution du pouvoir d’achat, sur l’emploi, ou sur la réduction de la dette ».

 

La majorité présidentielle est le bloc qui cristallise le moins de craintes puisque 38% des sondés estiment que les conséquences économiques seront négatives en cas de victoire (mais seulement 17% y voient une perspective positive).

Vient ensuite le Rassemblement national: 48% des Français craignent des conséquences négatives (contre 31%) puis le Nouveau Front populaire avec 58% des sondés estimant que sa victoire aux élections législatives aurait des conséquences négatives sur la situation économique de la France (contre 21%).

Paradoxalement, c’est le RN qui inspire le plus confiance en matière de politique économique efficace sur le pouvoir d’achat (38% des Français), l’emploi (34%) et même la réduction de la dette et des déficits (37%).

La majorité présidentielle est derrière, notamment concernant le pouvoir d’achat puisque seulement 25% des sondés font confiance à ce parti pour l’améliorer. Par contre, 45% des Français estiment que la majorité est la plus efficace en ce qui concerne l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers, bien plus que les deux autres blocs (29% pour le RN, 20% pour le NFP).

Le Nouveau Front populaire est celui qui inspire le moins confiance pour réduire la dette et les déficits (22%) ou améliorer l’emploi (28%). Par contre, 31% des Français l’estime capable d’améliorer le pouvoir d’achat, c’est 6 points de plus que la majorité présidentielle.

 

Politique énergétique : Revenir à l’avant ou préparer l’après ?

Politique  énergétique : Revenir à l’avant ou préparer l’après ?

 

 

Revenir aux politiques d’avant ou préparer l’après s’interroge Andreas Rüdinger, chercheur associé à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) et consultant indépendant en politiques énergétiques. 

 

Commençons par un constat positif et rassurant : lorsque le monde politique reconnait que nous sommes réellement en situation de crise, il arrive rapidement à se mettre en « état de guerre » et à débloquer des sommes colossales, faisant fi de toutes les contraintes d’endettement. La crise du Covid-19 a fourni une illustration sans précédent, avec plus de 140 milliards d’euros engagés par l’Etat français pour maintenir l’économie a flot. La crise des prix des énergies, qui a progressivement touché le marché du gaz, puis l’électricité et enfin les carburants depuis septembre 2021, semble de nouveau valider ce principe. En l’espace de quelques mois, l’Etat français a engagé 15,5 milliards de dépenses publiques et jusqu’à 8 milliards de dépenses quasi-publiques pour compenser les impacts de la hausse des prix, principalement au travers du blocage des tarifs réglementés de vente de gaz et d’électricité.[i] Soit plus que l’ensemble des dépenses publiques favorables au climat recensées pour 2019, selon l’institut I4CE.

Quand une crise en engendre une autre

Dans son rapport spécial de 2020 « Climat, santé : Mieux prévenir, mieux guérir », le Haut Conseil pour le Climat rappelait à juste titre : « Il est impératif que la réponse du gouvernement soutienne des transformations structurelles qui accélèrent la transition bas-carbone juste, car celle-ci renforcera notre résilience aux risques sanitaires et climatiques ». Qu’en est-il en ce début d’année 2022 ? Si des doutes subsistent sur le bilan en matière d’accélération de la transition bas-carbone, un constat s’impose : à défaut de baisser les émissions de gaz à effet de serre, l’avalanche d’argent public a permis de doper la croissance économique. 7 % pour ce qui est de la France, un record absolu sur les 50 dernières années. Associée à l’effet « Covid » de désorganisation des chaînes de production, cette relance économique sur fond de plans de relance a paradoxalement contribué à une nouvelle « crise », faite de pénuries sur de nombreuses matières premières, du bois au plastique et à l’acier, en passant par les semi-conducteurs et… l’énergie.

Un retour aux fondamentaux de la politique énergétique…

Cette nouvelle crise de l’énergie engendre des glissements rhétoriques et idéologiques déconcertants. On a connu un chef d’Etat parti en guerre contre le Covid mais oubliant d’évoquer la crise climatique sur une interview de deux heures. Place désormais au ministre de l’Économie qui compare la crise actuelle des prix des énergies au choc pétrolier de 1973. Et paradoxalement, 50 ans après, ce retour vers le passé ne paraît pas totalement infondé : les prix des énergies atteignent de nouveaux records. Et les Etats s’efforcent à répondre aux fondamentaux de la politique énergétique : assurer la sécurité d’approvisionnement et garantir des prix abordables, pour ne surtout pas mettre en danger la croissance économique. Quitte à sortir le chéquier pour acheter la paix sociale. Dans cet éloge de l’ancien monde, les industriels ne sont pas en reste, en proposant la création d’un grand ministère de l’Industrie regroupant l’industrie, l’énergie et la recherche. L’écologie, ça commence à bien faire. Et dans tout ça, personne ne parle du climat. Don’t look up.

… qui ne doit pas devenir une fatalité

En dehors de la France, particulièrement exposée en pleine période pré-électorale, tous les décideurs européens semblent pris par le même dilemme : impossible de traiter de front l’urgence économique et sociale due à la hausse des prix tout en mettant en œuvre la nécessaire accélération de la transition bas-carbone. Avec une tentation de plus en plus visible de repasser un peu par l’ancien monde, fondé sur une croissance économique dopée par une énergie carbonée et peu chère. L’année 2022 connaitra une production record de charbon à l’échelle mondiale. Et au sein de l’UE (et de la France !), la consommation de gaz a même augmenté au sein des 20 dernières années. Mais il vaut mieux se préoccuper des prix que de la maîtrise des consommations. close volume_off   On ne peut rien faire, Madame le Ministre, disaient-ils.

Faire de la transition « juste » plus qu’un simple slogan ?

La question qui se pose en filigrane est bien de savoir si la transition « juste », combinant l’urgence climatique et l’impératif social, pourrait un jour devenir plus qu’un slogan politique. En ce qui concerne la réponse à la crise des prix des énergies, cela ne semble pourtant pas si compliquée, à condition de prendre les choses au pied de la lettre : « Transition » : plutôt que d’entraver la transition, en supprimant le signal prix de l’énergie pour l’ensemble des acteurs (via un blocage général des tarifs), il faut au contraire massivement faciliter le passage à l’acte pour que chacun puisse engager la transition à son échelle, dans un contexte (assez rare) où tout le monde se sent concerné par la question énergétique.

Pour chaque euro dépensé dans les mesures d’urgence sociale, un euro supplémentaire devrait alimenter les politiques de transition, en ciblant particulièrement la rénovation énergétique et la mobilité propre. Et en dépit de la grande tentation à réduire le débat sur la transition en France à l’affrontement entre nucléaire et renouvelables : ce ne sont pas des annonces hâtives sur de nouveaux réacteurs nucléaires, dont la mise en service n’interviendra pas avant 2040 qui vont permettre d’accélérer la transition bas carbone sur la décennie critique qui nous attend. Ni à répondre à la crise de l’énergie que nous vivons déjà. « Juste » : cette accélération de la transition ne doit pas peser de manière disproportionnée sur les acteurs les plus vulnérables.

 

Il faut donc leur réserver des mesures bien ciblées et proportionnelles à l’impact de la hausse des prix, tout en cherchant en priorité à réduire leur vulnérabilité de façon structurelle. Non pas en se bornant à réduire le prix de l’énergie de manière artificielle pour tous les acteurs. Mais en mettant en œuvre un vaste plan de rénovation énergétique visant à transformer toutes les passoires thermiques habitées par des ménages modestes en bâtiments basse consommation, avec un reste à charge zéro. A titre d’illustration : selon le scénario Rénovons, il faudrait 4 milliards d’euros par an pour rénover l’ensemble des 6,7 passoires thermiques (classes F et G) au standard « bâtiment basse consommation » sur 10 ans. En mettant en œuvre ces critères pour améliorer l’efficacité des mesures de gestion de la crise, il aurait été possible de flécher au moins dix milliards sur les vingt dépensés à l’accélération de la transition bas-carbone, tout en répondant de façon plus ciblée aux besoins des acteurs les plus vulnérables. Le choix qui se présente à nous ne doit pas se faire entre l’impératif de justice sociale et la lutte contre le dérèglement climatique. Mais bien entre la tentation de rester coincés dans l’ancien monde, au risque de subir des crises toujours plus violentes, et le courage de saisir cette crise comme opportunité pour enfin s’engager sur le chemin d’une société plus résiliente.   Ces dépenses incluent le chèque énergie additionnel de 100 euros (0,6 milliard d’euros), l’indemnité inflation versée à 38 millions de personnes (3,8 milliards d’euros) ; la réduction de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) de 22,50 €/MWh à 0,50 €/MWh (8 milliards d’euros), l’indemnisation des fournisseurs pour le blocage du tarif réglementé de vente de gaz (1,2 milliard d’euros), et enfin le coût supporté par EDF au titre de l’extension de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), annoncé à 8 milliards d’euros.

Environnement et crise énergétique : Revenir à l’avant ou préparer l’après ?

Environnement et crise énergétique : Revenir à l’avant ou préparer l’après ?

 

 

Revenir aux politiques d’avant ou préparer l’après s’interroge Andreas Rüdinger, chercheur associé à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) et consultant indépendant en politiques énergétiques. 

 

Commençons par un constat positif et rassurant : lorsque le monde politique reconnait que nous sommes réellement en situation de crise, il arrive rapidement à se mettre en « état de guerre » et à débloquer des sommes colossales, faisant fi de toutes les contraintes d’endettement. La crise du Covid-19 a fourni une illustration sans précédent, avec plus de 140 milliards d’euros engagés par l’Etat français pour maintenir l’économie a flot. La crise des prix des énergies, qui a progressivement touché le marché du gaz, puis l’électricité et enfin les carburants depuis septembre 2021, semble de nouveau valider ce principe. En l’espace de quelques mois, l’Etat français a engagé 15,5 milliards de dépenses publiques et jusqu’à 8 milliards de dépenses quasi-publiques pour compenser les impacts de la hausse des prix, principalement au travers du blocage des tarifs réglementés de vente de gaz et d’électricité.[i] Soit plus que l’ensemble des dépenses publiques favorables au climat recensées pour 2019, selon l’institut I4CE.

Quand une crise en engendre une autre

Dans son rapport spécial de 2020 « Climat, santé : Mieux prévenir, mieux guérir », le Haut Conseil pour le Climat rappelait à juste titre : « Il est impératif que la réponse du gouvernement soutienne des transformations structurelles qui accélèrent la transition bas-carbone juste, car celle-ci renforcera notre résilience aux risques sanitaires et climatiques ». Qu’en est-il en ce début d’année 2022 ? Si des doutes subsistent sur le bilan en matière d’accélération de la transition bas-carbone, un constat s’impose : à défaut de baisser les émissions de gaz à effet de serre, l’avalanche d’argent public a permis de doper la croissance économique. 7 % pour ce qui est de la France, un record absolu sur les 50 dernières années. Associée à l’effet « Covid » de désorganisation des chaînes de production, cette relance économique sur fond de plans de relance a paradoxalement contribué à une nouvelle « crise », faite de pénuries sur de nombreuses matières premières, du bois au plastique et à l’acier, en passant par les semi-conducteurs et… l’énergie.

Un retour aux fondamentaux de la politique énergétique…

Cette nouvelle crise de l’énergie engendre des glissements rhétoriques et idéologiques déconcertants. On a connu un chef d’Etat parti en guerre contre le Covid mais oubliant d’évoquer la crise climatique sur une interview de deux heures. Place désormais au ministre de l’Économie qui compare la crise actuelle des prix des énergies au choc pétrolier de 1973. Et paradoxalement, 50 ans après, ce retour vers le passé ne paraît pas totalement infondé : les prix des énergies atteignent de nouveaux records. Et les Etats s’efforcent à répondre aux fondamentaux de la politique énergétique : assurer la sécurité d’approvisionnement et garantir des prix abordables, pour ne surtout pas mettre en danger la croissance économique. Quitte à sortir le chéquier pour acheter la paix sociale. Dans cet éloge de l’ancien monde, les industriels ne sont pas en reste, en proposant la création d’un grand ministère de l’Industrie regroupant l’industrie, l’énergie et la recherche. L’écologie, ça commence à bien faire. Et dans tout ça, personne ne parle du climat. Don’t look up.

… qui ne doit pas devenir une fatalité

En dehors de la France, particulièrement exposée en pleine période pré-électorale, tous les décideurs européens semblent pris par le même dilemme : impossible de traiter de front l’urgence économique et sociale due à la hausse des prix tout en mettant en œuvre la nécessaire accélération de la transition bas-carbone. Avec une tentation de plus en plus visible de repasser un peu par l’ancien monde, fondé sur une croissance économique dopée par une énergie carbonée et peu chère. L’année 2022 connaitra une production record de charbon à l’échelle mondiale. Et au sein de l’UE (et de la France !), la consommation de gaz a même augmenté au sein des 20 dernières années. Mais il vaut mieux se préoccuper des prix que de la maîtrise des consommations. close volume_off   On ne peut rien faire, Madame le Ministre, disaient-ils.

Faire de la transition « juste » plus qu’un simple slogan ?

La question qui se pose en filigrane est bien de savoir si la transition « juste », combinant l’urgence climatique et l’impératif social, pourrait un jour devenir plus qu’un slogan politique. En ce qui concerne la réponse à la crise des prix des énergies, cela ne semble pourtant pas si compliquée, à condition de prendre les choses au pied de la lettre : « Transition » : plutôt que d’entraver la transition, en supprimant le signal prix de l’énergie pour l’ensemble des acteurs (via un blocage général des tarifs), il faut au contraire massivement faciliter le passage à l’acte pour que chacun puisse engager la transition à son échelle, dans un contexte (assez rare) où tout le monde se sent concerné par la question énergétique.

 Pour chaque euro dépensé dans les mesures d’urgence sociale, un euro supplémentaire devrait alimenter les politiques de transition, en ciblant particulièrement la rénovation énergétique et la mobilité propre. Et en dépit de la grande tentation à réduire le débat sur la transition en France à l’affrontement entre nucléaire et renouvelables : ce ne sont pas des annonces hâtives sur de nouveaux réacteurs nucléaires, dont la mise en service n’interviendra pas avant 2040 qui vont permettre d’accélérer la transition bas carbone sur la décennie critique qui nous attend. Ni à répondre à la crise de l’énergie que nous vivons déjà. « Juste » : cette accélération de la transition ne doit pas peser de manière disproportionnée sur les acteurs les plus vulnérables.

 

 Il faut donc leur réserver des mesures bien ciblées et proportionnelles à l’impact de la hausse des prix, tout en cherchant en priorité à réduire leur vulnérabilité de façon structurelle. Non pas en se bornant à réduire le prix de l’énergie de manière artificielle pour tous les acteurs. Mais en mettant en œuvre un vaste plan de rénovation énergétique visant à transformer toutes les passoires thermiques habitées par des ménages modestes en bâtiments basse consommation, avec un reste à charge zéro. A titre d’illustration : selon le scénario Rénovons, il faudrait 4 milliards d’euros par an pour rénover l’ensemble des 6,7 passoires thermiques (classes F et G) au standard « bâtiment basse consommation » sur 10 ans. En mettant en œuvre ces critères pour améliorer l’efficacité des mesures de gestion de la crise, il aurait été possible de flécher au moins dix milliards sur les vingt dépensés à l’accélération de la transition bas-carbone, tout en répondant de façon plus ciblée aux besoins des acteurs les plus vulnérables. Le choix qui se présente à nous ne doit pas se faire entre l’impératif de justice sociale et la lutte contre le dérèglement climatique. Mais bien entre la tentation de rester coincés dans l’ancien monde, au risque de subir des crises toujours plus violentes, et le courage de saisir cette crise comme opportunité pour enfin s’engager sur le chemin d’une société plus résiliente.   Ces dépenses incluent le chèque énergie additionnel de 100 euros (0,6 milliard d’euros), l’indemnité inflation versée à 38 millions de personnes (3,8 milliards d’euros) ; la réduction de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) de 22,50 €/MWh à 0,50 €/MWh (8 milliards d’euros), l’indemnisation des fournisseurs pour le blocage du tarif réglementé de vente de gaz (1,2 milliard d’euros), et enfin le coût supporté par EDF au titre de l’extension de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), annoncé à 8 milliards d’euros.

Profiter de l’après Covid pour faire évoluer le système de santé

Profiter de l’après Covid pour faire évoluer le système de santé

 

Prévention des conduites à risque, fin de l’hospitalo-centrisme, régionalisation, levée des freins à la recherche… Pour le médecin spécialisé en santé publique, ces pistes permettront de répondre aux besoins des Français d’après  le Dr Martin Blachier, médecin spécialiste de santé publique, CEO de Public Health Expertise.

 

 

Les crises sont des révélateurs puissants. Elles accélèrent les transformations et poussent les systèmes à évoluer. Oui, nous allons sortir de la crise de la Covid : les personnes vulnérables vont être vaccinées, les stratégies de dépistage vont permettre de mieux maîtriser la circulation virale, sans doute certaines pistes thérapeutiques prometteuses permettront-elles d’améliorer le pronostic des patients sévères.

Notre devoir collectif sera alors de faire évoluer le système à l’aune des enseignements de la crise. Cette crise rappelle que la santé est la priorité numéro 1 des Français. Nous sommes capables de nous passer de quasiment tout si notre santé est en jeu, le « quoi qu’il en coûte » en est le symbole.

On a vu apparaître, dans le langage courant, le terme « comorbidités » qui nous signifie que la santé est un concept plus large que la distinction malade et bien-portant. Il existe en effet une phase de pré-maladie qui nous expose à un risque très augmenté de maladie réelle et de ses complications. Ces comorbidités sont-elles évitables ? Oui, il s’agit principalement d’agir contre six facteurs de risques majeurs : la sédentarité, la mauvaise alimentation, la consommation d’alcool et de tabac, la pollution de l’air, les violences psychologiques, la pauvreté.

«Les déterminants sociaux contribuent fondamentalement à l’état de santé. Dotons-nous d’une réelle assistance publique qui accueillera toute personne en difficulté sociale avec un cadre adapté qui n’est ni l’hôpital, ni le cabinet du médecin de ville»

Comment ? D’abord en changeant d’approche. Lutter contre la pauvreté, limiter les conduites à risques, prévenir la mauvaise hygiène de vie et protéger les plus faibles n’est pas le rôle du médecin ou du soignant. C’est le rôle du travailleur social ! Les travaux de Sir Michael Marmot, confirmés depuis, ont montré que les déterminants sociaux contribuent fondamentalement à l’état de santé. Dotons-nous d’une réelle assistance publique qui accueillera toute personne en difficulté sociale parce qu’elle a faim, qu’elle est menacée, qu’elle est à la rue ou tout simplement qu’elle est perdue. Soyons en mesure d’aider ces personnes dans le besoin avec un cadre adapté qui n’est ni l’hôpital, ni le cabinet du médecin de ville.

Ensuite, en cessant d’aborder les sujets écologiques, sociaux et sanitaires de façon dissociée. Les décisions dans ces trois domaines doivent être prises conjointement… et pourquoi pas au sein d’un grand ministère commun ?

Nous avons aussi découvert le goulot d’étranglement du système de santé : l’hôpital. Quand l’hôpital s’arrête, tout s’arrête. Pourquoi ? Parce que tout le système de santé français est hospitalo-centré. C’est une spécificité gauloise qui va contre le sens de l’évolution de la prise en charge des patients. L’essentiel des innovations thérapeutiques et organisationnelles est destiné à sortir de l’hôpital. Ce n’est même plus une organisation qui satisfait les soignants et encore moins les aidants. Les difficultés d’attractivité de l’hôpital public montrent que les soignants préféraient une activité plus mixte dans laquelle ils se sentent acteurs et responsables.

Filières et régions. Il nous paraît par ailleurs crucial de travailler sur la structuration des activités. Tout d’abord, organiser la santé en filières (cancer, diabète, maladies rares…) plutôt qu’autour des centres hospitaliers ; ensuite, régionaliser les décisions. La région est probablement la bonne échelle de gestion de la santé. Les contextes géographiques, sociaux-économiques et même culturels sont trop différents de l’une à l’autre pour que la santé soit bien gérée à l’échelle nationale. Les disparités d’évolution de l’épidémie de Covid-19 à l’échelle régionale ont mis en difficulté les décisions nationales. Les agences régionales de santé ne répondent pas à la régionalisation car ce sont des émanations du pouvoir central. Comment y remédier alors ? En positionnant l’agence à travers son directeur nommé par le président de région, lui conférant ainsi la légitimité pour administrer la santé localement.

Pour finir, la France a été absente de la course aux vaccins ou aux traitements. Sans doute, nous nous rendrons compte que les idées étaient bien là mais qu’elles ont trop souvent été bloquées ou étouffées pour de mauvaises raisons. Lors de la première vague, le Dr Nicolas Hoertel, psychiatre à l’hôpital Corentin-Celton, s’étonne de voir les unités « Covid-19 psychiatries » presque vides. En fouillant les bases de données de l’AP-HP, il découvre l’effet potentiel d’un antidépresseur sur l’évolution de la Covid-19. Il publie son premier article le 14 juillet 2020. Il est contacté dès septembre 2020 par un Californien qui lui propose 1 million de dollars pour financer un essai clinique. En France, on le bloque ; « les cimetières sont remplis de bonnes idées », se voit-il répondre. Son essai n’a toujours pas pu démarrer.

Ce qui ne se voit pas par temps calme saute aux yeux lors de la tempête. Profitons du fait que tout paraisse plus clair aujourd’hui pour préparer l’action une fois les beaux jours revenus.

Martin Blachier est médecin en santé publique, associé de la société de conseil Public health expertise (PHE).

L’après-Covid de Bayrou (Commissariat au Plan)

L’après-Covid de Bayrou (Commissariat au Plan)

 

 

L’opinion rend d’ une note de 14 pages intitulée « Et si la Covid durait ? », présentée mercredi dans le huis clos du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et que l’Opinion s’est procurée, le haut-commissaire au Plan François Bayrou, questionne l’avenir : « Comment vivre ensemble dans un monde masqué ? », « comment le spectacle vivant peut-il le rester s’il se déroule par écrans interposés ? », « le vote électronique peut-il devenir la nouvelle règle ? », « la société de l’échange et de la proximité va-t-elle devenir la société de la distance et de la méfiance ? », « les rapports sociaux individualisés, éparpillés, pourront-ils donner lieu à de nouvelles formes d’organisation collectives ? ». Dans ce monde où on ne peut plus aller au théâtre, au restaurant ou voir un concert, « c’est le cœur de notre identité française qui est atteint », met en garde le maire de Pau.

François Bayrou, qui a rencontré tous ses prédécesseurs depuis son arrivée à ce poste le 3 septembre, définit huit priorités : un plan d’urgence sur les secteurs stratégiques comme les médicaments vitaux, un plan à moyen terme de stratégie industrielle, le développement du numérique partout sur le territoire, une stratégie de revalorisation des métiers, une grande politique de prévention des maladies, une nouvelle stratégie d’aménagement du territoire et enfin la fixation des principes d’un équilibre entre les libertés et la gestion des risques collectifs..

Au moment où la France s’apprête à encaisser un deuxième confinement, François Bayrou dresse un constat assez sombre : « Alors que nous vivions depuis la Seconde Guerre mondiale dans une société de croissance, fondée sur des interdépendances, la crise de la Covid-19 met en lumière nos fragilités et nos failles ; il règne désormais une forme de désarroi, en tout cas d’intranquillité ». Qui aurait pu imaginer il y a quelques mois encore une société où « l’échange paraît constituer aujourd’hui, en soi, une menace » ? D’autant que, note le haut-commissaire, la crise a renforcé « la télé activité » qui rend plus impérieuse encore l’accélération de la couverture numérique du territoire, le télétravail ayant pour possible « effet collatéral un repeuplement des zones rurales ou des villes moyennes. »

. Le centriste anticipe « une crise économique et sociale d’une gravité sans précédent, au moins depuis la dernière guerre » et pose la question de la « soutenabilité de la dette ». Le maire de Pau veut « réconcilier la France avec son ambition économique et culturelle [...] Le moment est crucial, il représente peut-être la dernière chance pour cette volonté nationale ». L’ancien ministre de l’Education nationale appelle à « prévenir l’épuisement » des soignants, bien moins visibles et publiquement soutenus que lors de la première vague.

Pour favoriser la prospérité de demain, le centriste a une idée : « Les salariés en activité partielle ne pourraient-ils pas être mobilisés afin qu’ils consacrent une part de leur temps à des activités socialement utiles ? » François Bayrou reprend un concept qui fait flores depuis le début de la crise, revaloriser ce qu’on appelle désormais communément « la deuxième ligne », « ceux qui nous nourrissent, nous éduquent, nous soignent, ceux dont la présence physique au travail est incontournable ». C’est aussi l’ensemble de notre système de soins et de protection sociale qu’il faut d’après lui repenser, pour passer d’« un modèle centré sur l’hôpital » à « un mode moins concentré, réduisant les brassages de population. »

Retour du politique. Comme meilleur remède à cette crise à multiples facettes, le docteur Bayrou préconise « un débat démocratique ouvert », « une nouvelle forme d’action publique », qui passerait notamment par « l’appropriation par les médias et le grand public des principes fondamentaux de la réflexion scientifique ». « Le moment que nous vivons est peut-être celui de la montée des périls. Il devra être celui du retour du politique », plaide François Bayrou. Un vrai défi alors que la crédibilité de la parole publique s’est fracassée sur le mur de la crise.

Qu’adviendra-t-il de cette réflexion ? François Bayrou voudrait publier une note tous les 15 jours « pour instituer un débat permanent, créer une sorte d’émulsion intellectuelle et démocratique, et non livrer un gros pavé que personne ne lirait », explique-t-on au commissariat au Plan. Reste désormais aux membres du Conseil social, économique et environnemental d’enrichir cette note d’ici à la deuxième quinzaine de novembre. François Bayrou recevra les forces syndicales et patronales, qui vont nommer des sherpas pour travailler sur ces sujets. Plus qu’un catalogue à la Prévert, l’idée est d’établir des scénarios possibles à moyen terme.

L’après Covid 19 pour l’agriculture française

L’après Covid 19 pour  l’agriculture française

Denis Fumery, agriculteur, et président de l’association Villes-Campagnes explique les conséquences du CIvid 19 pour l’agriculture française et considère qu’on ne peut pas déléguer notre alimentation à d’autres.

 

 

« L’agriculture française est confrontée à une crise d’ampleur inédite qui, combinée aux difficultés auxquelles l’exposent ses vieux démons, la mettent à genoux. En effet, c’est un tableau sombre qui s’offre à Julien Denormandie, nouveau ministre de l’Agriculture de notre pays. La filière vitivinicole se retrouve avec un milliard de litres de vin en excédent. Les ventes des boulangeries ont plongé de 30 %, la production laitière ne trouve plus de débouchés à l’export, 450.000 tonnes de pommes de terre n’ont pas été consommées entre mars et juillet. L’horticulture affiche 1,4 milliard d’euros de pertes sèches. On se retrouve face à un inventaire à la Prévert où tout semble crier : catastrophe !

Mais il est à noter que l’exécutif français n’est pas resté inactif face à cette situation. Des mesures ont été prises : 145 millions d’euros ont été alloués à la mise en place d’une distillation de crise pour transformer le vin en bioéthanol ou en gel hydroalcoolique. La filière pomme de terre, qui s’attend à un manque à gagner de 200 millions d’euros en raison de la crise, a reçu l’assurance d’être accompagnée par le ministère de l’Agriculture.

Toute crise porte en elle les germes de lendemains meilleurs. Et celle-ci n’échappe pas à la règle. Outre l’élan de sympathie et de curiosité qu’elle a suscité en direction du monde agricole, la pandémie du Covid-19 pourrait donner à la France l’occasion de repenser son agriculture et de lui redonner des couleurs. On n’en attendrait pas moins de la nation de Sully.

Par où pourrait-on commencer une entreprise aussi ambitieuse ? Une première option consisterait à amoindrir les coûts de production afin de permettre à l’agriculteur de mieux vivre de son métier et d’être compétitif sur un marché mondial en perpétuel changement.

Une intervention ferme dans le domaine du prix des engrais pourrait à la fois offrir cette bouffée d’air dont a besoin l’agriculture française, mais aussi envoyer un signal fort en direction du monde agricole. En effet, l’an dernier, l’Union européenne a adopté un taxe anti-dumping qui a affecté le secteur des engrais. La mesure qui ciblait trois pays (USA, Russie et Trinidad et Tobago) intervenait suite à une plainte de Fertilizers Europe. Cette volonté affichée de protéger les producteurs d’engrais du vieux continent à eu un contrecoup pour les agriculteurs. Désormais, les prix des engrais sont maintenus à des niveaux artificiellement élevés, ce qui grève notre compétitivité. Étrange situation que celle où les 27 se retrouvent à protéger l’industrie des fertilisants au détriment de sa propre agriculture. Déjà pour le compte de l’année 2019, l’Insee estime que les prix des engrais ont progressé de 9,4 %. Cette hausse a entraîné mécaniquement une baisse des volumes de l’ordre de 15,3 %. Cette situation s’est traduite par des contre-performances pour des filières comme l’horticulture, la pomme de terre ou encore la vitiviniculture. Quant à la filière céréalière, ses bons résultats sont masqués par la chute des cours mondiaux, une lutte âpre dans la conquête des marchés à l’export. Dans ce contexte, un renchérissement du prix des engrais contribue à plomber les marges des producteurs.

Difficile donc de comprendre le silence de la France devant l’adoption de cette taxe par le Comité des instruments de défense commerciale (IDC), surtout quand on sait que l’Hexagone importe 95,1 % des minéraux utilisés comme engrais. Premier consommateur de phosphate et leader de la consommation d’azote sur le vieux continent, le silence de la France lors de l’adoption des lois anti-dumping sur les engrais coûtera 2,8 milliards d’euros aux producteurs céréaliers. Il faut croire que c’est ce qu’a compris l’exécutif quand le président Macron déclarait au soir du 12 mars 2020 : « Déléguer notre alimentation [...] à d’autres est une folie.

La crise offre aujourd’hui l’opportunité aux dirigeants de jeter un regard neuf sur ces décisions et de repenser la politique agricole commune afin de la rapprocher de son esprit original et d’en faire le lieu où s’unissent toutes les forces agricoles du continent, plutôt qu’un outil de blocage qui paralyse et sclérose le monde agricole.

Face à la crise, l’heure doit être à l’audace. Il faudra innover pour survivre et regagner les parts de marché que l’agriculture perd chaque année à l’exportation. Le savoir-faire du terroir français doit retrouver le lustre qui est le sien. Mais cette reconquête ne passera pas par la frilosité et le recroquevillement du « c’était mieux avant », mais par une adoption responsable de l’apport des technologies afin de développer des avantages compétitifs.

Néanmoins, la plus grande des victoires du monde agricole français ne viendra pas de son internationalisation, mais de sa redécouverte et de sa compréhension par un acteur si proche, mais à la fois si lointain : le citoyen français lui-même. À cet égard, le Covid-19 a créé un momentum dont il convient de tirer le meilleur. Les villes et les campagnes doivent se redécouvrir. Les citoyens doivent se rapprocher de ceux qui les nourrissent et comprendre comment le repas qui se retrouve dans leurs assiettes est produit et quels sont les choix qui ont motivé telle ou telle option.

Dans un pays qui a récemment connu le triomphe d’un dynamique écologiste lors des dernières municipales, cette démarche ne serait pas dénuée de sens. Mais pour que ce vœu s’accomplisse, il faudra également que le monde rural aille à la rencontre des villes, fasse preuve de pédagogie, et explique inlassablement sa démarche. Dans cette démarche, le rôle des pouvoirs publics est également capital.

Ce qui est attendu aujourd’hui de Julien Denormandie est de participer à cette dynamique qui aidera la France à redevenir la nation dont labourage et pâturage sont les deux mamelles.

L’après Coronavirus : pas de retour à la normalité

L’après Coronavirus : pas de retour à la normalité

il n’y aura pas de retour à la normalité après le Coronavirus d’après de Gideon Lichfield, rédacteur en chef de la MIT Technology Review, qui consacre un long article dans sa revue.

« Pour arrêter le coronavirus, nous devrons changer radicalement presque tout ce que nous faisons: comment nous travaillons, faisons de l’exercice, socialisons, achetons, gérons notre santé, éduquons nos enfants, prenons soin des membres de la famille », prévoit-il.

Le journaliste fonde son analyse sur un objectif qui fait désormais consensus: celui d’utiliser la distanciation sociale afin « d’aplatir la courbe » des contaminations. Il s’agit de ralentir la diffusion du coronavirus pour permettre aux divers systèmes de santé nationaux de prendre en charge les malades. Mais cela ne permettra pas d’éradiquer la maladie, notamment dans un monde globalisé, rappelle-t-il: au contraire, l’épidémie durera, bien qu’à un niveau soutenable, jusqu’à ce qu’on ait trouvé un vaccin, ou qu’assez de gens aient été contaminés pour que les autres soient indirectement protégés (« immunité grégaire »).

Gideon Lichfield s’appuie également sur un rapport publié le 16 mars par des chercheurs du Imperial College London qui préconisent donc un confinement »yo-yo ».

L’idée est « d’imposer des mesures de distanciation sociale plus extrêmes à chaque fois que les admissions dans les unités de soins intensifs commencent à augmenter, et les assouplir à chaque fois que les admissions baissent », explique-t-il.

 

« Selon ce modèle, les chercheurs concluent que la distanciation sociale et les fermetures d’écoles devraient être en vigueur environ les deux tiers du temps – environ deux mois oui et un mois non -, jusqu’à ce qu’un vaccin soit disponible, ce qui prendra au moins 18 mois (si jamais on y parvient) », résume Gideon Lichfield.

C’est pourquoi le rédacteur en chef de la MIT Technology Review met en garde: nous ne sommes pas face à une « disruption temporaire ».

« C’est le début d’un mode de vie complètement différent. »

 

À court terme, il y aura surtout beaucoup de dégâts, notamment « pour les entreprises qui dépendent de personnes qui se rassemblent en grand nombre: restaurants, cafés, bars, discothèques, clubs de gym, hôtels, théâtres, cinémas, galeries d’art, centres commerciaux, foires artisanales, musées, musiciens et autres artistes, sites sportifs (et équipes sportives), salles de conférence (et organisateurs d’événements), compagnies de croisière, compagnies aériennes, transports publics, écoles privées, garderies », prédit-il.

. La crise actuelle incitera sans doute au développement des moyens nécessaires pour répondre à de nouvelles futures pandémies: « des unités d’intervention capables de se déplacer rapidement » afin d’assurer une meilleure prévention, « la capacité d’accélérer rapidement la production d’équipements médicaux, de kits de test et de médicaments ».  Mais la socialisation sera aussi profondément affectée.

« Je prédis que nous rétablirons notre capacité à socialiser en toute sécurité en développant des manières plus sophistiquées d’identifier ceux qui représentent ou pas un risque sanitaire, et en discriminant – légalement – les premiers », affirme Gideon Lichfield.

Une voie d’ailleurs déjà empruntée par de nombreux pays, qui ont déployé à grande échelle des technologies de surveillance.

« On peut imaginer un monde dans lequel, pour prendre un vol, vous devrez peut-être être inscrit à un service qui suit vos mouvements via votre téléphone. La compagnie aérienne ne pourrait pas voir où vous êtes allé, mais elle recevrait une alerte si vous avez été proche de gens dont l’infection est connue ou de foyers de maladie », prédit Gideon Lichfield.  »Il pourrait y avoir des exigences similaires à l’entrée des grands sites, des bâtiments gouvernementaux ou des principales stations des transports publics ».

« Il y aurait des scanners de température partout, et votre lieu de travail pourrait exiger que vous portiez un appareil qui surveille votre température ou d’autres paramètres vitaux », imagine encore le journaliste.

Les boîtes de nuit, qui demandent déjà une preuve de leur âge à leurs clients, pourraient finir par exiger une « preuve d’immunité »: un papier, voire un document numérique attestant qu’on est guéri ou qu’on a été vacciné. Des mesures que nous accepterons, « comme nous nous sommes adaptés à des contrôles de sécurité des aéroports de plus en plus rigoureux à la suite des attaques terroristes.

Un accroissement probable des inégalités

 

Mais encore un fois, le prix le plus élevé sera payé par les plus fragiles et les plus pauvres, souligne le rédacteur de chef de la revue américaine. Un tel système de surveillance impliquera en effet de marginaliser encore davantage les personnes déjà exclues du système de santé, celles qui vivent dans des zones particulièrement exposées aux maladies, ou ceux qui ont déjà des emplois précaires impliquant de nombreux clients (« des chauffeurs aux plombiers en passant par les instructeurs de yoga indépendants »).

« Les immigrants, les réfugiés, les sans-papiers et les ex-condamnés seront confrontés à un nouvel obstacle pour s’insérer dans la société ».

 Si l’évaluation du risque sanitaire que tout à chacun représente n’est pas strictement réglementée, « les gouvernements ou les entreprises pourraient choisir n’importe quel critère: par exemple, décider que vous représentez un risque élevé si vous gagnez moins de 50.000 dollars par an, si votre famille est composée de plus de six personnes, et si vous vivez dans certaines parties du pays », craint Gideon Lichfield. Ce qui impliquerait d’évidentes discriminations. Mais dans un monde en disruption, rien ne peut être exclu, même pas un effet indirectement positif, concède le journaliste.

« Le mieux que nous puissions espérer, c’est que la profondeur de cette crise contraindra enfin les pays – les États-Unis en particulier – à corriger les inégalités sociales béantes qui rendent de vastes pans de leurs populations si intensément vulnérables ».




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