Immobilier : tendance à la baisse dans l’ancien
La tendance à la baisse des prix dans l’immobilier s’installe sans doute durablement en raison globalement du manque de solvabilité des candidats à l’accession à la propriété. En cause, la folle envolée des prix de l’immobilier au cours de ces 10 à 20 dernières années, la hausse des taux et la baisse des capacités à emprunter.
Les prix de l’immobilier ancien ont donc reculé de 0,8% au deuxième trimestre par rapport au précédent, selon l’indice Notaires-Insee, dévoilé ce jeudi. Ce chiffre marque la deuxième baisse d’affilée d’un trimestre à l’autre. Sur un an, la hausse des prix décélère
« Les années folles sont terminées. On va passer à un autre paradigme de l’immobilier », a prévenu d’emblée Elodie Frémont, présidente de la commission statistiques immobilières des Notaires du Grand Paris.
En Ile-de-France, région la plus tendue, les prix baissent désormais rapidement, avec un recul de 3,1% sur un an. Cette baisse est portée par l’accentuation du recul des prix des appartements (‑3,7% sur un an au deuxième trimestre 2023, après -1,3% lors du précédent). Elle est davantage marquée pour Paris (-4,4%) que pour la Petite Couronne (-3,8%) et la Grande Couronne (-1,7%). La baisse s’explique également par le repli inédit des prix des maisons (‑1,9 %), qui diminuent sur un an pour la première fois depuis le premier trimestre 2016.
Le nombre de transactions, indicateur de l’activité du marché et qui avait atteint un record absolu en 2021, continue de refluer rapidement.
Les causes sont multiples, mais la principale est la flambée des taux d’intérêt, qui ont renchéri le coût des crédits, selon Élodie Frémont. Ces derniers augmentent sous l’effet de taux d’intérêt en forte remontée, résultat direct de la politique de resserrement monétaire mis en place par la Banque centrale européenne pour freiner l’inflation.
Une baisse générale des prix, déjà observée par les réseaux d’agences, ne devrait pas tarder à arriver. « Sans aucun doute, la baisse va s’accélérer », juge ainsi Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents. « L’achat devient de moins en moins intéressant financièrement, parce que pour rentabiliser son achat, il faut attendre de plus en plus longtemps », remarque-t-il.