Dette : l’amortissement par l’inflation
Il est clair que l’énorme dette des pays favorisée par la distribution de masse de liquidités des banques centrales ne pourra être amortie rapidement. Il faudra au moins 20 à 30 ans pour amortir et à condition d’y affecter des ressources précises sinon les trous ne feront que s’agrandir. Par ailleurs il est aussi improbable de rembourser cette dette avec des hausses d’ impôts qui tuerait immédiatement l’économie pour des années. Ne reste alors que la solution historiquement utilisée à savoir l’amortissement progressif par l’inflation qui réduit la dette des emprunteurs mais évidemment en plus le pouvoir d’achat des épargnants et des salariés quand les salaires ne suivent pas.
C’est pourtant vraisemblablement l’hypothèse la plus probable car la masse de liquidités du à la machine à billets qui s’emballe ne reflète plus la richesse réelle produite. Du coup, il faudra nécessairement des ajustements entre richesse réelle et sa représentation monétaire. Certains économistes s’alarment enfin du risque d’inflation, à cause des plans de relance massifs qui ont été déclenchés. C’est vrai. Ainsi, ce weekend a été adopté le gigantesque plan de relance américain, 1.700 milliards d’euros, avec un chèque de 1.200 euros pour la quasi-totalité des ménages. Le tout financé intégralement par de l’emprunt, largement auprès de la banque centrale, c’est à dire de la création d’argent. Et c’est le cas aussi en Europe, au Royaume-Uni, au Japon. Il est tout à fait possible que cela fasse repartir l’inflation dans les années qui viennent.
Alors évidemment, l’inflation peut être bonne pour l’économie. La difficulté, c’est de ne faire que « un peu » d’inflation. On ne contrôle pas précisément ces phénomènes, qui peuvent s’emballer. Mais c’est vrai que 5% par an, ça ne serait pas forcément un problème. Cela permettrait de réduire assez vite la valeur de la dette accumulée dans la zone euro. Exactement comme nous l’avons fait après la Seconde Guerre mondiale, où c’est l’inflation qui a permis de se débarrasser de la dette du conflit.
L’inflation, c’est plutôt favorable à ceux qui sont endettés, parce que cela réduit le poids des engagements du passé, par rapport aux revenus du présent, qui progressent grâce à la hausse des prix. Et c’est plutôt défavorable à l’épargnant, parce que cela réduit aussi, dans le même temps, la valeur de l’argent accumulé. Comme pour tout phénomène économique, il y a des gagnants et des perdants de l’inflation.