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Pas de conquête des acquis sociaux sans révolution (Marc Lambron, académicien )

Pas de  conquête des acquis sociaux sans  révolution (Marc Lambron, académicien )

 

 

Invité sur Europe 1, l’académicien Marc Lambron, auteur de Carnet de bal : chroniques 4 (Grasset), est revenu sur les mouvements sociaux qu’a connu la France en 2019, notamment la mobilisation contre la réforme des retraites. Ils illustrent d’après lui l’essence et l’aspiration révolutionnaires spécifiques à la France.

« Nous sommes dans un pays d’essence et d’aspiration révolutionnaire depuis au moins deux siècles et la conquête des acquis sociaux s’est faite par révolution, par renversement, ou en tout cas par épreuve de force », explique Marc Lambron. Il ajoute : « A la différence de certains pays qui sont plus aptes à la congestion ou au dialogue comme l’Allemagne, là on voit bien qu’on est dans le cas assez français d’une opposition qui devient frontale et peut-être fractale. »

L’académicien estime qu’en ce moment, « il y a une cristallisation sur ce mode insurrectionnel qui appartient à notre histoire » et que cela s’est joué en deux temps. Tout d’abord un phénomène de « dégagisme » qui touche le monde entier et « qui donne des solutions politiques extrêmes comme Trump, le Brexit, les démocratures en Europe de l’Est ». Pour Marc Lambron, « l’élection de 2017 a témoigné d’une certaine sagesse française à cet égard. Il y a eu un dégagisme mais on l’a joué au centre ».

Cependant, dans l’année et demie qui a suivi l’élection d’Emmanuel Macron, il y a eu « le dégagisme de la rue » qui a commencé par les gilets jaunes. « Emmanuel Macron, qui est l’agent d’un coup de balai, se retrouve lui-même comptable – ce qui est finalement pas tout à fait juste au bout de 16 ou 17 mois de présence au pouvoir – de 30 années au moins d’incuries, ou de tergiversations, ou d’immobilisme. C’est un peu ça le sens de la crise aujourd’hui », analyse-t-il.

Les différents mouvements sociaux qu’a connu la France ces derniers mois font dire à l’académicien que « ce que nous affrontons en ce moment sont des systèmes extrêmement protecteurs qui ont été mis en place pendant une phase de prospérité, c’est-à-dire les Trente Glorieuses, et nous nous y sommes habitués ». Il estime toutefois qu’ »il nous faut prendre, d’une façon ou d’une autre, le deuil ou le deuil partiel de ce à quoi nous étions habitués ».

 

 




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