Archive pour le Tag 'l’Allemagne'

Finances publiques : le grand gaspillage de la France par rapport à l’Allemagne

Finances publiques : le grand gaspillage de la France par rapport à l’Allemagne
Faute de vouloir et de pouvoir engager des réformes qui remettent en cause la nature et les modalités d’intervention de l’État, les gouvernements successifs se contentent de coups de rabot qui en fait ne font que prolonger les tendances de l’accélération des déficits et de la dette.

Pour chaque champ d’intervention de l’État, on trouve évidemment des corporatistes de tous les horizons pour défendre le montant des budgets et même pour l’accroître davantage que la richesse nationale. La vérité sans doute c’est que les dépenses publiques en France ne sont plus sous contrôle.

Personne ne contrôle plus les dérives par l’État bien sûr mais pas davantage les étagères inutiles que constituent les régions, les départements, les communautés de communes, les communes regroupées et les communes avec leur cortège de hiérarchie, de fonctions inutiles, de budgets et d’effectifs.

La comparaison avec l’Allemagne est intéressant dans la mesure où les dépenses publiques outre-Rhin se limitent à environ 48 % du PIB alors que pour la France elles représentent 58 %. Une différence de 10 % soit autour de 300 milliards pour la France, soit exactement ce qu’il conviendrait d’économiser pour équilibrer totalement les comptes nationaux et locaux.  ( À noter aussi la différence de PIB par habitant au profit de l’Allemagne qui témoigne du manque de travail en  France (rapports actifs-inactifs et productivité notamment). Autre comparaison, celle du nombre de fonctionnaires pour 1000 habitants 55 en Allemagne et 85 pour la France! Une différence que les particularités locales ne peuvent justifier.

Le problème c’est qu’il est facile de faire pleurer dans les chaumières à partir de cas qui ne rendent pas compte de la gabegie des moyens financiers publics.

Cela vaut pour tous les champs d’action de l’État et des collectivités locales, partout il y a un véritable gâchis de la dépense publique avec notamment partout en moyenne des sureffectifs. Le problème est qu’il faudrait procéder à des audits  permanents et très fin pour  éliminer le surplus des fonctions dites d’administration, de logistique et autres fonctions support.

Il y a cependant une difficulté majeure puisque la moitié ou les trois quarts du personnel politique résonnent comme des fonctionnaires puisque même issus de la fonction publique ou assimilés (cela vaut aussi pour les élus qui vivent en permanence de la politique). La crise n’est pas seulement financière elle est aussi sociologique avec une démocratie qui n’est pas représentative de la population et qui vit donc dans son propre monde virtuel.

Finances publiques : le grand gaspillage de la France par rapport à l’Allemagne

Finances publiques : le grand gaspillage de la France par rapport à l’Allemagne
Faute de vouloir et de pouvoir engager des réformes qui remettent en cause la nature et les modalités d’intervention de l’État, les gouvernements successifs se contentent de coups de rabot qui en fait ne font que prolonger les tendances de l’accélération des déficits et de la dette.

Pour chaque champ d’intervention de l’État, on trouve évidemment des corporatistes de tous les horizons pour défendre le montant des budgets et même pour l’accroître. La vérité sans doute c’est que les dépenses publiques en France ne sont plus sous contrôle.

Personne ne contrôle plus les dérives par l’État bien sûr mais pas l’avantage les étagères inutiles que constituent les régions, les départements, les communautés de communes, les communes regroupées et les communes avec leur cortège de hiérarchie, de fonctions inutiles, de budgets et d’effectifs.

La comparaison avec l’Allemagne est intéressant dans la mesure où les dépenses publiques outre-Rhin se limitent à environ 48 % du PIB alors que pour la France elles représentent 58 %. Une différence de 10 % soit autour de 300 milliards pour la France, soit exactement ce qu’il conviendrait d’économiser pour équilibrer totalement les comptes nationaux et locaux.  ( À noter aussi la différence de PIB par habitant au profit de l’Allemagne qui témoigne du manque de travail en  France (rapports actifs-inactifs et productivité notamment)).

Le problème c’est qu’il est facile de faire pleurer dans les chaumières à partir de cas qui ne rendent pas compte de la gabegie des moyens financiers publics.

Cela vaut pour tous les champs d’action de l’État et des collectivités locales, partout il y a un véritable gâchis de la dépense publique avec notamment partout en moyenne des sureffectifs. Le problème est qu’il faudrait procéder à des audits  permanents et très fin pour  éliminer le surplus des fonctions dites d’administration, de logistique et autres fonctions support.

Il y a cependant une difficulté majeure puisque la moitié ou les trois quarts du personnel politique résonnent comme des fonctionnaires puisque même issus de la fonction publique ou assimilés (cela vaut aussi pour les élus qui vivent en permanence de la politique). La crise n’est pas seulement financière elle est aussi sociologique avec une démocratie qui n’est pas représentative de la population et qui vit donc dans son propre monde virtuel.

finances publiques : le grand gaspillage de la France par rapport à l’Allemagne

Le grand finances publiques : le grand gaspillage de la France par rapport à l’Allemagne
Faute de vouloir et de pouvoir engager des réformes qui remettent en cause la nature et les modalités d’intervention de l’État, les gouvernements successifs se contentent de coups de rabot qui en fait ne font que prolonger les tendances de l’accélération des déficits et de la dette.

Pour chaque champ d’intervention de l’État, on trouve évidemment des corporatistes de tout poil pour défendre le montant des budgets et même pour l’accroître. La vérité sans doute c’est que les dépenses publiques en France ne sont plus sous contrôle.

Personne ne contrôle plus les dérives par l’État bien sûr mais pas l’avantage les étagères inutiles que constituent les régions, les départements, les communautés de communes, les communes regroupées et les communes avec leur cortège de hiérarchie, de fonctions inutiles de budgets et l’effectifs.

La comparaison avec l’Allemagne est intéressant dans la mesure où les dépenses publiques outre-Rhin se limitent à environ 48 % du PIB alors que pour la France elles représentent 58 %. Une différence de 10 % soit autour de 300 milliards pour la France, soit exactement ce qu’il conviendrait d’économiser pour équilibrer totalement les comptes nationaux et locaux.  ( À noter aussi la différence de PIB par habitant au profit de l’Allemagne qui témoigne du manque de travail en  France).

Le problème c’est qu’il est facile de faire pleurer dans les chaumières à partir de cas qui ne rendent pas compte de la gabegie des moyens financiers publics.

Cela vaut pour tous les champs d’action de l’État et des collectivités locales, partout il y a un véritable gâchis de la dépense publique avec notamment partout en moyenne des sureffectifs. Le problème est qu’il faudrait procéder à des audits  permanents et très fin pour  éliminer le surplus des fonctions dites d’administration, de logistique et autres fonctions support.

Il y a cependant une difficulté majeure puisque la moitié ou les trois quarts du personnel politique résonnent comme des fonctionnaires puisque même issus de la fonction publique ou assimilés (cela vaut aussi pour les élus qui vivent en permanence de la politique). La crise n’est pas seulement financière elle est aussi sociologique avec une démocratie qui n’est pas représentative de la population et qui vit donc dans son propre monde virtuel.

Immigration : L’Allemagne s’assoit sur la politique européenne commune

Immigration : L’Allemagne s’assoit sur  la  politique  européenne commune  

Sans en référer à ses partenaires européens, l’Allemagne a délibérément décidé de mettre en cause la politique européenne  à matière d’immigration. Un changement complet de politique et une rupture avec les règles communes. Brutalement l’Allemagne décide en effet de rétablir les contrôles de tous les étrangers à l’ensemble de ces frontières.
En cause évidemment la montée de l’extrême droite dans certaines régions allemandes. C’est évidemment un virage à 180° pour Berlin qui avait largement favorisé pendant un temps l’arrivée massive d’immigrés. L’objectif officiel du rétablissement du contrôle des frontières serait justifié par le fait que le pays ne veut plus accueillir de migrants en situation irrégulière. La mesure concerne tous les pays frontaliers y compris la France. Il s’agit d’un revirement majeur de l’Allemagne et sans concertation de la politique européenne commune concernant l’immigration. Le problème c’est que cette entorse délibérée aux règles européennes pourrait inciter d’autres états à s’affranchir également de certaines règles communes.
Lundi, l’Allemagne a annoncé qu’elle étendrait les contrôles à l’ensemble de ses frontières, incluant désormais la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark. Berlin considère cette mesure indispensable pour la «protection de la sécurité intérieure ». Cela peut-il vraiment permettre d’enrayer l’immigration illégale ?Rien n’est certain si on prend l’exemple de la croissance de l’immigration en Grande-Bretagne pourtant dispose de frontières naturelles autrement plus importantes qu’en Allemagne. Cette mesure pourrait se révéler davantage politique que réelle

 

Sahara occidental : l’Allemagne comme la France, pour le Maroc

Sahara occidental : l’Allemagne comme la France, pour le Maroc 

Après la France, «l‘Allemagne considère le plan d’autonomie présenté en 2007 comme un effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour une solution acceptée par les deux parties.

 

Le Sahara occidental représente un enjeu économique et politique pour les deux pays qui se disputent maintenant le leadership dans la région.  Le Sahara occidental constitue un enjeu économique et politique pour les deux pays. Économique grâce aux ressources du Sahara occidental et politique grâce au développement très maîtrisé du Maroc. Depuis 2022, la richesse nationale du Maroc a dépassé celle de l’Algérie. Même chose sur le plan de la puissance militaire .

Rabat avait suspendu tous ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc en mars 2021 en raison de «malentendus profonds» avec Berlin. Parmi les points de friction, figurait la position de l’Allemagne sur le Sahara occidental. Berlin avait critiqué la décision de Washington de reconnaître en décembre 2020 la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé. La brouille diplomatique avait commencé à se dissiper en décembre dernier quand Rabat avait salué des déclarations «positives» de la part du nouveau gouvernement allemand sur ce dossier. Dans un discours samedi, le roi du Maroc Mohammed VI a mis en demeure «certains partenaires» à «clarifier» leur position sur le Sahara occidental et à soutenir «sans aucune équivoque» l’initiative marocaine d’autonomie, un message qui s’adressait d’abord à la France, avec laquelle les relations se sont refroidies, selon les médias locaux.

Dans des termes analogues et antérieurs à ceux de l’Allemagne, Paris a déjà dit considérer le plan d’autonomie marocain comme «une base de discussions sérieuse et crédible». Le conflit du Sahara occidental, ex-colonie espagnole, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Rabat prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.

Economie: La France aux crochets de l’Allemagne ?

Economie: La France  aux crochets de l’Allemagne ?
La France fait-elle les poches de l’Allemagne depuis 20 ans ? A travers cette nouvelle chronique, le groupe Mars rappelle que l’Allemagne est le grand vainqueur de l’introduction de l’euro avec 1893 milliards supplémentaires pour le PIB, sur la période 1999-2017. Par le groupe de réflexions  Mars*

 

Un article qui mérite d’être lu mais aussi contesté par son caractère un peu trop partisan teinté de nationalisme. Le groupe Mars paraît plus compétent pour analyser la politique de défense. En la circonstance, il fait l’impasse sur le fait que sans l’Euro, la France aurait connu sans doute plusieurs dévaluations et une perte de pouvoir d’achat d’au moins 20 %. Une dévaluation toujours payée davantage par les moins favorisés via l’inflation. Notons que Mars évite soigneusement de parler du boulet des fonctionnaires qui plombent le budget de l’État. En France on compte 50 % de fonctionnaires en plus qu’en Allemagne ! Et l’Allemagne ne peut  être responsable de cette situation NDLR

« Il n’y a pas besoin d’être professeur d’économie pour comprendre qui fait les poches à qui quand on enregistre avec un partenaire un solde commercial structurellement déficitaire… depuis plus de vingt ans » (Le groupe Mars).

A l’heure où cette chronique sera publiée, les urnes auront rendu leur verdict. Quoi qu’il en soit, n’ayant pas vocation à commenter l’actualité, le groupe Mars souhaite inscrire ses analyses dans le temps long et traiter le fond des sujets plutôt que « l’écume des jours ». Tout juste constatera-t-il qu’il ne sert à rien de nier certaines évidences. Si aujourd’hui un ancien groupuscule d’extrême-droite est à la porte du pouvoir, la faute est entièrement celle de ses adversaires politiques, qui lui ont abandonné leur électorat en oubliant deux grands marqueurs historiques de la gauche : le progrès social et la nation.

Ce ne sont pas les gens qui « votent mal », c’est l’offre politique qui se révèle inadaptée aux attentes des électeurs. Donnez-leur la sécurité et l’espoir d’un progrès pour eux-mêmes et leurs enfants dans le cadre naturel de la nation française (le seul patrimoine de ceux qui n’ont rien, disait en substance Jaurès), et ils cesseront de jouer avec le feu en donnant leur suffrage à des partis infréquentables.

La France fait-elle « les poches de l’Allemagne »
Cela commence par dire la vérité aux électeurs, notamment sur la cause de la diminution de leur pouvoir d’achat. Et pourtant, lors de la campagne électorale que nous avons vécue, certains commentateurs de l’actualité politique sur les plateaux de télévision, souvent journalistes de profession, n’ont pas hésité à proférer les plus grossières contre-vérités pour tenter de justifier un discours de plus en plus inaudible. Ainsi, en guise de commentaire d’une déclaration controversée du chancelier allemand interprétée comme une tentative d’intrusion dans la campagne électorale française, certains affirment de manière péremptoire et sans aucune explication que « cela fait vingt ans que la France fait les poches de l’Allemagne ».
Il s’agit d’un mensonge grossier que quelques chiffres officiels suffisent à dénoncer. D’abord, interrogeons-nous sur ce qu’a voulu dire le commentateur. L’expression triviale « faire les poches » signifie dans un registre plus élevé « commettre une indélicatesse », autrement dit dérober. Comment la France pourrait-elle voler l’Allemagne, dans un système européen régi par le droit ? Mystère.

Faut-il rappeler que c’est bien l’inverse que notre pays a subi sous l’emprise de la violence allemande au XXe siècle, et que l’Allemagne n’a jamais « payé » à la hauteur de ses prédations ? Dans un souci d’apaisement, les Anglo-américains ont contraint les Français à renoncer aux réparations prévues dans le traité de Versailles de 1919. Et l’Allemagne détruite, occupée puis reconstituée à partir de 1949 a réglé sa dette morale « pour solde de tout compte » à hauteur de montants forfaitaires sans commune mesure avec l’ampleur des pillages commis dans toute l’Europe par les troupes d’occupation du IIIe Reich.

Alors, est-ce que le commentateur a voulu dire que l’Allemagne finançait volontairement la France ? Bigre, ce serait un vrai scoop ! Examinons la question plus précisément. Est-ce que le contribuable allemand finance quoi que ce soit en France par ses impôts ? Dans un cadre bilatéral, cela peut arriver de manière tout à fait marginale à l’occasion du cofinancement de projets scientifiques par exemple, et le plus souvent à titre de réciprocité.

Dans le cadre européen, il est vrai que l’Allemagne est le principal contributeur aux dépenses de l’UE et que la France reçoit de l’UE deux milliards de plus que l’Allemagne chaque année. Mais la France est aussi le deuxième contributeur net aux finances de l’UE, à hauteur d’un peu moins de dix milliards d’euros ces dernières années, quand les Allemands paient deux fois plus. Autrement dit, il est vrai que la France « gagne » deux milliards de plus que l’Allemagne chaque année dans ses relations financières avec l’UE et qu’elle « cotise » moins, mais la France reste malgré tout très déficitaire dans ses relations financières avec l’UE. Ce solde négatif a d’ailleurs quasiment doublé depuis 2017, en partie à cause du départ de cet autre financeur net qu’était le Royaume-Uni, mais pas seulement. Le Brexit a pour cause première en effet le sentiment (basé sur des faits réels) de cotiser à perte pour l’UE sans contrepartie financière ni commerciale.

Qu’en est-il en France et en Allemagne ? En contrepartie d’un solde annuel négatif d’environ vingt milliards par an, l’Allemagne bénéficie à plein des avantages du marché unique, par trois canaux principaux : un solde commercial très excédentaire dans l’UE (dont près de 9 milliards rien qu’avec la France), le développement d’un réseau de sous-traitance à bas coût (dont l’intégration de l’Ukraine va encore améliorer le rendement) et la possibilité d’imposer les normes de ses propres industriels (voire d’obtenir des dérogations quand les normes ne lui conviennent pas comme pour la fin des moteurs thermiques).

De son côté, en contrepartie d’un solde négatif de près de dix milliards, la France ne bénéficie pas des mêmes avantages du marché unique, à commencer par un solde commercial déficitaire dans l’UE de plus de cinquante milliards d’euros en moyenne sur les deux dernières années. Pour le reste, si la France est moins habile que l’Allemagne, ce n’est pas la faute des Allemands…
Mais il n’y a pas besoin d’être professeur d’économie pour comprendre qui « fait les poches » à qui quand on enregistre avec un partenaire un solde commercial structurellement déficitaire… depuis plus de vingt ans. La monnaie unique n’est d’ailleurs pas pour rien dans ce résultat, voulu, la faute à la négociation, avant d’entrer dans l’euro, d’une parité conçue pour favoriser une Allemagne alors affaiblie par la nécessité d’intégrer les Länder de l’Est.

L’euro a été construit sur le mark allemand comme une monnaie forte, ce qui ne fonctionne pas avec la spécialisation d’une grande partie de l’économie française qui est, de ce fait, trop chère en coûts pour une valeur ajoutée insuffisante et une trop faible différenciation des offres concurrentes. Hormis l’aéronautique et la défense, l’industrie française a donc été très pénalisée par l’acceptation des critères allemands de l’euro, qui servaient leurs intérêts. Ainsi la part de l’industrie dans l’économie française a été divisée par deux depuis l’adoption de l’euro.

A l’inverse, quoi qu’en disent les Allemands, la présence de la France a évité que le cours de l’euro ne soit plus élevé encore, car cela aurait dû être le cas si sa valorisation avait été fondée uniquement sur l’économie allemande. Ainsi, paradoxalement, la France a subventionné la compétitivité prix de l’économie allemande.
Selon une étude publiée en 2019 du très sérieux think tank allemand CEP, Centre de Politique Européenne, d’inspiration libérale, c’est bien l’Allemagne qui est le grand vainqueur de l’introduction de l’euro, avec 1893 milliards d’euros supplémentaires pour le PIB, sur la période 1999-2017, soit un gain de 23.116 euros par habitant. Les Néerlandais ont gagné presque autant (21.003 euros). D’après Matthias Kullas, l’économiste du CEP, l’Allemagne s’est appuyée sur la stabilité de l’euro, dans la continuité du Deutsche Mark, pour exporter ses produits de haute valeur ajoutée.

« Si l’Espagne et la Belgique n’ont pas trop vu baisser leur PIB par habitant (- 5031 et – 6370 euros), les Portugais ont plus fortement souffert de la monnaie unique (-40 604 euros par personne). Et les deux pays les plus négativement affectés sont la France et l’Italie, qui ont perdu respectivement 3591 et 4325 milliards d’euros sur 20 ans, soit 55 996 euros par Français et 73 605 euros par Italien. Le bilan global semble donc, à l’échelle de l’économie européenne, plutôt négatif », commente Le Figaro au printemps 2019.

En ce qui concerne les deux principaux perdants, le CEP mentionne l’importance d’un outil de politique économique que l’adoption de l’euro a rendu impossible : la dévaluation. Le Figaro poursuit : « Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, la France et l’Italie avaient en effet eu plusieurs fois recours à la dévaluation du franc et de la lire, pour soutenir leur compétitivité. Une pratique aux avantages et revers nombreux, utilisée pour la dernière fois en France en 1986, justement pour rééquilibrer la valeur du franc par rapport au mark allemand, et défendre les entreprises exportatrices. Depuis l’usage de la monnaie unique, les gouvernements des deux pays n’ont plus la possibilité de dévaluer, et selon le CEP, n’ont pas engagé les réformes qui leur auraient permis de rendre l’économique plus efficace, et de bénéficier de l’euro. »

En conclusion de son scoop, le journaliste du Figaro veut rassurer son lectorat : « Au lieu de conseiller à la France de reprendre le contrôle de sa monnaie, et donc de précipiter la fin de la monnaie unique, le think tank souligne plutôt l’importance d’engager des améliorations structurelles sur l’économie et l’État : « des réformes structurelles sont nécessaires maintenant ». Jusqu’à donner un avis très personnel sur la politique économique française : « pour profiter de l’euro, la France doit suivre avec rigueur la voie de la réforme du président Macron », conclut l’étude. »
L’ironie de cette conclusion prend tout son éclat cinq ans plus tard. On peut le déplorer, mais la démocratie française a ceci de regrettable que la volonté des citoyens est censée prévaloir sur l’opinion des experts et des politiciens allemands qui s’expriment pour le bien de notre pays.
Notons que la méthode retenue par le think tank allemand consistait à imaginer une évolution du PIB pour chaque pays, dans l’hypothèse où l’euro n’aurait pas existé. Les projections ont été réalisées en récréant virtuellement des trajectoires économiques à l’aide d’algorithmes, eux-mêmes basés sur les données de pays hors zone euro. La courbe de PIB de la France entre 1999 et 2017 se présente ainsi, en bleu avec l’euro, et en orange, une projection sans l’euro. La surface entre les deux courbes représente exactement la perte de pouvoir d’achat des Français, qu’il faudrait corréler avec le gain pour les Allemands. Alors, depuis 20 ans, qui a fait les poches à qui ?

Ajoutons pour mémoire que les mécanismes européens semblent fonctionner à sens unique : verboten für Dich, sehr gut für mich (interdit pour toi, très bon pour moi). C’est typiquement le cas des aides d’État, dont l’Allemagne a le quasi-monopole en Europe (à hauteur de 1,5% de son PIB), sans doute en toute légalité. De même, le trop fameux Semestre européen, qui est aux « pays du Club Med » ce que le Père Fouettard était aux enfants dissipés, permet aux Allemands de signifier aux Français, via l’UE, que leurs ambitions militaires sont déraisonnables car ils n’ont plus les moyens de les financer.

Enfin, alors que l’industrie allemande gagnait à l’Est de l’UE, avec les élargissements successifs, à la fois des parts de marché et une sous-traitance à bas coûts, le tout financé par les fonds européens auxquels la France (et l’Italie) cotisait à perte, la France ne cessait de se désindustrialiser et de s’appauvrir. La carte (Eurostat) des perspectives de croissance en Europe ci-dessous est à superposer avec le vote en faveur du RN.

On observera incidemment que l’Allemagne gagne sur tous les tableaux : le vote extrémiste tend à marginaliser non seulement les eurodéputés français, mais aussi la position de la France dans l’ensemble des institutions européennes. D’où une influence de la France dans l’UE en déclin, et pour tout dire, quasiment nulle aujourd’hui.
Reste la question des taux d’intérêt. Le fait de rembourser ses créanciers en euros permet il est vrai à la France d’emprunter à un taux moins élevé que si elle devait le faire en francs. Mais cela ne signifie pas pour autant que les Allemands financent cet avantage en aucune façon. Au contraire, les marchés financiers discriminent toujours les emprunteurs en fonction de la qualité de leur signature et le taux auquel le Trésor français emprunte reste supérieur à celui pratiqué vis-à-vis de l’Allemagne. En fait, la monnaie unique n’a pas grand-chose à voir avec cette pratique : ce que le créancier observe, ce n’est pas l’apparence de la monnaie, mais la capacité de remboursement en termes réels, c’est-à-dire à la fois effective et dans une monnaie aussi peu dévalorisée que possible. Mais qu’il se rassure, le contribuable allemand n’est en rien concerné par le remboursement des emprunts français.

C’est bien pourquoi l’Allemagne refuse toujours de développer les capacités d’emprunt de l’UE en tant qu’institution. Cela a encore été le cas lors du dernier Conseil du 26 juin à propos des « Euro-Bonds » pour la défense. Car alors le risque existerait que d’autres « fassent les poches » du contribuable allemand en lui demandant de rembourser des dettes consenties pour financer les dépenses des autres. Mais ce n’est pas le cas actuellement, sauf pour le plan de relance post-Covid, très encadré par les règles budgétaires européennes. S’il existe en France une tentation de « faire les poches » de l’Allemagne, c’est par ce biais. Et le plus grand promoteur de cette fuite en avant n’est autre que le Président français. Mais si Mme Von Der Leyen a été nommée à la présidence de la Commission européenne en dépit de son triste bilan à la tête de la Bundeswehr, et reconduite en dépit de son triste bilan à la tête de la Commission, c’est précisément pour éviter cela.

Signalons incidemment dans le domaine de la défense l’instrument étrange qu’était la « facilité européenne pour la paix » (FEP), financé par des contributions volontaires des États participants assises sur leur richesse nationale. Si certains pays comme la Pologne ont profité des largesses de la FEP, non encadrée par les règles financières de l’UE, pour « faire les poches » des autres, la France, en tant que deuxième contributeur, était plutôt, avec l’Allemagne et l’Italie, du côté des victimes de l’indélicatesse, à hauteur de près de deux milliards d’euros. Un solde négatif qui s’ajoute donc à la contribution nette de la France à l’UE.

En un mot, que le Chancelier se rassure : ses meilleurs alliés en matière d’orthodoxie budgétaires sont en France les partis souverainistes. L’Allemagne aurait en effet beaucoup à perdre à financer les autres États au sein d’une Europe fédérale. Elle aurait alors effectivement l’impression de se faire « faire les poches ». Alors, pourquoi s’inquiète-t-il ?
Ce n’est pas faire preuve de germanophobie que constater que la France n’a pas en l’Allemagne un partenaire fiable et compréhensif. Au contraire, indépendamment de la froideur des relations entre Scholtz et Macron, force est de constater que l’Allemagne pèse de tout son poids en Europe pour aller contre les intérêts français, qu’il s’agisse par exemple d’inscrire le nucléaire dans la liste des énergies décarbonnées, d’investir dans le New Space ou de tenir ses engagements dans les projets de défense conjoints.

La raison est peut-être à trouver dans la boutade selon laquelle les Français respectent les Allemands mais ne les aiment pas, quand les Allemands aiment bien les Français mais ne les respectent pas.

Plus prosaïquement, l’Allemagne de la chancelière Merkel (et de son successeur) a trop profité de l’affaiblissement de la France en Europe depuis vingt ans pour souhaiter rééquilibrer la relation franco-allemande. C’est pourtant une nécessité absolue pour quiconque croit à un projet européen de long terme. Sans quoi le décrochage de la France risque d’emporter dans sa chute toute la construction européenne.

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(1) Tous les chiffres sont issus des données officielles les plus à jour publiées par les administrations de Bercy : https://www.budget.gouv.fr/documentation/file-download/22029 et https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2024/02/07/rapport-2024-sur-le-commerce-exterieur-de-la-france

(2) Cf. parmi nos précédentes chroniques : De quoi la France bénéficie-t-elle en « juste retour » de sa générosité envers l’Union européenne ? et La France, seul pays à s’enfoncer dans un déficit commercial abyssal avec ses partenaires de l’UE

(3) Selon une étude allemande, l’euro aurait particulièrement nui aux Français (lefigaro.fr) ; l’étude en allemand «20 ans d’euro: perdants et gagnants, une enquête empirique» se trouve sous le lien : cepStudy

(4) https://www.latribune.fr/opinions/quelle-strategie-pour-renforcer-l-influence-de-la-france-dans-l-ue-940527.html

(5) Cf. l’une de nos précédentes chroniques : Comment les Français financent l’effort de guerre polonais et l’industrie de défense extra-européenne

(6) Cf. https://www.latribune.fr/opinions/elections-allemandes-que-restera-t-il-des-cinq-programmes-d-armement-emblematiques-de-2017-892845.html et https://www.latribune.fr/opinions/l-avenir-de-la-defense-de-la-france-a-tout-a-perdre-dans-le-scaf-2-2-936113.html

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* Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

La France vit-elle aux crochets de l’Allemagne ?

La France vit-elle aux crochets de l’Allemagne ?
La France fait-elle les poches de l’Allemagne depuis 20 ans ? A travers cette nouvelle chronique, le groupe Mars rappelle que l’Allemagne est le grand vainqueur de l’introduction de l’euro avec 1893 milliards supplémentaires pour le PIB, sur la période 1999-2017. Par le groupe de réflexions  Mars*

 

Un article qui mérite d’être lu mais aussi contesté par son caractère un peu trop partisan teinté de nationalisme. Le groupe Mars paraît plus compétent pour analyser la politique de défense. En la circonstance, il fait l’impasse sur le fait que sans l’Euro, la France aurait connu sans doute plusieurs dévaluations et une perte de pouvoir d’achat d’au moins 20 %. Une dévaluation toujours payée davantage par les moins favorisés via l’inflation. NDLR

« Il n’y a pas besoin d’être professeur d’économie pour comprendre qui fait les poches à qui quand on enregistre avec un partenaire un solde commercial structurellement déficitaire… depuis plus de vingt ans » (Le groupe Mars).

A l’heure où cette chronique sera publiée, les urnes auront rendu leur verdict. Quoi qu’il en soit, n’ayant pas vocation à commenter l’actualité, le groupe Mars souhaite inscrire ses analyses dans le temps long et traiter le fond des sujets plutôt que « l’écume des jours ». Tout juste constatera-t-il qu’il ne sert à rien de nier certaines évidences. Si aujourd’hui un ancien groupuscule d’extrême-droite est à la porte du pouvoir, la faute est entièrement celle de ses adversaires politiques, qui lui ont abandonné leur électorat en oubliant deux grands marqueurs historiques de la gauche : le progrès social et la nation.

Ce ne sont pas les gens qui « votent mal », c’est l’offre politique qui se révèle inadaptée aux attentes des électeurs. Donnez-leur la sécurité et l’espoir d’un progrès pour eux-mêmes et leurs enfants dans le cadre naturel de la nation française (le seul patrimoine de ceux qui n’ont rien, disait en substance Jaurès), et ils cesseront de jouer avec le feu en donnant leur suffrage à des partis infréquentables.

La France fait-elle « les poches de l’Allemagne »
Cela commence par dire la vérité aux électeurs, notamment sur la cause de la diminution de leur pouvoir d’achat. Et pourtant, lors de la campagne électorale que nous avons vécue, certains commentateurs de l’actualité politique sur les plateaux de télévision, souvent journalistes de profession, n’ont pas hésité à proférer les plus grossières contre-vérités pour tenter de justifier un discours de plus en plus inaudible. Ainsi, en guise de commentaire d’une déclaration controversée du chancelier allemand interprétée comme une tentative d’intrusion dans la campagne électorale française, certains affirment de manière péremptoire et sans aucune explication que « cela fait vingt ans que la France fait les poches de l’Allemagne ».
Il s’agit d’un mensonge grossier que quelques chiffres officiels suffisent à dénoncer. D’abord, interrogeons-nous sur ce qu’a voulu dire le commentateur. L’expression triviale « faire les poches » signifie dans un registre plus élevé « commettre une indélicatesse », autrement dit dérober. Comment la France pourrait-elle voler l’Allemagne, dans un système européen régi par le droit ? Mystère.

Faut-il rappeler que c’est bien l’inverse que notre pays a subi sous l’emprise de la violence allemande au XXe siècle, et que l’Allemagne n’a jamais « payé » à la hauteur de ses prédations ? Dans un souci d’apaisement, les Anglo-américains ont contraint les Français à renoncer aux réparations prévues dans le traité de Versailles de 1919. Et l’Allemagne détruite, occupée puis reconstituée à partir de 1949 a réglé sa dette morale « pour solde de tout compte » à hauteur de montants forfaitaires sans commune mesure avec l’ampleur des pillages commis dans toute l’Europe par les troupes d’occupation du IIIe Reich.

Alors, est-ce que le commentateur a voulu dire que l’Allemagne finançait volontairement la France ? Bigre, ce serait un vrai scoop ! Examinons la question plus précisément. Est-ce que le contribuable allemand finance quoi que ce soit en France par ses impôts ? Dans un cadre bilatéral, cela peut arriver de manière tout à fait marginale à l’occasion du cofinancement de projets scientifiques par exemple, et le plus souvent à titre de réciprocité.

Dans le cadre européen, il est vrai que l’Allemagne est le principal contributeur aux dépenses de l’UE et que la France reçoit de l’UE deux milliards de plus que l’Allemagne chaque année. Mais la France est aussi le deuxième contributeur net aux finances de l’UE, à hauteur d’un peu moins de dix milliards d’euros ces dernières années, quand les Allemands paient deux fois plus. Autrement dit, il est vrai que la France « gagne » deux milliards de plus que l’Allemagne chaque année dans ses relations financières avec l’UE et qu’elle « cotise » moins, mais la France reste malgré tout très déficitaire dans ses relations financières avec l’UE. Ce solde négatif a d’ailleurs quasiment doublé depuis 2017, en partie à cause du départ de cet autre financeur net qu’était le Royaume-Uni, mais pas seulement. Le Brexit a pour cause première en effet le sentiment (basé sur des faits réels) de cotiser à perte pour l’UE sans contrepartie financière ni commerciale.

Qu’en est-il en France et en Allemagne ? En contrepartie d’un solde annuel négatif d’environ vingt milliards par an, l’Allemagne bénéficie à plein des avantages du marché unique, par trois canaux principaux : un solde commercial très excédentaire dans l’UE (dont près de 9 milliards rien qu’avec la France), le développement d’un réseau de sous-traitance à bas coût (dont l’intégration de l’Ukraine va encore améliorer le rendement) et la possibilité d’imposer les normes de ses propres industriels (voire d’obtenir des dérogations quand les normes ne lui conviennent pas comme pour la fin des moteurs thermiques).

De son côté, en contrepartie d’un solde négatif de près de dix milliards, la France ne bénéficie pas des mêmes avantages du marché unique, à commencer par un solde commercial déficitaire dans l’UE de plus de cinquante milliards d’euros en moyenne sur les deux dernières années. Pour le reste, si la France est moins habile que l’Allemagne, ce n’est pas la faute des Allemands…
Mais il n’y a pas besoin d’être professeur d’économie pour comprendre qui « fait les poches » à qui quand on enregistre avec un partenaire un solde commercial structurellement déficitaire… depuis plus de vingt ans. La monnaie unique n’est d’ailleurs pas pour rien dans ce résultat, voulu, la faute à la négociation, avant d’entrer dans l’euro, d’une parité conçue pour favoriser une Allemagne alors affaiblie par la nécessité d’intégrer les Länder de l’Est.

L’euro a été construit sur le mark allemand comme une monnaie forte, ce qui ne fonctionne pas avec la spécialisation d’une grande partie de l’économie française qui est, de ce fait, trop chère en coûts pour une valeur ajoutée insuffisante et une trop faible différenciation des offres concurrentes. Hormis l’aéronautique et la défense, l’industrie française a donc été très pénalisée par l’acceptation des critères allemands de l’euro, qui servaient leurs intérêts. Ainsi la part de l’industrie dans l’économie française a été divisée par deux depuis l’adoption de l’euro.

A l’inverse, quoi qu’en disent les Allemands, la présence de la France a évité que le cours de l’euro ne soit plus élevé encore, car cela aurait dû être le cas si sa valorisation avait été fondée uniquement sur l’économie allemande. Ainsi, paradoxalement, la France a subventionné la compétitivité prix de l’économie allemande.
Selon une étude publiée en 2019 du très sérieux think tank allemand CEP, Centre de Politique Européenne, d’inspiration libérale, c’est bien l’Allemagne qui est le grand vainqueur de l’introduction de l’euro, avec 1893 milliards d’euros supplémentaires pour le PIB, sur la période 1999-2017, soit un gain de 23.116 euros par habitant. Les Néerlandais ont gagné presque autant (21.003 euros). D’après Matthias Kullas, l’économiste du CEP, l’Allemagne s’est appuyée sur la stabilité de l’euro, dans la continuité du Deutsche Mark, pour exporter ses produits de haute valeur ajoutée.

« Si l’Espagne et la Belgique n’ont pas trop vu baisser leur PIB par habitant (- 5031 et – 6370 euros), les Portugais ont plus fortement souffert de la monnaie unique (-40 604 euros par personne). Et les deux pays les plus négativement affectés sont la France et l’Italie, qui ont perdu respectivement 3591 et 4325 milliards d’euros sur 20 ans, soit 55 996 euros par Français et 73 605 euros par Italien. Le bilan global semble donc, à l’échelle de l’économie européenne, plutôt négatif », commente Le Figaro au printemps 2019.

En ce qui concerne les deux principaux perdants, le CEP mentionne l’importance d’un outil de politique économique que l’adoption de l’euro a rendu impossible : la dévaluation. Le Figaro poursuit : « Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, la France et l’Italie avaient en effet eu plusieurs fois recours à la dévaluation du franc et de la lire, pour soutenir leur compétitivité. Une pratique aux avantages et revers nombreux, utilisée pour la dernière fois en France en 1986, justement pour rééquilibrer la valeur du franc par rapport au mark allemand, et défendre les entreprises exportatrices. Depuis l’usage de la monnaie unique, les gouvernements des deux pays n’ont plus la possibilité de dévaluer, et selon le CEP, n’ont pas engagé les réformes qui leur auraient permis de rendre l’économique plus efficace, et de bénéficier de l’euro. »

En conclusion de son scoop, le journaliste du Figaro veut rassurer son lectorat : « Au lieu de conseiller à la France de reprendre le contrôle de sa monnaie, et donc de précipiter la fin de la monnaie unique, le think tank souligne plutôt l’importance d’engager des améliorations structurelles sur l’économie et l’État : « des réformes structurelles sont nécessaires maintenant ». Jusqu’à donner un avis très personnel sur la politique économique française : « pour profiter de l’euro, la France doit suivre avec rigueur la voie de la réforme du président Macron », conclut l’étude. »
L’ironie de cette conclusion prend tout son éclat cinq ans plus tard. On peut le déplorer, mais la démocratie française a ceci de regrettable que la volonté des citoyens est censée prévaloir sur l’opinion des experts et des politiciens allemands qui s’expriment pour le bien de notre pays.
Notons que la méthode retenue par le think tank allemand consistait à imaginer une évolution du PIB pour chaque pays, dans l’hypothèse où l’euro n’aurait pas existé. Les projections ont été réalisées en récréant virtuellement des trajectoires économiques à l’aide d’algorithmes, eux-mêmes basés sur les données de pays hors zone euro. La courbe de PIB de la France entre 1999 et 2017 se présente ainsi, en bleu avec l’euro, et en orange, une projection sans l’euro. La surface entre les deux courbes représente exactement la perte de pouvoir d’achat des Français, qu’il faudrait corréler avec le gain pour les Allemands. Alors, depuis 20 ans, qui a fait les poches à qui ?

Ajoutons pour mémoire que les mécanismes européens semblent fonctionner à sens unique : verboten für Dich, sehr gut für mich (interdit pour toi, très bon pour moi). C’est typiquement le cas des aides d’État, dont l’Allemagne a le quasi-monopole en Europe (à hauteur de 1,5% de son PIB), sans doute en toute légalité. De même, le trop fameux Semestre européen, qui est aux « pays du Club Med » ce que le Père Fouettard était aux enfants dissipés, permet aux Allemands de signifier aux Français, via l’UE, que leurs ambitions militaires sont déraisonnables car ils n’ont plus les moyens de les financer.

Enfin, alors que l’industrie allemande gagnait à l’Est de l’UE, avec les élargissements successifs, à la fois des parts de marché et une sous-traitance à bas coûts, le tout financé par les fonds européens auxquels la France (et l’Italie) cotisait à perte, la France ne cessait de se désindustrialiser et de s’appauvrir. La carte (Eurostat) des perspectives de croissance en Europe ci-dessous est à superposer avec le vote en faveur du RN.

On observera incidemment que l’Allemagne gagne sur tous les tableaux : le vote extrémiste tend à marginaliser non seulement les eurodéputés français, mais aussi la position de la France dans l’ensemble des institutions européennes. D’où une influence de la France dans l’UE en déclin, et pour tout dire, quasiment nulle aujourd’hui.
Reste la question des taux d’intérêt. Le fait de rembourser ses créanciers en euros permet il est vrai à la France d’emprunter à un taux moins élevé que si elle devait le faire en francs. Mais cela ne signifie pas pour autant que les Allemands financent cet avantage en aucune façon. Au contraire, les marchés financiers discriminent toujours les emprunteurs en fonction de la qualité de leur signature et le taux auquel le Trésor français emprunte reste supérieur à celui pratiqué vis-à-vis de l’Allemagne. En fait, la monnaie unique n’a pas grand-chose à voir avec cette pratique : ce que le créancier observe, ce n’est pas l’apparence de la monnaie, mais la capacité de remboursement en termes réels, c’est-à-dire à la fois effective et dans une monnaie aussi peu dévalorisée que possible. Mais qu’il se rassure, le contribuable allemand n’est en rien concerné par le remboursement des emprunts français.

C’est bien pourquoi l’Allemagne refuse toujours de développer les capacités d’emprunt de l’UE en tant qu’institution. Cela a encore été le cas lors du dernier Conseil du 26 juin à propos des « Euro-Bonds » pour la défense. Car alors le risque existerait que d’autres « fassent les poches » du contribuable allemand en lui demandant de rembourser des dettes consenties pour financer les dépenses des autres. Mais ce n’est pas le cas actuellement, sauf pour le plan de relance post-Covid, très encadré par les règles budgétaires européennes. S’il existe en France une tentation de « faire les poches » de l’Allemagne, c’est par ce biais. Et le plus grand promoteur de cette fuite en avant n’est autre que le Président français. Mais si Mme Von Der Leyen a été nommée à la présidence de la Commission européenne en dépit de son triste bilan à la tête de la Bundeswehr, et reconduite en dépit de son triste bilan à la tête de la Commission, c’est précisément pour éviter cela.

Signalons incidemment dans le domaine de la défense l’instrument étrange qu’était la « facilité européenne pour la paix » (FEP), financé par des contributions volontaires des États participants assises sur leur richesse nationale. Si certains pays comme la Pologne ont profité des largesses de la FEP, non encadrée par les règles financières de l’UE, pour « faire les poches » des autres, la France, en tant que deuxième contributeur, était plutôt, avec l’Allemagne et l’Italie, du côté des victimes de l’indélicatesse, à hauteur de près de deux milliards d’euros. Un solde négatif qui s’ajoute donc à la contribution nette de la France à l’UE.

En un mot, que le Chancelier se rassure : ses meilleurs alliés en matière d’orthodoxie budgétaires sont en France les partis souverainistes. L’Allemagne aurait en effet beaucoup à perdre à financer les autres États au sein d’une Europe fédérale. Elle aurait alors effectivement l’impression de se faire « faire les poches ». Alors, pourquoi s’inquiète-t-il ?
Ce n’est pas faire preuve de germanophobie que constater que la France n’a pas en l’Allemagne un partenaire fiable et compréhensif. Au contraire, indépendamment de la froideur des relations entre Scholtz et Macron, force est de constater que l’Allemagne pèse de tout son poids en Europe pour aller contre les intérêts français, qu’il s’agisse par exemple d’inscrire le nucléaire dans la liste des énergies décarbonnées, d’investir dans le New Space ou de tenir ses engagements dans les projets de défense conjoints.

La raison est peut-être à trouver dans la boutade selon laquelle les Français respectent les Allemands mais ne les aiment pas, quand les Allemands aiment bien les Français mais ne les respectent pas.

Plus prosaïquement, l’Allemagne de la chancelière Merkel (et de son successeur) a trop profité de l’affaiblissement de la France en Europe depuis vingt ans pour souhaiter rééquilibrer la relation franco-allemande. C’est pourtant une nécessité absolue pour quiconque croit à un projet européen de long terme. Sans quoi le décrochage de la France risque d’emporter dans sa chute toute la construction européenne.

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(1) Tous les chiffres sont issus des données officielles les plus à jour publiées par les administrations de Bercy : https://www.budget.gouv.fr/documentation/file-download/22029 et https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2024/02/07/rapport-2024-sur-le-commerce-exterieur-de-la-france

(2) Cf. parmi nos précédentes chroniques : De quoi la France bénéficie-t-elle en « juste retour » de sa générosité envers l’Union européenne ? et La France, seul pays à s’enfoncer dans un déficit commercial abyssal avec ses partenaires de l’UE

(3) Selon une étude allemande, l’euro aurait particulièrement nui aux Français (lefigaro.fr) ; l’étude en allemand «20 ans d’euro: perdants et gagnants, une enquête empirique» se trouve sous le lien : cepStudy

(4) https://www.latribune.fr/opinions/quelle-strategie-pour-renforcer-l-influence-de-la-france-dans-l-ue-940527.html

(5) Cf. l’une de nos précédentes chroniques : Comment les Français financent l’effort de guerre polonais et l’industrie de défense extra-européenne

(6) Cf. https://www.latribune.fr/opinions/elections-allemandes-que-restera-t-il-des-cinq-programmes-d-armement-emblematiques-de-2017-892845.html et https://www.latribune.fr/opinions/l-avenir-de-la-defense-de-la-france-a-tout-a-perdre-dans-le-scaf-2-2-936113.html

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* Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Déficit budgétaire : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Déficit budgétaire : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Officiellement un accord est intervenu concernant les critères de gestion des finances publiques dans l’union européenne. Un accord plus ou moins bidon tellement les situations et les perspectives sont différentes selon les pays. Pour résumer l’union européenne admet désormais de grande souplesse, « des flexibilités supplémentaires » pour tenir compte de la transition budgétaire verte et des dépenses d’investissement notamment militaire. De quoi justifier tous les dépassements des pays dépensiers notamment de la France. Mais un accord qui n’a été possible qu’après une concertation entre la France et l’Allemagne.
L’accord a été rendu possible par un rapprochement scellé mardi soir entre la France et l’Allemagne, longtemps aux antipodes sur le sujet. Les pays endettés du sud de l’Europe, à l’instar de la France, insistaient sur des flexibilités supplémentaires afin de protéger l’investissement nécessaire pour la transition verte et les dépenses militaires engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Officiellement Paris et Berlin étaient tombés d’accord sur les nouvelles conditions de finances publiques plus saines. La vérité, c’est que l’Allemagne comme la France au plan politique ont été contraints de trouver un habillage pour leurs déficits croissants. Celui de la France clairement connue mais aussi celui de l’Allemagne relativement dissimulé jusque-là et dénoncé par la cour de Karlsruhe.

On va donc réaffirmer le principe d’une limite à 3 % du PIB pour le déficit budgétaire mais avec des assouplissements tout ce qui concerne les investissements notamment énergétiques et écologiques. Autant dire la porte ouverte à n’importe quoi tellement la peinture verte peut servir à justifier toutes les dépenses aussi bien de fonctionnement que d’investissement. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a salué une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur».

Paris et Berlin ont trouvé un accord «à 100%» sur les nouvelles règles du Pacte de stabilité et de croissance, a annoncé mardi soir le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand Christian Lindner.Un accord qui a ensuite été étendu à l’ensemble de l’Europe

C’est une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur», s’est réjoui le ministre français sur le réseau social X (ex-Twitter), dans un message accompagné des drapeaux français et allemand. «Ecofin demain!», a ajouté Bruno Le Maire en évoquant une réunion virtuelle des ministres des Finances de l’UE mercredi, à l’issue de laquelle cet accord été entériné par les 27.

Finances publiques : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Finances publiques : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Officiellement un accord est intervenu concernant les critères de gestion des finances publiques dans l’union européenne. Un accord plus ou moins bidon tellement les situations et les perspectives sont différentes selon les pays. Pour résumer l’union européenne admet désormais de grande souplesse, « des flexibilités supplémentaires » pour tenir compte de la transition budgétaire verte et des dépenses d’investissement notamment militaire. De quoi justifier tous les dépassements des pays dépensiers notamment de la France. Mais un accord qui n’a été possible qu’après une concertation entre la France et l’Allemagne.
L’accord a été rendu possible par un rapprochement scellé mardi soir entre la France et l’Allemagne, longtemps aux antipodes sur le sujet. Les pays endettés du sud de l’Europe, à l’instar de la France, insistaient sur des flexibilités supplémentaires afin de protéger l’investissement nécessaire pour la transition verte et les dépenses militaires engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Officiellement Paris et Berlin étaient tombés d’accord sur les nouvelles conditions de finances publiques plus saines. La vérité, c’est que l’Allemagne comme la France au plan politique ont été contraints de trouver un habillage pour leurs déficits croissants. Celui de la France clairement connue mais aussi celui de l’Allemagne relativement dissimulé jusque-là et dénoncé par la cour de Karlsruhe.

On va donc réaffirmer le principe d’une limite à 3 % du PIB pour le déficit budgétaire mais avec des assouplissements tout ce qui concerne les investissements notamment énergétiques et écologiques. Autant dire la porte ouverte à n’importe quoi tellement la peinture verte peut servir à justifier toutes les dépenses aussi bien de fonctionnement que d’investissement. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a salué une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur».

Paris et Berlin ont trouvé un accord «à 100%» sur les nouvelles règles du Pacte de stabilité et de croissance, a annoncé mardi soir le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand Christian Lindner.Un accord qui a ensuite été étendu à l’ensemble de l’Europe

C’est une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur», s’est réjoui le ministre français sur le réseau social X (ex-Twitter), dans un message accompagné des drapeaux français et allemand. «Ecofin demain!», a ajouté Bruno Le Maire en évoquant une réunion virtuelle des ministres des Finances de l’UE mercredi, à l’issue de laquelle cet accord été entériné par les 27.

Finances publiques : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Finances publiques : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Officiellement Paris et Berlin sont tombés d’accord sur les nouvelles conditions de finances publiques plus saines. La vérité c’est que l’Allemagne comme la France au plan politique ont été contraints de trouver un habillage pour leur déficit de croissants. Celui de la France clairement connue mais aussi celui de l’Allemagne relativement dissimulé jusque-là.

On va donc réaffirmer le principe d’une limite à 3 % du pipe pour le déficit budgétaire mais avec des assouplissements tout ce qui concerne les investissements notamment énergétiques et écologiques. Autant dire la porte ouverte à n’importe quoi tellement la peinture verte peut servir à justifier toutes les dépenses aussi bien de fonctionnement que d’investissement.Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a salué une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur».

Paris et Berlin ont trouvé un accord «à 100%» sur les nouvelles règles du Pacte de stabilité et de croissance, a annoncé mardi soir le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand Christian Lindner.

C’est une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur», s’est réjoui le ministre français sur le réseau social X (ex-Twitter), dans un message accompagné des drapeaux français et allemand. «Ecofin demain!», a ajouté Bruno Le Maire en évoquant une réunion virtuelle des ministres des Finances de l’UE mercredi, à l’issue de laquelle cet accord pourrait être entériné par les 27.

Exportations d’armes :L’Allemagne n’est pas un partenaire fiable ?

Exportations d’armes :L’Allemagne n’est pas un partenaire fiable ?

Le groupe Vauban* évoque tous les dangers d’une coopération avec l’Allemagne, qui pourrait se montrer très rétive à l’exportation de matériels militaires vers certains pays. « Si l’Allemagne peut faire, de temps en temps, à son gré et à son rythme, certains compromis, elle n’a aucune intention de se faire forcer la main. Elle le fait quand elle le veut et quand elle le peut. C’est son droit souverain que Paris devrait respecter : on ne peut être pour la souveraineté de l’exportation et la dénier aux autres. Mais cela emporte une conséquence dont il faut tirer immédiatement les leçons : l’Allemagne n’est pas un partenaire fiable » .( groupe Vauban dans la Tribune.)

Lors de l’examen à l’Assemblée Nationale du rapport sur l’exportation, le 26 septembre, le ministre des Armées a estimé que la politique restrictive de l’Allemagne ne serait pas un problème pour la France. L’argument d’autorité peut en effet impressionner une opposition qui ne travaille pas mais il n’a aucune valeur en France et en Allemagne : le ministre le sait parfaitement. Mais nous nous croyons obligés d’écrire ici pourquoi les coups de menton à Paris ne valent rien à Berlin.

Premièrement, jusqu’à ample informé, la fameuse loi de contrôle de l’exportation d’armement (REKG selon son acronyme allemand) n’est toujours pas connue et pour une cause qui devrait inquiéter Paris : la coalition se déchire à pleines dents sur ses dispositions les plus sensibles et de toute façon maintient sa politique d’exportation responsable c’est-à-dire restrictive.
La coalition jamaïcaine est en effet toujours profondément divisée entre realos (réalistes) et fundis (dogmatiques) : les premiers assument une politique un peu plus décomplexée dans le domaine de l’exportation avec deux arguments de poids : ne pas laisser certains pays face au choix obligé d’acheter Russe ou Chinois et demeurer un partenaire fiable au yeux de ses alliés en arrêtant de déchirer des accords qu’elle a pourtant signés ; les seconds ont déjà avalé la couleuvre ukrainienne (vendre à un pays en conflit) et ne veulent plus en avaler d’autres (saoudiennes, émiriennes, qataries, égyptiennes, etc).

Il est bien difficile d’ailleurs de dresser une cartographie des partisans et opposants à l’exportation d’armement, tant les lignes de partage traversent les partis politiques eux-mêmes. C’est bien une coalition dirigée par une CDU (Mme Merkel) qui, par deux fois (2013 et 2018) a accepté un contrat de coalition déjà très restrictif pour gouverner et assumé aussi l’embargo unilatéral décrété en novembre 2018 contre l’Arabie et les EAU pour pouvoir continuer à gouverner ; c’est cependant un Vert (M. Habeck) qui, le premier (fait, totalement oublié) a souhaité armer de manière offensive les Ukrainiens AVANT le début de l’actuel conflit, position qui lui avait valu à l’époque les pires avanies de ses amis politiques…

Si M. Scholz a refusé d’exporter le Typhoon en Arabie saoudite, il n’en a pas moins allégé certaines exportations d’équipements de défense dans le cadre de sa réforme de l’Agrément Général depuis le 1er septembre et a laissé son ministre de la Défense s’exprimer à deux reprises de manière très décomplexée sur le thème de l’exportation d’armement sans être démenti. Bref, le thème de l’exportation d’armement est, pour la scène politique allemande, une dune qui change de forme selon les vents. En un mot : M. Lecornu devrait surveiller de (plus ?) près les débats allemands actuels sur ce sujet avant de juger que la France les a réglés définitivement à son avantage et surtout avant même que la coalition ait tranché elle-même ce dossier explosif. Rien ne serait plus faux et dangereux que de le croire.

Deuxièmement, certaines dispositions (déjà annoncées) de la future loi (en octobre 2022 dans un document énonçant ses principes directeurs) sont extrêmement inquiétantes à terme, notamment la proposition totalement baroque mais (hélas !) bien réelle, de création d’un comité composé des pays partenaires d’un projet d’armement où chacun d’entre d’eux aura un droit de vote proportionnel à son poids dans le programme.
M. Sven Giegold, secrétaire d’État au Ministère de l’Économie, auteur de cette idée loufoque, imagine que ce comité pourra prendre des décisions d’exportation à la majorité qualifiée et, pire, pourra permettre à un de ces membres de demander un nouveau vote sur un cas déjà décidé, s’il estime que les circonstances ont évolué de telle manière à remettre en cause la décision prise précédemment.

Ainsi l’actuelle coalition a-t-elle le projet insensé de proposer la création d’une usine à gaz bureaucratique qui installera l’insécurité juridique pour les industriels et diplomatique pour les États (acheteurs comme vendeurs). C’est, à ne pas en douter, la première étape vers l’européanisation des dispositifs de contrôle-export qui se prépare.
Cet objectif n’a eu de cesse d’être promu par Mme Hannah Neumann, député (verte) européenne (allemande) dans deux rapports fracassants au Parlement européen et a été intégré dans le contrat de coalition du 24 novembre 2021 (page 116 dans la version signée le 7 décembre suivant). La France ferait bien de rassembler ses alliés dès à présent dans cette future bataille où elle a tout à perdre au lieu de considérer le danger conjuré.

Troisièmement et en effet, au-delà du débat propre à la future loi allemande, il est une donnée qui s’imposera toujours à tout partenaire étranger : le contrat de coalition aura une valeur politique supérieure à tout accord bilatéral et pourra amener à une révision totale et unilatérale d’accords internationaux ou européens. C’est déjà la grande erreur des Britanniques que de ne pas l’avoir compris et de penser qu’une forte pression suffit à faire plier une coalition laborieusement constituée et soutenue à bout de bras ; c’est probablement, si l’on en croit les paroles fortes du ministre, une erreur que Paris s’apprête à commettre à son tour.

La France, pourtant, s’est déjà fait piégée en novembre 2018 et n’en est sortie que par le compromis boiteux du de minimis : célébrée pour son déblocage de certains dossiers épineux, cette solution s’apparente pourtant à une restriction sévère de sa souveraineté d’exporter… La vérité toute crue est ainsi bien loin des rodomontades des pays partenaires : Berlin n’agit qu’en fonction de ses intérêts politiques. Ni Londres ni Paris ne devraient oublier que l’exportation d’armement ne pèse que 0,11% des exportations totales de l’Allemagne : son poids ridicule ne justifie en rien la mise en danger d’une coalition politique ou de tout autre enjeu diplomatique ou éthique.

Si l’Allemagne peut faire, de temps en temps, à son gré et à son rythme, certains compromis – des moteurs en Inde, des chars en Ukraine, des avions de transport éventuellement en Arabie, pour prendre des exemples récents -, elle n’a aucune intention de se faire forcer la main. Elle le fait quand elle le veut et quand elle le peut. C’est son droit souverain que Paris devrait respecter : on ne peut être pour la souveraineté de l’exportation et la dénier aux autres. Mais cela emporte une conséquence dont il faut tirer immédiatement les leçons : l’Allemagne n’est pas un partenaire fiable.

Alors que faire ? Le ministre évoque la rupture si l’Allemagne ne respectait pas ses engagements à l’avenir, mais, outre le fait que les garanties nous semblent bien minces et peu fiables après 2025, cette option nécessite d’entretenir en permanence un plan B (sur l’avion et sur le char) pour être prêt à le mettre en œuvre en cas de nécessité, ou, encore plus coûteux, de remplacer les pièces, systèmes et équipements allemands par leurs équivalents français le jour où Berlin décide de bloquer tel ou tel projet d’exportation. Réalisée sur une petite échelle, cette politique de substitution est impossible à mener sur une grande et fera perdre aux armées un temps et un budget considérables, sans ne rien dire du pays-prospect qui aura trouvé ailleurs un produit similaire ou s’approchant chez la concurrence.

Alors ? Alors, c’est dès à présent qu’il convient de rompre avec l’Allemagne, au nom justement de l’insécurité juridique qu’elle entretient en permanence du fait de ses choix politiques ou éthiques, quand ils ne sont pas intéressés. Le ministre a raillé le RN en l’accusant de ne rien faire : on ne prendra pas ici la défense d’un parti politique qui ne travaille assez ses dossiers pour être capable de donner la réplique immédiate au ministre, mais on objectera au plus gaulliste des ministres du gouvernement que « le coup de la chaise vide » a existé par le passé (1er juillet 1965 – 1er janvier 1966) et que surtout « la politique des mains libres » a été menée par le général de Gaulle après la déception – déjà – que lui avait causé le fameux protocole interprétatif du Traité de l’Élysée, imposé par le Bundestag (qui, oui, a de vrais pouvoirs) un fameux jour de juin 1963 et qui en dénaturait totalement l’esprit et la lettre. On croit pouvoir affirmer que l’Allemagne de Mme Merkel et de M. Scholz a autant déçu la France que celle d’Adenauer. Tirons-en donc la même leçon.

En quoi consisterait aujourd’hui cette politique des mains libres ? Simplement à faire coïncider nos exportations avec nos projets de coopérations. La France, si elle a plusieurs clients export, n’a au fond que deux grandes alliées : les EAU et l’Inde qui, c’est heureux, s’entendent bien. Le chantier de modernisation du char Leclerc à Abu Dhabi, projet déjà considérable, pourrait facilement se transformer en une feuille de route dans le char de combat que d’autres pays rejoindraient ; de même, les futurs standards du Rafale pourraient se réaliser en partenariat étroit avec ces deux clients de l’avion de chasse français et dessiner ainsi une feuille de route vers un avion de 6ème génération commun.

Il est regrettable que la loi de programmation militaire n’ait pas conçu et financé cette grande politique-là, dépassant les limites étriquées d’une relation bilatérale épuisée : elle eût été de bien meilleur rapport pour la France, ses armées et son industrie. Il n’est pas trop tard pour l’élaborer, la négocier et la mettre en œuvre : en 2027, il sera encore temps. M. Lecornu se dit gaulliste : aussi croyons-nous bien volontiers qu’il se souviendra qu’envers et contre toutes les facilités et les lâchetés, les abandons et les trahisons, l’essence même du gaullisme est la promotion et l’ambition d’une « nation aux mains libres » et non liée en permanence par une coalition de partis politiques ou un Bundestag aux mains d’intérêts étrangers à ceux de la France.

[*] Le groupe Vauban regroupe une vingtaine de spécialistes des questions de défense.

Foot–la défaite face à l’Allemagne, un bon rappel à l’ordre

Foot–la défaite face à l’Allemagne, un bon rappel à l’ordre

La presse était à peu près unanime, la France ne devait faire qu’une bouchée de l’équipe allemande actuellement en pleine crise. Bref, l’euphorie médiatique irresponsable habituelle. Au lieu de cela, on a observé une Allemagne appliquée et qui finalement a gagné par deux buts à un.

La France a surtout fait preuve d’une grande fébrilité en défense. Un milieu de terrain qui avait du mal à exister et des attaquants trop absents eux aussi.

Surtout on a noté que l’équipe de France était en réalité très dépendante de MBappé qui n’a pas joué.

Il faudra sans doute que les médias y compris sportifs relativisent le niveau de l’équipe de France ne serait-ce que pour rappeler à l’ordre sur la nécessité de l’engagement, de la solidarité et de l’efficacité.

D’après la presse, les mauvais résultats allemands et le limogeage dimanche du sélectionneur, Hansi Flick, faisaient des joueurs de Didier Deschamps les grands favoris de cette rencontre, un duel a priori déséquilibré entre deux équipes aux formes opposées.

La France devra se relever de cette première défaite post-Coupe du monde lors de son prochain match contre les Pays-Bas- Un adversaire à prendre particulièrement sérieux– le 13 octobre, en éliminatoires de l’Euro 2024.

Finances publiques : L’Allemagne contre l’envol de la dette en Europe… et en France

Finances publiques : L’Allemagne contre l’envol de la dette en Europe… et en France


Le chancelier allemand a tenu à rappeler les règles financières en vigueur en Europe au moment on constate un envol de la dette en particulier en France. Rappel sans doute destiné justement aux autorités françaises qui ne cessent de justifier les dérogations aux règles européennes de gestion financière pour des motifs d’investissement. Il faut dire qu’en France les déficits et les dettes ont complètement dérapé.

Les règles européennes prévoient un déficit budgétaire de moins de 3% et une dette publique sous les 60% du PIB (produit intérieur brut). Suspendu depuis 2020 en raison de la crise du Covid-19, il doit être réactivé au 31 décembre 2023.En France le déficit budgétaire continu de déraper pour atteindre autour de 5% au lieu de 3 % et la dette cumulée a atteint en 2022 113 % au lieu des 60 % prévus par l’Europe. resque le double de l’endettement allemand qui se situe autour de 66 % du PIB.

Le décalage de la situation française avec les règles européennes sont telles aujourd’hui on ne peut même plus parler de simple dérapage mais de rupture avec les principes.

Au congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui réunit une quarantaine de représentants syndicaux européens à Berlin de ce mardi jusqu’à jeudi, ces derniers ont exprimé leurs craintes d’un retour de la rigueur budgétaire dans l’UE après des années de dépenses quasi illimitées face au Covid, à la crise énergétique et aux conséquences de la guerre en Ukraine.

Lundi, selon Esther Lynch, la secrétaire générale du CES, « on ne peut pas revenir aux règles budgétaires d’avant la crise », face aux « besoins d’investissements pour une transition écologiste juste », a-t-elle indiqué dans un entretien accordé à l’AFP.

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Un avis que ne partage pas le chancelier allemand. « Nous voulons rendre possible la croissance et les investissements afin d’assurer la transformation de nos économies. Mais l’augmentation illimitée de la dette ne serait pas une bonne réponse », a déclaré Olaf Scholz devant le CES.

La dette des pays de l’UE s’est envolée après la crise financière de 2008, puis de nouveau avec le Covid en 2020. Elle culmine aujourd’hui à près de 150% du PIB en Italie et quelque 123% au Portugal, 113% en Espagne, 110% en France et 66,4% en Allemagne. Certains pays se sont récemment engagés à passer leur déficit sous la barre des 3% comme attendu par Bruxelles, à l’instar de la France et de l’Espagne, mais leur endettement resterait hors des clous.

« Nous avons besoin d’un accord sur la manière dont on peut réduire de nouveau les niveaux élevés d’endettement actuels », pour que « les citoyens aient la certitude que leur État peut agir en tant de crise », a défendu Olaf Sholz.

On comprend que les Etats du Sud de l’Europe demandent davantage de temps pour réduire l’endettement actuel à l’inverse des pays d’unenord qui demandent davantage de rigueur.

Guerre Ukraine : de nouvelles aides de l’Allemagne et de la France

Guerre Ukraine : de nouvelles aides de l’Allemagne et de la France

À l’occasion de sa visite en Allemagne, le président ukrainien a obtenu un nouveau soutien militaire d’environ 2,5 milliards. Un montant très significatif. La France qui est davantage en peine sur le plan financier a reçu le même jour Zelinsky. Des promesses ont également été faites par la France mais sans indiquer le montant qui sans doute ne soutiendraient pas la comparaison avec l’Allemagne. L’aide de la France prendra la forme de formation, de fourniture de blindés légers et de renforcement de la défense aérienne.

« Le soutien militaire que fournit la France depuis le début de la guerre pour permettre à l’Ukraine de se défendre se poursuit et de nouvelles livraisons sont en préparation pour tenir compte en permanence des besoins les plus urgents et les plus immédiats de l’Ukraine », justifient les deux présidents, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, dans une déclaration commune transmise à la presse.

La France concentre aussi ses « efforts sur le soutien des capacités de défense aérienne de l’Ukraine », souligne la déclaration commune.

Les présidents français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky appellent en outre à accroître la pression sur la Russie par de « nouvelles sanctions », relève l’AFP.

« L’avenir de l’Ukraine et de son peuple est au sein de la famille européenne. L’Union européenne a déjà reconnu la perspective européenne de l’Ukraine et lui a accordé le statut de pays candidat », dit en outre la déclaration qui ajoute que la France « attend avec intérêt le rapport de la Commission européenne pour commencer les négociations d’adhésion ».

La France réaffirme, dans ce texte, le droit de l’Ukraine à choisir ses arrangements de sécurité et veut aider « l’Ukraine à poursuivre son chemin vers la famille euro-atlantique », est-il écrit.

Volodymyr Zelensky faisait étape à Paris dimanche soir, où il était reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une mini-tournée européenne qui l’a aussi conduit en Italie et en Allemagne au cours du week-end.

Politique diplomatique : L’Allemagne joue de plus en plus solo

Politique diplomatique : L’Allemagne joue de plus en plus solo


Alors que la plupart des pays occidentaux tente de se désengager un peu de leur dépendance vis-à-vis de la Chine, l’Allemagne au contraire renforce ses relations. Le premier ministre allemand se rendra d’ailleurs prochainement en Chine sans concertation préalable avec l’Union européenne.

La dépendance de l’Allemagne aux importations chinoises s’accroît d’ailleurs . Sur la première moitié de l’année 2022, jamais les industriels allemands n’ont autant investi en Chine. La question d’une intervention plus poussée de l’Etat ou de Bruxelles sur ce sujet est posée.

Sur les six premiers mois de l’année, les importations allemandes en provenance de Chine ont grimpé de 45 % en valeur, Pékin étant le premier partenaire commercial de Berlin depuis six ans, devant la France et les Etats-Unis. Il n’y a donc aucun signe d’une quelconque réduction de la dépendance des importations vis-à-vis de la Chine .

En dépit des propos rassurants de Macron sur les rapports entre la France et l’Allemagne, le climat n’est guère à l’optimisme. Il est en effet clair que d’une façon générale- et déjà depuis longtemps- l’Allemagne a décidé de faire cavalier seul en poursuivant sa propre stratégie en fonction de ses intérêts économiques.

Ainsi dans beaucoup de domaines, le couple franco allemand est en panne. Notons d’abord que ce concept de de couple franco allemand n’est reconnu qu’en France. Bref un amour qui n’est pas totalement partagé. En cause , la conception de la gestion économique et financière. De l’autre côté du Rhin une conception orthodoxe et rigoureuse de l’action publique notamment dans le domaine financier. Et la France est considérée comme une sorte de parasite bavard qui vit en réalité au crochet de l’euro totalement soutenu par l’Allemagne. La France de son côté souhaiterait embarquer l’Allemagne dans nombre de projets européens quand l’Allemagne préfère des alliances avec les États-Unis ou des relations avec d’autres pays comme la Chine( en matière par exemple de batterie électrique pour l’automobile.)

L’Allemagne a préféré se lier avec la Russie en matière d’énergie en faisant du gaz russe sa principale ressource. À l’inverse, la France a misé sur le nucléaire. Une énergie contestée en Allemagne pour des motifs écologiques mais aussi politiques. L’Allemagne ne souhaite pas en effet que la France devienne une puissance industrielle internationale forte dans ce domaine.

On retrouve les mêmes oppositions concernant les questions de l’armement. Ainsi récemment l’Allemagne vient de décider un réarmement de l’ordre de 100 milliards en préférant du matériel américain et israélien au matériel européen. Pour l’avenir, de nombreuses oppositions demeurent concernant l’avion du futur(SCAF); l’Allemagne voudrait bien soutenir ce projet mais à condition de récupérer la technologie que maîtrise la France. ( Le Rafale est en effet par exemple le meilleur avion du monde indiscutablement), même chose pour le char de l’avenir et la défense anti aériennes. L’obsession de l’Allemagne, c’est toujours de servir les intérêts industriels de son pays.

Vis-à-vis de l’Ukraine l’Allemagne a tardé à opérer son virage vis-à-vis de la Russie en raison des questions d’approvisionnement de gaz russe.

Pour bien marquer sa différence, l’Allemagne vient de déclarer qu’elle doit être le pays central de la politique de défense européenne renvoyant la France un rôle accessoire ! Et même considérant que le matériel français ne marche pas! ( ministre de la défense)

Le dernier débat concerne la régulation des prix de l’énergie. La France et de nombreux pays proposent de dissocier le marché de l’électricité et le marché du gaz. Aussi d’instaurer une sorte de prix bouclier pour l’achat de l’électricité avec également des approvisionnement européen commun quand l’Allemagne souhaite gérer seule cette problématique. Bref il y a de l’eau dans le gaz et même dans l’électricité dans le couple franco-allemand

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