Archive pour le Tag 'l’alimentation'

Explosion des prix dans l’alimentation

Explosion des prix dans l’alimentation

Au rythme actuel l’inflation atteindra 20 % d’ici un mois ou deux pour les denrées alimentaires sur deux ans.
Selon Circana, qui épluche les tickets en sortie de caisse la progression des prix atteint 17,7 % sur deux ans et le phénomène va s’amplifier d’ici juin.

L’inflation continue sa progression en France. En février, les prix à la consommation ont augmenté de 6,2 % sur un an, après 6 % en janvier, selon l’estimation provisoire publiée par l’Insee mardi matin. Sur un mois, la hausse est, elle aussi, plus robuste à +0,9 %, contre 0,4 % en dépit du reflux des prix de l’énergie.

L’alimentation est devenue le premier contributeur de l’inflation, loin devant l’énergie. En février, les prix des produits alimentaires ont bondi de 14,5 % sur un an. Et alors que les négociations commerciales entre les industriels et les enseignes de la grande distribution doivent s’achever ce mercredi, de nouvelles hausses sont attendues dans les rayons. Même si Bercy écarte l’idée d’un « mars rouge », la Fédération du commerce et de la distribution a fait état en début de semaine d’ une augmentation à venir de l’ordre de 10 % .

« La pression va rester forte sur les prix alimentaires en raison de la poursuite de la propagation des chocs passés. Pour autant, les hausses à venir devraient être lissées dans le temps car les distributeurs ont sans doute des stocks à écouler. De ce fait, cela ne devrait pas créer une grande marche d’escalier sur l’inflation au mois de mars », observe Julien Pouget.

Ces nouvelles hausses de prix ne sont pas une bonne nouvelle à l’heure où la croissance dans l’Hexagone freine : le PIB ne s’est amélioré que d’un modeste 0,1 % au quatrième trimestre 2022, a confirmé l’Insee ce mardi.

Si l’économie française a bien progressé de 2,6 % sur l’ensemble de l’année 2022, la consommation des ménages, le moteur traditionnel de la croissance, n’a, elle, cessé de ralentir au fil des mois, se repliant même au dernier trimestre (-1,2 %). En janvier, un rebond a néanmoins été enregistré, nourri par les dépenses d’énergie « par contrecoup du chèque énergie », selon l’Insee, mais aussi par la reprise des achats de biens fabriqués et de produits alimentaires (respectivement +1,3 % et +0,6 %).

De fait, l’inflation alimentaire a fortement accéléré en mars. Elle atteint désormais 16,2 % sur un an, contre 14,5 % fin février. Sur un mois, les prix ont encore augmenté de 1,8 %, selon Circana, qui épluche les tickets en sortie de caisse. «C’est la hausse mensuelle la plus marquée depuis le début de l’inflation il y a un an», décrypte Emily Meyer, directrice des études de Circana.

Inflation Allemagne : supérieure à 10 % et 20 % pour l’alimentation

Inflation Allemagne : supérieure à 10 % et 20 % pour l’alimentation

L’Allemagne est touchée de plein fouet par le phénomène de l’inflation du fait du renchérissement de l’énergie en général et du gaz en particulier. En cause, l’envolée des cours depuis la guerre d’Ukraine. Imprudemment, l’Allemagne avait laissé reposer sa politique énergétique essentiellement sur le gaz russe. Elle a par ailleurs mené une politique anarchique en décidant dans un premier temps d’arrêter les centrales nucléaires avant très récemment de les relancer.

L’Allemagne c’est aussi lancé dans un programme d’énergies alternatives assez douteux qui est loin de répondre aux besoins énergétiques du pays en particulier des industriels très gourmands en électricité. L’Allemagne pour l’instant est très réticente sur la mise en place d’un bouclier tarifaire concernant l’énergie et dissociant prix du gaz est prix de l’électricité. A la place et pour faire face à la flambée des prix l’Allemagne a décidé d’un vaste plan de 200 milliards pour aider son économie. De la même manière, l’Allemagne n’est pas non plus favorable à une mutualisation des approvisionnements en Europe. En matière d’énergie aussi l’Allemagne joue de plus en plus solo.

En Allemagne, les prix de l’énergie ont flambé en octobre de 43% sur un an, contre 20,3% pour ceux des denrées alimentaires.

L’inflation en Allemagne, première économie européenne, a atteint en octobre un niveau jamais vu depuis novembre 1951, à 10,4% par rapport à la même période un an plus tôt, a indiqué vendredi l’office national des statistiques.

Cette flambée est générée comme partout principalement par les prix de l’énergie, qui se sont envolés de 43% sur un an, tandis que ceux des denrées alimentaires ont progressé de 20,3%.

L’alimentation trop chère en France

L’alimentation trop chère en France

Les tarifs des produits alimentaires sont plus élevés en France que dans beaucoup de pays de l’Union européenne d’après Les Echos.

 

La « guerre des prix » est dénoncée en France depuis des années par les agriculteurs, les industriels de l’agroalimentaire et les gouvernements. Les distributeurs qui la livrent détruisent la valeur de la filière alimentaire affirme la coalition des fournisseurs. L’examen des statistiques de l’Union européenne montre cependant que les étiquettes de supermarchés tricolores sont en moyenne plus élevées que celles de leurs homologues des autres pays de l’Union.

L’Association nationale des industries alimentaires calculait avant l’entrée en vigueur de la loi Egalim que le combat pour être le moins cher avait généré 5,5 milliards d’euros de manque à gagner depuis 2013. En 2013, selon Eurostat, le niveau de prix des produits alimentaires était de 108 dans l’Hexagone sur une basse 100 constitué par le niveau moyen des 27 pays membres.

L’écart s’est creusé ensuite. Il a atteint les 110 en 2021. Seule l’Irlande est plus chère (119). L’Italie se situe à 105,7, l’Allemagne à 104,5, l’Espagne à 97,6. Dans le détail des produits, la France culmine à la première place de la cherté pour la viande, avec un indice 129 (les prix sont 30 % plus élevés que la moyenne européenne), ainsi que pour les fruits et légumes (120). Hasard ou relation de cause à effet ? Depuis le début d’une année 2022 qui voit l’inflation mettre le pouvoir d’achat des consommateurs sous pression, ce sont les rayons viande et fruits et légumes qui voient leurs ventes baisser le plus.

 

 

Pour un grand ministère de l’alimentation

Pour un grand ministère de l’alimentation

 

Alors qu’elle devient de plus en plus un sujet politique, paradoxalement l’alimentation aura été quasiment absente du débat présidentiel. Elle est pourtant essentielle pour notre santé, notre souveraineté, le climat et bien entendu pour notre pouvoir d’achat. L’alimentation mérite un ministère à la hauteur de ces enjeux. (*) Par Stéphane Brunerie, créateur et rédacteur en chef du média Stripfood, et accompagnateur des acteurs de l’écosystème alimentaire dans la transformation de leur marketing et de leurs offres ( la Tribune).

 

« Il est surprenant que face à la désaffection des citoyens envers la politique, jugée trop éloignée de leur quotidien, le personnel politique ne se soit pas encore emparé de ce thème puissant qu’est l’alimentation pour remobiliser le corps électoral », estime Stéphane Brunerie.

Nous avons progressivement perdu le fil nourricier qui nous reliait à l’amont agricole. Nous avons perdu le lien avec les territoires agricoles, tout comme celui avec le potager familial. C’est tout un socle de connaissances des saisons, des produits, des origines, des espèces animales et végétales qui s’est perdu, ainsi que de nombreuses connaissances autour des savoir-faire de production et de transformation. La transmission intergénérationnelle de la cuisine se perd elle aussi.

Ce fameux « bon sens paysan » qui invite à consommer de tout, avec équilibre mais pas n’importe quand et surtout réunit autour de la même table, véritable lieu de socialisation, est en péril. Le schisme qui s’est opéré dans notre culture nous a progressivement conduit à oublier la valeur de notre alimentation. Cédant aux sirènes du « Qui est le moins cher ?», nous nous sommes collectivement aveuglés au point de décréter que la baguette, symbole de notre alimentation française, devait être un produit d’appel comme l’essence. Or, notre alimentation est beaucoup plus qu’un carburant. Elle est le pilier de nos vies et de notre santé.

Pour un grand ministère de l’alimentation

Quoi de plus populaire et concret que le sujet de notre alimentation ! Nous pouvons mesurer chaque jour l’impact des aléas climatiques (sécheresse, gel), mais aussi l’impact des conflits comme la guerre en Ukraine sur la disponibilité des produits de consommation courante ainsi que sur leur prix. La question de notre pouvoir d’achat y est donc étroitement liée. Notre alimentation a également des impacts sur le long terme à la fois sur notre santé, le climat ou encore la dynamique de nos territoires.

Nous devrions lui consacrer un grand ministère, englobant celui de l’agriculture devenu trop étriqué. Ce serait le ministère du «mieux manger» avec comme chantiers prioritaires: mieux produire, de façon plus durable, lutter contre la précarité alimentaire, mieux éduquer les nouvelles générations, mieux informer le consommateur et défendre notre souveraineté alimentaire et la compétitivité de notre modèle agricole et alimentaire français.

Un sujet populaire de plus en plus politique

L’alimentation s’affirme chaque jour davantage comme une affaire individuelle. Nous revendiquons le droit de nous alimenter selon nos préférences, nos convictions, nos croyances ou nos contraintes. Manger devient un sujet politique, clivant comme jamais les débats ! On promeut, sans nuance et sans arguments, tantôt le grand retour du plaisir à table, avec le mythe du « bon vivant », tantôt celui de la rigueur moralisatrice.

Au-delà de ces visions caricaturales, prétextes à créer des punchlines politiques, des marques en appellent à la tolérance. C’est le fameux «Aimez la viande, mangez des légumes» lancé par l’association Interbev, surfant avec habilité sur un mouvement flexitarien. Ou le slogan d’une marque de lardons vegan «C’est un juif, un viandard, un musulman et un vegan à la même table. Et c’est pas une blague !», qui met en avant la faculté de l’alimentation de réunir.

Regagner l’intérêt des citoyens à la politique… par leur assiette

Il est surprenant que face à la désaffection des citoyens envers la politique, jugée trop éloignée de leur quotidien, le personnel politique ne se soit pas encore emparé de ce thème puissant qu’est l’alimentation pour remobiliser le corps électoral. L’agriculture n’aura été que le 16ème thème discuté par les différents candidats dans cette campagne présidentielle, et l’alimentation le 28ème . Elle offre une occasion unique de réintéresser les citoyens-consommateurs à la politique par leur assiette, et un levier de sens pour un projet de société plus global.

Si la question du climat n’est pas parvenue à s’imposer au cœur des présidentielles, c’est entre autres parce que le climat convoque le temps long et rentre en conflit avec les urgences du très court terme. Mais c’est aussi parce qu’il est porté dans le débat public de façon anxiogène. Si ces inquiétudes sont légitimes, l’angoisse reste un frein puissant.

Or, si la question alimentaire porte celle du climat, elle dispose d’un atout pour faciliter le changement de comportement : la dimension positive autour du plaisir. Parce que l’alimentation réunit plus qu’elle ne divise, elle constitue une arme de mobilisation massive. Mieux manger tous ensemble sans détruire la planète, voilà la feuille de route du futur ministère de l’alimentation.

Stéphane Brunerie (*)

Santé: L’importance primordiale de l’alimentation et du sport

Santé: L’importance primordiale de l’alimentation et du sport

 

Dans une tribune adressée au « Monde », deux chercheurs et un médecin appellent à agir immédiatement pour protéger la santé des plus jeunes, et confier à l’école l’éducation à l’alimentation et la pratique de l’activité physique.

 

Tribune.

 

La pandémie de Covid-19 a provoqué un retentissement social et économique mondial sans précédent et un nombre élevé de décès. De nombreux facteurs de risque ont été identifiés dans l’évolution de la maladie vers un stade sévère, notamment les comorbidités telles que l’hypertension, le diabète, l’obésité, les maladies cardiaques et pulmonaires.

Cette pandémie démontre, comme aucune étude d’observation médicale ne l’a fait jusqu’à présent, que les sujets en bonne capacité physique sont moins gravement malades lorsqu’ils contractent un agent pathogène. Pour ceux qui n’étaient pas convaincus, le doute n’est plus permis : la prévention est efficace.

La prévention s’impose donc à tout citoyen mais aussi à la collectivité, car cette pandémie a démontré la fragilité des systèmes de soins. En plus de la lutte contre l’alcool et le tabac, la prévention s’appuie sur une meilleure alimentation et une vie plus active et moins sédentaire. Bien que non satisfaisantes, les prévalences de l’alcoolisme et du tabagisme baissent en France, alors que l’inactivité physique et la sédentarité des Français s’installent. Près de 42 % des adultes jeunes (18-44 ans) sont sédentaires, c’est-à-dire assis plus de huit heures par jour, avec 79 % de ce temps passés devant un écran de loisir.

Rien d’étonnant car le nouvel environnement numérique progresse à une vitesse jamais vue dans l’ère de l’humanité : la télévision a mis treize ans pour pénétrer les 50 millions de foyers américains et Google, quatre-vingt-dix jours. En plus d’entraîner une réelle addiction à la chaise, les écrans influencent comme jamais nos comportements alimentaires. Les enfants sont la cible d’un marketing publicitaire agressif qui se concentre sur les aliments ultratransformés, nocifs du fait de la dégradation de leur matrice et de leur faible densité en nutriments protecteurs, mais également en raison des composés chimiques ou de synthèse qui leur sont ajoutés.

Les moins de 18 ans consomment quotidiennement en moyenne 46 % de calories issues d’aliments ultratransformés, soit 11 % de plus que les adultes. Or on sait que cette consommation excessive est associée à des comorbidités. D’ailleurs, une récente étude a montré qu’une alimentation de qualité dès le plus jeune âge permettrait un gain d’au moins dix ans d’espérance de vie.

Les habitudes et les goûts alimentaires se construisant entre 3 et 15 ans, on est donc en train de créer des générations entières d’enfants sédentaires, inactifs et biberonnés aux aliments ultratransformés. Ces jeunes auront des risques plus élevés de maladies chroniques à long terme, réduisant l’espérance de vie en bonne santé qui, rappelons-le, est inférieure à 65 ans en France. On sait que cet indicateur qualitatif dépend certes du progrès médical, mais surtout du développement des pratiques de prévention et des changements de modes de vie.

Société– Consommation: Uniformisation par le bas de l’alimentation

Société– Consommation: Uniformisation par le bas de l’alimentation 

Auteur d’une enquête sur les aliments menacés d’extinction, le journaliste britannique Dan Saladino revient dans le Monde , dans un entretien, sur la nécessité de reconquérir plus de diversité agricole.

 

Parmi les facteurs explicatifs de l’uniformisation, le marché qui impose quelques semences seulement quand il en existe des centaines voire des milliers. La disparition aussi régulière d’espèces aujourd’hui rares. Les grandes industries et les grandes marques qui formatent de manière de plus en plus uniforme le goût des consommateurs. NDLR 

Journaliste à la BBC spécialisé dans l’agriculture et l’alimentation, l’auteur britannique Dan Saladino a publié, à l’automne, un essai remarqué sur la perte d’agrobiodiversité, Eating to Extinction. The World’s Rarest Foods, and Why We Need to Save Them (« manger jusqu’à l’extinction », Jonathan Cape, non traduit), dans lequel il part à la rencontre des paysans, de militants et des peuples à travers le monde qui préservent des variétés agricoles rares, à rebours d’une tendance mondiale à l’uniformisation. 

Que sait-on de la perte de diversité agricole, un phénomène moins connu que l’extinction des espèces de faune et de flore ?

La perte d’agrobiodiversité est moins connue parce qu’elle est plus récente et rapide, mais aussi parce que le processus qui l’a entraînée a été en partie perçu, au XXe siècle, comme un succès. L’idée d’abondance et d’uniformisation, véhiculée par la « révolution verte » [le développement, à partir des années 1950, de techniques agricoles d’intensification et de hausse des rendements dans les pays en développement], était vue comme une nécessité après la guerre. Nous prenons seulement maintenant conscience des effets qu’a eus cette politique agricole, sur une période de temps très courte, sur la santé de la planète et notre propre santé.

Consommation- Uniformisation par le bas de l’alimentation

Consommation- Uniformisation par le bas de l’alimentation 

Auteur d’une enquête sur les aliments menacés d’extinction, le journaliste britannique Dan Saladino revient dans le Monde , dans un entretien, sur la nécessité de reconquérir plus de diversité agricole.

 

Parmi les facteurs explicatifs de l’uniformisation, le marché qui impose quelques semences seulement quand il en existe des centaines voire des milliers. La disparition aussi régulière d’espèces aujourd’hui rares. Les grandes industries et les grandes marques qui formatent de manière de plus en plus uniforme le goût des consommateurs. NDLR 

Journaliste à la BBC spécialisé dans l’agriculture et l’alimentation, l’auteur britannique Dan Saladino a publié, à l’automne, un essai remarqué sur la perte d’agrobiodiversité, Eating to Extinction. The World’s Rarest Foods, and Why We Need to Save Them (« manger jusqu’à l’extinction », Jonathan Cape, non traduit), dans lequel il part à la rencontre des paysans, de militants et des peuples à travers le monde qui préservent des variétés agricoles rares, à rebours d’une tendance mondiale à l’uniformisation. 

Que sait-on de la perte de diversité agricole, un phénomène moins connu que l’extinction des espèces de faune et de flore ?

La perte d’agrobiodiversité est moins connue parce qu’elle est plus récente et rapide, mais aussi parce que le processus qui l’a entraînée a été en partie perçu, au XXe siècle, comme un succès. L’idée d’abondance et d’uniformisation, véhiculée par la « révolution verte » [le développement, à partir des années 1950, de techniques agricoles d’intensification et de hausse des rendements dans les pays en développement], était vue comme une nécessité après la guerre. Nous prenons seulement maintenant conscience des effets qu’a eus cette politique agricole, sur une période de temps très courte, sur la santé de la planète et notre propre santé.

Uniformisation par le bas de l’alimentation

 Uniformisation par le bas de l’alimentation 

Auteur d’une enquête sur les aliments menacés d’extinction, le journaliste britannique Dan Saladino revient dans le Monde , dans un entretien, sur la nécessité de reconquérir plus de diversité agricole.

 

Parmi les facteurs explicatifs de l’uniformisation, le marché qui impose quelques semences seulement quand il en existe des centaines voire des milliers. La disparition aussi régulière d’espèces aujourd’hui rares. Les grandes industries et les grandes marques qui formatent de manière de plus en plus uniforme le goût des consommateurs. NDLR 

Journaliste à la BBC spécialisé dans l’agriculture et l’alimentation, l’auteur britannique Dan Saladino a publié, à l’automne, un essai remarqué sur la perte d’agrobiodiversité, Eating to Extinction. The World’s Rarest Foods, and Why We Need to Save Them (« manger jusqu’à l’extinction », Jonathan Cape, non traduit), dans lequel il part à la rencontre des paysans, de militants et des peuples à travers le monde qui préservent des variétés agricoles rares, à rebours d’une tendance mondiale à l’uniformisation.

Que sait-on de la perte de diversité agricole, un phénomène moins connu que l’extinction des espèces de faune et de flore ?

La perte d’agrobiodiversité est moins connue parce qu’elle est plus récente et rapide, mais aussi parce que le processus qui l’a entraînée a été en partie perçu, au XXe siècle, comme un succès. L’idée d’abondance et d’uniformisation, véhiculée par la « révolution verte » [le développement, à partir des années 1950, de techniques agricoles d’intensification et de hausse des rendements dans les pays en développement], était vue comme une nécessité après la guerre. Nous prenons seulement maintenant conscience des effets qu’a eus cette politique agricole, sur une période de temps très courte, sur la santé de la planète et notre propre santé.

Prêts aux entreprises (PGE) : des délais rallongés pour le remboursement

Prêts aux entreprises (PGE) : des délais rallongés pour le remboursement

le gouvernement s’apprête à rallonger encore les délais de remboursement des prêts aux entreprises. Une mesure qui s’ajoute à la prolongation d’autres visant à faire face aux conséquences de la pandémie sur certaines activités. Le  ministre de l’Économie Bruno Le Maire a détaillé les nouvelles modalités pour les prêts garantis par l’État dans un entretien accordé à RTL ce mardi.

A partir du mois de mars, les entreprises auront désormais la possibilité de décaler le premier remboursement de ce prêt contracté au début de la crise et d’étaler leurs paiements sur dix ans, a annoncé le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, mardi 4 janvier.

Ces deux nouvelles mesures s’adressent aux « quelques milliers d’entreprises (…) qui voient arriver l’échéance du printemps prochain en se disant : Je ne vais pas arriver à rembourser »a expliqué le ministre au micro de RTL.Selon lui, « 25 à 30 000 » très petites entreprises, souvent des commerçants, artisans ou restaurateurs, sont ainsi concernées. « Nous allons les aider, a assuré Bruno Le Maire. Le prêt garanti par l’Etat, qui a sauvé des dizaines de milliers d’entreprises, ne doit pas les couler au moment de leur remboursement. »

La Confédération des petites et moyennes entreprises, qui réclamait « depuis plus d’un an » l’allongement de la durée de remboursement, s’est dite « soulagée », alors qu’un certain nombre d’entrepreneurs appréhendaient les échéances de remboursement du PGE, « qui viennent se cumuler avec les remboursements de reports de charges sociales et fiscales ».

« Il est néanmoins important que cette faculté soit ouverte à toutes les entreprises, indépendamment de leur taille ou de leur secteur d’activité »a déclaré l’organisation dans un communiqué.

Quelque 697 000 entreprises ont contracté un PGE depuis mars 2020, pour un encours total de 143 milliards d’euros. Selon la Fédération bancaire française, la situation est « rassurante pour la plupart des entreprises y ayant souscrit : la moitié a déjà commencé à rembourser depuis l’été 2021, sans difficulté ».

Par ailleurs, le dispositif d’avances remboursables et de prêts bonifiés à destination des PME et entreprises de taille intermédiaire en difficulté qui n’ont pu obtenir de PGE ou ont un PGE insuffisant, a lui été prorogé de six mois, jusqu’au 30 juin 2022, selon un décret publié le 31 décembre au Journal officiel.

«Il faut augmenter les prix de l’alimentation »

«Il faut augmenter les prix de l’alimentation »

Jérôme Foucault, cofondateur du groupe Cofigeo, ,le président d’Adepale, l’association des entreprises des produits alimentaires élaborés milite pour une augmentation des prix pour des raisons autant économiques qu’ écologiques. Une approche forcement un peu corporatiste aussi ( Interview dans l’opinion)

 

Adepale, l’association des entreprises des produits alimentaires élaborés (conserves, produits congelés, traiteur frais, salades, riz, légumes secs…) représente près de 400 établissements, 50 000 salariés directs et 70 000 salariés indirects. Des TPE, des PME, des ETI de toute nature, réparties sur 80 % du territoire français.

Adepale a quitté l’Ania, la grande association du secteur agroalimentaire, en juillet 2020. Pourquoi cette décision ?

Il y a trois ans, il y a eu une réforme des statuts de l’Ania. Plusieurs fédérations comme la nôtre ont estimé que leur point de vue était trop dilué. Ce que nous sommes, des entreprises ancrées dans les territoires, qui investissent de la valeur ajoutée localement, en maintenant centres de décision, savoir-faire, sites industriels et emplois, nous semblait disparaître derrière de grandes multinationales. Leur travail mérite le plus grand respect, mais nous promouvons une autre vision de l’industrie, plus européenne ! Or, ce qui fait la force et l’identité de notre industrie agroalimentaire, c’est sa diversité. C’est cela que nous défendons et nous ne retrouvions pas assez cette préoccupation dans l’Ania.

Quelle analyse faites-vous de la nouvelle mouture d’Egalim, portée par le député Grégory Besson-Moreau, qui vient d’être votée à l’Assemblée ?

Nous applaudissons la volonté des politiques d’améliorer les revenus des agriculteurs en général et d’impliquer les interprofessions, les organisations de producteurs, dans l’élaboration des indices de coûts. Bien sûr, cela mérite encore maturation, mais, chez nous, un élément comme le contrat triennal n’est pas une révolution ! Il est déjà largement pratiqué par nos industriels avec leur amont agricole des légumes, des fruits, du foie gras… La mise en place d’une interdiction de discrimination tarifaire entre les clients nous semble aussi positive. La proposition Besson-Moreau avait beaucoup de points insatisfaisants pour les entreprises à ses débuts, mais elle va désormais plutôt dans le bon sens avec des ajouts comme l’intangibilité des tarifs, la prise en compte des volumes dans les contrats concernant les marques de distributeurs. Il reste cependant des points à traiter, que peut-être le Sénat abordera, comme les pénalités logistiques imposées par la grande distribution. C’est devenu un centre de profit pour les distributeurs, c’est insidieux.

« Du Nutriscore aux emballages, des transitions agroécologiques aux chartes d’engagement, il y a encore beaucoup à faire »

Comment est-il possible de pacifier les relations entre les différents maillons de la chaîne alimentaire ?

Il n’y a qu’une solution : il faut accepter de voir les prix de l’alimentation augmenter. Cela resterait très relatif : dans le budget des ménages, elle ne représente qu’environ 12 %. C’est la condition d’une meilleure rémunération des agriculteurs, en maintenant le modèle de petites exploitations, près des territoires. Cela permettrait aussi de sécuriser les marges de tous les acteurs, d’investir, ce qui est la condition du dynamisme des filières, et aussi celle d’une sortie de la guerre des prix entre distributeurs qui détruit la création de valeur. C’est en fait un vrai choix de société. Pourquoi être si réticents à une inflation des produits alimentaires, alors que c’est un sujet capital, lié à la santé publique, à la souveraineté alimentaire et industrielle, et que c’est la condition de l’existence d’une pépite de la Nation ?

Comment vivez-vous l’agrobashing, pendant industriel de l’agribashing, récurrent en France ?

Le débat agroalimentaire y tourne autour de totems type « soda ou pâtes à tartiner », ce qui ne dit absolument rien de la qualité globale. Cela ne dit pas à quel point nous avons progressé ces quarante dernières années, et combien nous progressons encore. Du Nutriscore aux emballages, des transitions agroécologiques aux chartes d’engagement, il y a encore beaucoup à faire. Nous n’allons pas contre ce mouvement, mais l’accompagnons.

Les polluants les plus fréquents dans l’alimentation

Les polluants les plus fréquents dans l’alimentation

Un article de consoglobe rappelle qu’elles sont les polluants des plus dangereux pour l’alimentation.( Extrait)

 

Plusieurs milliers sont utilisées pour fabriquer des aliments ou pour l’agriculture. Ces molécules se sont répandues dans la nature, dans les sols, les cours d’eau, … bref dans toute la chaîne alimentaire. Colorants, additifs, produits de synthèse (faux sucre, faux sel, …) sont présents dans l’alimentation mais aussi dans les emballages.

 

  • Certains polluants sont moins présents  : le plomb, le mercure, l’arsenic et certaines mycotoxines ont été moins identifiées. L’Anses a trouvé 4 fois moins de dioxines ou le PCB qu’en 2004.
  • Pour 307 substances ne dépassent pas la VTR, autrement dit, pour 85 % des 445 substances analysées, il n’y a aucun risque.
  • Les enquêtent confirment le « bon niveau de maîtrise des risques sanitaires associés à la présence potentielle de contaminants chimiques dans les aliments en France, sur la base des seuils réglementaires et valeurs toxicologiques de référence disponibles ».
  • Pour 12 % des substances recherchées par l’Anses, le risque toxicologique ne peut être écarté.
  • 54 substances (plomb, cadmium, arsenic, aluminium…) sont présentes à une concentration à des niveaux supérieurs aux « seuils de sécurité », les VTR (valeurs toxicologiques de référence) qui correspondent aux DJA (doses journalières admissibles). Par exemple, 2 % des enfants sont exposés à un risque toxicologique dû à l’aluminium parce qu’ils mangent certains aliments qui en contiennent.
  • Pour 72 substances, l’Anses n’a pas pu se prononcer.

Les métaux lourds et d’autres substances encore trop présentes

  • Manger cru accroît, en moyenne, le risque toxicologique.

On savait déjà que les dioxines, les nitrates, les pesticides et les métaux lourds nuisent à nos aliments. Mais l’Anses pointe des substances moins connues ou plus surprenantes : des composés perfluorés, des retardateurs de flamme bromés, des mycotoxines (des champignons qui prospèrent avec de mauvaises conditions de stockage). Ou encore des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dont 32 % proviennent du transport routier, sont tout aussi nuisibles pour notre organisme. Les enquêtes mettent aussi en évident la nécessité d’éduquer les consommateurs en absence de réglementation suffisante et d’évaluation suffisante des risques.

Des substances toxiques persistantes qui agissent longtemps

On appelle ces substances des polluants organiques persistants (POP)  : ce sont les dioxines, PCB, pesticides, etc. Une étude suédoise  publiée dans la revue Environmental Health Perspectives a montré qu’ils peuvent favoriser l’athérosclérose. Une autre étude canadienne de 2010 montrait que des POP présents dans les emballages de fast-food à l’épreuve des graisses (papiers sulfurisés) et de pop-corn à éclater migrent dans les aliments et sont ingérés par les consommateurs. Et ils y restent.  On utilise aussi des POP, comme les PFOA, dans la fabrication des casseroles et des poêles anti-adhésives.

L’effet cocktail, mesurable, mais pas mesuré

C’est le mélange des substances qui fait peur aux toxicologues, plus encore que le niveau des polluants pris individuellement. Cet effet cocktail est particulièrement redouté quand il est composé de perturbateurs endocriniens (phtalates, bisphenol A, parabens).

95 % des Américains ont du bisphenol dans les urines et 90 % des bébés ont été exposés aux phtalates dans le ventre de leur mère. Or, les chercheurs les soupçonnent d’avoir un rôle dans les problèmes de tension artérielle, de diabète, cancer ou stérilité.




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