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Gestion de l’eau : «Laisser faire la nature, c’est de l’idéologie»( FNSEA)

Gestion de l’eau : «Laisser faire la nature, c’est de l’idéologie»( FNSEA)

 

 

Dans une interview au JDD, Christiane Lambert rappelle qu’un stockage «intelligent» de l’eau est nécessaire pour faire face aux épisodes de sécheresse.

Lors  d’un déplacement dans les Alpes-de-Haute-Provence avec des agriculteurs touchés par la sécheresse, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a rappelé que « l’eau potable, c’est 20 % des prélèvements de la consommation. Les usages agricoles, c’est le double ».« Nous avons déjà réduit de 30 % nos besoins en eau », lui répond Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Pour le JDD, la syndicaliste fait un bilan de la situation et met en lumière les moyens déjà mis en oeuvre par les agriculteurs contre la sécheresse historique qui touche la France.

« Beaucoup de cultures sont en train de brûler, les prairies jaunissent et les animaux qui cherchent à se nourrir abîment la terre en la grattant. Le manque de fourrage va toucher toute la France et tous les élevages : bovins, ovins, caprins et les chevaux. Le maïs a moins d’épis et des grains plus petits. Sur mon exploitation, nous n’en aurons pas assez pour nourrir nos porcs. Le calendrier des récoles a changé quasiment partout. Beaucoup ont déjà fini les moissons qui ne devaient pas commencer avant des semaines. Les vendanges vont démarrer dans certains vignobles avec trois semaines d’avance. Tous les travaux deviennent pénibles pour les agriculteurs qui travaillent dans des bâtiments et sous serre, ou pour ceux qui doivent récolter à haute intensité pour éviter que les fruits ou les légumes ne se perdent. Avec la chaleur, la production a beaucoup mûri et se conserve moins bien. Il a fallu mettre le turbo, travailler quinze heures par jour, d’autant que comme l’Espagne a été touchée par le gel et l’Italie par la sécheresse, l’Europe manque de fruits. Il y a des places à prendre pour les producteurs français sur les marchés allemands ou britanniques. »

« Il est très difficile de garantir entre 22 à 28 degrés dans certains bâtiments. La température est même montée à 37-38 degrés dans les plus anciens qui ne sont pas équipés de systèmes de rafraîchissement. Nous déployons des solutions depuis dix ans. Nous avons intégré dans les constructions neuves des éléments qui favorisent le rafraîchissement des animaux, comme des rideaux d’eau. Nous sommes au travail pour améliorer les choses. Les producteurs laitiers, par exemple, ont trouvé des solutions pour réduire de 15 % leur empreinte carbone en optimisant la gestion des troupeaux. Celle du litre de lait a baissé de 23 % en quinze ans. Mais il faut savoir qu’un élevage qui ferme ne rouvre jamais. Les aider est un enjeu de résilience. Moins de producteurs signifient des prix plus élevés. Nous ne voulons pas que la précarité alimentaire progresse. »

 

Vous sentez-vous visés par les efforts de réduction de consommation demandés à l’ensemble de la population ?


On entend partout qu’il faut changer de modèle mais nous, cela fait dix ans qu’on s’adapte. Il n’y a pas de climatosceptiques en agriculture. Nous avons déjà réduit de 30 % nos besoins en eau. Dans beaucoup de départements, comme ceux qui comptent des productions des végétaux spécifiques, des pépinières ou des cultures de semence, les agriculteurs n’ont pas le choix : ils ont besoin d’eau. Mais au global, 5 % seulement des agriculteurs sont irrigants. Dans ma commune sur 13 producteurs, un seul arrose. Et comme je le rappelle souvent : une tomate, c’est 90 % d’eau. L’eau des agriculteurs sert à nourrir les hommes.

 Au niveau de l’exécutif, vous estimez-vous soutenu ?

L’année dernière, nous avons travaillé dans le cadre du Varenne de l’eau et du changement climatique. Nous venions de connaître une période de gel historique. Il fallait se mettre autour de la table. Trois mille personnes ont été consultées. Et comme à chaque fois qu’une grande consultation est lancée, les agriculteurs se sont engagés. Certaines personnes n’ont pas voulu y prendre part… Nous avons l’habitude. Les gens veulent une alimentation de proximité mais pas qu’un élevage s’installe à côté de chez eux. Une des mesures prioritaires portait sur la mise en place d’un dispositif d’assurance récolte. Elle a été votée par les parlementaires en mars. Nous travaillons pour qu’elle soit applicable dès 1er janvier 2023. Ce serait une sacrée performance ; 30 % seulement des agriculteurs sont assurés.

Laisser faire la nature c’est bien, beau et bon, mais c’est de l’idéologie

Où en est-on du problème de stockage de l’eau que vous soulevez depuis longtemps ?


Un délégué interministériel a été nommé pour lever les freins sur certains dossiers. Il a une liste de 23, prêts à sortir. Certains remontent à plus de quinze ans, ne sont toujours pas réglés, alors que certaines zones connaissent une quatrième année de sécheresse. Stocker de l’eau intelligemment est une priorité. Laisser faire la nature c’est bien, beau et bon, mais c’est de l’idéologie. La situation climatique que nous connaissons nécessite une gestion humaine du problème. Sans stockage artificiel, certains qui n’ont pas accès à l’eau vont se retrouver condamnés à faire des cultures non irriguées. Ca sera blé, blé, blé. Et la monoculture, on sait à quoi ça peut mener.

Économie-Des entreprises condamnées laisser Amazon entrer à leur capital

  • Économie-Des entreprises condamnées laisser Amazon entrer à leur capital

Un article du Wall Street Journal (extrait)

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    • Les entreprises qui veulent être présentes sur la plateforme d’Amazon pour vendre leurs produits ou leurs services découvrent parfois une étonnante condition : accepter que le géant de la vente en ligne prenne une part importante de leur capital à un prix très avantageux.
    • Des documents et des entretiens avec des sources proches des accords révèlent ainsi que le groupe a conclu un peu plus d’une dizaine de contrats avec des entreprises cotées, contrats aux termes desquels Amazon a obtenu des warrants, c’est-à-dire le droit d’acheter des actions à un prix potentiellement inférieur à celui du marché.
    • Ces dix dernières années, Amazon a également signé de genre d’accord avec plus de 75 sociétés non cotées, a précisé l’une des sources. Cumulées, ces participations effectives et potentielles dans des entreprises qui vont du centre d’appel au spécialiste du gaz naturel vaudraient des milliards de dollars, Amazon étant parfois l’un des principaux actionnaires.
    • Ces transactions peu courantes dans le milieu témoignent aussi de la façon dont Amazon utilise son poids pour s’enrichir et s’imposer. Les pratiques du groupe en matière de concurrence (y compris vis-à-vis d’entreprises dont il est partenaire) sont d’ailleurs dans le collimateur des régulateurs et des parlementaires.
    • Si ces accords peuvent aider les vendeurs à obtenir des débouchés colossaux, qui peuvent à leur tour doper le cours de Bourse, les dirigeants de plusieurs entreprises ont expliqué qu’ils s’étaient sentis obligés d’accepter les avances d’Amazon. Les accords donnent parfois aussi au géant le droit de siéger au conseil d’administration ou de surenchérir quand une entreprise concurrente fait une offre d’achat.
    • Dans tous les cas, Amazon profite de ce que les vendeurs gagnent à travailler avec l’un des plus gros groupes au monde.
    • Dans les contrats qui prévoient des warrants, Amazon pèse de tout son poids pour obtenir des conditions très intéressantes parce que le groupe sait que peu d’entreprises refuseront, ont raconté d’anciens responsables d’Amazon ayant travaillé sur ces contrats
    • Le géant de Seattle a pour habitude de tirer parti de sa taille et de son pouvoir pour imposer des conditions qui lui sont favorables : obliger ses partenaires dans une activité à souscrire à d’autres activités du groupe, savoir avant tout le monde quelle sera la pépite technologique de demain grâce à son fonds de capital-risque ou encore créer des produits Amazon qui concurrenceront des marques moins connues. Affirmant vouloir obtenir les meilleures affaires pour ses clients, il s’est battu bec et ongles pour conquérir des parts de marché.
    • Dans les contrats qui prévoient des warrants, Amazon pèse de tout son poids pour obtenir des conditions très intéressantes parce que le groupe sait que peu d’entreprises refuseront, ont raconté d’anciens responsables d’Amazon ayant travaillé sur ces contrats.
    • Pour certaines entreprises, accorder des warrants à Amazon, c’est obtenir un avantage concurrentiel non négligeable. Clean Energy Fuels a conclu un accord avec Amazon en début d’année aux termes duquel le groupe pourrait monter à 20 % du capital d’ici dix ans et devenir ainsi son deuxième actionnaire. Ses dirigeants n’avaient jamais conclu de contrat octroyant des warrants à un client, a souligné une source proche du dossier, mais Amazon avait lancé un vaste appel d’offres auprès d’autres spécialistes du gaz naturel et Clean Energy s’est dit qu’en acceptant la demande, le groupe n’aurait plus envie de travailler avec ses concurrents. Clean Energy doit désormais prévenir Amazon s’il reçoit une offre d’achat, a précisé la source. Clean Energy n’a pas souhaité commenter.
    • Le premier contrat de majeur conclu entre Amazon et une société cotée date de 2016. A l’époque, le groupe se cherchait un partenaire dans le fret aérien pour développer son immense réseau logistique. Les dirigeants ont constaté que les partenaires potentiels étaient tous moins grands, moins connus et moins dynamiques qu’Amazon, et qu’un gros contrat avec le groupe donnerait un coup de fouet à leur cours de Bourse, a raconté une source. Mais Amazon voulait profiter de cette envolée boursière potentielle, selon cette personne.
    • Le groupe a donc proposé un accord à Air Transport Services, une société de leasing d’avions installée à Wilmington, dans l’Ohio, qui a d’abord refusé la clause d’octroi de warrants, ont rapporté des sources. Une équipe s’est rendue à Seattle pour mener des « négociations longues et intenses », à l’issue desquelles Amazon a fini par convaincre Air Transport Services, souligne une source. « Il a fallu déployer des trésors de persuasion », selon elle. Amazon détient aujourd’hui environ 19,5 % d’Air Transport Services, ce qui en fait son principal actionnaire.
    • La porte-parole d’Air Transport Services n’a pas souhaité commenter.
    • Les dirigeants d’Amazon savaient que leur groupe aurait besoin de beaucoup plus d’avions pour faire face à sa croissance exponentielle, et ce premier contrat les autorisait à en conclure d’autres, a indiqué l’une des sources.
    • Dans son contrat conclu avec Startek, un spécialiste des centres d’appel installé dans le Colorado, Amazon a obtenu le droit de prendre 20 % du capital en l’échange de 600 millions de dollars d’achats sur huit ans
    • Avec Atlas Air Worldwide Holdings, Amazon a conclu un contrat de crédit-bail de dix ans avec les mêmes conditions. Mais cette fois-ci, le groupe a demandé des warrants représentant jusqu’à 20 % du capital d’Atlas sur cinq ans (plus une option pour 10 % supplémentaires en fonction de l’activité qu’il confiait à Atlas). Le géant voulait aussi, sous réserve de certaines conditions, obtenir un administrateur au conseil d’Atlas.
    • Des sources proches des deux camps indiquent que les warrants étaient une condition sine qua none du partenariat. « Il était clair qu’il n’y aurait pas d’accord sans cela », affirme l’une des sources. Les dirigeants d’Atlas ne voulaient pas laisser passer cette opportunité commerciale et ont estimé que les warrants étaient le prix à payer pour travailler avec Amazon, a-t-elle précisé.

Santé–Covid-19 : « la France a choisi de laisser circuler le virus largement (Samuel Alizon, CNRS)

Santé–Covid-19 : « la France a choisi de laisser circuler le virus largement (Samuel Alizon, CNRS)

 

 

 

Sur France Info, Selon Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS, au laboratoire maladies infectieuses et vecteurs, la stratégie choisie par la France « est de laisser circuler le virus largement ».

 

Est-ce que la mise en place de quarantaine peut vraiment limiter l’arrivée en Europe et en France du variant brésilien ?

 

Samuel Alizon : On peut s’interroger sur la motivation. Parce que si c’est pour empêcher l’arrivée des variants venus d’autres pays, c’est trop tard. On sait qu’ils sont déjà en France. À ce niveau-là, cela peut jouer sur des nouvelles importations. Mais les variants sont déjà là, on les a détectés même s’ils sont rares. Il y a des inconnues aujourd’hui sur ces variants, mais ils sont déjà là. Si cela a un effet, ça ne sera pas sur l’arrivée des variants.

Est-ce qu’il faut s’inquiéter des variants brésilien et sud-africain ?

À court terme, le problème c’est le variant V1 détecté au Royaume-Uni. C’est 80% des cas. Celui-là, il est maintenant à peu près avéré qu’il est plus virulent. C’est à dire que si vous êtes infecté par celui-là, vous avez plus de risques de faire un Covid sévère. Il y a un peu un décalage entre ces effets d’annonce sur les quarantaines imposées aux voyageurs et l’absence d’annonce vis à vis du variant V1, dit britannique, avec la réouverture des écoles dans une semaine où là, on ne sait pas trop ce qui est prévu. Sur le moyen ou le long terme, les variants V2 et V3, ceux détectés en Afrique du Sud et au Brésil, posent pas mal de questions, notamment parce qu’ils semblent échapper à l’immunité naturelle et à l’immunité de certains vaccins.

Si vous avez déjà été infectés par des lignées qui circulaient en 2020, a priori, vous n’êtes pas immunisés ou très peu immunisés contre les variants V2 et V3. C’est ce qu’a vécu le Brésil, qui a eu une première vague extrêmement meurtrière et qui malgré cela est en train de revivre une deuxième vague extrêmement meurtrière.

Est-ce qu’il y a donc un intérêt à mettre tous les voyageurs en quarantaine en provenance de ces pays où le variant circule ?

Ces variants sont déjà là, donc, à court terme, vous n’empêcherez pas leur arrivée. Sur le moyen ou le long terme, la volonté politique de contrôler l’épidémie n’est pas claire. Aujourd’hui, la circulation massive en France, fait par exemple que la France est potentiellement aussi un des pays où des variants risquent d’évoluer. Le virus mute en continu. La plupart de ces mutations sont neutres. Plus vous le laissez circuler, plus il y a de risques que certaines de ces mutations aient des effets. Donc, la stratégie choisie par la France qui est de laisser circuler le virus largement est une stratégie qui maximise les risques, qui maximise les coûts à court terme, et qui, sur le long terme, maximise les risques aussi en termes d’évolution virale.

Brexit : ne pas se laisser impressionner par les gesticulations de Boris Johnson

Brexit : ne pas se laisser impressionner par les gesticulations de Boris Johnson

L’économiste Stéphane Madaule estime, dans une tribune au « Monde » estime qu’il ne faut pas se laisser impressionner par les gesticulations de Boris Johnson dans une tribune au monde

Tribune. Mais où est-elle, cette Union européenne (UE) en position de force pour négocier un accord commercial équilibré avec le Royaume-Uni ? Mais comment expliquer que Michel Barnier, le négociateur européen du Brexit, soit maintenant fragilisé par des négociations qui n’avancent pas d’un pouce ?

Au départ, l’Union européenne avait la naïveté de croire qu’elle pourrait imposer au Royaume-Uni la continuation de l’application de ses règles commerciales (aides aux entreprises, règles sur les marchés publics, normes applicables sur le marché intérieur…) contre l’accès libre sans taxes et sans droits au marché unique.

Curieux mandat

Mais sur la pêche, sur les marchés publics, sur les normes applicables aux produits et aux services, les négociations n’ont pas avancé d’un iota depuis leur commencement. Comment expliquer cette situation et la fragilisation progressive des positions de l’UE et de son principal négociateur ?

On découvre les aléas de la mise en œuvre d’une politique commune sur le plan commercial, qui n’est pas à même de nous protéger de la concurrence parfois déloyale de pays comme la Chine, ni de constituer un rempart face au Royaume-Uni, qui a décidé de reprendre son indépendance

Tout d’abord, on s’aperçoit que le mandat de négociation fixé par les vingt-sept Etats membres à la Commission, et défendu par Michel Barnier, est quelque peu curieux. Comment en effet demander à un pays qui a choisi de quitter l’Union pour recouvrer sa souveraineté de continuer à appliquer les règles commerciales de cette Union dont il souhaite en premier lieu s’écarter, ce qui a motivé en partie son divorce ?

De plus, le mandat de négociation défini à la Commission par les Vingt-sept est relativement rigide. Les lignes rouges (pêche, marchés publics, subventions aux entreprises, normes à appliquer par les producteurs de biens et services) sont partout. Comment, enserré dans un tel carcan, pouvoir conduire une réelle négociation qui ne soit au final la répétition inlassable, sans concession, sans compromis, d’une position figée ? Qu’est-ce qui est négociable au juste pour l’Union, à part la continuation des relations passées entre les deux entités ?

En réalité, les envolées chauvines de Boris Johnson promettant un avenir radieux après le Brexit masquent une série de faiblesses. Le premier ministre britannique, qui a perdu 26 points dans les sondages depuis le début de la pandémie, cherche à faire oublier sa gestion calamiteuse du Covid-19. Alors que la crise provoquée par le virus a rendu caduque la nouvelle mondialisation prônée par les partisans du Brexit, il ne lui reste qu’à faire vibrer sa corde préférée, celle du nationalisme. D’autant que la crise sanitaire relance la dynamique indépendantiste en Ecosse et que le Brexit rend probable une réunification de l’Irlande.

Quant au rêve prêté à M. Johnson de masquer les dégâts économiques d’un Brexit sans accord par ceux de la crise économique consécutive au Covid, il dépasse les bornes du cynisme et ne résiste pas à la vérité des chiffres : 47 % des exportations britanniques se font vers l’Europe, alors que l’UE n’envoie que 8 % de ses produits outre-Manche. Mauvais pour les continentaux, un « no deal » serait catastrophique pour les Britanniques.

Alors qu’approche le terme de cet interminable marathon, il faut saluer le sang-froid manifesté par Michel Barnier pour surmonter cette énième phase de tensions. La préservation du marché unique, remise en cause par les brèches de M. Johnson en Irlande du Nord, doit continuer de souder les Vingt-Sept. La remarquable unité dont ils ont fait preuve jusqu’à présent à propos du Brexit doit perdurer. C’est à cette condition que l’Europe pourra parvenir à un accord équilibré avec son voisin britannique sans se laisser intimider par les postures d’un premier ministre en position moins flatteuse qu’il n’y paraît.

« Laisser des vieux mourir »; l’article pitoyable dans l’Opinion d’Eric le Boucher

« Laisser  des vieux mourir »; l’article pitoyable dans  l’Opinion d’Eric  le Boucher

Il n’est même pas utile de qualifier cette chronique lamentable que la seule lecture suffit à sanctionner. Un exemple de ce que produisent encore certains journalistes aigris, par ailleurs courtisans du pouvoir, ; un  pensée rétrograde et limite fascisante

« la pandémie tue les vieux déjà malades et blancs  » titre Eric le Boucher.

 

Sa chronique:

 

 » Ce jour, on compte 25 000 morts du coronavirus en France. L’âge médian des personnes décédées est de 84 ans. Les plus de 75 ans représentent 75 % des décès. Il s’agit d’hommes à 55 %. Deux personnes décédées sur trois présentaient une autre déficience, une comorbidité, comme l’hypertension, le diabète, une pathologie pulmonaire, l’insuffisance cardiaque ou l’obésité. Les personnes de moins de 65 ans et sans comorbidité ne représentent que 2,5 % des décès.

Donc, en l’état actuel de ce que l’on sait de cette pandémie, les statistiques disent que le coronavirus tue surtout les vieux déjà malades.

A l’échelle mondiale, on compte 245 000 morts, dont 67 000 aux Etats-Unis, 29 000 en Italie, 28 500 en Grande-Bretagne, 25 000 en Espagne et en France. On relève 1 320 morts en Inde, 610 aux Philippines, 415 en Egypte, 460 en Algérie, 440 au Pakistan, 123 en Afrique du Sud, 64 au Cameroun, 35 au Niger. Pour bien se figurer la carte mondiale, il y a eu 640 morts à Philadelphie aux Etats-Unis, contre seulement 85 au Nigeria. Les craintes de voir les pays pauvres ravagés par le virus se sont révélées fausses, comme par miracle. Le Covid-19 semble aimer les seniors, et détester le soleil.

Résumé : en l’état actuel de sa diffusion, la pandémie tue les vieux déjà malades et blancs.

Paludisme. Le paludisme tue 700 000 personnes par an qui ont la caractéristique d’être en très grande majorité jeunes et noirs. Le paludisme a des effets terribles pour les pays concernés mais, ailleurs dans le monde, très peu y prêtent attention. Le coronavirus a fait moins de la moitié de décès que le paludisme mais tous les habitants du monde ont eu ou verront leur vie personnelle fortement dégradée. S’empressant de déplorer les morts, le FMI note comme avec pudeur : « Lors de crises ordinaires, les dirigeants essaient d’encourager l’activité économique en stimulant la demande globale le plus rapidement possible. Cette fois, la crise est dans une large mesure la conséquence des mesures d’endiguement qu’il a fallu prendre ». La crise qu’on a décidée.

Pour lutter contre le coronavirus, des confinements ont été mis en place en quelques semaines dans presque tous les pays du monde. L’effet a été de bloquer le fonctionnement des activités usuelles, religieuses, artistiques, politiques, amicales et celles de la production économique. Le monde connaît en conséquence une récession comme il n’en avait pas traversé depuis les grandes guerres. Tous les pays sont atteints très gravement. Les générations d’actifs de 30-40 ans subissent un deuxième choc d’extrême violence après le premier de la crise financière il y a douze ans. Dans les pays émergents, des millions de jeunes qui, mieux éduqués, commençaient à voir enfin s’ouvrir les portes du travail, vont les voir se refermer brutalement, sans aucune des aides sociales que donnent les pays riches.

Le Covid-19 vient renforcer la fracture des syndicats. Les « révolutionnaires » de Sud et de la CGT croient possible un 100 % sanitaire et 0 % économique. Ils font du Bolsonaro à l’envers

Le monde a totalement arrêté l’économie pour sauver des vieux blancs déjà malades. Pourquoi ? Aujourd’hui, en l’état actuel, on peut répondre que le virus n’a, en réalité, pas laissé le choix. Tous les gouvernements savaient l’essentiel de ces chiffres de prévalence de la mortalité chez les aînés dès le début, au regard de ce qui s’est passé en Chine, puis en Italie. Le dilemme entre la crise sanitaire et la crise économique était sur les bureaux. Ce sont les modèles des épidémiologistes qui ont forcé la décision : une politique de laisser faire et de non-contingentement allait conduire à 500 000 morts dans chacun des grands pays européens, plus d’un million aux Etats-Unis, comme l’a calculé l’Imperial College de Londres. Personne ne pouvait assumer cela, ni les gouvernements, ni les opinions publiques, ni aucun individu sensible et sensé. Il n’a eu, comme récalcitrants coronasceptiques, que les populistes Donald Trump ou Jair Bolsonaro.

Ils ont voulu éviter le confinement en plaçant le curseur plus vers l’économie que le sanitaire. Ils l’ont fait non sans arrière-pensée politique, pour un Trump « quelques » morts feront moins de mal dans les urnes qu’un chômage massif. Bolsonaro peut dire avec sa finesse habituelle : « 5 000 morts au Brésil et alors ! », parce qu’il bénéficie en effet de la faiblesse du Covid-19 au sud du globe. Mais voit-on Trump dire la même chose « 65 000 morts et alors ! » quand le corona a tué plus d’Américains que la guerre du Vietnam ?

Le contingentement était, dès l’explosion pandémique, obligatoire. Les populistes ont surtout démontré dans cette crise leur ineptie et leur ignorance pour la science et les « experts » qui sont, comme toujours, au service de l’élite. Donald Trump aura été à la hauteur de bout en bout depuis ses déclarations sur le « virus étranger » jusqu’à l’absorption d’eau de Javel.

Choix inévitable. Le choix inévitable du confinement se double de sa suite : le déconfinement est lui aussi obligatoire. La crise économique doit être enrayée faute de faire à son tour du chômage, des misères, des morts d’autres maladies faute de soin. Il faut saluer en France le courage de la CFDT et de la CFTC d’en avoir pris conscience et, en responsabilité, d’appeler conjointement avec le Medef à la reprise du travail. Le Covid-19 vient renforcer la fracture des syndicats. Les « révolutionnaires » de Sud et de la CGT croient possible un 100 % sanitaire et 0 % économique. Ils font du Bolsonaro à l’envers. Ils ont oublié leurs racines et l’impératif premier de « gagner la bataille de la production » du PCF de Maurice Thorez au sortir de la guerre.

Le Covid-19 est « le premier ennemi déclaré » des baby-boomrs, note avec luminosité Monique Dagnaud qui souligne la figure étrangement centrale qu’est devenue celle du « grand-parent »

Reste notre sauvetage des vieux blancs de 84 ans. Il faudra que les historiens, les philosophes, les sociologues, les médecins y réfléchissent et nous éclairent un jour de ce qui restera quand même une préférence pour les seniors dont le coût est historique. Qu’est-ce qu’il dit de notre civilisation ? Des avantages des fameux baby-boomers, la « génération inoxydable » que la guerre a épargnée, qui a connu l’emploi facile, le sexe libre et qui jouit de revenus supérieurs aux actifs ? Le Covid-19 est « son premier ennemi déclaré », note avec luminosité Monique Dagnaud (Telos 24 avril) qui souligne la figure étrangement centrale qu’est devenue celle du « grand-parent ». A contrario, des larmes qu’on sort aujourd’hui sur les Ephad alors qu’on y parque des parents dont on se débarrasse ? De nos refus de penser que le prolongement de la vie « quoi qu’il en coûte » a un prix et il qu’il n’est pas interdit de parler ? De l’euthanasie comme de l’ultime liberté ? De la peur de la mort qui est devenue, dans la société du spectacle, la boussole des politiques publiques.

 

Marine Le Pen va laisser tomber le retour au franc ?

 Marine Le Pen va laisser tomber le retour au franc ?

Marine Le Pen reconnaît qu’elle s’est complètement plantée lors du débat télévisé avec macro. Elle met en cause la forme suggérant qu’elle a été trop brutale mais en même temps et peut-être surtout s’interroge sur le rapport du Front National à l’euro. « J’ai bien conscience que le sujet de l’euro a inquiété considérablement les Français, de manière presque irrationnelle », a continué Marine Le Pen, jugeant qu’une « réflexion » devait être menée au sein de son mouvement sur la sortie de la monnaie unique. « Nous allons devoir en tenir compte, discuter, réfléchir (…). Ça sera le chantier que nous ouvrirons après les législatives, ça sera le congrès. Chacun pourra s’exprimer. » En vérité,  le débat est déjà largement lancé avec d’un côté Philippot qui menace de démissionner pour le cas où le Front National reviendrait sur sa décision d’abandonner l’euro. Philippot qui vient d’ailleurs de lancer son propre mouvement. Face à Philippot, les identitaires prêts à n’importe quelle concession sur le plan économique à condition de recentrer le Front National sur ce qui fait son fonds de commerce à savoir le racisme. Le mea culpa de Marine Le Pen sur sa posture face à Macron cache mal le virage fondamental que pourrait prendre le Front National vis-à-vis de l’Europe. « Incontestablement, il y a ce débat qui a été raté, il faut le dire, je le dis très clairement. » Invitée sur TF1, Marine Le Pen a reconnu des faiblesses lors de ce débat d’entre-deux-tours, face à Emmanuel Macron. « J’ai souhaité mettre en avant les très grandes craintes que je nourrissais à l’égard d’Emmanuel Macron. Je l’ai fait avec fougue, passion, peut-être trop de fougue, trop de passion, certains n’attendaient pas cela », a-t-elle expliqué.

« Mais cette fougue et cette passion seront nécessaires pour mener le combat à l’Assemblée nationale pour protéger les Français de la dérégulation qu’Emmanuel Macron va mettre en oeuvre dès cet été par ordonnances », a continué la présidente du Front national, annonçant au passage qu’elle était candidate dans le Pas-de-Calais pour les élections législatives




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