Archive pour le Tag 'Laïcité'

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« Pour une laïcité pleine et entière »

« Pour une laïcité pleine et entière »

48 personnalités, dont les philosophes Elisabeth Badinter et Marcel Gauchet, l’essayiste Caroline Fourest, l’ex-ministre Jean Glavany ou l’avocat de Charlie Hebdo Richard Malka, appellent les responsables politiques, dans une tribune du JDD , à « insuffler une nouvelle dynamique » en créant des « organismes publics adaptés à cet horizon politique transformé ».

 

tribune :

 

« On a tué un homme. De la manière la plus barbare et la plus expressive qui soit, dans le rituel codifié d’exécution religieuse de l’islam radical. On a assassiné un homme pour avoir accompli sa tâche avec modestie et sans frémir. On a exécuté un professeur qui remplissait la mission la plus noble, celle de contribuer à l’émancipation et à la construction de la conscience des jeunes élèves dont il avait la charge pédagogique et morale. On s’est attaqué au creuset de la République, son école.

Avec près de 300 morts dont le souvenir pèse sur nos cœurs depuis 2012, ce mort-là est l’électrochoc qui donne aux Français la force de ne plus accepter l’inacceptable. Et comme dans ces sursauts que peuvent accomplir les peuples souverains lorsqu’ils prennent conscience de leur unité, en quelques jours ce qui semblait impossible devient possible et s’accomplit même déjà… »

La laïcité faussement réduite à l’athéisme.

La laïcité faussement réduite à l’athéisme.

 

Delphine Horvilleur, rabbin et écrivaine, estime que la laïcité est faussement réduite à l’athéisme

AFP

Entretien dans le Figaro avec l’auteure de Comprendre le monde, au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty.

- Dans une tribune publiée hier sur votre site Tenou’a, vous défendez, au nom de la liberté d’expression, l’idée de «penser contre soi». Qu’est-ce que ça veut dire ?
Delphine Horvilleur. - Ce post est né après que j’ai publié une caricature de Charlie Hebdo pour réagir à l’assassinat de Samuel Paty. Il s’agit d’une vieille couverture sur laquelle on voit les trois religions (catholique, musulmane et juive, NDLR) inscrites sur du papier toilette déroulé, et titrée «Aux chiottes toutes les religions !». J’ai volontairement choisi cette caricature où il était question d’une critique des trois religions, parce que je crois qu’on est dans un moment où les leaders religieux doivent être capables d’incarner une auto-critique. Et j’ai été très étonnée de voir que beaucoup de gens l’ont pris au premier degré. Quand certains, athées convaincus, m’ont dit «vous avez enfin compris, les religions sont toutes à jeter», d’autres ont été choqués que, en tant que rabbin, j’attaque les religions. Ce qui m’a le plus troublée, c’est de m’apercevoir que beaucoup pensent qu’on est ce que l’on poste ; c’est de voir que beaucoup ne sont pas capables de faire preuve de deuxième degré à un moment où on devrait tous publier ces caricatures, pas pour dire qu’on est d’accord avec leur message littéral, ni d’ailleurs nécessairement avec leur message caché, mais pour dire à quel point on luttera, et on luttera jusqu’au bout, pour qu’elles aient le droit d’exister sur la place publique, et pour qu’elles continuent de raconter quelque chose de notre société et de notre histoire.

Dans votre post, vous affirmez qu’«une société libre passe par la distance critique et par l’autodérision». Cette autodérision et cette prise de distance dont vous parlez, qu’en a-t-on fait ?
Le propre des moments de crise est qu’on les vit comme des citadelles assiégées, sur un mode de défiance. On devient suspicieux à l’égard de tous ceux qui expriment des critiques, jusqu’à devenir nous-mêmes incapables d’autocritique. On voit bien ce qu’il s’est passé vis-à-vis de l’humour ces dernières années. On fait partie d’une génération où l’on pouvait regarder, ados, des sketches qu’on ne pourrait plus voir aujourd’hui. Pas parce qu’on a moins d’humour mais parce qu’on a pris conscience que dans un contexte de crise et de tension identitaires, on peut continuer à rire de tout, mais plus avec tout le monde. Et cela a un impact sur notre capacité de mise à distance des événements.

Il n’y a rien qui nous fasse plus grandir que d’être contredit, que de penser contre soi

C’est-à-dire ?
Désormais, on hésite à rire, on ne sait plus de quoi on peut rire, qui va se vexer, qui va être offensé, offusqué. Caroline Fourest est très juste quand elle parle de cette génération offensée, on vit dans un monde dans lequel les gens ne tendent plus l’oreille qu’à l’offense qu’on leur impose, pas à la contradiction. Alors qu’il n’y a rien qui nous fasse plus grandir que d’être contredit, que de penser contre soi. C’est là où le symbole de l’assassinat d’un enseignant de la République est si fort et bouleversant pour tant d’entre nous. On sait au fond de nous que c’est ce que l’école nous promettait qu’elle allait nous apprendre : penser contre nous-mêmes. On arrive enfant avec un bagage, culturel, identitaire, religieux, et l’école nous aide à l’interroger.

Il faudrait donc réapprivoiser, ou réaffirmer, cet esprit critique…
Il faut surtout s’assurer de ne pas y renoncer, et ce dans tous les domaines de nos vies. C’est très difficile à enseigner. À l’école, cela passe avant tout par l’histoire, cette matière qu’enseignait justement Samuel Paty. Rien ne nous apprend mieux la théologie que l’histoire ; on ne peut tout simplement pas comprendre sa religion si on ne comprend pas par quoi et par qui elle a été influencée, et pourquoi elle est le produit des temps et des espaces qu’elle a traversés. Quand on sera capables de raconter nos histoires religieuses à travers les influences qu’elles ont subies, on aura un outil formidable pour lutter contre le fondamentalisme religieux. Parce que ce qui colle à la peau de tous les fondamentalistes quels qu’ils soient, c’est qu’ils sont tous allergiques à l’histoire. Ils sont tous chronophobes, détestent tous l’idée que leur religion a pu évoluer, qu’elle a pu être influencée par d’autres, parce que cela va à l’encontre de leur obsession pour la pureté, la pureté des corps, la pureté des femmes, la pureté des pratiques, la pureté de leur histoire. Si vous commencez à leur expliquer à quel point leur religion est emprunte d’influences extérieures et conditionnée par un contexte, alors vous avez avec vous un outil extrêmement puissant de destruction de leur discours.

 

Une proposition de loi constitutionnelle sur la laïcité avec référendum ?

Une proposition de loi constitutionnelle sur la laïcité avec référendum ?

Plusieurs propositions de loi risquent d’être discutées sur la question de la laïcité. Toutefois, la proposition du Sénat se singularise par le fait que sa nature constitutionnelle nécessite un référendum. Il n’est pas certain que la majorité actuelle à l’Assemblée nationale soutienne un type de proposition dont on peut difficilement prévoir les conséquences politiques. Jusque-là le chef de l’État a surtout privilégié-le en même temps pour ne pas mécontenter une partie de la population dont il espère le soutien.

Trois élus de la majorité sénatoriale ont préparé une  proposition de loi constitutionnelle, qui a été déposée en février dernier : Philippe Bas, sénateur Les Républicains (LR) de la commission des lois, Bruno Retailleau, chef de file du groupe LR, et Hervé Marseille, président du groupe centriste. La commission des lois a adopté mercredi 14 octobre le rapport de Christophe-André Frassa.

Cette proposition de loi est constituée de deux articles afin de renforcer « la laïcité au quotidien », indique le sénateur Christophe-André Frassa auprès de Public Sénat. L’article 1 vise à compléter le premier article de la Constitution pour affirmer que « nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect de la règle commune ».

L’article 2 de la proposition de loi obligerait les partis politiques à respecter le principe de laïcité, afin d’empêcher les partis communautaristes d’accéder à des financements publics pour présenter des candidats aux élections.

, une proposition de loi constitutionnelle est soumise à une procédure très particulière, puisqu’elle doit être soumise à un référendum après avoir été votée par les deux assemblées.

Séparatisme ou laïcité: glissement sémantique ou recul

  • Séparatisme ou laïcité: glissement sémantique ou recul

 

  • Personne ne connaît encore le contenu de la loi annoncée par le président de la république à propos du séparatisme islamique. Même le titre pourrait être changé si l’on en croit les déclarations hier de Gérald Darmanin  à l’assemblée nationale. On pourrait passer du mot séparatisme à celui de laïcité. Certains pourront considérer qu’il s’agit d’un glissement sémantique sans grande conséquence sur le contenu mais d’autres estiment déjà le changement d’appellation comme un recul dans la mesure où le concept de laïcité se réfère essentiellement aux principes républicains et ne couvre pas la totalité de la problématique posée même par le président de la république. Cela pourrait constituer une sorte d’acceptation tacite d’un certain communautarisme qui refuse l’assimilation voir l’intégration. On peut en effet respecter la loi sans pour autant accepter le mode de civilisation et ses valeurs. Le choix du nom du texte législatif fait  donc déjà débat depuis que le mot séparatisme paraît abandonné .
  •  «Ce ne sera sans doute pas son nom, puisque le président de la République a évoqué dans son discours quelque chose qui ressemblerait à un projet de loi renforçant la laïcité et les principes républicains, a expliqué le numéro un de Beauvau. Mais l’idée est bien de lutter contre le séparatisme principal qui est l’islam radical, mais ce n’est pas le seul objet du texte.» Devant l’emballement médiatique, le ministère a dû rectifier le tir, rappelant que le titre exact du texte de loi n’était pas arbitré. «Nous avons du temps pour le choisir. L’important, c’est que la menace soit clairement désignée», insiste l’entourage de Darmanin. L’explication donnée par certains membres du gouvernement peine à convaincre de la pertinence du choix du mot laïcité. Il s’agirait en fait de donner un caractère plus positif au texte de loi mais qui en fait évacuerez la question du communautarisme

Laïcité: Macron patauge

Laïcité: Macron patauge

Depuis déjà des mois, Macron fait  du slalom pour éviter de traiter la question de la laïcité. Dernièrement, il s’en est tiré avec une pirouette surprenante à propos du voile en indiquant que ce n’était pas son problème ! Certes il a sans doute raison de ne pas tomber dans le simplisme qui assimilerait tous les musulmans au communautarisme voire au radicalisme. Reste que de sérieux problèmes se posent dans la société quand ce communautarisme prend le pas sur les valeurs démocratiques et laïques notamment dans certains quartiers difficiles où la république n’ose même plus pénétrer par peur des agressions. Sans parler du climat général où la vie sociale, économique et culturel est régulée par un communautarisme en plus sur fond de trafic de drogue. Or Macron a toujours voulu ignorer ces réalités. Il est vrai que ce n’est pas son monde. Pire, il compte même récupérer des voix en se montrant laxiste sur le sujet. Il faut se souvenir qu’il a écarté d’un revers de main la question des quartiers difficiles notamment des banlieues quand Borloo lui a remis un rapport particulièrement complet sur cette problématique. Il s’est même permis d’humilier Borloo en public lors de la présentation de ce rapport. Aujourd’hui , on compte environ officiellement 750 quartiers sensibles identifiés comme tels. On pourrait sans doute en compter davantage car il est existe bien au moins une dizaine de quartiers difficiles dans chaque département. Le président très discret sur ces questions revendique «un travail à bas bruit» sur l’islam, dans un entretien à RTL.

Pressé par plusieurs de ses proches de s’exprimer sur la laïcité, alors que la classe politique et la majorité étalent leurs divisions sur le port du voile islamique dans l’espace public, le chef de l’État assume de retarder une éventuelle prise de parole. «On confond les sujets. On ne me demande pas de parler de laïcité, on veut que je parle d’islam», a-t-il confié au micro de RTL dans l’avion présidentiel, vendredi, au terme de sa tournée de quatre jours à Mayotte et à La Réunion. Et macro de citer des évidences : «Pourquoi je ne veux pas céder à la précipitation ou aux injonctions de parole dans ces moments? Parce que je serais moi-même complice d’une espèce de confusion collective», avance-t-il. Face à cette «confusion», une distinction s’impose dans l’esprit du chef de l’État.

Sur la structuration de l’islam de France, d’une part, il revendique un «travail à bas bruit», «parce qu’on a souvent échoué». Objectif, selon lui: permettre aux musulmans de «vivre tranquillement leur religion en respectant absolument toutes les lois de la République». À cet égard, le président indique recevoir lundi matin, à l’Élysée, les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Dans la lutte «contre le communautarisme»,, le président prévoit cependant des annonces «dans les prochaines semaines», notamment des «mesures d’interdiction». «Ce qui veut dire dissoudre parfois certaines associations encore davantage, ce qui veut dire interdire certaines pratiques qui se sont installées et qui ne sont pas conformes aux lois de la République», indique-t-il. «Dans l’éducation, la santé, le travail, les différents services au public», il faut selon lui «tout mettre en place pour lutter contre ce communautarisme». «Ça veut dire là être intraitable avec les lois de la République», conclut-il. Un air de déjà entendu et pas seulement sous la présidence de Macron.

SONDAGE laïcité: les Français inquiets

SONDAGE laïcité: les Français inquiets

Selon l’enquête menée par l’IFOP pour le JDD, les Français considèrent que la laïcité est menacée.  Pour 78% d’entre eux, le modèle français issu de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État « est en danger » (+4 par rapport à une précédente étude en mars) – majorité écrasante qui se mesure dans toutes les catégories sociales, toutes les générations et tous les camps politiques (91% chez les sympathisants du RN, 85% à droite, 79% à LREM, 68% à LFI, 64% au PS). En outre, 80% considèrent que la question de la laïcité « se pose différemment s’agissant de la religion musulmane » et 61% jugent même l’islam « incompatible avec les valeurs de la société française » (+8 par rapport à février 2018).

Dans le même temps, « la définition de la laïcité semble en pleine mutation », relève Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP. Là où, en 2005, prévalait l’égalité entre les religions (32%) et la ­liberté de conscience (28%), ce sont désormais la séparation des cultes et de la politique (27 %) ainsi que la volonté de « faire reculer l’influence des religions » (26 %, + 17 par rapport à 2005) qui prédominent.

Conséquence de cette évolution : les sondés se déclarent favorables à de multiples prohibitions pour cantonner les signes religieux en dehors de l’espace public. Répondant à la polémique récente au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, une large majorité (73 %) souhaite l’interdiction de tout signe ostensible pour les parents accompagnant des sorties scolaires, mais aussi pour les usagers des services publics (75 %) et les salariés des entreprises privées (72 %), alors que la loi ne le proscrit actuellement que pour les agents publics.

Laïcité : Macron abandonne l’idée de changer » la loi de 1905

Laïcité : Macron abandonne l’idée de changer » la loi de 1905

Macron Déjà empêtré dans de nombreux problèmes économiques, sociaux et politiques devant une soixantaine d’intellectuels réunis à l’Élysée a indiqué qu’il renonçait à modifier la loi de 1905 qui acte la séparation des églises et de l’État. “Ma vision est claire c’est 1905 et rien que 1905”, a déclaré le chef de l’Etat lors d’un débat avec une soixantaine d’intellectuels à l’Elysée. “Je ne souhaite pas qu’on change la loi de 1905 et ce qu’elle représente et ce qu’elle permet de préserver.”

Yves Mamou ancien journaliste du Monde, au Canard Enchaîné, à Libération et à La Tribun rappelait dans le Figaro les enjeux.

« Officiellement, Emmanuel Macron continue d’être le gardien d’une Constitution dont l’article I affirme d’emblée que «la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale». Cela n’a pas empêché notre président de pointer très tôt la laïcité comme un régime d’inhospitalité envers les religions en général, et l’islam en particulier. Dès avant l’élection de 2017, Macron avait dénoncé le «laïcisme» comme «une conception étriquée et dévoyée de la laïcité qui dénote à la fois une insécurité culturelle profonde et une incompréhension historique de la France». Dans Challenges, en octobre 2016, il avait pourfendu les défenseurs «d’une vision revancharde de la laïcité», d’«une laïcité qui, avant tout, pose des interdits, lesquels, au passage, se manifestent surtout à l’encontre d’une religion en particulier».

En décembre 2017, au lendemain de son élection, Macron a organisé une rencontre avec les représentants de six religions (catholique, protestante, orthodoxe orientale, musulmane, juive et bouddhiste) au palais de l’Élysée. Rien n’a fuité de cette réunion hormis une petite déclaration qui se situe dans le prolongement des précédentes: Macron se serait déclaré préoccupé d’une éventuelle «radicalisation de la laïcité». Bref, ce n’est pas l’islam politique n’est pas le problème ; la résistance à l’islam en revanche bloquerait l’unité de la nation.

Il était bien logique qu’une fois élu, Emmanuel Macron dirige sa boulimie réformatrice en direction de la loi de 1905. Il n’est pas le premier. Bien avant son élection en 2017, le Conseil d’État lui a mâché le travail. La loi de 1905 a été corrigée en faveur de l’islam à de nombreuses reprises au point qu’il a fallu parfois des lois pour y remédier. Ainsi, en 1989, le Conseil d’État s’est prononcé pour le voile à l’école et il a fallu attendre 2004 pour qu’une loi interdise le voile au collège. En 2010, le Conseil d’État s’est prononcé pour la tolérance envers la burqa et il a fallu une loi pour que ce vêtement islamique médiéval soit interdit en France. En 2011, le Conseil d’État a autorisé les collectivités locales à financer les mosquées et les abattoirs rituels musulmans à condition qu’un motif d’ordre sanitaire ou une raison économique fonde la décision. Aucune loi n’est venue corriger cet arrêt du conseil d’État. En 2013, le Conseil d’État a autorisé les mères voilées à accompagner les sorties scolaires en suggérant que les sorties scolaires pouvaient n’être pas considérées comme le prolongement de l’école laïque. En 2013, le conseil d’État s’est prononcé contre le licenciement de la salariée voilée de la crèche Babyloup et en 2016, il a affirmé que le burkini était parfaitement tolérable sur les plages de France tant que l’ordre public n’était pas troublé. Enfin, les écoles d’infirmières qui prohibaient le port de signes religieux se sont vues prier par le conseil d’État de revoir leur règlement interne.

Le projet de réforme de la loi de 1905 d’Emmanuel Macron dispose donc d’un socle juridique fermement étayé par le Conseil d’État. Mais les symboles ont cette force qu’on ne peut s’y attaquer de front. Emmanuel Macron a donc entrepris d’agir par étapes.

Première étape, pour isoler la laïcité et la pointer comme un obstacle, Macron avait besoin d’alliés. Il ne pouvait en trouver de meilleur qu’au sein de l’Église catholique, première victime en France de la loi de 1905. En avril 2018, Macron s’est donc rendu à l’invitation de la Conférence des évêques de France. Dans le somptueux décor du Collège des Bernardins, devant plus de 400 personnalités catholiques, Emmanuel Macron, a prononcé un discours érudit et lyrique, mais vide de toute proposition. Toutefois, adroitement glissée dans le discours, une invitation à «réparer le lien endommagé» entre l’Église et l’État a fait mouche. Les 400 responsables catholiques ont ovationné debout le président de la République.

En juin 2018, Macron a réitéré son amour des catholiques en visitant le pape François au Vatican et en acceptant le titre de chanoine honoraire de la basilique Saint-Jean-de-Latran. Le président a également réaffirmé sa volonté «d’approfondir nos relations d’amitié et de confiance avec le Saint-Siège».

Avec ce puissant allié catholique en poche, Macron pouvait lancer la deuxième étape de sa stratégie: autonomiser les musulmans de France en leur confiant les clés de la «politique de la ville». Au cours des 30 dernières années, l’État français a consacré 48 milliards d’euros à des projets de rénovation des banlieues pauvres qui accueillaient des millions d’immigrés, principalement musulmans de première, deuxième et troisième générations. Les nouveaux bâtiments, les nouvelles routes et les nouveaux véhicules de transport en commun semblent toutefois avoir produit le contraire de l’effet souhaité: émeutes récurrentes, attaques contre les écoles et les commissariats de police, trafic de drogue dans les cités, prolifération de mosquées salafistes et plus de 1 700 djihadistes partis pour rejoindre l’État islamique.

En mai 2018, Macron a donc habilement rejeté la recommandation du rapport Borloo de remettre à nouveau au pot 48 milliards d’euros sur 30 ans pour une politique qui avait déjà échoué. Au lieu de continuer à acheter une paix sociale (fragile) avec des milliards prélevés dans la poche des contribuables, Macron a fait mieux: il a créé le «Conseil présidentiel de la ville», une structure politique composée principalement de notables musulmans (deux tiers du total des membres du Conseil) et de représentants d’organisations travaillant en banlieue. Aujourd’hui, cet organe est chargé de suivre la politique de la ville. Pas de nouveaux milliards en perspective donc, mais une sorte de comité consultatif communautarisé pour réorienter l’argent de l’ancienne politique de la ville. Le budget consacré à la politique urbaine en 2018 était de 429 millions d’euros.

L’idée de confier les clés des banlieues musulmanes à des associations islamiques n’est pas nouvelle. Elle a été formulée pour la première fois par le conseiller d’État Thierry Tuot dans un célèbre rapport intitulé «La grande nation, pour une société inclusive», présenté en 2013 au Premier ministre Jean-Marc Ayrault. La principale proposition du rapport était précisément de transférer la politique urbaine aux organisations islamiques, le rôle de l’État se bornant à les subventionner.

Pour compléter ce dispositif d’habilitation de l’islam politique en France, deux cavaliers législatifs ont été introduits fin juin 2018 dans la «loi pour un État au service d’une société de confiance». Le premier cavalier législatif a supprimé l’obligation pour les associations religieuses de se déclarer comme lobbies. Cette mesure fraye clairement la voie de l’anonymat à des entités comme les Frères musulmans quand elles souhaitent exercer des pressions sur le législateur sans laisser de traces. Le deuxième cavalier législatif – en violation de la loi de 1905 sur la laïcité – a autorisé toutes les associations religieuses à agir en tant qu’acteurs privés sur le marché immobilier. Selon le Comité Laïcité République (CLR), ce cavalier législatif priverait une municipalité ou une région de la possibilité de s’approprier des terrains ou des bâtiments vendus par une église ou une mosquée. «Ainsi, le code de l’urbanisme et la loi de 1905 seraient modifiés à cet effet», a déclaré le CLR. En d’autres termes, la puissance religieuse deviendrait opposable à la puissance publique et serait dotée de pouvoirs équivalents.

La troisième étape de la constitution d’un «islam de France» – déconnecté de l’ancien islam en France est en cours. «Dès cet automne, nous donnerons à l’islam un cadre et des règles pour nous assurer que cette religion s’exercera d’une manière compatible avec les lois de la République», a déclaré Emmanuel Macron. Les Gilets jaunes ont certes bousculé le calendrier, mais notre président est tenace. Aucun texte n’a encore été déposé au Conseil d’État, mais des ballons d’essais ont été lâchés. Les articles 18 à 44 de la loi de 1905 seront remoulinés. Ils visent à instaurer un donnant-donnant: financements et autorisations en échange de la paix sociale.

L’énormité du dispositif mis en œuvre pour obtenir que les imams ne prêchent pas la haine dans leurs mosquées laisse néanmoins pantois. Tout se passe comme si Emmanuel Macron avait pris en considération les craintes exprimées par François Hollande dans Un président ne devrait pas dire ça! Sur «la partition». «Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition».

Le président Emmanuel Macron, élu en 2017, a choisi de penser la partition non plus comme un risque majeur mais comme une solution. En 1627, le cardinal de Richelieu, premier ministre du roi Louis XIII, a pris d’assaut et rasé les fortifications de la ville de la Rochelle pour ramener les protestants dans le giron de l’autorité royale. En tenant compte de ce qu’il a dit et fait depuis son élection, il apparaît possible d’avancer que la réforme de la loi de 1905 voulue par Emmanuel Macron sera le parachèvement d’un processus d’autonomisation des musulmans en France. La première communauté de la République sera instaurée. »

 

Visiblement dépassé par la crise sociale qui secoue la France, Macron renonce donc à ses intentions de modifier la loi de 1905. Et déclare : “Je veux que chacun puisse croire ou ne pas croire librement, que dans le cadre de sa foi, ça puisse être aussi absolu qu’il ait besoin de la vivre mais je demande au même citoyen de respecter absolument toutes les règles de la République”, a-t-il ajouté.

Laïcité : le rapport Clavreul

Laïcité : le  rapport Clavreul  

 

Un document  publié par le Figaro qui sera discuté, celui du  préfet Gilles Clavreul, «Laïcité, valeurs de la République et exigences minimales de la vie en société» remis au ministère de l’intérieur.  Extraits :

 

1 – Conditionner le soutien de l’État (subventions, emplois aidés) au respect de la laïcité

 

 

«Conditionner le soutien de l’État (attribution de subvention, agrément, soutien à un événement) à l’engagement de respecter et promouvoir» ces valeurs. «Faire signer une charte», comme le font certaines CAF et préfectures

 

2- Former tous les agents de l’État à la laïcité «d’ici à 2020»

Gilles Clavreul entend instaurer «une formation laïcité pour tous les agents de l’État d’ici à 2020»,

 

3 – Intégrer la laïcité dans les épreuves du Bafa

 

Le préfet propose de «renforcer les exigences de formation à la laïcité et aux valeurs de la République du brevet d’aptitude à la fonction d’animateur (Bafa) et au brevet d’aptitude à la fonction de directeur (BAFD)».

 

4 – Cartographie des «situations problématiques»

Il s’agit d’établir une cartographie précise des «situations problématiques» rencontrées «dans le secteur sanitaire et social d’une part, et dans le milieu sportif d’autre part», pour réduire les «zones d’ombre» en matière de connaissance des dérives.

 

5 – Établir un «corps de doctrine» sur les «atteintes à la laïcité»

 

Pour «mieux établir un “corps de doctrine” s’agissant des atteintes à la laïcité», Gilles Clavreul dit vouloir «transformer» les Comités opérationnels de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Cora) en «comités départementaux pour la laïcité pour la promotion de la laïcité et des valeurs de la République «présidés  par un magistrat de l’ordre administratif».

 

Pour élaborer son rapport, Gilles Clavreul s’est déplacé entre le 22 octobre et le 15 janvier dans des départements à «dominante urbaine», à savoir les Bouches-du-Rhône, l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique, le Nord, le Bas-Rhin, le Rhône, les Yvelines, et un département rural, la Meuse, au contact des acteurs associatifs et des agents de l’État. Son constat est clair: les «manifestations d’affirmation identitaire se multiplient et se diversifient», avec, sur certains territoires – agglomérations de Lille, Maubeuge, Toulouse, Marseille, Lyon ou dans les Yvelines – des «contestations de la laïcité». Ces troubles sont majoritairement le fait d’un «islam rigoriste voire radical» et concernent également des mouvements de «catholiques intégristes», et «évangéliques et juifs orthodoxes». Ils ont été identifiés dans le cadre d’activités scolaires, culturelles et sportives.  Les pointions de  Gilles Clavreul s’inscrivent dans une ligne plus dure que celle portée par l’Observatoire de la laïcité, de Jean-Louis Bianco. Ce dernier a d’ailleurs vivement réagi dès jeudi après-midi, dans un communiqué au vitriol publié sur Twitter. «Je regrette le manque de rigueur méthodologique de ce rapport (…) et la méconnaissance d’actions déjà mises en œuvre par les pouvoirs publics», assène-t-il notamment, estimant que le travail de Gilles Clavreul «ne répond pas directement à la demande» de Beauvau.

 

« Non à la laïcité revancharde »(Macron)

« Non à la laïcité revancharde »(Macron)

 

Macon n’a pas totalement tort  quand il critique la laïcité revancharde de certains, il vise nombre de responsables socialistes. Des responsables qui souvent confondent de laïcité et l’anticléricalisme. De fait  la laïcité ne doit pas être mise en concurrence avec les religions mais se placer au-dessus pour assurer à chacun la liberté de croire ou de ne pas croire. Du coup, l’État n’a pas à s’immiscer dans le fonctionnement interne des religions encore moins dans les doctrines et les pratiques. L’État doit être garant tout autant des devoirs que des libertés dans l’espace public. Inversement les religions relèvent de la sphère privée et ne peuvent envahir l’espace public. Macron considère justement que la tâche régalienne de l’État doit consister à veiller à ce que tous croyants ou non respecte les valeurs et les lois de la république. « C’est très important de faire respecter la neutralité du service public. La religion ne peut pas être présente à l’école », juge Emmanuel Macron dans un débat avec le journaliste Jean-François Kahn retranscrit dans Marianne. « Toutefois, j’entends peu de gens émus lorsque les conséquences de ce débat envoient de plus en plus d’enfants dans des écoles confessionnelles qui leur enseignent la haine de la République, professent des enseignements essentiellement en arabe ou, ailleurs, enseignent la Torah plus que les savoirs fondamentaux », ajoute-t-il. « Quand certains réclament des menus dans les écoles sans aucun accommodement et veulent que tous les enfants mangent du porc, ils pratiquent une laïcité revancharde dangereuse », estime l’ancien ministre. « Au titre d’une laïcité revancharde, on en vient à sortir des citoyens des lieux de la République et à les confiner à l’écart, sans enrayer la montée du fondamentalisme, ni conforter la laïcité », met en garde Emmanuel Macron. Et d’ajouter : « dans sa conscience profonde, je pense qu’un catholique pratiquant peut considérer que les lois de la religion dépassent les lois de la République. Simplement, à chaque instant où il est dans le champ public, les lois de la République prévalent sur les lois religieuses. »(Avec Reuters)

Laïcité en danger (81% des Français)

Laïcité en danger (81% des Français)

Plus de huit personnes interrogées sur dix (81%) estiment que la laïcité est plutôt ou tout à fait en danger en France (+23 points en dix ans). Alors que la République fête mercredi le 110e anniversaire de la loi de 1905 séparant les Eglises et l’Etat, seuls 48% des sondés jugent ce texte « équitable » (-6 points en dix ans) tandis que 38% l’estiment dépassé (-8 points). Ils sont 59% à le trouver « utile » (-6 points). A noter que seule la moitié des sondés (51%) sait que les relations entre l’Etat et les cultes sont régies par une loi, proportion qui progresse néanmoins de 12 points en dix ans. Une large majorité (87%, +8 points) considère que la laïcité à l’école est quelque chose d’assez ou de très important.  Ils sont 85% à être plutôt ou tout à fait favorables à la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles par les élèves dans les établissements scolaires publics, un chiffre en hausse de 30 points par rapport à octobre 2003. Parmi ces sondés, 43% (+3 points) justifient leur réponse en affirmant qu’ »il y a de plus en plus de personnes qui portent des signes religieux ostensibles » et 34% (+13 points) « parce que certains veulent que l’Etat subventionne la construction de mosquées » (deux réponses possibles). Plus de huit sondés sur dix également (81%) considèrent que ce serait une bonne chose « d’interdire le port de signes religieux ostensibles aux accompagnateurs bénévoles de sorties scolaires » et 64% de « proposer des menus diversifiés dans les cantines publiques, sans céder aux revendications communautaires ».

Trois maires FN contre le guide sur la laïcité de l’AMF

Trois maires FN contre le  guide sur la laïcité de l’AMF

Les trois élus frontistes protestent « contre l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles » et annoncent leur départ de l’AMF qui, disent-ils, « sous prétexte de respecter la laïcité, bafoue la culture et les traditions de notre pays ». Les trois maires Front national du Var ont annoncé mercredi leur départ de l’Association des maires de France (AMF) pour protester contre la publication d’un guide sur la laïcité qui interdit notamment les crèches de Noël dans les mairies. Tout en jugeant que la présence de crèches de Noël n’est pas, de son point de vue « compatible avec la laïcité », l’AMF note dans son guide de bonne conduite sur la laïcité que la jurisprudence administrative sur le sujet reste « discordante » et rappelle avoir demandé une « clarification législative ». « Les élus du Front national défendent avec fermeté le principe de laïcité, mais ils n’ignorent pas l’histoire. Il est incontestable que le christianisme est une expression de la culture française », déclarent dans un communiqué le sénateur-maire de Fréjus David Rachline, le maire de Cogolin Marc Etienne Lansade et la maire du Luc-en-Provence Patricia Zirilli. Fruit d’une réflexion entamée dans le sillage des attentats de janvier dernier, le « Vade-mecum de l’AMF » sur la laïcité a été présenté le 18 novembre et couvre des sujets allant des menus confessionnels dans les cantines à la neutralité des élus, des agents publics et des bâtiments publics.

La république relance la formation des imams, la laïcité des nuls !

La république  relance la formation des imams, la laïcité des nuls !

Degré  zéro de la politique, degré zéro de la pensée, degré zéro de réalités socio culturelles, résultat la république va former les imams ! Michel Onfray, le philosophe,  a bien eu raison de traiter  Valls de « crétin ». . le gouvernement de Valls , soucieux de lutter contre la radicalisation de certains jeunes et de limiter les interventions étrangères dans la deuxième religion de France, a annoncé qu’il encouragerait la multiplication des  formations civiques d’un an, subventionnées par l’Etat à hauteur de 15.000 euros par étudiant. A Strasbourg Le Premier ministre avait déjà  plaidé pour la   formations des imams., « c’est un passage qui doit devenir incontournable, je devrais presque dire obligatoire », pour les aumôniers ou les imams formés à l’étranger. En revanche, « il faut être très clair », insiste le chef du gouvernement : L’Etat ne s’occupera pas de théologie. Il n’y aura pas de loi, il n’y aura pas de décret, pas de circulaire pour dire ce que doit être l’islam. Il n’y aura pas de tutelle, pas de privilège particulier. Jamais l’Etat ne prendra le contrôle d’une religion, d’un culte », assure Manuel Valls. une déclaration qui rectifie un peu  celle de Cazeneuve qui avait déclaré que l’Etat « doit contribuer  à élaborer uen théologie compatible avec les valeurs de la république ». Drôle de charabia en vérité, aussi bien de Cazeneuve que de Valls. l’Etat laïc n’a pas à se préoccuper de la formation des clercs.  il y a une confusion entre la sphère privée ( la croyance personnelle ) et la sphère publique ( lois qui déterminent le vivre ensemble comme ont aujourd’hui). Première observation , l’Etat  laïc n’a pas à s’immiscer dans l’intime croyance des individus, ni  dans la religion mais à fixer l’environnement juridique qui s’impose à tous religieux ou pas. A cet égard li faut observer que nombre d’imams sont étrangers ( nettement plus de la moitié). Certains viennent ici  simplement parce qu’ils ne pourraient se comporter de la même manière  dans leur propre pays  . La France compte, aujourd’hui, environ 1 800 imams en activité. Seulement un tiers sont rémunérés. Pour le moment, les milieux musulmans ont axé leurs efforts financiers sur la construction de lieux de culte. Pour pallier ce manque de moyens, le recours à des imams étrangers payés perdure. La moitié des imams salariés viennent d’Algérie (120), de Turquie (150) et du Maroc (30) pour un séjour en France qui n’excède généralement pas quatre ans.. La république n’a pas à former ces imams ( pas plus que les clercs des autres religions.  La seule obligation pour l’Etat est de s’assurer que ces imams respectent les valeurs traduites dans les lois de la république. En cas d’infraction incitant notamment à la violence ce doit être le retour dans le pays d’origine. Pour les Imams d’origine étrangère disposant de la double nationalité ce devrait être la déchéance de la nationalité ( approuvée par 81% des français). Le reste est littérature et basses manœuvres politiciennes pour masquer l’absence de volonté de s’attaquer à ceux qui diffusent  cette violence , et encouragent  le crime et le terrorisme. Il y a une curieuse inversion des champs de responsabilité quand l’Etat s’investit dans la formation religieuse  mais qu’à l’inverse  il manifeste un pathétique laxisme à l’égard des obligations  de la république.( obligations et droits  de la constitution et des  lois) . Or c’est précisément cette  contradiction et cet angélisme qui permettent  au FN de progresser. En niant le réel, les responsables politiques offrent uen opportunité extraordinaire de discréditer leur propre politique, en niant le réel ils permettent surtout de donner une  crédibilité au tout aussi  virtuel programme extrémiste. La faute notamment à cette oligarchie coupée depuis longtemps des réalités socio culturelles. La contrepartie de cette intransigeance vis-à-vis du respect de la loi,’c’est la nécessité d’assurer pour tous le libre exercice de la religion et de protéger notamment de la même manière tous les lieux de culte, mosquées comprises. Il serait urgent que la république forme intellectuellement, ( aussi socialement et économiquement) les responsables politiques, Premier ministre compris, c’est plus urgent que la formation des imams ! 

Ajouter «laïcité» à la devise de la France

Ajouter «laïcité» à la devise de la France

Pour donner suite à la grande marche républicaine de dimanche, le nouveau patron de l’UDI a une idée qu’il n’a pas manqué de répéter à plusieurs reprises ce mercredi dans les médias. Lors de la présentation de ses vœux, Jean-Christophe Lagarde s’est prononcé pour la construction d’un large débat, incluant aussi bien les partisans de la manifestation que les opposants. Un débat qu’il voudrait voir déboucher sur une proposition: «Ajouter à la devise de la République ce quatrième pilier qui est celui de la laïcité». Un peu plus tôt, invité de l’émission Les indés Radios-LCI-Metronews il avait déjà plaidé pour une modification de la constitution de 1958 destinée à intégrer la notion de laïcité dans l’article 2. Il a annoncé avoir proposé cette mesure à François Hollande. Invité de la presse parlementaire ce mercredi, François Baroin est allé dans le même sens, estimant que la laïcité issue de la loi de 1905 a désormais une valeur comparable aux trois notions de la devise nationale.

Laïcité : le gouvernement se voile la face

Laïcité : le gouvernement se voile la face

C’est le flou sur le voile à l’université ; un rapport officiel (du HCI) préconise l’interdiction, mais Bianco, président de l’observatoire de la laïcité » (encore un organisme inutile) estime que ce rapport n’existe pas, qu’il n’aurait pas dû être publié et même qu’il n’y n’avait pas de mission pour le rédiger ! En clair ça patauge sec au gouvernement sue question qui en fait fait la part belle au laxisme. Sitôt dévoilé, déjà oublié? La publication d’un rapport du Haut Conseil à l’intégration (HCI) réclamant l’interdiction du foulard islamique dans l’enseignement supérieur a semé le trouble lundi, avant que l’Observatoire national de la laïcité ne le déclare hors d’actualité. Dans son édition de mardi, le quotidien Le Monde évoque longuement ce « rapport alarmiste et une proposition polémique que le Haut Conseil à l’intégration (HCI) a légués à l’Observatoire de la laïcité, détenteur depuis avril des prérogatives de sa mission sur la laïcité ». Les membres de la mission, dirigée par l’inspecteur général Alain Seksig, ont étudié le respect de la neutralité religieuse dans l’université française. Le texte se fonde sur une enquête de la Conférence des présidents d’universités (CPU) datant de 2004. Il évoque aussi « le malaise d’un nombre croissant d’enseignants » face à la montée des revendications identitaires et communautaristes : selon des auditions menées ces derniers mois,  la commission assure que certaines facs feraient face à des ports de signes religieux en plein cours, à la récusation de la mixité, à l’exigence de respect d’interdits alimentaires, etc. Le rapport du HCI émet douze propositions parmi lesquelles l’adoption d’une loi interdisant « dans les salles de cours, lieux et situations d’enseignement et de recherche des établissements publics d’enseignement supérieur, les signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ». De quoi créer un certain émoi, alors que l’université a toujours été exempte des lois sur les signes religieux et que la loi de 2004 ne s’étend qu’au second degré. Seul le niqab, ou voile intégral, est interdit, mais le foulard est autorisé à l’université. En outre, après les jugements sur la crèche Baby Loup, des propositions d’interdire le voile dans les entreprises ont été formulées. Mais cette idée semble mort-née. Interrogé par l’AFP, le secrétaire général du Haut Conseil à l’Intégration, Benoît Normand, a fait savoir que ce rapport avait été remis au président du nouvel Observatoire national de la Laïcité, Jean-Louis Bianco, lors de sa création en avril. En tout état de cause, « ce rapport ne devait pas être communiqué avant la fin de l’année », a-t-il précisé. De son côté, Jean-Louis Bianco, également interrogé par l’AFP, a fait part de son « incompréhension ». « Ce rapport, a-t-il souligné, n’engage que la mission laïcité du HCI qui n’est plus en fonction ». « Cette question du port du foulard dans l’enseignement supérieur n’est pas à ce stade dans le plan de travail de l’Observatoire de la Laïcité », a-t-il ajouté. Cette déclaration devrait apaiser les esprits qui s’inquiètent d’une mesure jugée comme discriminatoire à l’égard des musulmans. Selon Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’Islamophobie, dépendant du Conseil national du Culte musulman, l’Université de Lille – qui avait tenté de le mettre en application à la fin des années 1990 – « a été retoquée par le Conseil d’Etat ». « Par ailleurs, souligne-t-il, la liberté d’expression reconnaît aux étudiants – par l’article 50 de la loi du 26 janvier 1984 – le droit d’exprimer leurs convictions religieuses (ou politiques) à l’intérieur des universités, mais interdit d’exercer des pressions sur les autres membres de la communauté ou de créer des perturbations ».

 

Laïcité en entreprise : la gauche recule

Laïcité en entreprise : la gauche recule

L’Assemblée nationale a repoussé jeudi, sans surprise, une proposition de loi UMP autorisant les entreprises à imposer la neutralité religieuse au travail mais le débat a mis en lumière les divergences sur le sujet, notamment au sein de la gauche.  Eric Ciotti, rapporteur UMP du texte, mettait en avant la nécessité de légiférer sur la neutralité religieuse au travail pour combler « un vide juridique » révélé par l’affaire de la crèche Baby Loup.  La Cour de cassation avait en effet jugé illégal, en mars, le licenciement d’une salariée de cette crèche associative de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), au motif qu’elle refusait d’enlever son voile sur son lieu de travail.  Rappelant qu’ »il ne peut y avoir de cohésion nationale sans laïcité », le député UMP des Alpes-Maritimes a préconisé « des solutions adaptées au fur et à mesure que les problèmes se posent ». Comme en 2004, la loi sur le voile à l’école ou 2010, l’interdiction du voile intégral (niqab, burqa) dans l’espace public.  La proposition UMP, très courte, proposait d’inclure dans le Code du travail une disposition rendant « légitimes » des « restrictions visant à réglementer le port de signes et les pratiques manifestant une appartenance religieuse ».  La gauche a repoussé le texte au motif principal qu’il convenait d’attendre le rapport d’étape de l’Observatoire de la laïcité mis en place en avril dernier par François Hollande. Celui-ci l’a d’ailleurs chargé d’élaborer « des propositions » pour encadrer la laïcité dans les structures accueillant des enfants.  Mais des divergences nettes sont apparues au sein de la gauche, comme lors du débat de 2010, certains députés redoutant une nouvelle stigmatisation de l’islam, d’autres défendant le fait de légiférer à nouveau.   »Nous ne refusons ni de débattre ni de légiférer », a lancé Jean Glavany (PS) à la droite qui reprochait à la gauche de se dérober. Jugeant que de toute façon, la proposition de M. Ciotti « ne changerait rien à la jurisprudence de la Cour de cassation », le député des Hautes-Pyrénées a souligné qu’il convenait, sur un sujet tel que la laïcité, de travailler « à la recherche d’un consensus ».  Il a aussi dit « en avoir marre » des lois de circonstance. « Et puis la laïcité, ça ne peut pas être que de l’interdit », a-t-il ajouté, soulignant au passage que « l’interdit visait toujours les mêmes » et que « les prières de rues, tout près d’ici, ne gênaient guère » la droite, dans une allusion aux récentes manifestations contre le mariage homosexuel.  L’écologiste Sergio Coronado a reproché à l’UMP une « stigmatisation de l’islam », demandant que la classe politique « s’intéresse davantage au financement de l’islam et à la formation de ses imams ».  L’ancien ministre socialiste de l’Intérieur, Daniel Vaillant, a jugé que « la loi n’est pas la réponse à tout ». « Une loi de plus serait une loi de trop », a-t-il dit reprochant à l’UMP de « vouloir stigmatiser toujours la même religion ».  Elisabeth Pochon (PS) s’en est elle aussi prise à « une loi qui stigmatise nos compatriotes musulmans ». « Et pourquoi s’en prendre encore aux femmes – voilées – et non pas à la longueur des barbes! »  Michel Sapin, ministre du Travail, a pour sa part prôné « une laïcité de sang-froid ». « La loi peut être un outil mais prenons le temps d’observer les choses », a-t-il dit avant de souligner la nécessité de consulter les partenaires sociaux sur le sujet.  Quant à l’UMP Jacques Myard, il a voté la proposition de son collègue estimant qu’il s’agissait d’une « avancée ». Mais il a soutenu qu’il fallait « aller plus loin », « être plus ferme » en imposant le principe de neutralité au cas où il y aurait « pressions ou menaces » au sein même de l’entreprise. Il a déposé sa propre proposition de loi sur le sujet.

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