Le maire PS de Montpellier conditionner les aides aux associations au respect de la laïcité
Le maire de Montpellier, pourtant proche de Hamon, met les pieds dans le plat de la laïcité, un terrain où la gauche en général est plus qu’ambigüe. Raide sur les principes, la gauche est plus sulfureuse quant aux conditions de son application. En particulier pour ne pas heurter les sensibilités islamistes. Le maire de Montpellier a donc décidé d’imposer les règles de la laïcité aux associations qui sont financièrement soutenues par les pouvoirs publics.
: « Je mets de l’ordre là-dedans. Il y a eu par le passé trop de complaisance. Des équipements municipaux étaient utilisés pour des prières. » Dans la presse locale, il se félicite d’avoir obtenu des renforts policiers après un rendez-vous avec Gérald Darmanin. Sur les réseaux sociaux, il s’affiche en tournée de nuit avec les forces de l’ordre.
« Il s’éloigne d’une gauche qui promettait la tranquillité aux intégristes en échange de leur vote. Il s’est décalé du dogme PS. Il est jeune, il finira ministre »
Ses collègues socialistes, jeunes responsables locaux comme lui, ne sont pas surpris d’un tel discours. Maire de Nancy depuis juin dernier, Mathieu Klein le connaît depuis 25 ans : « Il incarne une gauche du réel, qui défend un espace public ouvert à tous, sans tabou. » « Il assume ce sujet de la sécurité du quotidien », se félicite la maire de Nantes, Johanna Rolland. « Nos grands anciens ont vécu une période dans laquelle l’idéologie était très forte avec Mai-68 ou la deuxième gauche. Michaël, comme nous, s’est formé au contact du terrain. Il est plus un élu d’action qu’un idéologue », analyse Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand. « Les grandes théories se confrontent au réel. Associée à un gros travail de prévention, la répression est nécessaire », complète la présidente de la région Occitanie, Carole Delga.
« Il s’éloigne d’une gauche qui promettait la tranquillité aux intégristes en échange de leur vote. Il s’est décalé du dogme PS. Il est jeune, il finira ministre, s’enthousiasme le député LREM (ex-PS), Patrick Vignal. Mais il vient de l’écurie Hamon. Va-t-il être capable de bosser avec nous, macronistes ? » Dans la préparation des élections municipales, les marcheurs qui le connaissent, dont la députée de l’Hérault Coralie Dubost, avaient passé le message à l’état-major de la majorité : « C’est quelqu’un d’intéressant. » Mais pour l’intéressé pas question d’être débauché surtout si c’est pour rejoindre le Titanic d’Emmanuel Macron », écarte le député de la Loire, Régis Juanico, membre de Génération.s, qui le connaît depuis 1994. Elle-même approchée à plusieurs reprises par En Marche, Carole Delga est catégorique : « C’est peine perdue pour un ralliement. » « Même à 8 % dans les sondages, j’ai gardé le logo du PS sur mes affiches. Je ne me laisserai pas débaucher », confirme Michaël Delafosse.