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Retraites : « l’âge pivot en cause »

Retraites : « l’âge pivot en cause  »

L’économiste Adrien Fabre estime, dans une tribune au « Monde », que la réforme des retraites contient d’importants écueils, même s’il note des efforts louables de simplification et de lisibilité de l’ensemble du système.

Tribune: 

 

«  Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, a remis ses préconisations pour un système universel de retraites. Ce système fusionnera les quarante-deux régimes (à l’exception des indépendants) et appliquera les mêmes règles à (presque) toutes les professions. Le système à points permettra de corriger une injustice du système actuel, qui favorise les carrières ascendantes par rapport aux carrières plates.

Une note de l’IPP (Institut des politiques publiques), montre que, par rapport au système à points, le système actuel aboutit à des pensions environ 25 % plus faibles pour les 20 % aux salaires (cumulés le long de la carrière) les plus faibles. Cette injustice touche le cœur contributif du système actuel de retraites, et est en partie compensée par les dépenses de solidarité qui rendent l’ensemble du système véritablement redistributif.

Mais le rapport Delevoye confirme que les catégories désavantagées par le cœur du système actuel sortiront gagnantes de la réforme : c’est le cas des femmes, qui connaissent en moyenne moins de progression de carrière que les hommes.

Outre l’égalité de traitement entre cotisants, le système à points garantit l’équilibre financier du système de retraites. En effet, le montant d’une pension d’un retraité sera calculé en fonction de l’espérance de vie de sa génération, du nombre de points accumulés et des recettes totales du système, de sorte que le total des retraites versées corresponde aux cotisations prélevées sur la période. Les Economistes atterrés pensent que cet équilibrage automatique est une façon de baisser les retraites en catimini, ce qui conduirait les gens à se tourner vers une capitalisation individuelle.

En effet, si les pensions et l’âge de départ semblent peu affectés dans le rapport, c’est qu’il simule le système actuel avec un recul progressif de l’âge du taux plein, pourtant non inscrit dans la loi. Pour autant, le système universel est peut-être la meilleure façon d’assurer la pérennité du système par répartition, puisqu’il annihile le spectre récurrent d’un déficit à résorber. »

Retraites : enfumage conceptuel sur l’âge et le montant

 

Retraites : enfumage conceptuel sur l’âge et le montant 

 

On a promis un régime universel pour des motifs louables d’égalité, un régime à point où chaque euro aura la même valeur. Le problème justement c’est la valeur de cette retraite au delà des slogans de marketing politique. De toute manière,  ce régime ne pourra être totalement universel et le plus grand doute plane sur l’âge de départ. Le premier enfumage concerne en effet l’âge de départ à la retraite. Certes l’âge légal à 62 ans n’est pas modifié  mais on baisse en fait le montant pour inciter à partir à 64 ans et plus. Un malus de 5 % par année d’écart sera instauré, par contre un bonus de 5 % par rapport à cet âge pivot devrait être aussi décidé. Le problème c’est que par définition l’âge d’équilibre devrait évoluer avec le temps en fonction des évolutions démographiques, du rapport actif retraité et du montant des retraites. Aujourd’hui l’âge pivot est fixé à 64 ans mais il pourrait rapidement être fixé à 65 ans et l’avantage en fonction des paramètres évoqués ci-dessus. Conclusion il n’y a plus d’âge de départ à la retraite assuré. Parmi les autres préconisations, le rapport Delevoye propose de garantir dans le futur « système universel » un minimum de retraite égal à 85% du Smic net, contre 81% pour les salariés et 75% pour les agriculteurs actuellement. Il envisage que les pensions de réversion versées aux conjoints survivants, le plus souvent des femmes, leur assurent 70% du total des retraites perçues par le couple. Il suggère en outre de majorer les droits à la retraite de 5% par enfant dès la première naissance, contre 10% actuellement pour les parents de trois enfants et plus, afin d’adapter les droits familiaux « aux évolutions de la société » et de favoriser les femmes, dont la pension moyenne est aujourd’hui « inférieure de 42% » à celle des hommes. Ces préconisations devraient servir de base à un projet de loi maintes fois repoussé et attendu en Conseil des ministres à l’automne, avant un examen au Parlement probablement après les municipales de mars. L’autre grande interrogation concerne ce concept de retraite à points. Jusque-là on parlait en euros et en pourcentage par rapport aux six derniers mois pour la fonction publique et aux 25 meilleures années pour le privé. Maintenant on parle en points. Une référence qui n’a pas beaucoup de sens sans rapport à la valeur du point. Justement le gouvernement pourrait bien se servir de ce nouveau concept pour peser sur cette valeur, par exemple pour geler voir diminuer les retraites. A la CFDT, Laurent Berger souligne que  « Ce rapport est un point d’étape, il y a encore des dizaines et des dizaines de questions à se poser (…) la CFDT se prononcera sur ce projet de loi lorsqu’il y aura un projet de loi (…) nous jugerons sur pièces à l’issue du processus. » « Si nous notons positivement dans ce rapport un certain nombre d’avancées – je pense notamment au fait que ce soit un système plus redistributif qui privilégiera d’abord ceux qui ont des carrières hachées ou encore à l’extension des droits familiaux dès le premier enfant -, il y a aussi des mesures qu’il faudra continuer à pousser, comme la question de la pénibilité, l’extension aux agents du public. » Du côté de la CGT, le secrétaire général Philippe Martinez a déclaré que  ce système, c’est d’abord beaucoup d’enfumage avec des titres pompeux – système universel des retraites – qui ne règle en rien un certain nombre de problèmes qui sont liés au manque d’emploi, à la précarité, etc. »

« Qui va définir la valeur du point? M. Delevoye est très optimiste, il nous assure qu’il ne baissera jamais, mais quand on entend le discours ambiant où il faut réduire les dépenses publiques, on peut tout à fait imaginer que la valeur du point sera définie par le ministère de l’Economie et, quand on se fera tirer les oreilles par Bruxelles, c’est vers ce genre de choses qu’on fera des économies. »

 

Les propositions de Jean-Paul Delevoye visent à guider la future réforme des retraites promise par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, en 2017. Rien ne dit toutefois que le gouvernement ne reprendra toutes les pistes proposées par le haut-commissaire. Une concertation avec les partenaires sociaux s’ouvre afin de définir le projet de loi à proprement parler. Le projet final devrait être présenté en conseil des ministres d’ici la fin de l’année, pour un examen au Parlement après les élections municipales de mars 2020.

 

Retraites rapport Delevoye : L’âge et le montant, les deux ambigüités

Retraites rapport Delevoye : L’âge et le montant, les deux ambigüités

 

La plupart des médias et des experts saluent le rapport Delevoye. À noter que Delevoye a évité  l’imposition de mesures budgétaires d’autorité des 2020. Son plan ne s’appliquerait qu’à partir de 2025. Ce rapport contient des orientations intéressantes aussi de grandes ambiguïtés. Les plus importantes porte sur l’âge  de la retraite et le montant, finalement les deux aspects importants. Certes on a maintenu l’âge légal  de départ en retraite à 62 ans mais pour le compléter par un nouveau concept : l’âge d’équilibre. En réalité, un âge très mobile qui dépendra de beaucoup de choses ;  bien sûr de l’équilibre démographique, du rapport actif retraité et du contexte de croissance. On commencera à 64 ans sans doute pour passer rapidement à 65 voir bien au-delà. Il n’y a plus d’âge certain pour un départ à la retraite à taux plein pour la plupart des actifs d’aujourd’hui. L’équilibre en question concerne les aspects  financiers. Un équilibre qui devra être atteint dans des périodes de cinq ans. La variable d’ajustement sera précisément le montant des retraites.  C’est précisément pourquoi on n’a pas fixé de mécanisme automatique de calcul de la retraite en évoquant ce sulfureux régime universel. Or régime à points ne veut rien dire tant que la valeur du point n’est pas établie. Il est vraisemblable que ce gouvernement et les autres en fonction de la conjoncture pèseront sur la valeur de ce point à fin de freiner l’évolution des retraites.

 

Retraites : l’âge et le montant, les deux ambigüités

Retraites : l’âge et le montant, les deux ambigüités

 

La plupart des médias et des experts saluent le rapport Delevoye. À noter que Delevoye a évité  l’imposition de mesures budgétaires d’autorité des 2020. Son plan ne s’appliquerait qu’à partir de 2025. Ce rapport contient des orientations intéressantes aussi de grandes ambiguïtés. Les plus importantes porte sur l’âge  de la retraite et le montant, finalement les deux aspects importants. Certes on a maintenu l’âge légal  de départ en retraite à 62 ans mais pour le compléter par un nouveau concept : l’âge d’équilibre. En réalité, un âge très mobile qui dépendra de beaucoup de choses ;  bien sûr de l’équilibre démographique, du rapport actif retraité et du contexte de croissance. On commencera à 64 ans sans doute pour passer rapidement à 65 voir bien au-delà. Il n’y a plus d’âge certain pour un départ à la retraite à taux plein pour la plupart des actifs d’aujourd’hui. L’équilibre en question concerne les aspects  financiers. Un équilibre qui devra être atteint dans des périodes de cinq ans. La variable d’ajustement sera précisément le montant des retraites.  C’est précisément pourquoi on n’a pas fixé de mécanisme automatique de calcul de la retraite en évoquant ce sulfureux régime universel. Or régime à points ne veut rien dire tant que la valeur du point n’est pas établie. Il est vraisemblable que ce gouvernement et les autres en fonction de la conjoncture pèseront sur la valeur de ce point à fin de freiner l’évolution des retraites.

 

Retraites : enfumage sur l’âge et le montant

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Le premier enfumage concerne l’âge de départ à la retraite. Certes l’âge légal à 62 ans n’est pas modifié  mais on baisse en fait le montant pour inciter à partir à 64 ans et plus.. Un malus de 5 % par année d’écart sera instauré, par contre un bonus de 5 % par rapport à cet âge pivot devrait être aussi décidé. Le problème c’est que par définition l’âge d’équilibre devrait évoluer avec le temps en fonction des évolutions démographiques, du rapport actif retraité et du montant des retraites. Aujourd’hui l’âge pivot est fixé à 64 ans mais il pourrait rapidement être fixé à 65 ans et l’avantage en fonction des paramètres évoqués ci-dessus. Conclusion il n’y a plus d’âge de départ à la retraite assuré. Parmi les autres préconisations, le rapport Delevoye propose de garantir dans le futur « système universel » un minimum de retraite égal à 85% du Smic net, contre 81% pour les salariés et 75% pour les agriculteurs actuellement. Il envisage que les pensions de réversion versées aux conjoints survivants, le plus souvent des femmes, leur assurent 70% du total des retraites perçues par le couple. Il suggère en outre de majorer les droits à la retraite de 5% par enfant dès la première naissance, contre 10% actuellement pour les parents de trois enfants et plus, afin d’adapter les droits familiaux « aux évolutions de la société » et de favoriser les femmes, dont la pension moyenne est aujourd’hui « inférieure de 42% » à celle des hommes. Ces préconisations devraient servir de base à un projet de loi maintes fois repoussé et attendu en Conseil des ministres à l’automne, avant un examen au Parlement probablement après les municipales de mars. L’autre grande interrogation concerne ce concept de retraite à points. Jusque-là on parlait en euros et en pourcentage par rapport aux six derniers mois pour la fonction publique et aux 25 meilleures années pour le privé. Maintenant on parle en points. Une référence qui n’a pas beaucoup de sens sans rapport à la valeur du point. Justement le gouvernement pourrait bien se servir de ce nouveau concept pour peser sur cette valeur, par exemple pour geler voir diminuer les retraites. A la CFDT, Laurent Berger souligne que  « Ce rapport est un point d’étape, il y a encore des dizaines et des dizaines de questions à se poser (…) la CFDT se prononcera sur ce projet de loi lorsqu’il y aura un projet de loi (…) nous jugerons sur pièces à l’issue du processus. » « Si nous notons positivement dans ce rapport un certain nombre d’avancées – je pense notamment au fait que ce soit un système plus redistributif qui privilégiera d’abord ceux qui ont des carrières hachées ou encore à l’extension des droits familiaux dès le premier enfant -, il y a aussi des mesures qu’il faudra continuer à pousser, comme la question de la pénibilité, l’extension aux agents du public. » Du côté de la CGT, le secrétaire général Philippe Martinez a déclaré que  ce système, c’est d’abord beaucoup d’enfumage avec des titres pompeux – système universel des retraites – qui ne règle en rien un certain nombre de problèmes qui sont liés au manque d’emploi, à la précarité, etc. »

« Qui va définir la valeur du point? M. Delevoye est très optimiste, il nous assure qu’il ne baissera jamais, mais quand on entend le discours ambiant où il faut réduire les dépenses publiques, on peut tout à fait imaginer que la valeur du point sera défini par le ministère de l’Economie et, quand on se fera tirer les oreilles par Bruxelles, c’est vers ce genre de choses qu’on fera des économies. »

 

Les propositions de Jean-Paul Delevoye visent à guider la future réforme des retraites promise par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, en 2017. Rien ne dit toutefois que le gouvernement ne reprendra toutes les pistes proposées par le haut-commissaire. Une concertation avec les partenaires sociaux s’ouvre dès la semaine prochaine, afin de définir le projet de loi à proprement parler. Le projet final devrait être présenté en conseil des ministres d’ici la fin de l’année, pour un examen au Parlement après les élections municipales de mars 2020.

 

 

Retraite, nouveaux concepts l’âge d’équilibre et l’âge pivot !

 Retraite, nouveaux concepts   l’âge d’équilibre et l’âge pivot !

 

Un nouveau concept a été évoqué, en tout cas repris par le premier ministre : l’âge d’équilibre pour le départ en retraite ou âge pivot ;  en fait en lieu et place d’un âge légal qui deviendra de plus en plus théorique. En outre cet  équilibre qui s’opère sur le rapport recettes et dépenses des retraites pourrait varier dans le temps. Pour l’immédiat en fonction des scénarios financiers l’équilibre se situerait autour de 64 ans pour les départs réels (l’âge de 62 ans constituant la norme théorique). En  fait,  cet âge d’équilibre (ou âge pivot) à 64 ans pourrait bien n’être  en vigueur que pour quelques années. En effet tout dépendra pour l’avenir du rapport en actifs et retraités, donc aussi de la croissance. Alors de ce point de vue avec des hypothèses de croissance ne dépassant pas 1 à  2 % ( en tenant compte des gains de productivité) le régime de retraite risque de s’installer dans une situation de déséquilibre pour longtemps Avant même de connaître les conclusions de ce travail, Emmanuel Macron avait prévenu qu’il faudrait « travailler plus longtemps », lors de son intervention post-grand débat. Édouard Philippe a confirmé cet objectif devant les députés ce mercredi lors de son discours de politique générale. Le Premier ministre a cependant pointé les « incertitudes » sur l’avenir et le financement des retraites. La veille, le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites, qui a fuité dans la presse, révélait que le déficit du système serait deux fois plus élevé que prévu d’ici à 2022, atteignant 10 milliards d’euros. Le gouvernement va modifier les règles de départ pour assurer sa pérennité financière:

Retraite: un nouveau concept « l’âge d’équilibre » !

Retraite: un nouveau concept   »l’âge d’équilibre » !

 

Un nouveau concept a été évoqué en tout cas repris par le premier ministre : l’âge d’équilibre pour le départ en retraite ;  en faite en lieu et place d’un âge légal qui deviendra de plus en plus accessoirs. En outre cet  équilibre qui s’opére sur le rpport recettes et dépenses des retraites pourrait varier dans le temps. Pour l’immédiat en fonction des scénarios financiers l’équilibre se situerait autour de 64 ans pour les départs réels (l’âge de 62 ans constituant la norme théorique) . En  fait,  cet âge d’équilibre à 64 ans pourrait bien naître en vigueur que pour quelques années. En effet tout dépendra pour l’avenir du rapport en actif et retraité, donc aussi de la croissance. Alors de ce point de vue avec des hypothèses de croissance ne dépassant pas 2 % entre parenthèse et en tenant compte des gains de productivité) le régime de retraite risque de s’installer dans une situation de déséquilibre pour longtemps Avant même de connaître les conclusions de ce travail, Emmanuel Macron avait prévenu qu’il faudrait « travailler plus longtemps », lors de son intervention post-grand débat. Édouard Philippe a confirmé cet objectif devant les députés ce mercredi lors de son discours de politique générale. Le Premier ministre a cependant pointé les « incertitudes » sur l’avenir et le financement des retraites. La veille, le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites, qui a fuité dans la presse, révélait que le déficit du système serait deux fois plus élevé que prévu d’ici à 2022, atteignant 10 milliards d’euros. Le gouvernement va modifier les règles de départ pour assurer sa pérennité financière:

Décaler surtout l’âge réel de départ en retraite (Macron)

Décaler surtout l’âge réel de départ en retraite (Macron)

 

Comme il fallait s’y attendre macro, a réaffirmé qu’on ne toucherait pas à l’âge légal de départ à la retraite mais par contre que les mesures d’incitation seraient prises pour que l’âge réel  soit retardé. Pour prétendre à une retraite pleine, les salariés devront donc partir plus tard. En fait progressivement on s’oriente vers une nage de départ réel autour de 65 66 ans. Aujourd’hui, un salarié doit avoir cotisé selon son année de naissance entre 161 et 172 trimestres pour pouvoir partir à 62 ans avec une pension complète. Ainsi, un travailleur né après 1973 devra travailler 43 ans pour toucher sa retraite à taux plein. Il devra donc avoir commencé à travailler à 19 ans pour partir à 62 ans. Ce qui est rarement le cas avec un âge moyen d’entrée dans la vie active qui ne cesse de progresser. Si ce travailleur a fait des études et a commencé à travailler à 23 ans par exemple, c’est à 66 ans qu’il pourra dans les faits toucher sa retraite à taux plein.   La future réforme des retraites annoncée pour l’été va transformer le système des trimestres cotisés en points accumulés. Mais la philosophie d’incitation financière devrait rester la même. Dans un document de travail du haut-commissaire des retraites Jean-Paul Delevoye, la réforme prévoirait un « coefficient majorant » leur pension de 3% à 5% par année de travail supplémentaire. Une sorte de bonus pour travailler plus longtemps. Mais le gouvernement pourrait mettre en place un système de malus pour dissuader les salariés de partir trop tôt.  C’est déjà le cas pour les retraites complémentaires depuis le 1er janvier. L’Argic-Arrco verse 10% de moins durant trois ans aux personnes qui ont choisi de partir à l’âge légal, soit 62 ans.

L’expo Toutânkhamon accusée de racisme: «ou l’âge identitaire» (Laurent Bouvet)

L’expo Toutânkhamon accusée de racisme: «ou  l’âge identitaire» (Laurent Bouvet)

 

 

Si le racisme est la pire des lèpres par contre certains activistes identitaires discréditent leur combat à propos de tout et n’importe quoi en demandant pas exemple l’arrêt de l’exposition Toutankhamon au prétexte du caractère raciste de la manifestation.  Laurent Bouvet, professeur de science politique,  dénonce les dérives de ces «activistes identitaires» qui, sous couvert d’antiracisme, s’en prennent à la culture et à l’histoire.

 

Alors qu’elle connaît un immense succès, l’exposition à la Villette sur Toutankhamon est visée par des manifestants qui reprochent aux égyptologues européens de vouloir «blanchir» l’Égypte. Blanc ou noir, pourquoi s’intéresser à ce point à la couleur de peau d’une momie vieille de plus de 3000 ans?

Laurent BOUVET.- Il s’agit là d’un nouvel épisode, un de plus, de la guerre culturelle qu’ont décidé de mener contre notre société – moderne, empreinte de valeurs humanistes et universalistes, valorisant la liberté comme un bien commun… – des activistes, identitaires, indigénistes, décoloniaux, intersectionnels, islamistes… dont la vision du monde est à la fois essentialiste et relativiste. La fréquence de tels épisodes est d’ailleurs en augmentation: juste avant ce cas, on a eu droit ces derniers jours à la dénonciation d’une fresque de l’artiste Di Rosa à l’Assemblée nationale ou encore à la censure de la pièce d’Eschyle à la Sorbonne.

Le propos est toujours le même : accuser les « blancs » de racisme en expliquant que c’est « systémique », donc inhérent aux sociétés occidentales.

Le propos est toujours le même: accuser les «blancs» de racisme en expliquant que c’est «systémique», donc inhérent aux sociétés occidentales supposément «blanches» ou «non racisées» (sic). Ce racisme s’étant exprimé par le passé à travers l’esclavage et la colonisation, il s’exprimerait aujourd’hui différemment, notamment dans le domaine de l’art, en continuant à faire des «racisés» des victimes. Que ce soit en prétendant que l’origine «noire» des Égyptiens serait occultée, que la mise en scène de la pièce d’Eschyle serait assimilable au «blackface» américain du temps de la ségrégation ou que les personnages de la fresque de Di Rosa seraient une représentation offensante pour les «noirs».

» LIRE AUSSI - Pétition contre une fresque célébrant l’abolition de l’esclavage à l’Assemblée nationale

Dans le cas de l’exposition sur Toutânkhamon, l’argument utilisé est celui, classique chez les militants afrocentristes américains notamment, du fait que les Égyptiens auraient été «noirs», alors que l’égyptologie scientifique a montré que non seulement il existait une diversité des teintes de peau chez les Égyptiens de l’Antiquité mais encore que les représentations qu’ils nous ont laissées à travers leurs monuments, leur art ou leur écriture, n’étaient en rien liées à ces différences de pigmentation. La notion même de «race» n’ayant aucun sens à cette époque.

Derrière tout cela, il y a une montée en puissance de revendications identitaires de ce que l’on a pris l’habitude d’appeler, depuis les années 1960-70, des minorités, qui veulent voir reconnu comme surdéterminant pour les individus qui sont supposés les constituer un critère d’identité particulier qui serait «dominé» ou «discriminé» dans la société dans laquelle ils vivent: race, ethnie, religion, genre, orientation sexuelle, spécificité régionale… Ce «tournant identitaire» a conduit à des mobilisations sociales et politiques nouvelles, à la redéfinition des clivages politiques comme à l’émergence de nouveaux champs de recherche en sciences sociales ou à des stratégies marketing de nombreuses entreprises, de médias, etc. qui sont devenues incontournables dans nos sociétés. Si bien que l’on peut dire que nous sommes entrés dans un âge identitaire.

Nous sommes entrés dans un âge identitaire.

Les activistes qui se sont emparés de ces enjeux pour différentes raisons, politiques, commerciales, de carrière (dans les médias ou à l’université par exemple)… ont conduit à brouiller la légitimité du combat de groupes sociaux pour la reconnaissance de droits égaux. On le comprend bien dans le cadre du féminisme: le combat fondamental pour l’égalité des droits et la libération des femmes est aujourd’hui fortement parasité par le néoféminisme identitaire. Il en va désormais de même du combat contre le racisme.

Cette nouvelle affaire rappelle donc la polémique autour de la tragédie d’Eschyle, empêchée à la Sorbonne par des militants indigénistes?

Dans l’affaire de la pièce d’Eschyle, on a atteint une sorte de sommet en la matière. L’activiste identitaire Louis-Georges Tin, pourtant universitaire, en poste à l’EHESS, a en effet, involontairement, tout dit sur le sens profond de cette dérive identitaire lorsqu’il a déclaré: «Il n’y a pas un bon et un mauvais “blackface”, de même qu’il n’y a pas un bon et un mauvais racisme. En revanche, il y a un “blackface” conscient et un “blackface” inconscient.» Si le racisme dont il accuse le metteur en scène peut être inconscient, alors sa dénonciation peut être permanente et générale à l’encontre des «blancs». Il n’y a plus aucun besoin de s’embêter avec la réalité, les faits, les déclarations, etc., la couleur de la peau permet de déterminer «systématiquement» qui est le coupable et qui est la victime. Dans la logique identitaire décrite ici, le dominant donc le coupable, c’est l’homme (le mâle) blanc occidental.

Ce sont là des idées et des agissements extrêmement graves. Outre les injonctions et les accusations publiques contre le metteur en scène de la pièce, Philippe Brunet, il y a eu censure suivant des méthodes qui rappellent le pire dans l’Histoire: les spectateurs ont été empêchés physiquement d’assister à la pièce à la Sorbonne par une milice de gros bras se réclamant ouvertement de cet activisme identitaire. On est bien au-delà de la confrontation légitime d’opinions contraires dans le débat public.

La couleur de la peau permet de déterminer « systématiquement » qui est le coupable et qui est la victime.

Il est indispensable que tous les démocrates sincères, que tous les citoyens attachés à la liberté, quelles que soient leurs idées, se mobilisent contre de telles dérives, à commencer par les médias et les responsables politiques, ceux de la gauche en particulier, qui ont eu tendance depuis des années à regarder ailleurs, voire à soutenir cet activisme identitaire.

En égyptologie comme pour le théâtre grec, ces militants s’appuient sur une vision partielle, voire complotiste, des connaissances scientifiques?

Ils se contrefichent totalement des connaissances, du savoir, des faits ou de la réalité. Ce sont les propagateurs d’une véritable idéologie, ils sont donc prêts à tout, comme l’ont été leurs prédécesseurs des grandes idéologies du XXe siècle. C’est d’ailleurs pourquoi il n’y a aucun dialogue possible, aucun échange d’argument qui tienne avec eux.

Ils sont d’ailleurs bien installés dans leur époque. Ils se servent notamment des réseaux sociaux de manière très efficace pour répandre leur propagande identitaire. Les réseaux sociaux, conçus sur le modèle américain de la reconnaissance très large des revendications identitaires de toutes sortes sont pour eux une aubaine: ils n’y sont jamais censurés ou sanctionnés malgré la violence verbale et symbolique qu’ils y déploient contre tout ce qui ne va pas dans leur sens.

C’est un point aveugle aujourd’hui de nos sociétés libérales, ouvertes, pluralistes… Ils en usent et abusent. C’est là le grand paradoxe: ces activistes identitaires ne remettent en cause que les sociétés qui leur permettent de déployer leurs critiques et leur activisme, ils ne critiquent jamais les sociétés autoritaires, les dictatures… Ils sont d’ailleurs prêts pour cela à s’allier avec des régimes qui ne respectent pas les droits fondamentaux, comme on le voit bien à travers certains financements par exemple ou dans l’usage de certains médias. Ainsi, tout récemment, par exemple, a-t-on pu lire une tribune de l’activiste racialiste Rokhaya Diallo mettant en cause «l’islamophobie» française sur le site de TRT, un média turc en anglais, lancé il y a peu par le régime d’Erdogan.

Que révèle selon vous cette obsession de certains militants, pourtant antiracistes, à l’égard de la race?

Je ne suis pas sûr que l’obsession ait la même signification pour tous ces militants obsédés par la race. Pour les uns, chez ceux qu’on voit le plus dans les médias ou sur les réseaux sociaux notamment, il s’agit d’abord d’un moyen de faire carrière ou de mieux gagner leur vie que ce à quoi ils auraient pu prétendre en raison, disons, de leurs seuls talents ou capacités. Ce sont le plus souvent des entrepreneurs d’eux-mêmes qui savent utiliser au mieux le système qu’ils dénoncent, sans qu’on sache s’ils y croient vraiment.

Pour beaucoup de ces militants, c’est surtout de la pure bêtise qui les conduit à suivre, aveuglément, les entrepreneurs identitaires comme les authentiques racistes.

Pour d’autres, qu’on voit moins publiquement mais qui sont néanmoins bien présents dans la société et qui s’expriment volontiers sous forme anonyme sur les réseaux sociaux, cela semble plutôt tenir d’un authentique racisme: ils sont convaincus comme les racistes qui n’aiment pas les «noirs» qu’ils n’aiment pas les «blancs». On voit d’ailleurs par là que le racisme n’est pas l’apanage de telle ou telle population ou société mais qu’il est une caractéristique humaine universelle. Et donc précisément que l’idée de «racisme systémique» pour n’en accuser que les «blancs» est une manière de s’en dédouaner à bon compte.

Pour beaucoup de ces militants, c’est surtout de la pure bêtise qui les conduit à suivre, aveuglément, les entrepreneurs identitaires comme les authentiques racistes. La dérive identitaire de manière générale tient aussi à cette difficulté pour nombre de nos concitoyens, chez les plus jeunes en particulier, à trouver leur place dans la société actuelle. L’enquête dirigée par Olivier Galland et Anne Muxel, La Tentation radicale, montre bien ce phénomène.

À quel point cette dérive indigéniste est-elle ancrée à l’université? Son outrance et le manque de rigueur scientifique devraient avoir tôt fait de disqualifier ceux qui s’en revendiquent… non?

Elle est aujourd’hui très présente dans certaines universités et surtout certains départements, en sciences sociales notamment. Mais ce qui est plus problématique encore, c’est le déni ou le refus de voir de nombre de collègues qui préfèrent faire comme si cela n’existait pas, ou comme si c’était normal. La multiplication de cours, de séminaires, de colloques et même de diplômes désormais, dans lesquels sont diffusés ces idées qui sont, rappelons-le, une idéologie, sans que personne ne dise rien, est inquiétante.

Ce sont même le plus souvent les universitaires qui s’étonnent de cette pénétration idéologique et qui essaient de la combattre sur le plan des idées qui sont inquiétés, dénoncés et ostracisés dans leur laboratoire, dans leur université, dans leur discipline… Le cas récent de Stéphane Dorin a Limoges en témoigne de manière éloquente.

 

Ce qui change, heureusement, c’est que de plus en plus de collègues prennent conscience du problème. Ce qui s’est passé à la Sorbonne avec la pièce d’Eschyle est important de ce point de vue. Il y a encore quelques années, nous n’étions que quelques-uns, et nous nous sentions bien seuls dans ce combat contre les dérives identitaires dans notre milieu.

 

Laurent Bouvet est professeur de science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a notamment publié L’Insécurité culturelle chez Fayard en 2015. Son dernier essai, La nouvelle question laïque, est paru chez Flammarion en janvier 2019.


 

Retraites : Jean-Paul Delevoye confirme l’âge légal de départ à 62 ans.

Retraites : Jean-Paul Delevoye confirme  l’âge légal de départ  à 62 ans.

Pris à contre-pied par des déclarations un peu irresponsable de certains membres du gouvernement, « le Haut Commissaire à la réforme des retraitesJean-Paul Delevoye, a réaffirmé dimanche que l’âge légal de départ serait toujours, fixé à 62 ans. Pour lui, c’est « très clair » :  »Les engagements pris devant les partenaires sociaux en octobre dernier maintiennent la possibilité de partir à la retraite à partir de 62 ans dans le nouveau système universel », a-t-il assuré dans un entretien au quotidien Midi libre. Une position qui évidemment ne répond pas à la question qui est celle de l’âge effectif de départ en retraite. Aujourd’hui l’âge légal est de 62 ans mais en réalité les retraités partent déjà à près de 63 ans. Pour l’avenir compte tenu de l’allongement de la vie, il sera forcément nécessaire de prendre de nouvelles mesures pour assurer l’équilibre financier. Sauf évidemment pour ceux  qui ont été soumis à des conditions de travail difficiles (notons que l’espérance de vie entre les plus favorisés et ceux qui le sont moins est de l’ordre  de 10 ans !). Pour assurer l’équilibre financier des retraites différentes solutions sont envisagées : en augmentant les cotisations, en diminuant le montant des pensions comme en ce moment avec la désindexation et la CSG et où en décalant dans le temps la réelle date  de départ en retraite (ou la combinaison des trois). Dans les faits,  il paraît vraisemblable qu’on ne fera pas à l’âge légal mais celui qui partira en retraite à 62 ans ne touchera qu’une retraite partielle. Cette question des retraites s’inscrit donc dans un véritable débat de faux-culs avec des arguments type éléments de langage politique pour masquer le flou des mesures qui vont forcément affecter le pouvoir d’achat des retraités . Pour Sibeth Ndiaye : «Rien n’est arbitré» sur les retraites ». Compte tenu des divergences aussi des maladresses de certains membres du gouvernement, la porte-parole du gouvernement s’est réfugié dans la langue de bois. Le Haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, a réalisé «un travail considérable» a déclaré la porte-parole du gouvernement, mais «ce travail doit encore se poursuivre», a-t-elle ajouté. «On n’est pas au bout de la discussion sur le contenu de cette réforme. La cohérence de cette réforme veut qu’il n’y ait pas forcément de nécessité à allonger la durée de cotisation. «C’est une chose», a-t-elle dit, mais, a-t-elle nuancé, il faut aussi se poser la question du financement des conditions de vie des personnes âgées dépendantes dont le nombre devrait augmenter. Notons que les questions peuvent être liées mais qu’il s’agit quand même de deux aspects différents. En effet il y a la retraite en tant que tel qui n’est pas toujours liée à des questions de dépendance, d’autre part la dépendance qui peut affecter une partie des retraités. Le mélange des genres ne clarifie pas l’analyse et les solutions d’autant que les sources de financement peuvent être différentes. Par exemple la dépendance pourrait être financée par la CRDS dont le rendement fiscal est de l’ordre de 10 milliards par an et qui théoriquement devrait être supprimé en 2024. Ces recettes de la  CRDS étaient destinées à la caisse d’amortissement de la dette sociale qui devrait être apurée en 2024.

 

 

Sondage report de l’âge légal de la retraite : 61 % contre

Sondage report de l’âge légal de la retraite : 61 % contre

 

Selon un sondage Harris Interactive publié ce dimanche pour Le Figaro, RTL et TF1-LCI, les Français sont 61% à s’opposer à un report de l’âge légal de la retraite pour financer des dispositifs liés au grand âge. Ils sont encore plus nombreux (62%) à ne pas vouloir cotiser d’avantage de trimestres.

 

Dans le détail, les personnes âgées de plus de 65 ans sont logiquement moins réticentes à revoir les règles de départ à la retraite. Elles sont même 55% à soutenir un report de l’âge légal de départ, et 57% à envisager un allongement de la durée de cotisation. Les Français qui se revendiquent proches de LREM se montrent quant à eux très majoritairement favorables à de telles mesures (67% d’opinion positive) tout comme les sympathisants des Républicains (58%). Des chiffres qui tombent à 31% pour les proches de la gauche et à 22% pour ceux du Rassemblement National. Dans l’idéal, les Français se verraient partir à la retraite à 60 ans. Ils sont 68% à l’indiquer, et 21% d’entre eux souhaiteraient même quitter la vie active avant. Réalistes, ils sont pourtant 81% à penser qu’ils partiront à la retraite après 61 ans, 45% imaginent même qu’ils auront plus de 65 ans.

 

 

(Enquête réalisée en ligne les 22 et 23 mars 2019 sur un échantillon de 1200 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus)

 

L’âge de la retraite en Europe

L’âge de la retraite en Europe

La récente polémique sur la modification de l’âge de la retraite en France donne l’occasion de faire des comparaisons avec d’autres pays. En France l’âge de légal à la retraite est pour l’instant fixé à 62 ans mais dans les faits le départ se situe  vers 63 ans. D’une façon générale en Europe dans la plupart des pays l’âge de la retraite est fixé à 65 ans. (Notons que c’était la en France avant que Mitterrand ne décide de revenir de 65 à 60 ans). D’une façon générale dans la plupart des pays les salariés sont incités à partir tard qu’à la date légale. Deux raisons à cela l’évolution démographique caractérisée par un vieillissement moyen de la population aussi l’allongement de la durée de vie qui fragilise les systèmes de retraite. A l’échelle mondiale, l’Europe est loin d’être le continent où l’ont part le plus tard en retraite.les pays où les hommes travaillent le plus longtemps dans le monde:

  1. Corée du Sud: 72,9 ans
  2. Colombie: 72,5 ans
  3. Mexique: 71,8 ans
  4. Japon: 70,6 ans
  5. Chili: 70,4 ans

Bien que minoritaires dans la population actives, les femmes coréennes travaillent encore plus que les hommes: elles prennent en moyenne leur retraite à 73,1 ans, bien plus tard que les Japonaises (69,3 ans) et les Roumaines (67,4 ans).

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