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L’absence de croissance en Allemagne plombe toute l’Europe

L’absence de croissance en Allemagne plombe toute l’Europe

 
L’absence de croissance en Allemagne handicape toute l’Europe car c’est le moteur de l’union économique qui tourne au ralenti. Les pays européens font du commerce avec l’Allemagne qui est le premier client de la France par exemple. Or l’Allemagne pourrait bien connaître une année nouvelle de récession en 2024

L’Allemagne reste à la fois le premier client et le premier fournisseur de la France. Son poids dans les échanges est en baisse (14% en 2020 contre plus de 17% en 2012), mais il est près de deux fois supérieur à celui des pays qui la suivent dans le classement. Or, après un recul de 0,3 % du PIB alemand l’an dernier, celui-ci ne devrait progresser que de 0,1 % cette année, selon la prévision révisée des cinq grands instituts de conjoncture allemands, publiée mercredi. Une correction drastique par rapport à leur estimation de novembre d’une croissance de 1,3 %, qui se situe juste en dessous de la propre prévision du gouvernement, de 0,2 % pour 2024.

 

L’Allemagne dont le moteur économique repose sur les exportations et surtout victimes du ralentissement chinois. La Chine est le principal partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2016. Les importations allemandes en provenance de Chine représentent près de 12 % du commerce total de l’Allemagne et les exportations 8 %. Dans l’ensemble, les échanges commerciaux avec la Chine atteignent désormais près de 20% des échanges commerciaux allemands.

Si, par le passé, le déficit commercial de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine a été relativement limité, il se creuse substantiellement depuis le début de l’année 2021. L’Allemagne, dont le niveau de gamme de la production industrielle est particulièrement élevé, est très dépendante de la Chine en matière d’intrants stratégiques, et en particulier dans son approvisionnement en terres rares.

Les fleurons industriels allemands dépendent également de la demande intérieure chinoise puisqu’ils y réalisent, en moyenne, environ 20% de leurs ventes, et cette part ne cesse de croître. Pour l’Allemagne, le chemin vers une moindre dépendance s’annonce long et complexe. La Chine lui fournit des intrants essentiels et elle est une source de débouchés importante pour l’industrie la plus puissante d’Europe.

Les liens commerciaux noués entre l’Allemagne et la Chine n’ont cessé de se renforcer au cours des deux dernières décennies. Alors qu’ils représentaient à peine 5% des échanges totaux de l’Allemagne au début des années 2000 (ventilé avec 3,5% pour les importations et 1,5% pour les exportations), ils pèsent aujourd’hui près de 20% .

L’absence de croissance en Allemagne handicape toute l’Europe

L’absence de croissance allemande handicape toute l’Europe

L’absence de croissance en Allemagne handicape toute l’Europe car c’est le moteur de l’union économique qui tourne au ralenti. Les pays européens font du commerce avec l’Allemagne qui est le premier client de la France par exemple. Or l’Allemagne pourrait bien connaître une année nouvelle de récession en 2024

L’Allemagne reste à la fois le premier client et le premier fournisseur de la France. Son poids dans les échanges est en baisse (14% en 2020 contre plus de 17% en 2012), mais il est près de deux fois supérieur à celui des pays qui la suivent dans le classement. Or, après un recul de 0,3 % du PIB alemand l’an dernier, celui-ci ne devrait progresser que de 0,1 % cette année, selon la prévision révisée des cinq grands instituts de conjoncture allemands, publiée mercredi. Une correction drastique par rapport à leur estimation de novembre d’une croissance de 1,3 %, qui se situe juste en dessous de la propre prévision du gouvernement, de 0,2 % pour 2024.

 

L’Allemagne dont le moteur économique repose sur les exportations et surtout victimes du ralentissement chinois. La Chine est le principal partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2016. Les importations allemandes en provenance de Chine représentent près de 12 % du commerce total de l’Allemagne et les exportations 8 %. Dans l’ensemble, les échanges commerciaux avec la Chine atteignent désormais près de 20% des échanges commerciaux allemands.

Si, par le passé, le déficit commercial de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine a été relativement limité, il se creuse substantiellement depuis le début de l’année 2021. L’Allemagne, dont le niveau de gamme de la production industrielle est particulièrement élevé, est très dépendante de la Chine en matière d’intrants stratégiques, et en particulier dans son approvisionnement en terres rares.

Les fleurons industriels allemands dépendent également de la demande intérieure chinoise puisqu’ils y réalisent, en moyenne, environ 20% de leurs ventes, et cette part ne cesse de croître. Pour l’Allemagne, le chemin vers une moindre dépendance s’annonce long et complexe. La Chine lui fournit des intrants essentiels et elle est une source de débouchés importante pour l’industrie la plus puissante d’Europe.

Les liens commerciaux noués entre l’Allemagne et la Chine n’ont cessé de se renforcer au cours des deux dernières décennies. Alors qu’ils représentaient à peine 5% des échanges totaux de l’Allemagne au début des années 2000 (ventilé avec 3,5% pour les importations et 1,5% pour les exportations), ils pèsent aujourd’hui près de 20% .

Politique-L’absence dramatique des couches populaires dans la gauche

Politique-L’absence dramatique des couches populaires dans la gauche

…IL importe de revenir sur l’histoire récente de la relation entre la gauche et l’immigration. Dans les années 1970, l’immigration devient un « objet social », en raison de la présence des immigrés dans l’industrie française et de la grande précarité dans laquelle ils vivent, dans les foyers ou dans les cités de transit. Alors que le gouvernement prend une série de mesures restrictives en matière d’immigration, les mouvements sociaux « immigrés » se structurent, souvent avec le soutien d’organisations syndicales ou associatives de gauche.

Pierre-Nicolas Baudot
Docteur en science politique. Université Paris-Panthéon-Assas, ATER à l’Université Clermont-Auvergne, spécialisé en histoire sociale des idées partisanes, Université Paris-Panthéon-Assas dans the Conversation.

Dans le même temps, les partis de gauche expriment déjà des visions différentes. Le Parti communiste soutient l’arrêt de l’immigration, et, tout en affirmant la solidarité de classe entre travailleurs, déplore la concentration d’immigrés dans les communes qu’il gère. Si une partie des socialistes partage cette attitude, le PS cherche également à mobiliser les mouvements de solidarité et les militants, notamment de classes moyennes, engagés dans l’anticolonialisme, le tiers-mondisme et les différentes luttes de l’immigration. Avec la rupture de l’Union de la gauche en 1977, les tensions entre les deux partis de gauche sur l’immigration s’accroissent. À la veille de l’élection de 1981, les socialistes accusent les communistes de diviser la classe ouvrière et de faire le jeu de la droite. Dans une déclaration du 11 février 1981, le Bureau exécutif du PS affirme ainsi au sujet de la destruction d’un foyer de travailleurs immigrés par la municipalité communiste de Vitry-sur-Seine :

« La situation est grave et il n’est pas acceptable de se tromper d’adversaire en s’attaquant, comme le fait la direction du Parti communiste, aux conséquences de la politique du pouvoir et non aux causes ».

La question de l’immigration en politique connaît ensuite un véritable tournant durant les années 1980. Aux élections municipales de 1983, puis aux élections européennes de 1984, le Front National constate ses premiers succès. Très majoritairement, la gauche prend conscience des effets électoraux de ce thème et craint ses répercussions auprès des classes populaires, particulièrement dans les territoires les plus durement touchés par la crise économique (comme en région parisienne ou dans le Nord).

Au plan national, si la gauche tente de faire porter à la droite les stigmates de l’extrême droite, elle déplore également rapidement l’exploitation politique de ce thème par ses adversaires.

Certes, le gouvernement socialiste engage momentanément une politique culturelle valorisant la France plurielle et soutient SOS-Racisme. Cependant, la gauche adopte rapidement une stratégie de neutralisation à deux volets. D’une part, il s’agit d’éviter que les questions culturelles liées aux immigrés ou à leurs descendants, jugées favorables à la droite, ne constituent un enjeu d’opposition politique entre la droite et la gauche.

D’autre part, il s’agit de reformuler ce thème à partir de la question sociale, en insistant sur le logement, l’éducation, l’emploi et la redistribution. Ces deux dimensions aboutissent, à la fin des années 1980, au paradigme de l’intégration, conciliant « indifférence aux différences » et primauté de l’action sociale. Depuis lors, la position de la gauche n’a guère changé, continuant de considérer que l’immigration est avant tout un thème qui profite à la droite et répliquant sa crainte de le voir se constituer en enjeu politique de premier plan.

Au-delà de son analyse électorale, la difficulté de la gauche à produire des réflexions collectives en matière d’immigration s’explique par l’existence de profondes divisions. Les enjeux que contient ce thème ne recoupent qu’imparfaitement le clivage de classe qui oppose traditionnellement la droite et la gauche. À l’inverse, ils traversent ces familles politiques en leur sein.

La gauche voit s’opposer plusieurs visions. D’un côté, les partisans de la cause des immigrés insistent sur la défense des droits humains, l’antiracisme puis la lutte contre les discriminations et l’islamophobie. Dès les années 1980, certains y voient même de nouvelles bases pour réunir la gauche au moment où le « tournant de la rigueur » rend les questions économiques plus clivantes.

D’un autre côté, se réclamant du « réalisme » face à la naïveté des « droits-de-l’hommiste », une autre partie de la gauche craint que cet engagement ne favorise la droite. Elle défend une grande fermeté en matière migratoire et un renvoi des identités particulières à la sphère privée.

Présente dès les années 1980, cette opposition est maximisée à la fin des années 2000 et durant les années 2010. La crise financière de 2008 constitue un premier tournant. Elle scinde l’aile libérale de la gauche : d’un côté, les partisans d’une refondation de l’identité sociale-démocrate autour de la « diversité » et de la lutte contre les discriminations ; de l’autre, les adeptes d’une position « national-libérale » articulant « politique de marché et valorisation identitaire de la nation ».

Les attentats terroristes de 2015 marquent un second tournant. La ligne « national-libérale » gagne en importance et tente de recomposer l’opposition politique entre un bloc central et « des extrêmes » autour de la « question républicaine ».

Le débat autour de la loi « immigration » donne à voir l’ampleur du chantier de refondation à gauche. Pour faire entendre sa voix, elle doit s’emparer d’un thème qu’elle a durablement contourné et parvenir à définir une position collective clairement identifiable. Elle ne peut le faire sans ouvrir en son sein un débat qu’elle a très largement considéré comme favorable à la droite et défavorable à sa propre audience auprès des classes populaires.

Certes, l’évidement idéologique observé au PS questionne plus largement la capacité de la gauche à produire de nouvelles idées et à adapter son projet aux évolutions de la vie politique. Comme elle ne fait pas partie de ses emblèmes, l’immigration permet d’observer de manière particulièrement évidente les capacités d’innovations idéelles de la gauche.

Cependant, un regard vers le monde syndical, associatif ou académique permet de constater que la gauche n’est pas en manque de perspectives en la matière. La philosophie politique a, par exemple, esquissé d’importantes pistes pour penser ensemble redistribution et reconnaissance.

Au-delà des idées, les difficultés de la gauche à exister dans le débat sur l’immigration posent plus directement une question organisationnelle. Tout d’abord, l’analyse qu’elle fait de la « pensée populaire » sur l’immigration est d’autant plus susceptible d’être parasitée par les sondages et leur exploitation médiatique que les classes populaires sont globalement les grandes absentes des partis de gauche.

De plus, c’est sa capacité à diffuser ses idées dans la société et à relayer les demandes populaires qui est clairement mise en cause. Or, cela dépend de ses relations avec les mondes intellectuels, syndicaux et associatifs, de son aptitude à mobiliser durablement les militants, de ses pratiques d’éducation populaire et donc, in fine, de sa capacité à représenter une offre politique clairement identifiée. Dès lors, si la récurrente question des idées est effectivement centrale, elle ne peut trouver d’issue qu’articulée à celle des pratiques et de l’ancrage social de la gauche.

L’absence dramatique des couches populaires dans la gauche

L’absence dramatique des couches populaires dans la gauche

…IL importe de revenir sur l’histoire récente de la relation entre la gauche et l’immigration. Dans les années 1970, l’immigration devient un « objet social », en raison de la présence des immigrés dans l’industrie française et de la grande précarité dans laquelle ils vivent, dans les foyers ou dans les cités de transit. Alors que le gouvernement prend une série de mesures restrictives en matière d’immigration, les mouvements sociaux « immigrés » se structurent, souvent avec le soutien d’organisations syndicales ou associatives de gauche.

Pierre-Nicolas Baudot
Docteur en science politique. Université Paris-Panthéon-Assas, ATER à l’Université Clermont-Auvergne, spécialisé en histoire sociale des idées partisanes, Université Paris-Panthéon-Assas dans the Conversation.

Dans le même temps, les partis de gauche expriment déjà des visions différentes. Le Parti communiste soutient l’arrêt de l’immigration, et, tout en affirmant la solidarité de classe entre travailleurs, déplore la concentration d’immigrés dans les communes qu’il gère. Si une partie des socialistes partage cette attitude, le PS cherche également à mobiliser les mouvements de solidarité et les militants, notamment de classes moyennes, engagés dans l’anticolonialisme, le tiers-mondisme et les différentes luttes de l’immigration. Avec la rupture de l’Union de la gauche en 1977, les tensions entre les deux partis de gauche sur l’immigration s’accroissent. À la veille de l’élection de 1981, les socialistes accusent les communistes de diviser la classe ouvrière et de faire le jeu de la droite. Dans une déclaration du 11 février 1981, le Bureau exécutif du PS affirme ainsi au sujet de la destruction d’un foyer de travailleurs immigrés par la municipalité communiste de Vitry-sur-Seine :

« La situation est grave et il n’est pas acceptable de se tromper d’adversaire en s’attaquant, comme le fait la direction du Parti communiste, aux conséquences de la politique du pouvoir et non aux causes ».

La question de l’immigration en politique connaît ensuite un véritable tournant durant les années 1980. Aux élections municipales de 1983, puis aux élections européennes de 1984, le Front National constate ses premiers succès. Très majoritairement, la gauche prend conscience des effets électoraux de ce thème et craint ses répercussions auprès des classes populaires, particulièrement dans les territoires les plus durement touchés par la crise économique (comme en région parisienne ou dans le Nord).

Au plan national, si la gauche tente de faire porter à la droite les stigmates de l’extrême droite, elle déplore également rapidement l’exploitation politique de ce thème par ses adversaires.

Certes, le gouvernement socialiste engage momentanément une politique culturelle valorisant la France plurielle et soutient SOS-Racisme. Cependant, la gauche adopte rapidement une stratégie de neutralisation à deux volets. D’une part, il s’agit d’éviter que les questions culturelles liées aux immigrés ou à leurs descendants, jugées favorables à la droite, ne constituent un enjeu d’opposition politique entre la droite et la gauche.

D’autre part, il s’agit de reformuler ce thème à partir de la question sociale, en insistant sur le logement, l’éducation, l’emploi et la redistribution. Ces deux dimensions aboutissent, à la fin des années 1980, au paradigme de l’intégration, conciliant « indifférence aux différences » et primauté de l’action sociale. Depuis lors, la position de la gauche n’a guère changé, continuant de considérer que l’immigration est avant tout un thème qui profite à la droite et répliquant sa crainte de le voir se constituer en enjeu politique de premier plan.

Au-delà de son analyse électorale, la difficulté de la gauche à produire des réflexions collectives en matière d’immigration s’explique par l’existence de profondes divisions. Les enjeux que contient ce thème ne recoupent qu’imparfaitement le clivage de classe qui oppose traditionnellement la droite et la gauche. À l’inverse, ils traversent ces familles politiques en leur sein.

La gauche voit s’opposer plusieurs visions. D’un côté, les partisans de la cause des immigrés insistent sur la défense des droits humains, l’antiracisme puis la lutte contre les discriminations et l’islamophobie. Dès les années 1980, certains y voient même de nouvelles bases pour réunir la gauche au moment où le « tournant de la rigueur » rend les questions économiques plus clivantes.

D’un autre côté, se réclamant du « réalisme » face à la naïveté des « droits-de-l’hommiste », une autre partie de la gauche craint que cet engagement ne favorise la droite. Elle défend une grande fermeté en matière migratoire et un renvoi des identités particulières à la sphère privée.

Présente dès les années 1980, cette opposition est maximisée à la fin des années 2000 et durant les années 2010. La crise financière de 2008 constitue un premier tournant. Elle scinde l’aile libérale de la gauche : d’un côté, les partisans d’une refondation de l’identité sociale-démocrate autour de la « diversité » et de la lutte contre les discriminations ; de l’autre, les adeptes d’une position « national-libérale » articulant « politique de marché et valorisation identitaire de la nation ».

Les attentats terroristes de 2015 marquent un second tournant. La ligne « national-libérale » gagne en importance et tente de recomposer l’opposition politique entre un bloc central et « des extrêmes » autour de la « question républicaine ».

Le débat autour de la loi « immigration » donne à voir l’ampleur du chantier de refondation à gauche. Pour faire entendre sa voix, elle doit s’emparer d’un thème qu’elle a durablement contourné et parvenir à définir une position collective clairement identifiable. Elle ne peut le faire sans ouvrir en son sein un débat qu’elle a très largement considéré comme favorable à la droite et défavorable à sa propre audience auprès des classes populaires.

Certes, l’évidement idéologique observé au PS questionne plus largement la capacité de la gauche à produire de nouvelles idées et à adapter son projet aux évolutions de la vie politique. Comme elle ne fait pas partie de ses emblèmes, l’immigration permet d’observer de manière particulièrement évidente les capacités d’innovations idéelles de la gauche.

Cependant, un regard vers le monde syndical, associatif ou académique permet de constater que la gauche n’est pas en manque de perspectives en la matière. La philosophie politique a, par exemple, esquissé d’importantes pistes pour penser ensemble redistribution et reconnaissance.

Au-delà des idées, les difficultés de la gauche à exister dans le débat sur l’immigration posent plus directement une question organisationnelle. Tout d’abord, l’analyse qu’elle fait de la « pensée populaire » sur l’immigration est d’autant plus susceptible d’être parasitée par les sondages et leur exploitation médiatique que les classes populaires sont globalement les grandes absentes des partis de gauche.

De plus, c’est sa capacité à diffuser ses idées dans la société et à relayer les demandes populaires qui est clairement mise en cause. Or, cela dépend de ses relations avec les mondes intellectuels, syndicaux et associatifs, de son aptitude à mobiliser durablement les militants, de ses pratiques d’éducation populaire et donc, in fine, de sa capacité à représenter une offre politique clairement identifiée. Dès lors, si la récurrente question des idées est effectivement centrale, elle ne peut trouver d’issue qu’articulée à celle des pratiques et de l’ancrage social de la gauche.

Antisémitisme : 70 % des Français condamnent l’absence de Mélenchon à la marche

Antisémitisme : 70 % des Français condamnent l’absence de Mélenchon à la marche

70 % des Français condamnent l’absence de Mélenchon à la marge de dimanche contre l’antisémitisme. Par ailleurs selon un nouveau sondage « L’Opinion en direct », piloté par l’institut Elabe pour BFMTV, 60% des Français estiment que Marine Le Pen et le Rassemblement national avaient leur place dans la marche contre l’antisémitisme du dimanche 12 novembre.

70% jugent que LFI aurait dû participer au cortège parisien. La France insoumise avait de son côté annoncé qu’elle ne s’y rendrait pas dans un communiqué dénonçant la présence annoncée du RN. « Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme », a affirmé LFI.

Finalement, certains députés insoumis comme François Ruffin, Clémentine Autain, Raquel Garrido et Alexis Corbière ont participé à la marche de Strasbourg, organisée par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) locale. François Ruffin a expliqué que « les forces d’extrême droite n’y étaient pas les bienvenues, donc ça nous a paru être le meilleur endroit pour manifester ».

Cet avis est même partagé par 59% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle de 2022. 50% des personnes interrogées par l’institut Elabe jugent aussi que Jean-Luc Mélenchon et LFI ont une position ambiguë contre l’antisémitisme – 36% n’ont pas d’avis et 14% jugent que leur position est claire.

Selon ce sondage « L’Opinion en direct », 81% des Français se disent inquiets de l’augmentation du nombre d’actes antisémites en France (31% très inquiets et 50% plutôt inquiets).

Politique -L’absence en France d’une écologie politique libre et indépendante

L’absence en France d’une écologie politique libre et indépendante

 

L’écologie politique, telle qu’elle est représentée en France, se réduit à un mouvement ancré à l’extrême gauche, regrettent des militants de l’environnement, dont Corinne Lepage, qui appellent, dans une tribune au « Monde », à faire émerger une écologie politique innovante.

 

Une réflexion pertinente dans la mesure où progressivement Europe écologie les Verts (EELV)  a été complètement noyautés par les gauchistes d’ailleurs plus préoccupés par les questions sociétales que par l’environnement NDLR

 

 

Le dépassement de toutes les limites de la Terre est désormais avéré. Notre pays n’est pas épargné par les effets du changement climatique, suscitant une angoisse légitime face à des phénomènes non maîtrisés.

La sous-estimation des risques et des pénuries généralisées dans les services publics nous oblige à faire émerger une écologie politique innovante ; une écologie qui dépasse les contradictions de ce monde, assume sobriété et partage plus équitable des richesses et conjure dans le même temps les tentations de « démocratures » et dictatures.

 

Le moment est venu de construire une véritable offre de l’écologie politique en France, car elle n’existe pas. Cela peut paraître paradoxal, mais c’est une réalité.

L’écologie politique, telle qu’elle est représentée aujourd’hui dans notre pays, est réduite à l’émergence d’un mouvement politique désormais clairement ancré à l’extrême gauche, une prétendue Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) qui ne répond ni aux besoins de l’écologie ni aux souhaits d’une majorité de Français, en dépit de l’angoisse écologique qu’ils expriment au regard des bouleversements que connaît notre monde. D’où l’incapacité à convaincre nos concitoyens et la sphère politique de l’urgence écologique.

Contrairement à ce qu’aurait pu laisser espérer la constitution d’un groupe écolo à l’Assemblée nationale, l’écologie politique a en fait complètement disparu des radars pour se fondre dans les obsessions exprimées de manière violente par La France insoumise (LFI), formation majoritaire au sein de la Nupes. Avec des membres qui, pour l’essentiel, n’ont rien à voir avec l’écologie voire pire, déconsidèrent les propositions écologistes aux yeux de beaucoup de nos concitoyens.

La disparition d’une écologie politique libre et indépendante, tant pour des raisons idéologiques – le triomphe d’une écologie clivante –, que financières – le besoin de se renflouer avec le financement public après l’échec de la présidentielle –, crée à l’évidence un grand vide qu’il est urgent de combler, tant les attentes et les enjeux pour notre planète et ses habitants sont importants.

 

Retraites : l’exemple de l’absence de concertation publique

Retraites : l’exemple de l’absence de concertation publique

L’adoption de la réforme des retraites par le recours au 49.3 et malgré une importante mobilisation contre le projet illustre la nécessité de trouver de nouveaux moyens pour consulter et recueillir l’avis des citoyens. Par Véronique Chabourine, membre du bureau de l’association pour une Renaissance européenne Paris, déléguée chargée de la communication. Dans la Tribune

Le 22 mars, le président Emmanuel Macron reconnaît lors de son interview sur France 2 qu’il n’a pas su convaincre de la nécessité de sa réforme sur les retraites, mais il poursuit son impopulaire projet, refusant l’immobilisme. Une mobilisation inédite qui ne faiblit pas, surtout depuis le 16 mars, journée marquée par le recours à l’article 49.3 par la Première ministre pour faire adopter la réforme des retraites.

Selon l’institut de sondage Ipsos, les Français approuvent le principe de la réforme à 81% mais pas le calendrier ni le contenu ; réforme pourtant a priori nécessaire pour protéger notre système de la faillite. Le rejet du projet ne vient pas d’un manque de communication, 70% des Français savent ce qu’il contient. Par ailleurs, une puissante campagne de fake news alimentée principalement par l’opposition instrumentalise d’une certaine manière les citoyens contre le gouvernement.

Les fake news et la désinformation sont des techniques de Sharp power, concept théorisé par les chercheurs Christopher Walker et Jessica Ludwig, définissant le pouvoir d’influence de subversion ayant pour objectif la déstabilisation des démocraties libérales. Les nouvelles technologies ont fait de l’information et la data les nouvelles puissances. Le sharp power est devenu le nouveau hard power.

Le projet de réforme des retraites est l’illustration d’une défaite politique, celle de l’opinion. Au-delà des clivages sur le terme de ce que nous vivons, nous savons que la crise de la démocratie représentative est bien réelle. La dernière étude de la fondation Jean Jaurès sur la réforme des retraites pointe le fait que l’individualisation des sociétés progresse et que les citoyens aimeraient pouvoir participer à la vie politique plus directement. Pourtant, Emmanuel Macron, réélu, a réussi a propulsé la France en tête des pays les plus influents à l’international. En 2022, la France est « dans une démocratie complète » avec un indice de démocratie stable, en hausse depuis 2017 selon le rapport de The Economist, qui évalue chaque année le niveau de démocratie des États.

Lors des élections législatives, les Français ont donné une majorité relative à l’Exécutif pour permettre un contre-pouvoir, ils souhaitent davantage de parlementarisme – preuve qu’ils ne se désintéressent pas de la politique mais qu’ils la défient. L’intérêt politique côtoie la défiance politique. Les principaux maux de la démocratie ne sont pas des spécificités françaises, mais sont structurels, sociétaux, et liés aux crises que nous traversons.

C’est l’absence de diplomatie publique. Les citoyens n’ont pas été sondés sur cette réforme, même si elle était annoncée comme un axe majeur du quinquennat d’Emmanuel Macron. La dernière consultation remonte à 2019 sur le projet précédent, la retraite par point. Face à un projet de réforme porté uniquement par la classe politique, après 12 journées de mobilisation, 74% des Français assurent selon le sondage Odoxa-Backbone consulting qu’ils signeraient certainement ou probablement le référendum d’initiative partagée, deuxième demande déposée le 13 avril par 252 parlementaires de la gauche. Dans la société civile, aucune plateforme citoyenne multi-acteurs n’a été impliquée pendant la réforme ni même en amont. Selon les sociologues Michel Crozier et Erhard Friedberg, le changement politique est par nature difficile faisant référence à la résistance des jeux de pouvoir comme une persistance de la liberté.

Les États-Unis, même s’ils ont un système politique différent, connaissent ces problématiques. Lors des élections de mi-mandat, ils ont enregistré un bond significatif avec 62,8 % de participation au vote. Il faut sortir du silo politique. Le message politique porté en dehors de son écosystème est efficace ; le phénomène d’Écho chamber désignant l’amplification des idées par la répétition est à considérer à l’ère des réseaux sociaux, il conforte.
»
En 2016, Michelle Obama a lancé une plateforme citoyenne non partisane innovante appelée When we all vote qui a comme objectif l’engagement civique, réunissant tous les acteurs de la société ; citoyens, artistes, institutions et médias. Selon le sociologue Manuel Castells, « la diplomatie publique est la diplomatie du public ». La Civic tech, technologie visant à accroître le pouvoir du citoyen se développe et favorise la participation multi-acteurs, citoyens, artistes, institutions et médias, et enrichit les relations entre élus et citoyens dans une logique ascendante. La décision politique devient légitime lorsqu’elle procède de la délibération publique des citoyens, pour cela ces plateformes citoyennes doivent être initiées en dehors de la sphère politique.

La démocratie délibérative doit être utilisée au profit de la diplomatie publique et du Soft Power.

L’absence en France d’une écologie politique libre et indépendante

L’absence en France d’une écologie politique libre et indépendante

 

L’écologie politique, telle qu’elle est représentée en France, se réduit à un mouvement ancré à l’extrême gauche, regrettent des militants de l’environnement, dont Corinne Lepage, qui appellent, dans une tribune au « Monde », à faire émerger une écologie politique innovante.

 

Une réflexion pertinente dans la mesure où progressivement Europe écologie les Verts (EELV)  a été complètement noyautés par les gauchistes d’ailleurs plus préoccupés par les questions sociétales que par l’environnement NDLR

 

 

Le dépassement de toutes les limites de la Terre est désormais avéré. Notre pays n’est pas épargné par les effets du changement climatique, suscitant une angoisse légitime face à des phénomènes non maîtrisés.

La sous-estimation des risques et des pénuries généralisées dans les services publics nous oblige à faire émerger une écologie politique innovante ; une écologie qui dépasse les contradictions de ce monde, assume sobriété et partage plus équitable des richesses et conjure dans le même temps les tentations de « démocratures » et dictatures.

 

Le moment est venu de construire une véritable offre de l’écologie politique en France, car elle n’existe pas. Cela peut paraître paradoxal, mais c’est une réalité.

L’écologie politique, telle qu’elle est représentée aujourd’hui dans notre pays, est réduite à l’émergence d’un mouvement politique désormais clairement ancré à l’extrême gauche, une prétendue Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) qui ne répond ni aux besoins de l’écologie ni aux souhaits d’une majorité de Français, en dépit de l’angoisse écologique qu’ils expriment au regard des bouleversements que connaît notre monde. D’où l’incapacité à convaincre nos concitoyens et la sphère politique de l’urgence écologique.

Contrairement à ce qu’aurait pu laisser espérer la constitution d’un groupe écolo à l’Assemblée nationale, l’écologie politique a en fait complètement disparu des radars pour se fondre dans les obsessions exprimées de manière violente par La France insoumise (LFI), formation majoritaire au sein de la Nupes. Avec des membres qui, pour l’essentiel, n’ont rien à voir avec l’écologie voire pire, déconsidèrent les propositions écologistes aux yeux de beaucoup de nos concitoyens.

La disparition d’une écologie politique libre et indépendante, tant pour des raisons idéologiques – le triomphe d’une écologie clivante –, que financières – le besoin de se renflouer avec le financement public après l’échec de la présidentielle –, crée à l’évidence un grand vide qu’il est urgent de combler, tant les attentes et les enjeux pour notre planète et ses habitants sont importants.

 

Quant aux écologistes qui n’appartenaient pas cette mouvance, ils ne sont pas parvenus à créer au cœur de l’échiquier politique français un pôle attractif. Cette cartographie a explosé sous le double coup de boutoir de l’absorption d’Europe Ecologie-

Crise de recrutement dans le public : la faute à l’absence de marché du travail

Crise de recrutement dans le public : la faute à l’absence de marché du travail

 

 

Le spécialiste des relations sociales et du marché du travail, Charles de Froment observe, dans une tribune au « Monde », que l’absence d’un véritable marché du travail nuit gravement à l’accomplissement des missions de service public, et propose des pistes d’amélioration.

En clair ne se pose  pas une crise de vocation mais une crise de rémunération des compétences  NDLR

l ’hôpital, mais plus largement dans l’ensemble du système de soins, les mêmes mots reviennent, comme dans une mauvaise antienne : manque de personnel, manque de reconnaissance, épuisement physique et psychique ; perte de chance pour les patients, actes de négligence, voire maltraitance, auprès de personnes fragiles.

Au sein de l’école républicaine, ce n’est guère mieux : 30 % de candidats en moins en quinze ans aux concours d’enseignement et mille admissibles pour deux mille cinq cents postes à pourvoir au concours de professeurs des écoles dans deux des académies concentrant les élèves avec le plus de difficultés socioculturelles, celles de Créteil et de Versailles ; les démissions d’enseignants en poste, certes rares, ont en outre plus que triplé depuis 2012.

Comment un pays passionné d’égalité en est-il arrivé à construire de fait, contre toutes ses valeurs et en dépit de ses institutions, un système de santé et un système éducatif à deux vitesses ?

Le fil rouge qui unit ces dysfonctionnements en apparence autonomes, puisque présents dans des institutions de nature très différentes, publiques et privées notamment, est en réalité une faille de marché, au sens littéral : dans les hôpitaux, les cliniques, les écoles, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les crèches, c’est le marché du travail qui fait défaut depuis des années.

Son absence fait l’objet d’un consensus paradoxal entre deux acteurs pourtant antagonistes : d’un côté, Bercy, qui pilote année après année le point d’indice et les niveaux de dotation en cherchant à minimiser les dépenses, et en se gardant de convoquer trop d’éléments de « benchmark » ; de l’autre, les enseignants, les soignants et leurs syndicats, qui, attachés à la notion de service public et fiers de leur choix de carrière altruiste au service de l’intérêt général, écartent d’emblée toute référence à l’univers privé marchand.

Mais, faute de boussole pour rendre ces métiers stratégiques attractifs, le système prend l’eau. En fixant, directement ou indirectement (avec les dotations soins et dépendances pour les Ehpad, par exemple), des grilles de rémunération déconnectées des réalités, l’Etat attire toujours davantage d’agents économiques « irrationnels » – et héroïques –, qui acceptent de sacrifier leur propre intérêt sur l’autel du bien commun ou du service public.

Ce recrutement de personnels sur une logique de vocation est à l’origine d’autres dérives, que l’on retrouve parfois dans le secteur de l’entrepreneuriat social et solidaire : oubli du droit du travail, effacement des frontières entre vie professionnelle et vie privée, burn-out, etc.

Abstention : l’absence d’offre politique est responsable

Abstention : l’absence d’offre politique est responsable

 

 

 

L’adéquation entre l’offre politique et la demande populaire n’a jamais existé, mais elle est encore davantage compromise aujourd’hui, estiment dans une tribune au « Monde », les politistes Pierre-Henri Bono et Janine Mossuz-Lavau.

 

Il est certain que le fossé ne cesse de s’agrandir du fait de l’obsolescence de l’offre politique, voire de sa caricature, face à l’évolution de la demande du citoyen. Les tracts récents reçus pour les législatives  témoignent du côté archaïque de cette offre qui évidemment ne peut convaincre nombre de citoyens bien conscients que les changements  d’orientation sont autrement plus complexes que ces promesses de coiffeur à  la veille d’élections. NDLR

 

Quand croissent l’abstention et le vote en faveur des extrêmes, quand se déploie la défiance, s’élève une déploration récurrente, se référant à un bon vieux temps où l’offre (les partis, les élus, les détenteurs de pouvoir) et la demande (les « vraies-gens-dans-la-vraie-vie ») auraient cohabité pacifiquement, sinon harmonieusement. Mais ne faut-il pas plutôt admettre que cette concorde n’est plus ce qu’elle n’a jamais été ? Et qu’il ne peut y avoir de véritable entente entre cette offre et cette demande…

A l’aide des données accumulées au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), nous avons les moyens de prendre la mesure de cette distorsion, qui s’affirme au fil des ans. De faire parler ce malaise. De le cerner en son cœur même.

Depuis les années 1970, on observe une augmentation régulière du nombre de personnes qui ne sont pas en mesure de désigner un parti dont elles se sentiraient le plus proches – ou le moins éloignées. Dans la période récente, jusqu’à 30 % de l’électorat ne se reconnaît pas dans l’offre qui lui est proposée. De là des conclusions hâtives sur une société où les repères traditionnels ne seraient plus de mise, balayés par la mondialisation, la modernisation, sans compter les « responsabilités » des deux parties. D’un côté, un personnel politique qui chercherait davantage à se servir qu’à servir et, de l’autre, des électeurs et électrices qui seraient devenus « individualistes ». Mais peut-il en être autrement ? L’offre et la demande peuvent-elles faire bon ménage ? Deux raisons, selon nous, poussent à répondre par la négative.

 

La première, structurelle, tient à la composition du corps électoral. Retour aux sources. A l’origine, en 1789, les représentants à la Chambre, des hommes et des propriétaires, ne sont pas très éloignés de ceux qu’ils représentent, et leurs décisions sont en phase avec les intérêts de ces derniers. Mais depuis le XIXe siècle, ce corps électoral n’a cessé de s’agrandir : suppression du cens, suffrage « universel masculin », puis vote des femmes, vote dès l’âge de 18 ans, entrée des citoyens de l’Union européenne pour les élections européennes et locales, croissance démographique. Comment l’offre pourrait-elle prendre en charge les desiderata de cette demande aux mille et une facettes ? Comment près de 49 millions d’électeurs et d’électrices peuvent-ils être satisfaits des décisions de 577 députés, 348 sénateurs, quelques dizaines de gouvernants, un président de la République et des centaines ou milliers d’élus locaux ?

Présidentielle 2022 : l’absence de débat fragilise la démocratie.

Présidentielle 2022 : l’absence de débat fragilise la démocratie.

Il est fortement probable que le futur président de la république sera mal élu. Plusieurs facteurs explicatifs. D’abord l’absence réelle de campagne électorale. Le président surfe en effet sur l’effet drapeau et évite de se confronter à ses concurrents. Par ailleurs la situation géostratégique en Ukraine écrase tous les autres sujets notamment intérieurs. Il y a aussi le taux de participation qui risque de mettre en cause la légitimité du président.

Si l’on ajoute les abstentionnistes et les non-inscrits on pourrait dépasser 50 % d’abstention. Le président pourrait alors ne représenter que 25 % du corps électoral au premier tour. De quoi nourrir éventuellement un troisième social si comme prévu la conjoncture se dégrade pour les ménages, les salariés et retraités. Sénat. Deux jours après l’interview de Gérard Larcher au Figaro , où il stipulait notamment que «s’il n’y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera», Valérie Pécresse nourrit la critique d’une période électorale atone et poussive dans laquelle le président-candidat ne prendrait pas suffisamment sa part. Dans un entretien au Parisien la leader de la droite «souhaite qu’on puisse tirer un vrai bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron.»

JO : menacés par l’absence des Américains

JO : menacés par l’absence des Américains

A deux mois des JO les États-Unis déconseille  de se rendre au Japon.

Si la décision se confirme les JO pourrait bien être annulée d’autant que la population japonaise n’est pas favorable à l’organisation de cette compétition sur son territoire.

« Les voyageurs devraient éviter tout déplacement vers le Japon », déclarent les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies dans leur nouvelle recommandation. « En raison de la situation actuelle au Japon, même les voyageurs totalement vaccinés pourraient risquer de se contaminer et de propager des variants du Covid-19 et devraient éviter tout déplacement au Japon ».

L’absence de financement discrédite les travaux de la Convention sur le climat

L’absence de financement discrédite les travaux de la Convention sur le climat

Jean Coldefy, Directeur du programme mobilité 3.0 à l’ ATEC ITS France estime

qu’ en faisant l’impasse sur le financement des mesures de décarbonation de l’économie et sur l’acceptabilité des efforts à faire, la Convention citoyenne pour le climat accrédite la crainte d’une « dictature verte

Tribune. Les mots « interdire, obliger, imposer » sont omniprésents dans le panel de mesures de la Convention citoyenne pour le climat, à côté de « primes, aides, garantie de l’Etat ». Une caricature de la pensée française : interdire et subventionner. Pas un mot sur le financement, rien sur le « signal prix » – la taxe carbone notamment – permettant d’induire des changements de comportements et de dégager des ressources pour financer les mesures.

Le changement climatique va certes nécessiter des contraintes, à l’image de la réduction de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes, qui ne nous coûteraient qu’un peu de temps pour des gains non négligeables d’émissions. Le rapport de la convention est cependant déséquilibré et risque de nous nourrir de bonnes intentions avec de longs débats sur des mesures symboliques, ce dont la France raffole.

Le mouvement des « gilets jaunes » a tétanisé les politiques qui, depuis, ne veulent plus évoquer la question du financement. C’est une erreur d’analyse que de croire que la taxe carbone a été à l’origine de cette explosion sociale. C’est l’alignement du prix du diesel sur celui de l’essence, imposé par les urbains – le provincial que je suis ose le mot « parisiens » – à l’ensemble du territoire.

Avec la hausse du baril de pétrole sur l’année 2018, il a entraîné une hausse de près de 60 centimes le litre en un an. Pour ceux qui n’ont que la voiture pour se déplacer, dans les campagnes et périphéries des grandes villes, cela représente un coût mensuel de 70 euros, soit 6 % du smic. La hausse de la taxe carbone ne pesait que 5 euros par mois.

 

L’enjeu climatique est si important et nécessite de tels efforts qu’il est indispensable d’« embarquer » les citoyens pour les faire accepter. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) demande d’investir 3 % du produit intérieur brut (PIB) chaque année pour décarboner nos économies. Soit, en France, plus de 70 milliards d’euros par an. C’est le montant de l’impôt sur le revenu, 50 % de la TVA, deux fois la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), trois fois l’impôt sur les sociétés. Entre les exigences de la jeunesse représentée par Greta Thunberg et l’exigence sociale des « gilets jaunes », la voie est étroite.

60 000 morts épargnées par le confinement mais combien causés par l’absence de masques !

60 000 morts  épargnées par le confinement mais combien causés par l’absence de masques !

 

Le moins que l’on puisse dire c’est que le nouveau ministre de la santé fait parfaitement le service après-vente de la politique approximative du gouvernement. Lui aussi multiplie le flou et les contradictions mais il le fait avec une telle conviction et un tel baratin qu’il est difficile de ne pas le croire.

Ainsi le gouvernement s’appuie sur une pseudo étude de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) selon laquelle le confinement a permis d’éviter 60.000 morts en France. Le problème c’est que ce genre d’étude ne prouve rien faute de période de comparaison sans confinement. On pourrait par exemple imaginer une comparaison plus pertinente entre le confinement avec masque  et le confinement sans masque ; voir même l’absence de confinement mais avec masse.

On peut prouver ce qu’on veut sans période de référence. Ce qui est certain c’est que l’absence de masque de test et d’une façon générale de matériel sont sans doute responsables d’une grande partie des victimes du Corona virus. Les propos du ministre de la santé même appuyés sur l’école des hautes études en santé publique ( organisme qui dépend du gouvernement) relève de la pure propagande. Pas étonnant car c’est sur cette pénurie de masques  et de tests que la politique du gouvernement est la plus contestée. Du coup,  le ministre de la santé est contraint d’en faire des tonnes.

Parue jeudi, l’étude de l’EHESP estime qu’un mois de confinement a permis d’éviter jusqu’à 60.000 morts et que sans ces mesures, plus de 100.000 lits de réanimation auraient été nécessaires au 20 avril alors que les capacités des hôpitaux français, pourtant doublées en préparation de l’arrivée de l’épidémie, ne sont que de 10.000 lits.

Coronavirus, l’absence de masque : une « grande erreur » (George Gao, scientifique chinois )

Coronavirus, l’absence de masque  : une « grande erreur »  (George Gao, scientifique chinois )

George Gao, le directeur général du Centre chinois de contrôle et de préventions des maladies, a répondu aux questions du journaliste Jon Cohen, qui le sollicitait depuis deux mois. Dans cet entretien publié par la revue américaine « Science », il revient notamment sur la gestion de la crise par la Chine.

Quels enseignements peuvent tirer les autres pays de la gestion du Covid-19 par la Chine ?

La distanciation sociale est la stratégie fondamentale dans le contrôle de toutes les maladies infectieuses, et plus encore des infections respiratoires. D’abord, nous avons déployé des « stratégies non pharmacologiques », dans la mesure où nous ne disposons d’aucun inhibiteur ou médicament spécifique, ni de vaccin. Deuxièmement, il faut faire en sorte d’isoler tous les malades. Troisièmement, placer en quarantaine les cas contacts : nous avons consacré beaucoup de temps à leur identification et à leur isolement. Quatrièmement, interdire tous les rassemblements. Et cinquièmement, restreindre les déplacements, d’où l’instauration de la quarantaine, ou « cordon sanitaire », comme on dit en français.

Le confinement a débuté en Chine le 23 janvier à Wuhan puis fut étendu à des villes voisines de la province du Hubei. D’autres provinces chinoises ont mis en place des mesures moins strictes. Comment la coordination de ces dispositifs s’est-elle faite, et quel rôle ont joué les « contrôleurs » de quartier chargés de surveiller leur application localement ?

Il faut avant tout que les mesures soient comprises et fassent consensus. Pour cela, il faut une forte volonté politique, aussi bien à l’échelon local que national. Il faut que contrôleurs et coordinateurs impliquent étroitement la population. Les contrôleurs doivent connaître l’identité des cas contacts, mais aussi des cas présumés. Les contrôleurs de proximité doivent être très vigilants, leur rôle est essentiel.

Quelles sont les erreurs commises actuellement par d’autres pays ?

La grande erreur aux Etats-Unis et en Europe est, à mon avis, que la population ne porte pas de masque. Ce virus se transmet par les gouttelettes respiratoires, de personne à personne. Les gouttelettes jouent un rôle très important, d’où la nécessité du masque – le simple fait de parler peut transmettre le virus. De nombreux individus atteints sont asymptomatiques, ou ne présentent pas encore de symptômes : avec un masque, on peut empêcher les gouttelettes porteuses du virus de s’échapper et d’infecter les autres.

Il existe d’autres mesures de lutte contre l’épidémie. La Chine fait ainsi un usage intensif des thermomètres à l’entrée des commerces, des immeubles et dans les stations des transports en commun.

En effet. Partout où vous allez en Chine, il y a des thermomètres. La prise de température généralisée permet de ne pas laisser entrer quiconque présente de la fièvre. Car la stabilité de ce virus dans l’environnement est une question-clé, qui reste à ce jour sans réponse. S’agissant d’un virus à enveloppe, on est tenté de penser qu’il est fragile et particulièrement sensible à la température ou à l’humidité des surfaces. Cependant, des résultats obtenus aux Etats-Unis et des études chinoises laissent penser qu’il serait très difficile à détruire sur certaines surfaces. Il pourrait être capable de survivre dans de nombreux environnements. Sur ce point, nous attendons des réponses scientifiques.

A Wuhan, des personnes testées positives mais peu atteintes par la maladie ont été placées en quarantaine dans des infrastructures ad hoc, avec interdiction de recevoir la visite de leurs proches. Est-ce une démarche dont devraient s’inspirer les autres pays ?

Les personnes infectées doivent être isolées. Le Covid-19 ne peut être enrayé qu’à condition de faire disparaître les sources d’infection. C’est pour cela que nous avons construit des hôpitaux de campagne et aménagé des stades en hôpitaux.

De nombreuses questions demeurent autour de l’émergence de la maladie en Chine. Des chercheurs chinois font état d’un premier cas apparu le 1er décembre 2019. Que dites-vous de l’enquête du « South China Morning Post » [quotidien hongkongais] qui estime, sur la base d’un rapport interne de l’Etat chinois, que des cas s’étaient déclarés en novembre déjà, avec un premier cas le 17 novembre ?

Il n’existe aucune preuve solide de l’existence de foyers épidémiques dès le mois de novembre. Nous poursuivons nos recherches pour mieux comprendre les origines de la maladie.

Les autorités sanitaires de Wuhan ont établi un lien entre de nombreux cas et le marché de fruits de mer de Huanan, qu’elles ont fait fermer le 1er janvier. Leur hypothèse était qu’un virus s’était propagé chez l’homme à partir d’un animal ayant été vendu, et peut-être découpé aussi, sur ce marché. Dans votre article paru dans la « NEJM » cependant, où vous faites notamment un historique de la maladie, vous affirmez que quatre des cinq premiers patients infectés n’avaient aucun lien avec le marché de Huanan. Considérez-vous ce marché comme le berceau probable de la maladie, ou bien comme une fausse piste, une chambre d’amplification plutôt que le foyer premier ?

C’est une excellente question. Vous travaillez comme un véritable détective. D’emblée, tout le monde a pensé que ce marché était à l’origine de la maladie. Aujourd’hui, je ne sais pas si c’est là que le virus est apparu, ou seulement un endroit où il a trouvé à se propager. Deux hypothèses subsistent, c’est à la science de trancher.

La Chine a été critiquée également pour avoir tardé à partager le génome du virus. C’est le « Wall Street Journal » qui, le 8 janvier, a rendu publique l’existence d’un nouveau coronavirus ; l’information n’est pas venue des équipes de chercheurs de l’Etat chinois. Pourquoi ?

Le Wall Street Journal avait vu juste. L’OMS avait été informée du séquençage, et je crois que quelques heures seulement se sont écoulées entre la parution de l’article et l’annonce officielle. Pas plus d’une journée en tout cas.

Pourtant, on peut voir dans une base de données de génomes viraux en accès libre que le premier séquençage proposé par des scientifiques chinois date du 5 janvier. Trois jours se sont donc écoulés pendant lesquels vous saviez forcément qu’il s’agissait d’un nouveau coronavirus. Cela ne changera plus le cours de l’épidémie aujourd’hui, mais il faut reconnaître que quelque chose est arrivé avec l’annonce du séquençage.

Je ne le crois pas. Nous nous sommes empressés de partager l’information avec la communauté scientifique, mais c’est un sujet de santé publique, et nous devions donc attendre l’annonce des pouvoirs publics. Personne ne veut provoquer une panique, n’est-ce pas ? Et personne, nulle part dans le monde, n’aurait pu prédire que ce virus allait entraîner une pandémie. C’est la première pandémie de l’histoire qui ne soit pas causée par un virus influenza [virus de la grippe].

Il a fallu attendre le 20 janvier pour que des équipes chinoises déclarent officiellement avoir des preuves d’une transmission interhumaine. Pourquoi, selon vous, les épidémiologistes en Chine ont-ils eu tant de mal à voir ce qu’il se passait ?

Nous n’avions pas encore de données épidémiologiques détaillées. Et nous étions confrontés depuis le début à un virus violent et sournois. C’est la même chose en Italie et dans le reste de l’Europe, et aux Etats-Unis. « C’est juste un virus », voilà ce que les scientifiques, comme tous les autres, se sont dit au début.

La propagation est aujourd’hui extrêmement ralentie en Chine, où les nouveaux cas seraient pour l’essentiel importés. Vous confirmez ?

Tout à fait. Pour l’heure, nous n’avons plus de transmission locale, mais notre problème vient désormais des cas importés. Un très grand nombre de personnes infectées arrivent désormais en Chine.

Que se passera-t-il quand la vie normale reprendra son cours en Chine ? Pensez-vous qu’une part suffisante de la population a été infectée, de telle sorte qu’une immunité collective éloigne le virus ?

L’immunité collective n’est pas encore atteinte, c’est une certitude. Mais nous attendons des résultats plus probants des recherches d’anticorps, qui nous diront exactement combien de personnes ont été infectées.

Quelle stratégie, alors ? Gagner du temps en attendant que des traitements efficaces soient mis au point ?

Exactement, et nos scientifiques planchent à la fois sur un vaccin et sur des médicaments.

Pour de nombreux chercheurs, le remdesivir serait le plus prometteur des médicaments actuellement à l’étude. Quand pensez-vous avoir des résultats d’essais cliniques pour la Chine ?

Des équipes chinoises ont-elles mis en place des modèles animaux suffisamment solides pour l’étude de la pathogenèse et les tests de médicaments et de vaccins ?

Pour l’heure, nous utilisons à la fois des singes et des souris transgéniques possédant des récepteurs de l’ACE2, qui sont les points d’entrée du virus chez l’homme. La souris est un modèle très largement utilisé en Chine dans l’évaluation des traitements médicamenteux et des candidats vaccins, et je crois que deux études chez le singe devraient paraître prochainement. Je peux vous dire en tout cas que notre modèle simien est au point.

Que pensez-vous du nom de « China virus », ou « Chinese virus » [virus chinois, de Chine], employé par le président américain Donald Trump pour désigner le nouveau coronavirus ?

Parler de virus chinois est vraiment une mauvaise idée. Ce virus vient de la planète Terre. Il n’est pas l’ennemi d’un individu ou d’un pays en particulier : c’est notre ennemi à tous.

 (Article traduit de l’anglais par Julie Marcot)

Jon Cohen est journaliste au magazine Science. Spécialisé dans la biomédecine, il est reconnu pour sa couverture des épidémies (VIH/sida, SRAS, Ebola). Il a également fait de nombreux reportages sur la génétique, la recherche sur les primates, l’évolution, le bioterrorisme, le financement de la recherche, l’éthique, la biologie reproductive, les batailles de crédit et les médias eux-mêmes. Ses articles ont été récompensés notamment par l’Académie nationale des sciences des Etats-Unis et la Société américaine de microbiologie.

La référence exacte de cet article initialement paru dans la revue américaine Science est : « Not wearing masks to protect against coronavirus is a ‘big mistake’, top Chinese scientist says », Jon Cohen, 27 mars 2020, Science (doi : 10.1126/science.abb9368), https://www.sciencemag.org/news/2020/03/not-wearing-masks-protect-against-coronavirus-big-mistake-top-chinese-scientist-says

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