Revenu des agriculteurs : hausse due à la demande et à la spéculation
18% de plus pour le prix des céréales ; en cause le déséquilibre offre-demande mais surtout la spéculation sur les denrées alimentaires. Du coup, le revenu moyen des agriculteurs français, surtout pour les plus gros, a progressé en 2012 pour la troisième année consécutive, atteignant un pic historique pour les grandes cultures, annonce mercredi le service des statistiques du ministère de l’Agriculture. A 36.500 euros par actif et avant impôt, le revenu moyen agricole progresse de 4% par rapport à l’an dernier. La progression profite surtout aux exploitations de grandes cultures dont le résultat avant impôt dépasserait le précédent pic historique de 2007 pour atteindre 74.400 euros en moyenne. Pour les fermes spécialisées en céréales, oléagineux (colza et tournesol) et protéagineux (pois et féveroles), le revenu augmenterait presque de moitié en un an à 72.100 euros en raison de la flambée des prix des céréales. « Ces résultats me confortent dans l’idée que la répartition des crédits de la PAC doit être rééquilibrée en faveur des filières d’élevage », écrit dans un communiqué le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Il souligne aussi « la nécessité de mettre en place des dispositifs de lissage de la volatilité des cours des matières premières ». Les prix des céréales ont bondi en 2012 de 18% et ceux des oléagineux de 12%, poussés par la réduction des disponibilités sur le marché mondial. Le maraîchage, l’arboriculture et l’élevage hors-sol (avicole et porcin) ont aussi profité d’une bonne conjoncture des prix. A l’inverse, les éleveurs de bovins et d’ovins voient leurs revenus baisser, confrontés à la hausse des prix des aliments, des tourteaux en particulier.