Burkina Faso : l’armée va chasser Compaoré ?
Il est clair que Compaoré est politiquement mort et que la question est de savoir si la transition sera politique ou militaire. En effet c’est une tradition au Burkina puisque Compaoré lui-même n’est parvenu au pouvoir qu’avec le soutien de l’armée il y a 27 ans (et il s’apprêtait à y rester encore 15 ans !) Pas sûr cette fois que cette solution soit acceptée tellement la société civile à envie d’une véritable démocratie mais auusi de progrès social. Le président du Burkina Faso Blaise Compaoré a déclaré jeudi rester au pouvoir jusqu’à l’élection d’un nouveau chef d’Etat, rejetant les appels de l’opposition à sa démission au lendemain de violentes manifestations à son encontre. L’armée du Burkina Faso a pour sa part annoncé quelques heures auparavant la dissolution de l’Assemblée nationale et la mise en place d’un organe de transition à la tête du pays pour une durée de 12 mois. Blaise Compaoré, qui dirige le Burkina Faso depuis 1987, a annoncé lors d’une intervention télévisé son intention de rester à la tête du pays jusqu’à l’élection prévue en 2015. « J’ai entendu le message, je l’ai compris et ai pris la mesures des aspirations de changement », a déclaré le chef d’Etat burkinabé à la chaîne de télévision BF1 TV. « Je suis ouvert à des discussions sur une période de transition à la fin de laquelle je passerai le pouvoir au président élu démocratiquement. » Le président burkinabé, qui a démis le gouvernement de ses fonctions après l’envahissement de l’Assemblée nationale et du siège de la télévision publique par des manifestants, a également annoncé la levée de l’état de siège qu’il avait peu auparavant décrété. Quelques heures plus tôt, le chef de l’armée est intervenu au cours d’une conférence de presse pour annoncer la dissolution de l’Assemblée, la formation d’un organe de transition, sans préciser qui en prendrait la tête, et l’instauration d’un couvre-feu nocturne dans l’ensemble du pays, de 19h00 GMT à 06h00 GMT. Cet organe de transition sera chargé de conduire le pays à des élections dans un délai de 12 mois, a promis le général Honoré Traoré.