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Mayotte : reconstruction deux ans, la promesse de coiffeur de Bayrou

Mayotte : reconstruction deux ans, la promesse de coiffeur de Bayrou

 

La promesse Bayrou de reconstruire Mayotte en deux ans est bien entendus complètement illusoires. C’est l’annonce d’un responsable politique sans doute en survie et qui tracent des objectifs qu’il ne pourra lui-même mettre en œuvre. Ainsi pourra toujours reporter la responsabilité sur ces oppositions qui sont nombreuses.

La première observation c’est ne pourra pas reconstruire un territoire qui ne l’a jamais été vraiment puisque que composé d’urbanisme classique mais aussi et surtout de plus d’un tiers de bidonvilles qui ne cessent de se développer.
De la même manière envisager l’interdiction des bidonvilles relève de la démagogie. Aujourd’hui plus d’un tiers des habitants de Mayotte résident dans ces bidonvilles certes avec une majorité d’étrangers mais aussi avec des Mahorais trop pauvres pour accéder à des logements en dur.

Le problème est en effet social, sociétal et financier. 75 à 80 % de la population ( chiffre approximatif puisqu’on n’a pas les moyens de recenser de façon précise) vivent sous le seuil de pauvreté soit moins de 1100 € par mois. Mayotte est le département le plus pauvre de France mais le pouvoir d’achat est encore supérieur de sept à 10 fois celui des Comores indépendantes voisines ou encore des pays africains proches. D’où cette attirance pour le niveau de vie du département français des Comores , pour ses équipements et la couverture sociale.

L’attirance est telle que plus de la moitié de la population est étrangère et se renforce chaque jour pas seulement des immigrés des Comores indépendantes mais aussi de l’Afrique, par exemple du Congo, du Burundi, Rwanda, de différents pays des Grands Lacs.

Le bidonville est dans nombre de ces pays africains la banlieue qui cerne les grandes agglomérations. On voit mal comment on pourrait interdire l’immigration sauvage à Mayotte quand on est même pas capable de contrôler une frontière interne en Europe terrestre ou maritime où les moyens sont pourtant autrement importants.

Au mieux, le fameux plan de reconstruction de Bayrou pourrait se limiter à l’installation de 10 à 15 000 logements provisoires, ce qui sera un progrès mais pas vraiment la réponse globale nécessaire. Il faudrait aussi intégrer le développement économique autonome. C’est à peine si 30 % de la population disposent d’un emploi et l’ensemble de l’île dépend près de 80 % des finances publiques de la France.

Enfin la France ne dispose pas aujourd’hui de la solidité et de la stabilité politique nécessaire pour engager des travaux et des transformations pour laquelle d’ailleurs elle n’a pas le premier sou.

En tournant les talons face à un enseignant critique, Élisabeth Barnes les autres ministres ont bien montré leur perplexité face à un problème complexe qui les dépasse.

 

La boussole perdue de la promesse républicaine

 La boussole perdue de la promesse républicaine

 « Alors que le gouvernement a récemment annoncé une série de mesures pour favoriser l’égalité des chances, adoptons des mesures fortes pour la jeunesse et sortons des dogmes en considérant les entreprises du privé comme des partenaires pour nos quartiers » par Lucas Elalouf , délégué général de Solidarités 18 dns l’Opinion.

 

Lucas Elalouf

 

 

La pandémie et ses conséquences économiques et sociales ont accentué, et sans doute durablement, les inégalités et la fracture sociale dans les quartiers les plus en difficulté, touchant en particulier la jeunesse.

Là où en moyenne un habitant sur trois a moins de 25 ans, l’horizon des possibles est bien trop souvent restreint, par manque d’incarnation et par un sentiment de fatalité qui doit nous alarmer : entendre une jeune fille de 16 ans dire qu’elle ne souhaite pas continuer dans une filière générale parce qu’elle n’a pas confiance en elle, qu’elle croit ne pas avoir le patronyme qui convient ou venir du « bon coin » est une blessure que nous devons panser.

Lorsque ces phénomènes se produisent, et c’est peut-être l’un des maux les plus ancrés dans ces quartiers, alors c’est l’échec même de la promesse républicaine.

Egalité des chances. Le récent dispositif « prépa talent », qui dote d’une bourse importante (4 000 euros à la rentrée 2021) les jeunes désireux de préparer les concours de la fonction publique, contribue à encourager les plus éloignés du monde des études à avoir les mêmes moyens que d’autres, plus privilégiés.

C’est une mesure qui va dans le bon sens, mais ne faudrait-il pas élargir ces dispositifs à toutes les classes préparatoires ?

Ce serait là une aide précieuse pour les jeunes qui veulent s’émanciper et se réaliser au moyen d’une école de commerce, par exemple.

Il faut aussi penser au cadre de travail qui doit permettre aux jeunes d’étudier dans des conditions sereines, bénéficier d’un environnement calme et d’une entraide collective stimulante. Les bibliothèques sont peu nombreuses dans ces quartiers, et avec des horaires trop limités. Pensons donc à des solutions pragmatiques : par exemple des partenariats avec des entreprises qui bénéficient d’espace dans leurs locaux, avec des écoles qui disposent de salles vides ou encore avec des associations qui peuvent accueillir les jeunes qui veulent étudier dans de bonnes conditions avec des horaires larges. (*)

Actions solidaires. Si les quartiers les plus en difficultés continuent à résister aux conséquences sociales engendrées par la pandémie, c’est aussi grâce à l’action de leurs jeunes habitants. Beaucoup se sont organisés, avec l’aide d’associations ou spontanément entre eux, pour y assurer une présence quotidienne affirmant la solidarité comme valeur centrale.

Ces actions solidaires ont d’abord été rendues possible grâce à ces jeunes, moteurs de ces véritables entreprises solidaires florissantes. Ils doivent désormais l’être pour le pays tout entier, car la République ne peut se passer d’une telle force d’entraînement et de telles énergies.

Investir nos quartiers par l’économie. Les forces économiques, à l’approche de la nécessaire et attendue relance, doivent pouvoir compter sur ces jeunes, d’autant plus que ces énergies locales s’accompagnent encore, plus qu’ailleurs, d’une réelle fibre entrepreneuriale, parfois ralentie par le manque d’incarnation d’entreprises issues de ces quartiers.

Pour lutter contre le chômage de masse, ouvrons davantage le dispositif des « zones franches urbaines » en le généralisant aux territoires urbains en difficulté

Des dispositifs existent ou ont été amplifiés, comme les « emplois francs + » qui encouragent les entreprises à recruter des jeunes de moins de 26 ans issus des quartiers prioritaires en revalorisant à la hausse la prime aux employeurs lors d’un recrutement. Cela va dans le bon sens, mais allons plus loin !

Généralisons l’éligibilité des quartiers prioritaires au dispositif des « zones franches urbaines » : elles sont aujourd’hui bien trop limitées avec seulement 100 quartiers éligibles en France. Ce dispositif permet aux entreprises qui s’installent dans les quartiers prioritaires d’être exonérées d’impôt sur les bénéfices durant les 5 premières années, en contrepartie d’un recrutement à hauteur de 50 % de salariés issus de ces quartiers.

Pour lutter contre le chômage de masse, ouvrons davantage ce dispositif en le généralisant aux territoires urbains en difficulté.

Les entreprises partenaires. Aussi, permettons aux moyens et grands groupes d’investir dans ces quartiers, et si l’exonération d’impôt ne peut, pour eux, devenir la norme, proposons-leur des avantages fiscaux attractifs lorsqu’ils s’y installeront et recruteront.

Allons créer ce choc économique salvateur pour nos quartiers. Ce sera bien sûr un effort fiscal conséquent au bénéfice des entreprises qui joueront le jeu, mais aussi un réel investissement pour l’avenir de notre jeunesse et pour l’avenir du pays tout entier ; un pari que les leaders économiques ne peuvent prendre que si les politiques impulsent ce mouvement en créant les dispositions législatives et fiscales nécessaires.

Les solutions pour nos quartiers existent, mais le temps est venu de prendre des risques pour bouleverser, enfin, la donne.

La crise sociale que nous traversons doit être l’occasion de tenter ce pari ambitieux. Cela est plus que jamais nécessaire pour nos quartiers, pour la France et pour l’idée même que nous nous faisons de la République.

Lucas Elalouf est délégué général de Solidarités 18




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