Le gouvernement découvre la lune et le scandale international de la viande
Avant de fermer Spanghero, le gouvernement aurait été bien avisé de s’informer sur la filière de la viande dite minerai de viande, sa composition (y compris quand elle ne comprend que du bœuf) et ses filières. Aujourd’hui, il découvre que la filière est internationale te se focalise sur la viande cheval. Il ya hélas bien d’autres composants dans ce fameux minerai de viande. Avant de s’exprimer sur ce problème, le gouvernement devrait approfondir ses connaissances pour l’instant très partielles et partiales. La répression des fraudes (DGCCRF) mène en effet d’autres investigations discrètes dans la grande distribution, en quête d’autres circuits d’approvisionnement frauduleux. »Il pourrait (…) apparaître qu’il n’y ait pas qu’une seule filière concernée par cette substitution de viande de cheval en lieu et place de viande de bœuf », a déclaré jeudi le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, sans attendre les résultats des prélèvements en cours. Son homologue de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a laissé au placard le conditionnel: « Ce qui s’est passé est une fraude généralisée », a-t-il estimé. « Il y a des enquêtes à l’échelle européenne. Nous avons saisi d’ailleurs Europol parce que nous pensons que tout ça n’est pas simplement un circuit entre ce que vous savez, la Roumanie, les Pays-Bas et la France », a-t-il insisté. Selon la DGCCRF, « plusieurs entreprises » françaises ont signalé la découverte de cheval dans des produits à base de boeuf, en dehors des 4,5 millions de plats cuisinés fabriqués à partir de viande chevaline achetée par Spanghero puis écoulée sous un faux étiquetage « viande bovine ». Ces plats ont été vendus à au moins 28 entreprises comme Findus et ont atterri dans 13 pays européens avant d’être retirés de la vente. Les enquêteurs travaillent « à identifier la cause de la présence de viande de cheval et la filière d’approvisionnement concernée », même si, « à ce stade, il n’est pas possible de déterminer dans quelle mesure les différents événements sont liés », a précisé à l’AFP une source de la DGCCRF. Les soupçons de fraude à beaucoup plus vaste échelle ont été avivés cette semaine par les retraits de nouveaux plats suspects effectués dans huit pays (France, Portugal, Espagne, Italie, Belgique, Suède, Danemark, Finlande) par le distributeur allemand Lidl et le géant suisse Nestlé. Numéro un mondial de l’alimentation, Nestlé a retrouvé du cheval dans des préparations destinées notamment à la restauration collective à base de viande achetée à H.J. Schypke, sous-traitant allemand de JBS Toledo, filiale belge du géant brésilien de la transformation du boeuf JBS. Lidl Finlande a évoqué de son côté des soupçons pesant sur la viande de la conserverie allemande Dreistern. Jeudi, la Bulgarie a confirmé l’existence de viande chevaline non-déclarée dans 86 kilos de lasagnes retirées de la vente samedi, sans préciser le nom du distributeur, ni celui de l’entreprise de production. En Roumanie, les autorités sanitaires ont découvert à Bucarest un lot de 100 kilos de viande de cheval étiquetée boeuf et destinée au marché local. Enfin en Autriche, du cheval s’est retrouvé dans des kebabs, vendus dans un snack à Vienne. Aux îles Canaries, les autorités ont bloqué jeudi une tonne de hamburgers congelés destinés à des hôtels et restaurants après qu’elles se soient rendu compte qu’ils contenaient de la viande de cheval. Hors d’Europe, des lasagnes Findus produites par la société française Comigel, qui s’était approvisionnée auprès de Spanghero ont été retirées de la vente à Hong-Kong. Face aux comportements frauduleux, les autorités françaises veulent améliorer leur « système de protection », en renforçant notamment les peines encourues en cas de tromperie économique. Aujourd’hui, « si vous volez une barquette de surgelé dans un magasin, vous encourez trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Quand vous trompez 4,5 millions de personnes pendant 6 mois vous encourrez 37.000 euros d’amende et 2 ans d’emprisonnement », a souligné jeudi Benoît Hamon. La DGCCRF mène également des contrôles à l’échelle nationale pour s’assurer du retrait des rayons des produits susceptibles de contenir du cheval. Quelque 130 visites ont ainsi été effectuées depuis une semaine dans des commerces de Gironde.
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