PS 2017 : la fuite vers Macron ?
Plusieurs responsables socialistes ont déjà rejoint Macron, d’autres devraient suivre comme M’jid El Guerrab, conseiller de Cambadélis et ancien proche de Ségolène Royal. Une Ségolène Royal qui comme d’autres aussi s’interrogent sur un éventuel soutien à Macron. Tout dépendra en fait des sondages respectifs du PS et de Macron dans les semaines et mois à venir. S’ils devaient se confirmer que Macron recueille au moins le double du score du candidat socialiste alors l’hémorragie ne pourrait plus être arrêtée. D’une certaine manière, il y aurait une sorte d’inversion des pressions au ralliement. Pour sauver leur peau, les candidats socialistes à la députation n’auraient pas d’autre choix que de se rallier à Macron. Un Macron qui pourrait encore progresser tellement l’espace est large entre des candidats très marqués à gauche et des candidats très marqués à droite et à l’extrême droite. Il n’est pas du tout certain que Macron parvienne à se qualifier au premier tour des présidentielles, il faudrait pour cela un vaste mouvement de vase communiquant entre Fillon et n puisque Marine Le Pen connaît peu d’évolution dans son solide socle électoral et que Mélenchon peut aussi espérer un score significatif autour de 12%. Aujourd’hui les socialistes comptent 250 députés. En fonction du résultat candidat du PS aux présidentielles, ce nombre pourrait être ramené à 50 voir 30. Du coup parmi les députés menacés beaucoup pourraient être tentés de rechercher le soutien de Macron pour sauver leur circonscription. À la veille d’une primaire compliquée pour le PS et alors que le leader d’En marche! est crédité de 18% des intentions de vote pour l’élection présidentielle, l’ambiance n’est donc pas à la fête dans les couloirs de Solferino. Dernier signe en date: le mini-tapage provoqué par M’jid El Guerrab, conseiller «euroméditerannée» du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis depuis octobre, qui vient de quitter le parti. Ce Franco-marocain, ancien conseiller de Ségolène Royal en 2007 puis de l’ancien président du Sénat Jean-Pierre Bel, a publié une tribune dans L’Obs dans laquelle il annonce sa démission du PS et son soutien à Emmanuel Macron. «Cette primaire ne sera pas en mesure de produire la dynamique que nous escomptions. Son calendrier ne permettra pas de construire l’adhésion à un programme politique», écrit-il. Pour le désormais ex-socialiste, Emmanuel Macron «incarne ce renouvellement politique que les Français appellent de leurs vœux et que nous voulons tous». Avant de quitter le navire, M’jid El Guerrab convoitait l’investiture de la neuvième circonscription des Français de l’étranger. Territoire qui a finalement échu à Didier Le Bret, compagnon de Mazarine Pingeot soutenu par l’état-major du PS jusqu’à l’Élysée.